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 [Quête] - Questions de métaphysique d'après les enfants | La kasbah

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Maximilien Eraël
~ Humain ~ Niveau III ~

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◈ Parchemins usagés : 2460
◈ YinYanisé(e) le : 18/09/2016
◈ Activité : Charpentier | rang II ; Ébéniste | rang II ; Soldat | rang II
Maximilien Eraël
Mer 20 Avr 2022, 16:53

Intrigue/Objectif : Aurel et Sharihzad cherchent à comprendre le monde et s'y imposer du haut de leurs trois pommes



Comment on fait les bébés ?

Pourquoi ? Comment ? Est-ce que ? Il y avait tant de choses qui demeuraient un mystère pour Sharihzad, et tout autant à Aurel. Des questions dont les enfants ne savaient trouver de réponse. Dont parfois les adultes étaient également incapable de les éclairer. Des inconnues aussi bien naïves que métaphysiques. Ils n'en avaient pas conscience, évidemment. Pour eux, ce n'était qu'une suite d'interrogation qui leurs passaient par l'esprit lorsqu'ils entendaient les adultes parler ou que le phénomène observé leur semblait fantastique.

Aurel tenait fermement sa sœur par la main afin de stabiliser sa démarche toujours aussi tangente. Alors il poussa la porte du bureau, tout sourire. Mais il n'était pas là. Les deux enfants exprimèrent leur déception d'une moue attristée avant faire demi-tour. Il n'était souvent pas là, mais chaque fois ils essayaient, au cas où. Nassima devait savoir où était leur papa. C'est donc vers elle qu'ils coururent en clamant son nom à travers les couloirs. La nourrice se montra, inquiète de ces appels à répétition. Elle s'attendait à quelque chose de grave devant l'insistance des petits Humains. C'est en voyant leurs regards brillant de naïveté qu'elle se détendit, s'arrêtant au milieu du couloir. « Qu'est-ce qu'il se passe ? » les interrogea-t-elle en se baissant à leur niveau. « I' est où Pām ? » - « Je ne sais pas, mais il ne devrait pas tarder à rentrer normalement. ». Pleine d'aménité avec les enfants, au fond d'elle elle était surtout pleine de doute. Il avait dit qu'il essaierait de rentrer tôt. Essaierait. Ce mot était plus important même que le fait qu'il veuille rentrer tôt. Essayer c'était inclure la potentialité d'un échec, et le seul fait d'y songer le rendait assez probable pour qu'il écrase la volonté, aussi grande pouvait-elle être. Alors elle reprit la parole pour rassurer les petits qui semblaient soudain ennuyés de l'absence de leur père. « Pourquoi vous le cherchez ? » - « On veut lui 'mander un kruc. » répondit Sharihzad sans se défaire de sa moue attristée. « Ah oui ? Et qu'est-ce que vous voulez lui demander ? Je peux peut-être le faire à sa place, et comme ça vous pourrez vous amuser plus longtemps avec papa. » questionna-t-elle les enfants, préparant surtout la possibilité qu'ils ne puissent pas poser leur question à Maximilien. Les deux bambins échangèrent un regard. Elle était une adulte, elle devait savoir elle aussi. Sharihzad ouvrit la bouche, prête à dévoiler ce qui lui trottait dans la tête. La pauvre petite ailée fut néanmoins devancée par Aurel. « C'est comment on fait les bébés ? ». La question désarçonna la nourrice. Bien sûr, un jour ou l'autre la question allait tomber. Tout les enfants se la posait un jour ou l'autre. La réponse demeurait cependant toujours difficile à formuler à de jeunes enfants. Sharihzad, elle, exprima son mécontentement d'un regard irrité sur le rouquin. « Maaaais ! On avait dit c'était moi d'abo'd ! ». Aurel tira la langue à la petite ailée en réponse à sa plainte. Nassima avait presque envie de laisser Maximilien se débrouiller avec ça, juste pour voir quelle aurait été sa réaction à lui. Également pour se défaire de cette épreuve. Mais elle avait dit aux enfants qu'elle les aiderait si elle pouvait. Ce qui était le cas. « Hum... Laisse-moi une seconde pour réfléchir comment je peux te l'expliquer clairement. » - « La maman de Sama' elle dit les enfants i' viennent des oasis. Que les ga'çons i' viennent des noix de coco et les filles des nénuphars. Ça a des fleurs les nénuphars elle dit. Je savais pas les nénuphars ça a des fleurs. Tu savais toi que les nénuphars ça a des fleurs ? » s'excita soudainement Aurel, faisant naître un rire depuis les lèvres fermées de la nourrice. « Eh bien, ce sont surtout les enfants sans parents qui viennent des oasis. » commença-t-elle non sans amusement. Elle ne voulait pas que la mère de cette enfant passe pour une menteuse, aussi avait-elle brodée autour afin d'offrir sa propre version. Après tout, un jour il sauraient exactement comment ça se passe, autant introduire doucement la chose. « Comme Eeva ? Eeva elle est née dans une fleur de nénuphar ? Et moi aussi ça veut dire je viens d'une fleur de nénuphar ? ». À nouveau Nassima ne put s'empêcher de rire face à l'intérêt de la petite. « J'imagine, oui. » répondit-elle en entrant dans son jeu. « Mais du coup, i's viennent comment les aut'es comme moi ? » s'inquiéta Aurel, découvrant qu'il venait d'ailleurs que des noix de coco. « Hum. Ce n'est pas très compliqué. Déjà il faut une madame et un monsieur. ». Les enfants s'assirent en même temps au sol, l'œil brillant de curiosité et d'impatience tandis qu'ils allaient enfin connaître toute la vérité. « Ça veut dire vous pouvez faire apparaît'e un enfant papa et toi ? » s'exclama Aurel. « On va avoir une petite sœu' ! » ajouta-t-il en se tournant vers sa sœur. « Non, moi je veux un petit f'ère ! » - « Alors on aura les deux ! ». À chaque problème, sa solution. Toutefois Nassima manqua s'étouffer devant l'échange des enfants. En théorie, oui, Aurel n'avait pas faux. En pratique, c'était autre chose. « Non, il faut un peu plus qu'une madame et un monsieur pour ça. » répliqua-t-elle rapidement afin de se sortir de cette situation, décevant les enfants par la même. « Il faut aussi que le monsieur et la madame s'entendent. ». C'est l'incompréhension et la tristesse qui dessina le visage des enfants. « Vous vous entendez pas papa et toi ? » demanda Sharihzad. « Oh si, bien sûr, je ne serai pas là avec vous sinon. » - « Eh bah alo's ? ». Nassima exhala un soupir rieur. Ça allait être plus compliqué qu'elle se l'était figuré. Finalement elle aurait dû se tenir à la version de l'oasis. « Puis il faut que le monsieur et la madame il veuille être papa et maman ensemble. » - « Et toi tu veux pas ? ». L'intéressée sourit avec difficulté. Un premier mort-né. Un second parti sans avoir même eu l'occasion de songer au service militaire. Elle ne voulait plus s'acharner. Peut-être le troisième aurait eu une belle vie. Elle n'avait pas envie de faire ce pari cependant. C'était trop douloureux. Ce fut — et ça l'était encore — un long sujet de discorde avec son mari, mais elle refusait de souffrir à nouveau. Elle avait l'impression de perdre une petite partie d'elle à chaque fois. C'était pour ça qu'elle était devenue nourrice. Elle vivait l'expérience de la maternité par procuration, et ça lui convenait. « Non, je ne veux pas. » répondit-elle avec une triste chaleur, ce que les enfants perçurent malgré sa tentative de masquer son émois. « Et donc, lorsque le monsieur et la madame sont d'accord pour être ensemble papa et maman... ». Donc. Avant c'était simple de détourner de façon innocente une relation. On arrivait sur le moment où la subtilité serait plus compliqué. « Ils se font un grooos câlin. Et là ça fait un bébé. ». Les deux enfants se redressèrent, ravi de savoir enfin. Pourtant l'allégresse s'interrompit dès lors que la voix de Nassima se fit à nouveau entendre. « Mais le bébé il apparaît pas de suite. Il faut attendre un peu et s'en occuper le temps qu'il pousse. » - « Comme une citrouille ? » - « Oui, comme une citrouille. » ria la nourrice.

Aurel bondit soudain sur ses pieds. « Papaaaa ! » s'exclama-t-il en dépassant la nourrice pour sauter dans les bras de Maximilien qui venait d'apparaître à l'autre bout du couloir. « Salut toi ! » répondit-il à l'accueil qui lui fût fait, soulevant le garçonnet au-dessus de sa tête avant l'embrasser sur le front, Sharihzad se précipitant à son tour vers le Kaaiji, en écho à son frère, se rattrapant de peu à son pantalon tandis que l'équilibre lui manqua à nouveau. Maximilien reposa alors Aurel pour se pencher vers la fillette et l'embrasser sur la tête. Seulement alors il réceptionna l'œil critique de la nourrice. « Bonsoir Nassima. » la salua-t-il dans un sourire amusé. Il savait pertinemment ce qui lui était reproché. « Vous auriez pu arriver plus tôt. » - « Ça c'était hors de question. » répliqua-t-il sans attendre, moqueur. « Nassima elle a dit j'ai poussé comme une citrouille, c'est vrai ? » demanda le garçonnet, la tête levée vers son père. « Ils sont de quelle couleur tes cheveux ? ». La question étonna le petit qui mit une courte seconde à répondre. « Orange ? » - « Et de quelle couleur sont les citrouilles ? » - « Orange ! » s'exclama le petit en commençant à comprendre la logique. « Toi aussi t'as poussé dans une citrouille ça veut dire ? » interrogea-t-il son père qui répondit avant tout par un sourire amusé.

Derrière le groupe, Lamh fixait avec amusement ces Humains, un rictus aux lèvres. Il avait hâte du jour où ces gosses apprendraient à quoi ressemblait véritablement le "câlin" des adultes désireux de l'enfant, même si c'était encore différent dans le cas de sa pouliche. Elle ne venait pas d'un lotus, mais ça aurait pu étant donné sa paternité. Il n'empêchait en rien qu'à l'égal de son frère elle découvrirait également le désir sexuel et son application. Connaissant l'Humain, cette période de sa vie serait probablement compliquée. Il avait vraiment hâte.
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Post I | Mots 1598


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Maximilien Eraël
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Maximilien Eraël
Mer 20 Avr 2022, 17:29


Pourquoi... ?

«
Dis papa. » interpella Sharihzad en plus d'attirer l'attention de Maximilien d'une main tirant son habit. « Oui ? » - « Moi aussi je peux demander un kruc ? » - « Bien sûr. Qu'est-ce qu'il y a ma puce ? » - « Je suis pas une puce même que ! » s'indigna la fillette, transformant le sourire de son parrain en un rire franc. « Évidemment, j'en doute pas un moment. » s'expliqua-t-il en serrant la petite ailée contre lui. « Alors, qu'est-ce que tu voulais me demander ? » - « C'est quoi la mort ? ». L'interrogation prit de court les deux adultes. L'un qui parlait de la création de la vie, l'autre de sa fin, qu'est-ce qu'il s'était passé pour que de telles questions traverse leur esprit naïf ? Ce qui inquiétait en partie Maximilien cependant, ce n'était pas les thèmes abordés. Sharihzad commençait à prendre conscience que l'état de vie différait de l'état de mort. Ou, pour le dire autrement, une part d'innocence et d'insouciance commençait à se détacher d'elle. Le Kaaiji ferma une seconde les yeux. Puis la réponse lui vint. Simple, agréable, mais proche de la vérité. « Un sommeil éternel. ». La petite pencha la tête sur le côté. « Pou'quoi on est triste quand quelqu'un il est mort alo's s'il dort ? ». Maximilien récupéra la fillette dans ses bras, une main tendue à Aurel pour qu'il les accompagne. S'ils devaient faire une session question-réponse, autant se mettre à l'aise, aussi l'installa-t-il sur un large pouf, Aurel la rejoignant et lui se plaçant face à eux. « On est toujours triste quand on ne voit plus quelqu'un. Moi j'étais triste quand j'ai dû vous laisser avec Antonija. J'étais triste quand Eeva est restée avec les Magiciens. Et j'étais triste quand maman elle s'est définitivement endormie. ». Les bambins réfléchirent aux mots que leur père avait prononcé. « Et pou'quoi on meurt ? » - « Et pou'quoi on est t'iste ? » - « On meurt parce qu'on a réalisé tout ce qu'on voulait et ce qu'on devait faire. Alors on laisse notre place à quelqu'un d'autre qui a encore pleins de rêves à accomplir. Et on est triste parce qu'on aime, et que parfois ça fait mal. » - « Mais pou'quoi on aime si ça fait mal ? » - « Parce que ça réchauffe. » - « Comme le feu ? ». Un rire répondit d'abord à la comparaison. « Oui, comme le feu. Il est chaleureux et envoûtant et réconfortant. Mais si on s'approche trop, ça brûle. Et si on y met les mains, on souffre. » - « C'est quoi envoûtant ? » - « C'est quand une étoile apparaît sur le chemin. ». Les deux enfants se tournèrent l'un vers l'autre avant retrouver le regard de leur père. Ils n'étaient pas certain d'avoir compris. Peut-être plus tard. "Quand vous serez grands" comme disaient les adultes. « Et c'est quoi le souffre alors ? » reprit Sharihzad. À nouveau Maximilien ne put retenir un rire. « On parle de souffrance. ». L'enfant ne dit rien.  C'était pas la même chose ? « C'est une douleur inutile qui s'installe pour toujours. » - « La douleur ? C'est pas pareil ? » - « Pas tout à fait. La douleur n'est pas forcément mauvaise et toujours passagère. On peut avoir une douleur au ventre parce qu'on rit trop. On peut avoir une douleur aux pieds parce qu'on a trop dansé. ». Il discerna l'interrogation dans les yeux des enfants. « La douleur se soigne et s'apaise. Parfois elle arrive dans de belles situations et elle devient un souvenir inoubliable. La souffrance reste et ne peut être causée que par quelque chose d'horrible. On cherche à l'oublier sans réussir cependant. C'est une blessure qui ne guérit jamais, surtout lorsqu'elle est invisible. ». Un silence accompagna cette dernière explication où les enfants tentaient comprendre la différence entre un mal et un autre. C'était pas facile. « Mais comment c'est possible une blessu'e qui guérit pas ? Et comment elle peut pas se voi' ? » - « C'est possible parce que ça touche aussi l'esprit et le cœur. » répondit le Kaaiji en pointant de l'index le front et la poitrine de l'Enfant des Cieux. « Et c'est pour ça qu'elle se voit pas. » - « C'est quoi l'esprit ? ». Cette fois Maximilien ne réussit pas à trouver de réponse immédiate. C'est donc après un temps de réflexion qu'il offrit enfin une réponse au garçonnet qui s'était exprimé. « Un atelier à idée. ». L'imagination d'Aurel se mit à fonctionner à tout allure, visualisant des dizaines de petites mains façonner sur des tables des éléments plus ou moins complexe, tantôt malléables, tantôt immuables.

Dans son coin, en appui sur le mur, Nassima détaillait les trois protagonistes avec affection. Elle les avait suivi et les observait de loin, dans l'entrée de la pièce. Elle aurait dû partir, elle n'était plus de grande utilité à présent que Maximilien était de retour. Toutefois il y avait une certaine douceur dans le tableau que la famille affichait devant elle et elle ne pouvait s'en détacher. D'ailleurs, si elle avait su, elle aurait laissé Maximilien s'occuper de leur expliquer comment se faisaient les bébés. Contrairement à elle, il n'avait encore jamais eu à expliquer le monde à un enfant et pourtant il semblait bien plus à l'aise.

«
Dis papa. » reprit Aurel tandis que Maximilien avait commencé à se relever, croyant en avoir fini. « Hum ? » - « C'est quoi les rêves ? Et pou'quoi on rêve la nuit ? ». Alors le rouquin se rassit, se doutant que sa réponse entraînerait à nouveau myriade de questions. « Les rêves, ce sont des vœux fantastiques. Des paillettes de milles et une couleur qui saupoudrent la nuit et nos souhaits. On peut rêver le jour. Ce sont alors des instants de paix avec soi-même et ses désirs. Et quand on rêve la nuit, c'est pour faire tout ce qu'on ne peut pas faire réveillé. » fini Maximilien avec connivence. « Et pou'quoi on fait des mauvais rêves des fois ? » - « Pour rendre les jolis rêves encore plus beaux. » - « Et comment on sait quand c'est beau ? » - « Quand tu ne vois que ça. Que ça te paraît aussi brillant que le soleil. ». Aurel repensa alors à son cauchemars avec la corneille. Son mauvais rêve. Puis son jolis rêve avec Eiko et leur rencontre sur l'île. « AH ! ». L'exclamation interpella tout le monde. « J'ai comp'is ! Eiko elle est belle ça veut di'e ? » demanda-t-il à son père qui lui offrit un sourire en voyant les étoiles brillant dans les yeux du petit. « À l'évidence. ». Puis il marqua une courte pause. Aurel parlait régulièrement de cette Eiko qu'il avait rencontré sur cette île. Un jour il devrait prendre le temps de se renseigner sur cette petite, parce qu'il n'avait aucun visage à mettre sur le nom.

«
Dis papa. Pou'quoi on dit les autres ils nous aime pas ? ». L'inquiétude raisonnait dans la voix du garçonnet. « Eiko elle m'aime bien je crois. Pou'quoi on dit on nous aime pas alo's ? ». Étrangement ce fut cette question qui posât réellement problème à Maximilien pour la simple raison que lui-même s'était longuement interrogé à ce sujet et qu'en trouvant la réponse il y avait découvert plus de mauvaise foi qu'autre chose résultant une véritable déception emprunt de colère tant l'injustice était grande. « Ceux-là sont juste jaloux. » souffla-t-il avec affection. « N'écoutez pas ceux qui vous sous-estime ou qui vous insulte, et encore moins ceux qui veulent vous abaisser à un rien. Vous valez plus que tous ceux-là réuni. » conclu-t-il en passant un bras autour des deux enfants pour les rapprocher et les embrasser sur le front. « Est-ce que je peux aller me laver maintenant ? Ou vous avez encore des choses à demander ? ». Des questions ? Ils en avaient pleins leur chapeau. Pourquoi on est content ? Pourquoi le soleil brille ? Et pourquoi le sable brûle ? Pourquoi il fait noir quand y a la Lune ? Pourquoi moi j'ai des ailes et pas Aurel ? Et pourquoi elles sont différentes des tiennes ?Pourquoi la pluie ? C'est quoi l'amour ? C'est quoi les dragons ? C'est quoi un dieu ? C'est quoi un souhait ? C'est quoi le ciel ? C'est quoi la mer ? C'est quoi une étoile ? Pourquoi elle brille ? Encore et encore et encore leurs esprits enfantins se posaient ces éternelles questions. Mais à présent, une seule leur venait en tête. La plus importante de toute celles qu'ils pouvaient avoir. « C'est quoi on mange ce soir ? ».
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Post II | Mots 1480


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Maximilien Eraël
Sam 08 Oct 2022, 17:16


Le Monstre dans le noir

Maximilien avait passé sa soirée avec les enfants et à les satisfaire comme un domestique et ses maîtres. C'était un peu ce qu'ils pouvaient être parfois. Surtout lorsque la fatigue venait les trouver. « Allez, on va se coucher ? ». S'il avait tourné ça comme une question, ce n'en était pas moins une injonction. Que n'avait-il pas dit toutefois. La proposition pouvait être logique alors même que les yeux des enfants brillaient des étoiles du sommeil. Et pourtant. « Non ! ». Aurel fut le premier à contester en sautant sur ses jambes, les poings serrés et la mine renfrognée. « Si. Il fait nuit, c'est l'heure d'aller dormir. » - « Nooooon ! » insista le garçonnet en gonflant les joues, vite rejoint par Sharihzad qui l'imita pour contrer leur père dans un mouvement uni de rébellion. Le Kaaiji croisa alors les bras, fixant les deux bambins d'un œil autoritaire. À vue de nez, il en aurait pour une bonne demi-heure pour réussir à seulement les convaincre. « Si. » insista-t-il plus catégorique. « Vous êtes fatigués, alors il faut dormir. » ajouta-t-il avant attraper le garçonnet qu'il leva dans ses bras, ce dernier se débattant pour se sortir de sa cage, repoussant son père de toute ses vaines force et criant de détresse, des larmes de crocodile venant également poindre à ses yeux. « Ça suffit. Si je dis qu'il faut aller au lit, alors on va au lit. » commença-t-il à le gronder. Mais Aurel n'entendait rien. Quant à Sharihzad, elle fit comprendre son désaccord en se laissant lourdement tomber au sol pour s'installer en tailleur, les bras croisés et les sourcils froncés, comme si elle cherchait à s'y ancrer et à défier Maximilien de l'en détacher. « Naaaa-oooon ! Moi je veux jouer enco'e ! ». Un soupir las échappa au rouquin. Ça allait être particulièrement compliqué ce soir.

Après une longue bataille argumentaire et un temps tout aussi important en négociation, Maximilien réussit à convaincre les enfants et les mettre au lit. Une histoire, un bisou à chacun, et Maximilien alluma un candélabre avant se lever pour éteindre les luminaires. « Non ! ». Avant qu'il n'ait le temps de les souffler, Aurel s'était à nouveau manifesté. « On peut les ga'der ? » ajouta-t-il, blottit dans ses draps. C'est un sourire rassurant qui lui répondit. « Tu peux iester ? ». Maximilien marqua un temps. Il ne le lui avait jamais demandé. « Bien sûr. » souffla-t-il avec tendresse en allant s'installer entre les deux lits. « C'est à cause des mauvais rêves ? » demanda-t-il au garçonnet. Serrant son doudou contre lui, il répondit d'un signe de tête silencieux. « Et puis y a le Monstre. » - « Le monstre ? ». Maximilien se tourna vers Sharihzad, à moitié surprit par l'information. Qu'elle évoque l'existence d'un monstre n'était pas tellement étonnant. Tout le monde en avait déjà vu ou entendu dans les ténèbres. Le fait étant cependant qu'il ne s'agissait pas d'un monstre mais du monstre. Sans s'alarmer, l'esprit du Kaaiji se mit tout de même en alerte. « Et il vient toutes les nuits le monstre ? ». La fillette hocha la tête en signe d'approbation, refermant les bras sur sa peluche de laine. « Et tu sais à quoi il ressemble ? ». Cette fois-ci elle nia. Son ombre était mouvante et tantôt il avait l'apparence d'un homme, tantôt celle d'un oiseau géant, tantôt quelque chose de difforme, d'énorme, de bossue, avec dix bras ou avec trois têtes. Parfois tout ça à la fois. Alors la petite se cachait sous les draps et ne laissait aucun espace pouvant permettre au monstre de se faufiler dans son lit. Aucun membre n'en sortait ni n'en dépassait afin qu'il ne puisse s'en saisir pour la dévorer. « Tu veux que je reste pour surveiller si le monstre revient ? ». Sharihzad opina du chef en s'enfonçant sous sa couverture. Du regard il caressa la petite ailée au visage apeuré. Cette créature devait réellement la terrifier. Il comprenait. Les ombres pouvaient se montrer particulièrement effrayantes dans le noir, y compris pour les adultes. Plus encore quand le vent soufflait à travers la fenêtre dans un murmure à peine audible ou que la maison gémissait en subissant le différentiel de température jour/nuit.

Malgré les craintes des enfants, il ne leur fallut pas longtemps pour sombrer une fois certains que leur père allait les veiller. Maximilien attendit tout de même plusieurs minutes supplémentaires avant quitter leur chambre. Rejoignant le salon, il fut surpris d'y trouver encore la nourrice. « Nassima ? Je vous pensais partie. ». Elle lui offrit un sourire avenant avant lui fournir une explication. « Oh, je remettais seulement un peu d'ordre. Il n'y a pas que les enfants qui ont besoin de repos. ». Le rouquin sourit en retour avant qu'elle ne reprenne la parole, un rictus rieur prenant alors place sur ses lèvres. « Et puis, il fallait que je vous dise que vous étiez particulièrement inspiré pour fournir des explications aux enfants. Si j'avais su, je vous aurais laissé le soin de leur expliquer comment on fait les bébés. » - « Au moins j'ai pu découvrir qu'ici c'était dans les fleurs de lotus et les noix de coco que les enfants naissent. D'où je viens ils viennent des roses et des choux. » - « D'où vous venez ? » répéta la nourrice. Elle était étonnée de cette révélation. Ce n'était pas le genre de plantes qui poussaient dans la région. Sans compter qu'il n'évoquait que peu son passif d'avant la Conciliation. « De la forêt. » répondit-il seulement. C'était il y avait longtemps. Il n'y avait jamais remis les pieds depuis.
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Post III | Mots 962


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Maximilien Eraël
Ven 09 Fév 2024, 15:33


Bah moi mon père... !

Cela faisait quelques jours déjà que Maximilien était parti pour Volatys. Il n'y avait encore jamais posé les pieds, il était donc temps. Ce départ tardif se comprenait toutefois. Le temps lui était devenu une denrée rare dont chaque seconde était mesurée avec justesse. Il y avait d'un côté l'armée, de l'autre l'ébénisterie — soit louée Luam d'avoir finalement acceptée d'y rester lorsque lui ne pouvait pas. Il y avait la gestion de sa baronnie, puis, et avant tout, les enfants. Et au milieu de tout ça un sommeil des plus nécessaires pour assumer l'ensemble de ces tâches. Était-ce sûrement à cause de cela que la plupart des races ne couraient pas comme eux d'une tâche à l'autre. Ils n'avaient en rien la même notion du temps, ce qui rendait sa gestion bien plus aisée. Demeurait cependant, et à cause de cela, un problème de taille : sa quasi absence au sein du foyer et son temps disponible pour Aurel et Sharihzad bien trop limité pour leur âge. Si Sharihzad semblait s'en être accommodée, considérant la chose comme une habitude, cela se faisait particulièrement ressentir chez Aurel. Il y avait toujours dans sa joie enfantine une lueur dans ses yeux indiquant une forme de manque qui était plus présente encore lors des longues absences de son père.  Peut-être était-ce à cause de ceci que ce cauchemars se répétait sans cesse. Toujours il voyait l'oiseau noir s'envoler au-dessus d'une marre écarlate, les ténèbres de la nuit avalant les corps endormis du couple. Un cauchemars si prégnant qu'il venait même hanter ses jours. Ainsi, l'horreur de ce souvenir, conjuguée aux absences répétées prolongées de son père, mettait le garçonnet dans une constante position défensive et en retrait des autres enfants de la nurserie.

« Maiiiiis ! Rends-le moi, c'est moi qui jouais avec ! » se plaignit-il tandis qu'un enfant, un peu plus âgé, ne s'était pas gêné pour le bousculer et récupérer le petit cheval de bois qu'il avait en main. Celui-ci était particulier pour être mécanique. Il suffisait de remonter le mécanisme et le jouet avançait tout seul sur ses roues, déclenchant par la même un système donnant l'impression que l'animal galopait réellement. « Donnes-le moi ! ». En plus il allait faire une course avec d'autres enfants, cheval en main également. Le voleur s'en moquait et lui répondit en tirant la langue avant commencer à s'éloigner. Aurel se précipita sur lui, essayant difficilement de récupérer l'objet. « Rends le moiiii ! ». Des larmes commençaient à perler autour de ses yeux. Sans même réussir à effleurer l'objet, il se fit bousculer par son aîné, celui-ci comptant bien le garder pour lui, tout cela sous le regard curieux des autres. « T'es méchant ! » s'insurgea le rouquin. « Je vais le dire à mon papa ! » ajouta-t-il en se redressant. Lui il saurait punir le méchant. Pourtant, le garçonnet ne sembla en rien terrifié par la menace. « Mais ton papa il est pas là. Et si tu caftes, moi je dis à mon papa que tu m'as tapé. ». Aurel fronça fort des sourcils, exprima une moue grandement agacée d'un pli de ses lèvres, d'autant que c'était faux. Ce n'était pas lui qui avait bousculé l'autre. « Ouai, bah, ton papa il pas grand comme le mien ! ». Piqué à vif, le vilain se dressa face à la petite boule de nerf qu'était devenu le rouquin. « Peut-être, mais le mien il a pas des trucs moches dans le dos ! ». À l'évidence, ce garçon venait d'une famille bien peu tolérante. « Ouai, bah le mien, il est plus gentil parce que chaque fois il nous ramène des cadeaux ! » - « Ouai, mais mon papa c'est mieux parce qu'il me fait tout les jours des câlins. ». Le cheval, objet initial de la dispute, avait été totalement délaissé. À présent, c'était un véritable concours de qui était le meilleur papa qu'ils effectuaient, et aucun des deux ne comptaient laisser le dernier mot à l'autre. « Eh beh le mien même que c'est le plus fort, c'est tout le monde il le dit. ». Pas tout à fait. Dévoué était plutôt le terme employé. Mais la vérité n'avait plus beaucoup d'importance à présent. La colère de l'insulte faisait à présent place à la défense de sa famille, une fierté exagérée embaumant maintenant les affirmations des deux garçonnets. « C'est même pas vrai ! Parce que c'est mon papa qu'est plus chef que le tiens ! ». Il s'avérait qu'il visait juste. Son paternel était bien un supérieur militaire de Maximilien. « Bah même que le mien il a déjà parlé avec Surakan ! », renchérit Aurel en tirant à son tour la langue. « Mais ton papa il s'est pas perdu dans le Désert comme le mien ! Même qu'il est revenu tout seul ! ». Aurel prit une seconde. « Mais le mien il a déjà affronté des Vers des sables ! » - « N'importe quoi ! ». En effet. Il y avait tout de même quelque chose de prophétique dans la fausse affirmation du rouquin. « Et bah si ! » insista-t-il. « Même pas vrai ! Et de toute façon mon papa, lui, il a fait encore plus mieux parce qu'il a déjà monté sur un dragon même que ! » - « Menteur ! ». Oui, lui aussi avait commencé à exagérer les faits. « Nan c'est toi le menteur ! » - « Ton papa personne le connait ! ». Touché, quand bien même ce soit légèrement exagéré. La colère reprit le dessus. « Mais le mien il s'est battu contre les géants ! Même qu'il a sauvé pleins de monde ! » - « Bah le mien aussi, même que ! ». Aurel commençait à reprendre le dessus, et en cela une certaine confiance commençait à le gagner. « Et même il s'est battu tout seul contre les Vampires ! » s'exclama-t-il soudainement. Un excès de confiance qui le mena pourtant à redescendre immédiatement de son piédestal. « Même pas vrai ! » intervint un troisième enfant. Un cours silence suivit tandis que la fillette s'approchait en serrant une énorme peluche contre elle, les yeux soudain larmoyant. « Ma maman elle dit que tout ceux qui sont revenus c'était obligé tous des lâches ! » clama-t-elle un peu plus fort. « Mon papa c'est pas un lâche c'est pas vrai ! C'est ton papa qui est nul. » gronda Aurel, prêt à reprendre l'affrontement, même en deux contre un. « Hé, là ! Qu'est-ce qu'il se passe ici ? » intervint enfin une adulte à force d'entendre les cris se faire plus intense. « Il a volé mon cheval ! » se plaignit le rouquin en serrant les poings comme il jetait un regard au garçon. « Et lui il m'a tapé ! » - « Menteur ! Et puis elle a traité mon papa de lâche ! » se défendit à nouveau Aurel, en pointant d'un index critique la fillette. « Mais toi tu dis mon papa il est nul ! » répondit celle-ci avec la même colère. Aurel sentit le regard des deux enfants l'accabler et sa confiance se transforma en détresse. C'est à cet instant qu'il fut rejoint par Sharihzad qui agrippa son bras pour le serrer contre elle. En même temps elle jeta un regard noir contre les deux critiques. Quand bien même elle n'avait pas suivi toute l'histoire, elle soutiendrait toujours son frère. « Ça suffit ! » gronda la nourrisse, les poings sur les hanches, pour réclamer le calme. Les coupables s'affaissèrent sur eux-même. Ils connaissaient cette intonation. Ça sentait la punition. Ils le savaient. C'était pas juste, pensait Sharihzad. C'était pas Aurel qui avait commencé. Et en plus, c'était son papa le plus fort, si.  Et le plus gentil aussi. Aurel, lui, rêva de ce moment où on dira que lui aussi c'était le plus fort. Comme ça, il pourra se défendre tout seuls contre des vilains comme le voleur de jouet.
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Post IV | Mots 1343


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