Nos gammes à l'envers
Rajv & Bellone

Les Solos sous les draps - Mozart Opera Rock

Bellone se redressa au bord du lit, tirant à elle le drap pour retrouver la pudeur qu’elle avait abandonné un instant auparavant pour s’adonner à leur activité physique. « Et bien… Mmh… » commença la brune. Elle ne savait jamais comment se comporter, une fois qu’elle se retrouvait dans le lit de ses partenaires, le coït terminé. Devait-elle attendre qu’il l’invite à participer à une autre activité ? Devait-elle au contraire partir sans s’attarder ? Dans ce cas particulier, ils n’avaient pas de centre d’intérêt commun, mis à part cette partie de jambe en l’air. Elle ne connaissait même pas le blond, qui paraissait entre les draps. « Merci… ? » hasarda-t-elle nerveusement. Elle se sentait ridicule. Elle devrait trouver le courage de demander à un déchu comment se comporter dans ce genre de situation. Eux devaient davantage avoir l’habitude qu’elle. Peut-être savaient-ils mieux se comporter en présence d’un Luxurieux. « C’était… c’était très bien. » bafouilla-t-elle, sentant le rouge pigmenter intensément ses pommettes. Elle allait tapoter le bras de son amant mais se retint. Elle ne voulait pas avoir un air trop maternant. En réalité, elle n’était pas certaine d’avoir autant apprécié cette entrevue. Elle ne pouvait s’empêcher de comparer son inexpérience face à la connaissance de ses partenaires. Plus que de juger ses amants, elle avait peur d’être celle que l’on comparait à d’anciennes conquêtes. Elle avait peur de ne pas avoir été à la hauteur. D’autres Orines lui avaient glissé que le sexe état un art comme les autres, qu’il se perfectionnait avec l’entraînement. En multipliant les partenaires, on pouvait découvrir des pratiques ou des différences de désirs variées, là où adopter un amant récurant permettait de s’améliorait dans la conquête d’un plaisir spécifique. Seulement, elle était une musicienne davantage qu’une Luxurieuse. Ces pratiques la faisaient largement sortir de sa zone de confort.

« Je ferais mieux d’y aller, maintenant… » commença la brune d’une voix tendue. Quitte à se faire éjecter, elle préférait prendre les devants. « Je suis attendue dans pas longtemps. Je dois poser cette après-midi. » informa-t-elle sans trop savoir si se justifier était une bonne idée. Elle n’était pas tout à fait honnête. Elle avait encore longtemps avant de devoir jouer les muses pour son artiste. Ceci dit, il n’était peut-être pas une mauvaise idée de rentrer tôt afin de se préparer et s’apprêter pour sa séance.

Serrant toujours le drap contre sa poitrine, Bellone s’empara du Yukata qui avait terminé sa course sur le sol. Elle constata en l’enfilant précipitamment pour ne pas trop révéler de sa nudité que ses sous-vêtements n’étaient cependant pas avec lui. « Mmh… » fit-elle en scannant le sol. Avec consternation, elle osa relever le regard et repéra la dentelle à proximité de l’ange noir. Elle aspira une goulée d’air qu’elle bloqua dans sa gorge dans un excès d’embarras. « Oh je, euh, je crois que c’est… enfin… Ma… » baragouina-t-elle à mesure que sa peau adoptait une teinte cramoisie. Elle tendit la main et s’approcha à pas précipités pour faire mine de se saisir de son vêtement.

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Rajv & Bellone

Bad idea - girl in red

Si la situation n’avait pas été aussi embarrassante, l’Orine aurait sans doute rit à la blague lancée par le Luxurieux. Le trait d’humour, pourtant, ne parvint qu’à renforcer la ressemblance avec le coquelicot. Si la courbe des lèvres s’était légèrement assouplie en un sourire, ça n’était pas suffisant pour témoigner de l’hilarité. La libertine était bien trop concentrée sur le poing refermé de son partenaire, et sur ce qu’il contenait, pour se laisser distraire par le reste. « Merci. » murmura-t-elle en tendant le bras. Pourtant lorsque l’ailé éloigna sa main pour l’emmener hors de portée de la jeune femme, celle-ci s’immobilisa légèrement. Son expression arbora le contour d’une crispation : elle pressentait ce qui était sur le point de se produire et n’était pas certaine de trouver cela à son goût. Elle avait entendu parler de certaines lubies qu’elle considérait étrange. De ces femmes et ces hommes qui collectaient un objet de leur partenaire et le conservait pour une obscure raison que la néophyte était loin de saisir. Il était hors de question qu’elle quitte cet appartement sans sa petite culotte ! Fronçant les sourcils, Bellone fit un pas supplémentaire, tendant le bras pour essayer d’atteindre son objectif. « Rends-la moi ! » s’offusqua la jeune femme, se précipitant inconsciemment dans le piège tendu par l’homme.

Ce ne fut que lorsque Rajiv s’empara de sa tenue pour se coller contre elle que la Hanatsu réalisa la situation dans laquelle il se trouvait. Elle avait fait attention de ne pas laisser son regard divaguer là où la décence interdisait l’observation. « Oh, ouhla, tu-vous… enfin, en bas… » pépia-t-elle avant de rire nerveusement. Si elle avait conscience de son état, il était à parier que lui-même y était très attentif. D’autant plus gênée, la jeune femme déglutit. C’aurait pu être grossier. Cela aurait sans doute dû l’offusquer. Pourtant, la brune se sentait légèrement flattée. Il était plus simple de prendre cela comme un compliment plutôt que de se raisonner, en pensant qu’un Luxurieux était excité par le moindre trou qu’il apercevait.

Bellone haussa les sourcils à la remarque de son amant, prise de court. « Oh, c’est que… » souffla-t-elle, dans une tentative pour se justifier. Son explication mourut sur ses lèvres. Comment avouer qu’elle avait paniqué et n’avait rien trouvé de mieux à dire ? « Des excuses ? » Il était trop près d’elle pour qu’elle puisse avoir les idées claires. La jeune femme avait bien trop conscience de leur proximité, de leurs visages à quelques centimètres, et de toute leur peau collée l’une à l’autre. Ça lui embrouillait l’esprit, parce qu’elle ne pouvait s’empêcher de repenser à ce qu’ils venaient de faire, et ce qu’il risquait de se repasser si elle ne reprenait pas très vite la situation en main. Pour tout arranger, la brune sentit une main s’inviter sous son yukata. Un frisson remonta le long de sa colonne. Elle déglutit, penchant la tête sur le côté alors que l’homme se frayait un chemin le long de son épaule. « Alors… Alors ceci est à moi. » contre-attaqua la brune. Elle s’était hissée sur la pointe des pieds et avait noué sa main autour de celle de son amant. Elle crocheta son index au travers d’une boucle de tissu et tira dessus pour récupérer son bien, puis repoussa fermement son adorateur.

Se sentant pousser un élan de zèle, la brune esquissa un sourire malicieux tout en marchant à reculons pour s’échapper de la prise de l’homme. Elle fit tourner le linge autour de son index, qu’elle tenait levé. « Le plus drôle, c’est le défi de parvenir à me l’enlever, non ? » nargua-t-elle avec espièglerie avant de renfiler son sous-vêtement. « Et puis, je dois vraiment filer. » insista-t-elle avec une mine contrite. Maintenant qu’elle avait pris sa décision, elle avait réellement envie de rentrer, prendre un bon bain, et peut-être parler de ce qu’il s’était passé avec ses camarades. « Mais si tu as envie de me la renlever… » Se mordillant la lèvre, Bellone avisa un carnet. Elle s’empara de la plume qui y reposait et griffonna une adresse sur le papier. « Tu n’as qu’à venir là-bas ce soir. » fit-elle.

La Hanatsu se figea. En faisait-elle trop ? De nouveau, elle était assaillie par le doute et l’appréhension. Devait-elle pousser le vice jusqu’à aller l’embrasser une dernière fois ? Mais s’il la repoussait, trop contrarié par ses propos ? Trop craintive de prendre des initiatives risquant de ne pas aboutir, la Blaise abandonna l’idée. « J’espère vraiment t’y retrouver. » avoua-t-elle à voix basse. « Je trouverai une façon de me faire pardonner comme il se doit. » promit-elle avec un sourire coquin, avant de tourner les talons.