Je me promenais tranquillement dans les rues marchandes comme d’habitude en pleine nuit. Depuis quand n’avais-je pas apprécié les rayons du soleils toucher ma peau ? Deux ans et demi. Depuis deux ans et demi j’errais dans les rues la nuit. Obligé de me tenir éloigné des autres sous peines de leurs infligés des souffrances ou même de leurs donner la mort. La solitude devenait une habitude. Ma seule compagnie était ma petite Messie qui était le seul être vivant auquel mon instinct ne voulait pas boire le sang. Peut-être parce que elle-même se nourrissait de sang. Je l’ignore, je ne me suis jamais intéressé à ceux de mon espèce. Et puis mis à part mon père adoptif qui est mort. Je n’avais encore jamais rencontré de vampire au paravent. La nuit était fraîche, une légère brise était présente.

Sinon c’était calme, le calme plat, trop calme à mon goût. D’ailleurs c’est toujours calme autour de moi. Je ne supportais plus le calme autour de moi. Toujours être obligé de s’éloigner des autres sous peines de littéralement leurs sauter à la gorge et de les vider de leurs sang pour caler mon estomac. D’ailleurs celui-ci venait de crier famine. Missie me fit des yeux suppliant pour qu’on nous allions trouver notre repas. Pour elle sûrement serait-ce un bon gros lapin, un renard ou encore même un loup. Cela n’avait aucune importance pour elle, malgré son apparence de chatte, elle n’en restait pas moins une démone. Sa force est sur proportionnée par rapport à sa taille et ce qu’elle devrait être. Pour moi, même si je mourrais de faim, je me refusais toujours de tuer ou de blesser un animal ou une personne qui n’avait rien demandé. Il m’est arrivé de m’évanouir de faiblesse quand je ne mangeais pas. C’est alors que mon instinct reprenait le dessus. Si une personne avait le malheur de croiser mon chemin je lui sautais à la gorge. Bien heureusement j’avais toujours repris mes esprit avant que la personne ne meurt et donc il n’y a jamais eu aucune victime. En revanche il m’est arriver une fois de saigner un cerf sans pouvoir m’arrêter. La pauvre bête était déjà morte quand je suis redevenue moi-même. Ce soir là j’étais seul avec Missie qui me faisait les yeux doux et venait se frotter à mes jambes.

Je lui caressais derrière les oreilles quand je sentis une odeur de sang se rapprocher. Mon cœur s’accéléra d’un coup, même si j’aurais supposé que lui aussi était mort. Je sentis mes deux canines m’entailler la peau alors que je me concentrais pour ne pas perdre le contrôle de moi-même. Mes yeux devaient avoir gagné leur couleur rouge sang. Je fermais les yeux pour raffermir ma concentration mais l’odeur était de plus en plus forte. J’ignorait si c’était un animal ou un être humain ou autre chose encore. Ma tête était sur le point d’exploser. Pour une nuit calme et éloigné de tout que je devais passer, ça débutait mal.

On dit parfois que les âmes perdues airent la nuit à la recherche de réponses à leur existence. On dit également que la nuit, les délinquants de tous les milieux, les criminels et autres pirates sanguinaires, commettent leurs méfaits, se cachant à l'abri de l'ombre régnante entre les maisons et se nourrissant de la peur des mères de famille et des enfants qui ne peuvent s'endormir sans une boule de magie lumineuse éclairant leurs petites joues. Pourtant, quoi qu'on en dise, pour Mitsuko, la nuit restait mélancolique et la noirceur du monde qui l'entourait emmenait son esprit à penser à lui : Vlad.

Depuis qu'elle était devenue Ombre, passant du statut de reine des vampires à celui d'esprit de la mort, elle ne cessait de se demander comment elle pourrait tenir plus longtemps sans tout lui avouer. Cela dit, elle ne pouvait pas car l'identité du souverain des Ombres devait rester secrète en tout point, vraiment en tout point. Cela était dû à la neutralité que devait représenter la mort...aucune alliance n'était permise avec d'autres races car la mort ne faisait pas d'exception dans ses choix...elle prenait quiconque voyait son heure arriver. Et c'était pour cette raison que la jeune femme avait pris une décision capitale qui peinerait sans doute beaucoup de ses connaissances mais qui était nécessaire afin que nul être en ce monde ne se doute de la vérité : elle allait disparaître, se faire passer pour morte...mieux encore, orchestrer une mort.

Elle avait appris l'existence d'un Drow qui pourrait l'aider, un certain Enarion et, d'ici peu, elle le contacterait pour établir les bases d'un contrat avec ce dernier. Bien entendu, elle se doutait que ça n'allait pas être gratuit, mais elle avait presque tout ce qu'une personne normale pouvait vouloir : la puissance, l'intelligence, la beauté et la richesse. Ce n'était pas un manque total de modestie mais la réalité. Cependant, ce que Mitsuko voulait par dessus tout était une chose bien plus simple qu'elle n'avouerait jamais.

Ainsi, pensive, elle marchait dans la rue commerçante sans se soucier de ce qui l'entourait. Malfrats ou monstres ne lui faisaient plus peur, elle n'avait plus cet âge où elle était encore vulnérable. De plus, ayant personne à protéger, elle ne pouvait pas non plus avoir peur pour autrui. Non, elle était seule et elle savait se défendre. C'est intéressant comme les personnes qui en aiment d'autres s'inquiètent plus pour elles que pour leur propre être, quitte à préférer mourir ou souffrir à leur place parfois. Mais encore une fois, la jeune femme n'était pas de ceux là.

A l'un des croisements, l'Ombre sentit une présence et s'arrêta, cachée son une cape à capuche d'un noir de jais dont seuls ses cheveux blonds ressortaient. Hé bien, puisque quelqu'un se dirigeait vers elle, elle le laisserait venir. Peut-être allait-elle faire une rencontre intéressante après tout...

Vampire. C'était une race que Mitsuko connaissait parfaitement puisqu'elle s'était faite séduire par l'un des leurs, avait passé un pacte avec ce dernier pour qu'il la transforme et, finalement, à l'apogée de sa vie parmi ces créatures de la nuit, en était devenue souveraine. Enfin, ce n'était qu'officieux car après avoir battu Azriel un soir où l'ex seigneur vampirique avait trouvé la mort, elle s'était fait passée pour lui sans éveiller le moindre soupçon concernant un quelconque changement de royauté. De ce fait, qu'une poignée de personnes puissantes des terres du Yin et du Yang, était au courant de ce qui était en réalité la vérité.

En tout cas, de ce fait, elle savait parfaitement reconnaître un vampire lorsqu'elle en voyait un. Après tout, la couleur d'un rouge sang que prenait les yeux d'un être en manque de sang ne trompait pas. Elle aussi avait connu ces occasions où elle manquait cruellement de force vive, de nectar de vie, de sang et elle avait connu des moments où son état était approximativement le même que le jeune homme qui avançait vers elle étrangement, comme s'il voulait l'éviter en quelque sorte. L'Ombre avait toujours eu du mal à comprendre pourquoi certains vampires refusaient de boire le sang des autres personnes et préféraient le sang des bêtes. Elle avait toujours préféré l'inverse, refusant de faire du mal aux animaux de quelque manière que ce soit.

Et en parlant d'animal, il semblait bien qu'un chat était justement en train d'essayer de l'effrayer. Un fin sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme. Elle ne se moquait pas de l'animal car sa tentative était louable et les sentiments qu'il éprouvait pour son maître touchants, mais elle souriait simplement parce que ce chat lui rappelait son propre chat : Pat, un animal ailé. D'ailleurs, elle n'eut qu'à penser à lui pour que ce dernier apparaisse comme par enchantement, faisant maintenant face à la chatte du vampire. Si la chatte paraissait plutôt agressive, Pat lui, semblait plutôt intrigué de voir un de ses semblables.

Quand à Mitsuko, disons qu'elle enleva simplement la capuche qui cachait son visage et observa le garçon un instant. Il avait vraiment mauvaise mine et le contraste entre ses cheveux et la couleur de sa peau n'aidait pas à le rendre plus « vivant ». Et puis, on voyait bien qu'il n'en pouvait plus. C'est alors que la jeune femme décida de commencer la conversation :

« Que diriez vous de goûter un peu de mon sang? Il paraît qu'il est excellent et très revigorant. Enfin...c'est ce qu'on m'a déjà dit, peut-être a-t-il légèrement changé depuis la dernière fois qu'on l'a goûté... »

Et, sans ajouter un mot de plus, elle lui tendit son poignet, une expression neutre sur le visage.

La voix me parvenait de loin. Elle était trouble dans ma tête. Je rêvait ou elle me proposait de boire son sang ? Non j'avais bien entendue, a parement elle s'était déja fait mordre autrefois car si on lui avait dit une telle chose c'est que la personne concernée l'avait goutée. Je ne m'étais même pas apperçus qu'il y avait une créature semblable à Missie sauf qu'il semblait que l'autre possédait des ailes. Elle n'avait aps l'air agressive en comparaison à Missie. Mais ne vendons pas la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Je me concentrais pour parler. Ma voix pris un ton sinique et moqueur.

" Et ça vous arrive souvent de demander aux monstres comme moi de sucer votre sang. Parce que à moins que vous ne soyez suicidaire je n'ais pas d'autre expliquations. "



Je détournait la tête de vers son poignet, l'odeur du sang me parvenait comme si je 'avais déja en bouche. Je savais que son sang serait meilleur que celui d'un animal. Mais je ne pouvais pas me résoudre à mordre de mon plein gré une personne. Même si cette dernière était consentente. Je lui lançais un regard irrité et une voix plus froide que jamais :

" A moins que vous n'ayer d'autre tendance suicidaire veuillez me laisser passer je vous prie."

Je sentis comme une lame se planter dans mon ventre. Je mourrais de faim, la situatuions devenait incontrôlable, il fallait absolument que je m'en aille. Je regarda pour la dernière fois, je croyais, de cet échange avec la jeune femme.

" Si vous voulez vous suicider, sauter d'une falaise ou d'un pont. Vous gagnerer du temps."

Je parlais habituellement avec une voix froide mais cette fois-ci elle laissait clairement entendre que je souffrais. Je me détesta pour cette trace de faiblesse. Je regarda Missie qui se détourna de la créature pour venir à mes cotés. Elle aussi avait faim.