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 La ritournelle du jardin suspendu. [Cyanide - Terminé.]

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Dim 18 Déc 2011, 20:58

    Quels sont vos plaisirs ? Vos instants insalubres ou ce qui est en droit d'être montré aux yeux des puristes ? Vivez dans l'instant, disent ceux qui ne le peuvent plus, pourquoi le temps est-il si long, disent ceux qui en ont à revendre. Le temps comme une monnaie courante que l'on ne peut échanger avec personne mais dont on sait se venter sans jamais savoir en profiter. Quels sont vos plaisirs ? Tuer le temps à petits feus sans savoir de quel feu vous brûlerez un jour et à brûler votre vie par les deux bouts, vous finirez sûrement par chuter, aussi haut, aussi haut que s'envolent nos croyances. Trop près du soleil, tout vous semble clair mais tout se fane en un instant, profitez de ce que la vie vous reprendra, cette fatalité vous effraye comme vous excite, moi je ris de vos instants de gloire, le paradoxe de votre état de cruauté vous fauchera une seconde plus tard. Quels sont vos plaisirs ? Vous vous étouffez dans vos mensonges, vous vous noierez dans votre solitude, à force de tout remettre à demain, à vous croire au dessus des lois, la société n'accepte que ceux qui se taisent. Vous êtes dans cette absurdité malsaine de possessivité mais c'est normal, on ne vit que par ce qu'on obtient, la défaite met en exergue notre inexistence, nos échecs sonnant comme le suicide de bien des rêves. Vous en voulez toujours plus, et votre volonté perd les plus modestes. Vous ne savez que montrer du doigt les marginaux et vous n'êtes constitués que par les rumeurs des autres, les opinions d’autrui, vous êtes des obsédés mais vos frustrations ne sont que vos fiertés enfuies. Et je vous vomirais bien dessus, vous ne faites pas que me dégoûter par vos actes mais bien plus par vos pensées. Vous ne faites que vous contredire, vous n'agissez que dans le devoir au lieu d'être dans le vouloir.

    Mais qui veut pour vous, qui exige en vos lieux et places ? Quels sont vos plaisirs ?

    On ne savait quel génie s'y était promené avant mais il avait planté bien des beauté à l'horizon, sur une des îles suspendues cachée par de bien plus grosses, poussaient les fleurs d'un monde désolé. Ne me demandez surtout pas ce que je faisais à me perdre là où ne met plus un pied. J'étais juste libre, posé sur un nuage qu'on ne saurait plus fouler sans détruire. Prise d'un excès d'étourdissement, comme niché au creux d'un rêve, je courrais aussi langoureusement que mes poumons me le permettaient encore, le vent à cette hauteur me griffant le visage, j'avançai, volai presque si je fermais les yeux. Et dans un ravin minuscule, je ne manquai pas la chute, dévalant sans ouvrir les yeux, dans la pente aux mille couleurs, me laissant de tout mon long tel le caméléon dans un champs de bleuets, toujours fleuris en cette saison. Oui, car elles avaient la particularité peu commune de ne s'ouvrir qu'à la tombée de la neige et si le froids saisissait les hommes, elle réchauffait mon coeur de son étrange lenteur. Et si chaque flocon recouvrait mon visage de ce masque de plume, je ne pouvais qu'y prêter la joie d'un instant calme. Une journée calme. Où se perdre signifiait se retrouver et ou fermer les yeux permettait d'y voir comme jamais, les plus beaux spectacles offerts. A qui donc voudrait-on priver cela.

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Lun 19 Déc 2011, 01:58

    Le froid avait été son plus ingrat amant. Il ne l'avait pas réchauffé, il ne l'avait pas rassuré, il ne lui avait offert aucun cadeau si ce n'était celui du silence. Il était aussi égoïste, il lui avait rappelé sans cesse qu'il était présent, mordant la moindre de ses chairs brisées, la broyant car elle ne l'avait aimé assez. Et puis, il l'avait endormi par ces brèves caresses, caresses qu'elle avait fini par ne plus sentir sur sa peau gelée. Cette relation avait duré de si longues années, si longues qu'il lui avait été difficile de compter. Mais avant de le rencontrer ce bel amant des montagnes enneigées, elle en avait connu d'autres, de ceux qui étaient comme le soleil, doux, chaleureux, lumineux. Mais qu'est-ce que c'était la lumière? Elle avait oublié, elle avait failli l'oublier. Elle se rappelait alors de ce corps endolori, porter par des bras si chauds. Elle se souvenait que la lumière s'était éteinte, lentement, surement, pour la plonger dans une obscurité glacée, de celle qui avait le goût d'éternité. Le destin cruel réservée au femme qui s'était amusée trop près des flammes.

    Cyanide se tenait en cet instant au pied de la montagne enneigée, emmitouflée dans un épais manteau de fourrure blanche. On ne pouvait alors distinguée que quelques mèches de cheveux ballotant devant des yeux d'un bleu hypnotisant. Un petit garçon se tenait à ses côtés, chaudement habillé pour faire face au froid de ce lieu inhospitalier. Il tenait la main de sa maîtresse et semblait avoir un air triste sur le visage. Lui, c'était petit renard, le seul lien qui semblait encore animer le peu d'humanité qui restait à son génie de maître. Elle, elle avait été l'amante de la montagne. Elle était restée là, nichée dans son flanc pendant des décennies, privées de tout et de vie, prisonnière de sa pierre. Son crime? Elle ne saurait le dire, elle ne saurait dire si elle avait fait une chose assez cruelle qui aurait pu mérité pareil châtiment. Enfermée à jamais dans un espace restreint, abandonnée de tout en ayant pour seule compagnie que sa propre démence, seul soutien à sa portée pour lui faire oublier son sort, seule échappatoire à sa raison pour ne pas la pousser à se fendre le crâne sur la pierre afin d'appeler la mort. Là, elle imaginait que la marque de ses doigts, griffant la roche, devait se dissimuler sur la neige qui recouvrait ce lieu, son tombeau. Elle ne saurait pourquoi elle venait se recueillir ici-même, peut-être pour se rappeler du soulagement qu'elle ressentit lorsque la lumière entra enfin à nouveau dans son existence, peut-être pour ressentir le frisson de la liberté retrouvée, de ces bras chauds qui avaient soulevé son si petit corps.... peut-être pour se rappeler de quelle façon sa rage avait ressurgi, si violente, si haletante, si prenante... Les hommes avaient voulu la condamner en ce qu'ils estimaient être leur juste mesure, mais elle, elle deviendrait leur plus terrible fléau...

    Ce n'était pas le désir de mémoire qui avait cependant amené la jeune femme à venir en ces lieux, mais la volonté de monter au plus haut, plus haut vers la lumière, comme elle l'avait toujours désiré. Cyanide visait alors les grandes îles suspendues, seule enceinte où elle n'avait encore déversé son poison. Son petit compagnon lui aussi semblait désireux de se rendre là bas, pour une raison qui échappait à la jeune femme. Avec le temps, elle avait cessé de vouloir comprendre la nature d'autrui, ou peut-être au contraire, elle ne la comprenait que trop, alors elle ne souhaitait y penser. Quoiqu'il en fut, elle effectua son pèlerinage dans la plus grande humilité, ce qui était étonnant. Nul envie de crime, de sang ou de revanche, seulement celle de sérénité. La question était combien de temps pourrait-elle se contenir?

    Le petit garçon lâcha alors la main de la jeune femme, se mettant à gambader un peu partout, courant après les flocons qui tombaient. Il tentait de naïvement les attraper, sautillant un peu partout avec habileté. Il était l'innocence incarnée, tout ce qu'il pouvait d'y avoir de plus pur et de plus sain. Qui pourrait croire alors qu'il n'y avait là qu'un simple et faible renardeau capable de prendre apparence humaine? Mais si lui était la candeur, Cyanide était son opposé. Elle était les ténèbres, celles qui arboraient une couleur aux rêves de sang, une poupée aux haillons désolés qui avait sur le visage le sourire d'une démente.

    La jeune femme ne semblait guère aussi enjouée que son camarade, mais bel et bien éloignée dans ces pensées les plus profondes, assez pour ne pas se rendre compte que son bel enfant s'éloignait. Elle se tenait donc là, telle une statue de marbre en plein cœur d'un jardin d'Eden perdu, le regard dirigé vers un horizon qui ne semblait pas avoir de fin. A quoi pouvait alors penser une personne de son envergure et de sa nature? Le petit renard, quant à lui, continuait sa chance de l'invisible, négligeant alors le froid qui commençait à ronger ses petites oreilles pointées vers le ciel. Il continuait son chemin jusqu'à ce que ses yeux malins viennent à heurter une vision qui l'immobilisa. Il y avait là un homme, contre toute attente, à la chevelure lui rappelant les yeux de sa maîtresse. Si en tant normal il serait repartie dans les jupes de Cyanide en toute hâte, il resta là, comme hypnotisé. Il semblait intrigué par l'inconnu qui lui inspirait un sentiment familier...
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Jeu 23 Fév 2012, 22:28

    S'il fallait passer sa vie à songer, alors je n'aurais assez d'une pour réfléchir au sens de tout ce que j'entreprends, aux rencontres faites et aux effets de celles-ci. S'il fallait ne serait-ce vivre qu'un instant, alors que penser ? Le temps d'une décision, tout prend fin. Subir le sort d'un flocon et prendre conscience de son existence, être libre, se sentir vivant, mais si brièvement qu'il fut presque vain d'avoir vécu. Lorsqu'il neigeait sur le monde, il neigeait dans mon coeur, s'il fallait ne retenir qu'un temps, je prendrais celui qui est le plus lent, le plus doux, le plus éphémère.

    Couché de tout mon long dans ce champ de bleuets, le temps était comme calqué sur ma respiration et j'y voyais plus qu'un instant de repos. Me relevant, je vis alors un petit garçon qui semblait me dévisager comme s'il était aussi étonnant pour lui que pour moi de trouver autre âme qui vit. Cela faisait longtemps que je n'avais revu un enfant, en cette période douteuse de ce monde, les enfants évitent de traîner alors ici, c'était un comble. Me relevant doucement, je m’accroupissais tout en tenant ma position pour arriver à la taille du petit garçon et y rester. Face contre face, je touchai d'un doigt le bout de son nez et une chaleur lui monta dans tout le corps, une chaleur qui ne le quitterait pas tant qu'il ferait aussi froid. Je lui souris ensuite et lui demanda s'il était venu seul. Aucun mot ne sortit de ses lèvres timides mais il haussa la tête de gauche à droite très énergiquement pour me signifier que quelqu'un l'accompagnait.

    Je me penchai alors légèrement, regardant à l'horizon, à travers le voile fin des flocons en rideau de merveille jusqu'à discerner une silhouette sombre dans ce blanc immaculé, comme une tâche d'encre sur une feuille vierge. Lui touchant l'épaule, je me relevai entièrement cette fois et avançait sans perdre de vu l'enfant. La femme que je voyais au loin dégageait une sorte d'aura indescriptible et plutôt mystérieuse assez caractéristique à ma race même si ce n'étaient que des indices flous et peu véridiques. Mais au delà de cette véracité, il y avait aussi l'instinct qui me soufflait qu'il y avait bien plus que son regard pour s'accorder au mien et si je rencontrai significativement peu de génies, à vrai dire, aucun, j'avais toujours une appréciation lors des rares occasions où cela arrivait. En effet, ils étaient les êtres les plus dociles et plus dangereux à la fois, autant avec les rêveurs qu'avec ceux qui partageaient la même malédiction.

    J'attendis que la femme s'approche d'assez prêt avant de pouvoir vraiment en être convaincu et lorsque cela fut fait, j'entrepris une discussion non sans méfiance quoi que peu discernable.

    " Quelle belle journée pour une promenade, n'est-il pas ? " lui soumettais-je, le sourire aux lèvres, aussi rosées qu'elles pouvaient l'être en ce froid glacial.
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Lun 19 Mar 2012, 17:06

    Petit Renard se tenait droit comme un i, ses yeux dorés fixés sur la silhouette élancée de l'inconnu devant lui, presque hypnotisés. Bien entendu, il ne dit rien... parce qu'il ne le pouvait pas. Il était certes capable de prendre une forme humaine mais il n'en avait jamais développé le langage. Quoiqu'il en fut, il se laissa étrangement approché, sans mal, ce qui n'était pas dans sa nature quelque peu peureuse et méfiante, et ne quitta pas les yeux bleus qui le regardèrent. Non... il ne bougeait pas. Cyanide l'aurait sans nul doute grondé d'avoir un tel comportement qui pourrait le mettre en danger mais, il profitait alors de l'inattention de cette dernière pour essayer de comprendre l'étrange sentiment familier qui l'habitait. Là, l'étranger posa alors son doigts sur son petit nez, un peu comme faisait les dames qui le trouvaient mignon. Toutefois, une étrange chaleur le traversa, une chaleur agréable cependant qui le réchauffa aussitôt. Il eut un petit frisson qui arriva même jusqu'au bout de ses oreilles qui jusque là, il ne sentait plus.

    Ce fut à cet instant là que ce même homme curieux lui demanda si il était tout seul. Grand dieu non! Il aurait été trop terrifié pour cela. Il répondit alors comme il le pouvait, comme un petit humain en secouant négativement la tête de droite à gauche. C'était tout ce qu'il pouvait faire. Avec Cyanide, il n'avait pas ce soucis de langage car cette dernière comprenait les animaux, elle parlait leur langue habilement. Il suffisait pour lui qu'il glapisse et c'était suffisant.

    Pendant ce temps là, Cyanide était toujours plongée dans ses sombres pensées... Elle regrettait d'avoir été prisonnière de la montagne si longtemps... bien évidement parce que cela brisa littéralement son existence et peut-être même sa santé mentale en une façon, mais parce qu'elle n'avait pas eu le loisir de tuer de ses propres mains celui qui l'avait enfermé dans son cercueil de pierre. Pourquoi y pensait-elle seulement maintenant? Sans doute par nostalgie... ou parce qu'elle n'avait trouvé que ce moment là pour y penser. Quoiqu'il en soit, elle se rendit compte, en revenant à la réalité, que Petit Renard s'était écartée d'elle depuis un petit moment et que la neige tombait assez pour lui voiler la vue. Mais quelle surprise se fut quand elle se rendit compte qu'il y avait quelqu'un d'autre dans les parages...

    Alors qu'elle se retournait pour chercher son animal, toujours emmitouflée dans son manteau de fourrure blanche, elle distingua un homme élégant, et son Petit Renard à côté de lui. Là, la jeune femme jeta un regard plutôt sévère à son compagnon qui frissonna aussitôt. Il ne lui en fallut pas plus pour que le petit garçon se mette à courir dans sa direction, tout penaud, ses oreilles se rabattant... Mais elle ne dit rien, elle le regarda seulement comme si elle était énervée, puis ces mêmes yeux se radoucirent. Le garçonnet s'empressa alors de se serrer contre elle. Si les quelques minutes entre les deux jeunes gens auraient pu être interminables, il s'agissait seulement de leur manière de communiquer... Mais oublions les détails.

    Cyanide finit par daigner porter toute son attention vers l'inconnu aux cheveux bleus, qui, par ailleurs, entama une conversation anodine avec elle.

    " Belle? Je n'irais pas jusque là. J'ai longtemps habité dans un lieu où des journées comme celle d'aujourd'hui était une habitude... donc je dirais plutôt banale journée. "

    Ce fut alors que le petit garçon se mit à émettre un petit glapissement qui fit soupirer sa maîtresse.

    " Il souhaite vous dire merci. Je ne sais pas pourquoi et je vous avoue que je m'en moque... mais il semble y tenir et c'est plutôt rare de le voir... si peu méfiant. "

    Cyanide une femme commode? Ne rêvez pas... Mais peut-être qu'un jour le miracle aurait lieu... ou pas.
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Sam 05 Mai 2012, 21:29

    Me tenant droit sous cette neige qui engourdissait nos muscles, je laissai le garçon courir vers la femme qui semblait être celle dont il avait la garde. Peut-être une mère, une sœur ou qu'en sais-je, peu importait au final. Bien sûr, elle répondit à ma question, d’une façon presque hautaine, tout du moins plutôt sèche. Peut-être s’était-elle inquiétée de l’imprudence du garçon. Elle retransmit la gratitude de ce dernier d’ailleurs, ne pouvait-il parler par lui-même semblait-il et alors, il ne pouvait être entendu que par la seule et celle qui comprendrait ses silences.

    On ne pouvait pas dire que la femme était un brin chaleureux, l’atmosphère glacial redoublant à chacune de ses inspirations. J’inclinai la tête sur le côté, fronçant les sourcils puis les levants au ciel. J’étais certain à présent qu’elle appartenait à ma race. Cela faisait tellement longtemps que je n’avais pas rencontré un génie. En général, ils étaient tous à la botte du Mârid et vu nos relations, je ne me mêlai pas trop aux repas de famille entre génies.

    « J’espère ne pas vous avoir importunité. Et je manque à tous mes devoirs. Je m’appelle Naram. Si vous ne l’aviez pas remarqué, chose dont je doute, nous appartenons vous et moi à la même vermine. » Et lorsque je le prononçai, cela me sembla être de plus en plus une évidence. Ses yeux transperçant l’air, son visage figé dans la glace, son air effrayant et mystérieux, j’avais quelque part la sensation déconcertante de me regarder dans une glace.

    « Un paysage banal dites-vous ? C’est étrange, je n’étais jamais venu ici avant. Je suis pourtant un habitué des déserts de glace. Mais ceci est incomparable à tout ce que j’ai pu voir jusqu’à lors. » Un silence s’installa tandis que j’observai l’horizon avant de reprendre : « J’aurais attendu ici une certaine immobilité du paysage, paralysé par ce froid grisant, rendant tout être atone. » Alors que je tendis le doigt vers le ciel, une coccinelle d’un bleu azure vint se poser. J’approchai le doigt faisant office de perchoir de mes yeux, se collant presque à mon nez avant de finir par dire : « Mais il n’en fut rien. Tout vit ici. Avec lenteur, certes. Mais cela n’est que plus agréable. Le temps y est ici langoureux, il semble passer plus lentement, voir éteint. Et il nous a happés avec lui lorsque nous sommes arrivés. » Et l’insecte s’envola, se confondant avec les flocons qui s’effondraient sur nous.

    « Cela peut-être vous inspirera pour vos prochains vœux » et je lui souris à nouveau.

    « Si vous me permettez, pourquoi venir ici si vous crachez sur ce genre d’endroit ? Où il est reposant pour tant, il vous accommode. »
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Lun 21 Mai 2012, 23:01

    Observant à bonne distance l'inconnu, Cyanide ne savait que penser de son congénère. Il fallait dire qu'elle ne portait pas les siens dans son cœur... ni même les autres êtres vivants à vrai dire. Il était même de notoriété publique qu'il fut extraordinaire qu'elle se supportait elle-même - quoique, en réalité, elle s'adorait puisque tout le monde la détestait. C'était la magie du paradoxe appelé Cyanide. Alors que Petit Renard restait à ses côtés, s’emmitouflant dans son manteau, le génie continuait à regarder son interlocuteur de ses grands yeux bleus perçants, comme un serpent qui refusait de quitter sa proie du regard. Il fallait dire qu'il était évident qu'elle n'était pas une jeune femme pleine de tendresse et d'amour. Tout dans son attitude le prouvait et elle ne le cachait pas non plus. A bien ses dépends, elle s'était montrée trop confiance et cela l'avait perdu. Elle n'était pas prête à réitéré une nouvelle fois son erreur.

    " Je crois que je n'aurais jamais pu trouver meilleurs définitions que le terme de vermine pour nous décrire nous autre. Quoique... calamité me conviendrait tout aussi bien. Autant jouer le grand jeu! Hahaha! Mais puisque nous y sommes, autant que je me présente à mon tour. On me connaît sous le nom de Cyanide. Ravie de vous rencontrer cher confrère Naram. "

    Son familier s'agita alors légèrement à ses côtés et la jeune femme leva les yeux au ciel.

    " Rooor... oui, mais oui. Lui c'est Petit Renard. Mon compagnon de route. Je ne sais pas ce que vous lui avez fait, mais il semblerait que vous lui plaisiez. "

    Il était facile de noter dans la voix de cette dernière que ce n'était pas quelque chose qui lui plaisait spécialement. Toutefois, comme une grande sœur ou une mère, elle tenait à cet étrange petit garçon. Il représentait sa seule once d'humanité et peut-être qu'inconsciemment, elle désirait le protéger non seulement parce qu'elle s'était prise d'affection pour lui, mais pour des raisons qui la dépassaient aussi.

    " En ce qui concerne la lenteur du temps qui s'écoule ici, je ne peux qu'être d'accord. Par contre, vous me pardonnerez, mais je n'ai pas une vision aussi poétique que la vôtre. Je ne partage pas de bons souvenirs ici... et autant dire même des mauvais. Mais voilà... le fripon qui m'accompagne voulait voir la neige, alors neige nous voici. "

    Cyanide n'était pas spécialement prête à déballer les sordides et charmants détails de sa noble existence mais on ne pourrait toutefois pas lui reprocher de ne pas prendre de pincettes ni même d'être une femme honnête.

    " Je n'ai pas besoin de tel lieu pour être inspiré. Je regorge d'une imagination débordante, sans compter que j'aime à jouer avec les mots et les désirs que l'on me réclame comme le fait un chat avec une souris. M'enfin... J'espère ne pas me montrer trop brutale et indélicate en parlant de la sorte... mais entre génie, il est inutile de faire des cachoteries, n'est-ce pas? "

    Cyanide, une femme amère? Quelle euphémisme. Mais pour la première fois, un étrange sourire apparut sur son petit visage aussi mignon que mesquin. Allez savoir si cela annonçait quelque chose de bon ou non.

    " Et vous? Qu'est-ce qui peut réellement vous motiver pour venir dans un lieu où le temps ne semble jamais avancer? C'est plutôt curieux pour un génie? Où êtes-vous de ces hommes à l'esprit tragiquement romantique et bohème? "

    Petit Renard se montra comme sa maîtresse, étonnamment curieux de la réponse de l'intriguant personnage. Quelle couple charmant!
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Lun 28 Mai 2012, 20:15



    Je ne savais en donner la raison mais, j'aimais bien cette femme. Ces temps-ci, je ne rencontrai que des greluches effarouchées et nombrilistes qui ne vivaient que selon un monde qui tournerait autour de leur chevelure si parfaite et de leurs dents si blanches. Se pensant différentes, ces personnes n'étaient qu'une poussière dans un feu qui nous consumait et nous étouffait, j'en étais las.

    Cette femme était différente, peut-être par sa nature de génie mais ceci ne serait qu'un prétexte car il n'y a réellement d'influence de la race, quoi que de mauvaises habitudes à prendre une fois l'un d'eux. Non, il s'agissait de comportements a priori d'une quelconque transformation en djinn. Il s'agissait en l'état d'une manière d'être. Plus je la regardais, plus je me voyais, avec cet élan misanthrope et ce cynisme qui s'accordait si bien avec son nom, paradoxal à souhait et sans mauvais jeu de mot, sans pitié mais capable d'être prise d'affection pour qui le mériterait sans se l'avouer vraiment. C'était au final, une femme qui, à mes yeux, valait la peine qu'on ne la laisse pas s'envoler dans la valse que la neige nous offrait. Et petit plus inhabituel, moi qui détestait les animaux en général, surtout ceux qui suivaient bêtement leur maître avec une naïveté et une bêtise rare, ce n'était pas le cas du renard de Cyanide. Il était vrai que ce petit bout d'homme-animal avait également ce je ne sais quoi d'appréciable, au moins il ne parlait pas pour rien dire, c'était peu de le dire. Mais plus, il n'avait besoin d'aucun mot pour exprimer sa pensée, tout était compréhensible sans être explicable. Pour une femme comme Cyanide, cela devait être agréable de ne pas être soûlé par son compagnon lorsqu'elle aimait les silences reposants.

    - Bien. Heureux de vous rencontrer tous les deux. En effet, inutile de cacher ces pratiques car vous prêchez un converti ma chère. Un converti en passe à bien des ambitions. Mais à votre question, je dirai que vous avez répondu à vos propres interrogations. Pour un être qui a subi le temps avec tant de lourdeur, qui a vu le monde changer tant de fois, les personnes qu'il voyait mourir et d'autres naître à leur place sans se soucier de leurs ascendants. Pour un être qui n'arrive plus à suivre ce monde si changeant, et bien la lenteur a ses propriétés curatives. Elle repose. Dans la vitesse, on voit souvent le superflus. Dans la lenteur, seul le principal reste, tout ce qu'il y a à voir est observé en un instant. Et inutile d'avoir peur de fermer les yeux, cela durera encore une fois ceux-ci ouverts à nouveau. La lenteur a ce côté inoffensif, vous voyez les choses arriver de loin, vous avez le temps de vous y préparer. Et puis, je vois mal quoi que ce soit être offensif par ici. Vous êtes en sécurité, aucune méfiance, rien ne peut perturber le repos de l'esprit. Sauf d'autres êtres du monde rapide tel que vous ou moi. Mais je doute fort d'être une proie pour vous.

    Je m'amusai avec la neige comme un enfant au final, toujours émerveillé comme si c'était la première que je voyais tomber alors que tant étaient passées.

    - Mais à vrai dire, je pense pouvoir aspirer à plus de votre part. J'ai besoin d'un génie en qui avoir confiance. Car bientôt, cette race subira le changement. Mon changement. Et comme pour tout changement, des têtes seront coupées. C'est une expression à prendre plus ou moins au sens littéral. Mais bref. J'ai besoin de personnes qui me ressemblent pour un empire qui me ressemble. Seriez-vous intéressée par de tels projets ?

    Car il était bien connu que le hasard faisait souvent bien les choses.

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Jeu 07 Juin 2012, 00:07

    Le dénommé Naram était vraisemblablement un homme intéressant mais aussi intriguant. Et à vrai dire, quelque part cela lui plaisait autant que l'irritait - surtout l'attention que lui accordait Petit Renard. Jalouse? Non. Mais elle aimait attirer l'attention, bien que cela ne fut jamais de la manière la plus conventionnelle qui soit. Mais bon, au moins, elle estimait ne pas avoir perdu sa journée puisque son petit bonhomme était heureux. Peut-être tirerait-elle de toutes ses frustrations présentes un semblant de satisfaction. Ce n'était forcément chose gagnée mais elle devrait faire preuve d'optimiste, dans la mesure de ses capacités.

    Toujours emmitouflée dans son blanc manteau, elle porta toute son attention à son congénère qu'elle ne quitta pas des yeux. On pourrait croire qu'elle agissait comme une pauvre gourde qui bavait devant un bel homme, mais il ne s'agissait bien évidemment pas de cela. Cyanide a genoux devant un homme? Jamais! Pas dans cette vie en tout cas, elle préférait plutôt la position contraire et être au-dessus de ces derniers dans la mesure de ces possibilités. Que voulez-vous, jouer les dominantes, c'était son dada préféré! Outre ces détails, elle cherchait à cerner Naram, du moins, ce qui était possible de comprendre chez le bonhomme. Voilà d'où venait sa persistance à l'observer avec autant d'intérêt.

    " Pardonnez moi mais dans mon cas, la lenteur me fatigue. J'ai vu le temps défiler trop lentement à tel point que je faillis en devenir dingue... peut-être que cela n'a d'ailleurs pas raté, après tout. J'ai tellement perdu de temps que j'ai envie de brûler les choses d'un peu de tous les côtés. Mais cela ne m'empêchera pas d'être prudente un minimum. Dingue certes mais pas assez encore. Mais je suis certaines que quand je n'en pourrais plus du monde qui m'entoure, je m'en irais retourner ici. "

    Un grand sourire brilla sur ses lèvres, mais bien plus lorsque le génie à la chevelure au couleur du ciel vint lui faire une proposition, ou plutôt quelque chose qui y ressemblait. Étrangement, elle se sentait enthousiaste à tel point qu'elle ne put retenir un petit rire mesquin presque victorieux.

    " Ha haaaaaaaaaaa!! Une ligue de génie contre l'univers!!! Bon dieu que cela me plaît! J'adore le concept! Et en plus vous êtes ambitieux! J'adore encore plus! Mais outre le blabla de la confiance et tout, pourrais-je savoir plus explicitement de quoi il s'agit? Je ne suis pas assez folle pour m'engager seulement pour vos beaux yeux et si nous nous ressemblons, vous vous en doutez bien donc... Considérons que je suis intéressée mais avant d'une réponse totale, je veux plus de détails. Et ne lésinez pas dessus, j'aime ça. Question de curiosité et de pointillisme de ma part. "

    Ce fut alors que la jeune femme s'avança vers lui pour s'assit à ses pieds, dans la neige, les jambes croisées et la tête posée sur ses bras accoudés. Elle prenait alors des airs d'une élève pleine d'attention... seulement l'allure toutefois.
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Dim 10 Juin 2012, 21:51

    Lorsque Cyanide posa ses yeux d'une tout autre tournure sur moi, lorsque je sentis ce voile épais saisir les muscles de mon corps, tel le poison, tel le cyanure de son appellation, à la simple supposition d'une alliance, je compris qu'elle était la femme qu'il fallait. Oui, je serai menteur à dire que je ne m'en doutai pas, de sa façon de se comporter aux mots qu'elle employait, ce sentiment étrange qui ne me quittait pas, comme si j'étais en face de mon propre reflet spirituel, oui j'en étais comme satisfait alors qu'à l'heure des choses, il n'avait été question que d'un hasard, d'un petit garçon qui avait rêvé de neige à ne plus pouvoir admirer le bleu du ciel et d'un vieux génie qui n'a jamais perdu son âme d'enfant. Et pourtant, oui, je savais qu'elle serait cette femme-là, celle dont j'avais besoin.

    " Hum. Aurai-je piqué à vif votre intérêt ? Je ne sais si vous connaissez beaucoup de choses au sujet des rites et pratiques chez les génies. Mais la hiérarchie y est bicéphale. Tout le monde, ou du moins ceux qui ont suivi la politique de notre race, connaissent le duo ambigu et sulfureux du Mârid et d'Halama sa seconde, récemment décédée. " sous les flots de ma lame alors que Lily et moi nous étions jeté tous deux dans le palais du Mârid en kamikaze.

    " Halama n'était pas que la seconde du Mârid. Elle était toute aussi importante que lui. Lorsque le Mârid l'a recueilli, elle n'était pas grand chose, un génie lambda et le Mârid était en passe à devenir chef de sa race. Il l'a pris sous son aile, c'était son allié, la plus fidèle, la seule en qui il avait toute confiance. En cela, je compte reproduire le même schéma. Je ne vous demande pas d'être une "Halama" car le Mârid avait requis ses services pour des desseins plutôt malsains. " personne ne le savait mais le Mârid était mon propre père. Il avait pris Halama sous son aile pour qu'elle m'espionne tout le long de ma vie et qu'elle fasse en sorte que je devienne un génie. Quitte à détruire ceux que j'aimais et qui me raccrochaient à ma vie de mortel. Je ne voulais pas dire tout de suite à Cyanide la relation complexe qui nous tenait mon cher père et moi-même, j'avais peur qu'elle ne me suive pas sur ce coup, plutôt tordu.

    " Ainsi, Halama était cantonnée aux tests de passages de génies sans plus d'envergure, son titre était inutile. Alors qu'il serait si intéressant d'exploiter le filon. En réalité, le titre de seconde est mal choisie. En effet, les Iblis sont des génies puissants et sont la garde personnelle du Mârid. Je veux que vous soyez à la tête de cette élite, à votre service, sous vos ordres. La politique de notre race, nous devons la mener à deux, l'homme seul est fou et désordonné. Vous vous doutez que je garde en soi le monopole de la couronne mais je suis prêt à faire une place sur mon trône pour quelqu'un comme vous. Au même titre que moi, où vous irez, vous porterez nos couleurs, s'il y a des réunions diplomatiques, vous aurez tout le loisir d'y mettre un chaos sans précédent. Car il est de bon ton de dire que les génies n'entretiennent aucune relation interraciale ou je ne sais quelle ineptie. Ça, c'est pour le côté sympa de la chose. Vous disposerez également de vos appartements au palais, de même pour le garçon. Je vous montrerai comment vous y rendre mais vous vous en doutez peut-être, il faut passer par la porte des songes. Seulement, je veux du neuf. Je m'explique, savez-vous que très peu de gens croient en notre existence ? Nous ne sommes que des légendes de contes veillo. Nous n'avons jamais montré le moindre signe de notre part, l'histoire ne parle jamais de nous et nous influons le destin dans l'ombre et la discrétion. C'est une façon de faire. Mais je préfère la lumière des ragots et je veux que ce monde brûle par nos flammes, que les cauchemars des hommes prennent la forme de notre folie. Je veux que nos noms soient gravés dans l'histoire. Comprenez-nous ? Je suis certain que oui. Nous devons nous soulever, prendre nos marques et réclamer notre dû, nous ne sommes pas que des esclaves ! Je ne suis pas de ces génies résignés à exaucer pour les beaux yeux des pervers. Vous et moi sommes de ceux qui mentent et miroitent les rêves les plus merveilleux, ceux qui détruisent, ceux qui dominent. Dominez avec moi cette fourmilière humaine, ces imbéciles heureux qui n'ont pour eux que leurs croyances illusoires. Nous sommes une puissance illimitée. Nous génies, n'avons peut-être aucune force physique mais nous sommes de grands tacticiens. Je suis certain que nous pouvons déplacer les pions, nos mains liées. "

    Je savais que ça lui plairait. Elle avait beau tenir à une sorte d'indépendance presque bohémienne comme j'y tenais, elle serait forcément intéressée.

    " Si je vous demandais tout à l'heure si vous connaissiez les rites des génies, c'était surtout par rapport à une pratique que peu connaissent. Du moins, pour ma part, je la connais depuis peu et pourtant, il parait que bon nombre de génies savent. En effet, si pour les autres races, le préposé challenger tente de détrôner le chef. Pour notre race, il s'agit de tout autre chose. Le Mârid organisent de sombres jeux dans une arène permise aux seuls membres de notre race. Une arène qui ne tolère personne d'autre. Des jeux où des dizaines de génies postulant au titre de Mârid combattent, d'abord les uns contre les autres avant de tenter l'affrontement final avec le Mârid. Vous le savez peut-être aussi, le Mârid a été le seul et unique roi de cette race, il n'a jamais été détrôné. C'est vous dire l'effort qu'il met à faire en sorte que personne ne puisse lui retirer sa couronne. Je serai cet homme. Je serai plus malin. Mais j'ai besoin de vous. S'il aime être déloyal, je serai bien pire. Seriez-vous prête au risque que cela se finisse par la mort ? "

    Je l'avais prévenu, il y avait le côté sympathique des choses et le côté, plutôt suicidaire.

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Dim 17 Juin 2012, 23:54

    Qu'un drôle de génie que voilà! Techniquement, elle méprisait les siens pour des raisons personnelles qu'elle ne dévoilerait pas sans se trahir, trahir son passé, trahir ce quelle était... peut-être même son vrai nom. Elle ne serait pas assez imprudente pour cela, ni assez folle. Toutefois, elle dérogerait à toutes ces règles et ces jugements habituels pour reconsidérer la question face à un homme dont elle semblait partager bien des qualités. C'était troublant de trouver un alter égo chez un autre individu, une sorte de jumeau au masculin ou quelque chose du genre. C'était plutôt frustrant aussi d'une manière car elle aimait à se penser unique et à vrai dire, elle continuerait à le penser. Voyons... Cyanide possédait aussi son lot de narcissisme et vue qu'elle s'aimait plus que quiconque. Alors que la jeune femme avait pris ses aises pour écouter l'autre génie, le petit renard en fit de même, s'asseyant entre les jambes de sa maîtresse, le regard curieux, il observait dans le silence, sage comme une image.

    " Oh! Je connais ce qu'il y a à savoir de nos chers compatriotes. Parfois je me dis que j'en sais trop ou plus que ce que je voudrais. Ils sont généralement tellement ennuyeux... mais vous l'êtes beaucoup moins, une des raisons pour lesquelles je vous écoute. Héhéhé!

    Un grand sourire s'afficha sur les lèvres rosées de la jeune femme. Mais alors qu'elle s'était négligemment appuyé sur la tête de son petit renard, les deux mains entrelacées, posées sur le haut du crâne du garçonnet, lorsque Naram parla du célèbre chef des génies et de sa compagne, une mine de dégoût se profila sur les traits fins de la jeune femme. Autant dire que cela parlait largement mieux que des mots, du moins, en un sens.

    " Halama? Importante? C'était une trainée oui! Insupportable bonne femme! Autant que le vieux rabougri. Dire que nous sommes dirigés par ces deux là... Grrrrrrr.... ils sont dégoûtants. Je ne voudrais certainement pas être comme ELLE. Cette idée m’écœure rien que dit penser. "

    A ce moment là, Petit Renard tourna la tête vers sa maîtresse et fronça du nez, comme si il cherchait à l'imiter. Mais tout aussi vite, il reporta son attention sur l'autre génie pendant que Cyanide reprenait ses aises pour connaître la suite des projets de Naram. Plus il parlait, plus le sourire de la jeune femme s'étirait. Il fallait dire que c'était ambitieux et cela promettait bien des pouvoirs pour la jeune femme, et autant dire que c'était quelque chose après quoi elle courrait. Il ne fallait pas se voiler la face, dans la position de sa race, la liberté véritable ne pouvait s'obtenir que par le pouvoir, toujours plus de pouvoir pour gagner en indépendance, et c'était ce que lui offrait sur un plateau Naram... enfin, avec ces risques calculés bien entendu. Pourtant, tout cela était particulièrement séduisant même si cela signifiait de ce placer sous un jour particulier. Mais prendre position, c'était toujours prendre un risque certain.

    Alors qu'elle écoutait, elle s'imaginait déjà à la place qu'il lui proposait... le palais, une chambre luxueuse, pour elle, mais pour Petit Renard également... Elle se voyait entourée de gens importants, qu'elle se plairait à leur faire tourner la tête dans tous les sens - elle avait toujours adoré s'amuser de façon presque puérile. Mais au delà de toutes ces promesses matérielles et de reconnaissances, dans le discours de son compagnon, il y avait bien une chose qui lui plaisait plus que tout : la domination des hommes. Oh bon dieu qu'est-ce qu'elle les méprisait, tous autant qu'ils étaient. Ces pauvres fous qui ne croyaient pas en eux mais qui dès qu'ils savaient se plaisaient à les regarder avec mépris et à imaginer qu'un génie n'est que l'esclave de leur désir. Mais il y avait aussi une autre histoire, son histoire, son existence liée à la leur d'une manière non dévoilée mais aussi connue, car ce fut des humains qui la firent prisonnière de la montagne, là où elle resta seule pendant des siècles, avec pour seule camarade que sa folie grandissante... et sa rancœur.

    A l'évocation du Mârid, Cyanide afficha une mine pleine de désinvolture. Autant dire qu'elle n'aimait pas spécialement cet homme - et on l'avait compris vu son discours sur sa seconde...

    " Le Mâdrid... ce vieux réactionnaire mériterait un bon coup de pieds au fesse, je le conçoit tout à fait. Donc pour résumé, vous me demandez de parier sur le challenger que vous êtes, hein? Mmmm. "

    Un grand sourire s'afficha sur son visage énigmatique.

    " Voyez-vous cher Naram, je suis le genre de femme qui ne parie que sur les gagnants et sur des paris qu'elle se sait certaine de gagner. Pas folle la petite guêpe! Vous me demandez de parier sur vous alors que je ne vous connais pas, et au prix de ma vie? C'est gros. Gros et audacieux. Peut-être trop... "

    Sa phrase, ponctuée de cette façon, donnait l'impression qu'elle allait annoncer un refus simple et net. Il fallait dire qu'on lui demandait de faire confiance à un parfait inconnu, qui venait de dire que personne n'avait jamais réussi à battre le Mâdrid. On ne pouvait pas dire que cela inspirait véritablement confiance. Soupirante, elle se redressa alors avec la souplesse d'un chat, demandant à son renard de se pousser bien entendu. Très sure d'elle, la petite bonne femme - car elle n'était pas bien grande de taille, il fallait l'avouer - vint se tenir devant le génie, comme si elle souhaitait lui tenir tête, nez à nez.

    " ... mais j'aime ça, joli cœur. J'aime ça. Votre culot me plaît Naram. "

    Un petit jeu de regard complice de la part de Cyanide, son index effleura le menton de son interlocuteur comme si elle avait cherché à le saisir... et elle sourit avant de reculer de quelques pas avant de lever les bras comme dans un grand questionnement, haussant les épaules.

    " Alors bellâtre, par quoi commençons nous pour organiser notre révolution? "
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Dim 22 Juil 2012, 23:29

    Le génie écouta attentivement les recommandations dictées par son interlocutrice. Cette dernière jouait sur différents tons, l’un se voulant méfiant et l’autre plein d’entrain et de raison. A vrai dire, et je ne saurais vraiment l’affirmer, mais j’étais comme persuadé qu’elle allait me suivre. C’est difficile à expliquer mais je pense qu’à sa place, je n’aurais pas hésité. Il y avait de grands risques, un danger certes si grand qu’il en était presque trop suicidaire pour être réalisable et pourtant nous n’étions pas génies pour rien, ceci était bien l’un des souhaits que nous pourrions réaliser, aussi celui-ci sera-t-il pour nous et ainsi, si nous étions prêtre, alors nous devions à présent prier pour notre survie. Ainsi, je fus comme dans l’incompréhension à ces dernières phrases où elle me laissait penser que, malheureusement, j’étais peut-être un peu trop fou pour que l’on veuille me suivre. Il était vrai qu’elle avait la charge de son renard et qu’elle ne se permettrait jamais de l’abandonner. J’aurais presque exprimé un air résigné si elle n’avait pas immédiatement repris une mine plus enjouée, contradictoire et si drôle. Au final, elle accepta ma proposition et nous partions alors pour ces aventures.

    « Heureux de vous l’entendre dire Cyanide. Car ce n’est pas une mince affaire qui nous attend. Voyez-vous, je ne connais nulle occasion suffisante pour réunir les génies. Enfin, c’est vrai, on entend souvent les réunions des vampires, congrès des sorciers et je ne sais quelle horreur diplomatique sans justification et qui pourtant réunie tous les membres d’une race. Mais les génies détestent se voir, jamais on ne les voit trainer entres eux. Rien que nous deux, nous nous sommes rencontrés avec la plus grande méfiance du monde, plus grande encore que si nous nous étions retrouvé face à je ne sais quel monstre sanguinaire. Si les hommes sont des loups pour les hommes, nous sommes bien pires encore. Je pars de cette constatation comprenez-moi bien car j’en suis certain, tous les génies seront là lors des jeux. J’ai réussi à capter des mouvements suspects de membres de notre race au loin du palais du Mârid. Des dizaines d’Iblis assoiffés de sang y gardent une parcelle de terrain que je ne peux malheureusement pas explorer sans me faire repérer. J’y ai construit une petite bicoque qui aura l’air bien plus grande à l’intérieur qu’à l’extérieur et qui nous servira de repère. Un immense colisée se construit Cyanide, sous nos yeux, sans que nous ne puissions y dire un quelconque mot. Tous les postulants au titre du Mârid s’y rendront pour défier l’homme. C’est ma chance. Je dois tenter comme les autres de me faire un nom et ce, incognito. Pour des raisons dont j’aurais l’occasion de te conter plus tard, je ne peux décemment faire connaitre ma présence à notre roi, sans quoi nous signons notre arrêt de mort. Nous devrons agir dans la clandestinité la plus totale. Seuls les génies auront accès à cette zone. Et c’est là que ton renard nous sera d’une grande aide. Je te montrerai une certaine invention de ma part qui lui permettra de planer au-dessus du colisée. Car si toi et moi osons s’en approcher de trop près, nous serons comme des canards à la vue de chasseurs qui excellent bien trop dans leur art. Alors qu’un renard, qui s’en méfierait ? Quant à nous, nous devons nous exercer, nous entrainer. Je compte sur votre savoir-faire. Vous n’êtes peut-être pas d’un niveau d’Iblis mais je suis certain que vous êtes bien meilleure dans tant d’autres domaines. Il faudra intervenir rapidement pendant les jeux. Je passerai les épreuves tant bien que mal mais je connais le Mârid comme je me connais. Il a la malice du diable et pire encore. Il trichera. Nous tricherons également. Il faut également recruter une tierce personne. J’ai un nom en vue, un génie que j’ai envoyé à un trépas certain car, depuis récemment, je m’occupe personnellement des tests de passage depuis la... tout aussi récente mort d’Halama.. Comprenez mon rôle d’agent double. Si nous agissons sans faux pas, nous frapperons sans nous faire voir et ce sont les lauriers qui nous attendent l’arrivé. Si vous êtes prête, alors nous nous mettons tout de suite en route pour ladite cabane où je réside. Vous vous y installerez. Mais attention, en dehors du petit renard, personne ne devra connaitre un traitre mot, ni de notre alliance, ni de vos faits et gestes. A partir de ce jour, vous disparaissez de la surface de cette terre et plus personne n’entendra parler de vous jusqu’aux jeux. Nous allons nous battre Cyanide malgré notre réticence aux armes, nous n’aurons pas le choix. Je crains la guerre civile. Les partisans du Mârid ne s’attendent pas à sa chute, et même s’ils se relèvent de leur deuil, ils penseront que le trône leur est acquis. Et comme vous le savez, ce qu’on ne peut prendre par la force des mots sera pris par la force, tout court. Nous n’aurons qu’à espérer à ce que d’autres nous suivent à nous voyant détruire la tyrannie. »

    Il en finit par son laïus en respirant profondément et basculant ses bras d’avant et arrière comme pour se donner un certain courage.

    « Il n’y aucune raison pour que nous puissions échouer. Tout comme moi, vous saurez convenir que la force de la conviction suffit parfois à accomplir de grands miracles ! Et au pire, on pourra toujours dire qu’on s’est bien amusé ! » Et j’en riais, ce n’était peut-être pas le bon moment. C’était donc l’occasion parfaite pour en rire.

    « Vous serez mes yeux lorsque j’ai le dos tourné et mes bras lorsque j’aurais les mains liés par l’adversaire. Avec une alliée comme vous, j’ai toutes mes chances. Il n’y a pas de pari là-dedans, il n’y a que la foi. Vous penserez peut-être que je vais trop loin mais c’est en ces termes que nous vaincrons. »

    Cueillant une des bleuets que j’offrais au renard toujours collé à son génie, je fermais à présent les yeux.

    « Mais avant tout. Il faut commencer par une chose cruciale. »

    Et je m’arrêtai un instant, souriant plus jovialement : « il faut commencer par se tutoyer. »

    Spoiler:
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Dim 02 Sep 2012, 14:58

    Qu'il était plaisant de pouvoir jouer un peu, de faire durer le suspens. Cyanide trouva presque jouissif le maigre instant où elle vit une mine quasi déconfite se dépeindre sur le visage de son compatriote. Haaaaaaaaaa! Quelle diablesse elle faisait! Mais qu'importait puisque tout aussi tôt, elle affirma qu'elle prendrait sans doute pour la première fois un grand risque en s'associant de son plein grès à Naram. Bien entendu, cela servait aussi son propre intérêt, sinon à quoi bon. Et puisque Petit Renard lui-même semblait content de la situation et inspiré par l'étrange génie à la chevelure excentrique, le bougre ne pouvait que lui plaire.

    Mais alors qu'elle guettait les instructions nouvelles pour leur future collaboration, son congénère commença à lui déblatérer tout un speech qui tirait en longueur. Dans une autre situation, cela aurait terriblement ennuyeux pour elle -sauf si c'était elle qui faisait son monologue car il était bien connu qu'elle aimait s'écouter, surtout avec un si joli brin de voix que le sien - mais elle faisait exception et buvait les paroles de Naram comme elle ne l'avait jamais fait pour quiconque. Ce fut ainsi qu'elle apprit que "chez eux", de grands jeux allaient être organisés et que notre camarade ici présent avait pris soin de se construire une petite maison. Chouette! Voilà qu'elle venait de gagner un pied à terre. Cela lui changerait des auberges miteuses créés par les humains et autres races étranges. Mais de tous les propos qu'il put énoncé, Cyanide fut interpelé par la petite histoire qui réclamait une grande discrétion au sujet de leur identité, enfin, surtout celle de Naram. Bien loin d'être stupide, cela ne pouvait signifiait qu'une chose : soit il était recherché par le Mâdrid lui-même, soit... soit rien du tout en fait. Il avait sans doute commis une grande faute aux yeux du roi. Naram le hors-la-loi! Plus cela allait, plus ce garçon plaisant à Cyanide! C'était très excitant - en omettant le fait qu'elle pouvait y laisser sa peau de génie. Mais comme il le dit lui-même, il lui apporterait plus ample réponse plus tard et bien entendu, elle comptait bien lui rappeler ce détail. Après tout, quit à y perdre ses plumes, autant savoir exactement pourquoi.

    Ce fut toujours dans son explication qu'il précisa que Petit Renard aurait aussi son rôle à jouer, et étonnant, cela plut à l'animal. Le petit bonhomme dressa ses oreilles et ce qui semblait être un sourire apparut sur son visage humain. Jouer les héros ou les trouble-fêtes, il connaissait bien. Sa maîtresse l'avait déjà employé de cette façon pour se sortir de quelques pétrins, même si il était peureux et craintifs. Cependant, curieusement, il semblait prix d'un courage que Cyanide ne lui connaissait pas. Quel bougre celui-là! Voilà que maintenant il voulait jouer de grand rôle! Mais ne pourrait-elle lui en vouloir, car après tout, elle était un peu pareil. Cyanide avait toujours aimé être sur scène, être vue et admirée... et au final, n'était-ce pas une qualité qu'elle avait aussi transmise à son familier?

    " Ho ho!!! Nous devons tricher! Vous avez de la chance, je suis bonne à ce jeu là. D'habitude je ne m'en vante pas mais puisque nous sommes entre génie... Bref! Nous ferons comme vous le décidez! J'espère que la troisième roue du carrosse sera douée sinon je me ferais un plaisir de m'en occupée personnellement, et je ne risque pas d'être très douce. "

    Un sourire carnassier s'étira alors sur son visage. Rancunière? Elle? Nooooooooooooon. En attendant, Cyanide s'amusa de la ferveur du discours de son nouveau camarade de jeu. Il était chaud bouillant et déterminé comme jamais. Voilà un homme comme elle les appréciait véritablement. Au moins, elle ne pourra guère s'ennuyer. Le laissant alors se convaincre de leur victoire, elle ne le quitta des yeux comme si elle le scrutait, toujours avec son irrésistible sourire collée sur son visage de poupée. Puis, en offrant une petite fleur à Petit Renard qu'il se saisit aimablement avant de la... de la manger, Naram surprit la jeune femme par sa réclamation. Mais pensez-vous, elle comptait bien y répondre rapidement.

    " Hoooooooo! Un peu que nous allons nous tutoyer! Nous allons vivre ensemble chéri! Et nous allons faire en sorte que nous racontions sur notre belle histoire que sa fin sonnera comme un "heureux pour toujours ". Alors puisque nous allons travailler sur notre proximité, oublions rapidement les politesses! Très ennuyeuses d'ailleurs. "

    Caressant la tête du Petit Renard et souriant à son futur maître d'hôte, Cyanide fit un petit clin d’œil complice.

    " Alors chéri, il est temps de rentre à la maison. Nous avons beaucoup de ménage qui nous attend... et mon dieu que je n'aime pas la poussière! "

    Les pions se mettaient en place, un nouveau jour allait bientôt arrivé... Que l'histoire se souvienne de l'instant où deux mauvais génies se sont alliés, pour le meilleur et surtout pour le pire...
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La ritournelle du jardin suspendu. [Cyanide - Terminé.]

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