L’Escadron Dọkuta
Distant Nebula - Paradox Interactive

Partenaire : Solo ♪
Intrigue/Objectif : L’ouverture officielle des écuries pour la Cavalerie de la Nith-Haiah a lieu. Dans le même temps, au côté de l’Imperio du Premier Bataillon, Isiode réalise un recrutement officiel parmi les Soldats afin de savoir qui serait prêt à rejoindre les rangs du nouvel Escadron.
RP précédent : Plumes marron

« Vous aurez de mes nouvelles très bientôt. » Ce fût les paroles, mots pour mots, que m’avaient échangé l’Imperio du Premier Bataillon lorsque je lui avais fait visiter les toutes dernières installations de la Cavalerie. Un peu après cela, nous nous étions salués puis séparés, chacun empruntant un chemin bien distinct de son voisin : pendant que l’officier McNuvelle retournait dans l’enceinte de l’Avant-Garde de Prætoria, j’avais décidé de rejoindre les Spécialistes de la Confrérie des Corvus Æris, qui interagissaient actuellement avec les Thekēra dans la cour des écuries. À partir de ce jour, j’avais patienté dans l’attente d’une annonce, poursuivant mes activités en tant que Capitaine de faction sans subalternes. Après tout, à l’exception des créatures que nous avions apprivoisées, aucun Soldat ne faisait encore officiellement parti de la Cavalerie de la Nith-Haiah. Par conséquent, il n’y avait aucun véritable enseignement et apprentissage, aucune rencontre de rétrospection, aucune patrouille et véritable mission. Je comblais donc mes journées auprès des employés qui maintenaient les équipements, mais aussi auprès des Confrères, avec qui je m’occupais de nos robustes montures. Lorsque j’avais du temps libre, je profitais de cette occasion inespérée pour réviser mon planificateur et mon calendrier, rectifiant du même fait les prochains entraînements et ateliers que je superviserais pour assister mes futurs Soldats à leur nouvelle réalité. J’espérais qu’avec ce plan en main, je saurais convenablement les guider dans leur travail et, surtout, leur faire savoir qu’ils avaient tout aussi bien leur place au cœur du firmament que tous ceux ayant été graciés d’une paire d’ailes. Qu’ils soient nés sans ces dernières ou qu’ils aient été privés de cette liberté par le passé, au sein de la Cavalerie, ils gagneraient certainement l’autonomie et l’évasion qu’ils cherchaient tant à posséder ou à retrouver.

Et c’est ainsi qu’à partir de ce jour, j’avais patienté. Or, la communication me fût délivrée alors que trois jours à peine s’étaient écoulés. Entre deux réunions, Riegan McNuvelle m’avait pris à part pendant un certain temps pour m’aviser que la campagne de recrutement commencerait dès le surlendemain. L’invitation avait été envoyée aux différents Capitaines des Escadrons au cours des derniers jours et plusieurs Soldats avaient déjà fait connaître leur intérêt pour la campagne : je devais m’attendre à une participation relativement grande, m’avait alors informé l’Imperio dans un sourire aussi charmant qu’éblouissant. Je n’étais guère nerveux pour autant, fin prêt à faire vivre mon projet avec autrui et espérer que celui-ci se fortifie et se bonifie. Sans la moindre hésitation, j’avais aussitôt hoché de la tête en direction de mon Imperio, lui tendant un bras afin que nous puissions nous serrer la main.

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Le grand jour arriva. À l’ouverture des portes, les écuries furent rapidement envahies par les enthousiastes qui se mirent à avancer, intrigués, à l’intérieur de la cour. Observation et fascination, analyse et curiosité, expectation et nervosité : en définitive, plusieurs sentiments pouvaient être entendus dans la symphonie que faisait retentir les cœurs de nos visiteurs – et dans sa globalité, cette mélodie était positive, de quoi bercer de satisfaction mon esprit. De ce fait, même si les pressentiments du McNuvelle furent erronés quant à l’importance du rassemblement qui était supposé nous rejoindre aujourd’hui, j’étais plus que ravi du résultat qui s’étendait sous mes yeux : la campagne débuta ainsi, aux notes de cette excitation et félicité.

Certains se dirigèrent immédiatement vers les créatures que nous avions volontairement libérées et exposées pour l’occasion. Ōlseaga, Vaès et quelques-uns de nos Thekēra les plus dociles vadrouillaient librement dans un coin de la plaine, laissant les regards les plus curieux les étudier de près ou de loin. En l’absence de défiance de la part des créatures ailées, il était possible de les approcher et de les caresser sans danger, de les nourrir également, et quelques audacieux s’essayaient même à leur monter sur le dos afin de s’imprégner d’un avant-goût fort attendu. Pour la plupart de nos invités, il s’agissait de leur toute première rencontre avec les chimères d’Orhmior, ces bêtes si souvent louangées par la nouvelle faction, en dépit des nombreux incidents qu’ils avaient pu causer lors de la construction du Quartier des Soldats. Quant à eux, les plus accoutumés à la présence de ces créatures interrogeaient plutôt les Spécialistes de la Confrérie sur mille et une questions, ces derniers leur répondant avec enchantement. Après tout ce temps passé aux côtés des Thekēra, à m’avoir aidé à les apprivoiser, les Corvus Æris étaient devenus des experts les concernant, de telle sorte que je leur avais offert la possibilité de continuer à travailler au sein de la Cavalerie. Si quelques-uns me firent part de leur refus après quelques jours seulement, trois Spécialistes réfléchissaient toujours à la proposition : la balle était désormais dans leur camp.

De l’autre côté de la cour, lorsque l’on se rapprochait du pied des édifices et autres constructions, il était possible de remarquer le petit groupe de visiteurs qui ne paraissaient s’intéresser, outre mesure, aux Thekēra. À l’inverse de leurs congénères, ils portaient plutôt toute leur attention sur l’architecture et les différents équipements qui avaient été mis à leur disposition pour consultation. Finalement, lorsqu’ils traversaient le portail des écuries, ils tombaient directement dans le secteur de recrutement. Il y avait une longue table, sobrement enjolivée de quelques armes décoratives, sur laquelle avait été déposée une importante pile de papiers : il s’agissait des formulaires qui étaient offerts aux intéressés qui souhaitaient rejoindre les rangs de la Cavalerie.

« Kaabo, Arabinrin ni inkà (Bonjour, sœur d’armes) Comme on me l’avait maintes et maintes fois conseillé avant l’ouverture des portes, je me forçais à lui adresser un sourire, lui portant, par la même occasion, une oreille attentive. Je suis enchanté d’entendre votre enthousiasme. Il nous fera plus que plaisir de vous accueillir au sein de nos rangs. J’approchais ma main des documents vierges, lui tendant l’une d’entre elle, en plus d’un crayon. Remplissez ce formulaire et veuillez prendre place de ce côté-ci de la table. Lorsque vous aurez terminé, vous pourrez remettre votre inscription à l’Imperio McNuvelle, ci-présent. »

La jeune femme acquiesça avec dynamisme et se décala vers l’autre extrémité de la table, comme demandé : elle était la dix-huitième personne à remplir l’un de nos formulaires. Et derrière elle, en file indienne, il était possible d’admirer le port d’une vingtaine d’autres militaires qui, patiemment, attendaient leur tour devant la table de recrutement. À quelques distances de là, discutant auprès des candidats qui faisaient danser la pointe de leur crayon sur le papier, l’Imperio McNuvelle veillait, à sa manière, au bon déroulement de l’événement. Son rire semblait illuminer la salle à chaque fois que ce dernier filait de sa gorge et le pétillement dans ses yeux en saisissait plus d’un : dès lors, on les voyait tous succomber à son charme et à sa bonne humeur, là où mon sourire se voulait plus calme et distant, mais non moins affable pour l’occasion.

« Kaabo, Arakunrin ni inkà (Bonjour, frère d’armes) »

Je m’étais habitué au rythme désormais, levant les yeux en direction du nouveau venu tout en le gratifiant de la politesse qui lui était due. Seulement, en remarquant l’homme qui se tenait de l’autre côté de la table, mes pupilles se figèrent sous le coup de l’étonnement.

« Locke? L’enfant de Réprouvés fût plutôt fier de son effet de surprise, comme je pouvais le constater par le rictus qui se suspendit à ses lèvres. Que fais-tu ici? »

Je croyais qu’il était parti à Stenfek, après le chaos qui s’était produit chez les Bipolaires. Pourtant, le fantassin ne releva pas mon interrogation comme suit, sa compréhension se portant sur une tout autre réplique :

« Je viens proposer ma candidature en tant que futur membre de la Cavalerie, ce n’est pas évident? Hiddleston n’attendit pas que je lui fournisse le fameux formulaire, prenant plutôt l’initiative de le ramasser par lui-même. J’ai hâte de pouvoir retravailler avec toi, partenaire… Il me scruta avec attention, un air indéfinissable altérant légèrement son faciès. Hmm… Comment je dois t’appeler en fait? Chef? Patron? »

Je soupirais, secouant légèrement la tête sur le côté.

« Nul besoin de te montrer aussi excentrique : Capitaine suffira.

- Tu n’es pas drôle. »

Cette fois, un sourire fin chatoya légèrement la commissure de mes lèvres, alors que du doigt, je lui montrais le coin de la table où l’attendait l’Imperio – même si celui-ci s’était lancé dans une longue conversation avec la précédente candidate.

« Je suis heureux de savoir que tu veuilles te joindre à nous. »

Au regard qu’il me destina, je sus que le sentiment était partagé.

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Quelques jours plus tard…

Si les efforts mis en place pour créer cette Cavalerie avaient d’abord été posés pour les Ko iyẹ (Sans Ailes), il était tout de même intéressant de constater que l’engouement s’était étendu à d’autres groupes de notre société. À travers le halo angélique des Immaculés, aussi bien revenus des terres esclavagées que ceux qui ne nous avaient jamais été enlevés, se mêlait l’aura d’autres races alliées. Sous nos yeux, nous pouvions étudier leurs traits faciaux et deviner la nature du sang qui coulait dans leurs veines. Toutefois, comme le précisait l’Imperio McNuvelle à l’instant, chacun d’eux méritait sa place au sein de la faction. À l’exception d’une brève évaluation de leurs dossiers, aucun prérequis n’avait été réclamé pour ce premier recrutement et chacune des candidatures avaient été acceptées afin de gonfler rapidement nos rangs. Après tout, tous ces Soldats avaient déjà reçu leur formation militaire et avaient œuvré, jusqu’à aujourd’hui, pour l’un ou l’autre des nombreux Escadrons de l’Armée. À présent, tout ce qu’il nous fallait leur apprendre était de travailler en étroite collaboration avec leur nouveau coéquipier. Si, à terme, ce dernier leur offrait sa puissance, sa confiance et ses ailes, il était de la responsabilité du futur cavalier de lui offrir sa protection et sa solidarité, de sorte à ficeler une communion qui saurait les pousser à affronter, ensemble, toutes adversités.

« […] En tant que nouvelle Cavalerie de la Nith-Haiah, vous serez amenés à prêter vos forces à bien d’autres Escadrons », poursuivait le Maître de Bataillon à tout le rassemblement devant nous.

Effectivement. La formation des nouveaux membres comptait trois spécialisations : la cavalerie de combat, pour ceux et celles qui lèveront leurs armes en compagnie des Escadrons d’infanterie – Boadicēa et Kahena principalement; la cavalerie sentinelle, pour supporter le travail de l’Escadron Isra sur la surveillance et la défense des frontières; et finalement, la police cavalière qui, aux côtés de l’Escadron Kērosa, servirait le public en lui procurant la sécurité promise par l’Armée Céleste.

« […] Et sur ces mots, je laisse désormais la parole à votre nouvel officier, le Capitaine Yüerell. »

À l’entente de mon nom, nos pas se croisèrent brièvement : moi vers l’avant, et lui vers l’arrière. Mon regard s’accrocha instantanément au rassemblement et je pris une courte inspiration :

« Malheureusement, je ne saurais vous offrir un discours du même niveau que celui de Maître McNuvelle. Je n’étais pas homme de causeries et la plupart des Soldats ci-présents l’avaient sûrement déjà deviné, ne fusse qu’en raison de ma réputation. Mais sachez que je suis extrêmement heureux de pouvoir vivre et construire ce projet avec vous. Mon dos se redressa, rigide et droit. Entre mes mains et les vôtres, nous pourrons mener cet Escadron à sa prospérité. C’est pourquoi il vous faut porter avec fierté les couleurs de votre nouvel uniforme : elles représentent votre résolution inébranlable. J’obligeais le volume de ma voix à monter de quelques octaves. Et avec cette détermination, nous offrirons des ailes à tous ceux et celles qui aspirent à trouver leur place au sein du ciel! En frappant ma poitrine sur le cœur, je m’exclamais d’un ton cérémonial : Iyi, iṣootọ, igboya! (Honneur, loyauté, courage!)

- IYI, IṢOOTỌ, IGBOYA! »

La reprise de l’assemblée tonna d’une puissante majesté, au point que les murs de la salle vibrèrent à son rugissement.

« Bienvenus à vous! Avec tout autant de force, je fis claquer mes talons entre eux. Cavaliers de Dọkuta! »


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