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 Prologue : Le Sommet des Chefs

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Mar 30 Aoû 2011, 23:14

Ambiance
    *Clap clap clap*

    Ce son se mit soudainement à raisonner dans la grande pièce où nous étions tous conviés en ce jour. Ce bruit qui venait de mettre un terme au silence que Dante avait instauré semblait sortir de nul part. Pourtant... les plus attentifs, et encore, avaient peut être pu noter une présence étrange qui sévissait discrètement dans un recoin de cette salle. Une présence que personne d’autre ne semblait encore avoir remarqué. Encapuchonné, vêtu de vêtements bien plus délabrés qu’à l’accoutumé, grand, une carrure imposante ; sans compter cette présence pesante qui émanait de l’ensemble de son corps… le seigneur de la nuit fit enfin signe de vie.

    Ainsi, j’applaudissais le monologue de mon cher ami tout en sortant de l’ombre dans laquelle je m’étais tapis durant toute la réunion. Mon style délabré allait probablement mettre le doute quant à mon identité et honnêtement, c’était bel et bien le but recherché. Je n’étais pas encore tout à fait prêt à reprendre les rennes de ma civilisation, il me fallait encore quelques petites préparation. Mais je n’étais pas idiot. Il y avait là quelques personnes susceptibles de me reconnaître par le son de ma voix. Pourtant, je restais persuadé que ma présence n’était pas le cadet de leurs soucis.

    Alors que mon acclamation se faisait de plus en plus légère, je m’avançais dans la direction de l’ange déchu. Mon rire s’était arrêté en même temps que mes applaudissements. Ma capuche réajustée sur la moitié de mon visage, je tendis la main en direction de son épaule afin de l’apposer délicatement. J’espérais que ce dernier me reconnaisse encore, mais j’étais confiant. Après tout, lui et moi, c’était une histoire assez compliquée. Il me comprenait et savait comment je pouvait réagir. Aussi, tandis que ma main se resserrait sur l’épaule carrée du roi des déchu, je m’approchais de son oreille pour lui chuchoter quelques mots, sachant pertinemment que l’assemblée allait trouver cette intervention surprenante.

    « Mon cher ami, comme je vous l’avais dit lors de notre précédente rencontre, les choses allaient grandement changer. Ainsi, vous pourrez remarquer que bien des choses ont évoluées de mon côté. Pour le moment, je resterai sur la touche. Par contre, si vous tentez de me menacer moi, ou une quelconque partie de ma famille, je n’hésiterai pas une seule seconde à vous montrer l’étendue des pouvoirs d’un seigneur des temps anciens. »

    Sur cette mise en garde, je tapotais amicalement son épaule sur laquelle je m’étais appuyé et m’éloignais de lui en souriant. Un sourire qui s’effaça pourtant très rapidement de mon visage. Je ne l’avais pas remarqué auparavant, mais c’est en me déplaçant parmi les invités que mon attention fût tout particulièrement tournée sur un parfum. Une odeur délicatement fruitée qui me rappelait celle de Mitsuko. Cette dernière avait le chic pour changer d’apparence, mais si elle était vraiment là, elle devait probablement être en train de m’observer attentivement. J’aurai décidément toujours du mal à cerner cette femme.

    « Quoi qu’il en soit… »

    Interrompais-je mes propres pensées afin de m’adresser une fois encore au messie des ténèbres.

    « Et cela vaut pour chacun d’entre vous. Vous imaginez sans doute que la lumière est ce qui voyage le plus vite dans notre monde. Détrompez-vous, peu importe la vitesse à laquelle voyage la lumière, l’obscurité et les ténèbres seront toujours là en premier, à l’attendre. Alors pensez-y. Cela ne sert à rien de trancher une simple tête lorsque deux autres repoussent. Quelque soit votre combat, il sera toujours vain. Apprenez à vivre dans ce monde plutôt qu’à sans cesse vouloir le changer. Sinon… un jour ou l’autre, votre lumière faiblira. Et ce jour là… »

    Aussitôt, la moindre petite source de lumière disparut laissant la salle dans un noir de jais durant trois courtes secondes. Au retour de ces dernières, j’avais disparut de cette réunion. Après tout, Dante allait entamer ce qu’il pensait être bon pour le monde tandis que les autres se ligueront contre lui. Je n’avais guère besoin de connaître tous les détails.
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Lun 12 Sep 2011, 22:15

Débuta un échange de paroles qui perdura, entrecoupé de salutations envers la nouvelle arrivante, et ce jusqu'à ce que leur hôte les invite à s'asseoir. Iro s'excusa alors auprès de Lynn et, suivi d'Ishtéria, se dirigea vers l'une des chaises avant de s'y asseoir dans une posture formelle sans pour autant être trop raide.

Arriva ensuite la reine des orishas et sa phrase de mise en garde. Là, bien qu'extérieurement il n'en montra rien, les pensées d'Iro se mirent à tourner sous son crâne. Qu'est ce que ces paroles pouvaient bien vouloir dire? Il n'en savait strictement rien mais tout cela ne lui disait rien de bon...


~Prends garde, il m'a l'ai de se tramer quelque chose de louche...~ indiqua donc Iro à Ishtéria sans avoir besoin, ni de bouger les lèvres, ni de se pencher à son oreille et ce, grâce à sa maitrise du vent.

Sa mise en garde lui donna raison lorsqu'il intercepta, de par ce même pouvoir sur le vent, l’aparté de Dante à l'attention de Lison. Son mauvais pressentiment se renforça alors, ainsi qu'une certaine crainte. Crainte, non pas de subir quoi que ce soit, mais crainte que ce qui se tramait n'en vienne à porter préjudice à son peuple.

Arriva ensuite Lily-lune, personne que l'élémental connaissait pour avoir accomplit une quête en sa compagnie, bientôt suivie du Seigneur des deux rives qui se révéla être, de par une phrase sibylline, Keron, un vampire bien connu du jeune élémental. Néanmoins, Iro ne lui fit pas le plaisir de répondre à sa question, se contentant de le regarder sans manifester aucune émotion.

Après un court moment et une nouvelle arrivée, Dante se leva pour prendre la parole. Le début de son discours fut plutôt banal, fait de remerciements fumeux et de pseudo mises en garde pour ce qui allait suivre. C'est à ce moment que le Seigneur du Tout remonta sa capuche sur sa tête afin de plonger son visage dans l'ombre pour ne point se trahir de par ses expressions. Et il eut bien raison...

A peine le Messie des Ténèbres eut-il entamé la seconde partie de son discours qu'un léger sourire ironique étira les lèvres d'Iro. En gros, il comptait les sauver... En les tuant... Du moins était-ce cela qui se dégageait de ses paroles. Enfin ce dont Iro avait l'impression qu'il se dé&gageait car, il fallait bien l'avouer, ses propos étaient plutôt fumeux, d'où la décision du jeune homme de patienter avant toute réaction.

Réactions qui ne tardèrent pas à se manifester de la part d'autres personnes. La première d'entre elles fut l'oeuvre de l'Archimage Nylmord qui insulta Dante de façon directe avant d'être giflé par son Ultimage. Là, l'élémental eut un regard appréciateur. D'une part parce qu'il s'agissait là d'une magnifique et monumentale baffe qui appelait à rester dans les annales, et d'autre part car il comprit instantanément que Lynn venait de lui sauver la mise. La jeune femme pleine de sagesse conseilla ensuite d'ajourner la réunion, arguant que Dante devait être fort fatigué pour tenir de tels propos.

Puis ce fut au tour de Kerin d'intervenir et là ce fut une grimace qui prit place sur le visage d'Iro. Le Seigneur des deux rives venait de mettre les pieds dans le plat, ce que Dante s'empressa de souligner , bien entendu.
Vint ensuite la réaction de l'orishala... qui quitta la salle en trombe. Là, Iro ne sut comment réagir. Fuyait-elle? Mais l'avenir lui montra qu'il avait tort quand elle revint accompagnée de son fils qui avait l'air un peu perdu au milieu de tout ce beau monde. Sans réfléchir, Iro lui adressa un petit coucou rassurant de la main avant de se concentrer sur les paroles de la mère.
Finalement, ce fut le roi des vampires qui prit la parole, les mettant en garde contre l'ombre et l'obscurité, indiquant qu'elle était toujours là avant la lumière et mettant donc en avant le fait qu'il ne servait à rien de tenter de la combattre.

Tout ce beau monde ayant prit la parole, Iro se dit qu'il était temps que lui aussi se mette en mouvement. Retirant sa capuche afin que tous puissent voir son visage, il resta assis et s'exprima.


Sieur de Mallet. Dois-je vous rappeler les règles de base de la bienséance? Menacer ses invités ne se fait pas voyons... Enfin bon, passons... Plus sérieusement mon petit Dante. Je peux t'appeler mon petit Dante? commença-t-il sur un ton badin avant de se durcir: Tout d'abord, tu oses dire que tu craches sur ta position de Messie des Ténèbres? Je t'arrêtes tout de suite! Ta position est importante, non pas pour une certaine avarice ou cupidité, mais bien parce qu'elle représente l'espoir et les attentes de tout un peuple. C'est d'ailleurs ces espoirs et ces attentes placées en son chef de race qui devraient pousser ce dernier à protéger ceux qu'il dirige... et non pas le pousser à vouloir tous les tuer jusqu'au dernier dans la volonté d'un autre monde plus en accord avec sa propre vision des choses, donc dans ce cas précis, avec ta propre vision des choses, Dante. Oui, dans notre monde existe la corruption, la mort, la tristesse et bon nombres d'autres fléaux. Mais c'est pour cela que les moments de bonheur deviennent si importants. De plus, ainsi que le disait le Seigneur de la Nuit, l'ombre coexiste toujours avec la lumière. Mais peut-être ais-je mal compris vos propos. Peut-être que je m'enflamme trop vite. Dans ce cas, je vous demande d'éclairer nos lanternes, Messie des Ténèbres.

Spoiler:
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Mer 14 Sep 2011, 01:16

Alors que j’étais là, assis sur ma chaise, passablement distrait, un rien agacé par la perspective d’une de ces réunions prometteuses d’un ennui mortel, j’eus le loisir d’observer cette prestigieuse assemblée qui m’entourait et que mon conseiller semblait à tout pris désireux de saluer en bonne et due forme, écrasant sa face décharnée plus bas que terre devant chacun des dirigeants.
Mes yeux, dont la couleur était dissimulée aux yeux de tous par cet étrange sortilège de magie noir que j’avais pris soin d’élaborer avant de venir, se baladèrent sur chacun d’entre eux avant de rencontrer le regard amusé de notre hôte, le souverain des anges déchus, à la chevelure aussi argentée que l’éclat de la lune. Visiblement, il semblait bien être l’un des seuls à ne pas être froissé par mon manquement aux civilités de rigueur dans pareilles circonstances. Je restais quant à moi absolument impassible aussi engageante soit l’expression ornant le visage du messie des ténèbres.
En ce qui concernait les autres souverains, mon impasse sur les usages et politesses semblait ne pas avoir laissé indifférent quelques uns d’entre eux. En effet, la jeune demoiselle aux iris de nacre et à l’aura écœurante de bienveillance, cette magicienne dénommée Lynn dont l’exorcisme qu’elle avait tenté de me prodiguer avait lamentablement échoué, paraissait peut-être un tantinet chagrinée par le manque de respect que leur infligeait mon comportement. Le dirigeant des réprouvés, cet homme étrange au masque plutôt comique fut un brin plus démonstratif. En effet, lui semblait véritablement exaspéré ce qui m’arracha un rictus pouvant se rapprocher d’un fin sourire étirant mes lèvres surtout lorsque je vis mon conseiller grimacer lorsque le chef vint lui serrer vigoureusement la main et s’adresser à lui pour clamer des reproches qui m’était clairement destinés. Une tirade aussi futile et vaine que teintée d’une suffisance méprisante caractéristique de ceux qui croient leur pouvoir inébranlable et absolu.
Mes yeux s’égarèrent un instant sur ce souverain amusant au masque digne d’une comédie de mauvais goût jouée par les troubadours et autres artistes douteux trainant dans des cabarets malfamés. Le pouvoir que possédait cet homme me laissait de marbre et il me paraissait aussi insignifiant que ses paroles pompeuses et ridicules qu’il ressassait à qui voulait bien les entendre sur un ton cérémonieux, comme si il voulait se donner plus d’importance qu’il n’en avait véritablement.

A peine mon attention se détourna-t-elle de se singulier et drôle de personnage qu’elle fut à nouveau captée par notre hôte qui se lança dans un discours enflammé et passionné parlant de fin du monde, d’apocalypse et de chaos. Une fois de plus, un sourire imperceptible se dessina sur mes lèvres et ce dernier devait plus ressembler à un étrange et effrayant rictus trouble pour quiconque regardait mon image floue. Tel était donc la raison de cette réunion extraordinaire entre les hauts dirigeants des terres du Yin et du Yang, la promesse de l’un d’entre nous d’anéantir tous les autres. Il s’agissait d’un sujet autrement plus intéressant que tous ce que j’aurais pu imaginer, surtout en considérant que rare seraient ceux qui se laisseraient ainsi menacer sans réagir. Aussi décidai-je, plus attentif que jamais, d’attendre les réactions de l’assemblée avant de daigner considérer sérieusement le discours flamboyant de l’impétueux Messie des ténèbres.

Les réactions ne se firent pas attendre et ces dernières étaient à l’image du désarroi et de la surprise de l’assistance : confuse et désordonnée. En effet, le premier à ouvrir le bal fut le suivant de l’ultimage qui, sur un ton arrogant et suffisant, remis en question la crédibilité et par conséquent l’autorité même de notre hôte. Il s’agissait d’un véritable affront, une violente insulte jeté à la volée et sans ménagement à la face du Messie passionné. Cela ne me faisait aucun doute que le châtiment serait sévère, le souverain des déchus ne pouvant laisser, par orgueil et par devoir, de telles injures impunies.
Le destin fut cependant bien clément avec le magicien puisqu’il les seules représailles infligées se traduisirent par une belle et vigoureuse gifle de la part de la douce Lynn qui en fut réduite à s’excuser devant nous et auprès du Messie des ténèbres à la place de son sujet impétueux. Pourtant, et c’était ce détail le plus drôle, même si l’ultimage ne cautionnait pas la réaction de son suivant sur la forme, elle était d’accord avec lui sur le fond et de cela résulta une tirade timide dans laquelle usages et formules de politesses dissimulaient les mêmes reproches que venaient de proférer, de manière fort peu délicates il fallait bien l’avouer, l’archimage.
Voilà qui laissait présager que la réunion serait bien plus remuante et agitée que le haut-conseil des sorciers et pourtant, il ne s’agissait là que d’un timide préambule.

Ainsi, ce fut au tour du roi masqué, cet amusant personnage d’entrer dans la danse, et le désordre naissant prit alors une tournure magistrale. En effet, le souverain des réprouvés commença par faire une charmante leçon de moral à l’ultimage en lui soulignant la futilité de la politesse et des usages, lui reprochant ainsi de ne pas avoir soutenu son archimage plutôt que de le gifler. Décidément ce roi était des plus comiques. En effet, alors que mon manquement aux règles de bienséance l’avait choqué, le voilà qui prônait désormais cette même politique, n’était-ce pas un joli paradoxe que ce roi nous affichait là.
Et si seulement il s’était contenté de cela. Mais nous n’étions pas au bout de nos surprises et le spectacle qu’il semblait résolu à nous offrir ne s’arrêta pas là. Ainsi, il se lança dans un admirable discours destiné à calmer radicalement les ardeurs de notre hôte. Admirable était peut être un tantinet exagéré puisque le souverain au masque se contenta de menacer sans davantage de détours le messie après un sermon qui me conforta dans une certitude : Le réprouvé n’avait pas réellement saisi toute l’étendue des déclarations du déchus et, trop confiant et aveuglé par son prétendu pouvoir, il ne semblait même pas déceler la menace que pouvait représenter pour lui et son peuple notre hôte.

Une intervention brève et discrète de la souveraine des Orines apporta un court instant de répit durant lequel mes yeux s’égarèrent sur cette jeune reine qui semblait encore dépassée par les évènements et qui paraissait manquer d’un brin d’assurance. Je n’eus cependant davantage le loisir de l’observer plus longtemps car une tempête se déclencha, maelstrom enflammé d’émotions passionnées et incontrôlables provoqué par le Messie des ténèbres. En ce qui concernait la gardienne de Maëlith, je me consolai en me disant que bientôt j’aurais à faire à elle car elle possédait quelque chose m’appartenant, quelque chose que je comptais bien récupérer.

Quant à notre hôte, après avoir sèchement répondu aux critiques, notamment à celles du roi au masque, il se lança à nouveau dans un discours embrasé qui laissait entrevoir, pour des yeux avertis, un terrible tourment de sentiments comme si, dans son esprit, une tempête faisait rage, le plongeant ainsi dans cette folie destructrice sur laquelle il n’avait finalement pas le moindre contrôle.
L’orishala, semblant déceler cet ouragan d’émotion qui noyait le Messie des ténèbres, décida alors d’agir et de tirer parti de l’état passionné et à fleur de peau de notre hôte. Ainsi, elle nous quitta un instant pour revenir avec un enfant qui paraissait déboussolé, une naïveté et une innocence propre à son âge ancrée sur son visage juvénile. Voilà donc son plan pour tenter de calmer l’ardeur du Déchu, elle espérait attiser sa sensibilité, sa compassion. J’étais alors curieux de voir la réaction du Messie. En effet, s’il n’était pas capable de s’en prendre à cet enfant, alors il serait incapable de mener à bien une véritable apocalypse.

C’est alors qu’un nouveau souverain fit son apparition, entrant en scène sur le son d’applaudissements, comme s’il avait apprécié la tirade explosive du Messie des ténèbres. Cependant, il n’en était vraisemblablement rien et cette ovation n’était qu’une façade, une ironie soulignant la folie et la futilité de l’entreprise du Déchu. S’ensuivit alors un discours chargé d’appuyer ce point de vue, discours qui fut, selon moi, l’intervention la plus sensée jusqu’à maintenant dans ce conseil. Bien sûr, le seigneur de la nuit contribua lui aussi au spectacle en faisant lui aussi son lot de mise en scène aussi tape à l’œil que futile. Je commençais ainsi à croire que chacun des dirigeants de ce monde aimait à se donner de l’importance en se mettant en avant par une quelconque manifestation de leurs pouvoirs ou de leur autorité.
Et, alors que je méditais sur cette constatation, le roi des élémentals prit à son tour la parole. Je n’y accordai cependant pas la moindre once d’attention car son discours moralisateur à souhait, rappelant d’abord les usages de la bienséance puis les devoirs d’un souverain envers son peuple, était loin de faire avancer le débat.

C’est alors qu’une main décharnée, squelettique, à laquelle quelques lambeaux d’une peau sale et ridée semblaient désespérément s’accrocher, effleura mon épaule. Mon conseiller me crachota alors quelques mots à l’oreille en un murmure de sorte que je fusse le seul à les entendre.

« Majesté, vous devriez prendre la parole et contredire à votre tour le Messie des Ténèbres pour que les autres souverains ne pensent pas que vous êtes désintéressé. »

Un profond soupir glacé m’échappa. Le problème était là, j’étais désintéressé et je n’avais pas la moindre intention de prendre part à cette mascarade, me donnant en spectacle à mon tour. Je songeais d’ailleurs de plus en plus à me lever et partir les laissant régler leurs différents dans d’éternelles et insipides palabres.
Bien sûr, je devais tout de même reconnaître que ce sommet était loin d’être aussi ennuyeux que le conseil des sorciers et j’étais quand même un brin désireux de savoir comment tout cela allait se terminer.

Aussi je décidai de rester assis là, à les observer me prouver que leurs émotions n’étaient qu’une barrière, un obstacle quand il s’agit de passer à l’acte.
Passion, orgueil, compassion, attachement, remord, crainte, colère, tout ce flot, cette tempête de sentiment, faisait bien du bruit, bien du remue-ménage mais finalement, que se passait-il ?
J’en vins alors même à douter du pouvoir de ces dirigeants. Tous protestaient avec véhémence face au Déchu mais, une fois qu’ils devraient s’opposer à lui, seraient-ils toujours présent. Mais d’ailleurs, le Messie des ténèbres serait-il lui-même en mesure d’aller aussi loin en ne se laissant guider que par cette folie d’émotions incontrôlable ?
C’est ainsi que je décidai enfin de prendre le parole pour ne m’adresser qu’à notre hôte et lui poser directement la question et ma voix, dans laquelle ne transparaissait aucune émotion, s’éleva, glaciale et impitoyable, l’enchantement me procurant l’anonymat donnant l’impression qu’une multitude s’exprimait par ma bouche.

« L’apocalypse, la fin de tout, l’anéantissement absolu . . .
Un dessein si colossal, si titanesque . . .
Mais en êtes-vous seulement capable votre altesse. »


Je me levai alors et m’avançai vers le messie des ténèbres.

« Ne voyez pas là une remise en question de votre puissance, de votre pouvoir. Cela ne me fait aucun doute que vous êtes en mesure d’acquérir la force nécessaire pour arriver à vos fins, aussi grandiose soit-elle mais . . .
. . . aurez vous seulement les tripes de mener votre entreprise à son terme ? »


Je me plaçai alors à côté de l’enfant innocent amené ici par l’Orishala, qui venait d’ailleurs peut-être de commettre là une grave erreur mais, qui aurait pu le dire avec certitude ?

« Vous courez un grand danger votre altesse car votre discours est le reflet d’une passion enflammée, d’un torrent impétueux d’émotions cependant laissez moi vous mettre en garde . . .
Se laisser guider par ses sentiments c’est ne plus être le maître absolu du chemin emprunté et tôt ou tard ils tisseront un piège auquel vous ne pourrez échapper et, si d’aventure ils viennent à vous éloigner de vos objectifs, alors votre apocalypse ne sera plus qu’un souvenir, un rêve hors de votre portée. »


J’effleurai alors la joue de l’enfant de ma main floue et glacée si bien que je sentis un frisson parcourir le garçonnet. On aurait presque pu apparenter ce geste à une caresse cependant rien d’affectueux ne transparaissait de mon comportement si bien que mon attitude s’était peu à peu teintée d’un je ne sais quoi d’inquiétant.

« Et bien votre Altesse, serez vous capable de renoncer au moindre sentiment, à la moindre émotion ? Serez vous capable de passez outre vos attachements aussi profond soient-ils ? »

Et, la main sur la joue de l’enfant, mes yeux rivés sur notre hôte, j’attendais une réponse.
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Mer 14 Sep 2011, 06:10

"Maître, ma télépathie a été brouillée par le Messie des Ténèbres. "

Entendis-je murmuré à mon oreille. Évidemment, ce Dante avait tout prévu. Il ne me restait qu'une solution, la marque de mes sentinelles. Moi-même je possédais dans mon dos un immense tatouage représentant le yin et le yang et chacune de mes sentinelles en avait un, plus petit, sur une partie de leurs corps symbolique. Donc dans un battement de sourcils j'envoyai un signal à mes sentinelles. Je ne pouvais pas être précis, mais au moins elles savaient que le danger étaient présent.

Puis s'en suit une réponse à ma menace par Dante. Il me provoquait et une certaine aura démoniaque de plus en plus chargée en magie se dégageait de mon corps. Ils me poussaient à bout, tous, enfin presque. Heureusement je savais me contenir. Donc je souris à Dante et ma voix se fit plus grave et plus sérieuse, à ce moment-là, seul un fou ne m'aurait pas pris au sérieux.

"Dante de Mallet, vous me décevez."


D'un geste de main je fis apparaître mon échiquier et je mis mon doigt sur la dame. Puis je renversai cette pièce qui roula par terre et fis disparaître l'échiquier. Je posai mon pied sur la dame et dis :

"Vous l'aurez compris, ne me considérez plus comme votre allié. Vos beaux discours sont peut-être émouvants, mais j'ai l'impression que vous développez un complexe, un complexe de supériorité. Vous ne pouvez pas diriger le monde. Si depuis si longtemps nos terres prospèrent, c'est parce qu'il n'y a pas un seul roi ou une seule reine, c'est parce que chaque race à un souverain et que tous décident pour leurs races."


S'en suivit une succession d'événements plutôt étonnantes. L'orishala sortit en se précipitant et ramena un petit bambin blond dans l'enceinte, son fils. Je n'eus rien le temps de dire ou de faire que l'obscurité envahit la pièce. Une voix retentit et un frisson me parcourut l'échine. J'aurais reconnu cette voix parmi mille. Un chuchotement s'éleva de ma bouche :


"Ce conn*rd de Sparrow."


Ce chuchotement ne fut perçu que par mon conseiller. Puis, après un long discours tout redevint normal et la lumière revint. Ce fut au tour du Seigneur du Tout de prendre la parole. Tous avaient un discours censé, mais actuellement mon cerveau fonctionnait à 200 à l'heure. Mes yeux s'étaient rougis, c'était mauvais signe. Après le Seigneur du Tout, ce fut l'Empereur Noir qui parla enfin d'une voix on ne peut moins naturelle. Après son discours il s'approcha de l'enfant et avec comme quelque chose de malsain encouragea Dante à le tuer. Je devais réagir. D'un mouvement quasi imperceptible je fus devant le garçon après avoir repoussé l'Empereur Noir. Afin de ne pas effrayer l'enfant et sa mère je me tournai et déploya mon aura la plus angélique afin de leur chuchoter :

"Je vais te protéger petit. Quand à vous Orishala, ne vous inquiétez pas. Le premier qui fera le moindre mal à cet enfant subira mon courroux et celui de mes alliés. Soyez sans crainte, vous avez ma parole."


Je me retournai face aux chefs et leur dis au travers de mon masque :


"Ne me sous-estimez pas, le premier qui touche à cet enfant subira les conséquences de ses actes. Je ne plaisante pas. Laissons ce jeune en dehors des affaires politiques les plus graves de nos terres. Dante, écoute moi. Tu dois te ressaisir. Ton idée est vouée à l'échec. En tant que Seigneur des Deux rives je me dois de veiller à l'équilibre de ces terres, si tu fais ceci je mettrais tout en oeuvre pour t'arrêter, tout. J'espère que cela est clair dans ton esprit. Quant à vous Empereur Noir, je vous prie de ne plus inciter à la violence contre cet enfant. Je sais que votre orgueil de sorcier voudrait que vous tuiez tout ce qui bouge, mais contenez-vous. Ce que j'ai dis au Messie des Ténèbres vaut aussi pour vous."
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Dim 23 Oct 2011, 11:34

Une vaste mélancolie envahit mon âme , le doute n'était plus permis car dans quelques instants , j'aurais vaincu ma simple condition de créature pour offrir au monde ce qu'il méritait de plus beau . Mon regard satiné par des yeux légèrement embués , je ne faisais que frôler du regard mes opposants . Comme si la crainte de ressentir de la compassion à leur contact me rongeait , en fait , c'était le cas . Une faible énergie se fit ressentir : quelqu'un venait de se servir de sa magie pour ouvrir la porte . Mon visage reprit de l'aplomb , surtout lorsque je vis Lison rassembler ses forces pour faire voltiger la force avec une force inouïe . Ma main s'approcha lentement de mon flanc droit où était dissimulée ma lame du temps . S'il le fallait je ferais disparaitre ce moment et je ferais taire à jamais l'Orishala . Néanmoins , au contact du pommeau , mes doigts se figèrent . Je n'avais donc pas assez de cran pour m'interposer contre sa volonté ? Pas assez de noirceur pour éliminer quiconque gênerait mes machinations ? La seconde d'après , elle n'était déjà plus là .

Je serrais les dents de rage devant mon impuissance temporaire . Lison revint dans la salle , avec un enfant dans les bras . Son enfant , Sunny , qu'elle exposait au regard des dirigeants de notre monde . C'est alors qu'elle se mit à parler :

« Dante, ton « idée » d'apocalypse est totalement folle »

J'étais un orateur hors pair , mais même un enfant aurait pu avoir le même argument . Il en faudrait beaucoup plus pour me stopper :

«Peut être que pour toi ça résoudra tous les problèmes du monde et peut être bien que tu as raison, mais je ne te laisserais pas faire du mal ou tuer mon peuple et encore moins les gens que j'aime, juste pour que tu nous prouve ta théorie à deux sous, tu m'entends? Pour qui te prend tu as prétendre savoir ce qu'est la vrai liberté, ce qu'est la vrai paix dans le monde? Pourquoi toi tu aurais plus raison qu'un autre? Tu crois que ton âge et ton expérience font toute la différence? Alors tu devrais savoir que ton monde utopique ne peux pas exister. Les hommes sont tels qu'ils sont: cruels et égoïstes et ce n'est pas en les plongeant dans la terreur que tu les rendra meilleurs, bien au contraire. »

La femme qui se dressait contre mes idéaux n'avait pas tort . Je ne disais rien , simplement ma main quitta l'antre mon manteau pour laisser mes bras ballants le long de mon corps . Je la regardais avec insistance , une profondeur malsaine se dégageant de mes yeux dont le bleu glacial n'avait rien de séduisant dans ces circonstances . Ses mots étaient justes , sa volonté sans faille . Mais malgré son exposé , je restais fermement ancré sur mes positions : je n'avais pas tort pour autant . Ce n'est que lorsque qu'elle parla de tuer l’innocence de nos progénitures que mon cœur se blessa :

« Mais nan Lis'y. Dante il veut pas me tuer, il m'a déjà sauvé la vie. »

Mon âme meurtrie se mit à hurler à la mort , je pensais alors à mon propre fils qui m'attendait sagement à la maison . L'avenir que je leur donnais serait-il le meilleur ou simplement le résultat de la folie orchestrée par un tyran ?

« Tu vois Dante, même Sunny pense que tu es quelqu'un de bien. Tu ne le décevrais pas quand même, lui qui as tant d'admiration pour toi? Tu ne songes tout de même pas à le tuer, comme à nous tuer nous tous? J'ai beaucoup d'estime pour toi et contrairement à ce que je laisse paraître, je te considère toujours comme mon ami et je ne t'en voudrais pas si tu change d'avis maintenant. Tout le monde à le droit de s'égarer à un moment dans sa vie. »


S'égarer ? Malgré la peine qui envahissait mon for intérieur , mon esprit et ma raison reprirent le dessus : je n'étais pas égaré , c'était la voie que j'avais choisis d'emprunter . Seuls les lâches ne sont pas capables d'aller au bout de leurs entreprises , quant à moi , je n'abandonnerais jamais . J'étais préparé à tuer , je devais l'être encore même à ce moment là . Mes cheveux dissimulaient une grande partie de mon sombre visage mais ma bouche se mit à danser de façon macabre pour exprimer mon avis :

- Jamais .

La dureté pouvait se lire sur ma mâchoire , le ton qu'avait pris ma voix était loin de celle du charmeur d'antan . Mon verbe était plus noir que jamais , prononcé avec une aigreur qui faisait trembler les tympans d'effroi . Mon regard se posa tour à tour dans le regard des chefs de race , je n'avais plus rien à craindre : mon cœur était emplie de ténèbres , je ne reculerais plus devant rien et plus aucune question n’assaillira mon esprit .

*Clap clap clap*

Je levais les yeux au ciel pour chercher du regard l'homme qui me supportait avec un tel engouement empreint d'ironie . Un homme encapuchonné , svelte et qui dégageait une forte odeur qui faisait défaut aux guerriers de sa race : l'odeur du sang . Le Seigneur de la nuit s'approchait alors de moi , je m'attendais à tomber sur Mitsuko sous les traits d'Azriel mais je ne reconnaissais pas son parfum . Ce n'est qu'aux premières paroles que je reconnus le son de sa voix :

« Mon cher ami, comme je vous l’avais dit lors de notre précédente rencontre, les choses allaient grandement changer. Ainsi, vous pourrez remarquer que bien des choses ont évoluées de mon côté. Pour le moment, je resterai sur la touche. Par contre, si vous tentez de me menacer moi, ou une quelconque partie de ma famille, je n’hésiterai pas une seule seconde à vous montrer l’étendue des pouvoirs d’un seigneur des temps anciens. »

Vlad Sparrow . Ainsi il venait m'avertir de son retour au pouvoir , et malgré les changements dans la hiérarchie vampirique , une chose n'avait pas changé . Il protégerait sa famille coûte que coûte . Mais je m'interrogeais , qu'était-il advenu de Mitsuko ? En réalité , j'aurais pu déceler sa présence si les effluves de la mort ne couvraient pas son parfum si doux à sentir . Le moment n'est pas propice pour vous parler de ça . Le Seigneur des vampires enchaina :


« Et cela vaut pour chacun d’entre vous. Vous imaginez sans doute que la lumière est ce qui voyage le plus vite dans notre monde. Détrompez-vous, peu importe la vitesse à laquelle voyage la lumière, l’obscurité et les ténèbres seront toujours là en premier, à l’attendre. Alors pensez-y. Cela ne sert à rien de trancher une simple tête lorsque deux autres repoussent. Quelque soit votre combat, il sera toujours vain. Apprenez à vivre dans ce monde plutôt qu’à sans cesse vouloir le changer. Sinon… un jour ou l’autre, votre lumière faiblira. Et ce jour là… »

Tout cela , je le savais pertinemment . Ce que eux ne savaient pas , c'est que j'allais acquérir une lumière dont l'intensité jamais ne faiblira . Une source de puissance intarissable et même qui grandira de plus en plus avec le temps . Je n'avais même pas remarqué que nous étions plongés dans le noir durant un court instant . C'est la disparition soudaine de mon compagnon de pugilat qui me sortit de ma torpeur . Alors les chefs de race et même les Hommes n'auront de cesse de s'opposer à moi , c'est surement l'apanage des faibles , chercher à survivre sans relâche . Ce fut au tour du Seigneur du Tout de m'adresser ses avertissements les plus respectueux :

Sieur de Mallet. Dois-je vous rappeler les règles de base de la bienséance? Menacer ses invités ne se fait pas voyons... Enfin bon, passons... Plus sérieusement mon petit Dante. Je peux t'appeler mon petit Dante? commença-t-il sur un ton badin avant de se durcir: Tout d'abord, tu oses dire que tu craches sur ta position de Messie des Ténèbres? Je t'arrêtes tout de suite! Ta position est importante, non pas pour une certaine avarice ou cupidité, mais bien parce qu'elle représente l'espoir et les attentes de tout un peuple. C'est d'ailleurs ces espoirs et ces attentes placées en son chef de race qui devraient pousser ce dernier à protéger ceux qu'il dirige... et non pas le pousser à vouloir tous les tuer jusqu'au dernier dans la volonté d'un autre monde plus en accord avec sa propre vision des choses, donc dans ce cas précis, avec ta propre vision des choses, Dante. Oui, dans notre monde existe la corruption, la mort, la tristesse et bon nombres d'autres fléaux. Mais c'est pour cela que les moments de bonheur deviennent si importants. De plus, ainsi que le disait le Seigneur de la Nuit, l'ombre coexiste toujours avec la lumière. Mais peut-être ais-je mal compris vos propos. Peut-être que je m'enflamme trop vite. Dans ce cas, je vous demande d'éclairer nos lanternes, Messie des Ténèbres.

Intéressant . Il ne s'opposait qu'à la sentence inéluctable du changement que je promettais . Ce que n'avaient pas encore compris les chefs de race mais qui m'indiquait la mentalité que nous autres , créatures , aimions adopter , c'est que la mort n'était pas inévitable . Seuls les mécréants seront châtiés pour leurs crimes . Je ne pouvais pas répondre immédiatement mais respecter le temps de parole accordé aux autres dirigeants . Après tout , nous étions encore dans un système démocratique lors de ce Sommet . La réaction la plus déroutante fut probablement la suivante :


« L’apocalypse, la fin de tout, l’anéantissement absolu . . . Un dessein si colossal, si titanesque . . . Mais en êtes-vous seulement capable votre altesse. »

Il ne remettais pas en question mes idéaux mais simplement ma résilience . Encore plus intéressant .


« Ne voyez pas là une remise en question de votre puissance, de votre pouvoir. Cela ne me fait aucun doute que vous êtes en mesure d’acquérir la force nécessaire pour arriver à vos fins, aussi grandiose soit-elle mais . . . aurez vous seulement les tripes de mener votre entreprise à son terme ? »

Je crois bien qu'il cherchait à me tester . Mon regard se durcit rapidement pour lui faire comprendre que ses paroles déplacées pourraient nous mener à bien plus qu'une simple joute verbale . J'ai corrompu , assassiné , torturé et détruit dans le seul but d'accomplir ma destinée . Je ne reculerais devant rien ni personne :

« Vous courez un grand danger votre altesse car votre discours est le reflet d’une passion enflammée, d’un torrent impétueux d’émotions cependant laissez moi vous mettre en garde . . .
Se laisser guider par ses sentiments c’est ne plus être le maître absolu du chemin
emprunté et tôt ou tard ils tisseront un piège auquel vous ne pourrez échapper et, si d’aventure ils viennent à vous éloigner de vos objectifs, alors votre apocalypse ne sera plus qu’un souvenir, un rêve hors de votre portée. »


Je me mis à glousser , cet homme aussi sombre puisse-t-il être , me semblait fort amical à me mettre en garde . Il n'avait aucun soucis à se faire , dès lors que le pouvoir de Mitsuko II sera réveillé , il verra par ses propres yeux que seuls les dieux pourront vainement tenter de me tuer . Le sorcier maléfique s'approcha de Sunny , ce qui eut malheureusement une impacte sur moi . J'aurais voulu me précipiter pour l'en empêcher jusqu'à ce qu'il dise :

« Et bien votre Altesse, serez vous capable de renoncer au moindre sentiment, à la moindre émotion ? Serez vous capable de passez outre vos attachements aussi profond soient-ils ? »

C'est vrai que je ne pourrais jamais devenir une bête sombre qui n'aurait plus aucune humanité ou affection pour son prochain . C'est pour cela que j'avais besoin de dépasser ma condition de simple créature . Ce fut le tour de Keron , mon ancien allié , de tenter un semblant de menace envers ma personne :

"Ne me sous-estimez pas, le premier qui touche à cet enfant subira les conséquences de ses actes. Je ne plaisante pas. Laissons ce jeune en dehors des affaires politiques les plus graves de nos terres. Dante, écoute moi. Tu dois te ressaisir. Ton idée est vouée à l'échec. En tant que Seigneur des Deux rives je me dois de veiller à l'équilibre de ces terres, si tu fais ceci je mettrais tout en œuvre pour t'arrêter, tout. J'espère que cela est clair dans ton esprit. Quant à vous Empereur Noir, je vous prie de ne plus inciter à la violence contre cet enfant. Je sais que votre orgueil de sorcier voudrait que vous tuiez tout ce qui bouge, mais contenez-vous. Ce que j'ai dis au Messie des Ténèbres vaut aussi pour vous."

Trop c'est trop . J'ai accordé bien plus de temps qu'il n'en fallait à ces vieux séniles qui se languissent d'une vie morose et où l'injustice règne . Je serrais les poings , et avec une force herculéenne je fis voler la table en mille morceaux . L'air devint lourd , une sorte d'aura maléfique gouvernait l'atmosphère de la salle . J'étais sortis de mes gonds et je n'en pouvais plus d'entendre ces remarques scabreuses sortirent de la bouche de couards . Je levais alors les bras au ciel pour dire :

- C'est tout ? Il n'y a personne d'autre qui tient à s'exprimer avant que vous ne plongiez vers une mort certaine ?

Un court silence s'installa puis je murmurais :

- Dayne , l'enfant ...

Mon compère fraichement ressuscité disparut instantanément à la vue de tous pour se retrouver derrière l'orphelin adopté par Lison . Sa main effleura le crâne du jeune Sunny qui en une fraction de seconde s'endormit . Je ne voulais pas qu'il assiste à un tel carnage . C'est alors que j'entamais mon dernier discours , celui qui scellerait notre destin à tous :

- Mon cœur ne sait quel parti prendre. Il est divisé entre la colère et la peine ! J'ai la rage au ventre de voir combien vous êtes obtus et simplement conservateurs au point de refuser le moindre changement dans notre équilibre hypocrite qui régit ce monde pourri ! Et sachez à quel point j'ai de la peine , une tristesse sans fin qui me fend le cœur :vous êtes incapable d'assimiler une notion qu'est le sacrifice . Il est normal que les rejets meurent , comment voulez vous obtenir une société sans impuretés si vous n'êtes pas prêt à tuer ?! Contrairement à vous autres , je me donne les moyens de réussir ce que j'entreprends !

Ma gorge sèche ne me permis pas d'enchainer immédiatement . Je me raclais de le fond de la gorge avant de poursuivre :

- Je ne peux assurer que mes moyens sont les meilleurs , mais vous n'avez rien d'autre à proposer à part se pavaner dans nos rues pour rassurer le "vulgum pecus" ! Vous êtes là à dire que mon projet est voué à l'échec , cela veut donc dire que si je rends possible l'impossible , vous serez obligés de me croire ...

Un fin sourire se dessina sur mes lèvres , ma main se glissa avec une mollesse volontaire jusqu'à la poche de mon manteau de cuir pourpre . Je me saisis de ce qui s'y trouvait pour l'extraire et le montrer aux yeux de tous . Une pierre semblable à une brique , parsemée de runes et imbibée d'une magie qui défiait l'entendement alors que son pouvoir était encore scellé . Je la levais vers le ciel à bout de bras tandis qu'elle s'illuminait de mille feux :

- Et bientôt vous ferait connaissance avec la mort si vous vous opposez à moi ! Car je ne serais plus Dante de Mallet , mais celui qui détruit les mondes et qui les façonnent ! Mon nom sera éternel et gravé dans le temps ! Je donnerais naissance à un avenir comme vous n'en avez jamais vu , et une fois que le monde aura sombré dans le chaos et la destruction , je ferais lever les Hommes une nouvelle fois sous ma protection ...


Le sceau se brisa dans un vacarme démoniaque , un bruit assourdissant qui déchire les tympans et fait craquer les os . Une forte lumière se dégageait du morceau de pierre dans lequel une puissance infinie était confinée à l'extrême depuis des siècles . Plus personne n'était en mesure de voir ce qui se passait jusqu'à ce que la lumière ne se tarisse et qu'un halo sombre ne se forme autour de moi . La pierre vola en éclat tandis que l'aura se mit à prendre forme et à tournoyer autour de moi . Elle m'éleva en hauteur dans la salle tandis que je me tordais de douleur et que je hurlais à la mort . D'un point de vue extérieur , on aurait dit que je souffrais le martyr car on pouvait entendre des sons effarant : je mugissais tel un fauve blessé , mes os se brisaient dans un fracas diabolique , ma peau se déchirait et malgré l'épais voile noir tournoyant qui me protégeait , on pouvait distinguer mes yeux luisants dans l'obscurité et les membres de mon corps qui se distordaient sous la puissance que je venais de libérer .

En réalité , c'était tout autre . Même si je voyais mes os se fissurer et ma peau qui présentaient des fêlures immondes , je sentais surtout la puissance qui parcourait ma chair au point de briser mes os les plus solides . Je n'étais pas entrain de souffrir , je ne naissais à nouveau . Je sentais ma chevelure qui poussait à mesure que le temps s'écoulait . La noirceur gangrénait mon corps qui pourrissait à une vitesse hallucinante , mais au bout d'une minute , tout cela n'était plus qu'un souvenir .

Je me tenais là , au milieu de la salle . Une stature imposante , une longue chevelure de jais qui atteignait ma taille sans difficulté . Mes traits étaient plus fins , mes muscles moins proéminents . Néanmoins , même si ce corps semblaient moins puissant , la vérité était que je débordais d'une force titanesque . Le flot de magie qui déferlait en moins m'avait l'air inépuisable . Mes yeux couleur émeraude se fixèrent sur chacun de mes convives . Un regard à vous glacer le sang . Je sentais quelque chose de froid qui enveloppait mon corps : je portais une cuirasse sombre comme les ténèbres . Une longue cape rouge remplaçait mon manteau de la même couleur , et mes ailes elles aussi étaient recouvertes par des protections métalliques . Je sentais peu à peu ma conscience qui s'effaçait pour laisser les commandes à une nouvelle entité , une existence qui me terrifiait malgré le fait que l'on soit dans le même corps . De sa voix claire , elle énonça simplement :

- ... Car je suis Aegis , l'égide sous lequel se place les faibles pour se défendre des griffes des forts .
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Dim 23 Oct 2011, 11:52

Dès lors , la présente histoire ne pouvait plus être narrée par Dante de Mallet , le roi légendaire qui fut réputé indéfectible . Pourtant , son âme s'est rapidement vue consumée par le feu divin qui brulait l'intérieur de son corps comme un vulgaire monticule de paille . Malgré une volonté hors du commun , son esprit ne fit pas le poids contre la toute puissance de Mitsuko II qui venait de prendre pleine possession d'un corps assez résistant pour contenir une grande partie de ses pouvoirs . Mais il ne faut pas croire que le fougueux paladin dévergondé c'est laissé détruire par une telle intrusion . Leurs volontés ne font plus qu'une . De cette union est né Aegis , l'égide sacré des dieux dont le nom suffit à faire trembler les cieux . Néanmoins , il serait inutile de nier le large avantage qu'avait Mitsuko II sur l'entité qui venait de voir le jour .
C'est ainsi que commença le plus grand bain de sang de l'Histoire de nos contrées , un carnage dont on se souviendra encore dans quelques millénaires pour peu qu'il resta des survivants à cette ère . Mais tant que mon encre subsistera , je serais celui qui a gardé un œil sur les paroles et les actions de ce qui c'est fait sacrer "dieu" .


L'assemblée était partagée : certains étaient horrifiés devant un tel flot de puissance qui émergeait d'un seul et même corps . D'autres appréciaient à sa juste valeur l'omnipotence du guerrier qui sorti de ce torrent de ténèbres . Mais il est certain que malgré sa puissance infiniment grande , aucun Seigneur ici présent n'eut crainte pour sa propre vie . Ils avaient cela en commun , qu'ils fussent bons ou mauvais , stupides ou rusés : leur courage était sans faille . Avec un air suffisant sur les lèvres , Aegis semblait se délecter de cette foule de gens qui le dévisageait avec un mélange d'effroi et d'admiration . Néanmoins , face à cette audace qui consistait à garder une certaine contenance alors qu'on se tenait à proximité de cette puissance céleste , l'homme vêtu d'une armure d'ébène ne put que maugréer discrètement . Son regard serein se posa tour à tour sur chacune des personnes présentes . Ses yeux ne semblaient pas avoir de couleur propre , parfois bleu cyan , ils viraient au vert ou au gris selon les humeurs . Peu importe la teinte de ses iris , la profondeur de son regard révélait une noirceur sans égale dans ce monde . Quelque chose qui mêlait au divin l'ironie du mal , des ténèbres abyssales !

L'atmosphère était très pesante même pour des hommes et des femmes qui avaient l'habitude d'une telle intensité . Il suffisait qu'Aegis le veuille pour que chaque conseillé ploie sous le joug de son aura . Une aura si puissante que les rois aguerries trouvaient l'air lourd tandis que les plus faibles ne pouvaient pas respirer sans avoir l'impression qu'un poignard ne pénètre dans leurs cœurs effrayés . Pourtant , autour de cet homme issu du divin , l'air semblait fluide et agréable : son visage ne laissait s'échapper qu'un fin sourire de suffisance , même d'aisance tandis que ses cheveux de jais virevoltaient au gré de ses mouvements de têtes , recouvrant le métal froid de son plastron obscur .

Mais tout à coup , même l'attitude du guerrier phénoménal changea . Aegis fronçait les sourcils et malgré son aspect androgyne , son visage était inquiétant . En effet , ses yeux se vêtirent d'un voile dorée malsain à tel point que quiconque le regardait avec intensité se sentait pris d'une peur honteuse . Cet homme était le prédateur , seul et entouré de ses nombreuses proies , il savait pertinemment qu'il n'avait rien à craindre . Mais il savait aussi que se battre ici ne serait qu'une perte de temps car il ne parviendrait pas à un résultat suffisant sans se salir les mains . Or , et c'est surement là sa seule faiblesse , causée par sa perfection : sa prétention . En effet , il était Aegis le superbe . Tant magnifique qu’orgueilleux , il considérait les duels comme la quintessence des relations entre deux créatures de même valeur . Pour lui , les chefs ici présent n'étaient pas digne de l'affronter . C'est pour cela qu'avait germé dans sa tête l'idée de faire s'affronter des pantins contre de simples pions :

- Rois et reines , conseillés malavisés ainsi que vous autres , simples spectateurs arrivés ici par mégarde dit-il en dévisageant de façon ironique Sunny , l'enfant de Lison . Nous voyons bien que dans vos regards se tapissent les graines de la discorde : peu d'entre vous sont prêts à se soumettre à notre Verbe . Sachez qu'il nous serait chose aisée d'arracher vos vies sur cette Terre comme on arrache les mauvaises herbes d'un jardin que l'on entretient avec ferveur et passion . Mais ... son regard se baladait sur ses interlocuteurs , un regard qui décortiquait chaque individu . Mais , ce n'est pas le moment idéal ni le lieu pour exterminer les déchets . Vous ne seriez même pas en mesure de nous atteindre avec votre puissance dérisoire .

Il se mit à rire aux éclats , et étrangement , personne n'osa contredire ses paroles : même les plus fières placèrent leur estime dans leur cœur et gardèrent le silence car le rapport de force ne jouait clairement pas en leur faveur . Aegis se tut au bout de quelques secondes et tendit le bras . De sa paume tournée vers le ciel émergea une petite maquette qui représentait un château volant . Compte tenu de sa petite taille , on pourrait penser que les finitions ne seraient pas au rendez vous mais en réalité , l'ouvrage foisonnait de détails impressionnant . On se sentait ridiculement minuscule face à ce manoir qui tenait pourtant entre les doigts d'un seul homme , on pouvait percevoir les hurlements des damnés qui se faisaient fouetter dans la cour intérieure et le dernier râle d'un pendu sur un arbre en face de la porte principale était audible . Le croassement des corbeaux qui tournoyaient autour de la bâtisse miniature faisait froid dans le dos . Le seul qui restait imperturbable comme s'il ne ressentait rien , c'était Aegis qui poursuivit :

- Voila notre prochaine demeure que nous érigerons sur les terres qui nous reviennent de droit , de par notre filiation avec Lucifer . Car en effet , Aegis était né à partir de l'union spirituelle de Dante et de la descendante de Lucifer . Les enfers feraient pâle figure à côté de notre résidence : " Ain-Amarth " , le Destin Béni . De là , nous donnerons naissance à l'armée toute puissante qui s'occupera d'apporter la mort à ceux qui ne se soumettent pas à mes idéaux . Les plus téméraires peuvent venir lorsqu'ils le souhaitent , nous nous ferons un plaisir d'envoyer nos généraux vous éliminer . Et quand bien même vous atteindriez la salle où nous siégerons ...

Sa longue cape rouge volait au gré d'un vent que personne ne percevait . Ses mots résonnèrent dans la salle où s'étaient rassemblées les grandes pontes de nos civilisations . Mais c'est un sourire moqueur et cette phrase qui mirent le feu aux poudres :

- Cela fait beaucoup trop de suppositions . Nous pensons que l'armée sera amplement suffisante pour s'occuper du fumier et du purin .

Des injures fusèrent , des coups peut-être mais Aegis était intangible : aucune attaque ne pouvait l'atteindre pour le moment . Ce n'était pas l'instant crucial , du moins pas le dénouement de quelque chose . Ce n'était que le début de l'Histoire . Dans un torrent de ténèbres le maître du mal , comme certain le nommeront , disparut . Il ne laissa que quelques plumes sur le sol marbré , quelques plumes noires . Des plumes qui annoncent un funeste destin pour l'Humanité .
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Prologue : Le Sommet des Chefs

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