&nbsp;Danser pour oublier | Jämiel

Plutôt que de rentrer immédiatement de Juvaniel à Boraür, Jämiel avait prit la décision de faire un détour sur le reste des terres de Sympan. Le sanctuaire d'Ësse'Ællun l'empêchait d'user de magie et cela avait tendance à l'ennuyer. Comment pouvait-il apprendre à faire bon usage de son Anoraë dans un milieu qui ne lui permettait pas de correctement fonctionner. Il avait hésité sur la destination à prendre. Puis il s'était décidé pour une ville cosmopolite, où il attirerait moins l'attention. Hors de question de mettre les pieds à Avalon. Par défaut, il se trouva donc au milieu de la Mer du Feu Bleu, en territoire Magicien. Il avait passé la journée à arpenter les rues, à s'attarder sur les coins et recoins du quartier où il avait élu domicile jusqu'à en connaître chaque rue, à étudier le caractère des gens. Il en avait d'ailleurs soupiré, beaucoup. Il trouva néanmoins un lieu qui eut don d'attirer un peu plus son intérêt : une lutherie. Les objets étaient d'une bonne qualité il fallait le lui admettre, et le luthier un passionné. Ils avaient commencé à échanger de façon correcte, jusqu'à ce que le Magicien se montre trop curieux. Il eut tout de même le mérite de lui apprendre quelque chose d'utile entre-temps. Un bal populaire allait se tenir dans la soirée, sur une place non loin de la boutique. Si l'idée qu'il soit justement populaire aurait pu le rebuter, il y voyait avant tout un avantage aujourd'hui : les idiots et les bouffons étaient également invités. De parfait cobayes en perspective.

La musique était joyeuse et festive, à l'image de la population locale. Le Nerethi se contentait de les regarder d'un œil las et critique. Cette bande de babouin qui sautillait sans grâce comme des bêtes de cirques ne lui inspirait que dédain et ennui. Il feind néanmoins la bonne humeur d'un sourire amène. L'individu qui lui faisait face n'était pas totalement dupe, il le voyait bien. Masque ou non, la couleur de sa peau parlait pour lui. Il fallu donc à Jämiel faire usage de mensonge et de diplomatie pour convaincre l'autre que sa race ne l'empêchait pas de tenir une conversation sans désirer la mort de son vis-à-vis, donnant comme exemple concret son échange avec le luthier. Il avait cependant laissé un peu de magie glisser en compagnie de certains de ses mots. Là était l'objectif principal de sa présence. Qu'est-ce qui avait alors convaincu le Magicien à partager son temps ? Son propre libre-arbitre ou celui que l'Alfar avait voulu lui insuffler ? Il serait incapable d'obtenir réponse à cette interrogation. Il avait donc entretenu la conversation pour voir jusqu'à quel point cet homme était en accord avec les idées que le Nerethi lui murmurait en silence. L'expérience se conclut avec plus ou moins de succès. Surtout, elle fut totalement interrompue par une tierce personne venant l'enlever à sa conversation. Quelle malotrue que cette femme. Une sotte incapable de jugeote en ne songeant pas un moment qu'il n'avait peut-être aucunement envie de se mêler à cette bande de singes bruyant. Pourtant, en plantant un œil critique dans les iris de sa nouvelle partenaire, un sentiment étrange le gagna. Une sorte de désir des plus curieux. Un désir malsain. Celui de sentir son souffle contre ses lèvres lui échapper alors qu'il écrasait sa trachée de la main. De la voir râler de souffrance tandis que son corps à nu était marqué de larges écorchures. De voir son large sourire se tordre de douleur, s'humidifier de ses larmes ou devenir éternel en l'agrandissant de chaque côté de son visage d'un simple coup de lame. « C'est dans votre habitude d'enlever des inconnus à leur occupation pour les faire danser ? » l'interrogea-t-il sur un air mi-sérieux mi-moqueur. Ses émotions avaient au moins eu le mérite de lui faire délaisser l'agacement pour... Il n'avait pas de nom exact à donner à ce qu'il ressentait en fait. Qui était-elle ? La question se faisait de plus en plus pressante avec le temps qui s'écoulait. Un temps passé à essayer de deviner ce qu'elle était réellement, son identité, comme a imaginer la sauter, avec ou sans son consentement. « J'imagine que vous ne venez pas de Caelum. » continua-t-il la conversation en faisant force de neutralité, libérant une de ses mains de la hanche de sa cavalière pour effleurer la courbe de son oreille. Puis, plutôt que de retrouver le contact de sa taille, il dirigea sa main libre vers le bras de la rousse pour le détacher de son épaule et glisser sa main dans la sienne, la forçant par la même à se rapprocher de lui. En même temps il traça du regard la finesse de son bras nu jusqu'à leurs mains entrelacés. Attachés, ses poignets seraient-ils aussi gracieux qu'alors ? Il ramena son attention sur le visage de l'étrangère. Que ferait-elle s'il coupait court à cet échange pour l'embrasser sans préavis avec la violence d'un désir ardu et d'un sadisme surgit de nul part ? S'il fourrait une main dans ses épaisses boucles pour tirer dessus avec férocité et lui donner de cette manière libre accès à son cou et son décolleté ? S'il faisait courir les ronces sur son corps frêle pour déchirer chaque pièce de tissu et teinter sa peau d'albâtre de rubis ? Oui, cette fille avait un effet étrange sur lui. Il n'irait pas dire que c'était désagréable. Simplement curieux et inattendu. « Qu'est-ce qui vous a mené ici, à Caelum ? Est-ce une simple visite ? À moins qu'il ne s'agisse d'autres choses ? ». Sa présence lui avait fait un moment oublier sa propre raison d'être venu ici.

ASHLING POUR EPICODE

Sam 17 Fév 2024 - 9:48

Danser pour oublier
Jämiel & Astriid

☙ Rachel Zegler - Nothing You Can Take From Me (Boot-Stompin' Version)

Moins volubile que ses précédents partenaires, il était aussi plus mystérieux. S'agissait-il d'un Ygdraë de passage dans le cadre d'un voyage ? Ou, comme elle, vivait-il ici parmi les Mages blancs ? Sous son masque, sa peau était hâlée même au contact des torches illuminant ses traits au fil de leur danse. Le doute s'insinua doucement en elle, en même temps qu'il l'interrogeait. « Quelle autre occupation peut-il y avoir à bal, autre que celle de danser ? » répondit-elle sur un ton enjoué, la critique dissimulée glissant sur elle comme des gouttes d'eau sur la robe d'un canard. « C'était un risque que vous preniez si vous ne vouliez pas danser. Il faut en assumer les conséquences désormais. Ne soyez pas rabat-joie, est-ce que ce n'est pas plaisant de danser avec moi ? Et qui n'aime pas danser ? Vous ? J'ai donc trouvé mon objectif pour ce soir, vous faire changer d'avis. » Car cet homme avait visiblement besoin de se dérider et de se laisser aller à l'humeur festive du bal populaire. Bien que guindés la plupart du temps, trop au goût d'Astriid qui avait connu les festivités chez elle où se conjuguaient le plaisir de danser, de rire, et de trouver un partenaire avec qui terminer la soirée à l'écart. Une pointe de nostalgie faillit avoir raison de sa propre joie mais fut aussitôt chassée alors que l'inconnu effleurait son oreille. Chatouilleuse, elle rit et voulut se soustraire au contact. « Non en effet, vous êtes perspicace. » ironisa-t-elle. L'envie de se moquer davantage disparut alors qu'il rapprochait leurs corps. Son buste contre le sien, elle oublia ce qu'elle voulait dire et sentit un frisson couler dans son dos comme un liquide brûlant. Le désir piqua son ventre comme un millier d'épines, de façon si inattendue qu'elle en perdit aussi sourire. Autant troublée qu'excitée, elle chercha le regard du danseur. Les prunelles ambrées semblaient animées des mêmes intentions, et de quelque chose de plus sombre aussi. Le souffle court, elle resserra sa prise sur leurs mains entrelacées et ne chercha pas à éviter son contact, profitant au contraire de la danse pour se presser davantage contre lui. Ses doigts cramponnés à sa nuque, elle lui abandonnait son équilibre et ne se trouvait plus qu'à un souffle de lui. Elle aurait voulu davantage, elle aurait voulu qu'il la serre jusqu'à lui faire mal, jusqu'à en crier, et garder sur sa peau la marque de ses doigts. Aucun des Magiciens avec qui elle avait dansé n'avait osé initier une telle proximité, ils étaient bien trop soucieux de l'étiquette, bien trop éduqués dans le respect de l'autre, bien trop tout et elle n'avait pas réalisé combien le simple plaisir d'un contact pouvait lui avoir manqué. Le seul lâcher prise qu'elle avait connu ici était avec Amphytria lorsqu'elles fumaient ensemble.

« C'est un secret. » répondit-elle. Ce n'en était pas un, mais pourquoi laisser la réalité s'immiscer entre eux ? Elle était trop pesante, trop irritante, et Astriid ne voulait rien sinon s'amuser et prendre du plaisir. « Les secrets, ça se mérite. Après cette danse, vous aurez droit à ce que je vous en révèle un. Pour les autres, il faudra vous montrer persuasif. » Alors que les dernières notes des instruments s'égrenaient, l'Ygdraë rapprocha ses lèvres de l'oreille effilée de son partenaire. Elle pensa à Ikar qui l'avait qualifiée dans sa lettre de femme dangereuse, et s'en inspira pour son premier mensonge. « Je suis recherchée par les autorités de la ville. Mais je me suis dit qu'avec ce masque, je serais méconnaissable et je pourrais profiter de la fête sans être inquiétée. »

Message II | 640 mots

C'est avec Play with fire qu'il faudrait que j'écrive en fait.

Mar 20 Fév 2024 - 23:25

Izanami to Izanagi par NoNeed4InK

Danser pour oublier

Jämiel arquait un sourcil face au dialogue que lui tenait l'Elfette. Qui qu'elle soit, elle semblait ne pas être des plus familière avec le principe du secret. Malgré la fin de la danse, il ne l'avait pas lâché. Cette fille éveillait des choses chez lui, des choses qui ne devrez pas exister à l'endroit d'une Ygdraë. Exceptées ses idées de la mutiler peut-être. Un rictus malicieux devança sa réponse. « Recherchée , vraiment ? ». Il leva un instant les yeux sur les musiciens qui reprenaient la mélodie après un court temps muets. « Vous avez réussi. Vous m'avez fait changer d'avis. » déclara-t-il en reposant son regard sur la rousse. Il abandonna sa taille et s'écarta d'un pas. La séparation ne fut pas longue. Instantanément il amena la main de la rousse au-dessus de sa tête pour la faire tourner sur elle. Avant qu'elle ne fasse un tour complet, il enferma sa silhouette dos contre lui, entre son buste et le bras captif de la danseuse qu'il tenait par la main, réceptionnant sa personne d'une main sur la hanche. Alors il pencha le visage vers son oreille. « Vous devriez mieux choisir les secrets que vous révélez. ». Son parfum enivrant ne lui était pas tout à fait inconnu. Il était autant celui du désir que de la mort. Deux sentiments extrêmes qui guidaient la course de ses doigts sur la silhouette de sa cavalière. « Croyez-vous les membres du service de sécurité trop sérieux pour assister à un bal populaire de rue ? » souffla-t-il de façon moqueuse, laissant planer le doute sur la possibilité qu'il soit un de ces agents. « Peut-être devrais-je vous faire enfermer de suite, par principe de précaution. ». Un fond de vérité se cachait derrière ces paroles. Le principe de précaution n'était cependant pas la raison à cette motivation. « Il n'est pas commode de voir un criminel passer aux aveux tout en fuyant la justice cependant. » reprit-il plus fort après avoir libéré l'inconnue d'un demi-tour sur elle-même. « Essayez donc de me persuader que je n'ai aucune raison de vous pousser au mitard. ». D'un mouvement du poignet il força la rousse à reculer jusqu'à ne plus la tenir que du bout des doigts. Avant qu'elle ne lui échappe, il s'y raccrocha et tira vivement sur sa main pour la ramener tout contre lui. Il aurait été si simple de lui percer l'abdomen dans ce mouvement, et s'extasier devant son sang qui s'écoulait en un large fleuve écarlate. Il lui serait si aisé de lui mordre l'oreille jusqu'à voir le sang s'en échapper en un liseré carminé. « Ou, si vous préférez, vous pouvez tenter de me convaincre autrement de ne pas sévir. ». Il lui faudrait de très bons arguments pour ça néanmoins. Il n'y avait rien de moins certain que l'annulation de la sentence. « Et si aucune de ces deux solutions ne vous conviens... ». À nouveau il se pencha sur elle, la poussant à se cambrer jusqu'à ce que seule sa main dans le creux de ses reins lui évite la chute. «... Alors peut-être devrais-je simplement retirer ce masque et obtenir une réponse par moi-même. » conclut-il en passant sa main libre derrière la tête de sa cavalière pour se saisir délicatement du tissu qui maintenait le masque en place. Il ne tira pas dessus. Pas encore. Il était d'abord curieux de la façon dont la rousse réagirait.

ASHLING POUR EPICODE

Mer 21 Fév 2024 - 9:14

Danser pour oublier
Jämiel & Astriid

☙ Rachel Zegler - Nothing You Can Take From Me (Boot-Stompin' Version)

« Formidable ! » se réjouit Astriid, fière d'avoir percé la carapace de l'homme que son initiative avait d'abord contrarié. Elle ajouta cela aux vertus de la danse, cela et le plaisir du contact avec l'autre, de la chaleur de la proximité. Les gestes de l'Elfe démentaient les notes froides de ses réparties, ce qui la faisait sourire derrière son masque. Elle n'avait jamais compris cette ambivalence chez certaines personnes et songeait qu'ils ne devaient pas beaucoup être en paix avec eux-mêmes pour donner ainsi autant de signaux contradictoires. Était-ce la perspective de danser avec une fugitive qui l'excitait ou ses talents de danseuse ? Avait-il deviné qu'elle se jouait de lui ? L'accompagnait-il dans cette histoire pour qu'ils tissent ensemble la suite ? Et quel en serait le dénouement ? Elle en avait une petite idée si elle en jugeait de la façon qu'il avait de la toucher et l'anticipation leva la chair de poule sur sa nuque. Il était toujours grisant de sentir qu'elle pouvait ainsi provoquer l'envie. Quoi qu'il en soit, elle prit le parti de continuer sur sa lancée. « On dirait que je joue de malchance. Moi qui pensait pouvoir vous faire confiance. » soupira-t-elle contre lui avant d'être écartée de lui par le prochain mouvement, la renvoyant dans la réalité. Elle était presque surprise de découvrir les autres danseurs tant l'inconnu l'avait enfermée dans une bulle loin de l'extérieur. Elle le laissa la ramener et appuya sa main sur son épaule pour assurer son équilibre. Une lueur joueuse dansait dans ses iris quand elle les planta dans les siens. Elle n'avait aucune envie de découvrir les traits encadrant les ambres dorées qui la scrutaient de cette façon qui envoyait des fourmillements dans son ventre. Peu importait qui il était, ce qu'il faisait ici et d'où il venait. Elle se figea cependant alors que ses doigts remontaient sur les liens maintenant en place son propre masque.

En une fraction de seconde, sa décision fut prise, impulsive et sans réelle réflexion autre que celle de jouer avec ce nouveau partenaire. « Je connais cette méthode. Vous me soumettez vous-même des solutions qui me poussent à faire face à un dilemme quand en réalité, il existe d'autres options. Ne croyez pas m'avoir ensorcelée avec vos caresses, je suis encore assez lucide pour ne pas me laisser attraper si facilement. » Au lieu de chercher à se dégager de ses doigts menaçant de dénouer les liens du masque, Astriid avança soudainement la tête et n'eut pas à couvrir beaucoup de distance pour coller ses lèvres aux siennes. Ses joues cuisaient sous l'excitation et avant d'avoir pu prédire sa prochaine action, obéissant à un désir plus primitif encore, ses dents jaillirent pour attraper la lèvre inférieure de son partenaire de danse. Elle comprit la force qu'elle y avait mis en sentant le goût du sang sur sa langue et le relâcha immédiatement. Comme une anguille, elle virevolta et profita de la manœuvre pour s'échapper du cercle de ses bras. Ses jambes l'entraînèrent hors de la piste de danse et elle ne jeta qu'un bref coup d'oeil par dessus son épaule pour éclater de rire en imaginant l'air déconfit que l'homme devait avoir derrière son masque. Elle disparut de la place animée pour s'enfoncer dans une ruelle. Là, elle ralentit sa course et se fondit dans les ombres pour tendre l'oreille, espérant surprendre le bruit d'autres pas à sa poursuite.

Message III | 605 mots

Ven 1 Mar 2024 - 16:38

Izanami to Izanagi par NoNeed4InK

Danser pour oublier

Un frisson ardent parcourut le corps du Nerethi lorsque l'Ygdraë répliqua d'un baiser auquel il répondit avec une passion qui l'étonna lui-même. Ça ne mettait cependant pas un terme aux pulsions destructrices qui accompagnaient la fièvre irrationnelle qu'il ressentait pour cette femme. Au contraire même. Sa main qui empêchait l'inconnue de chuter se resserra sur le tissu de sa robe. La seconde abandonna le masque pour descendre lentement sur la nuque de la rousse et faire son chemin jusqu'à sa gorge. Il ne put faire plus. Non par contrainte, mais par surprise. Sa prise se relâcha à la seconde où Jämiel sentit sa lèvre se déchirer par la morsure de l'Elfette, un instant dont elle profita pour lui filer entre les bras. Se redressant, il fixa, immobile, la silhouette s'échapper. Il passa son pouce sur la blessure. À en juger par le peu de sang marquant la pulpe de son doigt, ce n'était pas aussi important que la douleur avait pu le lui faire croire. Alors il releva les yeux vers le chemin duquel sa cavalière avait disparu. Tranquillement, il rajusta son vêtement puis quitta à son tour la place afin de suivre la voie qu'elle avait empruntée avant lui. Des regards gênés ou interloqués suivaient sa silhouette. Des danseurs ou de simples passants ayant assisté au dernier échange entre les deux oreilles pointues. Jämiel avait pu les voir — il fallait de toute façon être aveugle pour les manquer — mais il s'en souciait peu. Il devait retrouver l'audacieuse pour lui rendre la politesse de son geste puisqu'elle semblait faire peu de cas de la violence.

L'Alfar s'arrêta au premier croisement. La rousse avait rapidement disparu de son champ de vision. Elle ne pouvait avoir été bien loin donc, et probablement devait-elle se trouver dans les environs. Néanmoins, elle pouvait également avoir continué sa course après son détour ? Ça, il le verrait en prospectant la ruelle. Continuerait-il à la traquer si c'était le cas ? Il n'était pas encore certain de sa décision. Avec attention il scruta les ombres qui se dessinaient au sol et sur les murs, reflets de ténèbres des éléments frappés par la lueur de la Lune et des luminaires offrants sûreté et sécurité aux visiteurs nocturnes. De l'intérieur de sa veste, il tira un petit crayon rangé dans une poche discrète. Il usa alors de la première surface à proximité — un empilement de grosses caisses en bois — pour y inscrire trois mots. Puis il posa l'index sur l'inscription et y insuffla un peu de magie. Dans le creux de sa main se forma une sphère de lumière, de la taille d'une balle. Il la posa délicatement au sol et donna un léger coup de pied dedans pour la faire rouler dans la ruelle. Sur son passage, une forme se détacha furtivement du reste, frappée par l'éclat chaleureux de la petite boule. Un sourire en coin étira ainsi les lèvres de l'Arcesi. « Je n'étais pas certain de vous trouver là. Ni même de vous trouver tout court. » déclara-t-il en approchant d'un pas tranquille la position de la Sylvestre, quand même prêt à la retenir d'une façon ou d'une autre si elle tentait à nouveau de fuir. Ce ne fut pas le cas. L'idée de défaire l'assurance de sa frimousse trop amène se fraya un chemin jusqu'à son esprit. Lui rappeler qu'il était parfois dangereux de faire confiance aux inconnus. À portée de bras il s'empara de sa main, d'abord avec douceur avant de resserrer sa poigne dessus, s'assurant de ce fait qu'elle ne prenne plus la poudre d'escampette. Il s'approcha d'un pas et enferma délicatement la mâchoire de l'Elfette entre ses doigts. D'une pression sur sa main, il l'obligea à reculer au rythme de sa propre avancée, la guidant pas après pas jusqu'au mur de la bâtisse. « Vous avez de bien mauvaises manières à Melohöre. » fit-il alors tranquillement, d'une voix doucereuse et imbibée de sarcasme. Là, il resserra un peu plus la poigne sur sa main comme il força de sa prise sur sa mâchoire, maintenant fermement le visage de la rousse entre ses doigts. Son regard se posa une seconde sur le mur derrière avant de revenir s'ancrer dans les iris de sa partenaire. « Qu'en dites-vous ? Je pourrais vous exploser le crâne sur le mur, à charge de revanche ? » suggéra-t-il avec une touche d'ironie. Il était pourtant tout à fait sérieux. C'était même particulièrement tentant. « Mais je ne voudrais pas ennuyer ces pauvres personnes qui seraient chargées de ramasser les miettes de votre crâne. Ce ne serait pas correct. » continua-t-il en approchant son visage du sien tout en resserrant un peu plus son étreinte sur ses membres. « Quoi que. ». Un rictus carnassier étira ses lèvres à la seconde où il prononça ces mots. Il scruta chaque trait visible de la face de l'Ydraë Il en scruta chaque trait visible, la forçant à tourner le visage d'un mouvement sec du poignet. « C'est étrange comme certaines personnes vous donnent cette impression de les connaître, alors que ce n'est pas le cas. ». Il y avait des choses chez elle qui lui paraissait familière. Son parfum en premier. Déjà plus tôt il s'était fait la réflexion.

ASHLING POUR EPICODE

Jeu 7 Mar 2024 - 10:48

Danser pour oublier
Jämiel & Astriid

☙ Rachel Zegler - Nothing You Can Take From Me (Boot-Stompin' Version)

Blottie dans l'obscurité, une ancienne crainte resurgit sans prévenir. Machinalement, sa main remonta pour protéger son cou de crocs fantômes. Et si la nuit avait de nouveau placé ses pas sur le chemin d'un de ses enfants ? La chair de poule se propagea sur sa nuque et ses bras et Astriid sentit les palpitations de son coeur prendre une cadence irrégulière en entendant le son de pas au bout de la ruelle. Elle pouvait discerner les contours de sa tête et de ses épaules en gardant ses yeux fixés sur lui. Une sphère lumineuse apparut, éclairant les traits masqués de son cavalier. Le globe roula et la dépassa sans qu'elle bouge d'un cil. Elle disparut et les ombres les happèrent de nouveau. La peur lui clouait les pieds au sol. Était-il possible de jouer de malchance à ce point ? À Avalon, elle avait cru mourir, mais le plus terrifiant avait été son inertie face à l'approche d'Ezechyel. Elle n'avait fourni aucun effort pour se détacher de son agresseur et se soustraire à la morsure. Placidement, comme une poupée, elle n'avait rien fait, l'esprit maintenu en otage par sa magie.

Elle tressaillit en sentant sa main attrapée dans le noir par l'homme. Non, elle se faisait des idées. Sa peur était irrationnelle. Elle n'était plus l'Elfette sans défense d'alors, elle ne se laisserait plus faire, et elle ne laisserait pas non plus ce vieux souvenir gâcher ce moment.

L'autre main de son partenaire de jeu encadra sa mâchoire et Astriid obéit à son impulsion en reculant. Sa façon de faire lui déplaisait et elle se retint de ne pas lui faire goûter de son propre traitement. Le mur réceptionna son dos, la piégeant presque complètement. « Non, juste moi. Il faut bien que je mérite mon statut de fugitive, je ne serais pas crédible sinon. » rétorqua-t-elle avant de froncer les sourcils quand la pression sur son visage s'accentua. « Votre sentence est un peu rapide. » Et il se montrait un peu trop sérieux à ce jeu qu'elle avait débuté. « Et exagérée aussi. Je n'ai fait que vous mordiller, ça ne mérite pas une mort si brutale et soudaine. » jugea-t-elle sur un ton léger. Elle posa une main sur son poignet pour bloquer ses mouvements qui la manipulaient. « Et veuillez cesser de m'examiner comme un cheval à la vente, c'est dégradant et je vais finir par me fâcher. » Elle appuya sur son poignet pour l'abaisser et libérer son visage d'une secousse. « Regardez l'effet que ça fait. » Astriid se décolla du mur et se pointa sous le nez de l'homme pour crocheter son menton qu'elle se mit à secouer dans tous les sens. « Vous voyez ce que je veux dire ? » Elle souriait, hilare. « En fait, je comprends pourquoi vous le faites, c'est étrangement satisfaisant. » Elle cessa de le malmener et fixa sa lèvre abîmée par ses dents plus tôt. Son pouce rejoignit l'objet de son attention et caressa doucement avant d'appuyer. Elle aussi avait un étrange sentiment familier en sa présence. Creuser son intuition en le libérant de son masque ne lui disait rien cependant. « Est-ce que vous êtes un Vampire ? » demanda-t-elle soudainement. Il avait sous-entendu plus tôt ne pas venir de Melohorë après tout, ce qui ne lui avait pas échappé.

Message IV | 573 mots

Mar 19 Mar 2024 - 14:02

Izanami to Izanagi par NoNeed4InK

Danser pour oublier

Oui, peut-être avait-elle raison. Peut-être l'escalade avait été trop rapide, voire même précipité. Il fallait dire que sa patience n'était pas au meilleur depuis son court séjour à Juvaniel. Ses nuits continuaient à être hantées par le cauchemar qu'il y avait vécu. Toujours le même, toujours se déroulant de la même manière, et toujours il finissait par se réveiller au même moment, l'image du sang imprégnant encore pendant plusieurs secondes sa rétine. Il en venait presque à repousser au plus possible le moment de son sommeil. Ça ne faisait que quelques jours que ça avait commencé, mais déjà il sentait sa dette de sommeil lui peser. Il devait faire preuve d'attention pour ne pas se déconcentrer d'une chose ; une broutille pouvait l'agacer, voir violemment l'irriter. Cette femme en faisait justement les frais. Il n'empêchait que l'idée de voir sa jolie tête défoncée et sans vie était plaisante. Après tout, il pouvait tout aussi bien arguer qu'il n'avait aucunement besoin d'une raison pour agir de la sorte, sinon la beauté d'une nature morte. Peut-être une autre fois. Sauf si elle insistait à le chercher de la sorte. Il repoussa d'un revers de main celle de l'Elfette, la mâchoire serrée pour garder un semblant de contenance. Alors il saisit la taille de la rousse à deux mains pour la rapprocher de lui avant d'à nouveau dégager sa main en s'emparant de son poigné, les iris toujours plantés dans celles de sa cavalière, un mince rictus étirant alors ses lèvres. « Je devrais être celui qui s'interroge. Ce n'est pas moi qui ai mordu l'autre. » ricana-t-il en réponse. Il délaissa sa taille pour caresser le galbe de sa nuque, tant du revers de ses doigts que du regard. « Dites-moi quelle réponse vous préféreriez. ». Elle ne lui avait pas filé entre les doigts lorsqu'il l'avait retrouvé dans l'ombre de la ruelle. Le ferait-elle s'il répondait par l'affirmative, quand bien même il s'agisse d'un mensonge ? « Mais croiriez-vous à la réponse d'un être qui n'a en tête que l'idée de vous dévorer ? ». Il approcha son visage du sien, la main redescendant son bras. « Après tout, la sincérité n'est pas toujours la meilleure solution pour obtenir ce que l'on désire. » continua-t-il un ton plus bas. Sa main reprit sa position initiale, agrippée à la taille de la rousse. Il se rapprocha encore, l'embrassant au niveau de la jugulaire avant de caresser d'un soupir la délicate peau de son cou. « Qu'en pensez-vous ? » ajouta-t-il dans un murmure, un sourire carnassier étirant ses lèvres. S'il avait réellement eu des crocs, il les aurait probablement plantés sans plus de délais dans la peau claire de l'Ygdraë, pour se délecter de son sang et n'en laisser assez que pour qu'elle soit incapable de réagir alors qu'un fleuve carmin se dessinerait sur sa peau et irait peindre le sol du futur cadavre qu'elle aurait été. Une rose assoiffée à ses côtés, à peine tenue du bout de ses doigts et baignant à moitié dans le vermillon de son sang, enlaçant des excroissances de sa tige le corps au bord de la mort pour la vider entièrement aurait parfaitement complétée le tableau. Il était malheureusement peu probable que l'on puisse trouver cette fleur à Caelum. Avant qu'elle ne lui offre une réponse, il embrassa à nouveau sa nuque, avec plus de vigueur, remontant la ligne de son cou pour mordre l'oreille de l'inconnue, peut-être avec trop de force songea-t-il en sentant le corps de sa vis-à-vis se tendre sous l'action. « Cette sentence vous est-elle plus acceptable ? » déclara-t-il en la relâchant pour retrouver le contact des émeraudes de ses yeux. « Je trouve le châtiment un peu doux personnellement. » souffla-t-il en glissant un index sous le menton de la rousse. Il rapprocha la bouche de la sienne. Mais avant de les y déposer, il tordit violemment le poigné de la rousse. Il désirait, d'un désir irrationnel, la peau de l'Ygdraë. Il désirait tout autant lire la douleur sur son visage ou entendre ses plaintes. Alors seulement il brisa la distance pour s'emparer de ses lèvres avec la violence de la passion et de la colère.

ASHLING POUR EPICODE

Description de la Rose assoiffée:

Sound off the Sirens | Sam Tinnesz

Sam 23 Mar 2024 - 9:55

Danser pour oublier
Jämiel & Astriid

☙ Siobhan Sainte - Midnight

Contrite, Astriid réprima un sourire pour ne pas offenser davantage son partenaire qui semblait n'avoir pas apprécié d'être traité comme un enfant. « Vous avez raison. » reconnut-elle. L'impulsion avait dépassé la réflexion, elle ne se montrait jamais aussi sauvage, surtout avec des inconnus. « J'avais pour objectif de vous provoquer. Il faut admettre que c'est une réussite. » Car à travers le désir qui voilait le doré de ses iris, une lueur plus sombre dansait, c'était celle-là même qui gardait tendue l'Ygdraë, prête à se défendre s'il révélait des intentions dangereuses. À Caelum où la sécurité de ses habitants primait, elle ne craignait pas vraiment pour son intégrité. C'était d'ailleurs cet argument qui avait poussé son groupe à accepter de la laisser derrière tandis qu'ils continuaient leur périple.

« Je préférerai que vous ne soyez pas un Vampire. » articula-t-elle, quelque peu distraite par les effleurements sur sa nuque. Un tressaillement agita ses épaules. Le contact la chatouillait, elle aurait préféré qu'il soit plus franc. « Qui a dit que je croyais tout ce que vous me disiez ? Je dois essayer de deviner quand vous mentez, et quand vous ne mentez pas. C'est un jeu amusant, pour découvrir l'autre. » Son masque n'aidait pas, elle devrait se fier à sa voix et à sa posture, ainsi qu'à son propre bon sens. Ce dernier n'était pas son arme la plus affutée, mais perdre était-il une si mauvaise chose ? Les lèvres de son cavalier sur sa gorge, elle se disait de plus en plus que ça lui était égal. Si des crocs devaient se dévoiler soudainement pour s'enfoncer dans sa jugulaire, qu'arriverait-il ? Avec quelle rapidité un Vampire pouvait-il tuer sa victime ? Si la plaie était suffisamment grande, il pouvait simplement prendre ce qu'il souhaitait puis la laisser sur le sol à se vider de son sang dans une mort lente, angoissante et solitaire. L'inquiétude menait un combat perdu d'avance contre ses sens, possédés par une envie qui imposait le silence à toutes ces voix qui lui recommandaient la prudence. Et alors ? La main qu'il ne tenait pas prisonnière remonta pour s'accrocher au col du vêtement de l'homme et l'attirer davantage contre elle pour l'y garder. Elle se crispa quand il tira sur son oreille et la douleur soudaine muta en une vague de plaisir si surprenante qu'elle ne put retenir un gémissement de jaillir du fond de sa gorge. Ses joues s'empourprèrent. Elle ne répondit rien et se contenta de lui rendre son regard, avant de descendre sur ses lèvres. Un éclair de souffrance traversa son poignet et ce fut si bon qu'elle ferma les yeux pour mieux s'en imprégner. Ses lèvres s'entrouvrirent d'elles-mêmes pour accueillir celles de son cavalier et leurs dents s'entrechoquèrent. Rien n'était doux, ce n'était même pas un baiser agréable, il était aussi violent qu'excitant et ne ressemblait pas à ceux que l'Elfe avait l'habitude d'échanger. Il ne trahissait que l'impatience et la frustration, ne faisait que confirmer la trajectoire de leur jeu.

Sa main qui crochetait son col descendit sur son torse et, arrivée à la ceinture, remonta pour se faufiler sous le vêtement. Sa peau chaude et vivante l'embrasa toute entière, elle aurait voulu la sentir immédiatement contre la sienne, sentir sa poitrine s'écraser contre la sienne. Elle brisa la première le baiser pour retrouver son souffle. Ses lèvres ne s'arrêtèrent pas pour autant, suivant la ligne de sa mâchoire avant de plonger dans son cou. Sa main poursuivit son exploration sur le torse de l'homme avant de glisser à l'arrière pour laisser ses ongles retracer le dessin des muscles et des os de son dos. « Je maintiens que j'espère que vous n'êtes pas un Vampire. » souffla-t-elle entre deux baisers parsemés près de sa pomme d'Adam. « Parce qu'on dit des Vampires qu'ils sont incapables d'avoir le moindre désir sexuel, et de ce fait n'ont pas de relations charnelles. J'espère, pour moi, que vous ne m'excitez pas pour rien depuis cette danse. » Ses dents s'agrippèrent sur le lobe de son oreille et tirèrent et elle dégagea la main qu'il avait gardé pour la placer entre eux et descendre directement sur son entrejambe et vérifier par elle-même.

Message V | 750 mots

Sam 23 Mar 2024 - 22:35

Izanami to Izanagi par NoNeed4InK

Danser pour oublier

Puisqu'elle avait décidé de relâcher la pression sur son vêtement, Jämiel s'accrocha à sa nuque lui refusant ainsi toute idée de retraite — quoique ça ne semble pas un instant faire partie des plans actuels de l'Elfette. Sans relâcher la pression sur son poigné, il maintenait le visage de la rousse à une proximité trop intime pour qu'elle lui échappe à nouveau. Un frisson courut sur sa colonne vertébrale lorsque la main avide préféra sa peau nue au tissu qui la couvrait. Il libéra ainsi la nuque de l'inconnue pour se défaire des boutons qui maintenaient sa chemise en place. Ceci fait, il s'empara du corps de la Sylvestre d'une main dans la chute de ses reins pour la rapprocher un peu plus encore. Une voix à laquelle il n'avait alors prêté que peu attention commença à s'élever avec plus de force dans son esprit. Pas encore assez cependant pour être prioritaire sur le hurlement de la passion, quand bien même son avis commençait à être pris en compte. Les yeux fermés, il savourait en silence les caresses sur sa peau et la violence de ses dents, refusant de révéler l'entièreté des émotions ce que la rousse lui procurait. Un rictus étira alors ses lèvres. Elle espérait. L'espoir pouvait être une si terrible et cruelle croyance. Elle était celle des hommes et des femmes préférant remettre leur destin au hasard des envies d'un dieu plutôt que de travailler à la réussite de ce qu'ils et elles désiraient. Le monde en avait si peu conscience. Et, elle, espérait simplement ne pas s'être faite duper, remettant de ce fait son désir et son devenir entre les mains de l'Alfar. Un adorable cadeau. Il remonta sa main libre jusqu'aux boucles flamboyantes de sa cavalière. D'un geste brusque, il les empoigna pour tirer violemment dessus. Ce ne fut pas sur sa gorge dégagée qu'il se pencha cependant, mais bien sur son visage. « Non, je ne suis pas un Vampire. » souffla-t-il avec langueur, la main dans le dos de la rousse remontant tranquillement sa colonne vertébrale. Il lui était difficile d'ignorer le contact de son corps, plus encore alors qu'elle avait hasardé ses doigts sur le sien. Il se faisait cependant un devoir de ne pas céder si aisément à son propre désir. Cette voix contestataire s'était levée plus encore, retentissante, le traitant d'imbécile pas moins civilisé que l'une de ces bêtes aux ailes noires s'il la prenait ici, en pleine rue et totalement ignorant quant à son identité. « Je suis pire que ça. » ajouta-t-il dans un même souffle brûlant, en Llandreri cette fois. Ponctuant sa phrase, le mur craqua derrière elle comme le sol s'ouvrit à ses pieds. Des crevasses surgirent de fines lianes épineuses enragées qui vinrent enlacer le cou et les bras de l'Ygdraë. De leur entrave elles griffèrent sa peau. Le lasso se resserra encore sur son épiderme, juste assez pour laisser perler sur son cou et ses doigts des larmes carminés. Ces mêmes larmes qu'il avait tant voulu voir depuis leur première danse. Il profita de la situation pour reculer de quelques pas, se détectant une dernière fois du tableau à défaut de sa peau. Enfin, et sans un mot de plus, il tourna les talons pour s'éloigner, se rhabillant simplement sans s'arrêter. Puis il se débarrassa de son masque qu'il laissa négligemment — mais surtout délibérément — tomber au sol avant de passer une main dans ses cheveux. Il passa alors le pouce sur sa lèvre. Seulement alors il marqua un arrêt. Il n'y avait rien. Il n'y sentait aucune cicatrice ou marque quelconque. Les sourcils froncés, il jeta un bref regard en arrière. Ce n'était pas la première fois que ce phénomène avait eu lieu. Il se remit en marche avec cette nouvelle idée en tête : si son hypothèse s'avérait correcte, ça avait été une bonne chose qu'il se fasse force pour mettre un terme à cet échange. Pourtant, il ne put retenir un sourire sarcastique, l'esprit mut par une curiosité perverse face à l'absence de réponse à cette question : s'il n'avait pas mis un terme au jeu, jusqu'où aurait-il fallu qu'ils aillent pour enfin connaître le visage de l'autre ?

ASHLING POUR EPICODE