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 Pourquoi pleure-t-on? [pv Naram]

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Dim 05 Juin 2011, 01:40

Tout en haut du rocher, là où la lune embrasse la terre, on pouvait voir deux petites silhouettes admirer les étoiles. Le rocher au claire de Lune était un endroit lourd de signification pour Lison et son fils adoptif. C'est pourquoi ils vennaient régulièrement ici lorsqu'ils en ressentaient le besoin ou qu'ils doutaient d'eux. Quoi de plus rassurant qu'une lune si grosse que l'on a l'impression de pouvoir la toucher. Sunny avait même confié à sa mère adoptive qu'il entendait le satellite lui parler. Il prenait la voix de sa vrai mère, pour lui dire qu'elle l'aimait. Le petit garçon en avait à chaque fois les larmes aux yeux. Lison ne pouvait pas douter un seul instant de ce que lui disait le petit magicien, parce qu'elle le savait, cette lune avait quelque chose de vivant et de magique. Elle, elle ne l'entendait pas parler, sûrement parce qu'elle avait grandi trop vite et qu'elle ne croyait plus vraiment à ce genre de choses, seulement, l'astre muet la rassurait aussi uniquement pas sa présence.

Sunny venait régulièrement ici avec ses parents avant qu'ils ne meurent. Ils pique-niquaient et ils dormaient à la belle étoile. C'est dans les choses les plus simples que l'on gardes les plus beaux souvenirs. Lison quant à elle, s'était marié ici même. Le jour le plus heureux de la vie d'une femme mariée dit-on. Même si elle préférait largement le jour des retrouvailles avec son mari après un mois de sépération, il est vrai que le jour de son mariage avait été magnifique et emplie d'émotions. Elle en avait des souvenirs plein la tête. Alors oui, ils pouvaient le dire tous les deux, cet endroit avait quelque chose d'hors du commun.

Hier, Lison avait appris qu'elle avait un frère vivant quelque part sur ces terres. Elle avait tant cherché, ne serai-ce qu'un petit détail, le moindre indice sur sa petite enfance et enfin, elle avait trouvé quelque chose. Or, un frère, tout de même, cela avait été un très grand choc pour elle. Elle avait été assailli par des souvenirs flous qui rongeaient maintenant son esprit torturé. Passer dix-huit ans de sa vie sans rien savoir de son passé était très dur, découvrir que l'on avait un frère autant d'années après l'était encore plus. Elle ne savait plus quoi faire, elle était plus perdu que jamais. Elle savait qu'elle pourrait le retrouver facilement, mais ce n'était pas ça le problème... Elle avait tellement de questions en tête qu'elle s'était empressé de venir ici. Peut être que la lune lui dirait quoi faire. Quelle douce espérance.

Maintenant, Elle était assise au bord du rocher, les jambes pendante dans le vide et elle fixait l'astre sans vraiment le regarder. Sunny dormait paisiblement, la tête sur les mollets de sa nouvelle mère et Lison carressait machinalement son visage poupon. Elle aurait dû être bien ici, avec son fils, dans son endroit fétiche, or elle se mit à pleurer silencieusement. Des larmes de doutes et de détresses coulaient lentement sur son visage. Elle s'en voulait de réagir ainsi alors qu'elle allait enfin pouvoir reconstituer son passé. Le seul soulagement qu'elle éprouvait en ce moment même c'était que personne ne voyait sa détresse. Elle était seule ici, avec Sunny, c'était parfait. Le statue qu'elle avait acquérit récemment ne lui permettait pas de montrer ses faiblesses, du moins, pas à tout le monde. La lune était sûrement le seul témoin et comme elle l'avait dit plutôt, elle était muette et elle ne la jugeait pas, cela avait ses avantages. Elle avait tellement de responsabilités maintenant qu'elle devait sans cesse se montrer à la hauteur, éviter de se faire juger négativement pas les autres. Enfin, en attendant, c'était sûrement elle même qui devait se juger le plus.
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Lun 06 Juin 2011, 23:32


    Qui suis-je, enfant du désastre ou du miracle ? Qui comptais-je devenir aux temps immémoriaux de l’espoir ? Habité par ces sentiments dévorants, par ce remords que je ne pouvais extraire de ma pensée, j’avais fini par sombrer dans l’errance. Moi qui n’a, ni raison ni maison, moi qui vogue au-delà de mers que je ne comprends plus, j’étais là à flirter avec le désespoir, là où la peine naissait, je n’étais jamais loin, prêt à tout pour connaitre l’exalte des larmes que pouvaient ressentir les Hommes et ses maux. Si le malheur avait un nom, il avait en tout cas mon visage et s’il fallait fuir face aux vérités, valait-il mieux ne jamais me rencontrer.

    J’étais homme en phase avec la réalité, prêt à vous confronter aux pires peurs que votre subconscient n’aurait put présager ne serait-ce qu’un instant, et pourtant que j’aimais rêver, partir dans ce monde qui n’appartenait qu’à moi, celui où toutes ces règles, toutes ces coutumes sociales n’avaient raison d’exister, j’étais seul à décider dans quel sens devrait tourner ma Terre. Vous avez peur du regard d’autrui, vous vivez sans cesse dans la peur d’être rejeté, de ne trouver chaussure à votre pied ou regard à votre porté mais moi, que pouvais-je en avoir à faire ? Je ris des hommes et de leurs préjugés, je ris des chaines que vous vous obligez à porter, je ris de votre raison et de votre imagination, je ris de vous, aussi criminels êtes-vous. Les conflits et les ambitions, les rapports de force entre manipulateurs et les abusés, tous ceux qui font pleurer les roses et rendent fade le soleil, je les haïs comme on haït la vie, ses retranchements et ses illogismes constants, je haïs ces espoirs inutiles, ces idées d’une autre vie, je haïs l’éternelle imperfection et dieu seul savait que je ne connaissais la satisfaction, pour peu qu’il y eut un dieu pour veiller sur le bain de sang qu’il avait un jour fait couler, sur nos têtes angéliques, cette épée de Damoclès ne suffirait à faire disparaitre de mon visage, le sourire d’un homme désabusé de vos comportements prévisibles.

    Et où la peine d’une femme faisait taire la joie, j’étais là. Où la rancœur et la perdition sommeillait, je dormais. Et où Lison se trouvait, je n’étais pas loin. J’écoutai attentivement les gouttes d’une pluie silencieuse tomber dans l’oubli, au creux du sommeil d’un enfant qu’elle chérissait tendrement. Que ses gouttes assèchent nos peines puisqu’elles ont noyé celles de l’océan d’amertume de la belle à l’iris violet, cette partie colorée de son œil qui peignait mystérieusement le paysage d’un regard incertain, sans fixer la moindre fin, suspendu au dessus du vide, sentant son corps s’en aller vers d’autres horizons.

    Et pourtant, j’étais là, j’étais apparu juste à côté d’elle sans qu’elle n’y prenne garde, moi aussi je voulais suspendre mon corps dans le vide et me retenir par la force des mes bras, tendus en arrière. Et je fixai le ciel tout comme elle, invisible ou non, quelle importance cela avait-il, mais lorsque les larmes bordaient le pigment rougeâtre de son visage indolent, je n’eus meilleur désir que de me révéler à elle, dans la nuit la plus envahissante possible, au plus profond de son berceau ; Mon visage près du sien, je n’exprimais aucune émotion palpable, ni sourire, ni regard ; les yeux, que je déposais sur elle, étaient ceux qui caressaient son âme ; pourtant je me tenais à son côté droit, silencieux et sans la prétention des mots qui consolerait cette Lune si seule ; je n’eus qu’une attention, une simple envie, celle de passer délicatement la paume de ma main sur sa joue humidifiée de vaines larmes et dès l’instant où ma peau si pâle se déposa tel un flocon sur l’eau clair d’un lac, elle put ressentir toute la compassion d’un homme qui n’avait aucune pitié mais qui en savait longuement sur ce qui faisait souffrir une femme. Et dès ce même instant où le premier contact germa d’une larme, mes yeux se soulevèrent brusquement pour fixer les siens et les surprendre sans prévenir, d’un regard certain et inexprimable.

    Que pouvait-elle ressentir ? Je ne pouvais exprimer une crainte ou une méfiance, je n’étais qu’un fantôme de passage, comme je l’avais toujours été toute ma vie. Un esprit malicieux en quête de rêves, que le temps n’effrayait plus mais habité par la mort de ceux qui étaient passé un instant dans sa vie. Au-delà de ses cheveux courts, preuve d’une indépendance affirmée, au-delà du paradoxe de ses deux yeux, preuve d’une volonté de ne ressembler à quiconque, au-delà de ses vêtements légers, preuve d’une liberté d’action inébranlable, cette femme était prise au dépourvu par les enchainements inéluctables et hasardeux de sa si simple vie. Qui étais-je pour en juger ? Qui n’étais-je pas pour essayer ? Puisque cette aura m’avait interpellé à travers les ténèbres nocturnes, puisque cette âme avait attiré ma venue, qu’avais-je d’autre à espérer d’elle que d’embrasser ses propres ombres ? Je n’étais qu’un aspirant à cela, à un peu plus d’ombres puisqu’il fallait s’y résoudre.

    Au-delà de cette apparence dangereusement féminine, subtilement fatale, elle dégageait ce que l’on appelait parfois le mystère inexplicable qui suffisait souvent à attirer les hommes. J’avais déjà rencontré une femme comme ça par le passé, à ce même rocher au clair d’une même lune, elle me venait à l’esprit comme un vent violent mais je me refusai de remémorer ne serait-ce que son seul nom, de sa beauté ou de la noirceur de son âme, tout ce qui faisait mon addiction à la tentation. Ces femmes-là n’aspirent jamais au bonheur.
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Mer 08 Juin 2011, 03:48

Alors que des gouttes salées coulaient sur les joues de l'orisha, des gouttes qui soulageaient sa détresse imperceptiblement. Alors qu'elle pensait être seul et pouvoir réussir à se consoler toute seule, un homme apparut tout près d'elle. Sous l'effet de la surprise et parce qu'elle ne s'y attendais pas du tout, elle sursauta sans bruit. Heureusement, elle n'avait pas criée de terreur et Sunny ne s'était pas réveillé. Elle qui pensait avoir que pour seule compagnie la lune, elle était un peu déboussolé et bouche bée de voir quelqu'un si près d'elle, si bien qu'elle crut qu'il n'était pas vraiment réel. Était-ce la Lune qui lui envoyait un messager, qui lui envoyait une illusion. Bien sûr c'était très naïf de penser ça, mais son coeur n'était pas encore près à admettre que quelqu'un l'avait vu dans cet état et elle préférait croire quelque chose de plus rassurant. Une fois la surprise passé, elle eut un mouvement de recul, dévisageant cet intrus. Il faut dire que son apparence ne faisait que conforter Lison dans le fait qu'elle pensait que cet homme n'était qu'une illusion. Ses cheveux bleus, soulevés par la légère brise, qui sous la lueur de la lune, en devenaient presque irréel et impalpable. Bien vite, elle fixa son regard, voulant en savoir plus sur cet inconnu. Les yeux étaient ce qui reflétait le mieux l'âme des personnes, les yeux ne mentaient jamais et c'est pour ça que la jeune femme cherchait toujours le regard de chaque personne qu'elle croisait. Beaucoup diront que soutenir le regard de quelqu'un était une chose quasi-impossible quand on ne connaissait pas la personne en face et pourtant l'orisha s'était entraîné chaque jour à ne jamais baisser les yeux. Jamais elle ne détournait le regard juste parce qu'elle avait l'impression de se sentir violer de l'intérieur. Non, c'était elle qui violait les gens en pénétrant profondément leurs yeux de son regard critique. Et temps pis si les autres faisait de même, c'était une sorte d'échange subtil, bien plus fort que les mots. C'est ainsi qu'elle ancrait avec insistance sans un mot son regard dans celui de l'étranger, encore un peu surprise de son apparition, la bouche à demi-ouverte. Toutefois le regard bleu profond de cet homme n'était pas comme les autres. Lui aussi avait l'air de juger sans relâche. Malgré son expression des plus neutre, ce regard profond et si mystérieux ne pouvait traduire qu'un esprit vif et critique.

Lison n'attendit pas une seconde de plus pour faire fonctionner son empathie et ce qu'elle découvrit était assez déroutant et paradoxale. Son coeur était emplie d'un désespoir si profond et si complexe que celui de l'orisha en devenait futile. Il devait être incroyablement vieux pour accumuler autant de chose en lui. Du fait de tant de complexité, elle n'arrivait pas à savoir si ses intentions étaient bonnes ou mauvaises. Finalement, elle avait plus peur pour son fils qu'elle serra un peu plus contre elle, que pour elle même. Cependant, l'homme en bleu approcha la main du visage de la jeune femme pour venir essuyer ses larmes et elle en fut parcourus d'un frisson. Elle se dit alors qu'un geste pareil ne pouvait être empreint qu'a quelqu'un qui ne lui voulait que du bien. Elle avait encore les yeux écarquillés de surprise et elle fixait ses yeux sans relâche comme pour avoir un semblant de contrôle sur ce qui lui paraissait irréel. Sûrement qu'en temps normal, elle aurait dit quelque chose, elle lui aurait dit de la laisser tranquille. Ou peut être même qu'elle lui aurait dit quelque chose de plus amical, comme simplement savoir ce qu'il lui voulait. Or là, elle n'avait rien à dire, strictement rien à dire car cet étranger l'hypnotisait tout simplement. Il était si effrayant par son mystère et pourtant si apaisant par sa simple présence. Chaque secondes Lison se demandait si cet homme était réel, si bien qu'elle eut une envie irrésistible de le toucher à son tour. Elle détourna alors enfin le regard pour venir observer en détails son visage d'une pâleur bleuté. Bien que son visage était agréable à regarder, c'était d'avantage ce qu'il dégageait qui attirait l'orisha. Doucement, elle approcha sa main de la tempe de ce qu'elle croyait être une illusion afin de passer ses doigts délicatement dans ses cheveux. Le contacte fut doux et si simple finalement. En tout cas, son sens du touché lui disait que cet homme était tout ce qu'il y avait de plus réel. A contre coeur, elle retira sa main pour la reposer dans les cheveux de petit magicien endormit. Ses yeux refirent un tour dans ceux de l'inconnu pour voir une quelconque réaction ou changement d'expression de sa part. Allait-il disparaître comme il était venu?

Avec tout ça, elle avait presque oublié pourquoi elle pleurait. Il en fallait si peu à Lison pour détourné son attention comme on détourne l'attention d'un bébé qui ne veux pas manger. Comme un bébé qui s'émerveille à chaque découverte qu'il fait sur le monde. Oui, peut être que la Lune avait entendu son désespoir et qu'il lui avait envoyé cet homme pour le lui faire oublier quelques instants. Quel douce croyance.
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Mer 27 Juil 2011, 14:43



    Naram restait là tel la poupée du désespoir de Lison, s'il fallait que chaque patelle de son âme soit décortiqué, disséqué jusqu'à ce que l'Orishala soit encore plus perdue, le génie devait la laisser prendre de tels risques. Ce drôle d'oiseau en soif de liberté constante voyait son aile meurtri par un sentiment que Naram connaissait mal : un doute profond aux raisons inconnus. Qui sait de quel feu il brûle, ne brûle que d'un petit feu disait Callisto, ancienne prétendante au trône des anges déchus, disparue depuis le retour du Djinn sur ces terres maudites. Observant le visage de l'Orisha, il y voyait bien des pensées, y concevait bien des dilemmes pour peu qu'il ait finit par vouloir la connaitre, elle. Était-ce cette femme de plus, intriguée par un mirage sans nom dont j'avais le corps et la parole ou n'était-il en réalité question que d'un peu de curiosité avant de se lasser d'un fruit inconnu dont elle aurait fait l'étrange découverte, peut-être trop malsaine rencontre.

    Mais si Naram ne montrait aucune hostilité, c'était aussi parce qu'il avait l'envie étrange de se laisser faire, appuyant sa tête sur ses mains tenues par ses coudes confortablement établies sur ses genoux en tailleur, il détaillait de son regard le ciel aux couleurs de la nuit comme il détaillait les deux iris de l'Orisha, avec cet entremêlement irrésistible entre envie et découverte. Puisque l'audace avait possédé cette femme bipolaire, Naram tentait un même approche en passant délicatement la paume de sa main sur le visage de la demoiselle; Par son revers de la main, il frôla sa joue droite, descendit jusqu'au menton avec précaution, puis par la paume, refit le même geste de l'autre côté de son visage en descendant jumellement jusqu'à son menton puis d'y laissé un léger toucher de deux doigts fins puis de recroiser ses bras. Cependant, dans la tendresse de son geste, Naram avait invité Lison à enfermer les yeux par un simple regard, aussi tôt les aurait-elle ouvert à nouveau que le décor en aurait été transformé. Cette roche gelée par le temps, ces intentions, ces politesses et tout ce contexte social oppressant, tout disparut en une caresse.

    Où étaient-ils ? Qu'importait. L'endroit était calme, apaisant. D'une blancheur envahissante, tout était de marbre et de colonnes cuivrées comme au temps des architectures de talent où les temples pourfendaient le ciel, manquant d’empaler un astre. On ne voyait plus vraiment s'il s'agissait du jour ou de la nuit, seulement cela n'était pas grave, on ne prêtait plus attention au temps qui passait. Cet édifice aussi immense que subtil entre les circonférences répétées des colonnes et les fresques dessinées ici et là sans interprétation possible, pourtant chaque dessin laissait présager une ouverture d'esprit, demandait une imagination sans faille. A son centre s'imposait fièrement une therme, un caldarium qui expliquait pourquoi il y avait tant de couleurs chaudes, partout, jusqu'au carrelage à nos pieds. Oui tout était loin, il n'y avait que Lison au centre de tout, évanouie dans un rêve bleu ou emporté par la folie du génie dans un endroit que nul autre ne connaitrait, dieu seul le savait.

    Mais Naram n'était pas si loin, si Lison avait un esprit vif, elle ne tarderait pas à l'apercevoir entre deux colonnes, au bord de l'eau, n'admirant que cette dernière comme s'il ne savait pas que l'Orisha le voyait. Une indifférence brève puis qu’au moment le moins attendu, il leva brusquement la tête, jetant d'un rapide regard tout le bleu de ses yeux sur l'orisha sans lâcher un instant son regard, le sourire en coin se dessinant lentement.

    Dans le creux d'un soupire, rien est interdit, tout semble s'arrêter dans l'instant qui ne prend jamais fin.
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Dim 31 Juil 2011, 19:46

Le mystère était si fascinant et si détestable à la fois. Chaque chose, chaque être comportait une part de mystère et l'orisha pouvait passer des heures et des heures à observer, questionner, jusqu'à ce qu'elle ait tout découvert, et ce, sans se lasser. Elle avait toujours ce besoin de tout savoir que cela en était presque devenu une maladie. Bien sûr, elle savait se contrôler, faire ça à longueur de temps pouvait rendre fou et elle le savait bien. Cette quête de savoir était voué à une frustration certaine et le mieux était de réprimer cette envie farouche en vaquant à d'autres occupations. Or, il y avait des mystère si grand qu'elle était incapable de résister à cette tentation d'en apprendre plus. Certaines personnes pourraient croire que c'était un point faible, elle ne le considérait pas comme tel. Ses plus grands mystère résolus lui avaient apporté beaucoup et elle les gardait dorénavant comme un grand trésor, une fierté qui la faisait se sentir vivante. L'homme qui se tenait devant elle, cette présence qu'elle avait cru n'être qu'illusion devenait peu à peu un fruit si tentant. Un oasis dans un désert que l'on souhaite atteindre tout prix, l'eau vital à notre survie.

Cette présence qu'elle fixait encore sans relâche, avait définitivement détourné son attention de son désespoir. Peut être bien qu'elle aurait dût se méfier. Elle se méfiait toujours des gens lors d'une première rencontre. Mais ce désir d'en savoir plus était bien plus grand. Et pourquoi lui voudrait-il du mal alors qu'il ne se connaissait pas? Au contraire il était si doux qu'elle aurait put s'endormir sur le champs. Il semblait vouloir la consoler et pourtant, elle le sentait encore plus fragile qu'elle. Sa présence si particulière et envoutante devait habituellement bien dissimuler son désespoir certain aux yeux des autres, mais il n'échappait pas à l'orisha, qui tentait toujours de voir au delà des apparences. Il semblait tellement irréel qu'il devait sûrement se perdre souvent lui même au delà de la réalité.

C'est tout naturellement qu'elle se laissa toucher une seconde fois. Cette douceur si extrême la fit fermer ses paupières encore humide, pour apprécier pleinement le contacte sur sa peau. Ça au moins, c'était réel, et ça suffisait à la rassurer. C'était la preuve que cette homme n'était pas une illusion, mais bien un être à part entière

Seulement voilà, lorsque cette caresse prit fin, cette réalité à laquelle elle s'était rattaché pour ne pas tomber dans l'inconnu qui lui faisait si peur, s'envola soudainement. Même le rocher bien dur sur lequel elle était assis ne semblait plus être sous elle, et elle ne sentait plus vraiment Sunny dans ses bras. Elle rouvrit alors les paupières brusquement, ses yeux et ses sens découvrirent un tout autre endroit bien loin du rocher au clair de lune. Si cet endroit n'était pas si beau et si apaisant, elle aurait été paniqué de ce changement soudain. C'était tellement imprévu et déstabilisant qu'elle en chancela légèrement. Heureusement aussi, que même si son fils n'était plus dans ses bras, elle savait qu'il n'était pas loin. Elle réalisa rapidement que l'inconnue avait emmené son esprit ailleurs, mais que son corps était toujours avec le petit garçon. Elle prit donc le temps de s'accoutumer à son nouvel environnement. L'ambiance qui y régnait faisait très spirituel et on avait envie d'y méditer pendant des heures. D'ailleurs les dessins et le rythme imposé par les colonnes nous y forçait presque. Elle n'avait pas besoin de chercher l'homme aux cheveux bleu pour savoir qu'il était là. L'aura si spécial qu'il dégageait était déjà imprimé à jamais dans la mémoire de l'orisha. Elle pouvait le reconnaître entre mille. Et une fois qu'elle fit un tour furtif des yeux, de cette immense salle dont elle ne voyait pas la fin, elle posa son regard sur lui. Il semblait cette fois plus naturel et paradoxalement plus vrai. Comme s'il était la seul chose de bien réel dans cet endroit. Cette immensité devait sûrement être une part de son esprit. En tout cas, Lison aimait le penser. Leur regard finirent par se croiser de nouveau et étrangement, cela rassurait l'orisha qui ne se sentait pas si à l'aise que ça. Du moins, elle n'aurait pas était à l'aise si lui n'avait pas été là. En effet, il régnait un profond sentiment de solitude par ici et la jeune femme n'aimait se sentir totalement seule, cherchant constamment la présence de personnes près d'elle. Même quand elle lisait pour se réfugier dans son monde, elle se mettait non loin de quelque personnes. Le petit sourire de l'homme lui suffit alors à se détendre complètement et se fut à son tour de l'ignorer partiellement pour se concentrer de nouveau sur les lieux.

Doucement, elle avança, levant le nez en l'air pour en découvrir encore plus. Du point de vue de l'orisha, il était indéniable que c'était beau. D'une beauté à vous couper le souffle. D'ailleurs, elle le pensait tellement fort qu'elle chuchota dans un souffle d'admiration un « c'est beau ». Elle s'approcha ensuite près des murs pour les voir de plus près et les frôler du bout des doigts. Elle avait toujours ce besoin de toucher pour s'assurer que tout était vrai. Hélas, rien ici ne l'était vraiment, bien qu'elle pouvait sentir les aspérités sous ses doigts. Cela avait beau être magnifique, Lison ressentait toujours cette solitude pesante qui y demeurait. Pourquoi cet inconnu dont elle ne connaissait même pas le nom, l'avait-il emmené dans son esprit? Il voulait lui montrer quoi au juste? Il voulait toujours la consoler? Si c'était le cas, il avait plutôt bien réussit. Elle ne pensait plus vraiment à son frère. En fait, elle ressentait beaucoup plus le désespoir de cet homme bien qu'elle n'en connaissait pas la cause. Cette pensée lui donna envie d'en savoir plus sur lui. Mais comment pouvait elle demander à un homme ce qui n'allait pas chez lui, alors qu'ils ne s'étaient même pas encore adresser la parole? Ou alors, c'était peut être le meilleur moyen finalement. L'avantage, c'est qu'ils ne se connaissaient pas et il est parfois plus aisé de se confier à un inconnu.

L'orishala était depuis quelques secondes immobile à fixer un étrange dessin, tout en songeant à tout cela. Elle finit par faire demi tour, se dirigeant vers l'homme mystérieux. Elle ne cherchait pas à le regarder lui, observant inlassablement les alentours. Arrivé à quelques pas de lui, et dans des mouvements lent, elle s'assit au sol pour ensuite s'allonger sur le carrelage froid, écartant ses bras et ses jambes. Ce n'était pas du vrai carrelage, mais au moins, cela lui permettait de se raccrocher à un semblant de réalité. A quelque chose de stable. Et puis, ainsi, elle avait une autre vision des lieux, ce qui permettait de mieux le découvrir. Un léger sourire amuser apparut sur ses lèvres qui, il n'y a pas si longtemps était encore crispé par le chagrin. Oui, l'homme avait bien réussit son coup, elle avait presque envie de rire maintenant.


« J'étais perdu parce que je viens d'apprendre que j'avais un frère. Depuis tout ce temps que je cherche le moindre petit indice... J'en ai enfin trouvé un sur ma famille. Oh, je devrais être contente, mais c'est si effrayant de savoir ça soudainement. Après toutes ses années où j'ai appris à vivre sans connaître mon passé, je dois brusquement gérer le fait d'avoir un frère et toute cette nouvelle vague de question qui me viennent à l'esprit. Alors forcement, j'ai craqué... »

Lison s'était confié sans aucune gêne. Et elle devait avouer que cela faisait beaucoup de bien. Elle ne cherchait aucunement à susciter la pitié. D'ailleurs, c'était plus une forme de justification de son état misérable. C'était aussi pour se convaincre elle même que tout cela n'était pas si grave au final qu'on l'ai vu pleurer. Pourquoi n'aurait-elle pas droit de montrer ses faiblesses après tout? Il allait peut être les retourner contre elle? Et alors, elle savait se défendre après tout. Et puis qu'est-ce qu'il pouvait lui faire de plus? Il l'avait déjà « enfermé » dans cet endroit alors qu'elle détestait être enfermé...

« Et toi? » Elle n'avait même pas pris la peine de le vouvoyer, se disant que de toute façon, ici il n'y avait aucune loi qui disait qu'il fallait rester poli. Elle avait l'impression d'être dans une partie de sa tête, il n'y avait plus besoin du « vous » qui sert à mettre de la distance entre deux personnes. «  Pourquoi es-tu si désespéré au point de te réfugier dans un endroit où l'on se sent si seul... au point de ne plus savoir pleurer.... et au point de venir chercher le désespoir chez les autres? »

D'un naturel directe, elle avait dit ça sur un ton des plus naturel. Qu'elle intérêt de tourner autour du pot? Son regard qui fixait le vide depuis qu'elle avait prit la parole, vint de nouveau à la rencontre de cet inconnu pour voir sa réaction. Pour se rassurer aussi. Et se fut à son tour de lui sourire timidement.
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Lun 01 Aoû 2011, 21:04

    Naram regardait presque naïf ce jeu dangereux comme on admirait impuissant une fleur naitre et faner en un instant. Oui, la fleur enchainée à son vert pâturage dont l'herbe aimait ses habitudes, et la fleur tenait tant à s'envoler, emporté par le vent qui la ferait se sentir vivante, seule dans ce près qui ne voulait qu'une vie d'habitudes, incomprise et rendue à l'état de dépravée, pourtant elle vivait, elle; le génie le ressentait, cette femme n'était pas la moitié d'une autre ou celle d'un seul homme, elle était entière dans chacune de ses paroles, dans chaque geste qui faisait ses petites manies et ses tocs que Naram repérait tel un jeu de piste. Elle respirait l'air à plein poumons comme si elle avait peur qu'il en manque, ses yeux grands ouverts de peur de devenir aveugle, elle vivait dans la joie d'un carpe diem intéressant mais plus profondément dans le peur d'une mortalité précoce.

    Pourquoi se justifiait-elle ? Le génie l'écoutait pourtant et son sourire grandissait, presque gentillement moqueur quant elle eût fini; l'orisha entrainée en un endroit qui n'avait jamais été souillé par un autre que le dit génie comprenait doucement comme on s'y sentait bien, en sécurité, à l’abri de la haine humaine, ici il ne fallait se méfier de personne, c'était utopique mais tellement bon. Le mystère demeurait sur les raisons qui poussait l'homme de l'océan à laisser une si petite porte ouverte vers un morceau de son inexplicable et complexe esprit avec l'Orisha mais ils étaient là, tous deux, partageant cet inconnu. Sans en expliquer les raisons, Naram se mit à déboutonner lentement sa chemise, révélant la gravité de sa voix sombre : " Pour moi, rêve et réalité n'ont pas la moindre différence. Tu es ici dans l'une de mes réalités, j'en possède une multitude et tu n'aurais sûrement assez d'une vie pour toutes les explorer, les savourer comme il se doit. " et il enlevait encore un bouton de sa chemise en soie, rien n'aurait put faire taire son sourire, il était roi de ce monde.

    Lison choisissait de le tutoyer, judicieux mais aussi très tactique choix. Après tout l'endroit se voulait discret mais surtout intimiste, le poids social des bonjours et des mercis n'était qu'un passé, les hypocrisies des craintes voilées se cachaient face au regard accusateur du génie qui envoyait le monde entier rien qu'en fermant les yeux. Et puis Naram la tutoyait également, il préférait ça, elle n'était pas de ce monde où tout est plus beau par les mots embellis et il fallait avouer que le génie était fatigué de ces beautés extrapolées, lassé de toujours être l'auteur de ce belles romances qui ne s'expriment que sur des pages blanches nourries à l'encre de l'envie.

    La chemise ouverte de Naram ballotée par l'air qui passait laissait entrevoir la pâleur enneigée de son corps, en contradiction totale avec son prénom aux couleurs orientales, comme s'il était presque physique que le personnage de Naram n'était qu'un doux mensonge. D'un simple mouvement d'épaule, la chemise quitta le corps qu'elle avait épousé et d'un mouvement de la main, fut projetée un peu plus loin, sur Lison. Un rire s'échappa de la bouche du génie qui indiqua de son regard la poche du vêtement cousue au niveau de la poitrine : une rose aussi bleue que ses yeux y été glissée pourtant, tant que le génie la portait, aucune fleur n'était visible, pourtant il était bien connu que dans les rêves, des choses captent notre attention seulement à un moment révélateur alors que l'objet en question a toujours été là mais qu'il n'a attiré notre curiosité ou notre méfiance qu'à ce moment précis. Au moment Lison eût l'occasion de la prendre dans les mains, toutes les colonnes aux teintes cuivrées étaient lentement recouvertes de ronces aux épines dangereuses qui protégeaient fièrement des boutons de roses; qu'il était impressionnant qu'à cet instant qui s'était arrêté où plus aucune seconde ne coulait, cette faune envahissante naissait à une vitesse accélérée. Ainsi, les roses d'un même bleu se mirent à éclore, laissant dans leur mouvement indolent, s'échapper des gouttes de rosées sur la joue de Lison. Grimpant doucement sur les murs et le plafond, ce temple si ennuyeux, si cérémonieux prenait des couleurs qui ressemblaient à s'y méprendre à celle qui incarnait Naram comme si l'océan avait été emprisonné dans le corps d'un homme, un génie qui plus est. Torse nu, Naram laissait également découvrir en plus de sa musculature, les cicatrices sur son corps qui s’effaçaient doucement; sur ses bras, les tatouages des prénoms de maîtres dont le lien n'a jamais été rompu. Mitsuko y figurait même deux fois, il y repensa un instant l'oublia, c'était inutile de se débattre dans la fumée qui consume.

    Déjà pied nu, il enleva son pantalon et lui que l'on aurait pensé très pudique, qui l'était d'ailleurs beaucoup, plongea nu dans l'eau tiède du caldarium. Il ignora les dernières paroles de Lison bien qu'il ne pouvait que faire semblant, il était évident à en voir son regard soudainement plus fuyant qu'il les avait bel et bien entendu. A vrai dire, le génie n'évitait pas vraiment, il trouvait simplement qu'elle avait répondu à ses propres interrogations dans la formulation de ses questions. Pourquoi chercher le désespoir chez les autres lorsque l'on reste aussi seul ? Pourquoi chercher à comprendre ce qui fait pleurer les hommes quand on peine soit même à en être un, que l'on devient inhumain à force de morts et d'amours éphémères, s'attacher aux lubies et les voir s'éteindre alors nous demeurions fossiles dans ce vieux monde baignant dans le sang. Il répondit pourtant, sans se forcer, espérant simplement qu'elle y trouve toutes les réponses implicitement : " Je ne suis plus seul, tu es là. Pourquoi ne viendrais-tu pas te baigner ? Mais sans ton désespoir, je me suis déjà noyé avec ce dernier bien des fois, trop longtemps. "
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Dim 21 Aoû 2011, 19:40

 " Pour moi, rêve et réalité n'ont pas la moindre différence.

*Ce qu'il en a de la chance* songea Lison. Pour elle, il y en avait bien plusieurs des différences. Déjà, elle était incapable de s'inventer des mondes tel que celui-ci. Les rêves étaient des choses flous qu'elle avait du mal à atteindre. Elle aimait en découvrir certains, car souvent, cela l'aidait à comprendre la réalité. Mais elle ne s'y aventurait jamais bien longtemps. Peut être que cela lui faisait peur. D'ailleurs, elle n'était toujours pas très à l'aise dans cet endroit, bien qu'elle ne le montrait plus. Elle préférait se raccrocher à la réalité, s'amusant à la découvrir sous toutes ses coutures. Un monde réel, c'était déjà très long à connaître par cœur, alors s'il fallait qu'elle se rajoute les rêves, elle n'en avait pas finis. Si elle même s'inventait son propre monde, il n'y avait plus d'intérêt, parce qu'elle le connaîtrait sur le bout des doigts et elle s'ennuierait beaucoup trop. Est-ce que lui il s'ennuyait? Il en avait l'air en tout cas. Peut être qu'il s'ennuyait tellement qu'il ne s'en rendait même plus compte, et Lison avait bien envie de lui montrer ce que c'était que de s'amuser vraiment.

Mais d'abord, elle voulait en connaître plus sur lui et elle se contenta de l'observer, de l'écouter. Elle le trouvait bien prétentieux. Si comme il le disait, il avait trop de réalité pour que quelqu'un puisse toutes les visiter, comment pouvait-il être aussi certain qu'elle soit si savoureuse? S'il essayait de se donner de la valeur, il n'avait vraiment pas besoin de ça. Dès le premier regard Lison avait comprit que c'était quelqu'un de complexe et fascinant. Hélas, il semblait éprouver le besoin de le préciser et il devait sûrement penser qu'elle était une jeune femme bien naïve, qu'il était bien plus sage qu'elle. Tout ça était sûrement vrai, mais elle trouvait cela dommage qu'il le souligne à haute voix. C'était comme s'il mettait une barrière qui les éloignait brusquement. Cependant, elle n'en prit pas vraiment pas compte. Elle ferait simplement en sorte de briser cette barrière, et pour elle c'était plus amusant qu'autre chose.

Maintenant qu'elle avait fait le tour de cet étrange endroit, elle se concentrait totalement sur la personne de cet être mystérieux. Finalement ce décor, comme il le disait si bien, n'était qu'une infime partie de son esprit. Et elle le savait mieux que quiconque, il était si simple de ne montrer qu'une facette de sa personnalité pour en faire oublier toutes les autres: les plus importantes. Il fallait qu'elle regarde au delà des apparences, au delà de ce que lui souhaitait montrer et c'est ce qu'elle adorait faire. Et puis, pourquoi est-ce qu'elle regarderait ailleurs alors qu'il était tout bonnement en train de se déshabiller devant elle? Lison s'était relevé sur les coudes pour le regarder déboutonner sa chemise. C'était plein de sensualité qu'elle s'en était mordillé la lèvre. A ce moment là, l'orisha ne pensait plus vraiment, se laissant de nouveau guider par la gestuelle de cet homme, avec émerveillement.

S'en suivit tout un tas de petit événements plus subtils et poétiques les uns que les autres. Quelle message étrange voulait-il lui faire passer cette fois au juste? Oh, et pourquoi se poser ce genre de question à tout bout de champs, autant en profiter tout simplement. Il lui offrait un très jolie spectacle avec ses roses et son corps mit à nu. C'est alors que son attention se porta sur toute la multitude de tatouages qui ornaient ses bras, et bien sûr elle se demanda ce qu'ils pouvaient signifier. Elle avait bien envie de lui demander, mais cela casserait la vision magique qu'elle avait de ce moment. Elle aurait peut être d'autres occasions plus tard.

Plus les secondes s'écoulèrent, plus elle ne pouvait se résoudre à détacher son regard de cet homme au nom encore inconnu. Elle aurait put passer des heures à le contempler si quelque chose n'avait pas fait tilt dans son esprit. Toute cette mise en scène ressemblait trop à sa rencontre avec son mari: cette fleur, l'eau, le fait qu'il se déshabille sans aucune pudeur, et le fait qu'il lui demande de venir le rejoindre. Elle avait l'impression de revivre cette rencontre avec un autre homme et cela la perturbait un peu. Soudainement, tout son être et son âme fut chambouler et elle n'osa plus rien faire. C'était tout juste si elle parvenait à respirer, la rose bleue encore dans sa main. La première réflexion censé qui lui vint en tête fut qu'elle accusait l'homme d'avoir fouillé dans son esprit. Elle en fronça d'ailleurs les sourcils de colère, ce n'était pas des choses qui se faisait, bien que si elle en aurait eu le pouvoir elle l'aurait sûrement fait également. Or elle, elle ne s'en serait pas servit contre lui. Après, il est vrai que cela pouvait être une simple coïncidence, ce n'est pas comme s'il avait recréé le même environnement. Pourtant, elle ne pouvait se résoudre à cette hypothèse, c'était trop gros pour ses yeux d'un naturels méfiants. Il avait forcement fouillé dans sa tête! Après la question était: est-ce que c'était fait dans de bonnes ou de mauvaises intentions? Encore trop de questions lui venait en tête. C'était un cercle vicieux et elle ne put que lâcher un soupire d'exaspération. Elle était bien tenté de s'emporter, de lui demander de la ramener sur ce rocher au près de son fils sans ménagement. Néanmoins, quelque chose l'en empêchait, sûrement sa curiosité maladive. Elle avait envie de savoir si cela allait se terminer comme avec son mari, elle avait envie d'en savoir plus sur cet homme. Et ce n'était pas en se mettant en colère qu'elle le saurait.

Cela faisait maintenant de trop longues secondes qu'il attendait dans l'eau qu'elle le rejoigne. Elle n'aimait pas spécialement cet élément, mais elle ferait un effort. Elle finit donc par se lever, posant de nouveau ses yeux sur le corps de ce bel inconnue. Cette fois, elle le regardait d'un air de défi. Il avait joué avec elle en fouillant son esprit, elle allait maintenant jouer avec lui d'une toute autre manière. Doucement, elle se déshabilla à son tour, défaisant avec sensualité le lacet de son corset qui tomba au sol avec lenteur calculé, puis le haut suivit la direction du carrelage, ainsi que le short et ses nombreuses poches. Elle ne garda que son fouet qu'elle ne quittait sous aucun prétexte. Son arme était le prolongement de son corps et l'enlever signifiait lui arracher un membre. Pas une seule seconde elle avait détourné le regard de l'inconnu aux cheveux bleu. Il lui avait offert un spectacle, c'était à son tour. Elle avait fait du mieux qu'elle pouvait, mais elle n'avait pas finit.

A la seconde où son dernier vêtement toucha le sol, dans une note de suspense, elle se téléporta à quatre mètres environ au dessus de l'eau, formant une boule de son corps. S'il son partenaire de jeu ne l'avait pas vu, il ne tarderait pas à la sentir. Elle se laissa tout simplement tomber, non loin de lui, dans un explosion d'éclaboussures, troublant le calme de l'eau qu'elle ne supportait plus. Cela l'amusait vraiment de passer de la sensualité à la malice, cherchant à surprendre cet homme qui semblait imperturbable. Sous l'eau, elle nagea jusqu'à lui, sortant la tête de sorte qu'elle put plonger encore et toujours son regard dans le sien, tout en riant de sa bêtise d'un air enfantin. Son regard était sûrement ce qu'il y avait de plus mystérieux chez lui et c'est pour ça qu'elle le cherchait tout le temps. De longues secondes s'écoulèrent qui rétablirent le calme qui venait d'être troubler, et Lison en profita pour observer leur corps nu. Il ne connaissait pas leur nom, ils étaient seuls dans ce monde, ils s'observaient comme si c'était la premier fois qu'il voyait leur semblable et cela lui fit penser à une histoire qu'elle avait lu dans un livre. C'était l'histoire des deux tout premier humains qui avaient peuplé un monde étrange au nom d'Adam et Ève.


« On dirait Adam et Ève. » chuchota-t-elle d'un air amusé. Sûrement ne connaissait-il pas cette histoire et au moins cela prouvait qu'elle en savait un minimum sur le monde de l'imaginaire, mais elle disait plus cela pour elle. Son attention fut de nouveau reporté sur ses noms graver sur sa peau. Elle approcha un doigt curieux pour l'effleurer du bout des doigts. A la dérobé, et rapidement, elle approcha son visage de son oreille pour lui demander dans un souffle encore sensuelle: « C'est qui? » Elle porta son regard sur l'objet de sa question pour être sûr qu'il comprenne. Elle recula d'un pas attendant un réponse, pour remettre un peu de distance entre eux, il viendrait de lui même s'il en avait envie. Elle avait bien envie de partir de cet endroit, elle avait bien envie de les téléporter loin d'ici mais elle ne savait pas si elle le pouvait, c'était le roi de ce monde après tout. Elle joignit alors ses mains de manière crispé, sans vraiment le vouloir, commençant à montrer des signes d'angoisse. Elle ne tiendrait plus très longtemps enfermé ici, mais elle voulait tout de même en savoir plus sur lui.
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Dim 28 Aoû 2011, 16:16

    La colombe ne chantait plus si bien dès l'instant où elle entrevue les barreaux invisibles de cette prison chimérique où nous étions, deux êtres que des œillères n'auraient suffis à garder en place, tranquillement inclus dans ces thermes, l'Orishala comprenait doucement les engrenages qui faisaient tourner l'étrange machine du rêve.

    Je dévisageai la crainte dans toutes les faciès de Lison et bien que j'en souriais, je comprenais que cet endroit ne pouvait être reposant pour tout le monde. Moi, je m'y sentais bien, à l’abri de tout et de tout le monde, caché par mon imagination, qui aurait osé me faire du mal. C'était ce sentiment de sécurité que je voulais partager avec l'orisha et je devais l'avouer, c'était un échec cuisant. Pourtant, cela ne l'empêchait pas de se dénuder fièrement et de faire un petit plongeon comme on en voyait peu. Elle s'amusait des recoins des possibilités du lieu. Pourtant, elle avait compris, que l'esprit était le plus intéréssant des ouvrages que nous pourrions trouver et lire, qu'il n'y aurait plus complexe, plus séduisant dans sa compréhension, qu'un esprit qui a vécu.

    Pourtant, elle avait raison. J'étais si seul. Cela me travaillait beaucoup ces derniers temps depuis que j'avais rencontré Mimi, Sisi et Vivi, les trois triplés Djinns qui puisaient leur force dans le lien du sang. Qui partageait ensemble tout ce qu'ils vivaient, leurs joies et leurs peines, toute épreuve devenait moins pénible ensemble. Et je les avais jalousé. Car que pouvais-je partager ? Ma vie n'était plus aussi trépidante qu'autre fois. Avant, tout était à découvrir, je voulais changer le monde, faire évoluer les mentalités et aujourd'hui, j'attendais sagement que le temps passe, seul. Lison était mariée, elle s'occupait de son magicien de fils, elle avait une vie stable et remplie. Cheffe de sa race, elle avait réussie tout ce qu'elle avait entrepris, amour, ambition, bonheur. Alors qu'elle était si jeune et moi si vieux. Je n'avais rien construit, rien battit de solide, tout s'était effondré, aussi tôt conçu dans ma tête. Alors je me réfugiai ici, où personne ne me jugerait, où je serai seul maître de mes choix. Peut-être était-ce également pour ça que je peinais à vivre sans remords ou sans regrets. Je ne pouvais partager cela avec personne, je ne faisais confiance en personne. Non pas que je me fichais éperdument des autres mais j'étais trop méfiant, on m'avait prouvé leur haine bien plus que leur amour. Incapable de le supporter, j'avais préféré devenir ce fidèle misanthrope que rien ne toucherait. Et cet endroit le prouvait, il n'était fait pour aucun autre homme.

    " Sur ma peau, sont tatouées toutes mes plus belles allégeances. C'est peut-être inconcevable pour une orisha qui préférait mourir plutôt que se soumettre, se contraindre. Vous demeurez libres de votre naissance à la toute fin. Vous réalisez vos rêves quand bon vous semble, qui peut prétendre vous interdire de vivre ? Il serait sot d'essayer. Mais les génies, eux, n'ont jamais eu ce choix. Ils vivent pour servir et les humains ne peuvent, quant à eux, concevoir qu'un génie ne puisse leur désobéir. Alors, oui j'ai vécu. Mais j'ai vécu dans la peur que l'on découvre mon secret, mon nom, et que je devienne éternellement esclave. J'ai vécu dans la méfiance de manipulations humaines. J'ai vécu dans ce monde trop triste. Et la seule chose qui me donnait du répit, c'était ce monde. Ce monde aux mille visages dans lequel je me réfugie. Et tous mes maîtres ne sont pas tatoués sur mes bras. Il s'agit simplement de ceux qui m'ont marqué, ceux dont le lien n'a jamais été rompu, faute de temps ou d'envie. Et chaque jour, je porte sur ma peau le poids de la servitude. " dis-je à une femme que je ne connaissais pas. Que pouvait-elle y faire ? Probablement rien mais elle avait posé la question, je pouvais bien lui répondre après tout.

    Je me levai ensuite, marchant dans l'eau qui m'arrivait au torse, je constatai que cet endroit me paraissait bien moins paisible qu'avant. Alors, d'un mouvement de la main, tout disparut. Nous arrivâmes dans un immense jardin dans lequel personne n'était à part nous deux. Un immense jardin à perte de vu, avec des millier d'arbres et de fleurs différentes, toutes plus belles les unes que les autres, des centaines d'espèces différentes, tout ce qui s'y trouvait était innombrable. Un puissant soleil rouge brillait au loin et sa forme faisait penser à celle d'un coeur. Aucun nuage, le ciel était intensément bleu et il semblait que ces couleurs étaient prisonnières de mes iris. L'océan contenu dans le ciel était un gigantesque parapluie sur nos âmes et l'air y était frais, agréable. On sentait pourtant un malaise, je ne me sentais pas chez moi dans cet endroit si grand, sans contours fixes.

    Je pris Lison par la main pour l'inviter à s'allonger. J'en fis de même, nu, dans l'herbe que le soleil faisait briller comme des cristaux de jade. Me mettant sur le côté, je passai mon doigt le long de sa colonne vertébrale pour la faire frisonner tout en la fixant, une mèche ou deux de mes cheveux devant les yeux. Je ne disais rien, je l'observai comme une bête curieuse.


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Lun 12 Sep 2011, 23:01

Lison écoutait cet inconnu avec très grand intérêt, penchant la tête sur le côté, tel une enfant intrigué. Elle était comme envouté par ses mots, trouvant qu'il s'exprimait vraiment bien. Elle était emporté par se flot de phrases. Des mots qui vous attachent à une chaise pour mieux apprécier le spectacle. Elle aimait écouter les gens qui parlaient avec des mots recherchés, elle qui adorait la littérature. Hélas, pour tout le temps où elle avait mis les pieds dans sa bibliothèque, elle n'avait pas atteint le niveau qu'elle aurait voulu. Tous ses mots ne faisaient que confirmer le peu qu'elle avait découvert dans les yeux pétillant d'intelligence et de désespoir de cet être énigmatique. Cela ne faisait qu'intensifier son envie de le connaître encore plus, de découvrir d'avantage ce mystère vivant.

L'orisha n'admirait pas seulement ses mots, mais elle était également touché. Ainsi, il était un génie. Elle ne connaissait que très peu cette race pour l'avoir rarement croisée, or elle découvrait avec effarement combien cela devait être horrible de vivre une telle vie. Elle savait qu'ils devaient réaliser trois vœux pour leur maître et se soumettre à leur désir seulement, elle n'avait jamais imaginé que cela soit aussi oppressant pour eux. Elle avait plusieurs fois rencontré des Orines et elles avaient semblé plutôt heureuse de leur situation. Peut être que c'était différent pour eux, qu'en savait-elle? Dans tous les cas, son discours la bouleversa un peu. Elle comprenait mieux l'existence de cet endroit, elle comprenait mieux ce mystère.

Elle le regardait, fronçant les sourcils, voulant trouver une solution pour le libérer, s'imaginant des hypothèses improbables, voire insensées. Pourquoi n'avait-il pas cherché une personne qui ne profiterait pas de lui. Cette personne aurait trouvé son véritable nom, puis il l'aurait laisser vivre sa vie. Évidement, c'était certainement une idée absurde. Qui aurait laissé passer des vœux réalisables à l'infini? Elle, elle l'aurait fait. C'était peut être facile de dire ça, mais comme elle le disait, qui avait plus conscience de la liberté qu'elle. Peut être ne supportait-elle pas d'être enfermé, mais elle ne supportait pas non plus de voir les autres pris au piège. De toute façon, elle ne connaissait pas grand chose de cette race, peut être que c'était bien plus complexe que cela... c'était même certain.

Elle était tellement plongé dans ses pensées, qu'elle ne remarqua pas tout de suite que le décors avait changé. Et même lorsqu'elle s'en rendit compte, elle n'y porta pas vraiment grande importance. Elle regarda vaguement le paysage, bien que celui-ci paraissait peut être plus rassurant, il ne reflétait toujours pas la réalité. Elle était dans l'esprit de l'homme et elle commençait finalement et étrangement, à faire avec. Cependant, tout cela n'avait plus beaucoup d'importance pour Lison, qui était encore chamboulé par ce que le Génie lui avait dit. Elle repensait à toutes ses choses qu'il lui avait dit et cela tournait encore et encore dans sa tête. Elle voulait l'aider, comprendre encore et toujours.

Ce ne fut que lorsqu'il lui prit la main, qu'elle revint à la réalité si on puis dire. Que voulait-il maintenant? Cet endroit, son attitude, elle voulait savoir pourquoi, se laissant faire, se laissant toucher. Soudainement, elle ne pensait plus, ne faisant plus que l'observer de nouveau, cherchant son regard comme toujours. Ils s'étudiaient l'un l'autre, sans aucune pudeur. Ce genre d'attitude était-il possible dans le monde réel? Elle en doutait, et c'était bien dommage, alors elle en profitait.

Elle finit par lui sourire légèrement car une idée lui traversa l'esprit. Ne voulant pas briser ce moment aussi brusquement, elle se contenta dans un première temps de sourire de plus belle.


« Et si on échangeait?. » demanda-t-elle simplement, laissant un petit temps pour qu'il se pose des questions. « Je serais la génie et toi l'orisha. » Cela faisait un peu jeu d'enfant, mais on ne pouvait pas en attendre moins du côté grand enfant de Lison, qui cherchait le jeu partout où elle le pouvait, même dans son travail. Toutefois, pour elle c'était bien plus qu'un simple jeu. D'abord, c'était pour essayer de le comprendre le mieux possible. Si elle se mettait à sa place, vraiment, alors peut être le comprendrait elle plus facilement. Et puis, elle voulait aussi lui offrir sa liberté quelques instant. Ce n'était peut être qu'illusion quelque part, mais il avait lui même dit qu'il ne voyait pas la différence entre réalité et illusion. « Demande moi trois vœux, et je te promet de les réaliser dans la limite de mes possibilités. »

S'il acceptait, alors elle prenait le risque qu'il lui demande des choses qu'elle ne voudrait pas faire. Mais bien sûr, elle le ferait, elle l'avait promit, et cela lui permettrait de le connaître encore plus. De plus, cela avait quelque chose d'excitant, il pouvait lui demander quoi et la surprendre. Et puis contrairement aux vrais génies, elle avait choisit son maître. Sa liberté était de toute façon toujours présente.

Néanmoins, elle se demandait s'il allait accepter, s'il ne trouverait pas cette idée de jeu totalement puéril et stupide. Elle se rappela alors que ce n'était qu'un inconnu, qu'elle faisait ça pour lui et que s'il ne voulait pas, alors ce serai temps pis pour lui. Ne voulant pas montrer ses doutes, elle approcha de nouveau sa bouche de son oreille comme pour lui dire un secret.


« Et attention, qui dit Orisha, dit monde réel. » Cela voulait bien entendu dire que s'il acceptait, il faudrait qu'il les ramène sur ce rocher. Il n'y aurait certes plus cette intimité qui commençait réellement à être appréciable, mais c'était les règles du jeu. Elle recula ensuite pour chercher son regard et continua de lui sourire, attendant patiemment sa réponse.
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Jeu 03 Nov 2011, 13:34

    Tant d'hommes passent leur vie à chercher l'Eden, non pas que celui-ci était parfait, jonché par les serpents, il en était même bien loin, mais il lui inspire l’inaccessible et désire toujours ce qu'il ne peut avoir. On peut alors aisément dire que chacun a son Eden, il peut s'agir d'une personne, d'un instant ou d'une vie qu'il a toujours cherché à toucher du bout de ses doigts, l’entraînant à rêver. Tant d'hommes passent leur vie à chercher l'Eden alors que parfois, il ne s'agit que de mirages, le paradis est parfois sur Terre mais quel intérêt s'il est à notre portée ? On préfère se dire que l'herbe est toujours verte là où on ne peut mettre le pied, que si rien ne va c'est par frustration et qu'avec le temps, on finirait par effleurer le jardin tant convoité. Mais il n'est qu'un mythe, une imagination de l'homme pour l'obliger à continuer car même quand celui-ci a tout conquis, il aime se dire qu'il lui reste encore bien des contrées à explorer.

    « Soit. » jugeai-je simplement bon de dire en détournant les yeux de l’Eve aux desseins de liberté alors qu’en bon Adam, j’aimais mon petit paradis sans prétentions. Mais si elle désirait écourter le voyage, je ne pouvais qu’acquiescer. Et d’un vent frais et nouveau, tout s’envola. Nous revînmes en un instant dans la nuit froide en subissant à nouveau, la pesanteur de nos corps faibles et soumis aux lois physiques auxquels nous n’avions jamais convenu.

    Je ne savais comment interpréter le jeu qu’elle proposait. Aucun de mes rêves n’aurait pu être réalisé, Lison malgré la bonté qu’elle témoignait ne pouvait rien y faire. J’étais ce que j’étais et personne ne pouvait me changer. Beaucoup disent que nous sommes ce que nous faisons mais je préfère souvent me dire que ce que nous sommes régit nos actes et qu’ainsi, notre nature déterminée nous penche régulièrement à agir d’une certaine façon dans une situation bien précise et ce, même si on ne peut codifier l’individu, je devais avouer qu’il était évidemment plus que très prévisible et que les cas où il sort de sa nature sont rares comme s’il se sentait obligé d’être lui-même, une sorte de personnalité qu’il est fier de décrier comme la sienne. N’avez-vous jamais entendu des personnes dire haut et fort qu’elles « sont ce qu’elles sont » et que si cela ne plait pas aux autres, tant pis car elles se déclarent « entières » et qu’elles ne changeraient pas. Dans la continuité, ces personnes reprochent souvent aux autres de « changer » et se vantent quant à elle d’être restées toujours la même, égale à elle-même. Oui, dans notre société, cela semble une bonté d’être fidèle à soi-même alors que pour moi, il ne peut y avoir pareille connerie que de vouloir sans cesse correspondre à l’image que l’on donne. Car ces personnes sont fades, il n’y a à savoir d’eux que ce qu’elles reflètent alors pourquoi chercher à les connaitre ? Elles sont emprisonnées dans leur moule sociale à glousser en société contre ceux qui sortent du lot, rejetant ceux qui ne les ressemblent pas. Et de cette dictature du conformisme, les lunatiques deviennent des skyzofrènes et ceux qui sont différents, des marginaux à abattre. Car, ceux qu’on ne peut comprendre d’un simple regard, ceux qui nous obligent à la discussion pour les comprendre, ces personnes-là nous effraient.

    Mais qui étais-je ? Derrière la profondeur océanique des deux saphirs qui luisaient sur mon visage, qui était le monstre derrière son masque d’ange, parfaitement constitué pour plaire et tromper. Pouvait-on se poser la question sans jamais trouver la réponse. Pouvait-on refléter n’importe quelle personnalité, prononcer n’importe quelle parole, jamais le génie ne révèle ses secrets les plus enfuis.

    « Etre le génie ? Vous ne pourriez pas. Etre l’Orisha ? Je ne pourrais pas. Non pas que la liberté me déplairait mais comment l’apprécier tant que l’on a jamais été emprisonné. Tout comme la guerre permet à l’homme d’apprécier la paix, la mort de ses proches lui permet d’apprécier la valeur de sa vie et comme le malheur qui s’abat sur lui, lui fait prendre conscience du bonheur qu’il a enlacé et qu’il enlacera à nouveau. Il est inutile de chercher à transformer notre nature, nous sommes ce que nous sommes et s’il nous appartient d’agir selon notre propre philosophie, si nous sommes seuls maîtres de ce que nous faisons, il ne faut jamais être en contradiction avec cela, on peut se remettre en question, vouloir modifier une habitude mais la nature de chacun, elle, demeure comme un instinct primitif qui revient au galop quand on tente de la chasser. Je me dis parfois que votre vie doit être ennuyante alors que pour vous, il ne peut y avoir pareil trésor. De façon contradictoire, vous ne pourrez jamais apprécier la liberté comme je l’apprécierais. Pourquoi ce paradoxe ? Car je ne trouve de l’intérêt que dans ce que je ne peux avoir, dans cet inaccessible mais d’un autre côté, si je pouvais l’obtenir, je pourrais l’apprécier pour avoir connu l’assouvissement. Comprenez-vous où est notre divergence comportementale ? Notre nature à tous les deux est si différente qu’une même situation sera appréciée déferrement. Et de là naissent les frustrations de génies que seuls des Orishas pourraient se voir satisfaire. Mais si nous échangions nos places, vous deviendrez folle de tant de frustrations alors que je m’ennuierais de tout avoir à ma portée. Atteindre la liberté est un espoir mais il illustre les rêves de tous les hommes. Tous cherchent à réaliser leurs rêves mais que feront-ils de leur vie s’ils réussissent à tous les réaliser ? Nous sommes vus comme de petits dieux cars nous pouvons leur permettre de réaliser leurs rêves alors qu’en réalité, nous n’apporterons que du malheur à leur laisser accès à tous leurs souhaits. Alors, génies que nous sommes, au-delà de la jalousie à devoir leur offrir du bonheur sans pouvoir, nous, y avoir droit ; c’est quelque part un service que nous leur rendons en les manipulant, en détournant leurs souhaits pour en faire des cauchemars. Car ils prennent conscience de la difficulté à atteindre leur bonheur et que la facilité n’est jamais une option préférable. Et ma théorie rejoint l’idée que je voulais prouver : l’assouvissement permet d’apprécier la liberté, la tristesse et le manque permettent d’apprécier l’amour, le malheur permet d’apprécier le bonheur. Si je devais un jour être heureux, je mourrais d’ennui. Si je devais un jour ne plus être un génie, je mourrais de banalité. J’ai mis des années avant de m’en rendre compte, avant d’accepter ma condition et ma race. Avant, j’étais un autre homme, un homme aimant et aimé, un jeune homme d’une vingtaine d’années, un humain qui dévorait la vie et le monde qui était encore à découvrir. Aujourd’hui, après quelques siècles et des poussières, pour moi tout et tous se ressemblent. Et si je ne peux vous souhaiter qu’une chose, c’est de ne jamais connaitre ça, Lison. Car si pour beaucoup, l’éternité est une bénédiction, pour moi c’est tout l’inverse, c’est un monde à porter sur ses épaules chaque jour jusqu’à sa toute fin. J’ai vu tous ceux que j’ai aimé s’en aller et j’ai enterré des générations que je n’aurais jamais dû voir naitre. Vous-même vous partirez avant moi. Alors imaginez un seul instant ma vie. Pourquoi vivre ainsi et peut-encore considérer que je possède une vie ? Ce monde est en cendre et je ne suis qu’un phœnix maudit. Je préfère mille fois m’enfermer dans l'un de mes mondes imaginaires. »

    Evidemment, revenu sur le rocher, ils étaient exactement dans la même position qu’avant le départ, c’est-à-dire assis au bord de la falaise et s’il avait semblé que leur escapade avait été longue, en réalité cela n’avait duré que le temps d’un clignement d’œil de l’Orishala.

    « Toutefois, si vous semblez tant croire que vous pourriez faire une bonne génie et moi un bon Orisha. Que pensez-vous que j’aimerais souhaiter ? De l’or ? Du pouvoir ? De la luxure ? Peut-être juste l’amour ? Ou tout autre… Car qui pourrait affirmer haut et fort qu’il devine mes envies ? Vous ? En seriez-vous convaincue ? »
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Sam 24 Déc 2011, 13:15

Lison retint un soupire de soulagement lorsqu'elle revint dans le monde réel. Bien qu'elle s'était habituée à ce monde étrange, qu'elle avait presque oublié, l'oppression qu'elle avait ressentit dès son arrivé ne l'avait pas quitté pour autant. De nouveau assis sur ce morceau de cailloux, son fils encore paisiblement endormi sur ses genoux la rassurait bien plus qu'elle ne l'avouerait. Maintenant elle se contentait juste de respirer doucement l'air frais de la nuit en fermant les yeux.

Le génie semblait bien partit pour accepter son jeu en revenant ici, seulement elle comprit bien vite que ce n'était pas la cas quand il commença son long monologue. D'abord, elle le fixa, les sourcils froncés, un peu agacé qu'il soit si catégorique, résigné. Elle ne comprenait pas pourquoi il refusait. C'était seulement un jeu. Elle aurait du se douter, dans un monde si froid qu'était le sien, que ce n'était pas quelqu'un qui aimait jouer... Peut être avait-il passé l'âge... Pourtant elle avait cru déceler une pointe de curiosité, de provocation et d'amusement dans son regard, dans son cœur. Avait-il prit peur? Peur en dévoilant ses souhaits, qu'elle en devine trop sur lui? C'était triste, un peu absurde, mais probable. Maintenant elle ne voyait plus que de la résignation dans son regard. Un regard triste, têtu, fatigué de la vie. Bien vite, elle en eut assez de voir toutes ses choses négatives dans ses yeux pourtant si magnifique, et elle détourna brusquement la tête, énervé. D'autant plus que ce qu'il disait était encore plus énervant. Il se permettait de la juger, de dire ce qu'un orisha pourrait ressentir dans tel situation. Comment pouvait-il être aussi certain qu'elle ne pouvait pas apprécier la liberté à sa juste valeur? Que croyait-il? Qu'elle ne savait pas ce que c'était que de vivre sous les ordres de quelqu'un? Il ne connaissait pas son passé et il se permettait de dire ça... Il comparait les deux races, mais il était bien plus juste de comparer chaque individu les uns des autres. Chacun à son propre vécu. Pourquoi un Orisha ne pourrait-il pas avoir la même mentalité qu'un génie s'il avait exactement le même passé?

Ce n'était peut être pas dans le but de cet homme de la juger, mais Lison le prenait ainsi. Elle avait lu assez de livre pour savoir que la plupart des génies oubliaient leur passé, et elle était sûrement bien placé pour savoir ce que ça faisait, elle qui cherchait depuis des années l'histoire de ses premières années de vie. Les génies vivaient sous les ordres d'un maître, et elle aussi avait été esclave pendant quelques années. Et Lui, il lui disait ça à elle!

Elle avait les yeux qui se remplissaient de haine, rivés sur le ciel noir, et elle se mordait la langue pour ne pas l'interrompre maintenant. Ses mains se crispaient, mais étrangement, elle restait patiente. Peut être que la suite de ses dires seraient plus... réfléchis. Et puis, elle n'avait pas vraiment envie de s'énerver maintenant, quoi que cela lui aurait fait un bien fou. Il parla ensuite des rêves à réalisé. La jeune femme estimait avoir réalisé tout ses souhaits quant à l'avenir. Elle ne voulait pas plus, elle était heureuse, et chaque jour était différent du précédent et rien ne pouvait la rendre plus contente et épanouie. Il avait raison, le malheur permet le bonheur, c'est pourquoi elle ne se plaignait jamais, et acceptait la défaite, la tristesse et la fatalité avec philosophie, se disant que l'avenir, son destin lui redonnerait le sourire.

Elle finit par se calmer légèrement quand il vint à lui parler de son âge. Ça par contre, elle devait bien l'avouer, elle ne pouvait pas comprendre, car elle était encore bien jeune, et elle venait tout juste de réaliser ses rêves. D'ailleurs, elle se dit qu'à sa place, cela aurait fait bien longtemps qu'elle aurait trouvé un moyen de mourir pour se reposer à tout jamais. Elle avait bien compris que vivre trop longtemps rendait les gens complètement fou et dépressif. Ses poings se décrispèrent alors, essayant de reprendre son calme, voulant apprécier le calme de la nuit, le moment présent. Mais c'était sans compter sur le génie qui en rajouta une couche en lui demandant ce qu'il aurait bien pu vouloir souhaiter. Cette fois-ci, elle soupira, bruyamment, pour bien lui faire comprendre combien il l'ennuyait avec toutes ses pensées négatives. Elle garda les yeux planter dans le ciel noir d'encre, ne voulant toujours pas regarder ses yeux trop vieux, dégoulinant de dépression.


« Je ne jamais eu la prétention de connaître tes envies, tes souhaits, tes espérances... » dit-elle le plus posément du monde. Lison, à ce moment précis, ne semblait plus être une personne espiègles, mais une femme ayant totalement conscience de ce qu'elle disait. Une femme réfléchit et sûr d'elle... inébranlable. « ...Contrairement à toi... qui semble savoir parfaitement ce que ressent un Orisha au fond de lui. Tu parles de la liberté comme si tu savais ce que c'était, mais tu ne connais rien d'elle... alors tais-toi! » Cette fois, elle avait tourné de nouveau brusquement la tête vers lui pour appuyer son ordre, le foudroyant du regard. Et elle revint vers le ciel, comme s'il lui dictait ce qu'elle devait dire. Elle réfléchit pendant quelques petites secondes et elle se mit à rire furtivement, un rire moqueur, presque méprisant. « Tu sais pourquoi, tu ne sais pas ce qu'est la liberté? Parce que tu en as peur! Pas parce que tu es un génie...le fait d'apprécier plus ou moins la liberté n'as strictement rien avoir avec la race... Les Orishas ont juste plus de facilité à comprendre le concept... c'est tout. Tu as peur de la liberté parce qu'elle implique de grosses responsabilités! Il faut en être digne, il ne faut pas avoir peur de voir le monde tel qu'il ait et non comment tu as l'impression qu'il soit. Il ne faut pas avoir peur que ta vie change subitement parce que la liberté t'aura mener sur un chemin parallèle. Quelque part, tu dois sûrement aimer avoir des maîtres, parce qu'ils te disent comment te comporter, c'est rassurant, tu n'as aucune responsabilité envers toi... » Elle fit une nouvelle pause pour rire de nouveau. « Tu es un génie, tu te crois prisonnier et pourtant, regarde, tu es libre là... Seul... dans la nuit, personne ne te dis ce que tu dois faire... tu regarde le monde tel qu'il ait. Tu peux faire le choix de bouger un pouce ou non. Tu as même fais le choix de t'enfermer dans ton monde imaginaire. On ne peut pas être plus libre que ça...je suis désolé... On as tous une part de liberté en nous. Alors oui, tu ferais un parfait Orisha, crois moi! Je n'ai jamais eus la prétention de connaître tes envies... Je n'ai jamais eu envie que tu souhaites du pouvoir comme la plupart l'aurait souhaité, j'ai juste eu envie que tu comprennes ce que c'est que de se sentir libre. Parce que ce qui est bien avec la liberté de faire ses propres souhaits, c'est qu'on peut très bien choisir de ne pas faire de souhait justement... Tu n'attends plus rien de la vie, parce que tu as tout vécu? Et bien très bien, ne souhaite rien... Mais par ce choix tu aurais goûté quelques instants à la liberté d'être à la place de l'un de tes maîtres... »

Cette fois, elle ne ria plus, et soupira d'exaspération. Cet homme était borné et d'un côté c'était compréhensible après toutes ses années. Elle n'avait même plus l'espoir de le faire changer d'avis. Et une seule pensée lui vint à l'esprit.

« Je crois bien que tu es le premier homme que j'ai envie tuer malgré toutes les richesses que tu pourrais encore apporter... Je me ferais un plaisir d'abréger tes souffrances... La mort, la liberté ultime...»

Ses derniers mots étaient dur d'un certain point de vue, mais lui aussi avait été dur...
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Dim 15 Avr 2012, 17:07

    Spoiler:

    " Si tu as envie de me tuer c'est au moins que je ne te laisse pas indifférent, et en ça, je suis.. satisfait ? Hum... Oui. " soupira-t-il, non pas par exaspération mais plutôt par provocation.

    " Il n'y a qu'une Orisha pour croire que l'ennui est un signe de suicide. Moi je vois plutôt ça comme une alerte de mon cerveau, il me signifie que je dois changer de cap, revoir mes plans, m'amuser d'une tout autre façon ou passer à une difficulté supérieure. "

    Alors qu'il ouvrit la main, une flamme minuscule naquit, au fur et à mesure des secondes, elle grandissait, pris de l'ampleur et peu importe les bourrasques qui s'acharnaient sur nos corps, elle demeurait stable comme s'il ne s'agissait que d'un trop léger courant d'air pour la faire trépasser.

    " Seulement cette flamme n'est qu'une illusion, comme beaucoup de choses dans notre vie. L'on croit sa vie si imperturbable alors que tout ne repose que sur des mensonges et une hypocrisie plus ou moins élaborée, installée, elle niche et régie nos comportements. Car dès le premier mensonge, on ne fonctionne plus que sur cette base, quitte à devoir mentir à nouveau pour protéger l'ancien mensonge. Tant qu'ensuite, ne nous sommes plus que ça, quitte à ce que des hernies discales de putréfaction nous poussent comme les fleurs dans un jardin. La liberté ma chère n'est pas que celle du corps, il y a celle de l'âme. " dit-il enfin avant de se mettre à rire, comme s'il pensait à autre chose soudainement.

    " Ce qu'il y a d’intéressant chez les génies, c'est leur capacité à faire croire en leur docilité auprès de maîtres qui désirent mille souhaits tous plus misérables et pitoyables les uns que les autres. Leur étonnante faculté est alors de se laisser assouvir par des personnes qui n'auront dominé de leur vie que leur étroitesse d'esprit. Oh oui, ça, ils savent le faire à la perfection. Et ensuite, lorsqu'une confiance est installée; non pas celle de l'un envers l'autre mais plutôt cette baisse de garde, ce fait de se dire que l'on domine l'autre, alors le génie se rebelle et détruit corps et âme du "maître" qui n'était en réalité qu'un nuisible rongeur, que nous regardons souffrir avec lenteur et douceur. Comprends-tu ? Les génies sont maudits par bien des maux mais sûrement pas celui de ne pas être à la place de leurs maîtres. "

    Et alors qu'il parlait de moins en moins, comme si cela le fatiguait, il voulait relancer un peu l'Orisha.

    " Dis moi l'amazone, ça ne doit pas beaucoup t'amuser de faire souffrir les autres. C'est plus mon genre de trip que le tiens j’imagine. Tu préfères à ce cercle sinueux du mal qui attire le mal pour le mal, un tout autre cercle bien plus vertueux aspirant au bien être ? C'est peut-être toi qui a raison au final. J'ai juste choisi le chemin opposé au tiens. Mais rassure-toi ma belle, je m'amuse comme un petit fou. Mes ennemis sont mes meilleurs alliés et vice-versa. C'est un jeu de tous les jours et si je faiblis, je meurs. Et au pire, j'aurais bien vécu. Je n'ai rien à perdre quand j'y repense. Je ne fais que passer, je m'amuse ! Mais tu vois, lorsque tu me dis de ne pas te juger car toi tu n'as pas ces prétentions, je t'accorde ce manque de... politesse ? Pour le peu dont je fais preuve. Mais la question réside plutôt dans la surprise ? Es-tu du genre à surprendre l'Orisha ? Moi j'aime être là où on ne m'attend pas. J'amuse des spectateurs qui me haïssent mais qui me regardent quand même !"

    Et son rire engloba tout l'atmosphère, comme s'il consumait l'air respirable de sa respiration grondante. Le tonnerre de sa voix ne faiblissait pourtant pas, il grognait autant qu'il riait au final et ce, sans jamais regarder l'Orisha. Il ne détournait jamais son regard du paysage, de l'horizon nocturne dont il se délectait sans cesse. Car dans un coin dans sa tête, bien profondément, il aimait s'imaginer ce qu'il pouvait bien s'y passer, dans ces contrées invisibles à l'oeil humain, les mille histoires et êtres qui devaient y grouiller, chacun vivant sa propre histoire.

    " Vous voulez vraiment rester là ? C'est que personnellement, je commence vraiment à cailler ! Et votre.. fils ? Fils, va attraper un rhume qui vous promet de belles nuits tranquilles et saines. "

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Jeu 17 Mai 2012, 20:20

Ça y est... le génie était repartit dans un grand discours, contredisant tout ce que l'orisha avait dit. Cette dernière soupira une nouvelle fois. Elle n'avait même plus envie de répondre. Pas parce qu'elle n'en avait pas le courage, mais parce que tout deux chercheraient sans fin à trouver le dernier mot. S'il avait raison sur une chose c'est que lui et elle était deux personnes totalement différentes et pourtant si semblable à la fois. En fait, c'était leur idéaux qui étaient opposés, et pourtant ils étaient tous les deux bornés, tout les deux se nourrissaient de la liberté comme si c'était un fluide existant et vital. Tous les deux s'imaginaient une liberté qu'il leur était propre, il se l'appropriait et si Lison répondait à tout ce qu'il venait dire, ils ne cesseraient de prouver, chacun leur tour, que la liberté est comme ils le pensent et pas autrement. Malheureusement pour eux, la liberté n'a jamais été un fluide que l'on pourrait ne serait-ce que toucher. La liberté n'est qu'une pure invention humaine pour que ce dernier ne meurt pas d'ennui justement. Alors évidemment, chacun à sa propre signification de la liberté. Discuter Liberté ce serait comme discuter politique. Chacun à son point de vue et personne ne parvient à faire entendre raison l'autre.

Au fond, Lison le savait tout cela, même si elle n'en était pas consciente. Cette homme l'agaçait avec ces idéaux qui n'était pas les siens. Elle avait envie de casser tout ce qu'il venait de dire, de lui envoyer tous les pics qu'elle pouvait. Au fond, c'était plutôt amusant de débattre ainsi, passionnant même. Mais elle avait mieux en réserve. Elle avait peut être décidé de ne pas répondre à toutes ses provocations, mais elle n'avait pas déclaré forfait pour autant. Les mots ne sont que des mots, ce n'est pas le plus important. Tout cela n'était qu'un jeu pour elle, et elle avait bien envie justement d'avoir ce dernier mot. Il voulait avoir de la surprise? Certes, c'était plutôt son domaine et pourtant, elle avait toujours cette désagréable sensation qu'il ne serait jamais surpris de rien alors elle décida que tout ce qui allait suivre elle le ferait pour s'amuser et non pour satisfaire les envies de surprises de ce personnage qui n'arrêtait pas de se contredire dans ses propos pour avoir toujours le dernier mot. Elle n'était pas mauvaise, ni même manipulatrice, mais elle devait bien avouer qu'elle avait cruellement envie de jouer avec cet homme qui incarnait le mystère et tout ce qu'il y avait avec.

Pendant tout son discours, Lison avait eut les yeux rivés sur Sunny qui n'avait cesser de dormir depuis le début. Avec tout cela, elle en avait carrément oublié ses soucis. Elle avait bien envie de remercier cet inconnu de lui avoir changé les idées mais elle était sûr qu'il lui dirait que ce n'était pas lui qui avait fait cela, mais son propre inconscient à elle... ou un truck dans le genre qui ramènerait toujours l'imaginaire sur le tapis... Et puis, il n'avait pas besoin de ce genre de compliment, il semblait déjà bien trop prétentieux.

Elle eut un sourire au coin lorsqu'il avoua qu'il avait un goût pour le mal. Il disait s'amuser... Pourquoi pas après tout. Bien qu'elle trouvait que cela était choisir la facilité, encore une preuve que leur idéaux étaient différent, elle ne voyait aucune raison de le blâmer pour ça. Seulement, elle doutait que ce type soit réellement méchant. Manipulateur, certainement. Mais il n'était pas l'un de ses types qui s'amusait à faire le mal partout, sinon, pourquoi se serait-il tatoué le nom de ses maîtres sur le corps? Il était en train de les critiquer, voire les mépriser, et pourtant il semblait vouloir les garder à tout jamais sur lui. Étrange ce type. Lison en déduisait que finalement, ce n'était pas la voie du mal qu'il avait choisit, mais bien celle du mystère car généralement, le mystère se cache dans le mal... mais pas toujours. Pour Lison, cet homme était bel et bien l'incarnation du mystère qui se cachait sous de belles paroles. Le mystère ne savait donc que parler? Elle en doutait. Elle espérait du moins qu'il sache prouver ses dires. Parler c'est bien beau... ça ne prouve rien!


« Ne fais pas semblant de t'intéresser à la santé de mon fils... s'il te plait... » dit elle sur un ton légèrement méprisant et amusé.

Comme promis, elle n'avait pas envie de répondre à toutes ses provocations et donc elle choisit plutôt l'action. Ainsi, sans même le prévenir, elle disparut pendant de longues secondes avec son fils. C'était le temps pour elle de déposer Sunny dans son lit, quelques part dans la forêt aux milles clochettes et de réapparaître de nouveau à côté du mystère. Une fois de plus, elle ne le prévint pas, posa une main délicate sur l'épaule de l'homme et elle disparu cette fois ci avec lui.

Sans surprise, le décor changea du tout au tout si ce n'est qu'il faisait toujours nuit. Rien n'était plus aussi calme et naturel. De nombreux bâtiments, tous de formes et de tailles différentes enfermaient les deux personnages nouvellement arrivés. L'animation était au rendez vous. Pas qu'il y ait beaucoup de personnes à cette heure tardive, mais les lumières de toutes les couleurs de la villes de Megido donnaient une certaines animation et gaîté que Lison appréciait particulièrement. C'était sûrement l'une des rares villes où l'on avait l'impression d'être plus en sécurité la nuit que le jour. Or, c'était tout le contraire.

Maintenant, le génie était tout simplement assis sur un banc au lieu d'être sur un rocher et Lison était juste à côté de lui. Cependant, cette dernière ne comptait pas rester assise ici et se leva plutôt précipitamment, mais toujours d'une attitude féline, car elle semblait être atteint de bougeotte aigu. Elle se plaça bien en face de son camarade et fit un geste de la main pour lui présenter les lieux avec un grand sourire.


« Je te présente mon univers. Vu qu'on viens de visiter le tiens, pourquoi ne pas visiter le miens? » Son sourire se fit plus prononcé encore, elle était satisfaite. « Et viens pas me dire que tu es déjà venu, c'est pas possible. Pas en ma présence en tout cas. Et je peux t'assurer que Megido avec moi, est comment dire... beaucoup plus... surprenant? C'est bien ce que tu cherchais, de la surprise n'est-ce pas? » D'un geste vif et calculé, elle lui attrapa la main, puis, elle fixa son regard d'un oeil des plus malicieux. « Me feriez vous l'honneur, monsieur l'illusionniste maléfique, de m'accompagner pour cette visite surprenante dans mon univers surprenant avec la reine surprenante de ses lieux, que je suis. » Oui, elle était en train de se jeter des fleurs... et alors? Elle disait simplement cela pour s'amuser, surtout que ce n'était pas son genre d'avouer au premier inconnu, son statut social. Mais elle savait que lui au moins, ne la jugerais pas là dessus. « A moins, que comme moi dans votre univers, vous ne vous sentez pas à votre aise en ville... » Ajouta-t-elle en reculant légèrement. Peut être bien que c'était un défi qu'elle lui lançait. Allait-il encore lui avancer des arguments étranges, faire sa tête de mule? Ou simplement allait-il être curieux et accepter?

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