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 Mensonge et vérité (test niv 4 partie 1 - Le passé)

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Mitsu
♚ Fondatrice ♔

◈ Parchemins usagés : 36413
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Mer 27 Avr 2011, 14:57


La vie, un long chemin parcouru inlassablement rendant les anges immortels aussi sages que des poupées de porcelaine. Une vie sans beaucoup de divertissement, une vie de prières, d'espérance...
Et pourtant, en ce jour, les cieux étaient en effervescence...ils l'étaient à vrai dire depuis qu'une créature créée par le mal absolu était devenue ange. Quelle belle victoire les uns se disaient! Cependant, les autres, les plus sages, pensaient qu'il s'agissait d'une sorte de défaite car l'incarnation du mal avait réussis à créer le bien et comment une telle chose aurait pu être possible chez une femme qui, comme tant le disait, ne pouvait le ressentir? Voilà donc la principale interrogations des grands des cieux. Cet ange semblant si pur ne serait-il pas le pire des fléaux? Et que se passerait-il si jamais il était amené dans le futur à devenir maléfique? Ne serait-il pas bien plus puissant que tout ce que l'on aurait pu imaginer?

Devant ces interrogations, les cieux ne pouvaient que réagir. Jun était prêt, il était prêt à devenir plus puissant, à faire un premier pas dans ce monde supérieur. Mais les cieux étaient méfiants...et c'est ainsi que l'on chercha un moyen de garantir la fidélité de cet être, un moyen d'essayer de le sauver. Les discussions commencèrent, comme si cet homme, à lui seul, représentait une importance colossale. Et de ces réunions interminables ne ressortit qu'un mot :

« Vérité »

Oui, Jun devait savoir la vérité sur son compte, il devait connaître sa véritable identité, annihiler ses peurs, ses doutes pour qu'il ne reste qu'en lui la certitude d'être sur le droit chemin.

C'est ainsi que les cieux outre passèrent la procédure habituelle afin d'en créer une nouvelle. Un test long, difficile, un test qui prendrait du temps...des jours, des mois...mais une fois ce test finis, Jun en ressortirait grandit et surtout : entier.
Peut-être était-ce là un risque que les cieux prenait de confier la clef à cet homme qui était censé tout oublier de son passé, mais les grands des cieux et l'Elu, cette reine d'une pureté immense, voulaient croire que jamais Jun se détournerait du droit chemin...non, jamais.

Jun représenterait à jamais le contraire de cette femme pour qui son amour semblait incommensurable...oui, elle qui était le mensonge se heurterait à la vérité. Le tout était de savoir lequel des deux serait le plus fort...mensonge ou vérité, la frontière est mince.

C'est ainsi que la reine prit les mesures nécessaires à ce test qui représentait un passage vers un monde nouveau. Elle voulait Jun à ses côtés afin de pouvoir surveiller ce dernier au plus près. Il serait le nouveau Archange de la vérité et il lui semblait que lui seul était digne du pouvoir d'Uriel.
Fut donc choisis une entité des cieux, une entité très puissante, afin que le passage se passe pour le mieux, une entité toujours divisée en trois corps distinct, trois esprits, trois histoires : l'Archange suprême du temps. Ainsi donc, Akito serait confronté à son passé, à son présent et à son futur...ainsi, et seulement dans ce cas, il rencontrerait la vérité absolue...

Et pourtant...la vérité n'est-elle point qu'une illusion? Et l'illusion une vérité?
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Mer 27 Avr 2011, 23:57


Les terres d'émeraudes, une vaste étendue de verdure s'étendant à perte de vue, dissimulant le village des Orines dans leurs entrailles. Et sur le chemin menant vers l'avenir, des bruits se faisaient maintenant entendre, d'étranges bruits de sabot : un cheval. Pourtant, si dans ces terres merveilleuses, il était facile de trouver ces bêtes jouissant d'une liberté paraissant utopique, cet animal était approprié, portant fièrement son cavalier. Et sur ce cheval, un homme au regard sombre, paraissant mystérieux et énigmatique, regardait droit devant lui, l'esprit surement à des lieux de là.

En effet, Akito pensait au chemin qu'il avait parcouru depuis qu'il s'était retrouvé nu dans cette rue, sa mémoire complètement annihilée. Il devait avouer qu'il était heureux de ce qu'il avait pu effectuer. Médecin, il faisait de son mieux pour soigner les êtres, les comprendre, leur apporter l'espoir. Homme, il essayait de devenir plus fort, usant de son fragment du cristal maître afin de nourrir les personnes sans le sous qu'il croisait. Et pourtant, malgré ses bonnes actions qui lui valaient ce début de renommé parmi les anges, son cœur demeurait vide, comme s'il lui manquait quelque chose. Et bien entendu, c'était le cas, il lui manquait sa mémoire, ses souvenirs, son cœur, éprit d'une femme dont il ne connaissait que peu de choses. Son attraction pour elle avait toujours été là, comme s'il était condamné à n'aimer que cette femme...il n'avait pu qu'à grande peine détacher ses yeux d'elle lorsqu'ils s'étaient enfin rencontré et pourtant, pourtant au fond de lui il savait que, peut-être, ce n'était pas la bonne voie...oui, peut-être s'aventurait-il sur un chemin tortueux. Cela dit, malgré les avertissements de Dante quant à cette femme, il ne pouvait pas un seul instant l'imaginer maléfique...il...il ne savait pas, elle lui paraissait si pure, et il était sûr qu'elle méritait d'être aimé, bien au delà de tout artifice, au delà de toutes les notions de mal et de bien qui pouvaient exister sur ces terres.

Et pourtant, il sentait qu'essayer de l'aimer revenait à aimer du vent...oui, cette femme était faite de la même matière que les rêves...insaisissable et pourtant, il voulait tellement l'attraper et la serrer fermement dans ses bras...ce besoin ne faisait que d'augmenter en lui, comme si elle lui avait administré un poison, une maladie incurable...
Penser à elle le rendez heureux et pourtant, l'attristait. Plus il pensait à elle, plus son image devenait flou, impalpable...et plus il essayait de l'oublier, plus elle l'obsédait, ne voulait plus le quitter. Il rêvait d'elle, se réveillant en sueur en pleine nuit après un cauchemar lui montrant mort et destruction, ou après un rêve de luxure dans lequel l'impression de perdre ses ailes était omniprésente. Il n'arrivait jamais à se rendormir après pareils songes et il pensait encore à elle, allant regarder le ciel empli d'étoiles de la nuit par la fenêtre de sa chambre. Il faisait quelques pas sur le sable et il se disait qu'un jour il saurait le fin mot de toute cette histoire...cette histoire qui lui était encore incompréhensible.

Un jour, alors qu'il s'éveillait, une missive lui était apparue, une missive très brève, non signée, une missive disant simplement :

« Pour que ta quête de vérité soit effective, rendez vous aux terres d'émeraude le plus rapidement possible »

C'était tout. C'est donc pour cela que cet homme, assis sur son cheval depuis des heures et des heures, parcourait les terres d'émeraude à la recherche de l'expéditeur de cette mystérieuse missive. Akito savait qu'il était temps, oui, il était temps de découvrir tout ce qu'il aurait surement préféré ignorer...

Le monde changerait bientôt pour lui...oui, son monde de doute s'écroulerait mais un monde de certitude naîtrait à la place...
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Mitsu
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◈ Parchemins usagés : 36413
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Jeu 28 Avr 2011, 01:08

¤ Chapitre 1 : Le passé ¤
Le passé d'une reine
Le passé d'une création
Le passé d'un chemin parcouru
Le passé d'un amour éternel
Le passé d'un homme



Mais que faire lorsque le passé n'est qu'un gouffre sans fond? Que faire lorsque, se retournant vers le chemin que l'on a traversé, on ne fait que s'apercevoir qu'il n'y a que du vide? Cela ne réduit-il pas notre existence toute entière au néant?

Du coin de l'oeil, l'archange du passé regardait l'homme qui traversait les terres d'émeraudes inlassablement depuis plusieurs heures. Se rendait-il compte que son présent n'était déjà qu'un passé proche...un passé proche qui deviendra un passé lointain d'ici peu. Le temps n'est qu'un rivage de l'esprit, tout passe devant lui, ce n'est pas lui qui passe. L'archange observait. Les êtres ne mesuraient point le temps...ce n'était qu'en se retournant vers leur passé qu'ils comprenaient à quel point ils avaient changé, évolué. Mais dans le cas de cet ange, aucun passé n'existait dans son esprit, aucun point d'appuis sur lequel se raccrocher dans les moments difficiles et le poids de son existence, ses doutes, ne pouvaient être guéris par un retour aux sources les plus fondamentales, des sources que chaque être possédait.

L'entité appelée archange du temps par les cieux ne leur appartenait pas. Elle était la neutralité absolue, celle qui était chargée de rétablir la vérité, une vérité parfois non bonne à entendre, mais cette entité n'en avait que faire. Elle n'obéissait à personne, ses services se méritaient et l'Elu des cieux en était digne. C'est ainsi qu'elle avait accepté cette triple mission qu'on lui confiait dans de très rares cas, des cas où les procédures ordinaires semblaient dénuées de toute utilité. Cet homme à cheval était spécial, différent des autres de par le fait qu'il n'était qu'une création, un produit de l'alchimie magique d'une femme aux grands pouvoirs, une chose qui avait été créé dans un but propre mais qui, par le curieux mélange du destin, du hasard, avait défié de sa fonction principale. Mais, la question était de savoir si le hasard existait réellement? Non, l'entité était des mieux placées pour le savoir et elle connaissait tout de lui...tout de lui et de tous les êtres qui peuplaient les terres du yin et du yang. Elle savait les rouages du complot de la reine des êtres maléfiques, la folie pure de cette dernière, une folie reflétant le talent à l'état le plus aboutit. Oui, cette femme était talentueuse et elle avait su faire d'une simple illusion une réalité, elle avait su faire de sa mort une continuité, elle avait réussis l'impossible...rien que par le simple jeu de sa volonté. Et qui pouvait se vanter aujourd'hui de réunir tant de puissance?

L'entité savait que trop bien que les apparences étaient trompeuses, les dires incertains, les actions que le fruit d'un processus social étrange. Et tout ceci rendait le mal et le bien très superficiel...et pourtant, c'était ces deux notions qui réglementaient toutes actions.

L'entité se divisa en trois corps, le premier à se présenter à l'ange serait l'esprit du passé, l'esprit qui, aujourd'hui, aurait la plus importante des missions : annihiler les non dits et les cachoteries, faire tomber tous les secrets, les mystères...révéler à celui qui serait symbole de vérité ce qu'il était en droit de savoir.

Mensonge et vérité (test niv 4 partie 1 - Le passé) Dg2q3c

Les spectacles de plusieurs vie allaient maintenant pouvoir commencer...une fois le processus en route, rien ne pourrait plus l'arrêter et la psychique de cet ange en serait à jamais bouleversé...

Comprendre les raisons, comprendre pourquoi...telle était sa lourde tâche...

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Lun 09 Mai 2011, 00:06


Akito ne sentit aucune secousse, non, son esprit s'envola comme s'il n'avait jamais habité dans le corps maintenant avachi sur sa monture, ce corps sans vie qui s'écrasa sur le sol dans un bruit lourd alors que Matsui reprenait sa forme humaine pour le secouer, en vain. Pourtant, il semblait à l'esprit d'Akito que sa chute avait été d'une lenteur extrême, ce dernier tombant dans des draps blancs transparents, des draps qui cachaient toute autre vision. Il éprouvait à la fois un sentiment qui le rassurait, comme s'il revenait aux sources de sa création, comme s'il s'apprêtait à comprendre pourquoi il avait existé. Pourtant, au delà de cette sensation de bien être, il avait peur.

Cela ne dura que quelques secondes, un temps minime pendant lequel l'ange était encore capable d'avoir conscience de son propre être, de sa propre personne. Par la suite, les choses changèrent car il se transforma en lecteur, en spectateur d'une scène sur laquelle il n'avait aucun contrôle, une scène qui lui était inconnue et pour cause : il ne l'avait jamais vécu.

 « Tous mes souvenirs te gardent près de moi et dans les instants silencieux, j'imagine que tu es là... »

Le décor s'installa petit à petit, comme émergeant des draps de pureté qui le recouvraient peu de temps avant. L'esprit de l'ange était incapable d'avoir conscience de sa propre existence, de ses propres sentiments, il ne faisait qu'enregistrer ce qu'il voyait, incapable d'en comprendre le sens. Une chambre apparut alors, une magnifique pièce digne des plus grands princes des terres du yin et du yang. Le silence y régna d'ailleurs jusqu'à ce que la poignée de la porte s'active lentement. Celle-ci s'ouvrit, laissant paraître une femme d'une beauté effroyable. Son corps était des plus attirants, sa poitrine généreuse mise en valeur par un bustier serrant sa taille fine avant de laisser la place à une jupe ouverte jusqu'à mi-cuisse, révélant des courbes parfaites, excitantes. Sa chevelure de feu semblait murmurer à quiconque de la caresser, de baiser son cou délicat, de se perdre dans ses seins...oui, elle était l'incarnation d'une beauté mystique.

Et pourtant, son expression était d'une froideur horrifiante. Du moins, c'est ce que pensa le spectateur qu'Akito était jusqu'à ce que quelque chose dans ce regard reflétant les ténèbres se brise devant lui, comme un jeu que venait de se terminer. La femme referma la porte derrière elle d'un mouvement indifférent, s'adossant lentement contre celle-ci avant de se laisser glisser jusqu'au sol. Et là, quelque chose d'improbable se produisit : dans les prunelles de ces deux yeux si envoûtants apparurent les prémices de ce qui deviendrait par la suite des larmes, alors que ses sourcils se fronçaient, sa bouche et son menton tremblant légèrement. Puis, sa tête qui jusqu'à présent s'appuyait contre la porte plongea contre ses genoux qu'elle ramena vers son buste, ses bras les entourant. Un premier sanglot sembla émaner de ce bout de femme qui paraissait aussi fragile qu'un verre de cristal puis, un second...jusqu'à ce que ces derniers se répètent sans relâche, ses épaules se soulevant en même temps qu'elle respirait de façon saccadée, les larmes inondant ses vêtements.

L'esprit ne sut combien de temps elle resta ainsi, des heures peut-être mais il semblait que personne n'osait venir l'interrompre, il semblait qu'elle était seule au monde, seule face à sa tristesse, oui, il semblait que cette femme venait de perdre sa vie entière, abandonnée face à un futur qui ne lui plairait pas, abandonnée dans un monde qu'elle serait incapable d'aimer de nouveau, vide de tout intérêt. Et qui aurait pu se douter que cette femme était la reine incontestée du mal, la reine représentant tous les pêchés, une reine que tous pensait incapable d'éprouver des sentiments?

Et pourtant, sa tristesse était palpable, ses sanglots déchirant, capables sans aucun doute de faire succomber aux pleurs chacun des êtres qui les entendraient. Elle semblait inconsolable, tellement fragile, tellement brisée. L'ange en était bouleversé, comme si tout au fond de lui il connaissait la raison de ce désespoir.

Les voiles blancs semblèrent de nouveau faire leur apparition, laissant à cette femme l'intimité nécessaire, ces sanglots représentants un secret que nul être n'avait pu contempler auparavant, des sanglots interdits, des sanglots en révélant bien plus sur Mitsuko que bien des mots...

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Mitsu
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◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Lun 09 Mai 2011, 01:32


Les voiles du passé semblèrent se dissiper de nouveau, rendant une nouvelle contemplation d'une des scènes possible. Celle-ci serait brève, bien plus brève que la précédente. Là, étendue sur son lit, la femme envoûtante regardait le plafond de sa chambre dorée. Cependant, ses yeux étaient vides, son esprit semblant absent. Autour d'elle, les draps étaient tâchés de sang et pourtant, les mouvements que faisaient sa poitrine laissaient deviner que le souffle de la vie n'était pas prêt de la quitter. Son corps nu ne portait nullement trace d'une quelconque blessure mais il semblait que la blessure était bien plus profonde que cela, invisible, cachée au plus profond de son être. Ainsi, dans le plus simple appareil, elle paraissait n'être qu'une femme, une simple femme sur laquelle le destin semblait vouloir s'acharner. Oui, ce destin fourbe qui ne voulait voir la vérité révélée au grand jour, qui avait décidé de séparer deux êtres pour l'éternité car leur relation était un danger trop important pour l'équilibre du monde, une relation qui n'aurait jamais du exister...

La scène devint flou et l'esprit de l'ange put contempler une page vierge qu'une main aux doigts magnifiques était en train de remplir, une main écrivant d'une écriture fine et élégante. Et pourtant, cette main semblait hésitante, comme choisissant avec soin les bons mots, comme ayant peur de se faire surprendre par ce qu'elle écrirait. Akito remarqua d'ailleurs qu'il n'y avait aucun nom, que des allusions.

« La mort ne semble point m'accepter en son sein. Bien entendu, cela fait longtemps que je le conçois ainsi, moi qui incarne le mal, moi qui suis la maîtresse du trépas des êtres de ces terres. Pourtant, si je ne puis mourir physiquement, il semble que je le sois psychiquement. Caprice d'une femme incapable d'éprouver le moindre sentiment me direz vous? D'une femme que rien n'étonne plus dans ce monde? D'une femme qui ne cesse de s'ennuyer sans le son de cette mélodie qu'il jouait à la perfection? Oui, peut-être ne s'agit-il que de cela...

Je me sens responsable, oui, je suis coupable de la fin tragique de notre histoire, je suis coupable de n'avoir jamais été capable de prononcer ces trois mots qui auraient sans doute changer nos vies... 

Pourtant, ces mots reflètent parfaitement ce que mon âme ressent à son égard...je n'ai cessé de me voiler la face, je n'ai cessé d'ignorer ce qui était évident... »


La plume resta un instant en hauteur avant de replonger sur le papier, effaçant de plusieurs traits lents les dernières lignes. Cette opération dura très longtemps, comme si elle était effectuée sans réelle volonté, comme si elle devait dissimuler ce qui ne devait être révélé au grand jour, dissimuler ce qui était inconcevable aux yeux du monde. Oui, il semblait que cette femme ait décidé de rendre ces dernières lignes illisibles parce qu'elles reflétaient l'interdit, l'impossible, un mensonge.
La plume reprit doucement :

« Le destin a agit par l'intermédiaire de cet être qui lui est si cher cette fois ci. Je ne peux contourner les lois régissant l'ombre du coeur, je sais que notre futur ne pourra être, un futur qui aurait gêné les règles régissant ce monde. Pourtant, cet homme n'a pas fait que me sauver la vie, il m'a fait vivre. »

Akito prit conscience de sa joue lorsqu'il sentit l'eau qui y ruisselait. Ce n'était pas sa propre émotion, il en avait conscience et cela fut confirmé lorsque l'encre du papier se déforma sous l'effet du liquide qui l'avait percuté. Encore une fois, la plume barra inlassablement les lettres si joliment dessinées sur le support avant qu'une voix brisée ne murmure :

« Oh, pourquoi a-t-il fallu que le destin abatte les cartes d'un jeu auquel on ne pouvait gagner? »

La voix se tut puis reprit encore plus faible qu'avant :

« Je...je t'aime tellement... »

Et la scène disparut alors que la jeune femme fermait les yeux, laissant l'esprit d'Akito un instant aveugle.

~¤~

Je me tenais à présent au dessus du corps de l'ange inerte dans les terres d'émeraude, le regardant patiemment alors que sa monture sous forme humaine se tenait légèrement à l'écart. Pendant le songe de l'ange, j'avais expliqué à Matsui les lignes directrices de ce qui allait se passer dans les prochains jours à venir et je sentais la crainte chez l'animal. Je lui avais proposé de nous quitter ici, de vaquer à ses occupations mais il avait insisté pour rester près de l'ange. Celui-ci ouvrit les yeux et, sans lui laisser le temps de me questionner sur mon identité ou de prendre conscience de ce qu'il venait de se passer, je lui souris, lui expliquant brièvement la situation.

« Bonjour jeune homme, ou plutôt, devrais-je dire Jun. Je suis l'esprit qui règne sur le passé et c'est moi qui me chargerai de faire de toi ce que tu aurais normalement dû incarner dans le présent : un être entier. Ne t'inquiètes donc pas, si l'apprentissage se révèlera éprouvant et douloureux, tu en sortiras grandi. »

Je fis une courte pause, lui laissant assimiler mes paroles. Je savais qu'il voulait me poser mille questions mais je le devançais de nouveau, un sourire mystérieux sur les lèvres :

« Je sens que tes interrogations sont nombreuses mon très cher esprit. Cependant, aucun mot de ma part ne pourrait répondre mieux à celles-ci que le voyage qui t'attend. Fais moi confiance, les évènements futurs annihileront totalement tes demandes, le passé te sera entièrement révélé et tu deviendras celui que tu aurais toujours dû être... »

Et ma voix cessa, le silence régna de nouveau. Akito ne pouvait parler car je ne lui permettais pas de le faire.
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Jeu 12 Mai 2011, 20:34

Akito ouvrit les yeux, apercevant au dessus de lui, une jeune femme ailé à l'allure étrange. Sa tête le faisait souffrir comme jamais, son esprit semblant tout d'abord ne se souvenir de rien et, au fur et à mesure que le temps abattait les secondes à la force de ses aiguilles, il lui semblait qu'on lui rendait en quelque sorte une partie de son âme. Et ce don était des plus douloureux. Ces révélations lui déchirait le cœur sans qu'il ne comprenne ce qu'elles signifiaient, quelle était réellement leur portée. Cette femme lui tenait à cœur mais qui était-elle donc? Comment l'avait-il connu?

Tant de questions se bousculaient inlassablement dans sa tête et le discours de l'ange qui le dominait ne pouvait répondre à aucune de ces interrogations, il le comprenait à peine, incapable de prononcer le moindre mot. Et tout se troubla de nouveau, le voile du passé faisant de nouveau surface...

« Mon cœur n'est plus qu'ombre alors que tu ères dans l'ombre du cœur...pour lui. »

Au cœur des draps de soie du lit de la chambre de la reine du mal, deux respirations différentes s'exprimaient de manière accélérée, celle de cette femme si désirable et celle d'un être dont l'apparence ne pouvait laisser aucun doute : il s'agissait de cet homme qu'elle avait tant pleuré les nuits passées, cet homme dont elle avait la certitude de ne plus jamais revoir à l'avenir, cet homme qui ressemblait tellement à Akito. Et pourtant, les jambes de la reine étaient refermées sur le bassin de Naram, sa respiration saccadée, les yeux mi-clos, ses lèvres susurrant son nom à plusieurs reprises :

« Naram...ah... »

Et pourtant, pourtant, ce nom, le nom de l'être qui lui était si cher, n'était-ce point un moyen de se rassurer, de se convaincre de sa présence?
La nuit semblait être à son apogée lorsque l'homme, enfin, poussa un ultime soupire de plaisir, tombant lourdement sur le corps nue de la reine. Il la regarda de ses yeux, les yeux reflétant l'océan et sa main vint attraper le pendentif que celle-ci avait autour du cou :

« Pourquoi gardez vous ce bijoux sur vous en toutes circonstances, vous devriez le retirer lors de nos ébats. »

Le regard de la jeune femme se fit des plus cruels alors qu'elle repoussait sèchement son amant qui en tomba du lit. Celle-ci se releva brusquement, dominant l'homme de toute sa hauteur, ses yeux emplis de haine le fixant avec le plus profond mépris qu'il eut été donné d'observer dans une vie :

« Ne me dit pas ce que je dois faire! Tu ne mérites pas cette apparence! Change tout de suite! »

C'est alors que le beau génie qui hantait les nuits de cette femme reprit sa véritable apparence, celle d'un démon rampant à ses pieds, un beau démon, certes, mais qui ne semblait pourtant pas capable de l'intéresser.

« Bien ma reine...je suis désolé...je... »

« La ferme! Dégage! » dit-elle d'une voix puissante, cassante, comme s'adressant à un moins que rien, un être qu'elle ne considérait même pas comme tel. La colère se lisait dans ses yeux et elle n'avait plus rien d'attirant car, dans cet état, la mort elle même aurait tremblé devant la souveraine du mal absolu...
Le démon ne perdit pas de temps pour obéir car il savait parfaitement ce qu'il était advenu du précédent qui s'était montré trop curieux, qui avait posé la question fatidique. Cette question éveillait la curiosité des amants de la reine : pourquoi voulait-elle absolument qu'ils prennent cette apparence ci?

Alors que le démon avait disparu, laissant la reine seule, celle-ci s'approcha du miroir lentement, admirant son reflet duquel toute trace colérique avait disparu. Passant doucement sa main sur son corps, elle prit le pendentif entre ses doigts fins, l'observant intensément. Puis, le reflet se troubla et le passé disparut une nouvelle fois.
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Mitsu
♚ Fondatrice ♔

◈ Parchemins usagés : 36413
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Sam 14 Mai 2011, 22:29

« J'écris pour laisser l'héritage de mon être véritable, un héritage différent de celui que le monde recevra de la vision étroite des esprits ignorants... »

Encore et toujours cette même plume frôlant le papier dans un bruit apaisant. Mitsuko écrivait lentement, comme si elle réfléchissait à une quelconque impasse, un remède à la maladie dont elle souffrait depuis qu'il n'était plus auprès d'elle, une maladie malheureusement incurable.

« Je pourrai oublier...oui... »

Le monde était entré en ébullition depuis que les êtres bénéfiques avaient appris que Kazuki avait pêché avec un démon, une union de laquelle était né un Réprouvé aux ailes dorés. Et cette nouvelle avait ravivé les flammes de la haine entre le bien et le mal, des flammes qui ne cesserait jamais de brûler. Pourtant, Mitsuko n'arrivait point à penser à cette guerre qui faisait rage en dehors des murs de son palais, elle ne pensait qu'à lui. Bien sûr, elle n'avait jamais aussi bien rempli la fonction qui lui avait été confiée, ordonnant la destruction, la famine, la mort, la torture, le viol, le vol. On disait d'elle qu'elle ne s'était jamais montrée aussi cruelle et le nombre de créatures bénéfiques qui avaient connu le pêché de ses doigts n'avait jamais été aussi important. Comme un échappatoire, la jeune femme se plongeait dans le mal le plus profond, des actions qui dépassaient largement tout ce qu'elle avait entrepris d'ici là. Ses sujets en tremblaient devant elle et le moindre commentaire de leur part les vouait à une fin emplit de souffrance, une fin atroce. Le statut des personnes l'entourant n'avait plus aucune sens pour elle. Le destin lui avait pris ce en quoi elle voulait croire, lui arrachant cet homme, le seul qui avait détecté un soupçon d'humanité en elle. Que ce destin assume à présent les conséquences de ses actes...

« Ou je pourrai...avoir le dernier mot... »

Et c'est ainsi que la scène se brisa de nouveau, laissant à l'esprit de l'ange qui reprenait quelque peu ses esprits, un goût amer, le goût d'un futur qui semblait des plus obscures...
Lorsqu'Akito arriva enfin à contempler de nouveau la scène, le décor était totalement différent. En effet, dans un jardin d'une magnificence à en faire pâlir toutes les déesses de l'amour, deux femmes discutaient, deux femmes qui se ressemblaient étrangement. Cependant, alors que le mal avait rendu l'une désirable, le bien avait rendu l'autre aimable. Mitsuko et Kazuki, deux soeurs que le destin avait irrémédiablement séparé à jamais et pourtant, leur discussion aurait laissé n'importe quel être dans la plus profonde perplexité.

« Je n'aurai jamais un jour pensé entendre ces mots émanés de ta bouche ma chère Mitsuko...serais-tu atteinte d'un quelconque sortilège? »

La reine du mal sourit, apparemment heureuse que sa soeur s'adresse à elle en ces termes : « Lorsque la reine du bien pêche avec un démon, il semblerait que tout soit possible, n'est ce pas? ». Elle marqua une pause puis reprit : « Allons ma chère, chaque être est au courant à présent, pourquoi donc te cacher derrière tes ailes d'un blanc apparent alors que tu es à présent teintée de noir... »

Kazuki regarda sa soeur d'un air grave : « La couleur de mes ailes n'a que peu d'importance lorsque l'on connait la pureté de mon cœur. »

Mitsuko sourit : « Ne viens-tu donc pas de te contredire en ressentant de l'étonnement de par mes propos? ». Kazuki continua : « Je ne suis pas assez naïve pour croire un seul instant que tu puisses éprouver un quelconque soupçon d'amour, Mitsuko. Je pense, au contraire, que tu t'ennuies depuis qu'il n'est plus auprès de toi, qu'il n'émerveille plus tes nuits, que tu ne peux plus le manipuler à volonté. Ton côté fantasque a pris le pas et tu cherches à te convaincre de posséder la capacité d'aimer, mais tu te rendras compte bien vite que ce ne sont que des chimères. »

La reine du mal claqua dans ses doigts, et une fiole apparut sur le sol, un fin sourire sur les lèvres avant de murmurer, comme si ce qu'elle disait devait rester caché : « J'ose espérer que tu feras le bon choix ma chère. Réfléchis-y. »

Un petit bruit se fit entendre et la reine se retrouva seule. Alors, elle murmura : « Cet homme a fait de toi un stratège remarquable chère soeur mais, accepter reviendrait à trahir ce que je représente... »

Et la scène disparut, me laissant contempler Akito qui se réveillait doucement. Seulement, je n'avais nullement l'intention de le laisser émerger car le magnifique ange avait encore bien des choses à découvrir...oui...

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Mar 17 Mai 2011, 16:26


Une pièce semblable à celle d'un rêve apparut alors, une pièce qu'il serait dur de définir car plus le regard y portait attention, plus il semblait découvrir de nouveaux éléments, comme si tout y aurait été possible. Et un son se fit entendre, un son qui se répéta, oui, quelqu'un frappait ses mains l'une dans l'autre : des applaudissements. Mitsuko était là, dans cette pièce de rêve en compagnie d'un homme qui avait revêtu l'apparence de Naram. Il semblait que chacun des êtres de ces terres souhaitaient incarner ce que la reine désirait plus que tout revoir. Cependant, l'aura de cet homme était bien trop importante pour qu'il soit ce prétendu génie et il apparaissait évident qu'il était maître des lieux car chaque objet respirait sa puissance, chaque objet lui étaient soumis. Et cet homme souriait d'un air triomphant : « Hé bien, ma chère, malgré tout ce qui vous opposait, votre soeur et vous, je n'aurai jamais pensé que vous la vaincriez aussi facilement. Je ne la pensais pas aussi naïve...félicitation... »

Mitsuko était debout, de dos, son regard perdu dans le feu semblant sacré qui brûlait dans la cheminée : « Oh mais, vous seriez étonné de ce dont je suis capable...Mârid... ». Elle fit une pause, les flammes n'ayant jamais été aussi intenses, leur lueurs se reflétant dans les cheveux de la jeune femme en une danse endiablée. « Il me semble que nous avions un accord... ». Le Mârid fit alors un geste de la main, un geste qui fit se déchirer une feuille de papier qui venait à peine d'apparaître. Il dit alors, légèrement méprisant : « Non, ma reine. » Il marqua une pause, afin qu'elle perçoive toute la signification de cette réponse négative puis reprit : «  Pensiez vous réellement qu'il était en mon pouvoir de ramener une personne non morte dans le royaume des vivants. Naram s'est rendu dans l'ombre du cœur de sa seule volonté, je ne peux malheureusement rien faire. Et même si je le pouvais, il ne voudrait très probablement point me suivre, il ne vous a pas choisis, il ne vous choisira jamais. Vous n'étiez qu'un passe-temps pour son esprit de Djinn, un objectif à atteindre, vous lui étiez d'une utilité purement matérielle, et vous ne vous êtes rendue compte de rien. Comme je vous plains d'avoir cru une seule seconde qu'il pouvait vous aimer...mais je sais que trop bien qu'aucun génie n'est capable d'amour... ». Et dans les yeux du Mârid, l'on pouvait voir à quel point son état était jouissif. Car, oui, il était arrivé à ses fins en éliminant la dernière personne qui connaissait son prénom ne faisant point partie des Djinn. Et, surtout, il avait trompé la reine du mal d'une main de maître...


Mais alors que le roi des génies semblait comblé, Mitsuko fit volte fasse, un volte fasse dont il se souviendrait à tout jamais, oh oui. Car en un instant les flammes ancrées dans la cheminée se déchainèrent ralliant les ombres de la pièce, les ombres entachées de la puissance de la nuit, prenant alors possession du corps de cet être que l'on disait si rusé, détruisant son propre monde. Avait-il cru un seul instant être en mesure de la prendre, elle, à son propre jeu? Le sourire qui ornait les lèvres de la reine ne pouvait être plus maléfique et c'est alors qu'elle lui dit :

« Tu n'es qu'une simple chose à mes yeux...un esclave. Crois-tu devoir ton existence simplement au destin? Réfléchis-y bien Mârid, qui dans cette pièce est le plus apte à connaître les lois régissant ce monde? ». Et alors qu'elle lui avait parlé d'une voix froide que nul autre ne pourrait égaler, un phœnix d'une beauté incroyable, mêlant feu et ombre se précipita sans hésitation sur le roi des génies qui n'eut pas le loisir de se défendre. L'animal légendaire le traversa et à cet instant, Mitsuko savait qu'il sentait ses pouvoirs annihilés dans les flammes, tel un jugement dernier auquel il ne pourrait se soustraire. Oui, le pouvoir d'humanité était à tout point de vue le plus puissant qu'elle possédait car il permettait d'ôter toute magie aux êtres qu'elle désignait, incarnant le seul juge. Et le Mârid en tomba à genoux devant elle, le regard vide d'incompréhension, faible comme jamais, tel un simple humain...

La reine s'avança alors vers l'homme, passant ses bras autour de son cou, le regardant dans les yeux. Oh, il n'avait plus l'apparence de ce cher Naram à présent. Appuyant la tête du Mârid contre elle, sur son ventre, elle lui chuchota doucement : « Ce que je ne pouvais envisager alors, c'est qu'en tuant Kazuki, sa puissance serait mienne... ». Le regard du Mârid changea de nouveau, comme s'il venait de comprendre son erreur. Comment avait-il pu laisser sa propre peur être à l'origine d'un tel résultat? Un résultat qui changerait le destin de beaucoup d'êtres. « N'est ce pas intéressant Mârid? Ou plutôt, devrais-je dire... ». Et à ce moment là, son chuchotement se fit si léger que nul autre être hormis elle et lui n'aurait pu en capter la signification. Oui, un simple mot, un simple nom, le nom du roi des génies. Et un rire cristallin retentit, alors qu'un homme voyait son présent entaché de bien des servitudes. Mitsuko reprit : « Ma soeur n'aurait jamais utilisé cette information si précieuse. En revanche, en ce qui me concerne, il convient de préciser que je me ferai une joie de vous faire tomber plus bas que terre, de vous déshonorer de votre manque de loyauté, de votre manque de bonne foi. ». La reine fit une pause, forçant alors le roi à la regarder de nouveau dans les yeux, des yeux tâchés de la couleur de la domination, tâchés de la couleur de la puissance et de sa douce folie, des yeux dans lesquels brillaient une intelligence hors du commun : « A moins que... »

Et la scène se brouilla de nouveau, ne laissant que les bribes du désespoir d'un homme que l'on disait imbattable, face à l'espoir d'une femme qui l'était réellement.
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Mitsu
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Mitsu
Sam 21 Mai 2011, 04:10


« Parfois je doute, oui, je t'assure. T'ai-je jamais réellement aimé? Ou n'étais-tu qu'une simple distraction à mes yeux? Quelqu'un capable de me rassurer, de prendre soin de moi? A présent que le temps passe, j'ai l'impression qu'il m'enlève de plus en plus à toi, que notre histoire s'efface, emportée par les saisons. Peut-être n'es-tu autre qu'une chimère, une créature sortie tout droit d'un monde imaginaire. As-tu seulement existé?
Tu disais de moi que j'étais ton poison des merveilles, et c'est exact car je t'aurai tué, autant que le temps s'emparera inéluctablement de mon être, me faisant disparaître à jamais de ton univers. Oui, lorsque tu reviendras, il sera trop tard et à cette seule pensée, je retrouve la vérité.

Parfois, tel un fantôme, tu m'apparais dans un couloir. Je te cours après et alors, je me rend compte que ce n'est que lui : Jun. Jun, toujours ce sourire aux lèvres, un être te ressemblant tellement mais t'étant à la fois si différent. Les secrets du pendentif m'ont été révélé, ainsi que l'endroit où tu seras condamné à rester bien après ma mort, une mort qui surviendra d'ici peu. Cela dit, j'ai défié la faucheuse, moi que l'on dit être sa maîtresse. Oui, j'ai choisis l'heure de ma mort et comment elle surviendra. Peut-être cela paraît-il étonnant, néanmoins, lorsque l'on pactise avec un être aussi démoniaque que Lucifer, il n'y a plus grand chose à expliquer.

Je veux nous construire un avenir et ce choix est des plus égoïstes... Oui, car je mourrai dès que l'enfant que je porte viendra au monde, un enfant de lui : Lucifer. Oh je ne sais trouver les mots justes pour t'expliquer cette situation mais sache que j'aurai préféré que l'enfant soit de...non, cela ne sert à rien. Revenir sur le passé n'est pas bon et je préfère me concentrer sur ton futur quand je sais que, dans un mois, ma vie disparaîtra, comme celle de ma soeur, engloutie dans les ténèbres. Il paraît que le mal ne peut exister sans le bien, nous étions complémentaires et la mort de l'une entraînait inévitablement la mort de l'autre. Je l'ai tué et mon enfant me tuera, s'imprégnant de ma puissance, de mes souvenirs, de ce que j'ai été, de ce que tu as aimé chez moi...

Lorsque j'ai confectionné Jun, je pensais que tu cesseras d'apparaître dans mes rêves et j'étais folle de songer ainsi car à chaque seconde, à chacun de mes regards posés sur lui, ton absence n'en devenait que plus douloureuse. Et plus le temps passait, plus je n'avais qu'une envie : me laisser enivrer par les douces illusions de mes nuits qui te ramenaient vers moi, me permettaient de sentir de nouveau ton parfum, de m'imprégner de la chaleur de ton être qui, pourtant, n'était point conçu pour aimer. Néanmoins, cette chaleur, je l'ai ressenti, je l'ai aimé, elle m'a envoûté, moi la reine du mal, celle qui n'était pas plus faite que toi pour ce genre de fantaisies.

Naram, je ne sais de quoi sera fait demain, je sais juste qu'un beau jour, dans l'éternité de tes nuits tu rencontreras celle que j'ai voulu créer pour toi. Vos deux âmes seront attirées, comme le reflet d'un passé à jamais interrompu. Mes souvenirs vivront en elle inconsciemment et tu ne pourras éviter d'être ébranlé par sa personne, tout comme elle le sera par ta simple présence. Mes mémoires sont le cadenas, Jun en est la clef.

Notre histoire ne s'achèvera malheureusement jamais et les pages de mon journal seront à présent vierges de toute écriture. Cette affirmation m'émeut car je sais qu'un livre va bientôt se fermer et que, dans un futur que j'espère pas si lointain, un enfant naîtra, en ouvrant un autre, une fillette qui aura cette flamme en elle, qui sera digne de porter mon nom bien plus que ses ascendantes. Une fillette qui grandira, embrassant le bien avant de rejoindre le mal à son tour, devenant une femme, une femme qui se pensera également incapable d'aimer mais qui, je le souhaite, se rendra compte que les êtres maléfiques ont cette capacité car, sans cela, ils ne pourraient vivre. Le bien et le mal sont en chacun, il n'existe pas d'êtres entièrement voués à l'un ou l'autre et cela, il m'a fallu toute une vie pour le comprendre, une chose pourtant si simple...

Oh Naram, te connaissant, tu voudras te protéger et le fait qu'elle te trouble ne vous rapprochera probablement pas, au contraire. Mais tu ne peux rester cramponné à un passé déchu, à une histoire qui te fera souffrir à chacun des regards que tu porteras vers notre rêve inachevé. Je t'avais promis de ne point t'oublier et cette promesse, je l'ai respecté, et je la respecterai jusqu'à mon dernier souffle mais, Naram, je t'en supplie, que ce soit avec elle ou avec une autre, oublie moi, oublie les fantômes du passé... »

Le stylo fit une pause, comme hésitant sur les mots qu'il fallait employer puis, la reine des êtres maléfiques écrivit ces derniers mots :

« Alors que je suis assise devant ce bureau, consciente du fait que ton monde s'effondrera bientôt, je n'ai qu'une seule envie et qu'une dernière volonté : l'envie de t'avouer que je t'ai toujours aimé, qu'à aucun moment je n'en ai aimé un autre et que je n'aimerai que toi à jamais. Enfin, la volonté que tu réussisses à murmurer les trois mots que tu ne m'as jamais susurré à une autre. Oh Naram, tu ne sauras jamais combien je souffre à cette idée mais je ne veux pas que tu ne deviennes que l'ombre de toi même...

Le futur est incertain mais, si tu la rencontres, tu sauras que c'est elle. Je t'aime.»

Et un bruit de page déchiré se fit entendre alors que la reine se levait, murmurant des paroles appartenant à une langue oubliée depuis bien longtemps. Un démon apparut, s'inclinant respectueusement devant la reine qu'elle était, une reine qui posait une main sur son ventre, le caressant doucement.

« Démon, fais en sorte que ceci disparaisse jusqu'à ce que son utilité naisse... »

Elle tendit la feuille à l'être démoniaque qui disparut sans plus attendre, laissant Mitsuko seule dans la pièce. Celle-ci se dirigea vers le piano, s'y asseyant lentement et commençant à jouer ce qui la ramènerait une dernière fois vers le passé...
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Mer 25 Mai 2011, 22:23


La scène se recréa de nouveau sous les yeux d'Akito, l'ange semblant être omniprésent, accédant à une connaissance que nul autre ne pourrait plus contempler. Cependant, même s'il comprenait l'histoire en général, il n'arrivait pas à empiler les éléments, à les mettre dans un ordre parfait. Le dernier spectacle qu'il lui avait été donné de voir semblait bien plus lointain que la scène qui se déroulait à présent sous ses yeux et la Mitsuko qu'il contemplait n'avait point l'air d'attendre un enfant. Dans une robe d'un noir de jais, un chapeau maintenant ses longs cheveux rouges en un chignon impressionnant, le visage à demi-voilé comme une veuve venant de perdre son mari, elle marchait dans une ruelle qui appartenait à un quartier qui n'existait plus aujourd'hui, un quartier où siégeait une magnifique cathédrale, œuvre faite pour un Dieu qui n'existait que dans certaines légendes. L'église avait été détruite depuis mais c'était comme si Akito se souvenait de ce lieu sublime, habité par un sentiment de déjà vu.

La reine du mal poussa les lourdes portes de la bâtisse et se retrouva face à un homme d'église qui la regarda d'un regard lourd :

« Je ne peux malheureusement point vous chasser de ce lieu car la bonté des cieux n'a d'égal que votre cruauté, mais, sachez cependant que vous n'êtes point la bienvenue en ces murs... »

Un fin sourire se dessina sur le visage de la dame des enfers qui releva le voile de son chapeau élégamment :

« Allons mon père, je ne viens ici que pour me confesser. Vous savez aussi bien que moi que chaque individu est l'enfant de Dieu et qu'il a le droit au pardon... »

« Ne m'obligez point à répliquer. Faites ce que vous avez à faire et sortez. »

La jeune femme frissonna légèrement, plantant son regard dans les yeux de l'homme d'église :

« Je n'avais nullement l'intention de rester, ce lieu est comme votre cœur mon père, froid comme la pierre, éteint depuis longtemps pour une chimère de plus, incapable de voir la vérité, obligé de se raccrocher à un mensonge pour oser croire en un avenir meilleur alors qu'il n'existe pas. »

La reine fit une pause puis, son regard se fit plus intense, coup de l'hypnose, coup du sort, un sort qui allait changer à jamais la vie de cet homme :

« Vous devriez vous divertir. Que diriez vous de quitter ces murs glacials pour aller vous réchauffer près de femmes qui sauront vous montrer le chemin d'un Dieu bien plus amusant? »

Et sans ajouter un mot, Mitsuko se dirigea vers le confessionnal alors que le prêtre sortait de l'église. Lorsqu'il se rendrait compte de sa faute, il serait bien trop tard. A peine la reine fut-elle assise qu'elle entendit une voix féminine de l'autre côté de la cloison.

« J'avais peur que vous ne veniez point. » Un silence régna puis le son reprit : « Vous risquez d'être maudite pour ce que vous venez de faire à l'instant... ». Mitsuko sourit, remettant doucement son voile sur son visage avant de répondre : « Maudite, je le suis déjà, vous devriez le savoir. »
Le silence se fit un instant puis la mystérieuse femme reprit : « Oui, en effet. Mitsuko, j'ai beaucoup à vous dire, sur Naram tout d'abord et sur votre destin ensuite. » Les yeux de la reine s'écarquillèrent légèrement, marquant son étonnement. A vrai dire, elle avait espéré que la mystérieuse missive qu'elle avait reçu plus tôt parlait bien de son doux rêveur mais elle en avait douté si fortement qu'elle s'était persuadée du contraire, venant plus par curiosité. La femme avec qui elle parlait avait donc des choses à lui apprendre sur le génie qui l'avait quitté il y avait bien des nuits de cela. Comme si la voix avait lu dans son esprit, elle reprit : « Ne vous inquiétez pas, je ne pourrai jamais rivaliser avec vous dans le cœur de Naram et je ne fais que vous soumettre ses dernières volontés».

Et le doute s'empara de l'esprit de Mitsuko, comme si le génie n'était plus de ce monde, que jamais plus elle ne le reverrait. Que lui était-il arrivé? Encore une fois, la jeune femme inconnue répondit à ses questions : « Naram n'est point mort mais vous ne le reverrez jamais malheureusement. Vous mourrez avant qu'il ne revienne de l'ombre du cœur où il est allé secourir son frère Jun... ». « Mourir? » « Oui, le futur ne dit point encore comment mais votre heure sonnera d'ici quelques années...et Naram ne pourra vous retrouver une fois qu'il sera délivré du lieu où il s'est aventuré. »
Le sourire de Mitsuko réapparut : « Vous devez vous tromper de personne. Je ne peux mourir...pas avant lui...jamais. » « J'imagine que le futur ne peut mentir. La mort s'abat sur chacun de nous un jour et je vous garantie que vous n'échapperez pas à cette règle ma reine. » Un silence se fit dans le confessionnal, Mitsuko appuyant doucement sa tête contre le bois du mur. Elle semblait réfléchir et pourtant, l'annonce de sa mort n'apparaissait en rien comme effrayante lorsque l'on regardait son visage. Non, elle pensait à toute autre chose. Sa voix reprit dans un murmure, pensive :

« Ainsi, Naram reverra-t-il Jun? Son frère compte beaucoup pour lui. Je comprend, j'aurai aimé avoir des liens d'une autre nature avec Kazuki... » « Vous semblez bien bénéfique pour une reine du mal. Je pensais que vous aviez corrompu Naram mais finalement, peut-être qu'ensemble, vous avez trouvé quelque chose de tout autre... ». « Je sens une pointe de jalousie dans votre voix très chère... » « Et vous, vous ne semblez pas bien affectée par ce que je viens de vous annoncer. » « Ne vous a-t-on jamais signalé que les apparences peuvent parfois être trompeuses? »

Un petit silence se fit puis la voix reprit : « Certes. Je crois que le monde ne vous a jamais compris. Lui seul à réussis à le faire... ». La voix rit doucement avant d'ajouter : « Vous trouverez tout ce qui vous souhaitez sur l'ombre du cœur dans ma partie du confessionnal...c'est un document qui vous est destiné et que j'ai confectionné moi même. Je ne mentirai point si je disais que j'aurai aimé être à votre place mais malheureusement, c'est vous qu'il a choisis pour des raisons que j'ignore. Naram vous aime, il m'a chargé de vous le dire. Adieu. » « Attend... »

Mitsuko sortit à toute vitesse de sa partie du confessionnal et ouvrit la porte destinée aux prêtres d'un geste rapide pour ne trouver que le vide. Il n'y avait personne ici. Posant les yeux sur le siège, elle trouva un document composé de plusieurs pages reliées entre elles par un cordon doré. Et peu à peu, la scène s'estompa, laissant place à des voiles blancs cachant l'histoire de passé...
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Mensonge et vérité (test niv 4 partie 1 - Le passé)

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