Le Fessetival de la Charité, mais il fait nuit

☙ John Ploskina - It's Beginning to Look a Lot Like Fuck This

Pour arpenter les allées enneigées, Susannah adoptait volontairement un rythme lent et mesuré. Dans la journée, sa hâte lui avait valu une glissade humiliante sur une plaque de verglas. Face à cette affront venu de l'eau elle-même, cet élément avec lequel elle était le plus en confiance, la méfiance et la bougonnerie étaient de mise, de même qu'un somptueux, et très voyant, pansement rouge vif sur son nez devenu gonflé et bleui par le choc de la chute.

Estimant qu'elle méritait une friandise pour sa peine, son nez furetait avec gourmandise les étals d'où émanaient les fragrances les plus tentantes. Finalement, son choix se porta sur un petit chalet exposant des centaines de sucres d'orge, de toutes les tailles et toutes les couleurs.

Une fois ses emplettes accomplies, la Sirène reprit son chemin, les poches alourdies de sucettes aromatisées et l'une d'elles coincée dans son bec. La satisfaction de ses papilles apaisa sa hargne et c'est d'une humeur plus égale qu'elle profita des décorations lumineuses du Fessetival.

Son bingo était un peu passé aux oubliettes au cours des premières heures, Susannah ne souhaitant pas verser dans l'enthousiasme malsain de l'accomplissement de tâches douteuses lors de la célébration de la charité. Mais maintenant que Titouan s'était lancé dans un furieux règlement de compte avec l'équipe adverse de Puff puff ball sur le champ des batailles de boules de neige et qu'elle avait décidé de poursuivre seule la Nocturne, elle déplia le papier pour rappeler à son souvenir les actions à mener afin de se trouver une occupation.

Sa promenade se transforma alors en recherche d'un homme ou d'une femme vêtu d'un accoutrement ridicule. Le problème quand elle était seule et désœuvrée, c'était que les objectifs qu'elle se fixaient prenaient une importance démesurée. Aveuglée par sa quête, Susannah progressait donc en plein milieu du chemin, toujours très lentement, quand un cri la fit se retourner. « Attention, jeune fille ! » Nez à nez avec des naseaux fumants, Susannah cligna des yeux avant de lever les yeux sur l'homme qui venait de la héler. Il lui sourit chaleureusement. « Tu veux bien te pousser pour qu'on puisse passer, s'il te plaît ? Je ne voudrais pas t'écraser. » Sans faire mine de bouger d'un orteil, la Lyrium se pencha sur le côté pour identifier le "on". Installé sur des pelisses à l'aspect confortable, un homme doté d'une barbe blanche était assis. Susannah ne savait pas beaucoup de choses, mais elle savait reconnaître une fausse barbe quand elle en voyait une. « Très bien. Je monte. » Informa-t-elle le chauffeur avant de s'exécuter en contournant le véhicule pour accéder au marchepied. Le sucre d'or calé entre ses dents, elle s'installa sur le petit banc et fixa l'homme à ses côtés. « T'es le Père-Noël, c'est ça ? Il est nul ton déguisement, t'es pas censé faire plus d'efforts que ça ? Enfin bon. Allez, viens là. » Elle se pencha et accrocha ses bras autour de son cou dans une étreinte maladroite compte tenu de leur position.

Message I | 531 mots

Susannah tombe sur Isaris et s'invite dans son traîneau.
Note : Méduz est sur sa tête, comme un chapeau.
Grille n°8 :
- Boire deux grandes tasses de chocolat chaud
- Faire un bisou à une personne qui a participé au concours de bonhomme de neige
- Aller faire un câlin à l'un des rôles (Père-Noël, Mère-Noël, Piäh, Cerfeuil d'Od).

Le Fessetival de la charité

☙ Shakin' Stevens - Merry Christmas Everyone

Me consacrer quelques heures de solitude à l'auberge avait été autant nécessaire que bénéfique. Dans sa globalité, la journée s'était révélée palpitante et même après que les effets de la drogue se soient estompés, les paillettes ne fuyaient pas mes yeux.

La poitrine prise dans un nouveau souffle à l'idée d'aller de nouveau dans l'inconnu ce soir, j'avais pris un soin particulier pour me changer et me préparer en essayant d'imaginer de quoi la nuit serait faite, les rencontres qui s'opéreraient, la faveur que je demanderai à Lucius. Sans même quitter ma chambre, j'avais déjà eu une visite inattendue dont le fruit reposait à l'abri des regards, lové à l'abri entre mes vêtements.

Une nouvelle parure de la Sertisseuse captait le moindre faisceau de lumière au moindre de mes mouvements pour resplendir orgueilleusement sur ma peau qui paraissait terne en comparaison. Qui disait nouveaux bijoux disait nouvelle tenue et je remerciais en silence Natsumura en enfilant un autre de ses kimonos de spectacle. La soie d'un noir liquide coula en plis droits sur ma silhouette cintrée à la taille par un obi d'un rouge festif dans le thème des décorations à l'extérieur.

Plus tard, je quittai le stand délivrant les grilles en étudiant la nouvelle qui défiait mon audace. D'humeur frivole après l'accumulation d'endorphines de la première journée, j'avais succombé à la vanité en teignant mes lèvres d'une crème du même rouge que mon obi et avais souligné mon regard d'un trait de crayon.

Le choix de la direction fut vite pris. Ignorant ce qu'était un twister et jugeant la soirée pas assez avancée pour sucer langoureusement une friandise, mon aventure débuta là où les massages avaient lieu.

L'activité devait plaire car je constatai un attroupement à l'intérieur de l'espace déjà chauffé d'un air saturé d'une odeur de pain d'épices. Craignant de me trouver prisonnier de la foule, je pris la résolution de raser les murs en attendant que davantage d'air circule pour aller quémander les services des masseurs. C'est là que je le vis, dominant un groupe de clients et clientes empressés. Un agacement croissant miroitait sur sa figure froissée et j'eus une pensée compatissante pour ce pauvre homme subissant ces marques d'intérêt.

Décidé à attendre sagement mon tour, je m'occupai en enroulant et déroulant une des boucles qui s'étaient échappée de mes cheveux pris dans un ruban. Mes pensées s'évadèrent ailleurs et je me demandais à quoi Styvan pouvait s'amuser de son côté, si bien que je réagis avec un soupçon de retard aux multiples regards qui convergèrent sur moi. Enfermé dans le faisceau de cette attention soudaine, je cessai de respirer et ma bouche s'entrouvrit sur une question qui ne parvint jamais à passer la barrière du son. J'orientai mon doigt sur ma poitrine, incertain de comprendre les tenants et les aboutissants de cette affaire. Surprenant l'œillade mauvaise d'une des femmes précédemment accrochées aux biceps du violet qui prenait fort mal d'être délaissée, je me hâtai de balbutier mon accord à sa proposition pour échapper à son courroux.

La porte se referma sur le brouhaha extérieur et je me détendis dans ce calme retrouvé. Un peu. Je regardais l'homme déguisé à la dérobade, brusquement intimidé. Finalement, je me râclai la gorge pour ne pas laisser un silence inconfortable s'installer. « Cette femme faisait un peu peur, non ? Après vous, j'ai cru que c'était moi qu'elle allait agresser, mais pas avec la même intention. Vous devez être bon masseur pour qu'ils s'arrachent tous vos services. » Je repensai à son air irrité quelques minutes plus tôt et la culpabilité m'étreignit. « Ce doit être fatiguant. Vous ne voulez pas prendre une pause ? Je vous promet de garder le secret. » Un index recouvrit mes lèvres alors qu'une lueur malicieuse traversait le ciel de mes iris.

Message I | "J'ai oublié qu'on faisait du 400-500" mots

Andrea est avec Feu du Ciel en 14.

Il a pris une nouvelle grille pour la Nocturne :
6° - Improviser un twister tout nu
- Se faire masser par quelqu'un avec de l'huile de massage au pain d'épice
- Sucer une canne à sucre de manière suggestive

Neoni - Never Say Die

Je plaçai mes deux mains l’une sur l’autre, sur le devant de mes cuisses, en admirant cet affligeant spectacle. Le nouvellement Duc Paiberym ne m’avait pourtant pas semblé être ce genre de personne, lorsque nous nous étions rencontrés. Néanmoins, je savais également que c’était un homme plein de surprises. En détournant mes yeux de ses muscles, je replaçai la capuche de mon vêtement sur ma tête, afin de cacher le roux renouvelé de ma chevelure. J’avais décidé de ne pas me rendre dans cet enfer de débauche mais étais revenu sur ma résolution pour deux raisons. La première résidait dans un besoin de contrôle de la population d’Amestris et des terres appartenant à la Couronne Noire. Je désirais, en effet, m’assurer que nul Sorcier n’avait eu l’audace de s’éconduire dans ce genre de festivités. La partie chaste passait, et encore. Elle laissait pleinement à désirer pour son côté fondamentalement bon. Les Mages Noirs n’avaient pas de temps à perdre en frivolités. Nous étions un peuple élitiste et fier de l’être. Boire du chocolat chaud en plaisantant sur des mondanités n’avait rien d’utile en temps normal mais lorsqu’il s’agissait de le faire avec des étrangers, sans aucune arrière-pensée, la manœuvre était aussi déplacée que pitoyable.

« Trouvez-moi Styvan et rapportez-moi ce qu’il fait. » murmurai-je, à l’attention de l’homme qui me suivait discrètement. Il se volatilisa rapidement, me laissant seule face à cette masse grouillante de déchets libidineux. Quelle honte. Même les friandises avaient des formes obscènes. J’espérais sincèrement qu’ils mourraient tous de maladies et que, avant la phase terminale, leurs dents seraient cariées au point de se nécroser douloureusement. Lucius était-il ici ? J’en doutais. Le Magicien n’oserait pas. Oserait-il ? Je n’espérais pas pour lui. Cependant, je venais d’assister au spectacle dégoûtant de son père sur le podium de ce défilé pour fêlés. Son père ou quelqu’un se faisant passer pour lui. La deuxième hypothèse était bien plus vraisemblable.

Je finis par m’asseoir proche d’un stand distribuant de l’alcool à volonté. Autour de moi, des orgueilleux, idiots et ivrognes se livraient un combat déchainé afin de savoir qui boirait le plus. C’était d’un ridicule particulièrement désespérant. Était-ce amusant, d’ingurgiter ainsi du liquide ? Était-ce intelligent, de se mettre soi-même en danger en faisant advenir l’inhibition et en réduisant ses propres réflexes ? Non. Je sortis un livre de mon sac et en commençai la lecture malgré le bruit ambiant et la lumière tamisée. La vulgarité semblait avoir pris le contrôle de ces individus. Le désir et la passion ne m'étaient pas inconnus, mais je n'étais pas comme eux : un animal ne fonctionnant que par instinct et se laissant aller à toutes les bassesses.

441 mots
Elle est en 12  

Le Fessetival de la Charité
Perséphone

Blottie dans l'ombre d'un conifère, Perséphone épiait les faits et gestes d'une tête brune à quelques mètres de sa position. La sienne était recouverte d'une capuche fourrée de si grande envergure que les contours de son visage s'évanouissaient à l'intérieur jusqu'à ce que l'éclat irrégulier des décorations lumineuses suspendues aux branches illumine par instants son faciès congestionné par l'hésitation. Ses ongles s'enfoncèrent douloureusement dans l'écorce quand elle constata que le garçon s'éloignait et une crampe d'angoisse lui noua l'estomac. Ses orteils se recroquevillèrent, épris de fourmis qui la poussaient à le suivre avant de le perdre de vue.

La Sorcière n'était pas à l'aube de ce débat intérieur. Plus tôt, après avoir longuement tergiversé, elle avait même songé à invoquer Persée pour lui demander son opinion mais s'était ravisée. Cette relation était si nouvelle qu'il était difficile de la définir par des mots avec un vocabulaire émotionnel aussi limité que celui de celle qui n'avait jamais eu d'ami réel et tangible. Dans le prisme étroit de sa vision des choses, Faust était à elle tant qu'elle n'avait pas statué sur ce qu'elle ressentait ni sur la forme qu'elle voulait que leur lien prenne et elle ne voulait pas que l'avis de son ami imaginaire puisse influer sur ses pensées. Persée jalouserait-il Faust ? L'abandonnerait-il s'il apprenait qu'elle commençait à fréquenter ses congénères ? Se vengerait-il ? Autant de questions délicates qui semaient la discorde entre Persée et elle depuis leur arrivée à Basphel. Par la force des choses, la Sorcière prenait son indépendance, ce qui n'était pas toujours au goût de l'esprit qui réalisait peu à peu qu'elle n'aurait plus besoin de lui à ce rythme, il devenait secondaire dans sa vie. Ce temps n'était pas arrivé mais il avait surpris l'étincelle nouvelle dans ses yeux quand elle lui confiait le contenu de ses journées et ça ne lui avait que moyennement plu. Il s'était montré moqueur à plusieurs reprises et avait dénigré sans vergogne les rapports de la jeune fille.

Faust avait presque disparu quand Perséphone prit enfin la décision de quitter son abri pour courir sur les traces de l'élève du charbon. Parvenue à son niveau, elle attrapa sa manche avant de la relâcher sitôt qu'il se retourna sur elle. « Euh... » La violette reprit son souffle rendu court par sa course. La confusion l'envahit quand elle réalisa qu'elle n'avait pas réfléchi à quoi lui dire. Après avoir ouvert et refermé la bouche à plusieurs reprises à la manière d'une carpe, elle enfonça résolument les mains dans ses poches en quête des morceaux de papier. En revenant au Fessetival, Perséphone avait retrouvé le stand à bingo où elle avait sélectionné deux grilles qu'elle avait honteusement fourrées tout au fond des poches de son manteau en regrettant presque immédiatement sa décision. A présent, elle n'avait pas cessé de regretter sa décision mais un nouveau feu habitait sa poitrine et gonflait son envie d'oublier ses doutes pour se contenter de faire ce que lui chantait son coeur, à savoir suivre l'ombre de Faust et le coller. Et s'il n'était pas d'accord, elle le suivrait à distance. Ce n'était pas comme si elle avait mieux à faire. « Je t'ai pris une grille. Elle implique d'aller dans l'autre partie. Puisque nos connaissances sexuelles se résument à ce que tout le monde sait, on pourrait essayer d'en apprendre davantage sur le terrain et de vérifier si tu es normalement constitué, qu'est-ce que tu en dis ? Il faudra que tu couvres ton visage par précaution pour que nous ne soyons pas surpris par les professeurs à être là où ne ne devrions pas être. »

Message VIII | 654 mots

La grille de Faust :
2° - Manger une bûche de Noël
- Se baigner dans la source d'eau chaude naturiste
- Embrasser une personne après avoir mis de l'alcool dans sa bouche

La grille de Persy :
1° - Embrasser sur la bouche un survivant du plongeon de la glaciation
- Participer à l'activité bûche de Noël
- Mordiller l'oreille de quelqu'un

Le Fessetival de la Charité, mais il fait nuit

☙ John Ploskina - It's Beginning to Look a Lot Like Fuck This

Alourdi par ce passager supplémentaire, le traîneau repartit en projetant des gerbes de poudreuse sur les côtés sous l'écho des aboiements. La sensation envoya des fourmillements dans le ventre de Susannah. Eprise du désir d'alimenter ce début d'adrénaline, ses joues s'empourprèrent. « Plus vite ! » S'exclama-t-elle et un sourire extatique s'épanouit sur son visage quand la foulée des bêtes s'allongea sous les encouragements de leur maître qui leur fit prendre des sentiers moins empruntés pour éviter un accident.

La soudaine rapidité avait envoyé les passagers au fond du siège et l'Ondine dut gigoter pour tourner son visage vers l'homme qui venait de prendre la parole et lui offrir toute l'envergure de sa frustration. « Comment ? Mais... » Elle avança une main pour toucher la "barbe" et sursauta en retenant son geste quand elle rencontra deux yeux au milieu de la masse informe. « Euh... » Les sourcils froncés sur cette anomalie, elle lui jeta une œillade suspicieuse avant de renouer avec le faux Santa Claus. « Susannah Dæloran. Je suis étudiante à Basphel. » Un soupir conclut ces présentations et elle se laissa aller contre le dossier du siège en tripotant la fourrure de ses gants. En conséquence de la méprise, une mine boudeuse s'installait progressivement sur ses traits et elle n'accorda qu'un vague : « Mmh. » à l'observation d'Isaris, peu encline à s'engager dans des banalités.

Ils s'étaient à présent légèrement éloignés des festivités pour s'enfoncer dans une obscurité semée d'étoiles. « Je fais ralentir les chiens, nous n'allons pas tarder à arriver à l'endroit où on voit le mieux les étoiles filantes, si vous êtes chanceux. » Leur lança leur guide. « Voilà, c'est ici. » Il fit arrêter ses chiens à l'abord d'un éperon rocheux recouvert par la neige environnante. « Vous pouvez rester au chaud sous la couverture, je vous laisse le temps d'aller m'occuper de mes chiens avant la seconde partie de la balade. Vous pouvez sortir du traîneau aussi mais faites attention de ne pas tomber. » Appuyant ses dires d'un clin d'oeil joyeux, il étendit sur eux une épaisse couverture et les quitta pour aller vers une cabane suivi de ses compagnons.

Susannah échangea un regard avec son partenaire. Il faisait sombre mais la guirlande lumineuse sur le traîneau suffisait à les éclairer, suffisamment pour que la Sirène ne puisse manquer son expression quand Méduz s'anima pour glisser avec langueur de son support. Au lieu de tomber mollement sur ses genoux comme elle faisait habituellement, elle flotta curieusement vers le violet. « Je te présente Méduz. Ne l'embête pas, je crois que le trajet en traîneau l'a rendue malade. » Et effectivement, son corps n'étincelait plus de reflets irisés et ses tentacules pendouillaient tristement sous elle. Alors, sans prévenir, son corps flasque s'écrasa sur une partie du visage d'Isaris et aussitôt, un long bruit de succion se fit entendre. Les yeux ronds, il fallut quelques secondes à Susannah pour songer à réagir. Les tentacules se décollèrent avec difficulté du cou du violet dans lequel ils s'étaient logés et elle ne put retenir un gloussement en tenant Méduz hors de portée de sa victime. « Elle a soif. Tu devais être à son goût. »

Message II | 548 mots

Susannah est avec Isaris en balade en traîneau.

Grille n°8 :
- Boire deux grandes tasses de chocolat chaud
- Faire un bisou à une personne qui a participé au concours de bonhomme de neige
- Aller faire un câlin à l'un des rôles (Père-Noël, Mère-Noël, Piäh, Cerfeuil d'Od).

Le Fessetival de la charité

☙ Shakin' Stevens - Merry Christmas Everyone

Face au courroux croissant de l'inconnu, ma langue fit des nœuds et je me fis la promesse de ne pas parler de façon inconsidérée pour ne pas aggraver son état. En fait, je m'étais même immobilisé complètement dans l'attente, incertain de la suite des évènements et prêt à détaler s'il venait à s'en prendre à moi à défaut de s'en prendre à la Réprouvée.

La promesse d'un massage s'évanouissait à tire d'ailes mais je n'étais finalement pas mécontent de passer à côté d'une potentielle fêlure de côtes. Non content d'arborer des muscles saillants, l'homme manquait de la sérénité nécessaire à ce métier et mon corps le remerciait en silence de ne pas être disposé pour le pétrir.

Je pris donc place sur la table de massage, m'asseyant au bord, les jambes pendant dans le vide. « Ce n'est pas grave. » Le rassurai-je. « Je n'en avais pas fait une priorité. Et puis, un Déchu m'a dit que nous étions ici pour nous amuser. Il m'a même piqué pour s'assurer que je suive bien cette règle. Ce n'était guère correct de sa part maintenant que j'y pense. » Le léger froncement de sourcil que ce souvenir avait occasionné se mua en un timide sourire. Si j'étais véritablement honnête, je lui étais reconnaissant de m'avoir offert l'opportunité de me désinhiber.

« Tout ça pour dire que je ne vois pas l'intérêt que vous me massiez si vous n'en avez pas envie. Venez plutôt vous asseoir, la table est chauffée et vous allez attraper froid en restant ainsi à moitié couvert. » Je posai ma main à plat sur la table moelleuse pour l'inviter à me rejoindre. Le tissu éponge était chauffé par la magie, répandant une agréable langueur dans toutes mes extrémités. Seul, je me serai certainement étendu de tout mon long dessus tel un chat. « Je ne me suis pas présenté. Je suis Andrea Lim, enchanté de vous rencontrer. »

Après avoir incliné le buste dans sa direction, je me souvins de sa précédente question et je fixai le plafond le temps d'y répondre, ce dernier ayant l'avantage de ne pas me faire piquer un fard en exposant ses abdominaux à mes rétines. « C'était une belle journée. » Conclus-je enfin au terme d'une longue réflexion silencieuse. « J'ai fait des rencontres uniques qui ont certainement compensé le fait que je doive affronter ma phobie. » Je ne parlais pas autant habituellement mais distraire mon compagnon des pensées qui l'assombrissaient me paraissait être une raison idéale mettre de côté ma préférence pour le silence. « C'est que j'ai peur de l'eau et le plongeon de la glaciation apparaissait sur ma grille. » Gêné d'étaler mon idiotie, je ramenai nerveusement une mèche derrière mon oreille et balançai mes chevilles croisées dans le vide. « Je regrette un peu. J'ai l'esprit un peu compétitif et je voulais terminer cette grille avec mon ami. Et vous ? Votre journée a-t-elle été plus agréable que votre soirée ? Si ce n'est pas le cas, je me met au défi de tout faire pour que cette nuit vous fasse oublier tous vos tracas, ou en tout cas, je ferai de mon mieux. Vous n'avez qu'à me dire ce que vous aimez faire et nous le ferons. »

Message II | 571 mots

Andrea est avec Feu du Ciel en 14.

Il a pris une nouvelle grille pour la Nocturne :
6° - Improviser un twister tout nu
- Se faire masser par quelqu'un avec de l'huile de massage au pain d'épice
- Sucer une canne à sucre de manière suggestive

Le Fessetival de la Charité
Perséphone

L'appréhension agrandissait les yeux de la Sorcière qui ne réalisa qu'elle se tenait sur la pointe des pieds comme dans l'étape précédant un bond dans ses bras que quand il la questionna en retour. Elle bascula sur ses talons et masqua son plaisir de ne pas avoir été rejetée dans les tréfonds de la laine de son écharpe.

« Je ne sais pas trop. On peut essayer ? » Elle relu sa propre grille. Elle n'y avait pas trop prêté attention en la saisissant, davantage intéressée par l'idée de passer la nuit aux côtés de Faust que par l'accomplissement des tâches. « Oui. Je dois en faire une, donc c'est parfait. » Son ton plat démentait la satisfaction immense qu'elle isolait au creux de sa poitrine et elle le suivit dans la partie indécente, son papier pressé dans son poing victorieux.



« ... » Au vestiaire, Perséphone constatait les limites de son plan en observant, atterrée, le tablier qu'elle devait arborer. Elle se contempla dans le miroir. Son faciès conservait des rondeurs juvéniles mais son corps était déjà suffisamment mature pour tromper une éventuelle inspection. Elle imposa à son visage un air plus sobre encore pour ne pas trop trahir sa jeunesse puis enfila le tablier sur son corps nu. Elle serra le cordon jusqu'à s'en mordre la peau afin que le vêtement ne soit pas tenté de trop en dévoiler au détour de quelques mouvements et marcha d'un pas déterminé jusqu'à l'atelier.

Ce dernier avait quelques similitudes avec celui où ils avaient confectionné du pain d'épice, la différence majeure étant qu'ici, chacun était nu avec seul un tablier pour les préserver de la pudeur. Aussi souriante que si elle venait d'apprendre la mort d'un proche, Perséphone parcourut les pâtissiers d'un regard d'ensemble à la recherche de son partenaire. Ne le voyant pas, elle se rendit jusqu'à une table de travail afin de commencer la confection de sa bûche.

Encore novice à cette activité, l'élève glissa des coups d'oeil sur ses voisins pour s'inspirer. C'était une mauvaise idée. Ils n'étaient guère concentrés et sa bouche se plissa de dégoût en voyant l'homme soulever la femme pour l'asseoir sur une table, déposant son derrière nu dans la farine et autres matières. Immédiatement, la Sorcière prit un chiffon humide pour nettoyer sa propre table dans l'éventualité où quelqu'un aurait fait de même sur sa table avant son arrivée avant de se mettre au travail.

Une ombre lui fit lever les yeux sur un inconnu qui lui sourit de toutes ses dents. Aussi expressive qu'un mur, elle le fixa sans le lui rendre, un sourcil arqué. « Salut. Tu veux goûter ma bûche ? » « Non. » Rétorqua-t-elle du tac au tac sans chercher à cacher son agacement. « Pourtant, elle est bonn- » Elle l'interrompit en pointant un rouleau à pâtisserie par dessus son épaule. « Je suis avec lui. » La violette fixa Faust en le suppliant visuellement de se dépêcher de venir.

Message IX | 510 mots

Ils sont à l'atelier Bûche de Noël (15)
1° - Embrasser sur la bouche un survivant du plongeon de la glaciation
- Participer à l'activité bûche de Noël
- Mordiller l'oreille de quelqu'un