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 Ça fait partie du jeu | Marie-Jane ; ft Mélusine

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Dorian Lang
~ Vampire ~ Niveau II ~

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Dorian Lang
Mer 17 Mai 2023, 18:57

Ça fait partie du jeu | Marie-Jane ; ft Mélusine L06r
Ça fait partie du jeu
MJ & Eutropius ; ft Mélusine



Selon Eutropius, la naïveté des étudiants endossant le blason de la Craie relevait du mythe, sorte de légende urbaine qui servait d'excuse pour les martyriser. Puis il avait été placé à côté de Marie-Jane à un cours de géopolitique. Très vite lassé de l'historique des dissensions entre les Ondins et le reste du monde, c'était finalement sa voisine de table qui avait aiguillonné sa curiosité. Après quelques échanges banals chuchotés pour sonder sa personnalité, force avait été de constater qu'ils souffraient véritablement de cette tare. Le Sorcier remettait en question toutes ses idées préconçues, un peu perplexe néanmoins de tomber sur un spécimen aussi mignon, et l'adjectif n'avait rien de flatteur dans sa bouche. Il ne comprenait pas l'attrait de beaucoup de monde pour ce qui était adorable. Quand il voyait un chiot, il voyait une chose poilue, baveuse, puante et bruyante, et affreusement demandeuse en attention. Il avait noyé en secret celui que ses parents lui avaient offert pour ses dix ans quand la bestiole persistait à grimper dans son lit pour dormir avec lui ou, quand la dite porte restait verrouillée, gémissait en continu jusqu'à ce qu'il cède.

Peu après, Eutropius marchait avec la rose dans le couloir. « Tu as un autre cours maintenant ? Ne le répète pas, mais je vais sécher mon cours d'éducation physique. J'ai des choses importantes à préparer pour ce soir. » Expliqua-t-il d'un ton qu'il gardait léger pour aiguiser l'intérêt de sa camarade. Après avoir marqué une pause, il se tourna vers elle. « En fait, j'ai quelque chose à te demander. Est-ce que ça te plairait d'intégrer un club secret ? Je ne peux pas vraiment te dire de quoi ça parle car c'est interdit tant qu'on n'a pas passé la phase d'initiation. Et même ensuite, c'est interdit d'en parler en dehors des heures du club. On se retrouve toujours à minuit, dans l'aile nord, au sous-sol. Je ne t'en dis pas plus, mais j'espère t'y voir. On manque de membres pour nos projets. »

À l'heure dite, Eutropius patientait devant une porte close. Les autres étaient à l'intérieur déjà, car le club se réunissait en fait à vingt-trois heures, le temps de discuter tout en préparant la séance et le matériel. Tout comme Marie-Jane, c'était un autre étudiant qui lui en avait parlé, cependant son discours n'avait pas eu la même teneur. L'intégration se faisait en plusieurs étapes, sur un mois. La première mission consistait au marquage. Sur son omoplate cicatrisait une plaie faite avec une pince chauffée à blanc. Il avait hurlé mais avait contenu les larmes de douleur. Puis il y avait eu d'autres tâches à accomplir, plus ingrates, comme voler des compagnons animaliers et les torturer, ou nettoyer la salle après chaque séance. Ce soir, c'était l'ultime test. Il devait ramener quelqu'un et le torturer lui-même. Ensuite seulement il serait considéré comme l'un des leurs. Il cessa de faire les cent pas en entendant le bruit de pas dans l'escalier en pierre. « Marie-Jane. » La salua-t-il sobrement. Il se demanda si elle pleurerait. Il ne s'était pas encore décidé sur l'instrument. Il lui faudrait certainement quelque chose de spectaculaire pour s'attirer le respect de ses aînés. La semaine dernière, une démone avait arraché une phalange à une première année, avant de la mâchouiller sous ses yeux. Après avoir déglutit, elle avait promis à la victime qu'elle lui dévorerait chaque doigt et chaque orteil si elle répétait quoi que ce soit. Heureusement, la pièce était bien insonorisée. Personnellement, Eutropius trouvait les démons dégoûtants mais il s'était gardé de dire quoi que ce soit. Dans tous les cas, il ne mangerait rien qui provenait de Marie-Jane ce soir. Il frappa deux coups contre la porte, qui s'ouvrit après quelques secondes. « Après toi. » La pièce était éclairée par quelques bougies. Tout le monde était masqué et le sorcier enfila aussi un masque. Il y avait des chaises contre les murs, une table au centre de la table sur laquelle le matériel était étalé, mais que quelqu'un avait pris le soin de recouvrir pour ne pas alerter Marie-Jane. « Assieds-toi. » Dit-il, lui indiquant une chaise. Le verrou claqua et dès que la rose prit place, l'un des membres invoqua des cordes pour fixer la victime à sa chaise. « Ça fait partie du jeu. » Lui expliqua calmement Eutropius.

Message I | 769 mots
Le Fight Club version Basphel /sbaf



Ça fait partie du jeu | Marie-Jane ; ft Mélusine O5u6
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Claer
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Claer
Mer 17 Mai 2023, 23:51


Image par Yueko & Yueko.
Je n'aime pas ton jeu
Eutropius, Mélusine & Marie-Jane

« Sept, huit, neuf... » Marie-Jane comptait les marches pour essayer de ne pas laisser son esprit divaguer. Pourtant, chaque nouveau pas qu'elle avançait augmentait son angoisse. Cette dernière avait vite remplacé la curiosité et l'enthousiasme qui avaient animé l'adolescente durant tout l'après-midi. Elle ne s'en était pas inquiété plus tôt mais désormais, la localisation du rendez-vous lui semblait peu stratégique. Eloignée des dortoirs, et éloignés de tout, à vrai dire. La rose s'était faites plusieurs frayeurs sur le chemin, et regrettait de ne pas avoir réveillée Mélusine avant de se glisser hors de leur chambre. Elle avait longuement songé à la mettre dans la confidence et à lui demander de l'accompagner - après tout, Eutropius lui avait dit manquer de membres pour son club, ses camarades et lui-même auraient sans doute été satisfaits de voir arriver non pas une mais deux nouvelles recrues. Finalement, malgré une dernière hésitation marquée, la rose s'était éclipsée sans sortir la brune de ses songes.

« ... Dix, onze - Ah ! » La fille de la Craie venait d'apercevoir la silhouette mince et stricte de celui qui l'avait invité à se joindre à lui. L'écho de son cri se réverbéra sur les murs en pierre et teinta les joues de la peureuse. Ce n'était pas une très bonne première impression. Nerveuse, la jeune fille se mordilla les lèvres. « Désolée. » s'excusa-t-elle dans un filet de voix, comme pour compenser l'exclamation qu'elle avait laissé s'échapper plus tôt. A sa déception, le brun ne lui retourna pas le flamboyant sourire qu'elle lui destina, se contentant de la saluer par son prénom. « C'est mieux que de m'accueillir avec des reproches. » se maugréa la Lyrienne. Et puis, il était tard : à cette heure là de la journée, il était parfois plus compliqué de bien se comporter et certaines personnes éprouvaient des difficultés à se montrer affable. Eutropius était un sorcier : cette difficulté devait être d'autant plus développée chez lui. Essayant de se détendre, Marie-Jane s'approcha de son camarade. « Je suis partie avec un peu d'avance mais je me suis un peu perdue. » expliqua-t-elle. En réalité, elle ne s'était pas trompée de chemin, mais avait dû faire des pauses pour trouver le courage d'avancer dans les couloirs mal éclairés. Il ne lui semblait pas être en retard mais elle l'avait visiblement fait attendre. Pour toute réponse, l'adolescent frappa à la porte.

« Oh, euh, merci ? » dit la Rose en s'engouffrant derrière la porte, intimidée par toute cette mise en scène. L'atmosphère sombre la fit frémir mais, luttant contre son instinct, Marie-Jane entra dans le cachot. « Bonsoir... » dit-elle, essayant d'apercevoir les visages des autres membres de l'association. Elle en fut incapable : ils avaient tous un masque. Interloquée, la demoiselle se tourna précipitamment pour prévenir son camarade. « Pourquoi ont-ils... » Sa question se fit avaler par la surprise, quand elle remarqua que, dans son dos, Eutropius en avait également revêtit un. « Fallait-il apporter un masque ? » murmura-t-elle timidement, de plus en plus mal à l'aise à mesure qu'elle captait des éléments intriguant dans la pièce. Une fois de plus, ses réponses restèrent sans réponse, celle-ci remplacée par un ordre. Trop abasourdie par la tournure des évènements, la Walok'Krin s'avança jusqu'à la chaise où, tremblotante, elle s'installa. Elle n'aimait pas être au centre de l'attention. On faisait difficilement moins discret qu'en cet instant : tous les masques étaient tournés dans sa direction. Un hoquet de surprise résonna lorsque la porte claqua et que des cordes l'ancrèrent à son assise. La prisonnière essaya de se débattre, tirant sur les liens sans parvenir à s'en défaire. La panique commença à la gangréner tout à fait. « Je n'aime pas ton jeu ! » croassa-t-elle d'une voix où perçait distinctement la peur. « Ce n'est pas drôle, détachez-moi ! » protesta-t-elle. Un froid mordant la gagna de l'intérieur, lorsqu'elle comprit qu'aucune des personnes présentes n'avait l'intention de venir l'aider. Elle attendait le moment fatidique où les chenapans feraient tomber leurs masques et lui annonceraient qu'il s'était agit d'une plaisanterie - de mauvais goût, certes, mais sans doute un peu drôle. Chaque seconde où ce scénario ne s'accomplissait pas était une pierre de plus apposée au chemin de la panique. « Etropius, qu'est-ce que - » La plainte fut coupée lorsqu'un garçon encapuchonné s'était approché d'elle et l'avait saisie par les joues d'une poigne dénuée de délicatesse. « Tais-toi et avales ça plutôt ! » lança-t-il tout en lui versant dans la bouche quelques gouttes d'un liquide inconnu. « Pour s'assurer que tu gardes ta langues dans ta poche. » menaça-t-il avant de regagner sa place dans le cercle. Marie-Jane essaya de se pencher et de recracher ce qu'on lui avait fait ingurgiter de force. A son grand désespoir, il lui sembla que rien ne sorti.
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Dorian Lang
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Dorian Lang
Lun 22 Mai 2023, 18:26

Ça fait partie du jeu | Marie-Jane ; ft Mélusine L06r
Ça fait partie du jeu
MJ & Eutropius ; ft Mélusine



TW : C'est de la torture. C'est pas Arês non plus même si c'est pas bien de comparer qui a la plus grosse.

Tandis que des ricanements perçaient à travers quelques masques face à la détresse croissante de Marie-Jane, Eutropius resta de marbre derrière le sien. À l'inverse de certains de ses camarades, la souffrance d'autrui ne lui procurait pas de jouissance particulière, ni de peine. Le vide béant en lui aspirait à se gaver d'autre chose, que les gémissements de la rose ne pouvaient qu'échouer à lui offrir. Mais comme le club s'en divertissait, il prit patience et recula quand un garçon fit avaler de force à la rose la potion concoctée spécialement par un de leurs membres particulièrement brillant dans ce domaine. Il profita qu'elle était occupée à tousser pour sélectionner ses instruments. Il ne connaissait pas le nom de la moitié d'entre eux. Curieux, il se saisit d'une sorte de cuillère dont l'extrémité était fendue comme le sabot d'un bœuf. Des murmures s'élevèrent, l'un d'eux plus fort que le reste. « Tu vas lui arracher un oeil ? » Il paraissait à la fois choqué par l'audace, mais aussi excité. « Ne dis pas n'importe quoi. Il faut quand même rester discret un minimum. Comment on va expliquer aux profs l'absence d'un oeil chez cette fille ? Même si elle ne peut rien dire, ils vont investiguer. » « ... » Eutropius reposa l'instrument métallique sur son support, se demandant pourquoi il était là si on ne pouvait pas l'utiliser, puis finit par se décider pour une lame en forme de croissant de lune au manche étroit et fin, comme une serpe miniature. Comme aucune protestation ne s'élevait, il raffermit sa prise dessus et retroussa ses manches en s'approchant de Marie-Jane. « Comme tu as entendu, tu ne pourras pas rapporter ce à quoi tu assistes, ni du club en lui-même ou ses membres, à qui que ce soit. Tu peux essayer, mais tu n'y arriveras pas. » Lui apprit-il comme s'il lui expliquait un théorème mathématique. Il se pencha et écarta sa frange, étudiant son visage sans rencontrer son regard. En vérité, il ne savait pas trop quoi faire. Epargner son visage était élémentaire pour éviter de soulever des soupçons du corps enseignant. Songeur, il s'accroupit et lui enleva une chaussure, puis la chaussette afin de dénuder son pied et son mollet. Il cligna des yeux et se revit procéder de même dans l'étroitesse d'une réserve avec sa cousine. La conclusion avait pris un tournant imprévu, qui lui avait beaucoup plu. Il n'était pas sûr qu'il en aille de même aujourd'hui. « Je ne vais pas te tuer, si ça t'inquiètes. D'ailleurs, je peux te le dire maintenant. Il s'agit ici du club de tortures. Je suppose que je n'ai pas besoin de te faire de dessin sur ce qu'on fait. Souvent, on pratique entre nous, mais parfois en des cas particuliers, on le pratique sur d'autres. C'est tombé sur toi. » Il aurait pu ajouter être désolé mais, même si mentir ne le préoccupait pas beaucoup, il le trouvait en l'occurrence inutile puisqu'il n'avait pas besoin de la persuader à quoi que ce soit ni à la rassurer. Il fit une première entaille expérimentale sur son mollet. La lame affûtée s'enfonça plus profondément que prévu dans la chair et du sang jaillit aussitôt en abondance. Le nez d'Eutropius se fronça à l'odeur magnétique qui imprégna aussitôt l'air, mais surtout car l'opération n'avait rien de propre ou de satisfaisant. C'était digne d'un Démon, tout au plus. « Zut, désolé. » Fit-il, comme pour s'excuser d'avoir raté son coup. Il passa à l'autre jambe comme l'autre était souillée et cette fois, il prit son pied par le talon et l'examina avec curiosité, passant sa lame sur l'entrelac de veines qu'il savait généreuses dès qu'on les sollicitait un peu. Actuellement, le sang le dégoûtait un peu, mais ce désagrément serait vite annihilé quand il serait transformé en Vampire. En attendant, il finit par loger la lame sous un ongle et le souleva fermement, une main plaquée sur le dos du pied pour le maintenir immobile. Dominé par la concentration, il restait sourd à tout, même à ce que ses camarades pouvaient dire. Le second ongle fut plus facile à arracher, maintenant qu'il comprenait la façon dont il s'imbriquait sur l'orteil. Il poursuivit son œuvre, plongé dans sa tâche comme une grand-mère sur son tricot. Du sang coulait entre les orteils jusqu'à son pantalon mais il cessa d'y prêter attention.

Message II | 779 mots

Tuez-le, vite.



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Claer
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Claer
Jeu 01 Juin 2023, 10:57


Image par Yueko & Yueko.
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Eutropius, Mélusine & Marie-Jane

« S'il te plait, ne me fais pas de mal. » supplia la Rose. Elle avait été pétrifiée d'effroi en entendant les murmures impressionnés lorsque le brun s'était emparé du premier ustensile. Lorsqu'elle avait compris qu'il était destiné à lui arracher un œil, elle avait eu envie de vomir, et son corps avait été secoué de spasmes nerveux. Le voir reposer l'outil n'avait procuré aucun soulagement, puisqu'elle avait deviné qu'il s'emparerait rapidement d'un autre. Ca n'avait pas manqué. Chaque pas supplémentaire dans sa direction avait arraché à la fille un hoquet craintif. Elle pleurait à chaudes larmes, ne parvenant pas à faire autre chose - elle avait fini par abandonner l'idée de réussir à se défaire de ses liens. Lorsqu'il avait confirmé qu'elle ne pourrait rien dire à personne, elle sentit un voile glacial la recouvrir. « Pourquoi tu me fais ça ? » croassa-t-elle entre deux sanglots. « Je n'ai pas été méchante. » protesta-t-elle. L'avait-elle été, sans s'en rendre compte ? Si c'était le cas, elle s'excuserait platement. Elle n'avait jamais envisagée que l'une de ses actions eu pu déclencher une vengeance aussi cruelle.

Marie-Jane se mordit la lèvre. Elle essayait de capter le regard de son bourreau mais celui-ci faisait un effort considérable pour l'ignorer. « S'il te plaît. » murmura-t-elle, toujours implorante. « S'il te plaît laisse-moi partir. Je ne dirai rien c'est promis. » Ce fut comme si elle n'avait rien dit. Avec horreur, elle vit le garçon s'accroupir et lui retirer son soulier. Elle essaya de protester et de bouger sa cheville pour se défaire de sa prise mais il était plus fort qu'elle. La fille de la Craie s'immobilisa lorsque le sadique lui expliqua la situation. Aux mots club de torture, elle se figea telle une statue - pourtant, dans sa poitrine, son cœur tambourinait frénétiquement. La sentence la pétrifia. C'est tombé sur toi. Voilà tout. Il n'y avait pas d'explication. Elle avait été choisie à la place de n'importe qui d'autre. Une bouffée de désespoir relança ses larmes. Elle aurait beau ne pas mourir, elle n'éprouvait aucun réconfort. Elle avait peur de la douleur.

« AH ! » Marie-Jane s'était contractée. L'entaille lui arracha une longue complainte. Le spectacle sembla réjouir les témoins et cette constatation horrifia l'innocente. « A L'AIDE ! » se mit-elle à crier. Elle n'arriverait pas à se libérer seule. Son seul espoir était que quelqu'un puisse entendre ses appels au secours. « VENEZ M'AIDEZ ! » fit-elle, mais ses cris n'arrachèrent que des ricanements à la foule. Ils ne semblaient pas le moins du monde inquiétés que quelqu'un pu les entendre. La captive retourna son attention vers Eutrpopius. Il s'était excusé, mais elle ne savait pas si s'était à elle ou au reste du groupe. Une vague d'injustice lui broya le cœur, la rancœur lui tordit le ventre. « S'il te plait, arrête. » le supplia-t-elle de nouveau, en le voyant s'attaquer à sa jambe gauche. Il ne l'écouta pas. Les cris de la victime remplissaient le cachot. Elle ne savait dire si cette douleur la était plus affreuse que la précédente. Toutes lui étaient insupportables. Alors, elle criait plus fort encore, dans l'espoir fou que quelqu'un l'entendit et vint la défendre.
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Siruu Belhades
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Siruu Belhades
Jeu 01 Juin 2023, 23:25


Mélusine toussait. Elle avait été réveillée par ce picotement caractéristique, en bas de ses poumons. Ce n’était pas la première fois. On lui disait souvent que c’était de sa faute. Qu’à force de traîner dans les remises poussiéreuses de Basphel à la recherche de son prochain trésor, elle ne devait pas être surprise d’avoir encrassé son appareil respiratoire. Elle rejetait cette hypothèse. Aussi loin que sa mémoire remontait, ses nuits avaient toujours été hantées par de petites anomalies. Parfois, elle dormait paisiblement jusque tard dans la matinée. D’autre fois, elle se retrouvait à s’étouffer avec sa propre salive, sans pouvoir atténuer la sensation palpable de griffes acérées lui grattant le thorax. Cléophée était une mère capricieuse, qui la tirait ou la repoussait sans offrir d’explications. Cette nuit-là, elle avait décidé de la rejeter.

Lorsqu’elle cessât de suffoquer, la lyrienne put reprendre une inspiration. Elle espérait que ses bronches n’aient pas réveillé Sæl et Marie-Jane. Cependant, une rapide inspection de la chambre lui permit de constater qu’aucune de ses colocataires n’était présente. L’absence de l’orisha était prévisible : elle ne se rappelait pas l’avoir vue, plus tôt dans la journée. En revanche, Mélusine ne pouvait s’empêcher d’être interloquée par la disparition de sa sœur. Elle était sûrement partie aux toilettes. C’était l’explication la plus rationnelle. Une version des faits suffisante pour retourner se coucher. Et puis, ces dernières semaines, la cancre essayait de rattraper ses notes jusqu’ici catastrophiques. Casser par erreur la jambe du jumeau d’Otoris l’avait amenée à une prise de conscience. Elle avait décidé de se reprendre en main : arrêter de jouer aux héroïnes, commencer à faire ses devoirs et devenir une élève studieuse. Si elle voulait se concentrer en classe demain, il valait mieux dormir. Alors, Mélusine ferma à nouveau les yeux, décidée à tirer le meilleur profit du temps de sommeil qu’il lui restait. Elle était sereine.



Cet état d’esprit avait duré à peu près trente secondes. Les pas de la lyrienne résonnaient déjà dans les couloirs vides. Elle n’en avait rien à faire. Si l’idée de réveiller ses colocataires la gênait, réserver le même traitement aux résidents du même dortoir ne la dérangeait pas le moins du monde. Après tout, son département restait celui du Charbon. Et puis, de toute façon, il faisait si sombre que personne n’aurait le temps de l’identifier. L’obscurité ne la troublait pas : cela avait toujours été son élément. Ce n’était justement pas le cas de Marie-Jane, une fille bien trop froussarde pour s’absenter sans raison au beau milieu de la nuit. Mélusine venait d’arriver aux latrines, et ses craintes venaient d’être confirmées : elles étaient vides. Sa sœur devait être autre part.

Son inquiétude n’était pas rationnelle. C’était une sensation fantôme, comme le pincement qui touchait parfois ses poumons la nuit tombée. Pour autant, elle ne considérait même pas un instant la possibilité de l’ignorer. Elle préférait ruiner sa nuit à chercher Marie-Jane, même s’il s’avérait que cette dernière était en train de faire une soirée pyjama dans un autre dortoir. À vrai dire, elle avait du mal à envisager d’autres hypothèses. La rose avait des amis, et n’était pas du genre à se promener seule à de telles heures. Pourtant, l’angoisse persistait, et ne pourrait être anesthésiée que par la présence de Marie-Jane. Mais par où commencer ? Fouiller les bureaux pour y dénicher des objets précieux est bien plus simple que de chercher une personne. Elle voulait y voir plus clair.

Ses doigts effleuraient la broche de Sél'Or'Moune. Elle avait promis à Otoris de se débarrasser de l’artefact. Elle s’était aussi promis à elle-même d’arrêter d’être une cancre. Visiblement, elle n’était pas du genre à respecter sa parole. Souvent, elle justifiait ces entorses à la règle en les minimisant. Oui, elle était active en pleine nuit, mais ce serait juste cette fois-ci. Oui, elle utilisait le pouvoir du prisme de Dretj’, mais c’était juste pour quelques instants. Elle se sentait coupable de laisser son impulsivité prendre le dessus sur sa volonté. Toutefois, ce qu’elle put voir en utilisant la broche était assez stupéfiant pour dissiper immédiatement ses doutes et la conforter dans son choix. Elle ne faisait pas confiance au "détecteur de méchant". Par le passé, il l’avait poussée à commettre des erreurs, comme pousser un élève dans un escalier. Néanmoins, jamais elle n’avait vu une concentration aussi intense de "méchants" dans un lieu donné.



« Je dois avoir l’air tarée, à marcher avec ma batte. Je ne sais même pas pourquoi je m’embête. Marie-Jane n’est pas là-bas. Elle est peut-être juste allée manger des guimauves dans l’auberge de nuit de la Cité. Elle a mentionné qu’elle avait envie de guimauves, aujourd’hui, non ? Je lui ai répondu que je n’aimais pas les guimauves, je crois. Quelle conne je fais. J’aurais dû lui proposer d’aller en chercher avec elle. Maintenant, elle a eu une fringale et est partie les chercher seule. »

Le monologue interne de Mélusine n’arrêtait pas, à mesure qu’elle s’approchait de l’endroit identifié par le prisme de Dretj. La justicière avait retiré sa broche. Elle n’avait aucune raison de s’interposer dans ce qui était vraisemblablement un rassemblement de méchants, ni aucune raison de croire qu’un Walok’Krin serait lié de près ou de loin à cette histoire. Pourtant, elle se sentait obligée de vérifier, plus par crainte que par curiosité. Sa batte ne suffisait plus à la rassurer. Si l’obscurité ne l’intimidait en rien, la lueur vacillante de l’éclairage parvenait quand même à l’effrayer. Elle illuminait fébrilement les tableaux qui ornaient les murs du couloir ; des portraits millénaires, qui semblaient scruter la lyrienne de leurs yeux figés. Sans un mot, ils arrivaient à faire passer un simple message : « rebrousse chemin ». Ses pas se faisaient de plus en plus hésitants. Elle avait l’impression d’être liée à sa chambre par une longue corde, et chaque mouvement dans la direction opposée avait pour effet de serrer un peu plus le nœud de son ventre.

Puis, un hurlement parvint aux oreilles de Mélusine. La corde invisible qui la ralentissait venait de rompre. Elle ne prit pas le temps de confirmer que cette voix appartenait bien à la rose. Si quelqu’un criait à l’aide, il fallait agir. Mais comment ? Appeler un surveillant de garde ? Il n’y avait personne aux alentours. Alors, la cancre fit ce qu’elle savait faire de mieux : courir. Elle fit abstraction de ses sens, pour ne garder que les plus importants. Son esprit était bercé par le son de ses pas, amortis par les tapis feutrés du couloir. Le temps s’devait s'écouler différemment car, bien vite, elle se retrouvait devant une impasse.

Celui qui avait décrété qu’il était malpoli d’écouter aux portes était soit malintentionné, soit stupide. Ignorant ses propres craintes, Mélusine jeta un œil à travers la serrure. Son attention se porta immédiatement sur l'individu qui se tenait au centre de la pièce, entouré d’autres salopards masqués. Lorsqu'il se décala pour récupérer un outil, Mélusine eut une vision d’horreur. Marie-Jane. Elle n’avait pas besoin de se demander s’il s’agissait d’un cauchemar.  Aucun mauvais rêve n’arrivait au niveau de ce dont elle était témoin. Non, c’était bien réel. Son cœur battait trop vite pour qu’il n’en soit autrement.

Avant même d’avoir remarqué la présence de multiples verrous, elle se retrouvait de l'autre côté de la porte. La lyrienne n’avait pas réalisé qu’elle venait de se fondre parmi les ombres. Elle n’avait jamais vraiment exploré ses capacités, hormis celle de décupler sa force. En cet instant, rien de tout cela n’importait. Son esprit était focalisé sur Marie-Jane, et sur le monstre qui s’en prenait à elle. Lorsqu’elle portait la broche de justicière, elle n’avait plus peur. Cette fois-ci, sans l’aide d’artefacts, la terreur aurait dû la paralyser. Pourtant, il n’en était rien. La rage et l’adrénaline outrepassaient chaque autre émotion.

Mélusine se précipitait en direction du tortionnaire. Elle ne contrôlait plus ses gestes. Elle prévoyait de le rouer de coups avec sa batte, avant de se rendre compte que cette dernière n’était plus dans ses mains. Elle venait de lancer son arme au visage du salopard. Une étrange sensation traversait ses muscles et ses tendons, comme un picotement d’énergie ou de magie qui impactait chacune de ses terminaisons nerveuses. Elle bondit sur le garçon, sans réfléchir à un plan d’action. Est-ce que le public masqué interviendrait ? S’ils étaient juste là pour ricaner en étant spectateur d’un bain de sang, ils obtiendraient ce qu’ils voulaient. Elle voulait écraser le tortionnaire comme un misérable asticot, le transformer en un tas de matière organique méconnaissable et le composter dans les jardins de Basphel.

Il y avait, sur le sol, une sorte de serpe miniature encore tâchée de sang. Après une dizaine de coups, Mélusine jugea que chaque frappe était encore trop faible. D’une main ferme, elle récupéra l’arme et s’empressa de l’enfoncer dans la joue du garçon. C'était une bien faible revanche, comparé à ce qu'il méritait. Puis, une nouvelle idée lui vint à l’esprit. D’un geste maladroit, elle retira la serpe, pour se tourner vers Marie-Jane. Elle entreprit de défaire les liens qui emprisonnaient sa sœur, en utilisant la lame pour faciliter la tâche. Ses mouvements manquaient cruellement de coordination. Dans l’urgence de l’action, son regard glissa sur les ongles de la rose. La respiration jusqu’ici saccadée de Mélusine s’interrompit.

1556 mots.


Ça fait partie du jeu | Marie-Jane ; ft Mélusine 3v8q
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Claer
Mar 13 Juin 2023, 10:33


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Je n'aime pas ton jeu
Eutropius, Mélusine & Marie-Jane

Trop concentrée sur la nouvelle torture subie, Marie-Jane ne s’aperçut pas immédiatement de la présence de Mélusine. Elle pleurait, gémissait, essayait de se débattre – en vain. Puis, tout à coup, Eutropius fût propulsé sur le côté, assommé par un projectile. La victime ne comprit pas immédiatement ce qu’il venait de se passer. Elle crût d’abord qu’il s’agissait d’une énième attaque contre sa personne, mais que l’assaut avait manqué sa cible. Aussi, elle tressaillit, toujours coincée sur sa chaise de malheur. Les yeux écarquillés de terreurs, elle observa le sorcier, qui n’avait pas perdu connaissance. Elle craignait de le voir plus en colère encore, et qu’il défoula sa frustration sur elle – elle ne voulait pas expérimenter l’étendue de sa folie sanguinaire. Aussi, lorsqu’elle vit s’abattre sur la silhouette à terre l’ombre de sa sœur, la torturée dû papillonner plusieurs fois des paupières pour comprendre la scène qui se déroulait devant ses yeux.

Mélusine était là. La Lyrienne était venue la sauver, l’arracher des griffes de ces sans-cœurs. Marie-Jane sentit son cœur gonfler d’une nouvelle impulsion : c’était l’auréole du soulagement, et peut-être du courage, aussi. La brune avait toujours eu cet effet sur sa sœur. Son audace inspirait la timide, lui donnait une confiance dont elle était autrement dépourvue. Lorsqu’elles étaient ensemble, il lui semblait qu’elles seraient capables de tout surmonter. Même ce donjon de la torture. La Rose éclata dans un nouveau sanglot, mais cette fois-ci, son visage se décontracta tout à fait. Elle était tellement heureuse de voir sa sœur.

Puis, soudainement, alors que la pluie de coups faisait résonner le chant des os, la captive se remémora l’endroit dans lequel elles se trouvaient. La peur la ravala aussi vite qu’elle s’en était échappée, et une sueur froide coula le long de son dos – elle pouvait endurer avec difficulté l’idée d’être victime. Elle ne supporterait cependant jamais la culpabilité d’entraîner Mélusine dans son sillage. Soudainement, elle regretta de la voir courir un aussi grand risque. Haletante, la victime releva le regard, pour sonder la foule. Certains des étudiants s’était enfuis en voyant une inconnue débarouler de nulle part. D’autres, aussi peu courageux, s’étaient réfugiés contre les murs et ne s'approcheraient pas. D’autres admiraient le spectacle sans chercher à arrêter l'attaque, prenant visiblement plaisir à être témoin de la violence, peu important son origine ou sa victime. « Mélu… » croassa la fille en pleurs, pour essayer de la mettre en garde tandis qu’elle observait les derniers spectateurs se remettre de leur surprise. Ceux-là seraient peut-être susceptibles d’intervenir et de s’en prendre à la sauveuse.

La gorge nouée et le ventre ratatiné, elle observa Mélusine s’approcher d’elle et découper ses liens. Dès qu’elle fut libérée, elle lui sauta dans les bras – ou plutôt, lui tomba dessus, car la douleur dans ses membres inférieurs la fit chavirer. Les larmes coulaient toujours abondement sur ses joues. « Emmène-moi ailleurs. » supplia-t-elle en s’accrochant aux épaules de sa libératrice. « Loin d’ici. » Loin du danger. Elle regardait toujours avec peur ceux qui se montraient menaçants. Et s’ils essayaient de leur barrer le passage ? Ils étaient trop nombreux. Inconsciemment, la peureuse se cacha derrière la silhouette de sa moitié. Elle aurait voulu rétrécir jusqu’à devenir une petite souri. Pourtant, étonnement, lorsque le duo se dirigea vers la porte, personne ne les empêcha de partir. Peut-être étaient-ils terrorisés par la force de Mélusine. Ou bien avaient-ils jugés qu’elle faisait partie des leurs, pour avoir ratatiné le mage noir ? Peu importait : Marie-Jane était simplement heureuse de pouvoir s’enfuir loin de ce cauchemar éveillé.
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Dorian Lang
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Dorian Lang
Ven 21 Juil 2023, 11:55

Ça fait partie du jeu | Marie-Jane ; ft Mélusine L06r
Ça fait partie du jeu
MJ & Eutropius ; ft Mélusine



Eutropius se retint de lever les yeux au ciel. Il les préférait passives. Il y avait une raison pour laquelle il droguait Douce avant de la prendre, tout comme sa cousine avant elle. Leurs vagissements de douleur l'ennuyaient et le déconcentraient. En outre, il n'était souvent pas assez fort pour les maintenir si elles se débattaient. Sans ses liens qui la clouait à la chaise, il aurait difficilement pu torturer Marie-Jane, et se serait ridiculisé face au club de torture. Il n'était déjà pas certain de faire les choses correctement. Peut-être que le spectacle des ongles tombant au sol ne les divertissait pas suffisamment ? Que préféraient-ils ? La souffrance de la victime, ou l'originalité de ses tourments ? Sur l'originalité, Eutropius repasserait, mais il débutait alors il attendait des autres un minimum de compréhension. Il était aussi là pour apprendre, se former, et évoluer. Pourtant, il ne s'imaginait pas s'éterniser dans ce club. Sa découverte par le personnel enseignant était une fatalité, et il souhaitait ne pas y être lorsqu'ils seraient tous débusqués.

« Non. » Pourquoi persistait-elle à le supplier d'arrêter ? Est-ce qu'elle était défaillante intellectuellement ? Il savait les Crayeux déficients dans de nombreux domaines mais il espérait pour eux que leur cervelle se débrouillait un minimum, ne serait-ce pour se mettre au niveau des exigences de Basphel. Ou bien peut-être espérait-elle lui adoucir le coeur ? Mais elle n'était rien pour lui. Et s'il l'avait fallu, il l'aurait fait à sa propre mère, ou à sa cousine. Les liens avec sa famille était d'ordre génétique. Il n'y avait pas d'affection ou de soutien. Des menaces éventuellement, pour lui faire comprendre que s'il voulait garder son nom, il devait se débrouiller pour ne pas leur faire honte. Mais ce qu'il faisait, l'adolescent le faisait pour lui-même. Le regard de ses parents l'avait toujours mis plus mal à l'aise que réconforté. Leur fierté comme leur nom n'avait aucune valeur. Ce qu'il voulait, c'était la connaissance, car par la connaissance, il accèderait à des strates supérieures du pouvoir. Non pas le pouvoir comme l'entendaient les politiciens, les rois et les reines, mais le pouvoir de ne dépendre de rien ni personne, le pouvoir de se débarrasser de gêneurs et de les écraser. Les savoirs du monde étaient multiples, et Eutropius était avide de tous les posséder. La domination sur les autres lui plaisait, mais pas de façon aussi vulgaire et voyante que d'autres pouvaient le faire. Il n'avait pas besoin que tout le monde sache qu'il leur était supérieur, bien au contraire d'ailleurs. Il aimait les laisser croire l'inverse, pour les détromper plus tard, là où personne ne les entendrait crier, comme cette sotte aux cheveux ridicules et hideusement voyants.

Des hoquets surpris l'arrachèrent à sa bulle de concentration. Les masques s'étaient tous tournés vers une intruse et un début d'agitation les gagna subitement. Derrière elle, la porte verrouillée scandait son innocence. Mais ils n'avaient pas le temps de découvrir comment cette fille avait réussi à rentrer. D'ailleurs, Eutropius n'eut pas le temps de grand chose car son visage rencontra sans préliminaires la dureté d'acier d'une batte lancée en galop. Sonné, le sorcier bascula en arrière avec des étoiles noires sous les paupières. L'inconscience vacilla au bord de son esprit avant de refluer. Des exclamations lui parvenaient de loin, comme étouffées, quand un poids le percuta de plein fouet. Il voulut se redresser mais la fille brisa ses dernières forces en le rouant de coups. Sa vision se constella de tâches rouges de douleur. Quand il constata qu'il échouait systématiquement à l'atteindre en retour, il chercha à se protéger jusqu'à ce que le déferlement de violence cesse. Il jeta un coup d'oeil à son assaillante et contempla l'outil dans sa main, son fil encore imprégné du sang de Marie-Jane. « Att- » La lame aiguisée mordit dans sa joue comme dans du beurre et il manqua tourner de l'oeil quand elle retira l'arme, suivie d'un épanchement de sang. Il plaqua une main sur sa joue et se rassit avec difficulté, en se tenant l'abdomen avec sa main libre. « Merde. »




Le jour suivant, Eutropius ne quitta pas sa chambre. Il resta allongé, visage face au mur, son dos offert au reste de la chambre, sa joue blessée collée à l'oreiller, striée de marques brunes de sang. Il ne dormait pas, ses yeux fixés aux notes accrochées sur son mur, formules et autres définitions qu'il relisait avant de dormir sur les notions qu'il avait le plus de mal à apprendre. Mais il ne pensait pas à ses cours. Sans cesse, il revoyait la brune au visage déformé par la rage. Mélusine, la soeur de Marie-Jane. Certains dans le club la connaissait. Il se vengerait. « Hey. » Eutropius ne réagit pas et ses yeux se fermèrent. Il adopta une respiration lente et régulière. « Oh ! » S'agaça son colocataire avec la délicatesse caractéristique de l'adolescent impatient. « Une nana m'a refilé ça en me disant qu'c'est pour toi. Comme t'as raté les cours aujourd'hui. » Sans attendre que l'alité se retourne, il balança le livre sur le matelas. Au bout de quelques minutes, quand le calme fut revenu et son colocataire reparti, Eutropius s'empara du livre. Une note glissa d'entre les pages quand il l'ouvrit. Il la lut et blêmit légèrement.

« Le club est dissous. Merci. »

Le merci pouvait se lire de plusieurs façons mais le sorcier avait une tendance paranoïaque fortement prononcée. Ils allaient se venger, c'était certain. La blessure récoltée ne suffirait pas à les rassénérer. Le visage fermé, il froissa la note et la jeta dans la poubelle de son bureau. « Merde. » Parler rouvrit la fine croûte formée sur sa joue et le sang coula aussitôt.

Message III | 1008 mots



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