Aya revenait d'une aventure des plus trépidante. Elle avait rencontré un démon du nom de Blacky qui n'était pas un simple mais démon mais le roi de cette fameuse race. Après l'avoir rencontré ici dans les terres arides ils c'étaient retrouvés à chercher une couronne qui les avaient menées sous terre. Après toute cette épopée elle l'avait enfin quitté et reprit sa vie là où elle l'avait laissé. Elle était venue ici pour trouver de la compagnie, humaine bien sur, et en avait trouvé mais hélas leur rencontre était déjà terminée. Maintenant elle se retrouvait au beau milieu des terres arides sans personne à qui parler, retour donc à la case départ. L'ange déchue marchait lentement, réfléchissant à l'endroit où elle pourrait aller pour faire une nouvelle rencontre. Elle se dit qu'elle pourrait surement aller faire un tour ailleurs car ici il n'y avait surement plus rien à voir. Elle pensa à aller à Megido pour retourner dans son cabaret afin de passer une soirée tranquille en compagnie de ses employés et amies.

Elle prit donc son envol pour rejoindre la ville, mais alors qu'elle s'appétait à quitter les terres arides elle découvrit un homme qui marchait juste en contrebas. Elle décida donc d'aller à sa rencontre et de redescendre sur terre. Elle arriva lentement, puis se posa non loin de l'inconnu. Elle avait gardé une certaine distance pour ne pas l'effrayer. Elle n'était pas là pour le provoquer ou le déranger. Elle cherchait juste à discuter et faire connaissance. Et puis s'il avait besoin d'aide elle pourrait toujours se rendre utile. Elle l'observa rapidement, détaillant un peu son allure. Il semblait sombre, comme s'il portait une certaine douleur en lui. Son regard n'était pas heureux et son visage ne reflétait pas la joie. Elle hésitait donc à lui parler se disant qu'il n'aurait peut être pas envie de lui parler puis elle se décida quand même à essayer.

-"Bonjour. Je peux vous aider? Ça n'a pas l'air d'aller, vous cherchez quelque chose?"

Aya lui afficha un large sourire. Elle ne c'était pas approché, gardant ses distances en cas de problème.L'homme n'était pas déplaisant à regarder, il était blond et portait un cache oeil, surement pour cacher une blessure de guerre. Son visage était beau et fin mais l'expression triste et distant qu'il possédait faisait froid dans le dos.

Aya observait la réaction de l'inconnu. Il sembla surpris de sa présence, apparemment il n'avait pas ressentit son aura sombre flotter près de lui. Il devait être distrait où en mauvaise posture pour ne pas l'avoir remarqué. Elle fut étonnée de voir quelqu'un avec autant de tristesse dans le regard, c'était comme si tout le poids du monde reposait sur ses épaules. Il semblait déçu, dépressif et sérieusement au bords du suicide. Elle pouvait ressentir son aura, elle était faible ce qui confirmait l'idée qu'il n'était pas bien du tout. Cependant elle eut un geste de recul, faisant un pas en arrière lorsqu'il dressa son arme en sa direction. Hors quelques secondes plus tard elle put baisser sa garde, il voulait juste lui montrer son arme qu'il avait acquis chez Takias. Elle la connaissait bien cette jeune femme, elle lui avait elle aussi vendue une épée, la fière dragonne qu'elle portait à la ceinture. Mais en plus de cela Takias faisait partie des Veuves Noires, le clan dont Aya était la cheffe. Elle répondit donc à son tour.

-"Oui, je crois vous y avoir vu mais je n'en étais pas sur."

Elle restait à une certaine distance, l'observant au loin. Son malaise était communicatif il avait réussit à lui faire perdre le sourire. Aya se disait que si elle passait la journée avec lui elle devrait sérieusement trouver quelque chose pour lui faire retrouver la joie de vivre. Alors comme ça il cherchait un œuf d'animal ailé. Elle en avait entendu parler mais ne s'y était jamais intéressé. En effet Aya n'était pas trop intéressé par les animaux. Elle avait déjà eu un chat blanc qui se nommait Miru, mais celui-ci disparut du jours au lendemain alors qu'elle dormait dans un coin du parc. C'était à l'époque où elle était un ange et qu'elle n'avait nul part où aller. Elle écouta la suite de ses paroles, ainsi donc il se nommait Yuki. Elle put aussi remarquer que sous son cache œil se trouvait un œil en parfait état. Elle fut d'ailleurs surprise de voir qu'il portait une chose qui lui était pas utile et qui en plus ne l'embellissait pas.

-"Je m'appelle Aya... Si je peux me permettre vous êtes beaucoup mieux sans votre cache œil. C'est dommage de cacher un si beau regard."

Aya n'avait pas dit ça pour lui faire plaisir, elle était attaché au physique et aimait parler à des personnes qui prenaient soin d'elle. Et puis vu qu'elle le pensait elle trouvait cela normal de lui dire franchement. Aya repensa à l'animal ailé qu'il cherchait et se disait qu'elle pouvait peut être l'aider à le trouver. Si cela pouvait lui rendre le sourire, un sourire vrai et respirant la joie de vire, alors elle le ferait. Elle toussota donc puis d'une voix douce et enjouée elle lui demanda en affichant un charmant sourire.

-"Si vous voulez je peux vous aider à trouver votre œuf? Si ma présence vous dérange je peux partir tout de suite..."

Après tout il lui avait confié se sentir plus faible, trop faible d'ailleurs. Donc il aurait surement besoin d'une aide comme la sienne. Et puis généralement les personne qui ne vont pas bien ont besoin de parler pour évacuer leur mal être.

Aya cherchait une façon de le faire sourire. Elle ne voulait pas avoir à le regarder sans arrêt avec ce visage d'une tristesse accablante. La jeune femme n'était pas du genre à jouer les anges gardiens mais il fallait avouer que le malheur avait tendance à la toucher, elle n'aimait pas voir les gens mal dans leur peau. C'était difficile à expliquer sachant qu'elle était plutôt du genre à enfoncer les hommes habituellement, jusqu'à leur donner l'envie de mourir à force de jouer avec eux. Elle avait tellement souvent désiré la mort d'un homme pervers, malsain, dérangé, violent et dominateur, qu'aujourd'hui on aurait pu penser qu'elle était tombé sur la tête pour vouloir redonner l'envie de vivre à l'un d'entre eux. Mais bon il y a des choses qui ne s'expliquent pas et celle-ci en faisait parti. Elle l'écoutait se qualifier de déprimé ce qui confirmait son idée première, il avait sérieusement besoin d'une compagnie. Et quelle meilleure compagnie qu'une sulfureuse déchue comme elle, si elle ne lui redonnait pas le gout à la vie elle pouvait toujours lui réchauffer le cœur le temps d'une journée.

-"Bien sur que je souhaite vous accompagner, si je me suis proposé c'est que je suis convaincu que mon aide vous sera utile..."

L'homme parla ensuite de sa condition d'ange déchu, lui demandant comment elle avait sombré dans la déchéance. Aya s'en souvenait comme si c'était hier. Le souvenir de cette nuit la hantait, elle revivait ce moment chaque nuits. C'était le point de départ de cette nouvelle destinée et ne le regrettait pour rien au monde. Elle n'en était pas fière au point de le crier sur les toits mais au fond elle savait que sa vie aurait été triste et ennuyeuse si elle ne l'avait pas vécu.

-"C'est compliqué mais pour faire simple je vous dirais que j'ai succombé aux charmes d'un vampire. Je sais c'est un pêché qui est assez mal vue pour une femme mais je l'assume et aujourd'hui j'aime ma nouvelle condition."

Elle savait qu'il penserait d'elle qu'elle était une catin et qu'elle ne méritait surement pas de lui parler mais elle s'en fichait totalement. Contrairement à certaines femmes qui refoulent leurs envies, Aya assumait tout à fait son penchant pour la luxure. Alors qu'elle réfléchissait à quelques détails de ces dernières nuit elle fut interpellée par la phrase de Yuki. Ainsi il l'avait peut être connu avant, et en tant qu'ange?

-"Une ange? Je suis désolé mais je ne vois pas du tout. Vous savez j'ai déjà vécu la perte d'un être cher qui s'avérait en fait bien vivant mais dans le corps d'un autre. Je ne sais pas comment ces choses là sont possible mais je sais en tout cas que cela peut arriver à n'importe qui donc autant vous dire que je n'ai aucun mal à vous croire...Mais j'aimerais savoir, comment nous sommes nous connu avant?"

Elle était très curieuse de savoir qui il avait été avant. Il faut dire qu'en confiant ce détail il avait piqué sa curiosité et la jeune femme ne serait pas tranquille tant qu'elle ne saurait pas tout.

L'ange déchue fut troublée par les paroles pourtant innocentes de Yuki. Ce qu'il lui répondit sur sa condition d'ange déchu par la luxure l'avait quelque peu marqué. En effet, elle n'avait pas l'habitude que les gens la comprenne et la soutienne dans ses choix quelques peu mal vues. Le simple fait de ne pas la voir comme une femme trop légère pour être prise au sérieux venait de lui ouvrir les portes de son coeur. La jeune femme ne rencontrait que très peu de personnes comme lui. La plupart des hommes croisant son chemin se laissaient séduire par son jolie minois et ne cherchaient pas à savoir ce qui se cachait sous cette allure de poupée. Sa condition d'ange déchue leur donnaient souvent l'impression qu'ils avaient tous les droits et qu'elle n'était là que pour ça. C'est bien cela que la jeune femme cherche à punir, les hommes perverties par le désir trop brulant d'une femme qui passe près d'eux, et ceux qui se croient trop puissants pour connaitre une demoiselle avant même de penser à la déshabiller. Les femmes, peu importe leurs erreur passées ou présentes, méritent toutes d'être traités avec élégance et galanterie. Tout être de sexe masculin, irrespectueux, violent, infidèle, ou même insultant ne méritaient pas de vivre à ses yeux. Une fois la machine lancée, lorsqu'elle saisit l'occasion de prendre dans sa toile l'un de ses hommes galeux, la jeune femme se révèle la pire prédatrice, ne laissant pas la moindre issue, jouant de ses charmes pour les prendre au piège avant de laisser le piège se refermer lentement sur eux. En peu de temps la petite poupée de porcelaine avec qui ses hommes voulaient jouer se change en une redoutable araignée prête à tuer. Tout cela pour dire que cet homme venait de gagner sa place au sein des exceptions qu'elle pouvait compter sur les doigts de sa main.

Elle était cependant toujours aussi curieuse de savoir comment ils c'étaient connus. Après tout lorsqu'elle était une ange, elle n'avait pas rencontré beaucoup d'hommes, enfin pas autant que maintenant. Donc avec le moindre indice elle pourrait surement vite retrouver le nom de celui qui était en face d'elle et qui avait été un autre par le passé. Lorsqu'il répondit enfin à sa question par une phrase certes courte mais pas suffisamment claire pour situer le moment de leur rencontre. Delix, bien sur qu'elle s'en souvenait, cela avait été sa première et dernière bonne action sur ces terres. Elle se souvenait de chacune des personnes qui l'avaient accompagnées dans cette aventure. Il y avait une sorcière au regard aussi sombre que sa longue chevelure, un magicien très charmant au regard scintillant de magie, mais aussi un ange. Le dernier était celui qui l'avait le plus marqué, elle se souvient encore de ses paroles, sa façon de s'adresser à elle avec une telle douceur. Il avait même réussit à la guider sur le droit chemin, lui ouvrant les yeux sur les conséquences du plan de Delix, c'est ainsi qu'elle avait rejoint son camp. La jeune femme se souvenait très bien l'avoir soigné en remerciement, ils avaient d'ailleurs été choisit tous les deux pour détruire le dernier pylône en y déposant chacun un objet. Depuis elle ne l'avait pas réellement revue, elle l'avait croisé rapidement à l'enterrement de Keron lorsque celui-ci leur avait confié la charge de l’Échiquier. Depuis plus rien, il avait disparu de la surface de la terre, sans prévenir et sans jamais refaire surface nul part. Aya eut comme un pressentiment, elle savait qu'elle avait une chance sur deux de se tromper, mais aussi une chance sur deux de trouver. C'est ainsi que d'un battement d'aile, alors qu'il c'était avancé pour chercher cet œuf, elle se plaça face à lui lui barrant ainsi la route. Elle l'avait écouté lui demandé un peu plus de renseignements sur elle, mais d'abord elle voulait savoir qui il avait été. Cette question la rongeait et la réponse était si proche qu'elle ne pouvait passer à côté sans tenter de savoir la totale vérité. Elle était donc tout proche de lui, le regard fixé dans le sien, scrutant le moindre petit détail qui pourrait l'aider à faire son choix. N'étant pas tout à fait sur de ce qu'elle pouvait voir elle ne put faire autrement que de le toucher. La jeune femme était très tactile et avait toujours besoin de créer un contact physique avec tous les hommes qu'elle croisait. C'est ainsi qu'elle posa une main douce et légère sur la joue du jeune homme. Ses doigts fin caressèrent la peau de l'homme face à elle. Le contact fut étrange et l'aura de cet homme lui donnait un gout de déjà vue. Elle pensa à se qu'elle avait ressentit lorsque ses mains avaient touchées l'ange pour le soigner. Elle n'était pas sur, mais presque.

-"Un ange..."

Dit-elle sans plus d'explications. Elle était dans ses songes, observant le regard mélancolique et dénué de bonheur de cet homme. Elle aurait tellement voulu trouver cette même envie de vivre et de répandre la joie que le jours où elle l'avait croisé. La seule façon pour elle de transmettre la passion aux hommes qu'elle croisait habituellement ne serait peut être pas apprécié de lui. Cependant, s'il avait vraiment été cet ange qu'elle avait croisé, une chose était sur c'est qu'il ne l'était plus. Il ne lui en voudrait donc pas de tenter de le soigner à sa façon. Avant d'entreprendre quoi que ce soit elle répondit cependant à sa dernière phrase, d'une voix douce et emprunte d'une infini gentillesse.

-"Ma vie est dénuée de toute joie, je ne fais que répandre la chaos autour de moi. Pour un homme aussi triste que vous, le récit de ma vie ne ferait que vous plonger un peu plus dans la dure réalité de la vie. Laissez-moi cependant vous montrer ce que je sais faire de mieux pour vous aider à connaitre de nouveau la passion."

La belle demoiselle finit sa phrase en un souffle avant d'approcher lentement son visage de l'homme qu'elle ne connaissait pas. Elle ne savait toujours pas qui il était mais peu importait. Ses lèvres rencontrèrent les siennes dans une douce étreinte. Ses lèvres étaient tendres et les mouvements de sa bouche se voulaient agréables et dénués de toute férocité. Elle n'était pas là pour le guider vers la déchéance, elle voulait juste lui rapprendre le plaisir du contact humain, le désir de vivre avec d'autre, avec une autre... Aya cessa son étreinte libérant ses lèvres de son emprise brulante. Elle laissa sa main retomber lentement dans une douce caresse, venant rejoindre sa hanche. Elle afficha un léger sourire accompagné d'un regard étincelant.

-"S'il y a bien une chose dans ma façon de vivre que je ne changerait pas c'est bien ça. Le plaisir du contact humain, le plaisir de donner pour recevoir... Toutes les caresses et les baisers que l'on offre sont fait pour nous ravir le cœur, ils ne mènent pas tous au plaisir charnel... Mais si vous voulez toujours en savoir plus sur moi, je serais ravie de vous raconter les histoires sombres qui ont ternies les pierres que j'ai foulé sur mon chemin."

La jeune femme se replaça à côté de lui continuant donc de marcher à la recherche de cet œuf d'animal ailé. Elle n'avait jamais souhaité ravoir un animal. Elle avait eu un petit chat blanc en étant un ange mais celui-ci avait disparu sans crier gare. Depuis plus aucune compagnie animale ne l’intéressait. Les hommes pouvaient parfois bien remplacer les animaux qu'elle ne possédait pas, et l'avantage c'est que si elle les abandonnaient dans un bois cela ne l'affecterait pas.

Aya avait reprit la route qui devait les mener à un œuf d'animal ailé. Décidément en y repensant elle avait accompagné plusieurs personnes dans leurs quêtes ces derniers temps. Elle avait passé plus de temps à s'occuper des autres que d'elle même. Il est vrai que malgré que beaucoup de personnes la voient comme un parasite, comme une chose qu'on aimerait bien supprimer pour le bien de tous, ils ne savaient pas à quel point elle était serviable lorsque la personne qui lui demandait se trouvait être une personne appréciable. Elle n'était pas aussi mauvaise que les gens le pensaient, ce n'était qu'une image qu'elle avait tissée avec le temps. De nos jours, tout le monde se fiait à la première impression, les gens se regardaient et se jugeaient sans même discuter ensemble. Le physique était devenu la seule chose qui devait refléter ce qui se cachait dans le cœur des gens. Hors, dans le cas d'Aya, qui n'était pas la seule d'ailleurs, le physique était plutôt une barrière, une carapace contre les sarcasmes et les critiques des gens bien pensants. Elle n'était pas une sainte, et ne le faisait pas croire mais elle ne supportait pas que les personnes qu'elle ne connaissait pas s'arrêtaient à l'image qu'elle pouvait renvoyer. Personne ne prenait jamais la peine de gratter un peu la surface afin de découvrir ce que cachait ce masque qu'elle s'obligeait à porter.

La belle déchue marchait lentement lorsque Yuki saisit son poignet avec force. Elle ne comprit pas l'intention de son geste si soudain et se laissa attirer dans ses bras. Elle resta donc ainsi au creux de cette asile qu'il lui offrait, profitant de ses quelques minutes d'exil sur cette île inconnue. La jeune femme ne disait jamais non à la moindre attention à son égard. La vie lui avait apprit que le corps était le seul moyen d'exprimer ce que l'on ressent. Personne ne lui disait jamais toutes les paroles que l'on peut lire dans les récits d'écrivains romantiques à l’excès. En tout cas la dernière fois qu'elle avait entendu le mot "je t'aime" c'était un homme qu'elle fréquente toujours aujourd'hui qui lui avait dit. Un homme qui passe toutes ses nuits dans les bras d'autres femmes, ne se souciant que peu de ce qu'elle faisait de ses nuits loin de lui. Alors comment croire à la sincérité des mots lorsque les deux seuls hommes à lui avoir prononcé s'avéraient être des personnes aux mœurs bien trop légères pour être pris au sérieux. Elle n'était pas devenue ce qu'elle était pour rien on lui avait gentiment montré le chemin en la poussant un peu même parfois.

« Vous savez, je pense que vous êtes une femme sincère qui espère sans doute trouver un homme qui sera à sa hauteur. Vous êtes quelqu'un de bien, je le pense vraiment, et vous méritez de trouver cette personne. Quant à votre vie, j'espère qu'elle deviendra meilleure qu'elle n'a été par le passé, vous en êtes dignes. »

Bon sang! Entendre ses mots avait été comme un électrochoc. Son cœur c'était resserré violemment comme pour déverser tout ce qu'elle refoulait depuis des années. Elle serra des dents afin de garder un maximum son calme. Elle ne pouvait pas laisser aller sa douleur devant lui. Elle n'avait pas le droit de fragiliser son image devant un homme qu'elle ne connaissait pas. S'il voyait qu'elle était véritablement faible au fond il déciderait peut être d'en profiter finalement comme l'ont fait les deux autres hommes à qui elle avait ouvert son cœur. Se protégeant donc elle reteint ses larmes comme elle le pouvait. Les mots qu'il avait prononcé étaient si simples , il n'avait pourtant rien dit de véritablement triste, au contraire il avait tenté de la réconcilier avec elle même. Mais après des années de contact ardent avec les hommes, et pourtant si glacials, elle avait oublié le plaisir de se sentir comprise et appréciée sincèrement. Elle était comme ses enfants qui avaient passé toute leur vie avec leur parents et qui n'avaient jamais entretenus de rapports tendres avec eux, et puis le jours où la mort survient ils entendent enfin les mots réconfortants qu'ils ont toujours rêvés de voir prononcé par leurs parents, généralement ces moment sont les plus déchirants, non pas à cause du décès imminent mais à cause de ses mots que l'on souhaite si ardemment entendre et qui surviennent toujours au moment le plus alarment.

« Mais vous avez raison, le contact humain est un véritable plaisir et vous embrassez réellement magnifiquement. »

Elle fut flattée mais pas aussi touchée car les compliments sur sa façon d'embrasser étaient courants et presque devenu lassants. Il s'écarta soudain, relâchant son emprise et libérant ainsi son corps qui retenait toujours ses larmes. Son regard était embué, ses yeux brillaient et l'on pouvait voir qu'elle avait une envie forte d'éclater en sanglots. Elle avalait sa salive péniblement, cherchant tous les moyens de penser à autre chose.

« Ne vous inquiétez pas, je ne suis pas une sorte de prédateur comme on en voit trop souvent. Je parie que certains hommes verraient en ce baiser bien plus de choses qu'il ne veut en dire. »

Effectivement, il avait tout comprit. Les hommes ne savent pas se contenter d'un brève échange de baisers. Une femme qui offre ses lèvres est forcément une femme qui donne le reste avec. Pour une fois que quelqu'un ne laissait pas ses mains baladeuses se promener sur son corps sans même tenter de la séduire un peu plus, ça changeait et ce n'était pas désagréable bien au contraire. Plus elle l'écoutait et plus elle repensait à l'ange qu'elle avait connue bien avant. Elle en était sur c'était forcément lui. Sa façon de parler et de juger les gens était celle d'un être qui avait vécu comme un ange. Elle ne lui dit rien, ne cherchant pas à mettre à jours son identité. Après tout s'il avait décidé de ne pas le lui dire c'est qu'il avait ses raisons et elle les respectait. De toute façon cela ne changerait rien à la situation. Elle appréciait cet homme, et ce peut importe son nom, sa race ou sa condition. Elle avait besoin de l'écouter parler, tout comme aujourd'hui il avait besoin d'elle pour oublier.

« En tout cas, merci, vous avez réussis à me rendre le sourire. A présent, vous pouvez me parler de votre vie sombre si vous le souhaitez, je pense que plus rien ne pourra venir ternir ma journée. »

Apparemment elle avait réussit, et cette nouvelle lui rendit le sourire. Elle avait accomplit une bonne chose pour aujourd'hui et dans ce petit bonheur qu'elle lui avait offert elle avait aussi trouvé le sien. Cette compagnie serait surement furtive, elle ne le reverrait peut être jamais mais une chose était sur c'est que ses paroles jamais elle ne les oublierait.

-"Je suis heureuse de vous savoir mieux. Vous savez, j'ai bien peur de ne pas pouvoir terminer mes récits sans devoir marquer une pause entre chaque événements. Il y a des blessures qui ne se referment jamais..."

Elle replaça une mèche de ses cheveux derrière son oreille puis chercha la façon d'aborder les événements de sa vie.

-"Je ne vais pas m'étaler sur le sujet pendant des heures. Je préfère donc faire court. Vous savez, lorsque l'on saisit le cœur d'une personne c'est comme saisir une poignée d'eau, ce qu'il lui faut nous échappe. Je n'ai jamais réussit à trouver un homme capable de m'offrir plus que les autres. Aucun n'a jamais fait la différence. Je n'ai jamais eut le droit à des lettres enflammées, à des mots doux que l'on laisse sur le bord de la table avant de partir pour une mission, je n'ai jamais écouté la mélodie tendre de quelques mots d'amours. Les seuls "je t'aime" que j'ai pu entendre dans ma vie ont été prononcé par des hommes qui n'en connaissaient apparemment pas la réelle signification..."

Elle marqua une courte pause, calmant les sanglots qui voulaient sortir et faisaient vibrer sa voix soudainement fragile.

-"Je me suis vengé des hommes, j'en ai tué sous le coup de la colère. Et pourtant je n'ai jamais réussit à soulager la douleur qui me détruit de l'intérieur. Je poursuit mon chemin, cherchant à détruire tous les hommes qui ont blessé une femme. Je suis un peu l'héroïne de toutes ses femmes battues, trompées, violentées, détruites par les mots de tous ses hommes sans scrupules. Je me venge d'eux en sauvant la vie de celle que je croise sur ma route. Je ne me qualifierait pourtant pas d'héroïne puisque ce que je fais je le fais avant tout pour moi même, je puise la force de continuer dans chaque nouveau crime, me disant que je suis peut être pas loin de guérir, mais rien n'y fait. J'ai toujours ce mal qui me ronge, et jamais personne pour tenter de le guérir..."

Elle avait tenu tant bien que mal mais une larme avait réussit à s'échapper. Elle était comme absorbée par les souvenirs. Tout ce qu'elle disait elle était en train de le revivre, revoyant les nombreux visages qu'elle avait croisé. Ses yeux étaient rivés vers l'horizon, cherchant dans le vide une réponse à ses lamentations. La petite goute d'eau salée avait empruntée le chemin de ses joues, venant mourir sur ses lèvres tremblantes.

Yuki lui disait beaucoup de choses, certaines utiles et d'autres pas forcément. En fait, ces choses parfois elles se les disait elle-même sans grand succès. Ce pendant le fait que sa vienne de quelqu'un d'autre l'aider à y croire un peu plus. Elle espérait qu'il ne se trompe pas et qu'effectivement elle trouve le jardinier qui viendrait la cueillir parmi d'autres fleurs aussi ravissantes. Elle n'avait pas trouvé encore celui qui arriverait à la trouver suffisamment parfaite pour ne pas avoir besoin d'une autre les autres jours de la semaine. Elle lui fit un sourire léger mais suffisamment visible pour qu'il comprenne qu'elle était heureuse d'écouter ses paroles. Elle savait pertinemment que son homme idéale était celui de toutes les femmes, beau, intelligent, puissant et surtout très riche. Or malgré qu'elle s’intéresse à ce genre d'homme, elle n'en tombait jamais amoureuse. L'exception à la règle avait été Astaroth'Milel, mais leur histoire était bien plus complexe qu'une simple rencontre . Tout d'abord, lorsqu'elle l'avait connu il était un vampire, puissant certes mais pas véritablement l'homme idéal à son gout. De plus elle était encore un ange sage et puritain, ce qui avait mit un frein à leur premiers échanges. Il faut dire que la suite avait été provoquée par le vampire qui avait su trouvé une faille et s'y faufiler au bon moment. Depuis cette nuit ou ses ailes blanches ont été ternies elle était liée à lui, pas comme un père et sa fille, mais pas loin. Il avait donné la vie à la nouvelle personne qu'elle était devenu, il l'avait guidé sur ce chemin qu'elle ne regrettait pas aujourd'hui. Il avait été son libérateur, créant en elle quelque chose qu'elle avait abandonné en entrant au paradis. Depuis ils ne pouvaient plus se passer l'un de l'autre et en même temps ne pouvaient se résoudre à vivre ensemble.

Aya préférait changer de sujet, essuyant sa larme d'un revers de la main. Elle regardait l'horizon lorsqu'elle vit un objet au loin. Elle plissa un peu des yeux pour mieux voir lorsque Yuki confirma son intuition.

« Regardez là bas, on dirait un oeuf d'animal ailé non? »

-"J'ai pensé exactement la même chose! Vous m'avez juste prise de court..."

Elle afficha un sourire plus franc et s'avança avec lui vers l'objet tant recherché. La belle déchue respira un grand coup, mais de façon subtile afin de reprendre ses esprits. Elle préférait tirer un trait sur tout cela et ne pas apporter plus de soucis à Yuki qui avait retrouvé un peu plus de joie. Elle se ressaisit donc et semblait soudain la même qu'à son arrivée. Elle faisait comme d'habitude, vivant sa vie sans penser au pire, gardant le mal et les larmes pour les moments de solitude. Ils arrivaient vers l’œuf lorsqu'elle décida de lui dire quelque chose de plus sympathique que ce changement de sujet brutal.

-" Maintenant que nous avons trouvé l’œuf, je sais que dans peu de temps nos chemins vont se séparer, mais je tenais quand même à vous remercier. Merci de m'avoir écouté et de m'avoir comprise. En tout cas je ne serais pas surprise de savoir qu'une femme vous aime dans ce monde, il ne pourrait en être autrement, en tout cas moi je sais que j'aurais surement pu l'être en passant plus de temps à vos côtés. "

Elle n'avait pas déclaré sa flamme mais se plaisait à dire ce qu'elle ressentait sans passer par quatre chemins. Il devait surement avoir une femme d'une plus grande valeurs dans son cœur et ne ferait donc pas attention à ses dire. Après tout un homme aussi beau de l'intérieur comme de l'extérieur ne pouvait être aimé de personne. En tout cas si c'était le cas, elle se serait fait un plaisir de lui offrir l'amour qui lui manquait, tant à lui qu'à elle même.

Spoiler:

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Aya était heureuse d'avoir trouvé l’œuf avec lui. Elle pensait cependant qu'il était plus difficile que ça d'obtenir un tel animal. Après tout peut être que quelqu'un l'avait trouvé puis l'avait oublié ici, ou l'avait fait tombé de son sac. Enfin peu importe le plus important c'est que grâce à cet œuf Yuki aurait de quoi être encore plus heureux et cela lui plaisait. Elle se disait qu'il méritait d'obtenir tout ce qu'il souhaitait et ainsi retrouver le sourire, l'envie de vivre, de rire et peut être même d'aimer.

« Je pense que mon futur amoureux risque d'être compliqué. J'aime depuis des décennies et des décennies une femme qui ne me donnera jamais ce que je souhaite. Parfois je prie pour arrêter de l'aimer, j'aimerai de tout mon cœur passer à autre chose mais je ne peux pas. Elle est étrange vous savez, dès qu'elle est sûre de posséder quelque chose, elle s'en désintéresse totalement, et dès que la possession de cette chose commence à lui échapper, elle fait tout pour la garder. Avec moi c'est la même chose, suffisamment distante pour me faire souffrir, mais suffisamment présente pour me faire espérer. »

Ainsi donc cette dernière chose était déjà faite, il aimait déjà quelqu'un. Aya se disait que cette femme avait bien de la chance, mais ne devait surement pas s'en rendre compte. Elle avait autour d'elle bien plus que ce dont elle n'avait réellement besoin. Mais étrangement Aya la comprenait, elle aussi cherchait le pouvoir, et elle savait à quel point la route pour y arriver était semée d'embûches et qu'il fallait parfois se montrer cruel pour persévérer. Mais, la seule différence était que la déchue avait prit conscience que sans amour on ne vit pas, on survit. Elle comprenait tout à fait qu'il n'ai pas le moral, elle non plus l'avait perdu en un instant en pensant à l'amour, cela pouvait vous détruire si vous n'êtes pas assez fort pour relever la tête. Heureusement pour elle, Aya avait toujours su reprendre le contrôle de ses émotions, masquant à la perfection cette douleur qui vivait en elle.

« Ne pensez pas que je veuille oublier cette femme avec vous, ce n'est pas ça, mais j'aimerai réellement vous revoir. Je ne sais pas ce qu'il se passerait si nous restions plus longtemps ensemble, si nous apprenions à nous connaître, si ce serait une bonne ou une mauvaise chose, mais peu importe, j'ai envie de savoir. Où pourrai-je vous retrouver? »

Yuki avait ramassé l’œuf et le tenait désormais entre ses mains. Il voulait donc la revoir, une attention bien touchante qu'elle ne put repousser. Aya réfléchissait à un endroit où se donner rendez-vous.

« Ce n'est bien sûr pas un rendez vous, je ne peux pas vous promettre d'être dans un endroit un jour précis, mais si vous me dîtes quelles sont vos habitudes, les endroits que vous fréquentez, je pourrai vous retrouver. »

-"Je serais bien sur ravie de vous revoir. Tout ce que je peux vous proposer comme endroit c'est le cabaret à Megido, le Black Widow. J'y suis tous les soirs, non pas que je sois une fidèle cliente mais vous n'aurez qu'à demander la directrice et je viendrais."

Aya savait que cette phrase allait ponctuer la fin de leurs échanges. Maintenant il allait surement repartir avec ce qu'il était venu chercher, lui promettant surement de faire de son mieux pour venir lui rendre visite et finalement ne pointerait jamais le bout de son nez. Elle en avait l'habitude, mais malgrè tout elle garderait un bon souvenirs de lui. Le souvenirs d'un homme précieux que malheureusement on ne croise pas tous les jours. De plus elle ne perdait pas de vue le fait qu'il en aimait une autre, et qu'il l'aimait à en perdre la raison. Elle n'aurait donc jamais sa place aux côtés de cette femme apparemment si parfaite à ses yeux malgré son cœur de glace qui le détruit un peu plus à chaque fois. Elle posa une dernière fois la main sur son visage, oubliant les adieux habituels où l'on tourne les talons en se criant à plus tard. Elle s'approcha et déposa un tendre baiser sur sa joue, rien de plus. Ce baiser voulait dire bien plus pourtant que celui qu'elle lui avait offert tout à l'heure.

-"J’espère vous revoir très bientôt..."

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