Le Deal du moment : -39%
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON ...
Voir le deal
1190 €

Partagez
 

 Un souffle, un pas et une rencontre [PV Ritournelle]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2  Suivant
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Lun 25 Mar 2013, 22:22


Sur la plage avait accosté une sirène. Se séchant au soleil, elle attendait que ses écailles disparaissent et prennent une forme humaine. La plage était vide ; il n’y avait que Lully, l’océan et le sable. Cela lui donnait une étrange impression de solitude, surtout après sa sortie de l’eau… Lully portait une robe en loques, ayant assez observé les créatures de la surface pour constater qu’ils avaient tous des vêtements ; elle l’avait trouvée au beau milieu de l’épave qui avait constitué sa cachette pendant plusieurs mois. Lully la trouvait jolie : elle était bleue comme le ciel, lui tombant au niveau de ses (futurs) genoux, faite de coton et de soie. En réalité, sa robe ne ressemblait plus à grand-chose : la couleur avait déteint et des trous épars en gâchaient la beauté. La sirène regardait sa robe d'un regard attendri, jouant avec les rubans de soie sur son col, trépignant d'impatience. Elle voulait marcher ! Courir ! Faire comme ces personnes auxquelles elle pensait avec fascination depuis son enfance. C'était tout un monde qui lui restait à découvrir.

Soudain, alors qu’elle jouait avec le sable en attendant de sécher, un grand sourire aux lèvres, une méduse apparut juste devant elle, flottant dans l’air.

    -Dis Lully, pourquoi tu nous as abandonnés ? Nous, les créatures sous-marines ? Dit la méduse, d'un air étrange de lamentation et légèrement floutée, comme si elle était encore sous l'eau.
    -Je n’avais pas le choix, petite méduse, répondit-elle. On me recherche partout dans les profondeurs, je suis obligée de me forger une nouvelle vie ici. C’est pour ma sécurité.

La méduse la regarda sans rien dire. Elle semblait attristée. Ne pleure pas... lui répétait Lully. Mais des gouttes commençaient à tomber de ses filaments. Puis elle se mit à se décomposer, petit à petit, semblant souffrir de l’éclat du soleil. Paniquant, la sirène tenta de la prendre. Elle réussit à agripper l’un de ses filaments, et commença à ramper pour la remettre à l’eau. Mais alors qu’elle était tout près du bord, la méduse poussa un cri et explosa, ne laissant plus aucune trace, hormis l'écho de son cri. Lully avait provoqué sa mort. La méduse n’aurait pas dû aller la chercher : elle ne faisait plus partie de ce monde, maintenant. Et personne ne l’y ramènerait.

Retournée quelques mètres au loin des remous de la mer, Lully continua d’attendre. Elle fixait sa queue d’écailles, attendant que le « miracle » se produise, puis suivait des yeux les rares personnes, seules ou en groupe, qui traversaient tranquillement la plage, l’océan ou plongeant dans les fonds marins en se servant des algues bleues. Au début, Lully s’amusait, en observant. Puis elle s’ennuya :sa robe, désespérément humide, ralentissait la transformation. Pour s’occuper, Lully décida d’exploiter ses pouvoirs en-dehors de l’eau. Se concentrant sur son vêtement, elle tenta de capter les gouttes qui étaient imbibées dans sa robe. Pendant dix minutes, elle s’acharna en enchaînant les gestes et les grimaces, et ne réussit qu’à extraire des parties minimes. Elle n'était pas habituée à devoir contrôler une petite partie de l'eau, mais il faudrait bien qu'elle s'y fasse.

Puis, tout à coup, alors qu’elle s’endormait à moitié, elle vit que ses écailles prenaient un étrange aspect. Leur couleur bleue pâlissait, elle se sentait de plus en plus légère. Puis, en une dizaine de secondes, Lully vit apparaître ses jambes. Toutes ses écailles se volatilisèrent, les dernières miettes s’envolant au gré de la brise caressante. La sirène leva les yeux et se rendit compte que quelques promeneurs s’étaient brièvement arrêtés pour regarder sa transformation. Eberluée, Lully regarda ses jambes, immobile. Puis elle commença à les toucher, à les déplacer.

    -J’ai des jaaaaambes ! S’écria-t-elle en levant les bras d’un air victorieux. Puis, son enthousiasme retomba : ...encore faut-il m’en servir.

Là, la tâche allait se compliquer. La jeune femme avait longuement regardé des personnes marcher. À voir, ç’avait l’air assez simple. Mais quand elle tenta de se lever, elle se rendit compte de la complexité de la tâche… sous les yeux moqueurs de certaines personnes, auxquels elle tenta de ne pas porter attention, elle tenta de faire un pas, une fois levée. Après plusieurs essais, elle n’arrivait toujours pas à en aligner deux, donnant un bon spectacle à certaines personnes. En effet, un groupe de trois gamins s'était arrêté et éclatait de rire à chaque fois qu'elle tombait. Au bout de trois fois, ça commençait à faire trop pour elle. Enervée, Lully se tourna vers eux et, en leur lançant un regard qui ne disait rien qui vaille, leur ordonna :

    -Vous trois, là. Dégagez.

Lully faillit avoir le réflexe de sortir son couteau de son sac, ses mains tremblantes de haine. Mais se rappelant de la raison pour laquelle elle était ici, cette dernière s'en empêcha en se contentant de serrer les dents. Heureusement, elle n’eut pas besoin de leur dire deux fois : les plaisantins reprirent aussitôt leur route en hâtant le pas. Mais entre temps, quelqu’un d’autre s’était brièvement arrêté, d’un regard intrigué. Elle n’avait pas l’air méchante. Découragée par son déséquilibre constant, dès qu’elle l’aperçut, Lully lui cria : Hé, toi ! Tu pourrais me montrer comment tu marches ?

Elle l'invita d'un sourire, se rasseyant pour éviter de paraître trop cruche. Allons, elle allait bien finir par le réussir, cet apprentissage !
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 25 Mar 2013, 23:24

Ritournelle avait décidé d'explorer le continent, aussi, après un court voyage de trois jours, celle ci avait enfin atteint la mer et ses beaux reflêts bleutés. Cette beauté l'émerveillait, et la rendais heureuse, d'autant plus que cette chose était la création de mère nature. Arrivée depuis l'aube, Elle en avait profité pour prendre le soleil et ramasser des algues échouées, en petite quantité et de toutes sortes pour les étudier. C'est donc de cette façon qu'elle croisa le chemin de la sirène.

Qu'attend elle donc, au bord de l'eau depuis bientôt une heure sans se bouger de son carré de sable ? Est ce une coutume des autochtones, ou bien une sorte de méditation ?

Une personne avec un comportement étrange, voilà qui avait de quoi intriguer l'elfe qui n'avait étudié le monde qu'a travers de gros livres aux rares images, ou l'auteur ne s'intéressait qu'au côté scientifique et historique sans se préoccuper des comportements vivants. Elle se hâta, sans tout de même courir, par peur de déranger la personne qu'elle souhaitait questionner.
C'est en s'approchant qu'elle s’aperçut qu'il ne s'agissait pas du tout d'une séance de méditation et que la demoiselle, en haillons, semblait s'être cassé une voir deux jambes, Alors elle courut, très vite, manquant de peu que sa cueillette marine ne retourne à l'océan en tombant de son panier. L’osque la demoiselle l'interpella, L'elfe se dit que le soleil lui avait tapé sur la tête. Mais enfin, quel être humain, se trouvant seul ici, pouvait être incapable de marcher ?


Maintenant que je le souviens... Il y avait bien les Bélua, qui ne savaient plus très bien marcher après avoir passé trop de temps à voler ou à ramper... Mais je ne vois pas ce qu'un bélua fait sur une plage à cette heure ci de la journée.

Excusez moi mademoiselle mais... Êtes vous perdue, blessée où que sais-je ? Vous semblez sortir d'une épreuve difficile à en juger l'êtat de vos habits.

Elle s'agenouilla à côté d'elle, persuadée que la personne à qui elle avait affaire était bléssée et n'arivait plus à se relever, elle porta un regard attentif aux jambes de la demoiselle, sans même s'appercevoir que cette dernière avait les cheveux encore humides, ce qui aurait du la mettre sur la piste des Sirènes.

J'espère au moins que les garçons que j'ai vu partir à toutes jambes se hâtaient pour trouver de quoi vous secourir... Mais, Qu'avez vous au juste, jeune humaine ?

Ritournelle jugeait bien trop vite... Encore un trait de caractère dans le quel elle devait s'améliorer. Même si elle était maladroite -ce qu'elle savait- elle s’efforçait d'apprendre un peu plus chaque fois pour comprendre les peuples. Aussi, Même si elle connaissait l’existence des Ondines, elle ne s'attendait pas à en trouver une en se promenant et encore moins une qui venait seulement de sortir de l'eau...
Les jambes de cette dernière lui paraissaient normales, pour ne pas dire, vraiment très jolies, sans la moindre égratinure, sans bleus Ritournelle les enviait, ces guibolles. Repensant à l'êtat des siennes, elle ne put s'empêcher d'éprouver une pointe de jalousie.


On dirait un ange, mais sans les ailes...

S'amusa-t-elle à penser.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 26 Mar 2013, 15:52


Pour le plus grand bonheur de Lully, l’étrange jeune femme répondit à son appel et vint s’agenouiller auprès d’elle. Le temps qu’elle vienne vers elle, la sirène la détailla du regard : elle avait l’air d’être gentille, ayant une apparence un peu juvénile, tout comme elle : elle avait même l’air un peu plus jeune. Et en plus, elle était gentille : d’un air inquiet, l’étrangère lui avait aussitôt demandé ce qu’il n’allait pas, puis demanda si, au vu de l’état de sa robe, elle ne sortait pas d’une épreuve difficile. Une épreuve difficile ? Certes, oui, mais la robe n’en témoignait aucunement. Lully la regarda sans comprendre ce qui n’allait pas. Puis elle regarda la tenue de l’étrangère : elle était vêtue sobrement, mais elle remarqua que ses vêtements étaient plutôt propres, l’air neuf. Ce n’était pas le cas de sa robe : à vue d’œil, elle devait au moins avoir passé dix ans dans l’épave. Il faudrait que Lully aille s’en acheter une autre, pour commencer. À pied. En recommençant à jouer avec le sable, elle lui répondit :


-Alors, je t’explique : non, je ne suis pas blessée, et ma robe est peut-être un peu vieille mais c’est moi qui l’ai choisie, dans cet état ! Et je la trouve très jolie ! Ensuite, elle tiqua en entendant le mot « humaine » qu’avait utilisé la jeune femme en s’adressant à elle. Alors c’était vrai, elle avait vraiment l’air humaine ! Humaine ? Ah, non, je suis une sirène, moi. Je viens de sortir de chez moi, sauf que je ne l’avais encore jamais fait. Résultat, c’est la première fois que je me retrouve à devoir me servir de ces deux jambes. Comment tu fais pour marcher sans tomber, dis ? Tu peux m’apprendre ? Lui demanda-t-elle, les yeux pleins d’espoir. Tiens, regarde comment je me débrouille. Dis-moi ce qui ne va pas.

Sur ces mots, Lully se tint sur ses pieds et déplia ses jambes lentement. Elle attendit d’être complètement en équilibre, puis leva un pied en reculant son buste. Dès qu’elle le posa, elle tenta d’avancer l’autre en appuyant ses mains sur ses genoux, pour rester en équilibre, et avança l’autre jambe, faisant un deuxième pas. Mise en confiance, elle tenta de reprendre à un rythme normal, mais dès qu’elle voulut faire un troisième pas, elle perdit l’équilibre à force de regarder ses pieds, au lieu de regarder devant elle, et s’étala parterre une seconde fois. Les larmes aux yeux, elle se mit à frotter le sable frénétiquement. À ce moment-là, la méduse de tout à l’heure réapparut à ses yeux :

-C’est ça ! Tombe ! Et réessaie, continue à croire que tu peux vivre dans un monde qui n’est pas le tien ! Et en se rapprochant d’elle, la méduse poussait des rires qui résonnaient dans sa tête. Puis, deux autres méduses se joignirent au chœur, sortant de nulle part. Leurs rires devenaient intenables. Se mettant les mains sur les oreilles, elle leur cria :

-Toi, tu te tais ! Et vous aussi ! Je fais ce que je veux de ma vie... retournez dans l’eau avant de cramer ! Lui cria-t-elle d’un air de défi. Mais la méduse continuait de rire, ignorant la réponse de Lully, en faisant des bonds tout autour d’elle, accompagnée de ses acolytes. Elles la narguaient. Prise d’un accès de colère, cette dernière sortit son couteau et le bâtit dans le vide, cherchant à les trancher et à mettre fin aux rires. Rusée, la première méduse se dirigea alors vers l’étrangère. Aveuglée, Lully avait tourné son couteau vers la jeune femme, s’apprêtant à frapper, l’ayant presque oubliée. Mais dès qu’elle la remarqua, Lully stoppa son geste. Les méduses s’immobilisèrent puis commencèrent à fumer, jusqu’à exploser une nouvelle fois.

-Désolée ! La méduse me harcelait encore… si elle revient, préviens-moi ! Je trouverai bien un moyen de la faire taire. Elle me harcèle, elle veut que je retourne avec eux. Lully rangea alors son couteau dans son sac, affolée par ce qu’elle avait failli faire. Elle espéra que l’étrangère ne serait pas choquée : en plus, elle avait l’air gentille. Soudain, sortant de ses pensées ténébreuses, Lully reprit un air joyeux, comme si elle venait d’oublier cet événement. Elle ajouta avec précipitation : Alors, qu’est-ce qui ne va pas dans ma façon de marcher ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 26 Mar 2013, 20:01

Ritournelle se désintéressa des jambes de la demoiselle l’orque celle ci parla de sa vielle robe qu'elle trouvait jolie. Oui, elle aurait pu l'être, si seulement elle avait été moins usée, sans déchirures. Avant, elle devait être jolie, c'est certain... Mais elle ses songes de sagesse la rattrapèrent.

Ce n'est pas à moi de juger si c'est joli où pas. Si ça lui plait, c'est le principal. Autant ne rien dire pour ne pas la vexer...


La jeune fille expliqua ensuite que non, elle n'était pas bléssée. Intérieurement, celà rassurait Ritournelle. Même si elle n'était pas bénéfique, elle finissait toujours par se faire rattraper par son côté altruiste et bienfaisant. Elle n'aidait que les innocents, et se moquait bien des autres qui eux, avaient cherché les ennuis. Mais là ce n'était pas le cas, et Ritournelle s'apperçut qu'elle ne maitrisait pas bien la langue qu'employait la jeune fille. Elle fit donc un gros effort de compréhension, se préparant même à répondre dans le dialecte employé.


Sirène ? pourquoi n'y avais-je pas pensé plus tôt... Je me disais bien qu'un bélua ne serait pas assez stupide pour s'échouer au bord de l'eau à marée montante... Non pas que je trouve cette demoiselle stupide, puisqu'elle sait très probablement nager, elle...


Elle la regarda se lever, craignant déjà la catastrophe. Elle savait qu'apprendre à marcher sur du sable, c'était un peu comme apprendre à voler par grand vent. Autant dire, un exercice difficile et laborieux. La jeune fille essaya, visiblement, elle se tenant très mal et était en parfait déséquilibre. Elle avait même l'alure d'un pigeon à tant se dandiner d'avant en arrière, et elle tomba. Ritournelle lui sourit avec complaisance, mais la demoiselle sembla devenir folle, se mettant à crier contre des choses à première vu imaginaires. Elle semble folle et effrayante depuis qu'elle avait brandi un couteau qui veint ensuite se pointer droit sur elle. Elle bondit sur ses pieds et recula, apparement, la jeune fille aussi semblait surprise de son comportement. Même si elle avait eu peur, elle ne se sentait plus menacée, puisqu'après tout cette sirène ne pourrait pas lui courir après.

Ca devient une habitude chez les étrangers... Ais-je l'air si maléfique ?

La jeune sirène s'excusa, expliquant qu'elle en voullait aux méduses et pas à elle. Ritournelle, de bonne humeur, décida de répondre avec humour. Du moins, elle essaya.

Je suis habituée à être menacée par ces petits objets pointus maintenant, Chaque fois ou presque que je rencontre quelqu'un. Celà dit, je suis surprise que tu n'apprécie pas les méduses, elles viennent tout de même de l'océan.

C'est comme un elfe qui dirait ne pas aimer les écureuils, c'est étrange...

Ritournelle se concentra sur le problème de la jeune fille, essayant de trouver la plus simple des explications en language humain quand enfin, elle trouva.

Eh bien, déjà, nous allons nous éloigner de l'eau, pour ne plus que les méduses ne s'en prennent à toi et ensuite... Tu vas essayer de regarder là bas, tu vois, les tâches vertes sur les dunes. Il faut que tu les fixes bien, et que tu marches vers elle. Et heu... Penches un peu tes épaules vers l'avant aussi. Puisque sinon, tu seras déséquilibrée. Et il faut bien rester droite, enfin pas trop non plus, mais toi, tu remues bien trop ! Ce n'est pas de l'eau qui t'entoure mais de l'air, il ne te résistera pas, tu dois donc essayer d'oublier tout ce que tu faisais sous l'eau pour tenir en place... Et
Oui, ritournelle était patrie dans une longue explication sur "comment marcher", quand enfin Luly se leva, Ritournelle se mit derrière elle, les bras tendus pour la rattraper au cas ou, et l’attrapait par le bras ou la taille pour essayer de corriger la position lorsque celle ci adoptait une mauvaise posture.

Si un jour on m'avait dit que j'apprendrai quelqu'un à marcher, je ne l'aurai pas cru...

C'est bien, tu progresses !
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 26 Mar 2013, 22:24


À sa surprise, l’étrangère ne réagit pas d’une mauvaise façon à la menace involontaire de la sirène. Cela la soulagea : il aurait été inopportun de commencer d’un mauvais pied (ahah). Pire encore, son interlocutrice prétendit à être habituée à ces menaces… puis se surprit du fait que Lully se plaigne des méduses. Rien qu’à lui refaire penser, elle prit un air sombre, redoutant qu’elles ne reviennent.


-Les méduses, je les aime bien. Elles m’aimaient bien aussi, mais elles m’en veulent d'être partie, et pour préférer commencer une nouvelle vie plutôt que de continuer à me cacher dans cette épave. Il y avait plein de méduses, dans l’épave où j’étais. Elles m’accompagnaient partout. Mais elles me haïssent, maintenant…


Pensive, la sirène regarda au loin l’horizon de la mer, si plat, et surtout si incomplet. À voir cette étendue calme, on ne se doutait pas de toutes les merveilles qui s’y terraient, des bas-fonds jusqu’aux abysses ; même dans cette étendue noire comme la nuit, c’était magnifique de voir toutes les créatures qui brillaient de mille-feux. Non, les abysses n’étaient pas sombres : c’étaient des lieux qui brillaient de toutes ses lumières, qui prenaient toutes les formes et toutes les couleurs. Lully se remit à sourire en pensant à cela… puis elle se ressaisit. Non, il ne fallait plus y penser, ou les méduses la rattraperaient… et le détective aussi. Il avait déjà bien failli la coincer juste avant son départ effréné. Rien qu’à y penser, la jeune femme frissonna et souhaita s’éloigner le plus vite possible de l’Océan. Elle se tourna vers sa nouvelle connaissance et lui dit :


-J’aime les profondeurs. Il faudrait vraiment que tu fasses de la plongée, un jour. C’est magnifique ! Par contre, je ne pense pas pouvoir te les faire visiter avant un moment. Mais reprenons, on est censées travailler ! Finit-elle en se relevant d’un coup, si bien que la tête lui tourna un peu. À ça non plus, elle n’était pas habituée : la gravité. Tout était tellement lourd, à la surface. Même ses longs cheveux semblaient s’être transformés en plomb.


D’humeur studieuse, Lully écouta attentivement les conseils de son enseignante improvisée. Mais elle débitait tellement de phrases qu’elle finit par s’y perdre. Jugeant que la pratique la ferait plus avancer, elle se remit à avancer, suivie de cette dernière qui se tenait prête à la rattraper. Qu’est-ce qu’elle avait dit, déjà ? Ah, oui. Regarder devant elle. C’était dur, mais Lully s’y força. Elle s’imagina être une plume prise dans un tourbillon : c’était aussi facile que ça de bouger, dans l’air. Elle avait raison.

En regardant devant elle et en se forçant à rester droite, Lully s’améliora nettement. Après cinq pas, elle faillit tomber, mais sa connaissance la rattrapa, comme prévu ; et puis, soudain, tout lui parut plus facile, plus évident. Elle se rendit compte qu’elle arrivait maintenant à faire des dizaines de pas, s’arrêtant parfois pour reprendre ses esprits. Elle savait marcher. Au bout d’un moment, elle s’arrêta et s’exclama, en se tournant vers son interlocutrice :


-T’as vu, t’as vu ? Je marche ! J’y arrive ! Merci !
Trépidante de joie, Lully se jeta dans les bras de l’inconnue, manquant de la faire tomber. Ah, c’est vrai qu’elle ne maîtrisait pas non plus tous ses mouvements. Marcher était une étape, certes, mais il lui restait à se familiariser avec beaucoup d’autres choses…

Tout sourire, Lully se remit à marcher, n’ayant presque plus besoin de se concentrer. Ses pieds s’enfonçaient dans le sable, laissant des traces qui s’effaçaient en quelques secondes. Les deux jeunes filles marchaient ainsi, pieds nus. Elles avaient fini par se promener, regardant le paysage défiler lentement, laissant place à ses pensées pour tourbillonner. Lully se mit à imaginer des grains de sable qui sautillaient à son rythme. Quelques notes joyeuses de violon les auraient très bien accompagnées. Sans s’en rendre compte, Lully se mit presque à marcher en sautillant, en regardant le sable à sa droite qui ne bougeait que quand le vent les envolait. Et puis, elle finit par se lasser, et ses pensées revinrent vers sa nouvelle connaissance. Elle pensa à tout ce qu’elle ne savait pas sur elle. Il y en avait un rayon.

-Je m’appelle Lully Lin
, dit-elle simplement. Elle voulait lui poser tellement de questions qu’elle préféra ne rien dire, laissant son impatience atteindre son comble. Puis elle en laissa juste une s’échapper : dis, il y a quoi ce panier que tu tiens ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 27 Mar 2013, 13:17

L'Ondine sous sa forme humaine, avait compris le principe de marcher. Mais l'orsque celle ci se jeta à son cou, Ritournelle se dit qu'il faudrait encore un petit temps d'adaptation pour maîtriser ses mouvements amples et brusques Néanmoins, elle essaya de rester en place, se retenant de lui dire qu'elle était un peu trop lourde. Lourde... N'exagérons rien. C'est juste que l'elfe possédait la force d'une crevette asthmatique au fond d'une casserole. Autant dire, inexistante. Si elle pouvait aisément sauter et se hisser à la cime des arbres les plus hauts, elle était en revanche incapable de porter quelqu'un, ou même de soulever une grosse buche. Ce qui lui posait un sérieux problème pour tirer à l'arc, duquel elle n’arrivait qu'avec grande peine à tirer la corde. Mais là n'était pas le sujet...

On dirait un elfe enfant essayant d'apprendre les arts martiaux. Débordant d'énergie mais d'une maladresse désolante. Enfin, ça ne doit pas non plus être facile de changer d'un coup d'habitat... Je ne me verrai pas nager si facilement, je crois même que je me débrouillerai bien pire que cela.

Elles continuèrent à marcher sur le sable dur, Au bord des vagues qui s'amusait à lui lécher les orteils, au point de la chatouiller. Oui, cette sensation presque désagréable l’osque des milliers de petites bulles éclatent entre vos orteils sans que vous ne puissiez rien faire pour l'éviter à part s'en éloigner, ce qu'elle fit. Elle se se posait beaucoup de questions au sujet de la demoiselle : qui était elle, est ce que les puissants rayons du soleil l'aveuglaient, chantait elle aussi bien que qu'une légende le disait, était elle aussi mauvaise que la plupart des sirènes... Elle se tut, pour le moment, ne voulant gâcher le bonheur de la demoiselle qui à présent, sautillait joyeusement dans le sable, s'émerveillant du pouvoir de la gravité, mais elle cessa.

Elle disait s'appeler Luly Lun, un prénom qui au goût de l'elfe, était plutôt joli et harmonieux. Elle commença ensuite à poser des questions.


Elle me ressemble un peu, au fond, cette Sirène. Tout comme moi, ayant vécue isolée, et qui maintenant partait à la découverte d'autres horizons pour apprendre. Tiens, je me demandes si il y à des livres sous l'eau... Si l'encre tient tout de même maltraitée par l'eau salée... A moins que ce soit des gravures ? Oui ça aussi, il faut que je le lui demande.

Ah, mon panier... Il y a surement pleins de choses que tu connais là dedans. J'ai étudié de près les végétaux capables de soigner, je collecte donc des algues pour en faire des potions ou des remèdes. Il n'y a pas que les algues que je ramasse bien sûr, mais aujourd'hui c'est ce que je suis venue chercher.

Elle pensa ensuite qu'elle était assez peu polie d'avoir oublié de décliner son identité,chose qu'elle s'empressa de préciser pour mettre la jeune fille plus à l'aise, et en profita pour glisser une des dizaine de questions qui lui brûlaient les lèvres.

Moi, Je m'appelle Ritournelle Ak'Loan, Et je suis une elfe venant de la forêt aux mille clochettes, c'est très joli d'ailleurs, comme coin, il y à plein d'animaux et de plantes colorées, aux odeurs très diverses. Les fleurs chantent aussi si on les écoute attentivement. Sais tu chanter, toi ?

Ah tiens, il faudra aussi que je lui demande si les choses ont une odeur, sous l'eau...

Elle avait trouvé un sujet d'étude parfait : Une sirène fraîchement transformée dont le souvenir du monde marin était sûrement encore très clair et présent. Elle allait pouvoir lui demander tous ces petits détails de vie pratique dont elle ignorait l'existance, comment donc, les sirènes percevaient le monde... ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 27 Mar 2013, 18:26

L’étrangère ne se sentit point offensée par la question. Cela fit plaisir à Lully, et sa réponse éveilla sa curiosité :

    -Alors, tu es une guérisseuse ? C’est ton métier ou un passe-temps ? Tu serais certainement réjouie de faire un tour en mer alors, car tout comme ici, la flore aquatique est partout et très diverse… en plus d’être très jolie ! Déclara-t-elle, les yeux brillants.


Ensuite, comme elle s’y attendait encore, son interlocutrice répondit à sa courte présentation en dévoilant sa propre identité. Et comme elle s’y attendait, elle étoffa le sujet. Notamment, elle ajouta qu’elle était une elfe et qu’elle venait d’une forêt. Il fallait avouer que ces mots étaient inconnus à la sirène. Certes, la forêt, elle connaissait ; on lui avait décrit des étendues vertes, une faune et une flore sans pareilles, un concert de sons harmonieux. Elle se souvenait de son professeur de violoncelle, à l’Orphelinat. Elle était allée à la surface, et elle lui avait conté maintes et maintes fois les merveilles de la surface. Lully se souvint de l’expérience dont elle lui avait fait part, à propos de l’apprentissage du marcher. Elle avait appris en moins de deux, qu’elle lui avait dit. Ha ! La bonne blague ! Lully n’aurait plus misé un sou dessus.

Et puis, souvent, en début de cours, pour amorcer un esprit imaginatif, elle lui décrivait tous les paysages qu’elle avait vu à la surface : les déserts, les villes, les lacs, les forêts. Mais surtout, c’était la forêt qu’elle avait préféré. Elle avait même consacré un morceau de violoncelle dessus. Celui-ci faisait partie des nombreux morceaux qu’elle lui avait remis à son dernier cours : son ode reposait calmement dans son sac. Selon son professeur, la forêt ressemblait beaucoup à l’Océan : elle s’y était sentie chez elle dès qu’elle y avait mis les pieds. Lully n’avait pas compris pourquoi, mais cela lui avait donné l’envie irrépressible de partir. D’ailleurs, quand elle avait fui avec l’ondin, c’était une des images qu’elle avait en tête. Pour elle, la forêt était devenue un signe de liberté. L’idée que des personnes aient pu vivre
dans la forêt, cela lui avait par contre semblé inimaginable : selon les dires de sa violoncelliste, c’était le berceau de la nature, c’est-à-dire les animaux et les plantes. Uniquement. Quel genre de créatures pouvait y vivre ?

La réponse lui était toute donnée : les elfes. Voilà le second mot qu’elle ne connaissait pas. Comme quoi, Lully ne connaissait pas un millième de ce que réservait le monde extérieur. Elle savait que de nombreuses races existaient, avec des pouvoirs plus ou moins différents. Elle savait aussi que des guerres entre les camps bénéfiques et maléfiques s’éternisaient, et que le monde se languissait de retrouver tous les fragments de cristaux, ces miettes du pouvoir éternel. Lully croyait à chacune des légendes du monde, tout particulièrement à celles de ses origines. Mais personne ne lui avait jamais parlé des différentes races qui arpentaient ce monde : il faut dire que la bibliothèque n’était pas un lieu qui l’avait beaucoup intéressée. Jusqu’à ce qu’elle soit confrontée à la surface, du moins : soudainement, les livres lui paraissaient beaucoup moins inutiles qu’elle avait cru. Mais pour l’instant, elle pouvait se passer de livres : en matière d’« elfes », une encyclopédie ambulante se trouvait juste devant elle.


    -Waouh ! J’aimerais tellement découvrir la forêt ! Tout le monde me dit que c’est un endroit magnifique. Par contre, dis-moi… qu’est-ce que c’est, un elfe ? Je ne connais presque rien de ce monde, et encore moins les races… hormis les humains et les sirènes. J’imagine que j’ai beaucoup à apprendre ! Déjà, si je comprends bien, vous êtes des créatures des forêts ? Et est-ce que les cheveux cendrés et les oreilles pointues font partie de vos caractères essentiels ? Puis, au sujet du chant, Lully réfléchit. Euh… j’ai eu des cours de chant, comme tout le monde –c’est la base pour les ondins, comme apprendre à lire ou à écrire. Mais ça ne m’a jamais plu. Enfin, ça me gêne, alors je préfère laisser parler les instruments. Je sais jouer à beaucoup d’entre eux, mais je suis inégalable au violoncelle ! Par contre, il faudra que je m’habitue à en jouer ici. Justement, la première chose que je veux faire, après avoir trouvé un logement dans un endroit qui me plait, c’est en acheter un. Je compte bien acheter du matériel de peinture, aussi. Les matériaux ne sont pas exactement les mêmes que dans l’Océan. Tout comme les instruments. Tu te doutes bien que les sons ne vibrent pas de la même façon dans l’eau… les couleurs ne sont pas pareilles, non plus. Quand je suis sortie de l’eau, j’ai mis au moins cinq minutes avant d’ouvrir les yeux… le soleil tape vraiment ! Et les bruits sont bien plus forts. Sans parler de la gravité. Vraiment, tout est différent. C’est toute une vie que je vais devoir réapprendre… ! J’ai déjà tellement de choses à peindre. Les paysages que je vois et les émotions que je ressens. Tout est nouveau !

Et la voilà qui était lancée. Le monde était quelque chose de très vaste, il était donc logique que la conversation allait durer. Il y avait tellement de choses à dire sur l’Océan ! Et ça devait être la même chose pour Ritournelle. Après tout, l’elfe et la sirène venaient de mondes complètement différents.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 28 Mar 2013, 00:04

Ritournelle était aux anges, son interlocutrice était une vraie pipelette et lui apprenait tous des détails qui l'intéressait, Elle reprit donc avec entrain la conversation, s’efforçant de lui donner beaucoup de détails sans non plus la surcharger. Il paraissait que les personnes qui n'étaient pas des Elfes avaient une mémoire un peu moins performante, et il valait mieux ne pas les surcharger d'informations. Ça l’arrangeait, puisqu'elle se sentait mal à l'aise à utiliser la langue des hommes, tellement différente, où tellement de mots manquaient pour expliquer avec exactitude, chose qu'elle faisait, en chantonnant à moitié, vielle habitude d'elfe des bois oblige.

Il faudra bien que je m'y fasse à ce langage terne et peu mélodieux, puisqu'il est compris par beaucoup de personnes, et sans, je n'apprendrai pas grand chose...

Une guérisseuse oui, c'est ce que je souhaites devenir. Bientôt, j'aurai même une boutique à moi. Je suppose que tu sais ce qu'est une boutique. Nous, les elfes, d'après des écrits, sommes la plus vielle race du monde. D'abords, nous avons vécu heureux sur une île, apparus d'une pierre de magie, gardée par l'elfe le plus sage de tous, notre roi. Puis des guerres ont éclaté, et les elfes ont perdu de leur splendeur, et les survivants se sont cachés dans les forêts, des quelles nous sommes de nos jours très proches. Il faut aussi savoir que nous les elfes on a tous les oreilles pointues, et de longs cheveux, en génétal mais pas forcément de cette couleur. C'est parce que nous somme des personnes qui vivent très longtemps, qui peuvent même être immortels, si toutefois on ne se fait pas tuer ou ne tombons pas gravement malade Alors penses tu, nos cheveux ont le temps de pousser. On ne vieillit pas vraiment, et nous gardons une apparence juvénile pendant très longtemps... Par exemple, moi, j'ai 99 ans, je suis une elfe très jeune, et n'ai même pas atteint l'âge de raison. C'est un passage important pour les elfes, le moment où alors ils ont le devoir d'être sages, autant qu'ils le peuvent... Enfin, on est un peuple très pacifique, et ne prenons pas part au conflit qui oppose actuellement Anges et déchus, puisque nous ne sommes pas concernés. personnellement, j'aimerai beaucoup qu'ils arrêtent de faire griller des bouts de forêt...

Oui, la forêt... Cette magnifique création de Mère nature. L'océan doit être semblable, sauvage et magnifique.


Elle ne pouvait plus s'arrêter, essayant d'être la plus complète sur les informations relatives à son peuple, puis, elle se souvient que Lully était fascinée par la forêt, aussi, elle se dit qu'elle pourrait l'accompagner jusqu'à la ville la plus proche, qui était à côté d'une foret, celle aux mille clochettes.

[Je fais une parenthèse HRP puisque je ne suis pas certaine de ce que j'avance. J'aimerai beaucoup une carte du monde pour m'y retrouver là dedans... Donc j'aimerai ne pas t'induire en erreur alors je te le dis, je ne sais vraiment pas ce qu'il y à comme ville dans le coin]

Tu sais, si tu veux, on peut faire un bout de chemin ensembles, jusqu'à la ville de [...], là bas, tu pourrais trouver une robe en meilleur état et tu verrais la forêt... Oh non. J'oubliais, je suppose que tu n'as pas de chaussures ?

Là se posait un réel problème, cette fausse question sonnait comme une affirmation, la ville n'était pas toute proche, mais pas très loin non plus. En tout cas, les pieds fragiles de la demoiselle ne pourraient pas faire le chemin nus, ça aurait été trop douloureux. L'elfe s'en fichait, ayant l'habitude de gambader nu pieds dans la forêt,elle avait développé une sorte d'insensibilité plantaire et supportait très bien les petits cailloux qui se glissaient çà et là.

Je pourrais t'en prêter, si toutefois elles sont à ta taille. Moi je n'en ai pas besoin, je suis habituée... Mais toi, si tu marches sur des cailloux, ou si tu te plante une épine dans le pied, ou pire, si en arrivant tu te fais marcher dessus, tu risques de souffrir, et pas qu'un peu ! Et puis... Si tu es d'accord, on pourra continuer d'échanger sur nos peuples, puisque je t'avoue que j'ai beaucoup de questions à te poser !

Ritournelle espérait sincèrement qu'elle accepte, avide de connaissance, désireuse d'apporter des réponses aux questions qui gambadaient à toute allure dans sa tête. Elle savait bien qu'elle ne passerait sûrement pas beaucoup de temps en compagnie de la demoiselle, puisqu'elle devait bientôt changer de continent et ouvrir sa boutique. Mais elle espérait que le temps de ce court voyage, -qu'elle estimait à une une bonne heure de marche, mais il était possible que sa nouvelle rencontre marche plus vite que prévu- serait suffisant pour repartir cultivée, et informée.


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 28 Mar 2013, 14:09


    -Une boutique ? Pas mal du tout ! Mais où est-ce tu l’ouvrirais ? À Earudien ? Demanda-t-elle, avant d’écouter sa description. Une race des plus anciennes ? Les sirènes aussi étaient très anciennes. Cela ne l’impressionnait pas. En revanche, ce qui lui fit écarquiller les yeux, ce fut l’âge de Ritournelle. 99 ans ?! À cet âge, beaucoup d’ondins seraient à la fin de leur vie ! C’est fou… moi, j’ai 27 ans seulement. Je me sens toute petite, d’un coup ! Je peux t’appeler grand-mère ? Dit-elle d’un air sérieux.

Lully s’imagina son interlocutrice avec des rides, une voix granuleuse, des mouvements gauches. Il était inimaginable qu’elle soit autrement à cet âge… comment était le monde, il y a 99 ans ? Avait-il beaucoup changé ? Lully hésita à poser la question, mais elle se décida à la garder dans un coin de sa tête jusqu’à plus tard. Il y avait d’autres sujets, plus prioritaires. Déjà, la guerre des Anges. Elle faisait beaucoup débat, sous l’eau. Les sirènes, bien que neutres, se sentaient en général plus proches des anges, car beaucoup en avaient fréquenté dans la Citadelle engloutie*. Pour ce qui était de la sirène, elle considérait les anges comme l’essence-même du bien. De l’hypocrisie, plutôt ! Lully ne souhaitait pas en rencontrer un seul. C’était la race qui la débectait par-dessus tout. Pourtant, elle ne savait pas les reconnaître : ainsi, elle était soulagée de voir que Ritournelle n’en était pas une. Elle l’aurait sûrement fuie. Ainsi, dans la guerre, la sirène avait un camp bien choisi : celui des anges déchus. Si un jour, on avait demandé aux sirènes de choisir leur camp, elle serait partie avec eux sans hésitation. Secrètement, elle aurait même souhaité y prendre part. Un terrain de bataille était une vision de rêve pour elle : c’était un lieu où la violence était à son comble. Tout ce qu’elle recherchait. Mais elle ne savait pas les reconnaître non plus.

    « Ah oui, cette guerre… tu sais, les sirènes, du fond de l’Océan, n’y prennent pas part non plus. On ne veut pas d’ennuis, et puis, nous sommes un peuple neutre, donc ça ne nous concerne pas. Après, le grand débat qu’il y a, en-dessous, c’est de déterminer l’ampleur qu’elle va prendre, combien de temps elle va durer : si elle se développe, il y a un moment où tout le monde sera forcé d’y prendre part… dit-elle pensivement. Puis, Ritournelle proposa quelque chose qui lui plut : aller en ville acheter de beaux vêtements. [HRP : Je crois que c’est Earudien le plus proche ! -> Question, si on change de lieu, on reste quand même ici où on divise le RP ? XD]

    -Mh… ça me dit bien ! J’ai encore plein de questions à poser, aussi… c’est mieux de marcher quand on a quelqu’un avec qui discuter. Et pour aller en ville, j’ai plein d’argent, en plus… je vais pouvoir m’acheter les plus belles robes ! D’ailleurs, est-ce que vous portez d’autres vêtements hormis des robes ? Il me faut autre chose ? Demanda-t-elle avec inquiétude. Déjà, Ritournelle lui parla de chaussures, pour protéger ses pieds. Mais pourquoi Lully devrait-elle en porter alors que l’elfe les laissait dans son sac ? Des chaussures ? Le sol est doux, je ne vois pas pourquoi j’en aurais besoin…! Mais si on marche longtemps, oui, peut-être que ça finira par me faire mal, si tu le dis… tu veux bien me montrer tes bottes ? Je suis un peu plus grande que toi, déjà, donc j’espère que ça ira…


Lully vint de se rendre compte qu’au lieu de partir précipitamment, elle aurait peut-être dû se renseigner sur les humains. Mais elle avait eu trop peur de retourner dans une ville… tout ce qu’elle avait pensé à emporter, c’était son sac et son argent –un argent pas très propre, d’ailleurs. La plus grande partie de la somme que sa bourse contenait avait appartenue à ses victimes : soit elle leur avait dérobé directement, soit elle les avait obtenus en vendant leur alliance. Autant dire que cela faisait un paquet de sous, assez pour survivre et se trouver un logement fixe, jusqu’à commencer à regagner de l’argent grâce à ses toiles et à son violoncelle. Puis poursuivre son but : celui de trouver un groupe avec qui elle pourrait perpétrer le mal. Trouver un fragment de cristal. Exploiter ses pouvoirs. Si elle n’était plus seule et si elle s’entraînait, Lully ne serait plus fragile, et elle pourrait tout se permettre. De la puissance, c’était ça qu’elle voulait : ne plus avoir peur de représailles et pouvoir laisser libre cours à ses pulsions. Une vision idyllique de son avenir qu’elle cultivait secrètement…

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Ven 29 Mar 2013, 18:33

Je te prêtes mes sandales, mais interdiction de m'appeler Grand mère. Je suis une elfe jeune, très jeune même, alors je préfèrerai que tu m'appelles Ortie. C'est le nom d'une plante terrestre, celui que me donnent aussi les rares personnes qui me connaissent.

Cela lui paraissait fou qu'on veuilles la vieillir, elle qui s'estimait jeune et aussi espiègle que les jeunes adultes du monde, elle qui n'avait pas la sagesse des anciens, elle qui avait encore tant à apprendre des personnes vivantes.


J'ouvrirai ma boutique dans la rue commerçante, sur le continent du matin calme, puisque c'est l'endroit où on trouve le plus de choses. Certains disent même qu'il est impossible de s'y aventurer et de repartir les mains vides. Eh puis, tu n'es pas petite, tu es seulement jeune. Estimes toi heureuse, personne n'exigera jamais de toi d'être aussi sage que les anciens de ton espèce. ça te fait beaucoup de temps libre pour profiter plutôt que passer tes journées à lire des milliers de livres qui racontent sensiblement les mêmes choses...

La sagesse... Cela l'effrayait vraiment, et était l'angoisse permanente qui accompagnait sa vie de tous les jours. l'angoisse de ne jamais arriver au niveau des anciens, puisqu'elle passait trop de temps à distraire son esprit. Ce qu'elle ignorait était qu'il était plutôt sage de s'abandonner dès que le contexte le permettait, que c'était bon pour son équilibre mental. Autant que possible pourtant elle essayait de se priver des divagations pour analyser tout ce qui passait. Elle regardait la demoiselle enfiler les sandales. Cette dernière se débrouillait bien toute seule et Ritournelle la laissa faire, pensant que ça devrait aller. Après tout, elle devait apprendre à se débrouiller avec ces gadgets.

Si seulement elle savait que la plupart des filles adorent les chaussures... Je parie que d'ici peu de temps, elle en aura acheté assez pour ne plus être capable de chausser chaque paire au moins une fois dans le mois... Alors peut être repensera-t-elle à mes sandales démodées.


Lully avait mis la paire de chaussures, espérant qu'elle était bien dedans elles se mirent en route sur le chemin vers Earudien.

Si tu veux vraiment ressembler aux humains, saches que chacun fait à peu près ce qu'il veut. Certains s'habillent avec des vêtements qui dégoulinent de richesse, et qui la plupart du temps sont inconfortables, d'autres -comme moi- préfèrent les choses simples et confortables. Bien sûr tu peux mêler les choses, le beau n’empêche pas le confortable, mais il faut que tu saches que plus c'est joli, plus c'est cher.

Elle repensa à ses livres sur la mode, dont un répondait parfaitement aux questions de la demoiselle.

Tu as divers genres de vêtements. Les sous vêtements, ceux qu'on met au plus près du corps et qui doivent être confortables ou utilitaires. Par exemple, des femmes portent un corset, un truc en tissus qui afine la taille et fait paraître très mince... Tu as les chaussettes, des trucs en laine qu'on met sur les pieds pour mettre dans le bottes, les collants...

Elle cita tout ce qui lui passait par la tête en expliquant l'utilité, Allant des gants aux pinces à cheveux en passant par les chemises et pantalons. Essayant d'être aussi précise qu'elle aurait aimé qu'on le soit avec elle.

Aussi ce que tu portes dépends des saisons. Plus il fait froid, plus tu dois mettre de vêtements chauds et couvrants. Plus il faut chaud, moins tu en mets, mais il faut toujours en garder un peu. Une simple robe par exemple, ou bien un chemisier et un short, une sorte de pantalon qui est court. Si tu veux, il existe même du maquillage, des artifices que tu mets sur la peau de ton visage pour la teindre d'une certaine façon. Enfin, je suis très mal placée pour t'expliquer ça, vu que je n'en mets pas...

Elle se tut un instant, laissant sa compagnie réagir à toutes ces infos. la demoiselle semblait satisfaite des réponses qu'elle avait obtenu. Ritournelle l'écoutait attentivement, se demandant ce qui pouvait la motiver à aimer les perles, les robes en dentelle et les bijoux. Elle finit par en conclure qu'elle préférait ce que les humains avaient crée que la beauté naturelle, peu importait, chacun aimait ce qu'il voulait. Elle se concentra de nouveau sur ce qu'elle aurait aimé savoir, formula les questions dans sa tête pour les traduire correctement à son interlocutrice.

Est ce que sous l'eau, les choses ont des odeurs ? Et est ce que c'est vrai que vous les ondins êtes foncièrement mauvais, comme votre reine, Vanille... Et est ce que tu comptes rester longtemps ici, tu connais des plantes curatives qui poussent très loin sous la surface ?



Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 31 Mar 2013, 15:53

    -Ortie ? Mh… ça marche ! J’imagine que c’est une belle plante, pour que tu en fasses ton surnom, déclara Lully.


Tout en lui répondant, elle avait pris les sandales et, après un court temps d’observation, les enfila. Comme elle s’y attendait, elle se sentait un peu trop grande pour elles : les sandales lui serraient les pieds. Mais il n’y avait pas le temps pour du confort. Lully en achèterait dès qu’elle arriverait en ville, et c’était toujours mieux que se balader pieds nus alors que ses jambes affrontaient tout juste le monde extérieur. Rien qu’à marcher dans le sable, se rendit-elle compte, une espèce de boule s’était formée sous la plante de ses pieds, assez désagréable…


    -Le continent du matin calme… tu y es déjà allée ? Ah mais je me suis toujours sentie trop âgée, alors là, ça me fait bizarre… ! Comme quoi, tout est relatif… répondit-elle pensivement.


Oh que si, 27 ans était un âge trop élevé pour elle. Dès qu’une sirène atteignait ses 20 ans, tout ce qu’on lui rabâchait, c’était de prendre ses responsabilités, de devenir indépendante, de connaître l’amour, le travail… ah, si Lully était une elfe, elle aurait au moins eu le temps de se préparer à ça ! La sirène se rembrunit quand ses pensées se dirigèrent vers son Orphelinat. Autrefois, elle l’avait perçu comme le paradis. Mais dès qu’elle en était sortie, elle s’était rendue compte à quel point elle aurait dû y étouffer : ç’avait été sa cage dorée, avec ses illusions d’enfance éternelle. Elle se souvint du sourire hypocrite de la directrice, des regards fuyants des employés. On lui avait menti sur toute la ligne. Lully ne pouvait faire confiance qu’à ses illusions. Rien n’était plus réel. C’était elles qui trouvaient les réponses à ses questions, qui la guidaient. C’était aussi grâce à elle que Lully avait dû faire face à ses cauchemars… et en sortir plus forte que jamais. Maintenant, ce n’était plus elle la proie. Elle était le prédateur. Alors qu'elle se perdait encore dans ses pensées, Ritournelle la ramena à la réalité en lui parlant de l'habillage des humains.

    -En gros, c’est tout un art de s’habiller ? Vu que je ne m’y connais pas trop, j’ai peur de ne ressembler à rien, si je choisis moi-même mes vêtements… tu pourras me dire quelles sortes de tenues on peut acheter ? Par exemple… là, j’ai une robe et des bottes. Qu’est-ce que je pourrais acheter d’autre, pour qu’elle soit complète ? Tu sais, les sirènes n’ont pas la culture de l’habillage, mais elles ont celle de l’accessoire : les bijoux, les décorations… regarde : ça, ce sont des boucles d’oreille, dit-elle en soulevant une mèche de cheveux. Elle dévoila une boucle d’oreille en forme de clé de fa. Elle les avait trouvées dans l’épave, là encore : Lully avait considéré cela comme un bon coup du destin. On a aussi des bracelets, des colliers… des ceintures aussi, et des teintures pour nos écailles, raconta-t-elle. Par contre, le maquillage, ça ne me dit rien… bref, je vois que j’ai beaucoup de choses à apprendre… j’ai hâte d’arriver en ville !


Au bout de quelques minutes, Lully et Ritournelle quittèrent la plage. Ce fut un autre paysage qui se dessina sous ses yeux : une étendue verte à perte de vue, avec des champs et quelques arbres isolés. La sirène avait l’impression que tout le paysage avait changé d’un coup, l’éblouissant presque. Elle se retourna pour regarder la mer qui s’éloignait d’elle. Les bruits des remous de ses vagues sombrait dans une évanescence, et les odeurs changeaient du sel marin à celle des plantes. Lully eut un pincement au cœur alors qu’elle se disait que pour la première fois, l’étendue bleue qu’elle avait toujours connu allait disparaître, ne laissant derrière elle plus qu’un souvenir. Il fallait en faire le deuil. Résignée, Lully se tourna vers le chemin qui se traçait devant elle. Les deux « jeunes » femmes croisaient de plus en plus de monde, surtout quand leur route en croisait une autre. Il y avait des voyageurs solitaires, des familles, des charrettes tirées par des animaux inconnus pour elle. Ils étaient très impressionnants, d’ailleurs. Juste avant que Ritournelle ne lui pose des questions sur son monde, elle se risqua à lui demander, en pointant du doigt la charrette qui s’éloignait à leur droite :

    -C’est quoi ça, comme animaux ? Leur crinière me fait penser à celle d’un hippocampe… tu connais les hippocampes ? Ce sont des animaux marins magnifiques… dit-elle. Puis, elle écouta attentivement les questions de Ritournelle : celle à propos des sirènes, puis à propos d’elle. Une alarme imaginaire s’activa dans son esprit. Il ne fallait pas tout dire. Oui, les choses ont des odeurs dans l’Océan, tout comme elles ont un goût. Ça, c’est quelque chose qui ne change pas. Ensuite, pour les ondins, je ne sais pas où tu as entendu ça, mais nous sommes un peuple neutre, ce qui reflète notre nature : il y a des bonnes sirènes comme il y en a des mauvaises. C’est pareil pour nos terres. Connais-tu la cité engloutie ? C’est une ville où beaucoup d’anges se rendent. Tu te dis bien que les ondins maléfiques seraient fous de s’y aventurer… ou dans tous les cas, il n’en résulterait pas de bonnes choses… à l’inverse, on raconte qu’il existe des terres hantées, comme par exemple, les Ruines maudites. Ce lieu est régi par un sortilège inconnu ; les algues sont sombres, à semi-rongées par le mal, et surtout, elles sont venimeuses. On raconte que des âmes torturées en ont fait leur refuge. Personne ne sait où elles se trouvent : quand des témoins ont voulu y retourner, elles n’étaient plus là. Comme si elles voguaient au gré des courants. D’autres y ont été vus et n’en sont jamais sortis. Quant à la Reine Vanille, ce n’est pas qu’elle est maléfique… elle est pleine de joie, de toute la beauté des eaux. Mais comme l’Océan, elle peut se révéler cruelle et sans merci. Mais ce n’est pas sans raisons. Elle a vécu beaucoup de choses, dans sa vie. Les ondins l’aiment et la respectent, même quand elle doit faire des choix difficiles. Une Reine doit se faire craindre si elle veut être respectée… expliqua-t-elle. Il ne faut pas croire les racontars sans avoir écouté la vision inverse des choses…


Bon, d’accord, cette histoire de ruines était inventée de toutes pièces par Lully : ce lieu, elle l’avait souvent imaginé, surtout depuis que sa vie avait pris un côté sombre. C’était sa vision idyllique de l’Océan. En revanche, pour ce qui était de Vanille, Lully était presque sincère. Elle l’admirait beaucoup : ainsi, elle tenait à la défendre auprès de ceux qui ne la connaissaient pas comme les ondins la connaissaient. Elle avait juste embelli l’histoire de la Reine : après tout, elle pouvait se voir de deux façons différentes. Vanille prenait-elle plaisir à faire des actes maléfiques ? Déjà, comment pouvait-on juger un Roi ou une Reine ? Lully se jurait de rencontrer Vanille, un jour.

    -Ensuite, je ne sais pas combien de temps je vais rester ici… j’avais envie de découvrir la surface, alors tant que je n’en serai pas rassasiée, je compte bien rester ici ! Déclara-t-elle avec entrain. Mh, après, pour les plantes… je n’ai jamais été experte… je sais juste que nous, on utilise les algues vertes pour à peu près tout. Elles servent à cicatriser plus vite les plaies, notamment ; on les broie et on les met sur la plaie. Je ne sais pas si ça marche vraiment. Je connais bien plus de plantes utiles dans les profondeurs… mais si tu veux, quand je serai bien établie ici, tu pourras m’envoyer faire quelques commissions dans l’océan !


Elle regretta aussitôt sa proposition, puisqu'elle n'avait aucune envie de se risquer à retourner dans l'Océan. Néanmoins, elle s'y était engagée pour « plus tard ». Cela lui donnait une chance de repousser à l'envi.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 01 Avr 2013, 01:29

-Ortie ? Mh… ça marche ! J’imagine que c’est une belle plante, pour que tu en fasses ton surnom.

Si seulement la sirène savait, pour l'ortie. Ce surnom, elle ne l'avait pas vraiment choisi mais si quelqu'un parlait d'elle, généralement, c'est de cette manière là qu'on la nommait. Il remontait assez loin, ce surnom, à son tout premier solstice d'été. Elle avait sept ans, et jouais avec les écureuils dans un bosquet d'orties. Les autres elfes l'avaient trouvé étrange ce jour, et n'avaient cessé de se moquer d'elle puisqu'elle batifolait entre les plantes urticantes, sans pourtant se faire piquer. On l'avait donc appelée Ortie, surnom qui chaque fois ramenait à son bon souvenir l'humiliation qu'on lui avait fait subir il y a longtemps. C'était aussi pour cette raison, que pendant tant de temps elle avait vécu isolée. La sirène ne devait pas connaître l'origine de ce surnom, l'elfe préféra donc de taire, et faire comme si elle n'avait pas compris qu'il s'agissait d'une question cachée.


Pourquoi j'ai gardé ce surnom, normalement ce sont les amis qui donnent des surnoms, pas les ennemis, pas les moqueurs...

Je ne suis encore jamais sortie du continent, mais mes livres m'ont bien renseignée, et c'est sans craintes que je souhaite entamer une nouvelle vie de guérisseuse. Toi, les méduses t'ont retenue pour que tu restes... Pour ma part, ce ne sont pas les buissons de ronce qui vont me courir après. Pour ce qui en est de ton âge... En bien 27 ans c'est raisonnable, pas assez jeune pour faire des choix stupides, pas assez vielle pour oublier comment s'amuser...

Son interlocutrice caquetait joyeusement, espérant que ritournelle lui donnerai des conseils pour s'habiller. Elle n'était pourtant pas bien placée pour ça, et ça se voyait bien. Une robe ordinaire en coton tissé sans décorations, une cordelette autour du cou qui tombait dans son corsage cachant on ne sait trop quoi, pas un seul bijou, une ceinture en soie à laquelle pendouillait des petites fioles aux contenus colorés et vivaces. probablement pas à la pointe de la mode... Cela la fit rire, cette demoiselle la prenait pour une source de science infuse et de bon goût, elle faisait erreur.

Elles sont très jolies tes boucles. Mais un peu ternes, tu devrais les nettoyer avec du vinaigre pour les rendre brillantes. L'eau de mer à dû les abîmer. Par contre pour t'habiller, je ne suis vraiment pas la personne à qui s'adresser. Je suis vraiment pas douée avec ça. Je crois même ne pas avoir acheté de vêtements depuis... Une bonne vingtaine d'années. Ce serait peut être l'occasion de me prendre une tenue... Les vendeuses sont de bons conseils si on pense à leur glisser quelques sous dans la poche... Elles ont très bon goût. Les teintures nous en avons aussi, pour brunir les cheveux. J'en utilisais avant, et puis je le suis faîte à l'idée que mes cheveux étaient plutôt couleur cendre que charbon, et qu'ils faisaient partie de ma nature. Ca c'est un cheval, un équidé, ce sont des créatures très intelligentes. Les gens les apprivoisent pour pouvoir monter sur leur dos. Ils sont très rapides, mais sauvages ils sont aussi dangereux, mieux vaut ne pas aller le voir de trop près.

La demoiselle se mettait à répondre à ses questions, elle était très précise, et ritournelle était étonnée d'entendre que les anges mettaient les pieds sous l'océan, encore plus de savoir que les ondins pouvaient être un peuple si hétérogène. Elle fut en revanche déçue face à la pauvreté d'informations qui lui apportait la demoiselle sur les algues, puisqu'elle ne connaissait même pas leurs noms spécifiques. Chara fragilis par exemple, était une algue verte comestible, bourrée de vitamines et de fibres. Et les vénéneuses, elle ignorait ce que ça pouvait être. Peut être du Varech, mais elle ne se souvenait pas avoir entendu que ce dernier était toxique ou vénéneux... Elle devrait un jour aller faire un tous sous la surface.


C'est très gentil de te proposer pour aller en chercher, mais je doutes que tu ait envie de retrouver tes copines méduses. Et puis, tu ne t'y connais pas assez, tu ne saurais probablement pas me ramener les bonnes plantes. Enfin, tu pourras toujours au moins une première fois m'en ramener un bout de chaque, que je voit si elles sont utiles, mais je pense être partie avant d'avoir le matériel pour les étudier... Et toi, tu s ta vie à faire, alors je pense que ne demanderai à un autre ondin d'aller en chercher quand le moment sera venu. j'ai suffisamment à faire avec ça. *dit elle en tapotant son panier* tiens regardes, on voit la grand tour d'Earudien à l'est.

Quoique, je pourrais essayer de trouver de quoi neutraliser le poison des algues venimeuses, ça me ferait des clients en plus, les ondins...


Que penses tu de ce paysage ? Là tu as des fleurs, c'est un peu l'équivalent du corail chez vous mais ça pousse beaucoup plus vite, les fleurs, il y en a de toutes les couleurs. Certaines sont mangeables, d'autres sont d'efficaces remèdes, ou bien très toxique, comme celles là. C'est du daphné, il ne faut pas les toucher, puisque si portes tes mains à ta bouche ensuite tu peux tomber malade quelques heures. Et à en manger... Je ne te racontes même pas. Les plus jolies fleurs sont étonnamment les plus dangereuses, les roses par exemple, qui sont des fleurs dont la tige est couverte d'épines. Si tu te fais piquer, il est possible que tu attrapes le tétanos, une infection du sang, mais une plante qui s'appelle L'Atrium peut soigner cette maladie. Pardon.. Je dois être bien ennuyeuse à te parler de ça... Mais il faut que tu saches te méfier des plantes. A mille clochettes tu ne craindras pas grand choses, mais si tu vas dans la forêt des murmures, fais attention, elles sont vivaces et plutôt dangereuses. Enfin... N'y touches pas, sauf celles que tu auras vu chez le fleuriste, c'est plus prudent.

Ritournelle venait sans s'en rendre compte, d'apprendre à la demoiselle comment empoisonner quelqu'un...
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 02 Avr 2013, 23:24

    -Ah oui, les livres… ils peuvent être une bonne aide ! Tu en aurais un à me conseiller pour que je puisse apprendre toutes les races qui peuplent ce monde, ainsi que comment les reconnaître, ou même leur Histoire ou leurs pouvoirs ? Demanda-t-elle, plus du tout méfiante.


Lully avait tendance à endormir rapidement sa vigilance, surtout quand les langues se déliaient et quand la personne en face avait l’air aussi inoffensive. Ritournelle lui apprenait tout : il aurait été si facile de berner un coquillage juste échoué, comme elle… mais elle acheva de lui faire confiance quand l’elfe la prévint des poisons. Elle avait l’air plus gentille que la sirène, bien plus gentille. Déjà, elle aimait la nature, comme Lully… même si elle n’avait pas l’air d’apprécier la nature mauvaise ou dévastée. C’était pourtant le plus beau, dans la nature : sa cruauté brute, cette cruauté que les humains possédaient autant mais se bornaient à cacher. La jeune sirène se détacha de ses pensées, entrées en libre gravitation, puis redirigea son attention vers Ritournelle qui l’assommait d’informations à propos de tissus. Qu’est-ce que ce serait quand elles se retrouveraient devant les étals !


    -Oh, merci pour ton conseil ! Mais je les aime beaucoup comme ça, dans leur état naturel, avec leur histoire. Ce serait l’effacer que de faire croire qu’elles sont neuves, déclara-t-elle. Il est vrai que Lully n’avait jamais eu beaucoup de goût en matière d’accessoires, même sous l’Océan, alors pour les goûts vestimentaires… elle aimait quand ce qu’elle portait avait du vécu, et que ça se voyait. Pour elle, c’était le plus grand charme des accessoires : ils étaient beaux quand on les achetait, puis ils devenaient charmants en vieillissant, de leur charme à eux, bien plus unique que l’esthétique. C’était une vision dont beaucoup de gens se moquaient, mais ça avait le mérite d’être économique…


Tout en marchant, elle regarda le cheval s’éloigner. Alors comme ça, les humains montaient dessus… ça lui paraissait plus que curieux. Remarque, il y avait bien des rares ondins qui se servaient de requins ou de dauphins pour parcourir de longues distances ; mais ces dresseurs de mammifères étaient rares. Elle devenait pensive, alors que Ritournelle lui expliquait qu’elle ne se permettrait pas de lui demander un tel service. C’était parfait ! Sans un mot, Lully lui sourit. Puis elle se tourna vers les fleurs, alors que Ritournelle engageait le sujet sur ce qui était apparemment sa passion : les plantes. Elle lui expliqua que certains étaient bénéfiques, tandis que d’autres étaient maléfiques. Selon elle, les plus venimeuses étaient les plus jolies, comme les roses. Ah, la rose, c’était une fleur dont Lully avait très souvent entendu parler ; elle en avait même vu une vraie, sur la grande place de sa ville. Elle était dans un bocal, entourée d’un peu d’herbe. La sirène s’était souvent demandé comme elle avait pu vivre sous l’eau… c’était vrai que ses pétales, rouges vives, étaient magnifiques. Et à ce qu’on disait, son parfum valait dix fois sa beauté. Le principe dont l’elfe lui fit part lui fit beaucoup penser à une de ses leçons primaires :


    -C’est comme les hommes, alors. Plus ils sont beaux, plus ils font du mal… pensa-t-elle tout haut. S’en rendant compte, elle sentit le besoin de se justifier : enfin, c’est bien vrai ! Les briseurs de cœurs sont les plus séduisants, c’est bien connu ! Rigola-t-elle. Puis, voulant changer de sujet, elle montra une fleur toute petite, dont les pétales étaient blanches et le cœur jaune. Elle la trouvait très belle, un peu à l’image du soleil. Et ça, qu’est-ce que c’est ? C’est venimeux ou ça a de bonnes propriétés ? Demanda-t-elle avec curiosité. Et quand on se blesse, d’une manière générale, y’a-t-il un remède pour que ça cicatrise ou que ça fasse moins mal ? Et ça, c’est quoi ? Demanda-t-elle en montrant des champignons postés au pied d’un arbre.


Alors qu’elles parlaient, Lully regarda devant elle et remarqua que l’entrée de la ville était maintenant en vue. D’ailleurs, les passages se multipliaient : c’était presque une foule qui entrait et sortait de la ville. On entendait un air d’accordéon au loin, accompagné d’une silhouette encore non-identifiable qui se dandinait, observé par un mince groupe de personnes, toutes les autres l’ignorant complètement, étant certainement trop pressés. La sirène remarqua que tout le monde semblait trop pressé, d’ailleurs : dans l’océan, tout était tranquille, même en ville. Et le bruit ! Qu’est-ce que ce serait quand elles entreraient en plein cœur de la ville ? Depuis son arrivée, tout lui semblait plus agressif.


    -Eh bien, c’est tout sauf calme, ici ! Et pourquoi les gens sont-ils obligés de crier pour se parler ? Alors qu’elle commençait à se plaindre, Lully fut témoin d’un très curieux événement : juste devant elle, une humaine, qui avait en retard, courait vers la ville, manquant de les bousculer. Puis, d’un coup, elle se transforma en un animal inconnu, mais très impressionnant : un guépard. Eberluée, elle demanda à l'érudite : Eh ! Tu as bien vu la fille se transformer en animal ? Je ne savais pas que certaines personnes avaient ce pouvoir !

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 04 Avr 2013, 21:56

Ritournelle était aux anges, elle avait rarement eu l'occasion de rencontrer une personne aussi attentive Que Lully. Celle ci se mit à parler des hommes, domaine dans lequel elle n'avait que peu de conaissances. Elle avait bien lu des romans, mais ne savait pas si les hommes étaient aussi vils et cruels que certains auteurs voullaient le faire croire. Elle ce contenta de lui répondre vaguement.

Cette règle ne doit pas être exacte, un homme laid peut aussi être mal intentionnés, alors qu'un beau visage peut, lui, ne rien cacher de mauvais...

Cette demoiselle a peut être raison, je verrai bien par moi même... Même si j'ai le temps, c'est loin d'être une priorité, un homme.


Lully sautillait d'un bout à l'autre du chemin, les chaussures ne semblant pas la gêner. Elle était émerveillée, de tout, et ne lui laissait qu'à peine le temps de lui répondre avant d'enchaîner sur une autre question. Les portes de la ville se rapprochaient, plusieurs chemins étaient en train de se rejoindre déversant un flot de foule dans l'artère piétonne. L'environnement se faisait bruyant et très vivant. Lully allait pouvoir découvrir les autres races du monde.

Bon alors ça, les fleurs qui ressemblent au soleil on les appelles les marguerites, c'est très bon en salade, ça a un goût un peu comme la coriandre. Tu peux les réduire en bouillie pour soigner les plaies, ça empêche qu'elle ne s'infectent. C'est aussi très bon pour les rhumatismes et pour les reins quand tu les fait sécher puis les infuse dans de l'eau... C'est un bon remède. Elle réfléchit à toutes les plantes pouvant soulager la douleur et faillit en attraper une migraine. Pour soulager la douleur, ça dépends où tu as mal ! Par exemple, si tu as mal aux dents, il faut que tu mâches un clou de giroffe, si c'est à la langue où à la gorge, des graines de badiane en étoile... Si c'est un bleu, Si tu as de la fièvre ou mal à la tête, il te faut de l'écorce de saule, c'est un arbre très reconnaissable, de grandes tiges files qui pendent vers le bas avec pleins de feuilles. Ca se fait infuser dans de l'eau bouillante. prends en note ce celle ci, ça pourrait t'être très utile... Contre les inflamations, comme le mal de dos ou les entorses, c'est de l’harpagophytum. Mais cette plante ci pousse dans la forêt des murmures, c'est couvert d'épines, et c'est une horreur à récolter. Si ça t'intéresse vraiment, je pourrai t'engager tu sais. Pas à plein temps bien sûr, mais je suppose que tu seras amenée à voyager, alors si tu fais des escales sur le continent du matin calme, je pourrai te passer des commandes. Enfin, avait, il faudra apprendre un peu, certaines plantes se ressemblent beaucoup et ont des propriétés opposées...

Elles avaient atteint la porte D'earudien, plutôt agitée ce jour là, de la musique était jouée, un air entraînant et dansant lui rappelant les musiques jouées pour le solstice d'été. Depuis combien de temps n'y avait elle pas assisté ? Quelques décennies. Depuis bien longtemps elle tait devenue timide et avait peur du regard des autres, elle ne s'affichait donc que rarement en public. Elle se fit bousculer et grommela, Une bélua en pleine course avait failli lui écraser le pied. Elle ne fit pas plus de commentaires que ce grognement déjà lourd de sens.

Cette créature, Lully, c'est une Belua, une hybride. Elle peut à volonté se transformer en animal. Mais tout comme les sirènes, elles peuvent ressembler aux humains au point de devenir impossible à identifier. D'ailleurs ça me fait penser que toi tu ne passeras pas inaperçue, avec ta robe. Alors si tu veux bien mettre ça, le temps d'en trouver une...

Elle détacha son chaperon et le tendit à Lully. Même si celui ci ne lui cacherait que le haut du corps, il dissimulerait au moins quelques déchirures et éviterai d'attirer les mauvais regards.

Ne te vexes pas, mais ainsi vêtue tu pourrais passer pour une folle de village, les gens jugent bêtement et les ragots vont bon train en ville. Si tu souhaites rencontrer du monde tu en auras besoin...

Ritournelle était mal à l'aise avec tour ce monde. Elle n'aimait pas vraiment l'agitation et la foule. En passant la porte de la ville, elle ralentit pour observer les artistes de rue, puis sa compagnie en se demandant si cette dernière voullait passer un petit moment à les regarder. Elle en doutait, ceci ne devait pas être nouveau pour elle, étant donné que les ondins étaient un peuple artiste de nature.

Je ne vais par contre pas pouvoir rester bien longtemps avec toi. Je veux bien t'accompagner chez un tailleur, j'ai aussi besoin de passer une commande, mais ensuite je dois aller en forêt, celle aux mille clochettes, j'ai encore pleins de plantes à cueillir.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 08 Avr 2013, 23:34


Lully écouta patiemment les explications de la jeune connaisseuse à propos des marguerites. Elle les trouvait magnifiques. Par contre, elle regrettait d’avoir posé sa question sur les blessures : c’était bien plus compliqué que ce à quoi elle avait pensé. Elle retint à peine la moitié que ce que Ritournelle lui apprit et estima qu’elle oublierait cette moitié bien assez tôt.

    -Oh, oui, je serais honorée de t’aider pour les plantes ! Il faudra juste que j’écrive en détail ce que je devrais cueillir, et il ne devrait pas y avoir de problèmes, répondit Lully avec enthousiasme, s’imaginant partir avec son panier elle aussi, à la recherche des plantes idéales. Elle ne se doutait pas vraiment que ça pouvait s’avérer fatiguant et dangereux.


Ensuite, Lully écouta les conseils de Ritournelle en enfilant son chaperon. Elle la remercia et lui promit de lui acheter un bracelet en échange. Lully adorait les bracelets ; elle aimait les regarder bondir au rythme de sa démarche, s’affolant quand elle nageait à grande cadence et voleter autour de son poignet quand elle peignait. Ils l’inspiraient, eux aussi. C’était la meilleure idée de cadeau, pour l’elfe, qui lui était venue en tête. Ensuite, elle raviva son intérêt à propos des béluas. Des créatures qui étaient des humains autant qu’ils étaient animaux… Lully se dit que si elle avait eu le choix, elle serait restée sous sa forme animale toute sa vie, au lieu de se compliquer la vie parmi les humains. Elle imagina être un poisson-chat, ses alliés de toujours qu’elle avait toujours aimé. Qui aurait amé quitter cette forme ? Puis sa bonne humeur disparut en entendant la contradiction de Ritournelle à propos des hommes, Lully se stoppa net et lui lança un regard fou.

    -Ils sont mauvais, sache-le. Ils sont tous mauvais, mais l’apparence cache les plus grands vices. Ecoute leurs chants et tu seras trompée. Si tu veux un conseil d’amie, dit Lully en s’approchant de l’elfe, lui tenant le bras, n’ait jamais le malheur de croiser l’amour. Fuis-le avant qu’il ne te brûle ! Finit-elle en repartant joyeusement vers l’entrée de la ville, de plus en plus entourée d’une foule empressée.


Tout en approchant, Lully ne faisait presque plus attention à sa nouvelle connaissance. Comme une enfant, elle détournait son attention sur quelque chose de différent à chaque seconde, ne sachant plus où focaliser son attention. Elle s’attarda sur l’accordéoniste que tout le monde ignorait, à tort. Les musiciens reflétaient toute la beauté de l’harmonie de la nature. En taillant du bois, on faisait un violon ; en prenant des crins de cheval, on faisait un archet. Les humains étaient les instruments de la nature. La sirène s’arrêta définitivement devant le musicien, définitivement obnubilée par sa mélodie. Elle avait toujours entendu parler des instruments à vent. Selon les dires des ondins, sous l’Océan, c’était comme si l’air lui-même dansait en produisant lui-même la musique. Bien qu’il était possible de jouer à des instruments à corde, la résonance n’était pas du tout la même. Non, c’était mille fois plus chantant dans l’air. Maintenant, la sirène n’avait plus qu’une envie : découvrir et redécouvrir tous les instruments de la surface. Elle voulait arpenter les bars, la salle des spectacles, chercher les musiciens de rue, et surtout s’essayer au violoncelle.

Enfin, le duo pénétra dans la ville. Elles suivaient le grand axe, allant dans le sens de la plupart des gens qui entraient. Ici, elles se faisaient presque bousculer par les passants. Personne ne daignait croiser leur regard, non ; ils se bornaient à fixer leur chemin, comme s’ils allaient y arriver plus vite en ne faisant attention à rien d’autre. Lully était sûre que si elle se mettait sur leur chemin, ils ne l’éviteraient même pas. Tous ces mouvements lui donnaient presque le tournis et la stressaient : elle n’était pas habituée à toute cette agitation accélérée, à ces bruits assourdissants, aux bruits de pas surtout, venant et allant partout. C’était comme si l’air lui-même était compressé. Tâchant de s’y habituer, Lully suivit Ritournelle jusqu’à arriver dans les rues commerçantes. Elle regarda Ritournelle s’arrêter quelques instants pour regarder des artistes de rue, mais elle dut se rendre compte que cela ne passionnait pas la sirène. Puis, soudain, elles s’approchèrent d’un accessoiriste, et un bracelet lui sauta aux yeux. Agrippant l’elfe par la main, la jeune femme s’y dirigea comme une flèche et l’acheta in extremis, avant de le tendre à son interlocutrice :


    -Ritournelle ! Ça, c’est pour m’avoir aidée, pour m’avoir accueillie parmi ce nouveau monde et pour avoir été pleine de bonnes intentions à mon égard. Le monde devrait être comme toi. Elle mit le bracelet au bras de Ritournelle, presque cérémonieusement.


À vrai dire, plutôt qu’à être au goût de l’elfe, il était à son propre goût. Mais Lully estimait que les plus grands cadeaux que l’on pouvait faire étaient ceux qu’on aurait le plus aimé recevoir. En l’occurrence, le bracelet semblait fait de cristal, mais ce cristal était légèrement bleu, comme le bleu de l’Océan ; ce bleu qu’on voyait quand on était presque à la surface, juste assez voilé par l’eau pour être adouci. Les pierres étaient comme des perles, pas parfaitement rondes mais de forme plutôt aléatoire, comme si elles avaient été ramassées au hasard. Puis, au milieu du bracelet trônait un petit coquillage qui ressemblait à un bosquet d’algues, blanc et ambré. C’était l’image-même de la limite entre l’Océan et la surface, selon elle. Lully le trouvait magnifique et ne regrettait pas d’en faire un cadeau d’amitié.

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

Un souffle, un pas et une rencontre [PV Ritournelle]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

 Sujets similaires

-
» Parce que c'est ainsi que je l'ai décidé (pv Ritournelle)
» La ritournelle du jardin suspendu. [Cyanide - Terminé.]
» Une bonne action, ca changera. (Quête Jun/Ritournelle PV)
» Un pierre de mort pour une femme faite de poison [Ritournelle]
» Rencontre Ardente et Souffle d'Antan[Takias]
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent Naturel - Est :: Forêt aux mille clochettes-