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Des Plumes au Visage

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En observant la pose de la statue sous ses yeux, l'Ange se souvenait de ses longues balades insouciantes dans les allées d'Hebeny, avant que la guerre n'eût raison de l'apparente stabilité demeurant dans les esprits. La danseuse était de cire, sa tenue n'était que plumes collées à l'ensemble, dont la légèreté se voyait dès que les curieux se rapprochaient, sans que cela n'abîme l'ouvrage, lui donnant un aspect vivant. Des plumes, il y en avait de nombreuses, certaines sur ses poignets, d'autres à la naissance des courbes de son visage, certainement inspirée d'une Eversha Oie. Observer sans se concentrer, ni même voir ce qu'elle regardait. Depuis quelques mois, Érina se sentait dépérir, assaillie de doutes et de craintes. Il y avait des tas de choses, des détails, des évidences et même des affirmations presque divines qui ne cessaient de vouloir lui torturer l'esprit depuis un long moment et, surtout, sa lâcheté qui l'empêchait simplement de poser la question. Elle voulait une réponse, mais n'était pas certaine de vouloir tout perdre pour l'avoir posé. Un merveilleux chaos rongeait son esprit.

Depuis son mariage, la Wun n'avait pas revu Mancinia et les tentatives de cette dernière se soldaient par son silence. C'était comme si elle fuyait. C'était comme si elle l'abandonnait et Érina avait bien conscience que son comportement la blesserait, surtout si elle continuait d'être aussi versatile, qu'elle s'en voudrait d'avoir, peut-être, mal agi. Enfin ... connaissant celle-ci, ce ne serait pas étonnant de la voir surgir sur le perron de sa porte un beau matin. Peut-être était-ce la raison pour laquelle elle se trouvait sur Iyora, tandis que l'Ambassadrice était à Juvaniel ? Désormais, elle se sentait aussi petite que devant cette composition artistique relevée sur son socle, malgré sa beauté et sa composition, tout lui paraissait terne et sans aucune vie. Cela faisait vraiment trop longtemps qu'Érina étouffait. Peut-être, vraiment peut-être, devait-elle suivre les conseils des Orines qui avaient croisées sa route. Sans doute que sa rédemption se trouvait sur les terres de Maëlith ? En observant la statue, elle se sentait lasse et aucune Beauté ne semblait l'étreindre.

— L'aspect des mouvements est raté.

Cette statue est une des dernières oeuvres de l'artiste, la grâce qui s'en dégageait était réelle, mais l'aspect des mouvements semblaient brouillons. N'avait-il jamais vu de danseuse ? Elle non plus, d'ailleurs, mais s'il y avait une chose dont elle était certaine, c'était qu'il fallait s'investir dans ce en quoi on croyait, même si ses certitudes n'étaient plus que cendres ...

Post I - 457 mots
Inspiration Lucy Glendinning

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Des Plumes au Visage

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L'Ange avait bien conscience d'avoir été indélicate, mais ses sentiments confus ne l'aidaient nullement. Tout son être semblait frustré, dans une colère vicieuse qui ne demandait qu'à éclater contre autrui ou à faire trembler ses épaules de tristesse, tout en sachant que cela ne se faisait pas. Elle représentait les Vertus et non les Vices ... ce n'était pas une ligne à franchir. Elle sourit à son interlocutrice même si ce dernier était lourd et ne demandait qu'à s'affaisser.

— Je ne le suis pas non plus, admit-elle. C'est seulement qu'elle me parait moins gracieuse que d'autres oeuvres présentées.

Ce n'était qu'un ressenti personnel. Après tout, l'on ne pouvait s'extasier sur tout et n'importe comment. Lorsque l'étrangère mentionnait son Art Divin, Érina ne fût nullement étonnée. L'on pouvait reconnaître des Orines dans une rue bondée tant elles détonnaient avec l'atmosphère, personne ne pouvait ignorer ces créatures semi-divines. Dès qu'elle en voyait une, c'était comme si le monde était plus coloré.

— Et quel est-il ? demanda-t-elle sur un ton plus léger. Si vous voulez bien me le dire, bien sûr.

L'Ange manquait d'exprimer sa perplexité devant sa question, mais ce retint. Avec sa force physique, rien que lever un burin pouvait relever du sport extrême et rien que pour planter un clou, elle avait besoin de l'aide de quelqu'un. Surtout qu'elle n'aimait pas les objets pointus et tranchants.

— Rien de tout cela. Je suis dans le domaine médical et j'enseigne les langues à mes heures perdues. Je ne fais que profiter de l'événement. Et vous ?

Elle observait le travail à nouveau, sans spécialement que ce soit sous un oeil nouveau.

— Peut-être que ce n'était qu'un test de l'artiste. Ce n'est qu'en pratiquant que l'on devient meilleur, après tout. Tout ne peut être parfait en deux temps trois mouvements.

Il y avait quelque chose de brut, de peu terminé à ses yeux.

— Cela m'évoque des Anges enfermés dans leur souffrance, comme si elle serait éternelle et désarticulerait nos corps.

Toutes les oeuvres n'étaient pas destinées à être heureuses. Elle haussait les épaules.

— J'ignore qui est l'artiste, alors je ne sais dire si c'est une traduction de ce qu'il ressent ou la manière dont il nous perçois.

C'était peut-être parce qu'elle se voyait de cette manière ? Comme beaucoup, elle avait connu les sentiments négatifs de ce monde, plus qu'on ne pourrait le penser, mais Érina avait toujours voulu apporté la Joie aux autres ... pourtant, c'était dur de garder toujours l'aspect positif des choses dans sa situation actuelle.

Post II - 468 mots