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 [Niveau V - Test I] - Raclement d'os

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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

~ Sorcier ~ Niveau VI ~
◈ Parchemins usagés : 4037
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Lun 26 Sep 2022, 23:07



Raclement d'os



Objectif : Kaahl demande à Cyrius s'il a vu l'Ashiril afin de savoir si les Sorciers sont responsables de sa disparition.

Mon dos se colla contre les murs froids de la Vorace. Mon cœur battait contre ma cage thoracique, si bien que j’avais l’impression qu’il cherchait à fuir plus vite que moi. Ma respiration trompait mon ouïe. Elle était trop forte pour que je pusse me concentrer sur l’environnement. La peur me griffait, comme des ronces contre ma chair. Je sursautai lorsqu’une main m’attrapa la cheville. « Non ! Lâche-moi ! » Je tirai comme un forcené sur ma jambe, pour la libérer de l’entrave, mais une deuxième main vint au secours de la première. Je tombai sur les fesses. Je sentis un courant électrique remonter le long de ma colonne vertébrale. Le choc était anormalement violent mais je ne m’en préoccupai pas. La terreur me sciait le ventre. Seuls mes bras cherchaient encore à survivre. Ils poussaient frénétiquement le sol, dans l’espoir vain de sortir mon corps de ses chaînes de chair calcinée. L’huile bouillante avait attaqué les tissus de mon assaillant. Il sortait de la terre dans laquelle il avait péri. Il revenait à la vie, ses yeux emplis de haine et d’amertume me fixant et me désignant par là-même comme le coupable de son trépas. J’étais coupable, je le savais. Je le savais mais je n’avais pas eu le choix. Et, à cause de moi, des milliers d’individus avaient péri et venaient se venger. Les griffes se plantèrent dans ma cheville. Je ne criai pas, ravalant ma douleur pour éviter d’en attirer d’autres. Je sentis la chair putrifiée s’enfoncer en moi, perforer ma peau et mes muscles pour venir racler mes os. Je tentai de me défaire encore, d’atteindre la silhouette du mort revenu à la vie. Mes yeux, enfin, le regardèrent. Je fus pétrifié. Derrière des cheveux bruns presque inexistants, derrière les asticots qui finissaient de ronger la peau encore potable, derrière les trous de joues annihilées par les flammes, il y avait une femme. Et cette femme, c’était Freyja.

Je me redressai dans mon lit. Mes jambes en équerre, je posai mon coude sur mon genou et amenai ma tête dans ma main. Je restai immobile un temps, le silence ponctué par le bruit saccadé de ma respiration. Je transpirais et tremblais encore un peu des mouvements involontaires qu’avaient dû faire mon corps. La couverture qui me couvrait précédemment était à moitié par terre. Derrière la fenêtre, un ciel verdâtre empli d’un orage semblant éternel éclairait ma chambre d’une lueur lugubre. « Putain. » finis-je par souffler entre mes dents, avant de poser mes avant-bras sur mes genoux. Je me forçai à respirer profondément, pour chasser la vision d’horreur qui m’assaillait encore. Les derniers cauchemars que j’avais fait étaient nés des volontés d’Ârès, de sa facilité à prendre le contrôle de mes rêves. Celui que je venais de faire n’avait aucune explication. J’étais normalement conscient dans le Monde des Songes. La situation n’aurait jamais dû m’échapper. Peut-être était-ce en lien avec le fait que je ne dormisse plus depuis quelques jours ? Mon esprit s’était peut-être laissé aller, oubliant les règles du contrôle de l’inconscience pour mieux trouver le repos salutaire.

Je me levai et m’approchai de la fenêtre en retirant mon haut trempé et, à présent, froid. La sueur dessinait des gouttelettes à certains endroits de mon anatomie. Je l’essuyai et posai mon avant-bras sur le carreau avant d’y nicher mon front. Je ne pensais pas revenir de sitôt sur le territoire des Sorciers. Mes frères ne m’avaient rien dit sur l’Ashiril mais ça ne m’étonnait pas. Ce que j’ignorais était forcément ignoré par eux. J’avais écrit à l’Empereur Noir, en y mettant les formes, afin qu’il m’accordât un entretien au palais d’Amestris. Cyrius avait répondu immédiatement par quelques mots ravis. Je le verrais demain… d’ici quelques heures, plutôt. Ce serait la première fois que j’entrerais dans le château en tant que Magicien. Je le connaissais par cœur. Pourtant, je devrais laisser des Sorciers me guider en son sein, jusqu’au Grand Chaos et sa couronne d’onyx. Je devrais m’incliner devant lui et attendre qu’il demandât à ses serviteurs de bien vouloir nous laisser seuls. Je doutais qu’il en sût plus que moi. Si tel était le cas, cela signifiait qu’il avait décidé de me doubler. Je ne le pensais pas capable de le faire, malgré ce qu’il s’était passé durant le procès. Je soupirai, conscient qu’être trop sûr de moi pourrait m’amener quelques déconvenues. J’avais pensé que Freyja me serait fidèle envers et contre tout et je m’étais fourvoyé. Serait-ce la même chose avec Cyrius ? Je l’ignorais, et tout ce que j’ignorais me rendait fou. Mon ignorance n’avait aucun fond. Ce que je savais ne représentait qu’une infime partie de l’ensemble des connaissances. Y penser me donnait le vertige et je sus que je devais arrêter de songer à Freyja afin d’oublier les failles qu’elle avait creusé en moi. Cette faille ne provenait pas de ses ongles raclant mes os mais de ses cuisses accueillant mon père et l'accompagnant dans des gestes lascifs.

Je quittai la fenêtre, à présent agacé. Ne plus y penser maintenant et ne pas y penser demain, lorsque je devrais faire face à l’œil ravi de Cyrius qui devait déjà être au courant de notre séparation. J’étais certain qu’il en tirait une grande satisfaction et qu’il ne manquerait pas de faire un commentaire qu’il me faudrait encaisser. Maintenant que je ne pouvais plus dormir, je descendis dans la cave, là où se trouvait le bureau de mon père adoptif, mort dans l’antre de l’océan. J’allais travailler là, jusqu’à être trop fatigué pour encore réussir à penser à elle.

___________________

Alors que j’étais concentré sur un livre traitant du régime politique au sein de Drosera, écrit par un Alfar qui avait réussi à s’échapper mais qui était mort peu de temps après avoir fini d’écrire son ouvrage, j’entendis du bruit à l’étage. Je tendis l’oreille. Il était encore tôt et mes frères n’étaient pas censés être debout. L’un d’eux avait été démis de ses fonctions par la force des choses : gouverner un territoire qui avait explosé était chose bien difficile. L’autre, notamment à cause de son poids, passait ses journées à somnoler ou à se plaindre, malgré sa très grande intelligence. Aucun d’eux n’avait osé me parler de Laëth. Ils me semblaient qu’ils n’osaient plus grand-chose, pas depuis que ma magie englobait la leur d’une lueur qui n’avait jamais été aussi bleue. Je m’étonnais qu’ils ne se posassent aucune question à ce propos. Je n’avais pas toujours eu cette aura-là. Jamais, à vrai dire. Néanmoins, ils passaient le plus clair de leur temps à m’éviter, comme si ma simple présence risquait de les contaminer. « Majesté. » Je me levai en entendant ces mots. Ils furent suivis de… grelots ? Je fronçai les sourcils, replaçai ma chaise correctement et montai au rez-de-chaussée. Là, le spectacle qui s’offrit à moi fut improbable. Cyrius se tenait dans le hall, entièrement habillé de noir et de blanc. Il portait un manteau avec des grelots et était entouré de deux chiots aux vêtements assortis aux siens. Les mêmes grelots étaient attachés au tissu et retombaient sur leurs fesses potelées et arrondies. Je restai totalement coi. Autour de lui, tous les domestiques de la maison continuaient de se presser, afin de se prosterner. Les queues touffues des corgis s’agitaient. Ils semblaient ravis de voir autant de monde. Le Grand Chaos, lui, posa ses yeux sur moi et ne me lâcha plus. « Marquis Paiberym ! » s’exclama-t-il, légèrement désaxé dans sa posture. Il ignora parfaitement mes deux frères pour s’approcher de ma silhouette. « Vous m’excuserez d’être venu moi-même mais… mes chiens avaient besoin de faire une promenade. » « Vos chiens, Majesté… » dis-je, abasourdi. Jamais, ô grand jamais, je n’aurais pensé que Cyrius aurait un jour un animal de compagnie. Ce n’était pas possible. J’entendis un raclement de gorge, en provenance de ma gauche. Mon frère obèse était en train d’essayer de me faire passer un message. C’est vrai, je ne m’étais pas prosterné. Je le fixai quelques secondes, avant que mon expression ne changeât et qu’un sourire en coin ne s’invitât sur mon visage. Je tournai la tête vers Cyrius. « Cyrius, je suis réellement heureux de vous revoir. Je vous en prie, allons dans mes appartements. » « Parfait ! » répondit celui-ci, en abandonnant le vouvoiement. « Je te présenterai Philidor et Berlioz comme ça. » Mes deux frères se regardèrent.

Une fois que nous fûmes seuls dans le petit salon qui me servait à recevoir, je l’interrogeai. « Qu’est-ce que c’est ? » Je n’aimais pas spécialement les animaux. Je les trouvais salissants et bruyants. Il fallait également s’en occuper, ce qui ne me plaisait pas le moins du monde. J’en possédais néanmoins quelques-uns et payais des domestiques afin de prendre soin de ceux qui avaient besoin d’attention. « Oh… C’est un cadeau diplomatique. Ils sont mignons, non ? Ils adorent les gâteaux. » « Cyrius… » dis-je, en m’asseyant. « Tu ne peux pas donner de gâteaux à tes chiens. » « Mais… Philidor et Berlioz aiment les gâteaux. » Je souris, et finis par rire de ses bêtises. Sa tête d’ahuri m’amusait beaucoup. Il inspira et me fixa. « Tu me manques. » « Je vois ça… C'est pour ça que tu as adopté des chiens ? » « Oh… Je les garde uniquement parce que Val’Aimé ne les aime pas. » Bientôt, cette phrase deviendrait peut-être un mensonge. J’étais certain qu’il était le genre d’individus à s’attacher aux animaux. Je n’étais peut-être pas un chien mais il m’avait choisi, comme il choisirait sans doute ces bestioles à termes, lorsqu’il se rendrait compte qu’elles l’aimaient de façon inconditionnelle. Et puis, il était clair qu’il était plus facile pour lui d’être proche des animaux que de ses semblables. Les chiens n’avaient pas de second degré. Ils étaient simples. « Soit. » dis-je, avant de m’adosser au canapé. « Tu sais pourquoi je désirais te voir. » « Oui mais je n’ai pas de réponse à t’apporter, si ce n’est qu’elle a quitté Amestris après le procès en utilisant l’un des pontons liés au Lac Bleu. » Il fit apparaître dans sa main les horaires des téléportations, ainsi que l’enregistrement des passagers. « C’est étonnant qu’ils n’aient pas retrouvé sa trace de l’autre côté. » me dit-il, avec la voix de quelqu’un que le sujet n’intéressait pas. « Tiens. » Je pris l’artefact et consultai les documents liés. « C’est curieux… » murmurai-je. « Soit elle est arrivée à destination et a disparu après sans que personne ne note sa traversée soit… elle n’a jamais atteint le Lac Bleu, ce qui pose des questions sur sa destination réelle. » Quelqu’un aurait-il trafiqué la magie ? Si tel était le cas, il n’avait pu faire disparaître tous les voyageurs. La chose se serait vue. L’Ashiril était donc probablement la seule visée. « Merci. » dis-je. Il me regarda. « Tu me manques. » répéta-t-il. « J’ai envie d’être avec toi. Je n’aime pas être tout seul. J’ai envie de tous les tuer sans toi, de tout détruire… » Il se leva et s’approcha pour s’asseoir juste à côté de moi. « Je n’aurais pas dû mal me comporter au procès. Maintenant, je veux juste que tu reviennes et que tu quittes cette Magie Bleue de malheur… » « Tu sais que je ne peux pas revenir tout de suite. Je dois devenir l’Empereur Blanc avant. » « Mais ce sera trop long ! Je vais me tuer si tu ne reviens pas. » menaça-t-il. « Non, tu ne peux pas faire ça, Cyrius. » « Si, je peux. Et je le ferai. Je veux te voir… Au moins à chaque pleine Lune Noire… Je veux que tu suces mon sang. J’ai besoin de sucer le tien. Je ne vais pas y arriver si on ne se voit pas. Je n’aime pas quand tu es loin. Et je n’aime pas ce Déchu qui te tourne autour. Je veux t’avoir que pour moi. » Je lui pris la main. Ses doigts se crispèrent légèrement. J’étais pourtant la personne avec qui il avait le plus de contacts intimes. « Tu me manques aussi. » dis-je. « Et j’essaierai de venir… » « Et si j’organisais des spectacles ? Pour les musiciens ? Tu viendrais ? Je veux qu’on joue ensemble comme sur Lagherta. Je veux qu’on nous voit ensemble, toi et moi. Je veux qu’ils soient tous jaloux. » Je souris. « Je ne sais pas s’ils seront tous jaloux mais, oui, je viendrais. Mais, en attendant, je dois retrouver l’Ashiril. » Il fit une petite moue. « Quand tu auras repéré sa localisation, dis-le-moi. J’enverrai Lhéasse pour t’aider. » « Merci. » « Maintenant… Est-ce qu’on pourrait jouer ? Et est-ce que tu pourrais dire à tes frères de ne plus me saluer. Je ne les aime pas. Leur musique est répugnante. » Il grimaça.

2138 mots

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