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 [Q] On ne choisit pas sa famille | Solo

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Min Shào
~ Orine ~ Niveau II ~

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◈ Parchemins usagés : 291
◈ YinYanisé(e) le : 25/03/2022
◈ Âme(s) Soeur(s) : Elle m'attend quelque part.
Min Shào
Jeu 22 Déc 2022, 18:23


Image par Richard Wright
On ne choisit pas sa famille
Suite de Ce chemin que nous traçons.

Objectif : Chuan renforce les liens de sa famille de Lyrienns lors d'une célébration et montre ses talents en arts martiaux.

Thème : SKÁLD - Fimbulvetr

« Fais le beau ! » Obéissant, Pouic se leva sur ses pattes et les leva fièrement, sa langue pendouillant sur le côté. Nous venions de terminer notre course du matin et il était épuisé. « C'est très bien, ma petite saucisse ! Tiens. » Je lui lançai une friandise puis m'affalai sur mon matelas, épuisée par ma course matinale. A l'extérieur de la tente, le reste de la tribu commençait à s'activer. Soudain, Blaine passa la tête et m'ordonna : « Alors, tu viens nous aider ? » Je grommelai. « Je ne crois pas, non. J'ai besoin de repos. » Blaine haussa les épaules et s'en alla. Je me tins allongée, le visage faisant face au plafond de la tente. Pouic vint se blottir contre ma hanche et se recroquevilla. Je le sentais respirer contre moi et la moindre tension quitta mon corps. J'avais tout appris sur les méthodes de méditation, mais qui eût cru que la tendresse d'un animal les surpasse toutes ?

La veille, Jën, le patriarche de la tribu et Aisuru de ma mère, avait accompli le rituel d'adoption de Pouic. En mangeant un artefact qui passait de génération en génération, sa longévité avait été liée à la mienne. Cela signifiait que nous serions ensemble à jamais et cela me comblait de bonheur. Aussi soudainement, le vide laissé par l'absence d'Aisuru avait disparu. J'avais déjà mon compagnon pour la vie. « Chuan ! » En entendant la voix de mon amie, je levai la tête. J'avais Pouic, mais aussi le reste de ma famille. Je souris de toutes mes dents quand je vis Héliana. « T'as bien dormi ? » Lui demandai-je après lui avoir fait une embrassade. Les Anephel étaient très tactiles ; rien à voir avec la pudeur Orine. Ma sœur hocha la tête et m'amena une tasse de thé. Je me relevai et soufflai sur le liquide chaud en prenant la tasse. Elle caressa Pouic et son regard s'attendrit. Il se glissa sur le dos et lui montra son ventre, les quatre pattes en l'air.  Tous les Anephel avaient un don pour s'entendre avec les chiens. D'ailleurs, une tonne d'animaux faisait partie intégrante de notre troupe. Nous nourrissions les animaux errants et montions nos pégases tous les jours.

« Quelles nouvelles des préparations pour la bataille ? » m'enquis-je, l'air faussement grave, en faisant référence à la fête de famille. Nous allions accueillir une grande partie de la famille pendant quelques jours : certains, partis vivre dans d'autres îles, reviendraient exceptionnellement dans notre campement via des potions de téléportation envoyées pour l'occasion. Ces réunions n'avaient lieu que rarement tant elles étaient complexes à organiser. « Ah ! L'heure est grave, très grave », répondit ma sœur en comprenant où je voulais en venir. Elle but une longue gorgée de thé. « Khanna pense qu'il n'y aura pas assez de riz pour tout le monde. » Elle secoua la tête. « Pourtant, on a deux jarres entières ! Si ça continue, on va finir par en stocker pour toute l'année », plaisanta-t-elle. Nous discutâmes des invités pendant un moment. N'étant à Hava que la moitié du temps, j'avais toujours des choses à rattraper sur la vie des autres membres de la famille. Moi et les Lyrienns avions ce point en commun : nos vies étaient tiraillées par deux identités. Moi, j'avais celle d'Orine et celle de fille de Darimaa. Eux avaient leur vie avant la Révélation, et après. S'ils n'étaient pas du même élément que leur famille, il ne les revoyaient parfois plus jamais.

Pour cette raison, j'appréhendais  le jour où Héliana aurait sa Révélation. Parfois, on répondait à des questionnaires de type "quel élément êtes-vous" pour pressentir son avenir. Elle avait toujours celui de l'Air. Je priais pour que ce soit prémonitoire. Quand j'eus fini mon thé, je dus me résoudre à la dure réalité : il fallait que je me lève et que je me prépare pour cette longue journée. Enfin, j'avais hâte ! Mais c'était aussi un peu de pression. Héliana sembla comprendre mon inquiétude. « J'ai trop hâte de voir ta démonstration de wushu ! Tu vas les clouer au tapis. » Je ris de bon cœur. « Tu crois ? J'aimerais trop impressionner Godefroy ! » Je faisais référence à notre cousin éloigné. J'avais vécu quelques années avec lui, mais après sa Révélation, il était parti vivre dans l'Île du Feu. Il avait aussi récemment intégré l'armée d'Aeden et j'étais curieuse de ce qu'il avait appris. « Ouais ! Tu vas lui décocher la mâchoire. Et pas par un coup de poing, je veux dire. Par la force de ta performance ! » Elle ne savait pas encore à quel point elle aurait raison.

*

Le soir venu, presque tous les invités étaient arrivés. J'avais passé la journée à dire bonjour, me présenter et à raconter ce qui occupait mon quotidien. J'avais l'impression d'être un perroquet pris dans une boucle temporelle. Mais je trouvais fort stimulant de voir de nouveaux et anciens visages. Autant de vies qui se croisaient en un endroit, à un moment précis... c'était si inspirant ! Je notais des tonnes d'idées dans mon carnet à rêves entre deux conversations. Blaine, mon grand-frère, semblait un peu plus ennuyé à chaque phrase échangée avec un convive. Mais quand les cousins de notre âge entrèrent en piste, il devint bavard comme une pie. A mesure que les invités arrivaient, les conversations s'étaient échaudées et le volume sonore avec. Et tandis que ma performance approchait, je devais fébrile. En tant qu'Orines, notre rôle était d'inspirer nos familles et ces activités étaient essentielles. Cela dit, ma mère me répétait tout le temps que notre rôle était multi-dimensionnel : elle prenait à cœur de m'apprendre la confection de potions et la médecine pour assister la famille à tous les niveaux.

Mais le wushu était ce qui dictait mon quotidien. Je me levais tous les matins pour courir, et il fallait avouer que Pouic rendait la tâche bien plus agréable. Le chien m'aidait à structurer ses journées. J'étais obligée de respecter le cycle de ses besoins. Ses repos me rappelaient ces temps de méditation qui m'étaient si chers, mais que j'oubliais parfois. Ses élans de folie embrasaient ma joie. Cette petite créature avait tant changé mon quotidien ! Même là, avant ma performance, il réduisait mes inquiétudes au silence. Il n'avait besoin de rien faire ; juste d'être là, sur mes genoux, à se laisser caresser. Mon cœur ralentissait pour s'accorder au rythme de ses ronflements paisibles.

Il repris sa course quand ma mère le réveilla en se postant au-dessus de moi, les mains plantées sur les hanches : « Allons, il est grand temps d'entrer en piste, ma fille ! » S'exclama-t-elle avec autorité. Je la soupçonnais d'avoir bu de l'arkhii, une liqueur faite à base de yaourt, en remarquant ses joues rougies. « Je sais ! » Rétorquai-je sèchement, contrariée d'être rappelée ainsi devant tout le monde alors que je m'apprêtais à le faire. « Viens, Pouic. Je t'emmène loin de cette meute bruyante ! » Je tirai la langue à ma mère et me levai d'un mouvement dramatique, les poings serrés. Je faisais exprès d'être disgracieuse ; moi, je me fichais de rompre la grâce propres aux Orines. Je n'étais pas à Hava pour me censurer. Tout l'intérêt était que ma mère prenne bien note de ma défiance. Mes cousins rigolèrent en observant mon comportement, certains se tirant mutuellement la langue en réaction. Héliana en était même tombée de son coussin.

Fière de mon effet, j'avais retrouvé tout mon aplomb. Je sortis de l'énorme tente et allai me changer dans celle d'à côté, qui servait de réserve à manteaux. Le chien me regardait me changer avec curiosité. Le brouhaha ambiant était réduit à un bruit de fond qui m'aidait à entrer dans ma bulle. Je connaissais mon enchaînement par cœur et j'étais excitée à l'idée d'impressionner mes cousins. La tribu Anephel était un public clément, contrairement aux Orines. Un rien pouvait les impressionner. Je m'assurai que tout était bien en place et m'emparai de ma lance. Ce n'était pas une vraie : elle était plus légère, faite en papier mâché par moi et Héliana.

Je préférais toujours m'entraîner avec de vraies armes blanches, mais maman avait insisté. Elle manquait beaucoup trop de confiance ! J'étais devenue parfaitement adroite grâce aux enseignements de mon mentor, Tua senpai. Je m'étais lassée de la lance depuis que j'avais appris l'existence du tri-bâton, une arme aussi dangereuse que difficile à manier. Mais il insistait pour que je reprenne toujours les mêmes bases afin de les ancrer dans mon corps et mon esprit. C'était barbant, mais bon. J'allais au moins impressionner des gens sans faire trop d'efforts. « Toi aussi, je vais te décocher la mâchoire », tonnai-je fièrement à Pouic. Il aboyait en guise de réponse et m'amena un bâton. « Non, je veux pas jouer ! Après. » Il laissa tomber son jouet, déçu, et souffla en laissant tomber sa gueule sur ses pattes avant. Je résistai de toutes mes forces à ses yeux larmoyants et sortis en direction de la tente principale. Dehors, l'air était chargé d'humidité. Je me hâtai d'accomplir le trajet en quelques enjambées, ma tenue blanche de Hanatsu me donnant des airs de fantôme dans la steppe silencieuse.

*

Quand j'entrai dans la tente avec Pouic, les cousins furent les premiers à tourner leur tête vers moi. Ils m'applaudirent et les adultes se turent à leur tour. L'attention était captée. J'allai donner le tambour à ma mère pour qu'elle me donne un rythme. « Fais-nous honneur », me glissa-t-elle. L'Orine alla s'asseoir devant un espace vidé et je m'y installai. Nous attendîmes que les derniers chuchotements se turent pour commencer. Soudain, l'atmosphère avait changée. Elle s'était chargée d'inspiration sous l'impulsion de ma mère. Son aura me parvint et je fermai les yeux pour me concentrer. Mon état d'esprit changea. J'attendis le signal de ma mère. Elle frappa quatre coups discrets. Au cinquième, elle frappa plus fort et je me mouvai pour exécuter mes premiers mouvements de l'enchaînement. Nous l'avions chorégraphié ensemble, mais j'y avais apporté mes propres touches. J'avais supprimé des pivots, remplacés par des sauts. Je voulais sentir l'énergie du combat se déverser dans mon corps au lieu de faire des mouvements mous et graciles.

Après quelques exécutions, je m'emparai de ma lance au sol et exécutai des frappes avec. C'était comme un prolongement de moi-même, comme si mon corps entier était le pommeau de la lance. Elle fendait l'air sous l'impulsion des coups du tambour. Elle ne faisait qu'un avec mon corps et la percussion. Quand j'exécutais des pirouettes, j'étais gratifiée de cris ou d'applaudissements. Mon cœur battait la chamade et mon souffle devenait court. Une flamme parcourait mon corps alors que je redoublais d'intensité à l'approche de la fin de l'enchaînement. J'y instiguais certainement trop de puissance, mais c'était plus fort que moi : j'aimais l'intensité.

Je terminai la performance dans un cri de guerre, en brandissant ma lance et mon corps tout entier vers le plafond. A ce moment-là, Jën, mon père, entra en scène : en utilisant son contrôle de l'Air, il me suspendit un court instant dans ma position de saut. Puis, l'air redevint lourd et je retombai au sol. Je m'inclinai et me gonflai de fierté face à mon public. C'était comme si je brillais de mille feux. Comme si je m'étais élevée sur une terre céleste, au-delà de Hava. Au-delà des mortels. Et tout aussi vite, ce sentiment disparut et je revins à la réalité. Mon souffle s'était calmé, mais mon palpitant poursuivait sa course. Non plus sous l'impulsion de mes mouvements, mais de l'excitation de ce moment passé près des Dieux.
Mots : 1984
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Min Shào
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Min Shào
Lun 02 Jan 2023, 19:37


Image par Richard Wright
On ne choisit pas sa famille
Suite de Ce chemin que nous traçons.

Je détaillai le public du regard, en m'emplissant de fierté à chaque regard croisé. Mais l'un d'entre eux attira mon attention : celui de Godefroy, notre cousin éloigné. Il était le seul Lyrienn de Feu qui se rendait encore aux fêtes de la tribu Anephel. Le temps d'une journée, il tentait de mettre de côté ses différends pour le bonheur de l'aînée, qui était un peu plus rongée par l'âge chaque année. C'était aussi lui qui était à l'origine de la plupart des conflits. Je voyais bien, à son air supérieur, qu'il n'avait été nullement impressionné par ma performance. Je prenais cela comme un affront personnel. Ses épaulettes de l'armée fièrement accrochées à sa tenue festive émirent des cliquetis alors qu'il haussait les épaules. Je me retournai et allai ranger ma fausse arme en cachant mon air renfrogné. J'allais lui en toucher deux mots, moi !

En revenant dans la tente familiale, je fus accueillie par mon père. Jën se pencha sur mon front et y apposa un baiser en me tenant les mains. « C'était très beau. Tu es une vraie graine de guerrière. » Aussi soudainement qu'elle était apparue, ma déception fut balayée par le doux baiser de la personne que je voulais le plus impressionner au monde. Nous avançâmes dans la gigantesque tente où régnait un joyeux chaos.

Elle avait été remaniée pour l'occasion : un trou était ouvert au plafond pour aérer un peu, mais la fumée des pipes des uns et des plats des autres emplissait l'intérieur d'un vortex d'odeurs contraires. Parfois, un Lyrienn usait de son pouvoir pour dissiper la fumée dans son coin. Les discussions étaient animées : les enfants se chamaillaient sur le tapis et les adultes entretenaient des débats passionnés. Dans un coin, Mowai, le bébé à qui j'avais offert un carillon d'Onikareni, le faisait tinter frénétiquement en agaçant sa mère. Ce n'était qu'une question de temps, et d'un peu plus de verres, avant qu'une première dispute n'éclate. Avec autant de Lyrienns d'éléments différents, il fallait oublier tout espoir d'un rassemblement apaisé. Mais les conflits ne m'effrayaient plus autant qu'avant : je savais qu'ils finissaient par retomber.

J'allai me servir des raviolis et m'apprêtais à rejoindre la table des ados quand Blaine, mon grand-frère, m'interpella : « Donne-moi des raviolis aussi, je te prie ! » Je soupirai et remplis un bol à ras bord, puis revins à la table. Je tapai sa main quand il se saisit des victuailles. « Attention, c'est pas que pour toi et ton appétit dévorant, hein ! » Il troqua sa répartie habituelle pour un regard sombre. Je m'en étonnai, mais Godefroy détourna mon attention. Il tendit son gros bras vers un ravioli et me dit, d'un air innocent : « Comment s'appelle l'arme que t'as utilisée ? » Surprise de sa curiosité, je finis ma bouchée et lui répondit de bon cœur : « C'est une lance Orine. La version originale est en acier trempé, d'une finesse exceptionnelle ! Je pourrais te la montrer, un jour si tu m'invites sur ton île. »

J'avais fait tomber un bout de farce ; j'appelai Pouic et lui montrai la nourriture souillée que j'avais ramassée. Ses yeux s'illuminèrent aussitôt et ses oreilles se relevèrent. Il aboya d'impatience et haleta, ses babines s'humectant dans l'attente de sa pitance. « Assis ! » Le chien s'exécuta et ravala sa salive, les yeux emplis d'espoir. Je mis fin à son attente et lui lançai le bout de farce, qu'il rattrapa au vol et engloutit en un instant. « Une lance... et pourquoi en avoir pris une en papier mâché ? T'es si maladroite avec elle ? Embrocher quelqu'un par mégarde aurait aussi été un beau spectacle », poursuivit Godefroy en s'emparant d'un ravioli. Je me tournai d'un coup sec pour riposter et frappai involontairement son bras. Il était en train de prendre un ravioli et le fit tomber parterre. Avant qu'il ne puisse toucher le sol, trois chiens se précipitèrent sur le trésor. Pouic fut le plus rapide : il se campa sur ses pattes arrières et sauta par-dessus un autre corgi pour l'atteindre avant les autres.

En même temps, l'importun se retourna vers moi et s'empara de mon bras en réaction. Nos deux bras restèrent accrochés alors que nous nous foudroyâmes du regard. « T'as raison, j'aurais dû t'inviter au premier rang dans ce cas ! » Répondis-je, vexée. « Tu parles ! Je l'aurais esquivée plus facilement qu'un géant. Ou alors, j'aurais brandi ton chien à la place », ajouta-t-il avec un air de provocation. A la mention de Pouic, je m'enflammai pour de vrai. Mais Héliana me toucha le bras en signe d'apaisement.

Blaine, de son côté, râla : « Allez donc ça régler dehors ! Vous savez quoi ? J'en ai assez. » Il se leva et sortit en trombe de la tente. J'étais bouche bée. Godefroy le suivit : « Tu me rattraperas pas ! » C'était non seulement mon honneur qui était entré en jeu, mais aussi celui de Pouic. Je m'élançai à sa poursuite. En détournant sa trajectoire, il se tourna vers les adultes et fit un tour de la table en courant. Je le suivis en furie et me cognai contre un coin du meuble. « Ha ! La limace ! » Se moqua-t-il. Malgré la douleur, je repris ma course et le suivis hors de la tente. Soudain, la chaleur enivrante de la tente fut balayée par la morsure du froid nocturne. Les rayons célestes embrassaient la steppe et faisait pâlir le Lyrienn de Feu.

Godefroy recommença à courir quand il vit que je m'approchais de lui, ses bottes s'enfonçant dans la terre boueuse. Je m'élançai à sa poursuite. A chaque pas, j'écoutais la distance face à mon adversaire alourdi par ses couches de tissus. Il ne se retourna pas, même quand je lui arrivais juste derrière. Préparée à lui faire ravaler son affront, je me jetai sur lui et nous roulâmes au sol. La terre souilla ma robe, mais je m'en fichais. Seule la victoire comptait. « C'est moi la limace ? Hein ? » Lui murmura-je. Il commença à se débattre et je m'éloignai aussitôt de lui, en remettant ma tenue et mes cheveux en place.

Il voulut se jeter sur moi. Je perçus dans son regard que, pour lui, ce n'était plus qu'un jeu. C'était une véritable colère. Une braise s'alluma dans sa main. Mais soudain, quelque chose l'immobilisa. Ses yeux s'écarquillèrent alors qu'il se tourna vers la tente. Je suivis son regard et découvris sa grand-mère, son bras tendu vers nous. « Revenez pour le dessert, les enfants ! » Elle venait de me sauver d'une situation dangereuse...! Elle baissa le bras et Godefroy tomba en avant, juste à mes pieds. Cette fois, je lui tendis la main. « Les enfants, a-t-elle dit... ta grand-mère est au courant qu'on a plus six ans ? » tentai-je pour désarçonner la bombe. Il tendit sa main, mais au lieu de saisir la mienne, l'écarta d'un coup sec.

Je pouvais voir qu'il était encore en colère. Néanmoins, sa grand-mère avait ce pouvoir de modérer ses ardeurs, heureusement pour moi. Je me rendis compte à ce moment seulement du risque que j'avais pris en m'attirait le courroux d'un Lyrienn du Feu. J'étais trop habituée à la douceur des Anephel. « Parle pas de ma grand-mère comme ça », menaça-t-il en me pointant avec son index. Une petite flamme apparut au-dessus de son ongle. J'étais tenter de répondre, mais il fallait que j'apaise la situation. « D'accord », répondis-je simplement. « Cela dit, je suis curieuse de savoir ce que tu vaux vraiment. On se fera un duel, hein ? » Et je lui tendis ma main une nouvelle fois en symbole de promesse. Il hésita puis la serra avec ardeur. « C'est ça, ouais... t'as intérêt à bien, bien te préparer. »

En observant sa démarche, je compris qu'il s'était heurté l'épaule. « Attends. » J'entrepris de la soigner, mais j'avais du mal à canaliser ma magie, d'autant plus après notre course-poursuite. « Laisse tomber... » Soupira-t-il en se dégageant de mon emprise. Son visage face à la lune de voilà une expression d'agacement. Maintenant, j'étais tout bonnement gênée. J'étais impulsive, mais sortir de mes gonds ainsi... c'était bas. Je souris : « Avant de partir demain, je te passerai un cadeau de chez nous. Tu me le rappelleras. » Godefroy était un garçon apathique que peu d'Anephel approchaient, et la cicatrice qui lui parcourait le nez n'aidait pas. Mais je me figurais qu'il y avait quand même du potentiel en lui. Quelques encens apaisants ne lui feraient pas de mal, même si je les avais pris uniquement pour moi, initialement. « Ouais, on verra », répondit-il simplement.

Il se détourna de moi et ouvrit la tente, mais en même temps, ma mère apparut dans son ouverture. Pouic était à ses pieds et il se précipita vers moi. Il s'allongea parterre et me présenta son ventre. Je m'accroupis et lui donnai quelques caresses. « Eh bien, que faites-vous dans le froid ? ... Par les Aetheri ! Tu as intérêt à te recoiffer, jeune dame ! » S'exclama-t-elle en touchant ma tignasse désordonnée du bout des doigts. « Mais avant... avez-vous vu Blaine ? Le dessert va être servi. » Je me tournai vers Godefroy et perçus la même ignorance que moi dans son regard. « Il est sorti tout à l'heure mais on l'a pas vu », répondit-il avant que je puisse ouvrir la bouche. Je me levai en portant le canidé et m'approchai de ma mère, désireuse d'obtenir son attention à la place du Lyrienn : « Il y avait son manteau à l'entrée. Tu veux que je le donne à renifler à Pouic ? »

Un autre cousin apparut dans l'ouverture, visiblement inquiet. La disparition momentanée du prodige de la famille devenait une enquête générale. « Il était trop de mauvaise humeur ! Je me demande où il est parti, mais il faudrait qu'on aille le chercher ! » Il disparut et revint avec son manteau en laine. « Ces satanés voleurs rôdent encore, je leur fais pas confiance. Tiens, euh... le chien ! » Dit-il en fourrant le tissu sur la gueule de mon corgi. Ma mère empêcha Godefroy de retourner dans la tente. « Aide-les, on ne sait jamais ce qu'il peut arriver. » Quelques jours auparavant, une autre tribu avec laquelle nous avions souvent des déboires nous avaient volés deux pégases. Le conflit avait été renvoyé au corps judiciaire d'Aeden, mais les choses n'avançaient pas et les tensions s'accumulaient dangereusement.

Pour ma part, cette histoire me faisait froid dans le dos. J'adorais nos animaux et je n'osais imaginer ce qu'il était advenu de nos amis à quatre pattes. Les traiter comme une vulgaire monnaie m'était impensable. Mais je n'arrivais pas à être en colère contre ces inconnus : ils avaient très certainement une bonne raison. Peut-être un manque de nourriture ou une question de survie. Il y avait forcément une pièce de l'énigme qui nous manquait, quelque part. Mais Blaine ne pensait pas comme ça : la famille avait dû le retenir à plusieurs reprises alors que nous avions retrouvé la trace de la tribu. Il fallait attendre que la justice fasse son office, mais lui voulait partir en croisade. Rien ne comptait plus que le pégase qui lui avait fait gagner tant de courses, avec qui il avait tant voyagé... dans cette situation, moi et Darimaa, ma mère, avions été indispensables pour restaurer la paix familiale. Et s'il avait retrouvé leur trace ? Quel drame nous attendait ?

Mots : 1916
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Min Shào
Mer 18 Jan 2023, 22:07


Image par Richard Wright
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Suite de Ce chemin que nous traçons.

« Pouic ! Tu cherches ? Va chercher Blaine ! » Scandai-je à son attention, la voix aigüe pour stimuler son instinct de jeu. Le chien aboya en remuant la queue. Il renifla bruyamment le tissu, puis détala à toute vitesse. Godefroy me tira par le col pour m'encourager à monter avec lui sur le pégase que nous avait amené Darimaa, Chad. Je n'avais pas envie de monter avec lui ; qui sait, rien ne l'empêchait de me pousser une fois le pégase lancé entre deux îles flottantes... mais je voulais rattraper Pouic. Parfois, il ne parvenait pas à maîtriser son pouvoir de supervitesse et oubliait qu'on ne pouvait pas le suivre. A peine fus-je hissée sur le pégase que Godefroy fit claquer sa langue pour lui intimer de partir. Chad s'ébroua et s'élança au galop, puis ses pattes quittèrent le sol sous l'impulsion de ses grandes ailes blanches. En quelques enjambées, l'équidé majestueux parvenait à talonner Pouic.

Ce dernier s'était élancé pardessus la falaise de la steppe et galopait dans le vide. Il avait aussi le pouvoir de voler. Je ne le quittai pas des yeux : j'avais peur que, de quelque façon que ce fut, il perde la maîtrise de cet autre pouvoir et tombe comme un pic. Mais il galopait sur une parfaite ligne droite, les yeux rivés vers son objectif : l'île d'en face. Je m'agrippai au dos de Godefroy comme à ma vie, le cœur battant. Je sentis qu'il était aussi parcouru d'adrénaline. Le Lyrienn de Feu avait perdu l'habitude de ces escapades en altitude. Moi, je n'avais jamais su m'y habituer. Mais c'était ce que j'aimais : je me sentais vivante, les pieds dans le vide, les coudes frôlant les plumes de l'animal. Le vent battait contre mes joues. « Là-bas ! » Me cria soudain le disciple de Shaana. Je suivis le bout de son doigt et plissai mes yeux asséchés par la course. Je distinguai un autre pégase dont la tête était abaissée vers le sol. Il devait brouter paisiblement en attendant le retour de son cavalier. Blaine ne devait plus être très loin.

Pouic galopa jusqu'à lui, puis s'arrêta et pencha la gueule vers le sol à son tour. Je resserrai ma prise sur Godeffroy quand Chad ramena les pattes à terre. Une secousse manqua de me faire pencher dangereusement sur le côté, mais le Lyrienn restait solide sur ses appuis et me retint par le poids de son corps. Le pégase ralentit et alla saluer son congénère, nous permettant de mettre pied au sol. « T'as pris du poids, toi ! » Me lança-t-il sans me regarder, en remettant en place sa tenue. Je plissai le nez. Cet homme aimait trop le conflit pour son propre bien. « J'ai pris du muscle, plutôt ! » Rétorquai-je. Il souffla mais ne répliqua pas. « Pouic ! Ta trace s'est arrêtée ? » Il ne me regarda pas, trop concentré sur une masse obscurcie par la nuit. Je me penchai et découvris un panier de viande séchée. « Pouic, enfin ! » Le chien était en train de s'empiffrer, peu soucieux de ce qu'était advenu de la trace qu'il suivait.

Je me relevai vers Godefroy en secouant la tête. Pouic était obéissant, mais il fallait si peu pour le déconcentrer... le Lyrienn de feu, lui, était d'une autre tempe. Il avait adopté une posture de défense, tous les sens aux aguets. Il regarda dans toutes les directions de la steppe. Un côté menait à un bosquet, et un autre vers le Lac aux cascades. Soudain, son regard se fixa dans une direction. Je l'imitai, mais ne distinguai rien dans la nuit. « Il est par là. » Une nuance dans sa voix cachait quelque chose, mais il se garda de me le partager. « T'attends quoi, alors ? Allons-y ! » Mais il m'empêcha d'avancer en serrant mes bras contre mon torse. « Non ! Attends. » Je le regardai d'un air inquiet. Toute cette histoire commençait à me faire peur. « Il est... dangereux. Je le sens », me dit-il. Je perçus qu'il était sérieux. « Mais qu'est-ce que tu racontes ? » Je tentai de me défaire de son emprise. Il me sous-estimait ! Personne ne pouvait faire de mal aux Orines. En ce qui me concernait, je n'avais rien à craindre. « C'est instable. Il est instable. Je reconnais cette énergie. » Il pinça les lèvres, visiblement ennuyé. Il n'avait plus envie d'aller le voir. Je retirai mon bras violemment. « T'es vraiment qu'une autruche plumée ! Laisse-moi faire. » Le Lyrienn me poussa alors que j'avançais et mit un point d'honneur à se placer deux pas devant moi, comme s'il menait la charge. Il surveilla du coin de l'œil que je restais derrière lui et accéléra le pas.

A mesure que nous approchâmes, le doux murmure de l'eau qui coule devenait un vacarme de violentes chutes. Le lac était flanqué de deux cascades à l'arrière. Le haut des cascades étaient des petites îles flottantes, si bien que l'on ne savait pas trop d'où l'eau venait. On appelait celle île "Les éclats de cascade", tout simplement. J'y allais souvent pour méditer, quand nous posions notre camp non loin d'elle. Le seul problème était de s'y rendre, soit en volant pour les Lyrienns, ou par dos de pégase pour moi. Les vents étaient imprévisibles dans la région de Hava. Maman me disait que les bourrasques venaient d'une dispute de Lyrienns au loin. Elles étaient soudaines et puissantes. Elles m'avaient prise par surprise plusieurs fois ; heureusement, jamais au moment où je m'aventurais les pieds dans le vide. Jusqu'ici, en tous cas.

En m'approchant du lac, je distinguai vaguement la zone. L'eau faisait effet de bougie tremblotante en reflétant les rayons célestes. Des rochers perçaient la surface de l'eau de parts et d'autres. Mon regard s'arrêta sur l'un des rochers : sous les rayons de la lune, il ressemblait à un diamant.  « Tu le vois aussi ? Il est là-bas. » Godefroy me montra le diamant. Je fronçai les sourcils. « Comment ça, là-bas ? Dans l'eau ? » Le regard qu'il me lança me fit bouillir une nouvelle fois. Je croisai les bras en attendant qu'il éclaircisse la situation, mais il se détourna de moi et se dirigea vers le lac. Je le suivis à contrecœur. « Hé, Blaine ! » Appela-t-il en direction du rocher de diamant. Il avait perdu ses trois grammes de cervelle, ou quoi ? « Blaine ! » Cria-t-il, plus fort cette fois. Il s'accroupit et toucha l'eau du lac du bout des doigts. L'eau commença à bouillir, un fumet s'élevant autour de sa main. Il grimaça et se releva. « Bon, on va chercher papa et maman si tu viens pas ! Ils viendront te gronder et tu seras privé de dessert », se moqua-t-il.

Il se retourna et commença à partir. En arrivant au bord de l'eau, j'ouvris grand les yeux en distinguant une silhouette dans le rocher. Blaine était recroquevillé dans le rocher de diamant, immobile. « Mais...! Il bouge pas ! Viens, on doit aller le chercher ! » Criai-je en tirant le Lyrienn de Feu par le bras. « Il est pas mort, il boude ! C'est tout. » Il se détacha de mon emprise. Je ne cherchai pas à le retenir et commençai à retirer mes chaussures. Il fallait que je m'assure que tout allait bien. « Mais enfin, arrête ça ! Il reviendra quand il voudra, c'est bon ! » Il me tira à son tour pour me faire sortir du lac. En me retournant, je décelai un éclat qui me surprit. Il avait peur. Mais peur de quoi ? Je m'immobilisai. « ...tu sais pas nager ? Mazette ! » Bredouillai-je. Il ne répondit pas. Sa grimace me dévoila un autre sentiment : la gêne. Et je sus instantanément qu'il ne me l'avouerait pas. Cette sacré tête de mule... les Aetheri étaient-ils en train de me tester ? « Attends. » Je me retournai vers le lac et me concentrai. Nous devions passer du bord de la berge à l'ilot de Blaine. Il n'y avait qu'une solution. Je remuai mes méninges à la recherche d'un Haiku pour invoquer les pouvoirs de la nature. Le Lyrienn s'impatienta, mais il restait silencieux, certainement curieux de voir ce dont j'étais capable. *Concentre-toi ! T'es pas là pour amuser la galerie. Pense à Blaine*, me grondai-je.

« A Monsieur Bois,
Par ton bras qui se déploie,
Lie la terre à moi.
»

J'ouvris un œil pour observer si l'arbre à côté de moi allait répondre à mon invocation maladroite, inquiète à l'idée de me couvrir de honte. Mais j'entendis enfin l'écorce craquer et une branche commença à s'étendre, s'étendre... jusqu'à atteindre la berge. La branche s'engouffra à moitié dans l'eau et poursuivit son chemin jusqu'au glaçon où se cachait Blaine. La grande branche, à peine assez large pour y marcher à la manière d'un funambule, se divisa alors et les feuillages entourèrent le glaçon. Blaine, à travers la pierre précieuse, ne bougeait toujours pas. J'étais persuadée qu'il n'était plus conscient, quoi qu'en dise la grosse tête derrière moi. Sans me poser de questions, je posai mon pied nu en travers de la branche. Je savais parfaitement maîtriser mon équilibre ; c'était une chose que mon mentor me faisait travailler à chaque cours. Parfois, il me demandait de rester debout sur un tronc et s'amusait à me chatouiller ou me déséquilibrer. Je finissais toujours par perdre.

Cette fois, j'accomplis la tâche haut la main. Je fixai mon regard sur ma destination et eus à peine besoin d'utiliser mes bras pour garder l'équilibre. En touchant le rocher transparent, je m'aperçus qu'il s'agissait en fait de glace. Avait-il été attaqué par un Lyrienn d'Akull ?! Ce serait étonnant. Cela n'avait pas de sens. « Blaine ! Blaine ! » Appelai-je de ma voix fluette en tapant du poing sur le glaçon. Mais soudain, un poids me percuta et manqua de me faire tomber dans l'eau. Godefroy avait couru sur la branche et s'était rattrapé de peu. « Cesse d'être ridicule », m'intima-t-il en feignant garder son calme. Même dans la nuit, je voyais ses yeux crier de panique. Je ressentis, malgré moi, une pointe d'admiration pour la tête brûlée. Rien ne l'avait empêché de rebrousser chemin. « Maintenant, laisse-moi faire. » Il jeta un regard inquiet à l'arbre déformé par mon invocation.

« Ta branche va rester là ? ...d'accord. Pas de blague ! » Me menaça-t-il.  Puis, il se tourna vers le glaçon et posa ses mains dessus en fermant les yeux. Son esprit s'en alla loin de nous, dans un autre monde. Il était en profonde concentration. Au bout d'une longue minute, le glaçon commença enfin à changer. Deux trous se formèrent devant ses mains. Puis il les avança dans le glaçon, jusqu'à atteindre les épaules recroquevillées de Blaine. C'était comme s'il poussait à travers du beurre. Pourtant, quand sa main s'approcha du corps de mon cousin, il se retrouva soudainement bloqué dans la glace. « Déconne pas, Blaine ! » Pesta-t-il en se débattant pour retirer ses bras. Je me mordis la lèvre en réfléchissant à ce que je pouvais bien faire. Moi, je ne maîtrisais pas les éléments... je me sentais impuissante. Par réflexe, j'aidai Godefroy à tirer, mais cela n'eut que pour effet de lui faire mal au bras.

« Laisse-le partir ! Cousin ! » Appelai-je en commençant à paniquer à mon tour. Mais que diable était-il en train de se passer ?! Qui nous jouait un mauvais tour ? « Attention, cours ! » Me cria soudain le Lyrienn. Quelque chose dans sa voix me poussa à lui obéir sans lui poser de questions. Lui était encore bloqué, mais il cessa de se débattre et se concentra. Une espèce de bulle rouge apparut autour de lui. Pendant ce temps, je fis demi-tour et courus habilement sur la branche. A mesure que j'avançais, elle me suivit et l'arbre reprit sa forme initiale, sans que je ne m'en aperçoive. J'eus à peine le temps de courir sur la berge que je ressentis un souffle glacial me pousser au sol. « Que...! » La respiration brièvement coupée par la surprise mêlé au choc, je m'étalai dans l'herbe. Je me retournai juste assez tôt pour avoir le temps de rouler sur le côté : Godefroy m'arrivait tout droit dessus, entouré par une aura brûlante. Je sentis la chaleur me frôler le coude alors que je me trainais sur le côté. Et quand je relevai les yeux, une exclamation de surprise m'échappa.

Une personne se tenait debout non loin de nous, les pieds posés sur de l'eau glacée. Ses yeux et cheveux étaient du même éclat que la lune. Je reconnaissais les traits de Blaine, mais tout le reste en lui avait changé, même son aura. Il était plus grand. Et dans ses yeux, une colère froide s'abattait sur nous. Comme s'il n'était pas lui-même. A ce moment-là, je compris que la vie de Blaine avait changé à jamais : il avait découvert sa véritable identité. Celle d'un apôtre d'Akull. Et à en juger par la transition, il avait lutté pour le cacher jusqu'au bout.
Mots : +2200
FIN
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