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 [Niveau V - Test II] - Je t'aime comme un Enfer merveilleux

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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

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◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Mar 27 Sep 2022, 23:28



Je t'aime comme un Enfer

merveilleux



Objectif : Kaahl cherche à percer les mystères de la destination de l'Ashiril, en compagnie de Cyrius.

« Tes frères se demandent ce que nous faisons enfermés là depuis des jours. » m’informa Cyrius, sans cesser de jouer. Il me l’avait répété plus d’une fois, avec une étrange satisfaction dans la voix. « Tous mes conseillers se le demandent aussi. Je le sens. Mais… hum… » Il pencha la tête, un petit sourire mutin accroché sur ses lèvres fines. « Ils n’osent pas venir me déranger. » Il n'était pas rentré au palais. Il n'avait pas voulu partir.

Je levai les yeux vers lui. J’aimais le regarder jouer. Lorsqu’il était assis à mon piano, j’avais cette impression qu’il ne m’appartenait plus, qu’il avait été fait pour lui, pour que ses doigts caressassent ses touches d’ivoire et d’onyx. Je fixai son dos et la forme de ses omoplates. Elles ressortaient légèrement, sous le tissu de sa chemise. Il n’était pas musclé, juste assez pour jouer de la musique sans discontinuer durant des heures. Ses doigts étaient, en revanche, doté d’une force prodigieuse et d’une habileté étonnante. Lorsqu’ils s’écrasaient ou frôlaient les touches, j’avais l’impression qu’ils étaient faits pour les embrasser. Il avait été enfant prodige et, à présent, il était juste… parfait. D’autres domaines lui échappaient cependant : la plupart. Quand nos intérêts ne divergeaient pas, je le trouvais touchant. Ses façons de m’avouer son attachement me plaisaient malgré moi et je ne désirais pas m’éloigner de lui non plus. Je le devais car, contrairement à lui, j’avais le sens des priorités. Nous ne pouvions pas rester enfermés dans une pièce, ensemble, à nous amuser tous les deux comme des enfants. Pourtant, j’aurais aimé naître en même temps que lui et grandir avec lui. Nous aurions été véritablement frères. Frères de sang et frères de vie. Mon existence aurait été différente si j’avais eu Cyrius à mes côtés, à la place de Khaal et Kaalh.

Je laissai un instant les artefacts que je m’étais procurés concernant le trajet qu’avait effectué l’Ashiril et me levai pour le rejoindre. Je posai l’une de mes mains sur son épaule. Je sentis ses muscles se tendre puis se détendre. « Ce n’est que moi. » lui murmurai-je. Il le savait mais il devait lutter contre sa nature. Il n’aimait pas qu’on le touchât, bien qu’il dût s’y astreindre pour les différentes festivités auxquelles il devait obligatoirement assisté. Il faisait bonne figure, parce que c’était ce que l’on attendait de lui. Parfois, cependant, il se laissait aller à ses fantaisies ou ne pouvait plus supporter la pression que les rapports sociaux faisaient peser sur lui. « Continue de jouer. » ajoutai-je, en m’installant à mon tour. Je posai mes mains sur l’instrument et attendis quelques secondes avant de le rejoindre. À deux, nous étions plus forts. À deux, nous pouvions nous composer l’existence que nous souhaitions. C’était, du moins, ce qu’il m’arrivait de penser, lorsque j’oubliais sa possessivité maladive et le fait que, à cause de celle-ci, il haïssait de facto tous ceux qui s’invitaient dans ma vie. Cependant, je n’arrivais jamais à lui en vouloir bien longtemps. C’était comme s’il possédait une immunité, comme si chacun de ses actes était, finalement, excusable. Il me rendait faible parce que je l’aimais au-delà de l’amour amoureux. C’était un amour d’un autre type. Il m’envoutait. Il m’envoutait et j’étais conscient que ce n’était pas normal, pas à ce point. La griffe de sa magie s’était enroulé autour des cordes de mon âme et il m’était à présent impossible de m’en soustraire. Les émotions qu’il éveillait chez moi étaient pleines et entières, elles étaient passionnées. Lorsque nous jouassions ensemble, des frissons de délice s’invitaient dans mon cœur et parcouraient mon corps. J’imaginais des choses, des mondes et des possibilités. Ils faisaient vibrer mes émotions sans que je n’eusse besoin de les cacher, parce qu’elles vibraient dans l’élan musical que nous partagions. Il n’y avait aucun danger, aucune conséquence. Juste nous deux et la musique.

Je jouai en sa compagnie un temps qu’il me fut impossible à quantifier et le quittai à regret pour retourner à mes pentacles, à mes livres et à mes recherches sur les magies en présence lors de ce fameux jour. Philidor et Berlioz dormaient sur le tapis que j’avais fait installer pour eux, à coté de leur maître. Le son du piano devait les bercer car ils n’avaient plus bougé depuis des heures. Tout me semblait en dehors de la réalité. C’était comme si, par la volonté de Cyrius, la vie avait décidé de nous accorder une parenthèse, pour que nous pussions être ensemble. « Je crois que tes frères sont jaloux. » dit-il, un petit sourire sur les lèvres. Je souris à mon tour. Il m’amusait avec ses histoires de jalousie. Il ne s’en préoccupait que pour une raison : parce que lui-même l’était profondément, jaloux. Il lui semblait peut-être percevoir l’étendue de nos sentiments l’un pour l’autre au travers de la jalousie d’autrui. Pour quelqu’un qui avait du mal à déchiffrer les expressions, il m’étonnait. Néanmoins, il n’était pas à un paradoxe près. Il était, après tout, celui qui me menaçait de mettre fin à ses jours mais qui, d’un même temps, souhaitait que nous demeurassions toujours ensemble. « Peut-être. » dis-je. « De moi, parce que je suis proche de leur Roi et qu’ils ne comprennent pas pourquoi. » Il y eut un silence musical. Il reprit, tout en parlant. « Je ne pensais pas que tu… » Il s’interrompit. « Que je t’inviterais devant eux ? » « Oui. Je pensais que tu allais te prosterner et faire comme si je n’étais rien pour toi, qu’une connaissance… » « J’y ai pensé mais je n’en avais pas envie. » Je n’avais pas eu le cœur de le faire. Une partie de moi avait voulu narguer mon frère mais, en réalité, j’étais las de cacher mes relations.

J’inspirai et fixai les éclats bleutés de ma magie qui forçait la serrure de la destination prise par l'Ashiril. « En plus, si je veux unir les Mages, il va bien falloir que mes relations avec les Sorciers finissent par éclater au grand jour… » murmurai-je, pensif. J’y avais pensé à plusieurs reprises, à effacer Elias. Néanmoins, je n’étais pas prêt pour cela. Effacer Elias signifiait m’emparer du trône des Sorciers en étant Kaahl. J’avais également songé à gommer Kaahl, au profit de ma réelle identité. Là encore, il m’était pour le moment impossible de le faire, encore moins depuis que mon père avait touché Laëth. Cela dit, je savais cette façon de penser idiote. Le nom Taiji n’avait aucune signification pour lui. Il n’était pas un Taiji. Et je n’en étais pas un non plus. « Tu es mon Sorcier préféré. » lui dis-je d’une voix calme, sur le ton d’un aveu. Il fit la moue. « Je préférerais être ton préféré tout court. » rétorqua-t-il. Je soufflai par le nez en souriant. Laëth me manquait, ce qui n’était pas le cas de nos disputes. Notre relation était souffrante et, plus j’y pensais, plus je songeais avoir eu raison de dissoudre le lien malade qui nous unissait. Si ce lien se recréait, je voulais qu’il fût sain. Je le voulais mais je doutais que nous pussions y parvenir un jour. Son éducation réprouvée l’avait brisée. Cette même éducation en faisait à la fois une battante et une victime. Elle avait autant été habituée aux coups qu’aux caresses et, ce, venant de la même personne. C’était pour cette raison qu’elle n’était pas partie. Plus j’y réfléchissais, plus je me trouvais stupide. Parfois, je pensais avoir eu raison, d’autres fois je regrettais, parce que ce n’était pas mon rôle de la sauver de ses démons. Je ne devais pas me mentir. J’étais aussi parti parce que mes propres démons avaient commencé à me ronger la chair et l’esprit. Je me cherchais des excuses, en prétendant avoir bien fait, en prétendant vouloir purifier nos amours. Si tel avait été le cas, je n’aurais jamais toléré certains comportements d’Adam, ou même de Cyrius dans un tout autre registre. La vérité c’est que j’étais jaloux de mon père. Je lui en voulais comme Lucius m’en voulais sans doute, à la différence que Jun ne m’avait pas élevé. Il m’avait laissé croire des mensonges. Il ne m’avait jamais regardé. Et lorsqu’il était entré dans ma vie, j’avais eu des attentes trop hautes, des attentes qui avaient été déçues par les souvenirs de Devaraj et qui avait éclaté lorsqu’il m’avait fait l’ultime outrage, sans même en avoir réellement conscience. C’était comme si tout lui était offert. Comme s’il n’avait qu’à se baisser pour se servir, alors que je devais vivre l’enfer pour avoir ce que je désirais. Et là encore, je savais pertinemment que mes pensées étaient d’une mauvaise foi sans bornes. J’étais juste blessé.

Mon regard, parti se réfugier dans le flou de mes pensées, se précisa de nouveau lorsque la magie s’emballa au-dessus de la carte que j’avais dessinée, une carte faite de pentacles qui s’entrecroisaient tout en pouvant être déplacées par le jeu de mes mains ou de mes volontés. L’éclat se précisa et désigna l’endroit. J’étudiai l’architecture de la magie quelques secondes et serrai les dents. « L’Enfer. » articulai-je. « Elle est en Enfer. » L’Enfer était une zone particulièrement délicate à repérer, ce qui expliquait sans doute le temps qu’il m’avait fallu pour percer les secrets de la destination de l’Ashiril. « Tu vas aller en Enfer ? » « Oui, il va falloir. » La dernière fois que je m’y étais rendu, j’étais accompagné de Devaraj. Il avait disparu peu de temps après, comme si le génocide que nous avions perpétré en son sein devait se payer. « Peut-être pourrions-nous directement demander au Monarque Démoniaque ? » suggéra Cyrius. Je frissonnai. S’il y avait bien un Monarque que je craignais, c’était lui. La raison était d’un ridicule sans nom. « Peut-être. » répliquai-je, sachant déjà qu’il s’agissait de la meilleure solution. Chercher l’Ashiril au cœur de chaque Royaume prendrait des millénaires. Surtout, dans mon état actuel, l’Enfer était un endroit peu recommandé. Mes blessures risquaient de se transformer en haine. « Bien. Je vais faire quérir Lhéasse et je vais prévenir le Bhūta Rāja de notre arrivée. » « Quelle raison vas-tu invoquée ? » « La vérité, non ? De plus, nous devons toujours marier Erasme selon leur coutume. » Je le fixai, depuis le sol sur lequel je m’étais accroupi. « Cyrius… » « Oui ? » « Tu ne devrais pas venir. » « Oh si. Je suis curieux de découvrir leur musique. » « Il pourrait chercher à t’éliminer. » Il émit un son proche du couinement avant de quitter le piano et de venir vers moi, le corps toujours désaxé. Il s’accroupit à son tour d’un geste rapide et me fixa. Un sourire se dessina sur ses lèvres. « C'est amusant. Tout le monde a peur pour moi mais tout le monde oublie de me craindre. » chantonna-t-il, en avançant son visage vers le mien. À mon grand étonnement, nos nez se touchèrent. Une seconde plus tard, je me sentis perdre connaissance sans pouvoir lutter. Son sourire s’agrandit et il se baissa davantage pour me regarder. Ses doigts caressèrent ma joue. Il se releva, fit léviter mon corps jusqu’à mon lit et le couvrit avant de s’allonger à son tour. Doucement, il plaça son bras autour de moi et calla sa tête contre ma silhouette endormie. Il ferma les yeux, en se disant que si je continuais à ne pas me reposer, j’allais finir par ressembler à un panda.

1911 mots

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