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 Interlude abracadabrante | Miles

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Latone
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Latone
Mer 14 Déc 2022, 23:29



Première nuit du Fessetival de la Charité


Sur le pas d'un fracas, les zigotos du Fessetival revinrent sur leur lieu de départ. Dehors, l'événement battait encore son plein ; et il fallait dire qu'un grand nombre de convives n'attendait que les dernières lueurs de Jeriel pour prétexter un "réchauffement" en bonne et due forme. Pour leurs parts, Nuée et Feu du Ciel avaient bien assez profité de leur première journée. Ce n'était encore qu'un début et l'un comme l'autre comptait poursuivre leur épopée, éloignés des préceptes de la Marche Terne et des raisons – plus ou moins primordiales – de leur naissance.

" Les revoilààààà ! " Emportée par l'extasie de son frangin, Groa se précipita vers l'entrée pour accueillir les énergumènes avec de gros yeux intrigués.

Comme à son habitude, le Lyrienn jaugea l'Élu autoproclamé du Sanglier des Temps Anciens comme s'il allait le foudroyer d'un simple regard. Ses lèvres dévoilèrent une fine partie de sa denture, de ses crocs déjà accaparés à faire résonner son grognement le plus commun. Bhaf adorait trop le défier ainsi ; le gamin comprit bien vite que cette moitié de sa maman serait bien plus réceptive à ses tentatives de provocation. Cela étant, pour contrebalancer ce possible dérapage, la Lyrienne s'invitait sur leur tempo et se raccrochait au bras de son acolyte. Elle avait bu plus que de raison et cela se devinait beaucoup trop à son expression béate.

" Me revoilààààà ! Répéta-t-elle sur un ton tout aussi enfantin en se déliant de son alter ego et en écartant les bras. Je me suis trop amusée, je me suis fait des copains et je veux rester ici toute la vie ! "

Feu du Ciel s'empressa de confirmer cette divine expérience sur son ton le plus enjoué ; c'était-à-dire, blasé comme pas deux.

" C'était horrible, j'ai fini dans un bain glacé et j'exècre les rousses maintenant. " En vérité, seul l'un d'entre eux détenait la sincérité de leurs sentiments.

Nuée riait, Feu du Ciel voulait se terrer loin de ces conneries. Dans tous les cas, ils étaient là maintenant, à la merci de leurs jumeaux et surtout de Miles. L'une comme l'autre offrit une œillade au prétendu père des enfants. Ceci représentait un pari plutôt risqué, mais Latone avait désiré tenter le coup avec cet artefact littéralement tombé du ciel. De son plein gré, la Marcheuse proposa à son camarade de cœur de laisser les Lyrienns s'exprimer et s'adapter à un environnement propice au bien-être. Puisqu'elle ne désirait pas les exposer directement aux enfants ou à Miles, la couronne fut enfilée dans la partie dite indécente. Et voici le résultat : un homme saoulé de voir autant de fesses à l'air libre et une femme saoulée par le houblon.

" Il est où ton costume ? " S'enquit la petite toujours en pilou-pilou sélacien, happant l'attention du grognon.

" C'est vrai ça ! Pa' a dit que t'avais un pompon sur la tête ! "

" Et une grande barbe toute blanche ! "

" Même que t'étais tout rouge ! "

" Encore plus que d'habitude ! "

" Quand t'es que colère ! "

" Le Feu du Ciel, ouuuh, attention ! "

Plus ils en rajoutaient, plus les veines apparentes sur son visage se multipliaient. Ses fichus rejetons prenaient beaucoup trop vite la température avec lui. Qu'est-ce qu'ils cherchaient au juste ? Un duel ? Même en chant, il n'en ferait que de la charpie, alors qu'il se contentait tout juste de hurlements bestiaux lorsqu'il déchargeait toute son énergie. Malheureusement pour eux, il en fallait – un petit peu – plus pour le sortir de ses gonds. Après tout, pour le moment, Feu du Ciel chercha du renfort chez le Köerta, sur lequel il abattit un profond regard. Selon toute vraisemblance, le Lyrienn avait l'air de le fusiller pour lui reprocher son manque d'implication dans cette affaire plus que délicate, à ses yeux ! Pourtant, plus l'Hurabis s'attardait sur l'Orisha, ses iris de rubis, son sourire avenant, ses cicatrices si envoûtantes… Par Senere, il est trop sexy. Feu du Ciel était bel et bien rouge, mais pas seulement de fureur.

Tandis que Snonven et Aldis ne se découragèrent pas pour faire vaciller le Lyrienn – quitte à lui arracher ses vêtements de rechange pour qu'il redevienne un Père Noël – l'eau qui dormait ne saurait être sous-estimer. Cela s'avérait être un cas plutôt singulier, puisque Nuée ne se montrait guère aussi énergique lorsque son comparse se tenait à ses côtés. C'était comme s'il lui avait accordé toute leur vigueur afin qu'elle ne demeurât pas attablée au bar à pole-dance, encore passive. À contrario, elle exploita l'opportunité pour s'attaquer au troisième larron. Elle le fixait avec gaieté, une étincelle de malice dans les yeux, tout en se rapprochant à grandes enjambées erratiques. Mains jointes dans le dos, Nuée se fit violence pour ne pas se jeter sur lui et lui asséner le plus envahissant des câlins. Au fond, la Lyrienne restait Latone, héritière et porteuse de son affection pour le Molosse. Elle se comportait alors comme telle ; taquine, curieuse, avide. Elle se planta juste sous son nez, ses jambes en équilibre précaire, et une partie de son pull à col roulé déchiré.

" Et toi, tu t'es bien amusé ? Elle n'incluait forcément pas les enfants : un brin de neige suffisait à les rendre extatique. La journée n'est pas finie pour moi ! " Elle serra les poings, enhardie et encourageante, mais surtout on peut plus heureuse.


921 mots ~



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Miles Köerta
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Miles Köerta
Jeu 15 Déc 2022, 06:26


Crédit : Gojo Satoru by Inconnu.

Pendant que les deux petites terreurs se consultaient comme des fouines pour savoir ce qui pourrait le mieux rimer avec « attention » et ainsi poursuivre leur comptine, leur malheureuse victime profita aussitôt de leur distraction pour braquer ses pupilles sur mon profil. Percevant sans aucune difficulté le poids dont il me chargea, je finis par tourner mon visage dans sa direction, capturant aussitôt l’électricité qui gonflait la flamme dans le violet de ses iris.

« Tu vas finir par me transpercer le front, à force de me dévisager comme ça », lui fis-je remarquer en le gratifiant d’un sourire mi-moqueur, mi-insolent.

Malgré ça, je ne répondis ni à son appel de détresse, ni ne fis quoi que ce soit pour arrêter les jeunots dans leur fantaisie. J’étais bien trop exténué par ma propre journée pour me confronter une nouvelle fois à la surexcitation de ces garnements. Depuis l’aube, les jumeaux étaient infatigables. À mon réveil, ils étaient déjà en train d’engloutir leur petit-déjeuner comme s’il s’était agi de leur dernier repas et avant que j’eusse savouré la première bouchée de ma première tranche de pain, ils s’étaient jetés sur moi pour que je les aide à s’habiller. D’ailleurs, Snonven avait perdu patience devant mon habituelle lassitude du matin, décidant de lui-même qu’il pourrait affronter le froid polaire du Berceau Cristallin, torse et bras complètement nus. En un bond, il avait filé comme un projectile hors de la chaleur de notre location. Par chance, Aldis l’avait rapidement freiné et obligé à revenir sur ses pas, lui disant qu’il avait oublié sa fidèle et précieuse fourrure de sanglier… Je sais à quoi vous penser, mais finalement, peu importait les raisons, puisque la conclusion fût la même : je n’avais pas attendu une meilleure chance pour coincer ce p’tit bout d’homme.

Cependant, si leur énergie du matin m’avait paru inextinguible et à son paroxysme, elle n’en fût que plus grande et croissante une fois que nous eûmes foulés les premiers mètres du Fessetival. Dès cet instant, les jumeaux furent littéralement monstrueux et délirants. Ils avaient, depuis un long moment, dépassé le stade des sautillements et des trépignations excités; maintenant, ils ne voulaient plus que courir et crier. Toujours aussi curieux de tout et de rien, à l’image de tempêtes bruyantes et incontrôlées, ils s'étaient soudainement précipités vers leur premier kiosque, chantant à qui voulait bien les entendre :

« Nous ne faisons que répondre à l'appel de l'aventure! Et c'est pourquoi, cher Papa, nous te disons à la revoyuuuuuuure! »

Rien que d’y penser, j’avais l’impression qu’on me drainait mes dernières forces vitales. Par conséquent, Feu du Ciel, je n’étais pas désolé de te laisser en pâture à ces petits monstres. J’avais suffisamment donné de ma personne aujourd’hui – et si j’avais, un jour, affirmé que Toesia Eses était ingérable, je retirais immédiatement ce que j’avais dit : ces boules d’énergie lui arrachaient facilement le podium.

J’exhalais un soupir avant de pivoter légèrement ma tête sur le côté. Son approche n’était pas passée inaperçu et en une fraction de seconde, nous nous trouvâmes nez à nez.

« Et toi, tu t’es bien amusé? »

Par réflexe, un sourire se mit à flotter sur mon visage.

« Ouf! Pas autant que toi, on dirait, m’amusais-je alors que mon nez se fronçait à l’agression des relents de l’alcool. Mais ouais, ça a été plaisant. En dépit de leur énergie démesurée, passer la journée auprès des jumeaux avait été incroyablement salvateur; ne serait-ce que pour oublier les problèmes de la maison. On a visité quelques kiosques…

- Et j’ai gagné une peluche trop mignonne! Intervint, sans crier gare, la petite Orisha au pilou-pilou de requin.

- Puis, ça n’a pas été bien long avant qu’on soit entraîné dans les batailles de boules de neige.

- On a dominionné les batailles – non, la guerre!

- On dit dominer!

- C’est la même chose!

- Pas du tout!

- Aux yeux du Sanglier des Temps Anciens, ça l’est, puisqu’on les a, de toute façon (preste, il enfila sa fourrure de sanglier à la manière d’une cape virevoltante), é-cra-sé! »

Je ne pus refouler mon rire devant leur numéro ridicule, et quant à la vérité, il n’était pas nécessaire d’entacher leur débordante imagination.

« On a fait de la luge et une balade de traineau aussi.

- Snonven a fait la course pour savoir qui était le plus rapide entre lui et le traineau!

- C’était pour mon entraînement! » Se justifia-t-il en bombant le torse, certainement parce qu’il se rappelait de mon regard médusé lorsque je l’avais vu exécuté sa belle idée.

Bien évidemment, il taisait le fait qu’il avait trébuché, après quelques mètres seulement, et que j’avais dû le ramasser par la peau des fesses pour qu’il puisse profiter avec nous de l’activité sur neige.

« … Bref, comme tu peux le voir, on a été très occupé et on compte faire d’autres activités, demain, pas vrai?

- OUAIS! Je veux faire l’atelier de pain d’épice! Et faire le concours de bonhomme de neige!

- On fera un super grand sanglier des neiges!

- Non, un requin des neiges!

- C’est moche les requins!

- Et les sangliers, ça sent mauvais! »

Je n’avais vraiment plus la force de me dresser comme médiateur entre les deux et maintenant que les enfants étaient occupés sur un tout autre sujet, je pus enfin concentrer toute mon attention sur les Lyrienns.

« Et vous? Vous avez pu profiter de quelques activités au moins? J’adressais une œillade en biais au garçon de la dyade. Enfin, à l’exception du plongeon de Feu du Ciel. »

Toutefois, ce ne fût bien long avant que les jumeaux repassent à l’attaque.

« Vous étiez de l’autre côté, n’est-ce pas? Est-ce que vous l’avez vu? On a entendu dire qu’il y a eu un Père-Noël qui a fui son poste après être tombé sur scène.

- Il faut vraiment être nul pour tomber en dansant!

- Aussi nul que de tomber en courant!

- EEEEH! Tu avais promis de ne rien dire aux moitiés de Maman! »

Tranquillement et tout naturellement, je déposais ma joue sur le crâne de la Violette tout en la supportant à l’aide de mon bras. Pendant que mon nez s’enfouissait dans les mèches de ses cheveux, mon regard s’attardait sur le visage de son sosie élémentaire. Les jumeaux ne semblaient pas encore avoir fait le lien entre Feu du Ciel et leur fameuse histoire.

« Je peux te l’assurer, ma très chère Nuée, que la journée est loin d’être terminée, et pas seulement pour toi. Je me reculais de quelques centimètres pour croiser son regard, mais finis par examiner son haut déchiré. Tu devrais aller te changer », lui conseillais-je après quelques secondes de réflexion.


1 120 mots (Sans les paroles reprises du post de Latone) | Post I




Interlude abracadabrante | Miles Signat16
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Latone
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Latone
Dim 18 Déc 2022, 22:34




En rythme, la dyade réagit à chaque étape ayant ponctué l'événement du côté du trio. Si Feu du Ciel ne bronchait guère plus, il ne demeurait pas indifférent lorsque son fils prouvait, une nouvelle fois, qu'il était un champion hors pair. Un jour, il deviendra un grand guerrier et il comptait bien le former en ce sens. Quant à Nuée, son côté maman-poule ressortait bien plus sous cette forme, son enthousiasme gonflé à bloc à chaque petite victoire de ses petiots, à chacune de leurs aventures plus abracadabrantes les unes que les autres. Quelque part, elle regrettait de n'avoir pu assister à ces moments ; mais si Miles avait pu le faire pour elle, cela lui suffisait. Et puis, ils avaient convenu de passer la journée ensemble demain.

" On fera toutes les activités que vous voudrez ! Et on ira aussi décorer des sapins ! " Assura Nuée en agrippant le bras de Miles, bien déterminée à l'emmener partout où elle ira.

Galvanisés par leur moitié de maman, les jumeaux se montrèrent bien plus excités qu'avant leur arrivée. La journée n'était définitivement pas finie, pas avec eux dans les parages.

" "Vous" ? Répéta Feu du Ciel, visiblement agacé. Depuis quand tu me vouvoies ? "

Pour adoucir la situation, la Lyrienne émit un léger rire gêné, caressant le biceps du Molosse pour lui assurer qu'il n'y avait pas mort d'homme. Ils étaient une entité en deux corps, le concept échapperait longtemps aux yeux d'inhabitués. Parfois, Nuée comprenait qu'il fallait simplement se plier aux conventions.

" Nous nous sommes posés au bar dansant. Le spectacle était fascinant. Puis il est allé se réchauffer à la source chaude, pendant que je me promenais dehors. J'étais accompagnée par le Cerfeuil d'un ami ! " Pirouette s'en souviendra longtemps de son escapade sous son aile.

Fort heureusement, si Nuée ne cherchait pas à le mettre dans l'embarras, elle faisait bien d'omettre les détails gênants de leur journée. Avec une telle ambiance, il leur était difficile de rester sages et innocents. Lui a dû se coltiner une Lyrienne d'Avalon, en plus de se faire tourner autour par une Déchue, et elle se retrouvait sur le même chemin que ce fameux ami qui enhardissait ses désirs oniriques. Pour autant, leur affection pour le Köerta demeurait plus forte que tout.

Piqué à vif par les provocations des enfants, le Lyrienn galéra à se contenir. Ses phalanges se crispèrent à l'idée de les corriger, ces garnements ! Ils avaient bien de la chance d'être violent qu'à l'égard de leur séant lorsqu'ils le méritaient. Et encore, lorsque Miles était dans les parages, il s'adoucissait bien plus qu'à l'accoutumée. Il formait une partie de Latone Kirzor, après tout.

" Je ne me suis pas cassé la gueule ! "

Non seulement c'était en partie faux, mais de surcroît les jumeaux pigeaient enfin la vérité à son sujet.

" C'était toi ! " Aldis les pointa tous les deux du doigt.

" Hahaha, vous passez votre temps à tomber ! "

" Hé, j'ai dit qu'il ne fallait pas en parler ! "

" Snonven est le fi-fils à sa mama-papa ! " C'en était trop pour le Lyrienn.

" Ce soir c'est petit requin au menu ! "

Réellement menaçant, Feu du Ciel la chargea, prêt à la saisir par le colback.

" NOOOOOOOOON ! "

Et ainsi démarra une course-poursuite entre Groa, la moitié de sa mère sur ses talons, et Bhaf qui courait après ce dernier pour tester sa propre rapidité. Le boucan qu'ils causaient aurait pu incommoder le moindre personnel d'auberge, toutefois le Fessetival battait constamment son plein. Si ce n'étaient pas les enfants qui beuglaient à tout va, c'étaient leurs adultes. Enfin, pas forcément dans cette partie du village.

Si Nuée s'amusa de la situation cocasse, elle trouva bien vite son compte sur la proximité avec l'Orisha. Elle accueillit sa pression et son odeur sur elle, son palpitant emballé par de puissants sentiments. Elle aurait pu restée ainsi, mais son équilibre précaire ne l'aidait point à garder contenance. Ses paupières se plissèrent sous l'injonction de son amant, sous ce regard qu'il laissait flotter sur son haut dévoilant un brin de sa peau.

" D'accord, je vais me changer. " Déclara-t-elle avec panache.

Pour autant, Nuée ne laissa aucun répit à Miles et, sur sa lancée, l'entraîna sur son sillage en lui tenant la main. Elle ne lui accorda pas le moindre regard complice, ni ne lui laissait le choix finalement : par la pression qu'elle exerçait sur sa main, elle lui faisait bien comprendre son intention. En un rien de temps, elle enferma le Koërta dans la salle de bain avec elle.

" Hmm ? Elle se retourna vers lui, malicieuse comme pas possible. Fais pas cette tête : j'ai besoin de ton aide, en fait. Elle acquiesça sans sommation. Pour me changer, oui. "

Vive comme l'éclair, la jeune femme retira ses vêtements de la journée. Son pull était bien fichu, ce qui était le cadet de ses soucis. En vérité, c'étaient ses sous-vêtements qui lui posaient problème : ils ne lui appartenaient pas. Ils se montraient certainement bien plus lascifs que ce que Miles devait avoir l'habitude avec elle. Malgré toute sa bonne volonté, Nuée se montrait embarrassée de se dévoiler ainsi.

" C'est, hum, les filles du défilé. Elles m'ont embarquée dans une session d'essayage et voilà. Évidemment qu'elles l'avaient relâchée comme ça ; et encore, elle avait réussi à récupérer sa tenue pour camoufler cette lingerie digne des standards du Fessetival. Tu peux m'aider à les enlever ? Je… Le contexte l'amusait autant que le Köerta, en fait, alors que des perles larmoyantes naissaient à la commissure de ses paupières à cause de l'alcool. Je comprends rien à toutes ces agrafes et c'est trop serré ! Au moins avait-elle réussi à fuir cette mascarade, sinon elle aurait fini sur la scène. Et après, tu me passeras mon pilou-pilou ! " Il était à l'effigie d'un renard blanc et elle passait des nuits apaisantes avec.


1023 mots ~
- Pilou-Pilou : Il s'agit d'un pyjama combinaison en polaire. Il représente un renard blanc. Lorsque son possesseur le porte, il n'a jamais froid et fait toujours de beaux rêves. Aussi, l'objet le protège durant la nuit en créant un bouclier autour de lui.



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Miles Köerta
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Miles Köerta
Mar 27 Déc 2022, 23:19


Crédit : Gojo Satoru by Inconnu.

Il ne suffit que d’un claquement de porte pour que le tambourinement de leur course ne devienne plus qu’un lointain fond sonore. Malgré cela, en raison de ma condition, mes oreilles percevaient toujours avec autant de force le vacarme qu’ils laissaient dans leur sillage. Par chance, à l’aide d’un peu de Magie, je parvins à passer outre l’inconfort de leur tapage sur mes tympans afin de me concentrer à cent pourcent sur la Violette qui m’avait entraîné jusqu’ici. Je ne lui avais opposé aucune véritable résistance lorsqu’elle m’avait emmené, mais maintenant que nous nous trouvions face à face dans cette pièce exiguë, j’étais particulièrement curieux de connaître ses intentions. Enfin, j’avais bien une petite idée qui tintait à l’intérieur de mon esprit – comme en témoignait le sourire narquois qui chatouillait mes lèvres – mais préférais la laisser se justifier en premier.

« Tu as besoin de moi? Seulement pour te changer? » Répliquais-je d’une inflexion où la malice se renforça.

Je ne pouvais croire en son excuse, mais il semblerait que ce n’en était pas complètement une, et je compris bien assez tôt pourquoi. Graduellement, l’espièglerie qui dansait au fond de mes yeux se transforma en surprise authentique.

« Tu t’es laissée aller à une nouvelle fantaisie ou quoi? Taquin, je penchais mon visage jusqu’à la hauteur de son épaule, soufflant à son oreille : Je n’pensais pas que c’était ton genre de lingerie. T’es remplie de surprises. »

Embarrassée – par son accoutrement ou par mes plaisanteries? – Nuée s’expliqua en toute précipitation. Si l’alcool atrophiait l’articulation de sa voix, il la rendait également plus nerveuse. Le pigment de sa peau rougissait à vue d’œil, alors que des palpitations hors de tout contrôle faisaient trembler ses mains au-dessus des boucles et des attaches qui retenaient ses sous-vêtements. Sans crier gare, j’éclatais de rire. Ne m’en tenez rigueur. Parce que cette lingerie paraissait vraiment trop serrée, je compatissais réellement à son désespoir, mais en même temps, la situation faisait en sorte que son malheur semblait bien trop ridicule et caricaturé pour ne pas que j’en ris un bon coup.

« D’accord, d’accord! Après plusieurs inspirations, je parvins à calmer mon hilarité, frottant l’un de mes yeux qui s’était humidifié. Tu me permets? Je me rapprochais de sa position, repoussant gentiment ses mains et ses cheveux pour que je puisse mesurer tout l’étendue du problème. Voyons voir ce qu’il en est. Pensif, je me mis à examiner les sous-vêtements. Hmm… Je baissais les yeux à la hauteur de sa taille, laissant couler l’un de mes doigts dans la courbe de ses reins. Mais pourquoi ce ruban passe par-là?

La question était légitime, mais le toucher que j’apposasse contre sa peau n’avait été esquissé que pour mon amusement personnel. Sensible, j’avais senti le frisson qui l’avait brièvement subjugué et capté sans mal le regard en biais qu’elle m’adressa. Feignant l’innocence, j’arborais une moue à la manière d’un enfant prit en train de faire une bêtise, continuant ma besogne avec attention.

« C’est une sorte de corset pour Luxurieux, ce truc? Grommelais-je à un moment, libérant la poitrine de Nuée de son carcan en retirant la dernière agrafe. Eeeet voilà le travail! Tu devrais mieux respirer maintenant. La Violette tourna légèrement son buste pour me remercier, mais je la devançais, enfouissant mon visage dans le creux de son cou. Ne bouge pas. J’effleurais sa peau du bout de mon nez avant de suspendre mes lèvres à quelques millimètres de son épaule. Tu m’as manqué. »

Ces histoires de couronne étaient difficiles à suivre, mais une chose était certaine : je reconnaissais Latone dans ces identités. Qu’il s’agisse de Feu du Ciel ou de Nuée, ils représentaient des fragments de ce qu’était la Kirzor, et s’il était parfois compliqué de les traiter comme une seule et même entité, il m’était pourtant facile de les aimer, de m’attacher. Parce que je la Voyais et pouvais la sentir en eux. La prenant par derrière, mes mains se permirent d’effleurer les bras de la jeune femme. Et, finalement, mes canines se plantèrent dans sa chair en signe d’affection. Je déposais un nouveau baiser à la base de son cou, avant de reculer d’un pas et de pousser tendrement ses cheveux vers l’arrière. Mollement, ils retombèrent sur ses épaules et sur la crème de sa peau. Mon regard s’était radouci et un sourire résonnant de tendresse palpitait à la commissure de mes lèvres.

« Ton pyjama est toujours dans ta valise? » La questionnais-je tout en déposant ma veste sur ses épaules, histoire de la couvrir temporairement.

Je n’étais pas réticent à aller chercher le vêtement, puisqu’à l’intérieur de cette chambre se trouvaient des cadeaux que les jumeaux et moi n’avions eu le temps d’emballer : malheureusement, la dyade était rentrée plus tôt qu’escomptée. Au moins, avec cette excuse, j’aurais le temps de cacher les présents juste à temps.


808 mots | Post II




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Latone
Lun 23 Jan 2023, 16:49




Malgré toutes ses justifications à vau-l'eau, le Molosse ne semblait pas plus convaincu. Était-ce à cause du caractère abstrus de son discours ? Ou du teint pivoine qui se raccrochait à ses pommettes ? Nuée se retrouvait à subir une injuste défaite, malheureusement sans le soutien qu'elle escomptait d'ordinaire ; ce dernier trop préoccupé à se venger de l'affront causé par les enfants. D'un autre côté, en quoi pouvait-elle nier ? La Lyrienne était suffisamment vive pour échapper aux pièges et malins. Si elle cédât à une telle fantaisie, c'était bien qu'elle cultivait au moins une étincelle d'intérêt au fond de son âme. Elle se remémora hâtivement son plan à Sequela, lorsqu'elle empruntât les apparats d'une danseuse de cabaret pour leurrer les Gandr et autres invités avec un gland dans la tête. L'illusion fut si parfaite que c'en était troublant. Elle se souvenait alors de la réaction de Miles – comme par hasard présent à cette soirée précise – et de l'embarras qui l'avait glanée. Fleur représentait peut-être une couverture, néanmoins un tel subterfuge ne fonctionnait réellement qu'en épousant les traits de son porteur. Maintenant que le mal était fait – par deux fois – Latone pourrait bien songer à se dévoiler davantage à ce Marcheur qui faisait battre son cœur.

" S'il te plaiiiiit ! " Insista la Violette pour une ultime fois en un désespoir précaire.

Connaissant quasiment trop bien le Köerta, Nuée sut qu'il céderait à son appel à l'aide sans tarder. Son rire chaud, même retourné contre elle, lui apportait un regain de vitalité qui supplantait l'emprise de l'alcool en ses veines. Il fallait croire que cette forme précise de la Kirzor tolérait moins ce poison. Cet état hébété ne masquait pas moins sa sensibilité au toucher de l'Albinos, dont l'espièglerie la décontenançait à tout instant. Le frisson la gagna aussitôt et serpenta le long de sa colonne, comme si la moindre de ses vertèbres tintaient à l'instar d'un instrument, pour finir par une forte inspiration à moitié étouffée. La Marcheuse ne parvint pas à montrer les crocs face à cet affront, tant l'effet créée excitait ses sens et brouillait ses réflexions. Elle marmonna au sujet du corset, sans se faire véritablement comprendre, et accueillit la libération comme un second souffle. Toute cette lingerie s'avérait bel et bien trop serrée ! Nuée soupira, soulagée, avant d'accueillir Miles en son étreinte, l'occasion manquée de le remercier. Malgré sa nature électrisante, elle savait que le Marcheur maîtrisait tout autant la foudre ; et qu'à ce titre, la Lyrienne se retrouvait aimantée à lui, capitulant face à sa vivacité et ses taquineries. Elle avait si hâte de leur prochaine confrontation digne de la colère céleste.

" Je suis là. " Abonda-t-elle à sa déclaration.

Elle passa sa main dans ses cheveux, n'ayant aucun mal à l'attirer à elle pour raffermir leur contact. Les pérégrinations au sein de Ciel-Ouvert étiraient leurs devoirs à tout va, pourtant ils trouvaient toujours un moyen de croiser leurs routes et de prolonger leurs valses. Cette vie lui convenait, puisque Miles lui apportait une brise lénifiante à laquelle elle succombait si aisément, juste le temps de profiter d'un bonheur qui lui manquât avant de retourner au front. Une erreur ou une aubaine, rendue à ce point, la Kirzor n'en avait plus cure de s'interroger. L'intrusion du Renard Blanc en elle confirma son ressenti, ses doigts s'agrippant fermement à la crinière immaculée en réponse au baiser vorace. L'emprise à nouveau apposer, Nuée se retourna enfin, un sourire doux et des yeux pétillant d'allégresse.

" Hmm hmm. Approuva-t-elle à son hypothèse. C'est gentil. " Ce n'était pas grand-chose, mais cette initiative lui confirmait à nouveau qu'elle pouvait compter sur lui.

Sur le pas de la porte de la salle de bain, Feu du Ciel s'y tenait déjà. Droit comme un piquet, toujours aussi visiblement agacé, il laissa le Marcheur s'extirper de la pièce afin de conserver la pudeur de la Lyrienne. Ils s'échangèrent une œillade, à laquelle le plus grognon des deux ne laissa aucune pointe de compassion. Si Nuée rêvait du jour de leur confrontation, lui chercherait à la provoquer à tout prix. Il suffisait d'une erreur, une seule de la part du Köerta, et il ne se retiendrait pas. Cela étant, la présence actuelle des jumeaux restreindraient ses pulsions au tout dernier moment, il en était pleinement conscient. Ainsi, il se contenta de faire un signe de tête en direction de la fameuse valise pour lui indiquer l'emplacement du pilou-pilou ; étant qu'une seule et même entité, Feu du Ciel savait que là se trouvait l'objet de sa quête.

Par un miracle inespéré, Bhaf et Groa s'étaient mutuellement marchés sur les pattes et, ainsi, jouaient-ils ensemble en faisant fi – pour le moment – des adultes. Lorsque Miles lui passa devant, le Lyrienn ne put se contenir et lui barra la route, yeux dans les yeux, une proximité bien trop ténue pour ne pas être remarquable. Cette fois, une vive colère bouillonnait en lui et ses iris luisirent d'une semi-intensité, digne d'une engeance de Vëtëtimë. Sous un certain angle, il ressemblait à l'Hozro qu'incarnait Latone avant d'acquérir son nouveau corps.

" Cesse de me toucher comme ça Lui intima-t-il entre ses dents serrées. Son souffle était chaud, bestial. Ou je t'enferme à part avec moi. " Afin de faire taire ses pitreries ; car maintenant, à cause de sa caresse, il avait la gaule.

La cible était distraite, inconsciente du danger environnant. Sa vigilance au plus bas, ses défenses amenuisées, l'opportunité s'avérait trop belle pour être raté. Ainsi, le plus grand chasseur des forêts de Ciel-Ouvert esquissa sa charge et bondit d'un coup.

" JE T'AI ATTRAPÉ ! " Déclara-t-il avant même d'atteindre le Lyrienn, ce qu'il réussit tout de même à accomplir.

" Belle prise ! " Groa applaudit tout en se dandinant.

" Une proie digne du Grand Snonv-WAAAAAH ! "

De nouveau sorti de ses gonds, Feu du Ciel chercha à l'agripper pour lui infliger la correction de sa vie, hélas le fameux Élu du Sanglier des Temps Anciens s'improvisait également araignée et parvenait à se soustraire à son emprise en se déplaçant un peu partout sur l'impressionnante carrure du Marcheur. Le Lyrienn se débattit du mieux qu'il pût face à cette sangsue raillarde, sans grand succès. Miles se foutait à nouveau de sa gueule et si cette mascarade se poursuivait encore, les premiers arcs électriques lécheront le parquet.

Toutefois, à l'instant même où le gueulard s'apprêta à se noyer dans la rage, il remarqua Aldis à l'autre bout de la pièce, en train de fouiner dans leurs affaires. Plus particulièrement : celles de Nuée. Son sang ne fit qu'un tour et il tendit la main vers sa fille, véritablement désemparé par les événements.

" NE TOUCHE PAS À ÇA ! "

Groa se figea, ses doigts très proches du sac.

" C'est quoiii ? " La petite était rusée : elle savait très bien que ce sac n'était pas là avant leur arrivée.

" Ça ne te regarde pas ! Malgré lui, le Lyrienn rougissait, aussi fort que sa comparse, puisqu'il partageait tout autant son embarras face à ses acquisitions qui ne regardaient qu'eux. Ce sont des surprises ! " Improvisa-t-il de la pire des manières.

" Pour nous ?! "

" NON ! Pour… lui ! " Il désigna leur père du doigt.

" Et nous alors ?! " Il en profita pour faire descendre Bhaf de son perchoir.

" Vous en aurez demain ! " Ces chamailleries seront très longues.

Dans l'angle de la porte de la salle de bain, Nuée se décomposait à l'idée qu'on trouvât ses achats plus que honteux.


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Miles Köerta
Sam 25 Fév 2023, 18:34


Crédit : Gojo Satoru by Inconnu.

Si Nuée représentait le calme avant la tempête, Feu du Ciel, quant à lui, personnifiait exactement cet orage que nous pouvions voir au loin, mais sous lequel nous ne pouvions trouver abri pour nous échapper de sa furie. Il était trop impétueux pour être retenu et une fois la houle débridée, seuls les Ætheri savaient ce qu’il faudrait déployer pour l’arrêter. Et quoi que fût l’élément déclencheur qui alimenta la tempête actuelle, celle-ci tourmentait désormais le mauve de ses iris par ses langues électriques et sa lueur frénétique. Cependant, pour une raison qui m’échappait tout autant, je me trouvais présentement sous l’éclair qui traversait la surface de ses yeux. Non, franchement, pourquoi m’observait-il de cette façon? Est-ce qu’il était en colère parce que je ne lui avais pas prêté main-forte contre le duo de petites terreurs ou… est-ce simplement parce qu’il était ainsi? Depuis que j’avais pris connaissance de l’existence de la dyade lyrienne, rarement avais-je été en mesure de voir Feu du Ciel sous un jour plus tranquille. Constamment, il avait les sourcils froncés et par la seule ignition de sa perpétuelle irritation, sa Voix semblait rugir sans même qu’il n’ait à libérer un Tonohr de sa gorge. Pourtant, malgré son air énervé, il n’était pas aussi méchant que les apparences laissaient deviner. Après tout, ne venait-il pas de m’indiquer l’emplacement de la valise que je recherchais? Sur l’instant, je ne tentais pas de comprendre comment il était parvenu à connaître les détails de ma mission, puisqu’il devait encore s’agir de cette étrange… connexion – Liaison? Partage des sens et des pensées? – que lui et Nuée possédaient en tant que curieuse entité. Ainsi, je finis par le gratifier d’un sourire avant de le dépasser, mais fus brusquement arrêté avant même que j’eusse l’opportunité de compléter une première foulée.

« Huh? Par réflexe, mon regard remonta jusqu’au sien. Qu’est-ce qu’il y a maintenant? »

À l’instant où je fus de nouveau face à sa figure, sa houle m’emporta. Défiant la marée qui m’empêchait d’avancer, je me permis de lui adresser, cette fois-ci, un rictus d’insurgé; instinct animal ou simple trait de caractère de mon personnage, le choix est à votre discrétion. Dans tous les cas, à son instar, mes prunelles s’illuminèrent d’un éclat rempli d’énergie. Qu’est-ce qui lui prenait tout à coup? Pourquoi se montrait-il aussi agressif à mon endroit? Il voulait se battre, ici?

« Cesse de me toucher comme ça… »

Immédiatement, l’Électricité s’essouffla autour de moi, tandis que mon regard le cernait de mon désemparement.

« Hein? Te touch–

- Ou je t’enferme à part avec moi.

- …? »

Durant quelques secondes, mon expression n’était peinte que par une seule couleur : la confusion. Toutefois, ce ne fût bien long avant que je reconnecte par moi-même les différents points du malentendu.

« Oh. Dès lors, un rire mutin franchit mes lèvres, bien inconscient de ce qui se tramait sous la ceinture de mon interlocuteur. Tu caches bien ton jeu finalement, sous tes airs de grincheux. Je continuais de sourire comme si de rien n’était, remarquant sans mal l’avancée bourrue du plus grand chasseur des forêts de Ciel-Ouvert. Prochaine fois, invite-moi à prendre un repas : ce serait la moindre des choses avant de vouloir– »

Et le plaquage fût un succès retentissant. Lorsque Snonven se propulsa sur le dos de sa proie, je profitais aussitôt de l’occasion pour m’esquiver sur le côté et me rapprocher des bagages. Mais j’eus à peine le temps d’attraper le pilou-pilou sous mon bras et de cacher les présents que nous leur avions acheté, qu’une nouvelle détonation de voix et d’indignation retentit à proximité. J’exhalais un soupir, retournant en vitesse auprès de Nuée pour lui tendre son pyjama.

« Mais c’est pas juste! Chouinait le garçon en tapant du pied, tout juste derrière moi.

- Pourquoi Papa a ses cadeaux aujourd’hui et pas nous?! » Renchérissait sa sœur en bloquant ses poings sur ses hanches.

J’adressais un sourire de résignation à l’endroit de la Violette avant de lui tourner le dos. En me positionnant aux côtés de son homologue, je me permis d’appuyer l’un de mes bras sur son épaule en dépit de sa visible irritation.

« Parce qu’on a prévu un cadeau encore plus grand et extraordinaire pour vous. »

Aussitôt, le regard des jumeaux convergea et je m’abaissais à leur hauteur pour leur échanger quelques mots entre eux et moi.

« … Vraiment?

- C’est quoi? »

L’excitation de ce présent promis étouffa bien rapidement leur incessante algarade.

« Ce ne serait plus une surprise si je vous disais de quoi il s’agissait. Preste, j’ébouriffais l’épaisseur de leur tignasse. Vous pouvez toujours essayer de deviner, si vous le voulez. »

Snonven et Aldis plissèrent des yeux. Ils étaient Orishas et pouvaient sentir les impostures, mais leur jeunesse et leur manque de maîtrise en la matière rendaient l’efficacité de leur pouvoir aussi nulle que leur savoir-vivre. Puis, il y avait leur naturelle naïveté à prendre en compte.

« GÉNIAL! Hurlèrent-ils à l’unisson avant de se mettre à sautiller l’un en face de l’autre.

- Ce sera quoi, selon toi?

- Il a dit grand et extraordinaire! Qu’est-ce qui est grand et extraordinaire?

- Un concert! C’est grand et extraordinaire, un concert!

- Oh oui! Un concert! Juste pour nous!

- Tu penses qu’on aura la chance de chanter, nous aussi? »


Je me relevais sans me départir de mon sourire, tapant trois fois dans mes mains pour attirer l’attention de toute cette compagnie.

« Et si nous continuions cette conversation autour d’un bon chocolat chaud et d’un dessert bien mérité? Je me retournais vers les Lyrienns afin de connaître leur avis. Ensuite, je vous avoue, ce sera dodo pour moi. Je suis vraiment crevé.

- Pis tu dois être en forme pour demain! Pour le concours de bonhommes de neige!

- Mwahahaha! Pa’ se couche à l’heure des bébés! »

En chantonnant et en courant, les deux tempêtes filèrent comme le vent pour s’installer dans la petite cuisine.

« Ça mérite une réduction de guimauves dans son chocolat chaud, ça. Amusé, je profitais finalement de ce moment de tranquillité pour m’entretenir avec Nuée et Feu du Ciel, leur demandant de se rapprocher pour que je puisse leur partager un secret. En ce qui concerne leur surprise, j’ai croisé une échoppe qui vendait de superbes chevaux à bascule magiques. Ils se changeaient en animaux souhaités par les enfants. Ça pourrait faire l’affaire, non? »

Mais avant que j’eusse entendu leur réponse…

« Chocolat chaud! Chocolat chaud! Nous voulons du chocolat chaud! »

Ils étaient infernaux.


1 078 mots (Sans les paroles reprises du post de Latone) | Post III




Interlude abracadabrante | Miles Signat16
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Latone
Lun 19 Juin 2023, 17:11




Le pilou-pilou s'avérait insuffisant pour se soustraire des méandres de l'humiliation. Si elle en possédait un second, Nuée l'aurait enfilé par-dessus le premier, et ainsi de suite, jusqu'à que la tempête s'estompât. Quand il ne lui était plus possible de se cacher derrière Feu du Ciel, les alternatives lui faisaient défaut. Reconnaissante de ce sauvetage impromptu, la Lyrienne joignit ses deux mains à l'attention de Miles, aussi pieuse à son égard qu'envers un Æther. Cela étant, sa nudité partielle était devenue le cadet de ses soucis avec les garnements redoublant de désinvolture face à leur père ; enfin, leur moitié de mère substitut de père, ou… Enfin bref : c'était la cata. Ces dépenses obscènes devaient rester sous le couvert du privé, et encore moins notifier par la chair de sa chair. Elle était vive, certainement plus rapide et habile que les enfants pour les distancer avec le moindre effort. Seulement, leur précédente ingéniosité face à son acolyte lui faisait froid dans le dos. Et si un imprévu survenait ? Et s'ils parvenaient réellement à la battre à son propre jeu, exactement comme le fit Snonven lors de leur toute première rencontre ? Ce qui n'était pour eux qu'un divertissement pouvait se transformer en cauchemar pour elle. Quelle idée, mais quelle idée d'avoir laissé le Cerfeuil Pirouette transporter toute cette cargaison de lubricité, hein ?

Le Lyrienn, de son côté, s'en arracherait bientôt les cheveux à force de s'éterniser dans des contre-attaques plus vaines les unes que les autres. Pourquoi ses pires adversaires devaient s'avérer être des enfants ? Outre le fait qu'il se refusait catégoriquement de les électrocuter sur place, ils se montraient si têtus qu'il ne doutait pas une seule seconde que l'un de ses propres gènes devait être à l'œuvre. Fort heureusement – malgré lui – le Köerta vint lui prêter main forte pour apprivoiser ces furies ambulantes. L'opération s'avéra un succès, au grand soulagement de Nuée qui s'extirpa de la salle de bains avec un long souffle de complaisance ; là où Feu du Ciel se contenta de souffler du nez tel un buffle.

" J'aimerais beaucoup ! " Abonda la Lyrienne sur l'idée de l'encas pré-nocturne.

Le gaillard haussa les épaules. L'idée ne lui déplaisait pas, il voulait juste que les jumeaux terminèrent de dépenser leur soi-disant énergie infinie afin de profiter d'un semblant de paix et d'une nuit aussi apaisante que la pluie sur le rebord de la fenêtre. Leurs attentions communes furent dès lors happées par les intentions du paternel, celui-ci ayant déjà un coup d'avance pour satisfaire la cupidité des Enfants miraculeux. Sans même avoir à croiser leurs regards, les Lyrienns s'accordaient sur la validité de cette idée : tant que magie et loisir s'entremêlaient, Bhaf et Groa seront forcément séduits par le présent. Mais avant, ils réclamaient encore leur dose de sucre…

" Chocolat chaud, ce sera ! Entraînée par le tintamarre de ses progénitures, Nuée s'empressa de les joindre en cuisine pour préparer ce délicieux dessert ; après tout, elle s'y était perfectionné pour conquérir les Köerta. Chocolat chaud, me voilà ! " Une ola se créa entre ces murs.

Las, Feu du Ciel jeta une œillade vindicative à l'attention de l'autre homme. Conscient ou non, ce dernier s'était rendu complice de l'embuscade tendu par le jeune garçon, et ça, c'était impardonnable. Comme tout le reste d'ailleurs. Ça se paiera un jour. En attendant, il valait mieux profiter du calme avant la tempête pour cacher comme il faut ce fameux sac d'obscénités avant de rejoindre tout ce beau monde à table.

" Et le bonhomme de neige, on l'appellera Meringue ! "

" Nooon, c'est ma nouvelle peluche qui s'appelle Meringue ! "

" Mais elle n'a même pas la fourrure blanche, ta peluche ! "

" Et alors ? Mama-Papa s'appelle Feu du Ciel, mais il n'est pas en feu ! "

" C'est parce que c'est une métaphooore ! "

" C'est qui qui est "fort" ? "

Et ils s'éternisèrent ainsi tout le long de la dégustation, sous le regard comblé, ravi de Nuée, et le faciès grognon, un chouïa agacé du fameux Marcheur qui n'était pas en feu. Toute cette poésie familiale, les deux entités qui formaient Latone s'en délectaient, au fond. Car cette accalmie ne durerait pas et s'ensuivrait une série de péripéties qui, curieusement, apeuraient en partie la Hurabis en quête de gloire. Était-ce les émotions de Lolaha qui se déversaient sur elle ou prenait-elle conscience de faiblesses jusqu'alors inavouées ? La Lyrienne jeta un regard en biais vers le Köerta. Lui, il était devenu l'une de ses faiblesses. Elle pensait jusqu'alors être unique et ne pas avoir à se coltiner de telles préoccupations. Après tout, une Hozro ne vivait plus. Pourquoi Ezechyel l'avait-elle bannie du Monde des Morts, ceci demeurait un mystère malgré leur précédente altercation directement dans sa baignoire. Tout ça pour en venir au fait qu'elle demeurait une guerrière, vouée à vivre dans la violence et à mourir pour lui. De ces accalmies surnommées, elle devait en profiter avant de retourner en Linos. Puisque cette descente-ci était inévitable.

Aussi embrumée que son propre nom, Nuée se réveilla comme d'un doux rêve alors que les lueurs venaient tout juste d'être éteintes. D'un coup d'œil par-dessus son épaule, elle vit les jumeaux agglutinés sur son comparse Lyrienn, ronflant à plein poumons tout en s'agrippant à lui comme une gigantesque peluche. Il fallait croire qu'Aldis se lassât bien vite de sa nouvelle acquisition du jour. Enfin, Feu du Ciel dut se faire violence pour répondre aux exigences des enfants, ceux-ci désirant dormir dans le même lit que leur Mama-Papa adorée. La Violette retint un rire et pivota son attention directement vers sa propre couche, où Miles semblait la scruter comme pour s'assurer qu'elle fût à l'aise. La Lyrienne conforta sa position, le gratifiant d'une candeur digne des romans à l'eau-de-rose ; à croire qu'au-delà de tous autres détails, Nuée représentait la corde sensible de la Kirzor.

" J'ai hâte d'être à demain avec vous trois. Chuchota-t-elle à son oreille. Tandis que le pauvre Feu du Ciel devra se pavaner en Père Noël, encore une journée de plus. Elle finit par soupirer, bercée par la chaleur du pilou-pilou à l'effigie d'un renard blanc. Une nouvelle descente va se faire en Linos… Elle leva les yeux sur lui, plus sérieuse que jamais. Les Hurabis l'ont préparée pendant que j'étais à Arcadia. Puis au Berceau Cristallin et à Amestris, une longue absence qui aurait pu profiter à n'importe quel comploteur. C'est un test pour ma caravane. Si les résultats sont satisfaisants, alors il ne restera plus qu'à… "

Au loin, l'orage grondait. Feu du Ciel lui-même entrouvrit succinctement les yeux à cette déclaration qui portait toute la véhémence de la Marcheuse Latone Kirzor. Tout ce pourquoi elle était née à nouveau.

" Briser cette dernière porte. "


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Interlude abracadabrante | Miles

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