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Cerbère
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Cerbère
Ven 26 Jan 2024, 22:38


By Mojavia

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« Reste près de moi ce soir, Svana, jusqu’à ce que j’arrive à m’entretenir avec lui. » Un sourire entendu se dessina sur les lèvres de l’Alfare. En sous-vêtements, elle se déplaça jusqu’au cintre qui soutenait la tenue qu’elle avait prévu de porter pour la soirée. Elle la retira de son support et fit glisser le tissu soyeux sur sa peau. Ses épaules furent bientôt bordées de rouge, découvertes. Elle s’admira dans la glace, satisfaite de ce qu’elle y vit. La peau de son dos était visible, sa colonne vertébrale réhaussée par une chaîne d’or qui la frôlait à chacun de ses mouvements. Ses cheveux, relevés en queue de cheval, dansaient avec le bijou. Elle sentit sur elle le regarde d’Àlmos. Elle savait l’effet qu’elle lui faisait. Malheureusement, la réciproque n’était pas vraie. Son mari n’était pas répugnant mais il n’éveillait en elle qu’un ennui qui avait fait fuir depuis longtemps toute libido. Pire, Svana se sentait souvent partir loin de son corps, comme si sa vie ne lui convenait pas, ou plus. Pas à pas, Àlmos et elle réussissaient à s’élever dans la société alfare. Pourtant, elle ne se sentait pas en accord avec elle-même. La sensation était un refrain. Elle revenait toujours, dans des intervalles irréguliers. Plus le temps avançait et plus elle avait l’impression qu’ils se rapprochaient. Doucement, la petite mélodie de la mélancolie surgissait de nouveau. De plus en plus latente, elle l’accompagnait encore et encore, jusqu’à devenir la seule chanson audible pour la jeune femme. Elle déprimait et n’avait de consolation que son corps, beau. Cette beauté la sauvait quelque part. Elle était comme la seule chose qu'il lui restait, comme la seule chose à laquelle se raccrocher quand le reste se dérobait sous ses pieds. L’élévation sociale avait toujours fait partie de ses priorités mais, à présent qu’elle la vivait, elle avait la sensation d’être à genoux, le cou enfermé dans un carcan. Il lui semblait cependant être dans l’impossibilité de reculer. Elle se visualisait souris prise au piège. Qu’importât la direction dans laquelle elle regardait, elle ne percevait aucune possibilité salvatrice. Le temps passait et elle songeait parfois qu’elle ne vivrait plus jamais les premiers émois, que son existence resterait fade à jamais. Elle s’élèverait, gagnerait en popularité, obtiendrait la richesse mais, finalement, elle serait dépouillée de tout souffle de vie. La société la poussait dans ce traquenard et elle en souffrait en silence. La peur balayait souvent le reste. De temps en temps, elle pensait aux moyens de s’en sortir mais elle arrivait très vite à la conclusion que tous les sentiers qu’elle aurait pu emprunter ne menaient qu’à des impasses. Elle se voyait en marionnette, manipulée par des ficelles tenues par un monstre inconnu, un monstre qui la dépassait. Finalement, elle concluait qu’elle devait continuer à jouer car elle n’aurait aucun salut autrement. Sa vie éteinte était probablement mieux que celles de beaucoup d’autres. Ses émotions n’étaient peut-être que des caprices indignes. C’était ce qu’elle tentait de se dire. Au fond d’elle, pourtant, elle sentait un potentiel incendie, une toute petite flamme qui embraserait tout à la moindre occasion. Elle voulait se consumer mais son environnement étouffait le feu qu’elle aurait pu être ; le feu qu’elle aurait dû être.

Lorsqu’Àlmos disparut avec cet imminent X qu’il devait voir, Svana se retrouva seule. Jusqu’ici, elle avait servi de bijou à son mari. Elle l’avait magnifié pour qu’on le remarquât. Elle acceptait le rôle, malgré le trou béant dans sa poitrine, celui qu’elle ressentait lorsqu’elle devait jouer à n’être qu’un corps. La beauté était un cadeau empoisonné. Ses doigts attrapèrent une coupe de champagne, comme si tenir un verre la ferait paraître moins seule, comme si l’alcool pourrait rendre l’illusion de ses sourires plus réelle. Ses yeux se perdirent sur les danseurs. Ils l’hypnotisaient presque. Elle s’imagina un instant marcher sur la balustrade d’un balcon, en équilibre entre le plein et le vide, entre la vie et la mort. Et alors que son regard se promenait, elle croisa celui d’un autre, celui d’un pyromane. Sans le vouloir, sans le savoir probablement, il venait de souffler sur la flamme et de créer un incendie en elle.

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Orphée Dasgrim
Lun 25 Mar 2024, 10:57



Unknown

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En duo | Svana & Cal


Note : Dans le passé.


« Père ! Regardez ! » Il leva les yeux du long coutelas incrusté de runes qu’il inspectait. Iryella tournait sur elle-même ; la jupe à volants qu’elle portait se déployait en un chatoiement de mauve et de violet profonds. « Comment trouvez-vous ma nouvelle robe ? » - « Plus belles que toutes celles que l’on vend à Port Dirælla. » Il quitta son assise et contourna son bureau pour se placer devant sa fille. Il exécuta une révérence amusée et lui tendit la main. Elle glissa ses petits doigts dans les siens, et se laissa entraîner dans une danse dont il faisait semblant d’oublier les pas, ponctuée des éclats de rire de la jeune Alfar.

« Je savais que je vous trouverai là. » Naya apparut dans l’encadrement de la porte et le jeu s’interrompit. Elle portait Saenor, vêtu d’un costume bleu nuit. Sa mère s’était coulée dans une élégante robe argent. « Il est bientôt l’heure de partir. Tu es prêt ? » demanda-t-elle à son mari. Il acquiesça. Elle s’approcha. Ses doigts caressèrent les cheveux de leur fille au passage, puis remontèrent vers le col de sa chemise pour le rajuster. Elle lissa le tissu de sa veste sur l’une de ses épaules. « Nos hôtes m’ont maintes fois signifié leur hâte d’en apprendre plus sur tes récentes découvertes. » Elle lui sourit. Il déposa un baiser sur sa joue, sa main libre enroulée autour de son cou.



Le voyageur rit à la plaisanterie du commissaire-priseur. Il détestait cet homme insipide qui ne trouvait de joie que dans l’accumulation déraisonnée de pièces d’or sans réelle valeur en échanges de biens d’une inestimable beauté. Mais avoir les pieds sur terre signifiait devoir faire preuve d’hypocrisie ; en mer, la vérité existait plus aisément, car aucun mensonge ne parvenait à s’ancrer durablement sur la houle. Son regard se promena brièvement sur la salle, sur la foule de danseurs qui se mouvait à la manière de l’océan – sac et ressac. Il focalisa à nouveau son attention sur ses interlocuteurs. « Je constate que mon épouse vous a brillamment vendu mes aventures. » Plus loin, Naya dansait avec un négociant duquel ils pouvaient espérer obtenir quelques financements. « Je me ferais un plaisir de vous présenter quelques-uns des trésors que j’ai pu ramener. Je sais pouvoir vous faire confiance pour leur trouver preneur. » Ses iris s’égarèrent à la recherche de sa femme. Parvenait-elle à convaincre sa proie ? Le chasseur scruta et, si accaparé par sa traque, ne vit pas le piège qui le fit trébucher. Son cœur manqua un battement. « Veuillez m’excuser. Tant parler m’a donné soif. » Il salua poliment les quelques convives qui l’entouraient, avant de faire mine de se diriger vers le buffet.

Le souffle court, il attrapa une coupe de champagne. Une distance honorable le séparait de la femme, pourtant, il sentait sa peau s’électriser comme si la sienne l’effleurait. Il pivota pour se tenir près d’elle, face aux valseurs. Le regard perdu sur cette écume de taffetas et de souliers, il dit : « J’ai toujours cherché l’incroyable au fond des océans. Si j’avais su qu’il me suffisait de lever les yeux pour le trouver, je me serais épargné bien des coups de soleil. » Un fin sourire ourla ses lèvres. Il tourna la tête pour l’observer. « J’aimerais trinquer aux trésors cachés. Et vous ? » Il détailla son profil, la délicatesse de ses traits, l’ourlet de ses lèvres, la finesse de sa mâchoire. Il comprit alors que l’ordre n’aurait plus jamais sa place dans son existence. Elle serait son chaos.



Message I – 600 mots


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Cerbère
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Cerbère
Mer 27 Mar 2024, 14:17


By Mojavia

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Svana ne détourna pas le regard lorsque celui de l’homme s’attarda dans le sien. Elle eut l’impression d’être aspirée par lui tout entière. Dans son bas ventre, un feu incandescent s’alluma. Elle n’en avait jamais éprouvé de semblable. Même les premiers instants passés avec Àlmos n’avaient su créer en elle un orage capable de tout faire trembler. Cet homme, en face d’elle, avait l’allure d’un tremblement de terre, d’un volcan dont la lave était impossible à éviter. Il lui sembla que l’Alfar était capable de tout emporter sur son passage, sans laisser la moindre chance de survie. La fuite était impensable ; alors quand elle comprit qu’il s’approchait d’elle, elle fit face. Elle plaqua ses iris sur les autres danseurs, comme s’il n’avait été qu’un divertissement éphémère. Elle n’était pourtant pas naïve : il avait senti le chaos advenir, lui aussi. À cet instant, venait de s’ouvrir la partition d’un requiem entêtant. La fin serait atroce, comme celle qui advenait dans la plupart des contes de Faes.

Svana joua une comédie qui ne trompa ni elle ni lui. Lorsqu’il lui adressa la parole, elle le regarda avec une pointe de surprise, comme si elle avait oublié jusqu’à sa présence avant qu'il ne se rappelât à elle. Ses sous-vêtements portaient pourtant déjà la marque de l’incendie qu’il propageait. Elle sourit. Elle avait entendu parler de lui, l’aventurier. Cet homme qui parcourait les mers, défrayait parfois la chronique et excitait les bouches jalouses de son succès naissant. Elle n’avait jamais cherché à savoir, étouffant sa curiosité par des occupations aussi soporifiques que son mari. À présent qu’elle avait le joyau de l’océan devant elle, l’envie de l’essayer s’immisça furieusement au creux de son ventre. « Cette salle est somptueuse, en effet. » répondit-elle, consciente qu’il parlait d’elle. Svana tourna la tête vers lui et l’observa à son tour. « Voyons… » Elle fit mine de réfléchir. Son index caressa sensuellement la courbe de son verre. « J’aimerais trinquer aux audacieux, à ceux qui ne ressentent aucun scrupule à arracher aux profondeurs les trésors qu’elles cachent. » Quand bien même ils appartiendraient à d’autres. Quand bien même elle appartenait à un autre. Elle avança son verre. Le tintement la ravit. « Si vos voyages ne vous ont pas fait oublier comment mener une danse, accepteriez-vous d’en commencer une avec moi ? » Une danse au milieu des convives ; ou une danse loin d’eux, dans l’intimité de n’importe quel endroit susceptible de cacher aux yeux du monde le tango endiablé de leurs deux corps liés. Svana était certaine de ne pas se méprendre. Il la désirait comme elle le désirait. Elle avait l’impression de sentir ses mains sur elle alors même qu’il ne l’effleurait pas encore. S’ils dansaient, elle se liquéfierait dans ses bras, comme il se tendrait dans les siens.  

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Orphée Dasgrim
Ven 29 Mar 2024, 08:47



Unknown

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En duo | Svana & Cal



Jamais il n’avait été friand des mers calmes et des navigations tranquilles. Il vivait pour les dangers de l’aventure et le frisson du triomphe. Rien n’était plus exquis que la victoire et la réussite, car elles n’existaient qu’au regard de la possibilité de perdre, d’être mis en échec. Les ambitions n’avaient de sens et de valeur que lorsqu’elles s’auréolaient de difficultés. Il aimait les défis. Il les aimait même quand ils contrevenaient à ses plans, quand ils s’immisçaient dans les rouages d’une machine huilée depuis des années et s’apprêtaient à tout faire sauter. Il existait des explosions plus douces que des caresses. Il n’était pas raisonnable, ne l’avait jamais été, ne le serait jamais. Il scella cette idée lorsque leurs verres se rencontrèrent. « Aux audacieux et aux trésors, dans ce cas. » Le tintement se répandit dans tout son bras, jusqu’à son cœur. Elle l’avait touché là où jusqu’ici seules les merveilles de l’océan avaient su s’ancrer. L’envie sauvage de la parcourir comme il parcourait les mers lui mordit la poitrine. Il voulait l’explorer, contourner ses côtes, s’attarder sur ses rivages, plonger dans ses eaux. Il lui sourit. « Je vais vous faire une confession. » Il but une gorgée de champagne, puis posa sa coupe sur le buffet. « Non, en fait, deux. » Ses iris clairs plongèrent dans les siens. « D’abord, naviguer, c’est ne jamais s’arrêter de danser. » Il lui offrit son bras et, comme elle le prenait, il l’entraîna sur la piste de danse.

« Ensuite, sachez que je n’aime pas les inachevés. Si je commence, je me dois de finir. » Il passa un bras autour de sa taille. « J’ai l’espoir un peu fou que vous acceptiez de me suivre. » Ses pas s’accordèrent aux siens, et il l’entraîna dans la valse rythmée par l’orchestre. Son palpitant rivalisait de tempo avec la musique. Son corps enflammé anticipait les ardeurs de la danse avant même de les ressentir. Les tissus qui entravaient le contact de sa peau avec celle de la femme se faisaient tantôt oublier et tantôt créateurs de frustration. Leurs vêtements lui paraissaient trop étroits ; ils encageaient le désir qui brûlaient dans leurs yeux. Il scrutait ses prunelles, et plus il les sondait, plus il se sentait réagir tout entier à la proximité de l’Alfar. Elle l’incendiait. « Je ne vous demanderai pas de me suivre au bout du monde. J’ai encore un peu de raison. » Si peu. Il sourit. « Mais disons que… Imaginons qu’à la fin de notre danse, je quitte discrètement cette salle. Me suivriez-vous ? » Il voulait plus que cette valse, et il était certain que son désir s’accordait au sien. S’il se fourvoyait, l’échec le frapperait ; mais c’était le pari que prenaient tous les audacieux qu’elle avait voulu célébrer.



Message II – 467 mots


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Cerbère
Lun 08 Avr 2024, 09:39


By Mojavia

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Svana imita son geste. Sa main s’avança vers le buffet. Elle y posa sa coupe non encore vide. Ses doigts en caressèrent le pied avant de l’abandonner pour de bon. Ses iris revinrent s’attacher au visage de l’homme avec un intérêt non feint. Cependant, dans les salles de bal, mensonge et vérité se côtoyaient avec tant de délicatesse et d’ambiguïté qu’il était difficile de les reconnaître. Elle était convaincue qu’il ne mentait pas et avait conscience qu’il devait être certain de la réciproque. L’électricité qu’elle sentait dans son corps n’existait que pour amplifier celle du sien et être amplifiée à son tour par elle. Le phénomène se présentait en un cercle vertueux d’attirance fiévreuse. Elle prit son bras après un sourire. « J’ignorais que les aventuriers étaient aussi des poètes. » Ses paupières se fermèrent le temps de passer de la contemplation de son visage à celle de la salle. Si le contact de sa main sur son bras avait déjà attisé les flammes, elles furent d’autant plus difficiles à contenir lorsqu’elle sentit ses doigts dans son dos. Le touché appela la vision et ce qu’elle imagina se traduisit par des bruits de vêtements déchus et de gémissements incontrôlés. L’espace d’un instant, elle vit les lèvres de cet homme couvrir sa gorge de baisers, se promener sur ses seins et finir entre ses cuisses. Elle se vit parcourir son corps de la même façon, les doigts enroulés autour de lui, ses lèvres les imitant. Elle le vit l’acculer, la soulever et se coller à elle, se fondre en elle. Elle se sentit défaillir sous ses caresses et l’écho de la phrase qu’il prononça réellement ne fut qu’une énième preuve de ce qu’il se jouait entre eux. La valse lui arracha des frissons d’extase. Il était beau et son audace emportait tout le reste. Elle répondit à son sourire et le laissa détailler sa proposition, tout en la connaissant déjà. Il aurait très bien pu ne pas la prononcer tant il éveillait son désir. Son corps en était gorgé et, fou, n’attendait que les occasions de pouvoir frôler encore le sien. L’attraction était trop puissante, intense. Elle voulait le sentir glisser entre ses cuisses. Il n’y avait pas d’autres issues à ses yeux. Alors que tout en elle brûlait, elle réussissait tout de même à garder contenance aux yeux du public. S’ils avaient été seuls, les interminables minutes qu’ils vivaient actuellement – et qui contribuaient aussi à gonfler son avidité – ne seraient déjà plus que de l’histoire ancienne. Elle s’imagina le suivre. Elle s’imagina la suite, le reflet de cette dernière emplissant son regard d’une lueur incandescente. « Nous venons de trinquer aux audacieux. » lui dit-elle, avant de sourire. « Je vous prie d’essayer. Vous constaterez ensuite si l’audace paye ou non. » Elle pria pour qu’il essayât vite, avant que l’état dans lequel il la mettait ne gorgeât jusqu’à ses cuisses.

482 mots

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Mer 17 Avr 2024, 19:36



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En duo | Svana & Cal



Un sourire ourla les lèvres de l’Alfar. « Vous pensez donc que les plus beaux trésors valent la peine que l’on prenne tous les risques. » Ses iris gris la scrutèrent. En prenait-elle souvent, des risques ? Pour quels trésors ? L’envie soudaine de la sonder toute entière l’inonda. Il voulait plonger en elle et écouter tous les secrets que son corps murmurerait. Tous ceux qu’il crierait, fou de les avoir si longtemps cadenassés. « Vous prêchez heureusement un convaincu. » Une étincelle mutine brilla dans ses yeux, pourtant, il n’interrompit pas leur valse. Ses vêtements continuèrent d’effleurer les siens, de lancer sur ses courbes des envoûtements que seul un contact véritable et prolongé saurait apaiser. Il s’ensorcelait tout autant, se condamnait à la désirer toujours plus, à se brûler avec tant d’intensité que jamais il ne pourrait oublier la morsure des flammes. De toutes ses expériences passées, jamais il n’avait ressenti un tel empressement, un feu si ardent qu’il lui était impossible de l’ignorer, de passer outre, de continuer sa vie comme si de rien n’était. Il accéléra la cadence et se sentit presque perdre pied. Il lui avait suffi d’un seul regard pour révolutionner sa vie. La certitude que rien ne serait plus jamais pareil s’ancrait en lui. Ses yeux couraient sur les ciselures de ses traits, façonnaient sa peau à l’image de sculpteurs, mémorisaient chaque détail. Ils bondissaient de ses iris à sa bouche, s’interdisaient de descendre plus bas, mouraient d’envie de s’aventurer sous sa robe. Que rien ne leur résistât, que les flammes tournassent le tissu en cendres qu’il lui suffirait de souffler pour dévoiler les merveilles de sa peau sombre.

Lorsque la musique s’apaisa, ses pas retrouvèrent un rythme plus calme, jusqu’à s’arrêter tout à fait. Il observa autour d’eux, presque égaré. Malgré eux, l’instant se rompait. Il prit le temps de reprendre sa respiration avant de la regarder à nouveau et de lui dire : « Je ne vous ai pas répondu tout à l’heure. Les poètes et les aventuriers ne sont pas aussi dissemblables qu’il y paraît. C’est le voyage qui les anime, et ils savent aussi bien l’un que l’autre que tout voyage peut conduire au rêve comme au cauchemar. C’est la récompense qu’ils espèrent et le risque auquel ils consentent. Je remets ce choix entre vos mains. Livrez-moi au rêve ou au cauchemar, ma Dame : je saurai m’en démêler. » Il lui sourit, puis s’écarta. Il sentit une déchirure ouvrir sa poitrine mais résista à son immédiat besoin de la combler. « Je vous attendrai au fond des jardins, derrière les ronciers, là où personne ne va. » Il se détourna et se fondit dans la foule. Il s’y mêla, désireux de n’éveiller aucun soupçon, déjà fiévreux de l’attente qu’il s’imposait. Puis, au bout de quelques minutes, il prit le chemin indiqué. Parvenu au lieu de rendez-vous, il attendit, fébrile.



Message III – 480 mots


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Cerbère
Dim 28 Avr 2024, 21:27


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Svana sourit sous la flamme du regard de l’inconnu. Elle ne répondit néanmoins pas. Il pourrait aisément deviner, comme elle était convaincue qu’il prendrait tous les risques pour elle. Leurs deux corps dansaient bien plus qu’une valse. À chaque effleurement, de longs frissons impétueux se frayaient un chemin jusqu’à son ventre. Chacun de ses sens se noyaient sous l’inondation qu’il provoquait en elle. Sous sourire s’élargit. Elle avait envie de lui. À chaque fois qu’il articulait des mots, à chaque fois qu’elle voyait ses lèvres bouger, elle les imaginait contre elle. À chaque fois qu’il bougeait, à chaque fois qu’il la provoquait, elle l’imaginait en elle. Les sensations ne cessaient pas, pas plus que les illustrations des délices que leurs deux silhouettes liées pourraient engendrer. Elle s’entendait déjà gémir puis crier. Elle visualisait le balai de ses mains sur elle et la danse de ses lèvres sur lui. C’était entêtant, grisant. Chaque seconde qui passait était une torture. Elle voulait qu’il la touchât, qu’il se frayât un chemin entre ses cuisses pour la délivrer de la tension qui y résidait. L’envie devenait besoin, une nécessité aussi enivrante que dangereuse. Àlmos n’appartenait plus qu’à ces ombres informes que la nuit effaçait avec trop de facilité. Son partenaire de valse, lui, était un véritable incendie. Son regard transperçait l’obscurité. Il la transperçait elle, si bien qu’elle devait fournir un effort pour réguler sa respiration. Dans ses bras, elle s’affolait, elle s’approfondissait.  

L’Alfare égara son regard sur la salle quelques secondes avant de rejoindre le visage de l’audacieux. Elle l’écouta et le laissa s’éclipser avant de murmurer, les yeux fixés sur son dos : « Le rêve après le cauchemar ne paraît-il pas encore plus merveilleux ? » Elle s’avança vers le buffet, en songeant qu’elle avait encore le choix. Elle savait néanmoins que c'était faux. Qu’importassent les rêves ou les cauchemars et qu'importassent ses obligations maritales et parentales. Son corps réclamait le sien et là était la seule vérité qui comptât. Elle s’employa donc à faire semblant quelques minutes. Elle discuta avec quelques personnes importantes, l’humidité entre ses cuisses lui rappelant que trop bien à quel point le temps loin de lui était long. Les paroles qui résonnaient à ses oreilles ne valaient rien. Elle ne pensait qu’à lui et chaque vision accentuait sa torture. Elle aima la ressentir, jusqu’à ce qu’elle n’y tînt plus. « Je vous prie de m’excuser. »

Elle s’éclipsa discrètement. Sa silhouette s’enfonça dans la nuit, à la recherche de celle de l’aventurier. Elle contourna les ronciers. Ses iris s’accrochèrent à lui juste avant que sa silhouette ne rejoignît la sienne. Son corps contre le sien sentit chacune de ses formes. Les certitudes se renforcèrent. Elle sourit, proche ses lèvres, puis le sourire se transformât en baiser. Elle n’avait pas le temps. Elle ne voulait pas le prendre. Elle ne voulait pas attendre. Ses doigts se mêlèrent à ses cheveux et glissèrent dans son pantalon pour le caresser.

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Lun 29 Avr 2024, 08:10



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En duo | Svana & Cal


Note : Attention, ça n'est plus du tout jeune public 8D


Son empressement éradiqua tout doute et toute attente ; il fut comme une vague de flammes qui souffle tout sur son passage pour ne laisser s’installer que le renouveau d’une nature nourrie par la puissance du feu. Il aima cette impatience de la même manière qu’il avait tout aimé chez elle dès le premier regard, dès les premiers mots, dès les premiers pas de danse. Ses mains se refermèrent sur son corps dont il sentait les aspérités se marier aux siennes. Ce rapprochement appelait l’union ; il était satisfaisant et torturant à la fois, il donnait sans abandonner, et l’Alfar avait pour seul désir celui qu’ils se perdissent l’un dans l’autre. Son baiser le brûla, et il le lui rendit avec la même morsure incendiaire, rapidement redoublée par la sensation de ses phalanges entre ses jambes. L’une de ses mains se referma autour de ses cheveux d’argent, tandis que l’autre remontait avec empressement le tissu de sa robe. Ses doigts coururent sur la peau de sa cuisse, douce et chaude, pareille au sable inlassablement caressé par le soleil et la mer. Il glissa jusqu’à leur partie interne, là où l’océan exerçait ses droits, et le sentir si présent intensifia ses propres sensations. Il en explora les profondeurs, noya son visage dans son cou et y déposa quelques baisers pour s’y ancrer. Puis ses deux mains s’arrimèrent à ses hanches. Son regard plongea dans le sien. Il se sentit perdre pied, tituber comme un terrien qui embarque pour la première fois sur un navire. Il se décala d’un pas pour s’agenouiller devant elle et se soustraire aux vertiges qu’elle lui faisait subir. Ses doigts se faufilèrent sous sa robe. Ils remontèrent, écartèrent le tissu qui barrait l’accès à la grande mer, puis s’agrippèrent à ses fesses. Leur courbe épousait parfaitement ses paumes. Ses lèvres se promenèrent sur ses cuisses, avant de naviguer entre elles, guider par les avancées de sa langue qui s’harmonisaient avec le sac et le ressac de son bassin. Il voulait l’entendre gémir, crier, et plus tard, lorsqu’il serait en elle, jouir. Il avait oublié tout le reste, toutes les passions désastreusement fades qu’il avait pu connaître autrefois, toutes les obligations de mari et de père qui pesaient sur lui, toute la vie dont il devait mener la barre et que l’appel de l’océan effaçait immanquablement. « Dis-moi ton nom. » exigea-t-il, tandis que l’une de ses mains descendaient pour faire sauter les boutons de son pantalon et avant que sa bouche ne reprît son manège. Il voulait lui voler ses mots, son souffle ; la posséder toute entière et se laisser lui-même conquérir dans son intégralité.



Message IV – 433 mots


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