Invité
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 | | Lun 02 Juil 2012, 21:07 | |
| Un bruissement d'aile...Un cri...Puis plus rien. Le silence. Lourd. Pesant. Silencieux...Des flammes autour de moi. Toujours le silence. De nouveau un cri. Puis un éclair déchirant le ciel. Le noir. Un grondement de tonnerre. Encore un cri...Puis un autre...Et de nouveau un autre. Ils sont là!
Je me réveillais en sursaut, le visage en sueur, les mains tremblantes, la bouche sèche.
"Encore ce cauchemar?"
La voix de Kolio résonna dans ma tête comme le tambour de guerre et je du me répéter la phrase plusieurs fois avant d'en saisir le sens. J'essuyais d'un revers de main les cheveux collés sur mon front en acquiesçant silencieusement, le souffle court. J'avais l'impression que je venais de courir des centaines de mètre tellement mon cœur battait vite. Je me calmais tout doucement et repris ma respiration à fond. Encore une fois, cela avait été horrible. Ces monstres se trouvaient aux portes d'Aeden, comme je les avais vus au cimetière. Le cimetière...Il y avait quelque jours de cela je m'y étais rendu avec Kolio pour déposer comme d'habitude les fleurs sur les tombes...Mais lorsque je les avais vu...Lorsque j'avais compris... Je ne pensais alors qu'à une seule chose. Sauver ma famille, les protéger de cette malédiction qui avait touché tout les morts du cimetière. J'avais déterré les corps de mes parents et de mon petit frère, arrachant la terre avec mes mains, les yeux remplies de larmes et la peur au ventre, la peur de voir qu'il était trop tard. Mais non. Les zombies n'avaient pas encore transformé cette partie là du cimetière, les tombes étaient encore intact. Alors je les avais prise et nous étions partis, tuant plus d'une centaine de zombies pour nous frayer un chemin mais ce nombre était minime. Nous en avions tué cent au moment où ils en transformaient mille. Mais nous avions pu repartir le cœur léger, satisfaits de ne pas avoir à tuer Khénos ou l'un de mes parents sous forme de mort vivant dans un futur proche. Et pourtant, la crainte grandissait de jour en jour sans que je ne sache comment l'arrêter. Ces cauchemars, surtout ces cauchemars qui devenaient de plus en plus prenant comme une litanie chantée par les morts pour annoncer leur arrivée. Ils devenaient de plus en plus précis, de plus en plus terrifiant. Je me sentais immensément faible dans ces rêves maudits mais ce n'était pas le pire. Le pire était que ma malédiction avait un lien avec cette vague de morts-vivants.
Je plaquais une main sur mon cou trempé de sueur. La marque était rouge et scintillait dans le noir. J'avais l'impression d'étouffer, de suffoquer...je ressentais comme une vive brûlure, comme lors de ma transformation. Mais c'était incohérent!!! Comment pouvais-je ressentir une brûlure alors que mon corps y était immunisé? Quel était donc ce feu qui semblait se consumer en moi et qui arrachai à ma plaie des souffrance ignobles? Je reprenais doucement ma respiration et me traînais lamentablement jusqu'à une table basse sur laquelle était posée une cruche pleine d'eau. Je la saisis en tremblant et la vidais sur mon cou sans faire attention à ce qui tombait sur le sol. Cette fois Kolio était bien réveillé. Le lion se leva et me soutint de sa tête pendant que je reprenais petit à petit des couleurs -si l'on peut dire ce mot étant donné que mon teint était habituellement aussi coloré que celui d'un cadavre. Les battements de mon cœur se firent plus discrets et plus espacés et je pu m'assoir sur une des chaises du salon.
"Je n'en peux plus..." murmurais-je dans un souffle.
Le lion se blottit contre moi et la vision de ces horreurs finit par disparaître. Je caressais la somptueuses crinière de mon compagnon avant de demander:
"Quelle heure est-il?"
Kolio jeta u coup d’œil à la grande horloge qui se trouvait derrière lui et répondit:
"Six heure et demi...pour une fois que tu te lèves en avance...!"
Un fin sourire crispé se dessina lentement sur mes lèvres. J'étais censée me lever dans un quart d'heure et il était vrai que j'étais bien souvent en retard mais c'était sans compter ces satanés cauchemars. Je pris de nouveau une inspiration et cette fois je me sentais mieux. Ma bouche n'était plus aussi pâteuse, mes muscles moins endoloris et mes yeux avaient repris leur vivacité habituelle. Je me levais brusquement du fauteuil et constatais que j'étais encore en tenue de sommeil. En effet je ne portais qu'une large chemise de soie et un short léger lorsque je dormais. J'essuyais d'un revers de main les gouttes qui perlaient sur mon front. C'était la première fois depuis longtemps que je ressentais une douleur qui s’apparentait à une brûlure. Il y avait bien des années que mon corps ne pouvaient plus ressentir une telle souffrance. Quelque parts, cela me faisait du bien, me dire que je n'étais pas totalement un monstre...que j'étais encore un peu humaine... irrémédiablement, je pensais à ma famille...Mon père, ma mère, et mon petit frère. Les corps se trouvaient maintenant en sûreté dans ma salle de travail afin que je puisse me rassurer en regardant les cercueils immaculée protégés dans une ville encore saine de toutes attaques de mort-vivant. Je me relevais doucement et cette fois, tout souvenir de cette nuit horrible s'était dissipé. Je me sentais comme chaque matin, forte. Ma volonté de repousser ses monstres hors de la portée d'Aeden ne cessait de grandir de jour en jour en contradiction avec ma peur qui elle aussi ne cessait de s'accroître de jour en jour justement. Je donnais une dernière caresse à Kolio:
"C'est bon...merci. Je vais aller m'habiller, ce n'est pas plus mal que je sois réveillé plus tôt. Je vais pouvoir commencer sérieusement les défenses magiques de la ville...merci encore!"
Kolio hocha la tête non sans quelques hésitations sur le fait qu'il me laisse seule ou non. Il finit par dire:
"Je pense qu'il est préférable que je retourne avec les deux monstres avant qu'ils ne saccage la chambre vapeur!"
J'acquiesçai avec un sourire. Depuis que nous avions trouvé Hestia et Vagis aussi notre vie avait changé. Kolio s'était pris d'affection pour les deux dragonnets et maintenant il s'en occupait comme si il était lui même le père. Pour ma part je savais trouver réconfort chez eux même si ils étaient encore bébés. Notre relation avec Kolio n'en restait pas moins très proches contrairement à ce que l'on pourrait croire. Je regardais Kolio se métamorphoser en un immense dragon noir et franchir la titanesque porte de la chambre vapeur. La chambre vapeur était une chambre que nous avions fait construire pour les dragons justement. Elle était immense et pouvait accueillir des dragons de taille adulte mesurant plus d'une soixantaine de mètres ce qui n'était pas rien pour une chambre. Lorsque la porte se referma doucement je tournais les talons et me dirigeais vers ma chambres d'un pas assuré et fier. Je croisais quelques servantes qui échangèrent des regards étonnés en voyant l'heure qu'il était. Je leur souris avant de pousser la porte de bois de ma chambre. Je m'étais installé depuis peu dans le château d'Aeden étant donné que Monternac n'avait pas repointé le bout de son nez, que les morts-vivants seraient bientôt aux portes d'Aeden et que le Conseil ne m'avait toujours pas répondu au sujet de la lettre que je leur avait adressé quelques jours auparavant en leur expliquant la situation. Je soupirais et me débarrassais de mes vêtements avant de plonger dans l'eau de la large baignoire de marbre qui ornait ma chambrée. Je m'y frottais avec vivacité le corps avant de ressortir rapidement et de me sécher en régulant la température de mon corps. Une fois cela fait je mis un pantalon de toile noire serré une chemise blanche aux manches bouffantes rappelant celles des pirates. J'ajustais par dessus un corset de cuir serré au niveau de la taille par de solides lacets. J'enfilais mes longues cuissardes de cuir elles aussi en prenant soin de glisser ma petite dague Nature Discrète dans ma botte droite. Je fermais mon ceinturons en laissant le côté droit remonté sur ma hanche tandis que de l'autre côté, il retombait en dessous. J'y fixais la Fureur Ardente ma longue et fine rapière de métal rouge dans son fourreau. Je tressais mes longs cheveux noirs aux reflets rougeâtres et les laissais retomber sur mes hanches derrière mon dos en une natte parfaite. J'accrochais ensuite une épaisse cape noire fermé au cou par une boucle de cristal noir. J'enfilais mes mitaines et y fixais mes griffes d'acier rétro-rétractables, les Griffes de l'Ombre. Je passais autour de mon cou un talisman noir et rouge en forme de dragon. Ainsi vêtu je passais directement dans la grande salle d'armes dans laquelle des centaines de personnes commençaient déjà à s'entraîner. Tout les éléments étaient représentés par des Maîtres Elémentals aguerris qui donnaient des cours aux jeunes imprégnés qui voulait combattre mais avait encore du mal à contrôler la totalité de leurs dons. Je passais devant eux la tête haute, la marche cadencée, le regard fier, leur adressant des sourires et des encouragements notre réussite dépendait d'eux tous. Un jeune Apprenti qui s'entraînait au contrôle de la terre balança un immense bloc de roche vers une cible en avant. Le rocher loupa la cible et semblait venir s'écraser contre moi. D'un geste précis et calme je stoppais la course du gros caillou qui devant ma paume s’affaissa en poudre sablonneuse. Je souris au fameux Apprenti et lui dit en écartant ses excuses d'un geste:
"Il a été envoyé avec une grande puissance physique, félicitations. Il vous reste la précision à travailler maintenant! On ne peut pas être bon partout mais dans ce genre situation nous ne pouvons pas nous permettre un tel accident, je pense que vous pouvez le concevoir."
Il hocha la tête avec vivacité et se remit au travail de plus belle balançant de nouveau un rocher qui toucha la cible. Il tourna vers moi des yeux emplis de satisfaction et mon sourire s'étira d'avantage. Oui, nous avions toutes nos chances dans ce combat! Les salles commencèrent peu à peu à se remplir et lorsque j'arrivais dans la salle du trône, la tension était palpable. Ce fut Loki, mon conseille qui s'empressa de venir à me rencontre:
"Takias! Il reste encore des enfants et des femmes dans la ville et un messager nous rapporte que les morts-vivants seront là d'ici demain au plus tôt!"
Je continuais de marcher jusqu'à la grande table sur laquelle nos positions étaient marqués par un drapeau aux couleurs des Sept Grands Éléments. Je posais mes deux mains sur l'immense carte et demandais non sans appréhension:
"Combien de miles ont-ils encore parcouru?"
Loki ne répondit rien et se contenta de pousser des pions bleus qui reproduisaient les zombis. Je le regardais avancer sa main lentement vers la ville. Il me semblait qu'elle ne s'arrêterait jamais. Les pions avançaient implacables. Enfin, Loki stoppa son geste dans la forêt de Wisanlçon. J'écarquillais les yeux. Plus d'une centaine de miles en une nuit! Le conseiller n'osa pas me regarder en face:
"Ils ont sentis la chair fraîche...Takias...nous avons sécurisé tout le périmètre pour éviter justement que quelque chose dans ce genre n'arrive. Quelqu'un est allé à leur encontre et les a amenés jusqu'ici. Ils ne peuvent ressentir la chair fraîche à une telle distance et il est mathématiquement parlant, impossible qu'ils se dirigent tous en direction d'Aeden par pur hasard."
Mon cœur faillit cesser de battre. Un homme avait risqué sa vie pour amener le clan des zombis à attaquer les Elémentals mais pourquoi?
"Dans quel but?? Tu as mesuré le sens tes propos? Pourquoi un homme se risquerait-il à se faire dévorer par des monstres dans le seul but de les diriger vers Aeden? Cela n'a aucun sens..."
Loki tenta de me couper à plusieurs reprises mais je poursuivais, imperturbable, ce fut finalement un des Maîtres Elémentals présent dans la salle qui trancha de sa voix de stentor:
"Il y a un témoin."
Je restais abasourdie quelques instants avant de reprendre consistance.
"Alors mène moi à lui."
Loki reprit d'une voix plus assuré:
"Il est en plein interrogatoire."
Je me tournais vers lui et le regard qui le transperça était assez clair. Il baissa la tête, visiblement désolé et se fraya un chemin parmi l'assemblée. Je le suivit et nous descendîmes dans les bas-fond du château. Le conseiller m'ouvrit une porte et j'entrais discrètement dans la salle. Tout au fond, dos à nous se trouvait un homme d'âge mûr assit sur une chaise et de l'autre côté un Elémental du Métal qui l'interrogeait avec précision. L'homme répondait sûr de lui mais je remarquais quelques tremblements dans son dos. Il ne m'avait pas remarqué. Le geôlier lui demanda comment cela se faisait qu'il soit sur le lieu alors que des Maîtres Elémentals avaient sécurisé le périmètre. Il répondit qu'il venait d'un village plus lointain et qu'il avait aperçus un Sorcier macabre se diriger vers eux. Il la suivit en pensant qu'il allait vers une quelconque richesse. Puis l'homme se coupai la main et laissait des traces de sang sur les arbres jusqu'à Aeden. Il l'avait perdu de vue près du château et c'était là qu'il s'était fait capturé par les gardes de la ville. Je continuais d'avancer doucement vers lui, sans qu'il ne me voit ni qu'il ne m'entende. Il continua de parler mais il ne me disait rien de bon. Une sorte de pressentiment. Je tournais brusquement la chaise vers moi et saisit l'homme au col. Le levant dans les airs, je demandais avec dégoût:
"Et que t'as t'ont promis pour que tu racontes un tel tissus de mensonge?"
L'homme me dévisagea d'abord avec surprise puis murmura d'un ton neutre et sans appel:
"Une transformation plus tardive que d'ordinaire....."
Son vissage devint alors d'un pâleur extrême et son regard vide, il hurla avant d'ouvrir sa bouche pour mordre ma main qui lui serrait la gorge. Heureusement pour moi, mon épée fut plus rapide, d'un geste de poignet circulaire, la tête du mort-vivant roula sur le sol laissant une trainée de bave verdâtre immonde sur le sol.
"Seule une morsure peut vous transformer alors ne rechignez pas à débarrasser les corps."
Pour montrer l'exemple je pris la tête par les cheveux et l'envoyait dans la grande cheminée centrale qui eut tôt fait de s'occuper de cette dernière. A peine la tête fut-elle réduite en cendre que la corne sonna au dessus dans le château. Des cris nous parvinrent et bientôt ceux-ci furent assez clairs pour que l'on puisse comprendre ce qu'il se passait:
"Ils sont aux portes d'Aeden! Ils sont là! Ils sont arrivés plus tôt!"
Je poussais Loki sans gêne et montais les escaliers quatre par quatre et arrivait dans la salle du trône. La cohue était encore plus présente qu'à l'habitude, les cris fusaient de partout et tout le monde courait dans tout les sens. Des bousculades renversaient des personnes. Je me frayais un chemin et montait sur le promontoire du trône en criant. Mais rien n'y faisait le bruit était trop fort et la panique gagnait peu à peu les plus sages. Kolio, Hestia et Vagis arrivèrent par derrière et constatèrent les dégâts non sans désolation. Je toisais la foule du regard avant de demander à Kolio le silence. Le dragon obéit et se dressa sur ses deux pattes arrières. Il prit une grande inspiration en bombant sa cage thoracique. Il ouvrit son immense gueule et rugit avec force. Les murs semblaient avoir tremblé et le silence régnait maintenant dans la grande salle. Il reprit de sa voix de baryton, tout aussi puissante et menaçante que son cri:
"Votre future Reine aimerait parler."
Je remerciais mon compagnon d'un regard avant de demander d'un air accusateur:
"Nous somme nous préparer durant tout ce temps pour ce résultat? Une pagaille pire que si nous avions été pris par surprise? Nous ne savions pas quand exactement ils arriveraient, mais nous le savions et nous nous somme préparé à cela. Alors je vous demanderais de cesser vos élans de panique qui nous mèneront à notre perte. Organisez vous comme si c'était l'entrainement. Rejoignez chacun vos groupes dans le calme et l'empressement. Inutile de me dire qu'il reste encore des femmes et des enfants en ville et qu'ils n'auront pas le temps d'atteindre le château à temps. Je vais m'en occuper avec les dragons n'ayez craintes. Maintenant rejoignez chacun votre artillerie. Puisse les Titans Élémentaires nous protéger."
Mes paroles avaient ravivés la flamme de l'espoir en chacun des Elémentals présents je le sentais. Ils se dépêchèrent de rejoindre chacun leur compagnie avec rapidité. Ils couraient partout mais on n'entendait plus un bruit, si ce n'est ceux des armes qui créaient des bruits métalliques. La salle finit par se vider petit à petit pour faire venir des femmes et des enfants qui n'avaient pas eu le temps de se rendre au Volcan Ardent. Une patrouille de soldats et de Maître Elémentals se placèrent à chaque entrée de la salle afin de protéger les réfugiés. Hestia se blottit contre moi et me demanda:
"Suis-je obligée de venir voir ces monstres avec toi?"
Une lueur d'espoir brillait dans ses yeux. C'était le plus jeune des dragons et il s'était avéré qu'elle n'aimait pas combattre. Elle aimait soigner, elle était d'ailleurs très douée. Elle adorait s'occuper des plantes et de la Nature, d'où sa race, un Dragon Naturel mais le sang et les armes l'effrayaient plus qu'autre chose comparé à Vagis ou Kolio. Je caressais sa crête de pic vert et la serrais contre moi.
"Non, ne t'inquiètes pas Hestia, tu peux te rendre à l'infirmerie aider les Elémentals de la Nature qui créent des onguents avec les plantes."
Ses ailes frémirent et elle releva la tête avec vivacité.
"Oh, merci! Je vais allez les aider!"
Elle étira ses longues ailes membraneuses et vola au dessus des enfants qui la regardait avec adoration. Elle passa dans un couloir et disparut de ma vue. Je me retournais vers Vagis et Kolio.
"Kolio nous allons nous occuper des derniers réfugiés avant d'aller attaquer en premier. Vagis tu viens avec nous, je vais te conduire aux murailles de la ville, tu vas aider les canonniers et les archers en envoyant ta lave du haut des tours pour tuer le plus de monstres possibles avant l'attaque. Tu dois absolument les empêcher de grimper aux murailles!"
Le dragonnet rouge hocha la tête avec détermination et je vis luire ses yeux d'excitation, c'était sa première vraie bataille et je savais qu'il avait cela dans le sang. Il adorait combattre. C'était dans ses gênes.
"Bien. Alors nous y allons!"
Kolio étira ses immenses ailes noires. Elles prenaient toute la largeur de l'immense salle du trône. Il fit quelques battements pour se dégourdir puis il me prit dans sa pattes et me déposa à la commissure de son cou, comme à mon habitude. Je bouclais mon baudrier sur le harnais de cuir du dragon et sortit de ma besace un bonnet de cuir d'aviateur. Je le mis et fit descendre les lunettes de verre sur mes yeux. Vagis se prépara lui aussi. Il n'était pas aussi gros que Kolio mais bientôt il atteindrait sa taille. Pour l'instant il devait faire la moitié du dragon noir.
"Combien peux-tu prendre de personnes en volant à vive allure?" demandais-je au dragon noir en ajustant ma prise sur le harnais.
"Une centaine tout au plus mais si il y en a plus je pourrais les prendre, seulement je ne pourrais pas voler aussi vite...!"
J'acquiesçais silencieusement avant de dire:
"Nous verrons cela. Tout est paré."
Kolio cracha un jet de flammes en l'air et s'élança avec puissance. Le courant d'air qu'il créa dans la salle du trône eu pour cause d'ouvrir la grande porte de bois de chêne. Il rentra ses ailes au dernier moment pour passer dans le couloir trop étroit pour qu'il les sortent. Il les plaqua contre ses flanc sans perdre de la vitesse. Vagis le suivit avec autant de rapidité , lui était encore assez petit pour étendre ses ailes dans le long couloir. Ils débouchèrent rapidement sur la grande cour du château à l'air libre. Ils furent salués par de s acclamations d'espérance et des cris de joie des enfants. Vagis rugit bruyamment et s'élança à la suite de Kolio. Les deux dragons foncèrent vers un même point: l'immense porte d'entrée d'Aeden laquelle était défendue par deux tourelles de gardes sur chacun de ses côtés portées par les lourdes murailles de la ville. Kolio vola sur place tandis qu'un homme vint à notre rencontre. Il s'agenouilla devant moi et je lui répondis d'un signe de la tête.
"Vagis est là pour vous aider. Indiquer lui où cracher de la lave et il le fera. Sa lave peut servir pour attaquer mais aussi pour réparer, il peut la contrôler en la faisant durcir plus vite et donc en bouchant des trous dans la murailles ou les frondaisons par exemple. Il se montrera obéissant à vous et seulement à vous, sachez le."
L'homme hocha la tête et indiqua à vagis où se poser pour ne pas fragiliser la muraille. Vagis lança un dernier regard à Kolio et à moi puis il se tourna vers la masse bleue que l'on voyait à une centaine de mètre des remparts de la ville des Elémentals. Kolio repartit immédiatement vers la place de la fontaine où s'était réunis tout les réfugiés ne pouvant monter assez rapidement jusqu'au château. Les Maîtres Elémentals pouvant se téléporter rapidement avait vérifier chacune des maisons, des greniers, des bâtisses. Toute la ville était passé au peigne fin afin de s'assurer que les derniers Elémentals étaient bien sur la grand-place. Ce qui était le cas. Kolio se posa en prenant soin de ne pas abîmer les longues dalles de marbre de la fontaine. Les Maîtres Elémentals chargeaient les enfants et les femmes dans le harnais ventrale. L'entreprise prit une dizaine de minute et les trompettes résonnaient encore cinq fois.
"Plus que cinq minutes..." murmurais-je
Kolio vérifia une dernière fois que tout le monde était bien accroché puis décolla du sol à tire-d'aile. Il fonça et je sentais le vent siffler autour de moi. Le dragon battait des ailes le plus vite possible avec force. Il se posa rapidement sur la cour principale et pressa les femmes et les enfants de descendre. Les Maîtres Elémentals descendirent en dernier et recomptèrent toute les personnes. Elles étaient toutes présentes. La trompettes sonna une dernière fois. Et un cri résonna longuement dans ma tête:
"Ils sont là!!!"
Trois mots qui glacèrent mon sang mais excitèrent mon désir de combattre. Kolio étira ses ailes et s'élança de nouveau en fonçant, mais cette fois il ne s'arrêta pas aux murailles. Il se dressa la tête haute, immense et fier au dessus de l'immense porte de la ville. Faisant face aux monstres qui tentaient d'arracher à main nu la porte de bois somptueusement sculpté et gravé. Je me levais et détachais mon baudrier. Brandissant ma longue épée je hurlais:
"Pour l'honneur de notre peuple!"
Le cri fut repris plusieurs fois sur la muraille. Puis le signal fut donné. Kolio bomba son torse et rugit avec force en vomissant d'immenses flammes bleues et rouges de sa gorge. Des flèches partirent de toutes part et se plantèrent dans les corps en décomposition. Comme je m'y attendais, les monstres continuèrent d'avancer sans craindre les flèches, seul le feu les décomposaient réellement. Il fallait donc soit leur trancher la tête, soit les brûler mais tout autre attaque ne leur faisait rien. Kolio plongea vers la masse des corps à moitié mort et cracha de nouveau des flammes puissantes qui décimèrent une bonne partie de l'armée de zombis. Les archers par la suite n'envoyaient plus des flèches normales mais enflammés avec de l'huile au bout. Mais nous avions aussi préparé le terrain à l'avance. Les Elémentals de la Terre avait enfoui sous la couche terrestre des bassines d'huile et de pétrole. Les emplacements étaient marqué à la surface par de petites croix rouges peintes sur le gazon. J'en repérais une et l'indiquais au dragon noir:
"Ici Kolio, à droite!"
Il repéra bien vite la croix, de son regard draconique. Le dragon prit de l'altitude et laissa tomber une petite boule enflammée qui toucha merveilleusement bien la cible. Le dragon remonta en flèche vers le ciel pour éviter d'être touché. L'explosion fut titanesque, un bruit de détonation sembla détruire mes tympans. Les flammes étaient monté en colonne et avait détruit quasiment tout autour.
"C'est le moment!"
Kolio fonça vers les corps allongés qui se relevaient un par un. Je me laissais glisser sur les flanc du dragon et me raccrochais à une lanière du harnais, je m'y fixais et saisis mon épée à deux mains. Chaque mort-vivant que je croisais et qui était encore en étant de marcher -qui n'était pas exploser en mille morceaux- était décapité par ma lame placé de telle façon à ce que la vitesse de vol de Kolio fasse tout le travail et que je tienne simplement l'arme u bon endroit au bon moment. Me retournant j'aperçus Vagis qui vomissait des trainées de lave sur les muraille, avalant les zombis qui s'y accrochaient, attirés par l'odeur de la chair fraîche. Kolio replongea pour cracher de nouveau du feu sur plusieurs autres croix. Nous continuâmes ainsi de longues heures, la situation ne noua avantageait pas plus qu'elle nous désavantageait en fin de compte. Les zombis ne cessaient d'affluer même lorsque nous en tuions des centaines et des centaines. Rien n'y faisait pourtant ce n'était pas faute d'avoir essayé. Kolio ne cessait de cracher des flammes titanesques qui eurent raison de centaines de vampires, mais quelques secondes plus tard, une nouvelle vague arrivait, rasant tout espoir de les exterminer un jour. Finalement les zombis eux aussi eurent raison de quelque chose...de nos nerfs! Kolio monta le plus haut possible dans le ciel et se laissa retomber en flèche, les ailes plaqués contre ses flancs, hurlant de rage...rage de ne pouvoir venir à bout d'ennemis trop nombreux. Il stoppa sa chute au dernier moment vomissant sur les monstres des tonnes de flammes bleues tellement la puissance du dragon était élevée. Une nouvelle explosion décima les rangs de nos ennemis mais une fois de plus, il se reformait marchant sur les restes calcinés de leur précédent compagnon. Finalement, le dragon finit par abandonner et retourner à la tour nord. Il se posa sur le vaste espace qui permettait aux dragons de sa taille d'atterrir. D'ailleurs à peine avais-je sauter du dos de Kolio que Loki s'approcha de moi en sueur, visiblement, le conseiller avait quelque chose à me dire. Je me laissais lentement glisser du harnais de mon compagnon draconique et m'approchais soucieusement de l'Elémental de l'eau. Il m'attira dans la tour et ferma le porte dans une salle. Était-ce donc si important que cela pour que il me dise ce qu'il avait à me dire en dehors du regard des autres soldats? Il commença:
"Takias...on vient de trouver la cause du déferlement soudain de morts-vivants. Un dragon espion a aperçu un Sorcier près du bois de Wisanlçon. D'après ce qu'on en sait, ce serait lui qui les guide vers la ville avec des appâts humains. C'est pourquoi ils ont trouvé la ville plus tôt que prévu et surtout qu'ils ne cessent d'affluer malgré le nombre de morts-vivants que vous avez tuez."
Mes yeux se teintèrent d'un rouge plus foncé...des Sorciers....Je le savais depuis le début, c'étaient eux qui étaient derrière tout ça, je le savais et pourtant le fait de l'entendre d'une autre bouche me forçait à me rendre à l'évidence. Je devais agir, c'en était trop. Ma main se serra sur la garde de mon épée, je haïssais les Sorciers au plus haut point, maintenant, il était temps de nourrir cette haine trop longtemps dissimulée. Je sortais de la salle en claquant la porte et Loki rabaissa la tête sur des cartes qui résumaient la situation. Je marchais rapidement et remontais aussitôt sur Kolio, celui ci dressa la tête à mon contact. Il avait de longues trainées d'eau qui coulait de sa gueule entrouverte, en me penchant j'aperçus des soldats qui avaient ramené en hâte une grande bassine d'eau pour le dragon.
"Alors? Que se passe-t-il?"
Je baissais la tête et remis non sans peine mon bonnet d'aviatrice. je fis tomber les grosses lunettes attachées au cuir avant de répondre:
"Un Sorcier attire les Zombis par ici, c'est pour cela qu'il y en a autant et qu'ils ont trouvé la ville aussi rapidement!"
Un fin sourire se dessina sur sur les lèvres draconiques de Kolio. Il agita ses ailes et se prépara à s'envoler.
"Tout est paré?"
Je souris à mon tour en sentant un frisson d'excitation courir sur la colonne vertébrale du dragon.
"Tout est paré!"
Sans plus attendre, Kolio cabra ses pattes et s'élança dans les airs en hurlant bruyamment. D'autres dragons reprirent son cri comme si le courage revenait dans les troupes. Vagis hurla particulièrement fort avant de vomir une trainée de lave sur l'une des tours, renforçant sa défense et tuant quelques zombis au passage. Les archers opéraient sans s'arrêter, par plusieurs vagues et les Elémentals de l'air ceux ou pouvant voler s'occupait de trancher les têtes des monstres coincés dans la lave ou affaiblis. J'agitais la main et ce geste fut repris par tout les Elémentals redonnant de l'espoir. Kolio battit rapidement des ailes pour reprendre de la vitesse, nous nous dirigions rapidement vers la forêt.
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