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 [Q] - Enquête, lac et hautes herbes

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Adam Pendragon
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Adam Pendragon
Lun 06 Sep 2021, 20:04



[Q] - Enquête, lac et hautes herbes 6y6b
Rare image des ravages de l'alcool.

Enquête, lac et hautes herbes


Intrigue :
Partenaire : Kaahl pour l'instant

Il était facile à suivre. Il suffisait de demander à la ronde si quelqu’un avait vu passer un homme bleu, vraiment bleu. Son aura était reconnaissable et sa magie apportait la paix autour de lui. C’était comme si un dragon avait atterri dans le jardin d’une Fae : trop énorme pour passer inaperçu. Contrairement à d’autres, je possédais des informations qui m’avaient permises de faire des hypothèses. Je savais qu’Elias n’était pas Elias. Je savais que Kaahl cherchait la Couronne des Magiciens. Je savais qu’il ne répondait plus et était porté disparu. Je savais également qu’il était musicien. Néanmoins, il y avait deux éléments flagrants : le regard du Chancelier Windsor et l’odeur du concerné. Elle était légèrement différente, plus marquée qu’habituellement. L’hygiène ne devait pas être aussi obsessionnelle chez le Magicien. Si j’avais juste.

Mes pas flirtaient avec les herbes des berges du Lac Nilsson. L’eau était belle et claire. Dans le ciel, les nuages se transformaient avec une rapidité qui m’émerveillait. Entre eux, des formes bougeaient. Les animaux qu’il m’était donné d’apercevoir n’avaient rien de semblable à ceux qui vivaient sur les Côtes de Maübee. Ils paraissaient avoir été créés pour que les habitants de l’île ne manquent de rien. La flore et la faune ne faisaient qu’un, si bien que je craignais de marcher sur un animal sans faire exprès.  

Lorsque je le vis allongé dans l’herbe plus loin, un sourire intéressé se dessina sur mes lèvres. J’espérais avoir vu juste. Sinon, il me prendrait pour un fou. Je ne pensais pas avoir tort. Ce serait préoccupant si c’était le cas. Un homme avec une telle magie, qui intéressait Cyrius Windsor et qui avait l’odeur de Kaahl serait vite inquiété et inquiétant. J’inspirai profondément et laissai l’air ressortir de mes poumons. La journée était belle et je décuvais encore de la veille. Ma Gourmandise était ressortie durant la dernière partie de la soirée et le champagne, délicieux, ne m’avait pas aidé à y résister. J’avais passé la nuit en charmante compagnie mais je ne me rappelais pas la moitié de celle-ci. Je n’étais même pas sûr d’avoir fait quoi que ce soit d'autre que me déshabiller et dormir. J’étais trop propre au réveil pour être allé jusqu’au bout de certaines affaires. J’en avais donc conclu que rien ne s’était passé entre la femme et moi. Mystère. Je ne l’avais pas trouvée au réveil et ignorais donc tout de l’affaire. Je savais juste qu’il était plaisant de discuter avec elle et qu’elle était agréable à regarder.

J’enlevai mon haut une fois proche de lui, quand je m’aperçus qu’il était en train de dormir. Quelle idée de s’étaler là, au soleil ? Le risque ne semblait pas entrer dans son vocabulaire. J’avais du mal à savoir. Il ne lui ressemblait pas. Elias non plus. C’était possible.

Alors qu’il restait immobile, sa magie, elle, vint à ma rencontre. Je sentis le bien-être m’envahir. Ça me fit sourire. Je roulai mon haut en boule et lui lançai dessus.

« C’est interdit de dormir ici ! »

Je le clamai d’une voix autoritaire, pour le surprendre, ce qui me donna une idée légèrement folle, surtout si j’avais tort. Je souris et profitai de son état pour venir le saisir tout habillé. Je le mis sur mon épaule droite et me dirigeai à grand pas vers le bord de l’eau avant de sauter dedans, éclaboussant les alentours sans aucune pitié. Je ris tellement que j’en bus la tasse, ce qui m’obligea à remonter rapidement à la surface. Je toussai plusieurs fois, toujours aussi hilare, mon mal de crâne en profitant pour se réveiller mais n’étant pas assez fort pour m’empêcher de m’esclaffer.

Ma main se faufila dans la poche de mon pantalon et en sortit la fameuse lettre anonyme. L’encre avait commencé à couler. Je ne doutais pas qu’elle était à présent totalement illisible. J’aurais dû y penser plus tôt. Tant pis, ça m’apprendrait à faire les choses sur un coup de tête.

« Alors ? Le concert sur les Terres d’Émeraude était bien ? »

Il fallait bien commencer quelque part. Comme sa lettre parlait de ce sujet en particulier, je serais vite fixé sur la correspondance entre l’homme que j’avais en face de moi et l’expéditeur anonyme. Le lien entre l’expéditeur anonyme et Kaahl restait à démontrer cependant. J’avais de bons éléments qui allaient en ce sens. Néanmoins, deux autres considérations étaient à prendre en compte : Kaahl n’était pas le seul fils de Jun Taiji, ce qui expliquerait une ressemblance d’odeur, et peut-être que Cyrius Windsor était attiré par lui uniquement à cause de ses talents de musicien ou de sa magie.

772 mots



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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Mer 08 Sep 2021, 22:04



Enquête, lac et hautes herbes


Un minuscule moucheron se posa sur mon nez. Je le fixai un instant. Si je le voyais mal, j’imaginai néanmoins qu’il était en train de faire un brin de toilette. J’esquissai un sourire avant de souffler en sa direction afin qu’il arrêtât de me chatouiller. Il prit de nouveau son envol, si vite que je le perdis de vue en un éclair. L’herbe sur laquelle je reposais était confortable. J’avais dû retirer consciencieusement les framboises qui parsemaient le sol. Je les avais dévorées, trop heureux d’en manger pour m’attarder sur l’origine de leur provenance. Aurais-je agi différemment si j’avais appris qu’elles étaient en réalité les déjections d’un animal de l’île ? Peut-être aurais-je été bien plus méfiant mais, peu importât leur provenance, il s’agissait bel et bien de framboises et j’aurais fini par les croquer car je raffolais des fruits rouges. Une pensée en entraînant une autre, je songeai au bal qui s’était déroulé la veille. Je me sentais étrangement faux, étrangement absent. « Prrrr. » fis-je, à la manière des chevaux, avant de poser mon poignet sur mon front. Les yeux remplis de larmes de l’Aile d’Acier me hantaient autant que ceux de l’Empereur Noir, glacés.

Devant mon humeur maussade, ma magie se manifesta d’autant plus. Elle caressa ma peau, répandant une douce chaleur à l’intérieur de mon être. « Tu n’es pas obligée. » dis-je, tout haut, comme un parleur solitaire. Heureusement, je ne me lançais pas encore dans de longs monologues à son attention. Il s’agissait le plus souvent d’une phrase simple ou de quelques grognements, lorsqu’elle n’en faisait qu’à sa tête. Elle en faisait toujours qu’à sa tête. Elle me le prouva encore une fois, en faisant apparaître un jeu de tarot de nulle part. Les cartes virevoltèrent autour de moi dans un ballet qui m’hypnotisa. Mon esprit voyagea et je crus tenir quelque chose. Je m’imaginai devant une haute tour. En entrant à l’intérieur, des milliers de livres étaient rangés dans des étagères arrondies. Je vis ma main se tendre pour en attraper un. Mon cœur battait la chamade. Je savais qu’il s’agissait là d’un savoir secret, interdit à la plupart des autres. Mais je n’étais pas un autre. J’étais un enfant et je devais apprendre à déchiffrer les énigmes jalousement gardées par les Étoiles. La pensée s’atténua petit à petit, pour faire place au rêve. Je perdis pieds et la réalité me fila entre les doigts, comme si elle n’était plus qu’une considération secondaire. Le sommeil est un phénomène étrange. À l’intérieur de mon rêve, je me mis à marcher au bord d’une petite rivière. Le voyage dura un temps qui me sembla court. Pourtant, lorsque j’arrivai enfin à destination, les feuilles des arbres avaient revêtu leur manteau automnal. Assis sur un rocher je le vis. Ses yeux noisette se posèrent sur moi également. Il portait pour tout vêtement qu’un pantalon noir, serré à la taille par une ceinture qui me parut n’avoir d’autre intérêt que celui de la torture qu’elle pouvait potentiellement infliger. Une pipe à opium à la main, il semblait n’avoir pas d’âge tout en ayant un physique relativement jeune. « Qui es-tu ? » demandai-je, en m’approchant. J’avais l’impression de déjà le connaître. Un fin sourire apparut sur ses lèvres. Il possédait un caractère dérangeant. J’eus l’étrange sentiment qu’il se moquait de mon ignorance globale le concernant. J’allais parler mais il leva la main, comme s’il avait entendu un bruit. Je n’entendais rien. Soudain, son regard sur moi se fit bien plus perçant.

Le contact de l’eau me tira de mon rêve d’une manière brutale. J’eus l’impression de faire une chute de trois mètres de haut et un sentiment désagréable s’installa en moi une fraction de seconde avant de s’éteindre lorsque je repris mes esprits. Je toussai en sortant la tête du lac mais me mis ensuite à rire, comme si la certitude de ne courir aucun danger venait de me saisir. Je reconnus Adam sans aucun mal. L’éclat de ma voix s’atténua mais un sourire demeura sur mes lèvres, légèrement troublé par la vision qui m’assaillit : celle de ma bouche sur la sienne, celle de sa main parcourant mon corps tandis-que sa langue s’agitait en articulant des paroles scandaleuses entre deux baisers. Dans mes oreilles, des mots résonnèrent. « J’aime le goût de tes lèvres mais ce n’est pas l’endroit que je préfère lécher. Tu veux savoir lequel c’est ? » J’étais tellement à mon rêve éveillé que la question du Déchu me parut sortir du néant. Je me mis à rougir comme un adolescent surpris en train de se masturber par ses parents. « Le concert ? » demandai-je, perdu. Je me souvins pourtant de tout après que la sensation de sa langue descendant sur mon torse puis sur mon ventre m’eut quittée. « Oui, le concert. C’était… » Je fronçai les sourcils. « Mais ne change pas de sujet ! Espèce de vandale du sommeil ! » l’accusai-je, soudainement, ragaillardi. Je m’approchai de lui et étendis les bras avant de l’enlacer. Je me sentis soudainement extrêmement bien. « J’ai l’impression que ça fait une éternité qu’on ne s’est pas vus ! Alors je te pardonne ! Parce que je suis miséricordieux ! » Je souris, le nez dans son cou. L’envie de le lâcher était totalement absente de mon esprit. Il trouverait probablement mon étreinte longue mais, puisqu’il était un Luxurieux, je doutais que ça le dérangerait. Le seul gêné du lot devait être moi. « Dis donc… Je ne te savais pas si proche de l’Empereur Noir. Ne me dis pas que vous avez… » Je me détachai enfin de lui, pour le regarder d'un air soupçonneux. Il était plus grand, plus large. Je lui décochai finalement un clin d’œil avant d’enlever ma chemise, collée à ma peau à cause de l’eau. La sensation était désagréable. Quand je l’eus ôtée, je la lui envoyai au visage. « Prend ça ! » clamai-je, avec le ton d’un enfant en défiant un autre au duel d’épée de bois. C’était l’idée. L'œil espiègle, j'attendis la riposte.

990 mots
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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Jeu 23 Sep 2021, 07:58



By artem cheboha

Enquête, lac et hautes herbes

Laëth | En groupe avec Adam, Kaahl & co



« Je vais aller prendre l’air. » Priam leva le nez de ses papiers. Assise dans un fauteuil, Laëth tenait nonchalamment son livre, d’une seule main qui reposait entre ses jambes en tailleur. Elle n’arrivait pas à se concentrer sur sa lecture. Ses pensées valsaient d’Adam à Elias, en passant par Aimé et Léto ; les événements et les mots de la veille se rejouaient sempiternellement. Plus la boucle se répétait, plus son caractère mystérieux, intriguant ou même pénible s’accentuait. Ses émotions suivaient, à mi-chemin entre la tendresse et la colère, la curiosité et le déni, l’impatience et la crainte. « Je n’arrête pas de penser à hier. » Son frère se redressa tout à fait en posant sa plume sur le petit bureau. Pour le bal, des logements avaient été mis à disposition des invités. « À quelle partie ? » - « Toutes. » Elle ne pouvait pas lui parler d’Elias comme elle l’aurait souhaité, bien sûr, mais sur le reste, elle pouvait émettre peu de réserves. « Surtout Adam et Aimé. Et Kaahl. » ajouta-t-elle. Il n’avait pas dansé avec Mirabelle Vaughan, mais c’était ce que tout le monde croyait, et c’était ce qu’elle devait faire croire. Son aîné connaissait l’existence d’Ârès, mais si elle lui avait dit qu’elle était convaincue qu’il s’agissait du Mage Noir, la couverture de son fiancé aurait été en péril.

Le brun inspira et se cala dans le fond de sa chaise. « Le mieux serait que tu ailles parler à Kaahl. Ce n’est pas moi qui vais le défendre, et très franchement, je trouve que se pointer avec la Marquise Vaughan au bal, c’était puéril et mesquin, mais on peut comprendre qu’il ait mal pris cette histoire de Lien. Malgré sa lettre. » Elle acquiesça. En réalité, le problème était déjà partiellement résolu. Il avait promis qu’ils se reverraient bientôt et paraissait véritablement prêt à passer outre sa trahison. Le plus dur, c’était de se pardonner soi-même. « J’irai le voir. Peut-être que le fait que je ne m’entende pas du tout avec Adam le rassurera. » soupira l’Ange avec ironie, avant de laisser son crâne partir en arrière, contre l’appui-tête de son siège. « Ça s’arrangera peut-être avec le temps, avec le Lien. » Elle se redressa un peu. « Hum. Je ne sais pas si j’ai envie que quoi que ce soit s’arrange avec un connard pareil. Si c’est pour faire cent pas vers lui et recevoir cent gifles en retour, ce n’est pas la peine. » Elle secoua la tête. « Je pense que c’est aussi compliqué pour lui d’être lié à une Ange que pour toi de l’être à un Déchu. Ce n’est pas un Démon non plus, mais nos races sont assez antithétiques. J’imagine que c’est normal qu’il y ait quelque chose, au fond de nous, qui réagisse par le rejet. » Priam se leva. « C’est peut-être toute cette synergie qui fait qu’il se comporte comme un trou du cul. » Il se déplaça jusqu’à la table de la salle à manger pour attraper un biscuit. « Tu sais, en diplomatie, il n’a pas mauvaise réputation. En fait, la plupart des échos que j’en ai le décrive comme quelqu’un d’agréable. Bon, certes, il baise tout ce qui bouge, mais c’est un Déchu de la Luxure, alors ça n’a rien de surprenant. » Freyja grimaça. « Et puis même de façon générale, Adam Pendragon n’a pas la réputation d’être un connard fini. » - « Il faut un début à tout. » Il sourit et revint vers elle pour lui poser un gâteau dans la main – elle le remercia. « De toute façon, tu as décidé de lui accorder une seconde chance, non ? » La fille de Réprouvés se renfrogna. « Ouais. Franchement… J’avais vraiment plus envie de l’étriper sur place, et j’aurais bien aimé pouvoir le faire. Bon j’aurais sûrement regretté ensuite mais il est tellement… Graaah. » fit-elle en tordant ses mains près de son visage, une grimace agacée plaquée sur les lèvres. Il sourit. « Ça pue, d’être un Ange, hein ? » Elle lui tira la langue, avant de prendre une pose plus sérieuse. « Et Aimé ? » - « Je ne sais pas. C’est vraiment bizarre. Je ne vois pas qui pourrait te connaître au point de savoir ton premier prénom. Tu ne l’as dit à personne, si ? » Elle secoua la tête, puis baissa les yeux. « Peut-être que c’était juste un taré qui lisait dans tes pensées… » - « Non, je ne pense pas. C’était… ce n’était pas ça. Moi aussi, j’ai eu l’impression de le connaître. » souffla-t-elle. Il la considéra quelques secondes, en silence. Puis, curieux, il changea de ton : « Tu vas le reprendre ? Ton prénom. » Elle releva la tête. « Je ne sais pas. Peut-être. » L’Aile d’Acier prit appui sur les accoudoirs du fauteuil pour se lever d’un bond. « Bon, je vais sortir. Tu viens ? » - « Il faut que je finisse ça. » répondit-il en désignant les feuilles qu’il avait délaissées. « Je te rejoindrai peut-être ensuite. » - « D’accord. Comme ça, on pourra reparler de ta soirée, et je me sentirai un peu moins seule, niveau drames et bizarreries. » Elle lui décocha un sourire, croqua dans le biscuit, puis sortit.

Ses pas la conduisirent au bord du Lac Nilsson. Sur l’eau claire se reflétait les étranges nuages de l’île. Pieds nus, l’Ange avançait tranquillement. Dans son dos, ses ailes étaient encore déployées. Elle avait volé sur quelques kilomètres. La caresse du vent contre sa peau et entre ses plumes l’apaisait. L’esprit vidé, elle était revenue sur la terre ferme. Ses iris verts se concentraient majoritairement sur le mouvement de ses jambes et, lorsqu’ils remontaient pour se poser sur le monde, un voile pensif les recouvrait, si bien qu’elle ne prêta pas attention aux deux silhouettes qui jouaient au bord de l’eau avant de se trouver proche d’elles. Dès qu’elle reconnut Adam, elle s’immobilisa. Puis, son regard coula vers l’homme qui l’accompagnait, et elle se figea tout à fait. Elle n’avait pas eu l’occasion de voir son visage, cependant, le doute ne pouvait pas résister à la magie bleue qui dansait autour de lui. Les informations se réorganisèrent rapidement. Il avait prétendu connaître le Déchu, et si c’était bien lui, la scène semblait confirmer ses dires. « Aimé ? » s’étonna-t-elle.



Message I – 1070 mots

(:^^:)




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Adam Pendragon
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Adam Pendragon
Jeu 23 Sep 2021, 13:26



[Q] - Enquête, lac et hautes herbes 6y6b
Rare image des ravages de l'alcool.

Enquête, lac et hautes herbes


On avait déjà dû me traiter de vandale du sommeil mais, entre ses lèvres, c’était d’autant plus plaisant. J’avais, à présent, la preuve certaine que l’expéditeur de la lettre et lui étaient la même personne. Ce que je ne savais pas, néanmoins, c’est s’il était Kaahl ou non. Sa magie était puissante. Il semblait me connaître. Il me faisait un effet similaire en bien des façons et il n’avait pas l’air fou.

Quand je le sentis contre ma peau, un sourire un peu vague éclaira mon visage. Je sentis son odeur en profitant de notre proximité. Elle était différente mais il y avait ces mêmes fragrances. Il sentait comme Kaahl s’il n’avait pas passé sa vie à se laver pour un oui et pour un non. Cette odeur était semblable à celle qu’il m’était possible de sentir lorsque mon nez se plongeait entre ses cheveux, en plus forte, en moins propre. Il ne sentait ni le savon ni les produits divers et variés qu’il pouvait s’appliquer. Sa magie lui conférait pourtant une odeur fraîche. Sans l’aide de la mienne, j’aurais sans doute conclu que cette odeur était différente. Seulement, actuellement, je la trouvais trop ressemblante pour que ce soit dû au hasard. J’eus la certitude que c’était lui, d’une manière ou d’une autre.

« Je ne sais pas si je vais te pardonner, moi, pour cette longue période sans nous voir. »

Même si j’étais le plus fautif des deux et que je ne lui en voulais absolument pas. Nos instants étaient souvent volés et même si nous nous rencontrions fréquemment, ce n’était jamais plus qu’une soirée, qu’une nuit ou une matinée. Mes missions diplomatiques me permettaient davantage lorsque, par le plus heureux hasard, nous nous trouvions tous les deux au même endroit. Il y avait aussi la Maison de Poupée, dans laquelle nous pouvions rester plusieurs jours. Le temps y passait différemment, même s'il était toujours risqué de s'absenter complètement. En réalité, quoi que nous fassions, c’était toujours dissimulé aux yeux des autres.

« Ah l’Empereur Noir… »

Je souris et passai mes doigts sur mon menton d’un air pensif. Mon regard se fit aussi concupiscent qu’énigmatique.

« Tu aimerais bien savoir, hein ? »

J’étais dans une forme d’improvisation. Il me paraissait évident que l’homme que j’avais en face de moi m’avait posé la question en toute naïveté. S’il avait été lui-même, il n’aurait pas eu besoin de le faire. Il aurait su. S’il ne connaissait rien à notre relation, il n’en demeurait pas moins que, dans sa tête, nous nous connaissions. Son comportement ressemblait bien plus à celui d’un ami qu’à celui d’un amant. Surtout, s’il avait eu toute sa tête, il aurait soigneusement évité de m’enlacer en public, même pour rire, même de façon pleinement innocente. Il aurait trouvé ça bien trop dangereux.

Mes yeux descendirent sur son torse, comme naturellement attirés par toutes les zones de peau qu’il voulait bien me montrer. Et alors que j’allais lui dire, en plaisantant, que le Grand Chaos était l’homme le plus confortable que je n’avais jamais visité, signe évident que je ne parlais pas de son château, je me pris une gerbe d’eau en plein visage. Mon sourire insolent s’effaça au profit d’un sourire plus joueur.

« Ah c’est comme ça ? Tiens ! Prend ça ! »

Je l’imitai dans son mouvement, jouant avec l’eau et pris dans un bonheur tout enfantin. Mon visage reflétait un air de défi amusé. Je pensai que j’allais le noyer pour lui faire payer son audace. Ce n’était pas la première fois qu’un liquide venait couvrir sa peau et ce ne serait pas la dernière. Le moment était simplement inhabituellement plaisant, loin de la politique et du Péché qui ne manquait jamais de s’immiscer dans nos échanges.

Soudain, je cessai mon mouvement. Mon regard venait de capter la présence d’une femme. Mes narines frémirent sous l’effet de mon inspiration. Quelques secondes après, un soupir m’échappa. Ange à l’horizon, plaisir en prison.

« C’est Laëth. »

Je l’avais dit d’une voix neutre, en donnant un coup d’œil à la concernée pour appâter l’attention de mon adversaire ailleurs. Une fois qu’il eut tourné le regard vers elle, un sourire naquit de nouveau sur mon visage. Je me baissai un peu pour l’attraper à la taille et le hisser de nouveau sur mon épaule. Je sortis de l’eau en m’aidant de mes ailes.

« Service postaaaaaaaall ! »

Je me plantai devant l’Ange, mon butin toujours sur l’épaule, tête du côté où n’était pas positionnée la jeune femme. Je tapotai sur les fesses du Magicien.

« C’est de la bonne marchandise. Assez ferme. Le prix c’est un bisou sur la joue du vendeur. »

Je montrai ma joue avec mon index, un sourire insolent sur les lèvres. Si elle croyait que j’avais oublié la veille, elle se trompait. Seulement, nous n’allions pas reprendre notre joute en présence d’Aimé. Je la mettrais à genoux plus tard.

« Tu le veux ou tu ne le veux pas ? Si t’en veux pas, je considère qu’il est à moi. »

Parce que, vu son étonnement en le voyant, ils se connaissaient aussi. Elle l’avait sans doute rencontré au bal, à moins qu’elle n’en sache plus que moi ? L’hypothèse m’aurait surpris. Il s’appelait donc Aimé.

856 mots


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Kaahl Paiberym
Jeu 23 Sep 2021, 19:20



Enquête, lac et hautes herbes


Dès que l’eau s’écrasa sur mon visage, un éclair zébra mon regard. L’espièglerie s’y lut facilement, relayée par les mouvements de mes mains. Mes paumes claquèrent l’eau qui alla se frayer un chemin en petites vagues jusqu’à ma cible. Si j’avais été Aylidis, j’aurais pu créer des tsunamis. Parfois, je songeais que de petites créatures invisibles vivaient là, à essayer de survivre. Quand des géants comme nous s’amusaient, elles, de leur côté, luttaient pour leur vie. Malgré ma pensée légèrement morose, un éclat de rire finit par percer les frontières de mes lèvres. Il se répandit dans l’air ambiant, suivi par d’autres fausses invectives à l’attention de mon adversaire. « Toi, prends ça ! » « Viens te battre si t’es un Déchu ! Espèce d’Ange des montagnes ! » Puis, quelques cabrioles plus loin : « Raa ! Tu ne m’auras pas cette fois ! » Je faillis m’étouffer en avalant de l’eau mais tins bon. « Je vais te remplir d’eau, tellement que quand on t’appuiera sur le ventre un bouquet aqueux sortira de ta bouche ! On t’appellera Adam la Fontaine ! » Je ris, comme un crétin, en essayant, en vain, de m’extraire de la trajectoire du jet d’eau qui vint m’arroser.

Lorsqu’il s’immobilisa, j’en profitai pour lui envoyer une dernière salve dessus, avant de tourner les yeux à mon tour vers ce qu’il regardait. Je reconnus sans mal la silhouette de Laëth. Mon sourire joueur disparut petit à petit et mes traits endossèrent un air heureux. J’étais content de la voir, loin du bal et des mondanités, loin de l’Empereur Noir aussi. Ce qui me surprenait, en revanche, était la spontanéité avec laquelle Adam l’avait nommée. En y réfléchissant, peut-être était-ce normal. Je les avais vu danser ensemble la veille. Ils n’avaient d’ailleurs pas eu l’air de s’entendre. L’ambiance entre eux avait eu, alors, un air de tempête. Néanmoins, je ne vis rien de particulier s’afficher sur le visage d’Adam. Il n’était pas rancunier. Il ne l’avait jamais été. « Je vois ça… » J’étais curieux. Que faisait-elle ici ?

Je n’eus néanmoins pas l’opportunité de réfléchir plus longtemps. Je me sentis saisi et projeté hors de l’eau. « Adam ! Sale… ! » Je ne finis pas ma phrase. Celle-ci fut coupée par la façon enjouée qu’il eut d’annoncer être possesseur d’un colis. Le colis, moi, sourit. La tête en bas, j’avais une vue imprenable sur l’herbe, bien sûr, mais aussi sur le dos de son anatomie. Je lui rendis sa tape sur les fesses, ma main s’abattant amicalement sur les siennes plusieurs fois. J’improvisai d’ailleurs un air de tambour, en rigolant à moitié. « Merci monsieur le facteur mais je pense que le colis le plus… » Je m’interrompis, conscient que vanter les mérites du fessier d’Adam à Laëth n’était peut-être pas la stratégie la plus efficace pour me rapprocher d’elle. « Et puis c’est quoi cette histoire de bisou sur la joue ? » m’insurgeai-je soudainement pour de faux, en cherchant mon élan. Mon torse bascula vers l’arrière et je retombai agilement en face d’Adam. Je lui déposai un baiser sur la joue. « Je te paye pour ma liberté ! » déclarai-je, avant de me tourner vers l’Ange. Je la regardai un instant, gêné en me remémorant la veille. « Hum… Est-ce que… » Il me fallait vite un sujet de conversation. « Est-ce que Priam est encore là ? Je voulais lui parler hier mais je n’ai pas eu l’occasion de le croiser. J'espère qu'il ne m'en veut pas de ne pas être venu mais c'est vrai qu'avec l’orchestre, les invités, le Duc Windsor et… l’Empereur Noir… » Je fis une grimace. Je tournai les yeux vers Adam, en me rendant compte qu’il n’avait pas répondu à mon interrogation précédente. « Et ne crois pas que tu vas échapper à ma question. Je veux savoir si oui ou non tu… » J’hésitai, à cause de Laëth. Il valait mieux rester vague. « Tu sais de quoi je parle. » déclarai-je. « Si tel est le cas, tu ne seras plus mon ami pour… pour… cinq jours ! Et c’est parce que je t’aime vraiment beaucoup et que ça me ferait rire si c’était le cas. » Ma magie vint tournoyer autour de moi avec des mouvements plus lents, comme si elle cherchait à me calmer. La présence de l’Ange me rendait nerveux, trop. Je préférais lorsque nous étions masqués tous les deux. J’avais beau l’avoir reconnue sans difficulté, il était plus évident de discuter dans le cadre d’une danse, avec un masque sur le visage, que dans une prairie, à découvert. « Je suis désolé. Je ne voulais pas aborder ce genre de sujets devant vous... toi. » J’inspirai. « J’avais envie de partir à la découverte de la faune et de la flore de l’île après ma sieste. Si ça vous dit à tous les deux de venir avec moi, je pense qu’on pourrait bien s’amuser. » Et ça nous éviterait de rester plantés là comme des plantes vertes, bleue pour moi. « D’ailleurs… Comment est-ce que vous vous connaissez ? » Mes yeux roulèrent vers Adam. « Tu ne m’avais pas dit que tu la connaissais… Et puis tu devrais t’habiller… » Parce que je n’avais pas envie que Laëth le voit torse nu.

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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Mar 28 Sep 2021, 10:18



By artem cheboha

Enquête, lac et hautes herbes

Laëth | En groupe avec Adam, Kaahl & co



Les yeux verts de l’Ange tombèrent sur les fesses d’Aimé. Elle arqua un sourcil, avant de lever le nez vers le Déchu. À la seconde où ses iris rencontrèrent les siens, elle sentit l’écume de la détestation lécher les rivages de son cœur. Néanmoins, comme s’ils avaient passé un accord tacite, elle retint toutes les remarques cinglantes qui lui venaient à l’esprit. Avant qu’elle eût pu s’exprimer, le Magicien prit le relai. Cela lui épargna l’effort de trouver une réponse adéquate, car il n’était ni question d’embrasser la joue d’Adam, ni question de laisser le Mage entre ses sales pattes. Elle le voulait. La pensée la frappa durement, aussi déstabilisante que puissante. Effrayante, en un sens. Un frisson honteux courut dans son dos. Elle songea à Kaahl. Elle voulait le voir. Maintenant. Elle voulait se blottir dans ses bras et oublier tous les tourments auxquels l’exposaient la vision d’Aimé. Sa mémoire ressassait son discours de la veille. Elle en fit une rengaine à l’instant où ses pupilles se posèrent délicatement au creux des siennes. Il y avait dans son regard une douceur qu’elle n’avait jamais vue ailleurs.

« Priam ? » Il pensait aussi connaître Priam. Priam ne le connaissait pas. Elle en était certaine. Elle lui en avait parlé et il n’avait rien dit. Le mystère s’épaississait. Soit cet homme avait été oublié de presque tous, soit il se cachait sous une fausse identité, soit il était fou. Elle ne savait pas quelle option elle préférait. Aucune, sans doute ; pas une ne pouvait expliquer ce qu’elle ressentait à son égard. Même en dehors du bal, la connexion persistait. Elle le connaissait, ou au moins, elle le reconnaissait. « Oui, il est toujours là. Il va peut-être me rejoindre, plus tard. » Lui en voulait-il ? Non. A priori, il ignorait tout de leur présumée relation. Jusqu’à la veille, il n’avait même pas connaissance de son existence. Qui était-ce, aux yeux du Bleu ? Elle se mordilla la lèvre, en proie à trop de questionnements à son goût. La vérité éclaterait forcément un jour ; mais ce serait sans doute trop tard au goût de son impatiente curiosité, et des états internes que provoquaient chez elle la présence d’Aimé. Le voir proche d’Adam l’intriguait et l’agaçait à la fois. Le Déchu avait l’air – ou en tout cas, faisait mine – de vraiment être son ami. Bien qu’elle n’eût aucune envie de lui demander quoi que ce fût, une part d’elle, suffisamment curieuse, songeait qu’en restant près d’eux, elle pourrait peut-être en apprendre plus. Une autre, plus sage, rechignait à passer du temps avec le Pendragon, et culpabilisait de vouloir demeurer près du Bleu. Elle repensa à la question de Kaahl au sujet de son père. Il n’avait pas dirigé son interrogation envers le bon concerné. Peut-être avait-il déjà compris, en les voyant danser ? Les murmures du cœur du Mage avaient été clairs. Elle avait cru pouvoir masquer les siens un minimum. Peut-être la connaissait-il trop bien ? Il n’en avait rien dit. Un frisson glacé lécha sa colonne vertébrale.

« C’est rien. » affirma-t-elle en se raccrochant au réel. Ses yeux verts remontèrent vers Adam et détaillèrent son faciès. Elle n’attendait aucune permission de sa part. Elle n’en avait pas besoin. Néanmoins, l’hésitation crépita dans ses prunelles. Les paroles de Priam lui revinrent, et avec elles, sa promesse de seconde chance. Elle inspira. Comme elle détournait le regard du Pendragon, elle s’adressa à Aimé : « Pourquoi pas ? J’étais partie pour me promener. » Freyja lui sourit, avant qu’un air plus défait ne se peignît sur ses traits. Elle se jeta dans la première brèche qu’elle vit, pour gagner du temps. « C’est pas grave, j’ai l’habitude. » Une bouffée de chaleur avala son corps. « Enfin, non, pas de voir Adam à moitié nu… » Si. Tout à fait nu, même. « Mais je veux dire, à Lumnaar’Yuvon… Les hommes sont souvent torse nu, ou même complètement nus et… » Plus elle parlait, pire c’était. Elle ferma les yeux et secoua la tête pour se ressaisir. « Bref, je m’en fiche, je ne suis pas pudique. » appuya-t-elle, les deux mains tendues devant elle, paume vers le sol. « Vous pouvez rester torse nu tous les deux. » Et si ces visions la déconcentraient trop, elle utiliserait le Sanctuaire d’Ahena. En général, elle s’en accommodait sans aucun problème, parce qu’elle n’avait pas grandi dans un monde où la nudité était avant tout sexualisée. Elle était d’abord considérée comme un état naturel, et on s’excitait communément plus au sujet des capacités d’un corps que de son apparence.

Parfaitement consciente qu’elle n’avait pas répondu à la question du Mage Blanc, elle regarda Adam. De son côté, très peu de gens étaient au courant. Du sien, elle l’ignorait, mais supposait qu’il ne l’avait pas crié sur tous les toits d’Avalon. Ou peut-être que si. Pour s’amuser, pour se moquer. Ses iris coulèrent vers Aimé. Fallait-il lui dire ou mentir ? Si elle ne le lui disait pas, il finirait forcément par l’apprendre, et s’il avait été sincère avec elle, la veille, il en serait sans doute blessé. Ce ne serait rien de comparable à ce qu’elle avait infligé à Kaahl, mais elle n’avait pas envie de causer plus de tort que nécessaire à une personne supplémentaire. Et elle aurait détesté que le Déchu le lui dît à sa place. « Adam et moi, on s’est croisés plusieurs fois. Et quand il porte sa bague humaine, je suis sa Gardienne. » Le reste du temps, on se déteste et on a envie de s’entretuer. Et on fait souvent des rêves où on couche ensemble. En fait, c’est même comme ça que l’on s’est rencontrés pour la première fois. Certaines choses devaient être tues. « C’est tout récent et c’était un accident, alors c’est un peu compliqué, et la plupart des gens ne le savent pas encore. » Elle avait suffisamment repoussé le moment où elle devrait l’annoncer aux Anges. Dès qu’elle serait rentrée, elle le ferait. « Et vous ? Comment est-ce que vous vous êtes connus ? » se dépêcha-t-elle de poursuivre, avant de regarder autour d’elle. « Tenez, on n’a qu’à aller par-là bas. » De l’index, elle indiquait une direction au hasard.



Message II – 1044 mots




[Q] - Enquête, lac et hautes herbes 1628 :


[Q] - Enquête, lac et hautes herbes 2289842337 :
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Adam Pendragon
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Mar 28 Sep 2021, 12:34



[Q] - Enquête, lac et hautes herbes 6y6b
Rare image des ravages de l'alcool.

Enquête, lac et hautes herbes


Je ris doucement lorsqu’il embrassa ma joue. Il me faisait l’effet d’un enfant turbulent, sauf que, venant de lui, ça n’avait rien d’ennuyeux et de chiant.

« J’aurais su, j’aurais monté le prix de ta liberté. »

Mon expression était non équivoque et amusée. Je plaisantais à moitié, à moitié parce que je ne savais pas exactement ce qu’il s’imaginait nous concernant. Il avait l’air de me prendre pour un ami très proche. Je me demandais à quel point. Certains de mes amis finissaient dans mon lit, d’autres non mais ils étaient rares. Que croyait-il ?

Je l’écoutai parler de Priam, tout en essayant de démêler ce qu’il disait et ce que je savais déjà grâce à sa lettre.

Je levais les yeux vers Laëth lorsqu’il évoqua de nouveau Elias.

« Il veut savoir si j’ai couché avec l’Empereur Noir. »

Autant être clair sur ses demandes. Pour une fois que je pouvais parler de Kaahl assez librement devant Laëth, sans devoir le traiter de Magicien coincé, je n’allais pas me priver. Dire qu’il n’y avait pas un peu de malice derrière mon comportement aurait été un mensonge conséquent.

Je reportai mon attention sur Aimé.

« Mais puisque répondre m’expose peut-être à la peine capitale et que j’aime bien te voir chercher, je vais me contenter de perdre ton amitié pendant cinq jours. »

Je finis par m’adresser aux deux, avec un sourire espiègle et joueur.

« Vous n’avez qu’à prendre les paris pendant qu’on découvrira les secrets de Lagherta. »

Elle refuserait sans doute. En lançant un tel sujet l’air de rien, je savais que ça la toucherait, d’une façon ou d’une autre. Néanmoins, comme je n’étais pas censé savoir que son Magicien et le Roi Noir étaient la même personne, elle ne pourrait pas m’accuser de quoi que ce soit.

« T’as quand même un peu l’habitude maintenant. »

Je souris. Finalement, c’était moi l’enfant turbulent. Néanmoins, je ne faisais qu’affirmer la vérité. Plus le temps passait et plus elle me voyait. Plus elle me voyait, plus il y avait de chances pour que je ne sois pas très habillé. Sans parler des rêves, elle m’avait peut-être plus vu torse nu qu’habillé.

« Trop aimable. »

Parce que je n’avais pas l’intention de demander son autorisation pour rester tel quel. Si elle n’avait pas envie de me voir à poil, elle pouvait faire le choix de ne pas regarder.

« Ouais… ça… »

Ce sujet d’Humain et de Gardien qui revenait sans cesse. Je devais jouer astucieux parce qu’Aimé était un mystère et que, contrairement à Kaahl, je ne connaissais pas ses réactions potentielles.

« Ouais je voulais te le dire mais… En fait, je ne savais pas trop comment tu réagirais étant donné… »

Je regardai l’Ange, comme si elle me gênait pour continuer ma phrase. Je l’interrompis. Ou l’art de dire quelque chose sans le dire vraiment.

« Bref… Ouais, j’attendais le bon moment. Et puis, comme Laëth a si bien dit, c’était un accident. Pour l’instant, c’est compliqué de notre côté et la dernière fois qu’on s’est vu, on n’a pas eu le temps de discuter de la marche à suivre. »

J’évitai de l’accuser.

« Enfin, il y a pas mal de choses à prendre en compte, surtout de son côté. Son peuple, son futur mari, sa déception. »

Je ne la regardai pas vraiment et me contentai de me diriger vers la direction qu’elle indiquait.

« T’en penses quoi, toi ? Je ne savais même pas qu’un faux Humain pouvait se lier à une Ange alors… En plus, le lien est inopérant quand je suis Déchu, ce qui risque d’être encore plus étrange pour la suite. »

Je me laissai porté par mes réflexions.

« Je me demande si on va se rapprocher et, si oui, si le rapprochement se fera uniquement lorsque je suis Humain… ça risque de devenir n’importe quoi. »

Surtout que mon moi Humain était bien plus sérieux. Je me suspectais de pouvoir vraiment l’aimer avec la Bague et ça ne me plaisait pas des masses. En tout cas, j’aurais sans doute plus de chance de finir par l’aimer que de vouloir coucher avec juste comme ça. Il y avait des choses qui nous séparaient pour le moment, ce qui la rendait indésirable pour l’Humain que je pouvais être. Mais jusqu’à quand ?

« Aimé ! »

Je lui donnai un coup de coude.

« Vas-y. Raconte à Laëth comment nous nous sommes connus. Tu le fais mieux que moi. »

Parce que je n’avais aucune idée de comment nous nous étions connus d’après lui. Il valait mieux le laisser faire. J’étais très curieux de savoir.

« D’ailleurs… »

Je plissai les yeux. Est-ce que poser la question en retour était légitime ? Peut-être pas.

« Non rien. »

Si Aimé était mon ami, je devais déjà être au courant de la façon dont il avait connu Laëth, puisqu’il connaissait Priam. Surtout, il se comportait d’une façon reconnaissable entre mille avec elle. Ce qui signifiait qu’il y avait quelque chose entre eux de son point de vue, quelque chose que l’Ange n’avait forcément pas vécu. Pourtant, elle n’était pas insensible non plus alors…

« Il n’est pas resté sur Lagherta, le Baron ? Je l’ai vu avec la Marquise Vaughan hier. Quelle plaie. Enfin, c’est ce que j'ai entendu dire en tout cas. D’après ce que je sais, elle l’aurait piégé publiquement, alors qu’il voulait simplement l’aider à la base. »

Je souris.

« Cela dit, elle n’est pas mal. Peut-être qu’elle ne serait pas aussi dégoûtée par moi que toi, elle. »

Mon regard se fixa dans les prunelles de Laëth. C’était une proposition.

950 mots



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Kaahl Paiberym
Ven 01 Oct 2021, 19:10



Enquête, lac et hautes herbes


J’étais incapable de dire si l’annonce de la venue hypothétique de Priam me rendait heureux ou anxieux. Les deux, sans doute. J’avais bien pris garde, jusqu’ici, de ne jamais côtoyer le frère et la sœur en même temps. « Oh je vois. J’espère qu’il viendra alors. » Je souris. J’aimais beaucoup l’Ange, encore aujourd’hui. Pour le reste, il fallait un début à tout. Je ne pourrais pas toujours voir l’un sans l’autre. Ce qui m’étonnait, en revanche, était le peu de réactions de Laëth par rapport à moi. Je n’avais pas mon matériel de peintre, c’est vrai, mais je pensais qu’elle me reconnaîtrait, dépourvu de masque. Heureusement, Adam prit la parole à propos de l’Empereur Noir. Je me mis à rire doucement. « Je n’arrive pas à me faire un avis tranché sur la question. Autant je ne le vois pas du tout avoir des relations sexuelles avec qui que ce soit tellement il est… beuuhh ! » Je fis la grimace et ne finis jamais ma phrase. Je passai directement à la suite. « Autant je sais que tu peux t’avérer convainquant et que les vieillards maléfiques ne te rebutent pas, quelles que soient leurs tares. Puis je sais que tu as une liste. » Je lui fis un clin d’œil amusé. Lorsque nous étions adolescents, il me l’avait déjà montrée. Depuis, il niait farouchement l’avoir conservée mais je ne le croyais pas.

Mes yeux firent des aller et retour entre l’Ange et le Déchu. À les observer, ils semblaient bien plus proches que ce qu’il m’avait semblé au préalable. Je ressentis une sorte de malaise que ma magie vint apaiser tendrement. Laëth était anormalement troublée par cette histoire de nudité. Le fait qu’elle se reprît pour préciser que ce n’était pas d’Adam qu’elle parlait était plus que suspect. Je plissai les yeux et acculai mon ami d’un regard soupçonneux. S’était-il passé quelque chose entre eux ? Quelque chose qu’il aurait dû me dire ? Je m’éclaircis la gorge et souris à Laëth. « Ne t’en fais pas. Moi aussi j’ai l’habitude de voir Adam nu. Comme tout le monde, en fait. » Je ris et envoyai une œillade espiègle au blond. Je n’aimais pas spécialement cette situation. Nous ne bougions pas assez à mon goût et lorsque mon corps était statique, mon cerveau avait tendance à trop travailler à mon goût. J’avais besoin d’être actif.

Cependant, alors que j’allais courir pour chercher des espèces rares, ils répondirent à ma question. Ma langue passa sur mes lèvres et je laissai échapper un « Oh. » peut-être plus sec que ce qu’il aurait dû être. Mes doigts se frayèrent un chemin dans mes cheveux pour gagner du temps. « Ah oui… Oui. Ce n’est pas rien. » Encore une fois, ce fut le Déchu qui se prit mon regard accusateur. Il n’était pas méchant, sans doute même légèrement taquin. Il n’en restait pas moins que j’aurais aimé être au courant, avant d’être mis devant le fait accompli. C’était un regard qui disait « Tu aurais dû me le dire avant. ». Pourtant, je ne dis rien de cet ordre-là. Je me grattai l’épaule à la place. « C’est assez inattendu. » J’y voyais une sorte de signe du Destin, un signe qui me disait d’arrêter de tourner autour de l’Ange, que si je continuais, elle emporterait tout sur son passage : mon mariage, mes amitiés, ma stabilité. Je pris une inspiration pour répondre à la question. « J’en pense que le Lien est une opportunité unique de vivre un amour vraiment très pur et entier en temps normal. Cela dit, si vous le conservez, il risque de vous rendre aussi heureux que malheureux. J’espère plus heureux que malheureux parce que je vous aime tous les deux mais... » Je laissai deux secondes s’écouler. Je n'aimais pas ça. « Voilà. » Un sourire éclatant revint se loger sur mon visage, comme si la douleur ne pouvait jamais rester longtemps dans mon cœur. « Maintenant, les animaux de Lagherta ! Venez, vite ! »

Si je tentai de m’éloigner à grands pas vers une destination imprécise, je fus intercepté par Adam. « Comment on s’est connu ? Si tu veux, oui ! » Je me retournai et commençai à marcher à reculons, tout en regardant Laëth. « Alors c’était en première année à Basphel. J’étais en train de ramasser les feuilles dans le parc et il est arrivé en courant, en me demandant de le cacher et de ne pas dire qu’il était là. Il s’est faufilé dans mon tas de feuilles et trente secondes à peine après avoir disparu dedans, un gros type est arrivé, rouge de colère. Il cherchait le salaud qui avait embrassé sa copine. Il devait avoir bien quatre ans de plus que nous et j’ai cru qu’il allait me frapper. J’ai dû bredouiller que je n’avais vu personne et il n’a pas insisté. » Je souris. « À partir de ce moment-là, il m’a de plus en plus sollicité pour lui servir d’alibi, jusqu’à promettre à ses conquêtes des plans à trois qui, bien sûr, ne se réalisèrent jamais. » Je posai les yeux sur lui. « Comme j’étais plus renfermé lorsque j’étais jeune, entendre ses histoires bizarres et voir Adam qui semblait toujours en danger de mort me faisait rire et j'ai fini par y prendre goût. Je n’avais pas vraiment besoin de relation tellement je vivais les siennes à travers tous ces récits. En tout cas, si je ne l’avais pas connu, je serais sans doute resté dans mon coin et je n’aurais jamais osé aborder mon mari. » Je me tournai de nouveau, et me mis à marcher vite puis à courir, comme une tornade céruléenne, après avoir repéré une créature dans un arbre. « Regardez ! Regardez ! » Heureusement, la bête n’était pas farouche. Elle me regarda même avec curiosité. Nous étions aussi bleus l’un que l’autre. « Tu viens ? » demandai-je, avec la candeur d’un enfant.

971 mots
Le bestiole

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Priam et Laëth
Mar 05 Oct 2021, 22:19



By artem cheboha

Enquête, lac et hautes herbes

Laëth | En groupe avec Adam, Kaahl & co



« Ah. » lâcha-t-elle, surprise, et peut-être un brin agacée. Bien innocente, elle ne voyait pas dans quel monde Adam aurait pu se retrouver dans le lit d’Elias. Dans celui de Kaahl – et bien qu’il n’eût pas connaissance de sa double identité –, il avait essayé. Le Mage lui avait raconté cette fois où il l’avait embrassé, dans les bains de Basphel, et avait reçu son poing dans le visage pour toute réponse. Elle avait presque oublié cette anecdote, qui lui était revenue de façon subite. Dans tous les cas, la réponse à ses avances lui semblait assez claire. Pourtant, en elle, un fond de jalousie s’agitait. Elle se rappelait parfaitement des émotions qui l’avaient frappée lorsque le brun lui avait raconté ce malencontreux épisode. Les réactions de Stan avait broyé les siennes et, à cet instant, elle avait souhaité la mort du Déchu avec une ardeur qui l’avait effrayée. « Je suppose que c’est possible, si tu t’es transformé en enfant pour ça. » La réputation du Vautour n’avait plus à être faite. « Mais je ne sais pas si tu en serais moralement capable. » Sa race était connue pour s’attaquer aux Péchés plus qu’à la morale ou à la bienveillance. Même si, à son égard, il en manquait franchement. C’était peut-être de bonne guerre. Elle lui lança une œillade noire, avant de répondre à Aimé : « C’est vrai, au début, je pensais qu’il était exhibitionniste. » Elle sourit. Quelque chose de plus léger rôdait autour de son cœur : la magie du Bleu.

Ce fut peut-être celle-ci – la sensation de tranquillité qu’elle diffusait – qui l’incita à lever le secret sur leur Lien. Pourtant, elle croisa les bras et détourna le regard, laissant Adam se dépêtrer avec ses explications sibyllines. Marcher occupait son esprit, comme si ses pensées s’égaraient sous chacun de ses pas. La déception d’Aimé harcelait ses propres ressentis. « Hum. » valida-t-elle lorsqu’il évoqua les différents problèmes que la situation posait. Les siens, et le fait qu’il ne fût Humain que par moment. Quand le Magicien prit la parole, ses yeux verts papillonnèrent jusqu’à lui. Elle ignorait ce qu’elle attendait de son intervention, néanmoins, ce fut son tour d’être déçue. Son cœur se serra et elle pivota à nouveau pour ne pas affronter leurs regards. « On est obligés de le conserver. » se contenta-t-elle de répondre. « Les seuls moyens de le briser, c’est la mort ou ma déchéance. » Ni l’un ni l’autre ne la tentait.

Le changement d’attitude de l’homme aux cheveux bleus et le choix d’un nouveau sujet de discussion fut un soulagement. Elle l’écouta relater sa rencontre avec le Déchu, qui s’était habilement défaussé de cette responsabilité. Cela la questionnait d’autant plus : se connaissaient-ils ou Adam subissait-il le même traitement mystérieux qu’elle ? Ce qui était étonnant, c’était que la rencontre paraissait vraisemblable. Ce qui était encore plus étonnant, c’était la mention d’un mari – malgré elle, une pique perça son palpitant. Des interrogations brûlèrent sa langue, mais elle les retint. Si elle côtoyait Aimé depuis longtemps, elle savait qu’il était marié. Ou peut-être pas – elle était un peu perdue quant à la teneur de la relation qu’il croyait entretenir avec elle – mais mieux valait ne rien laisser paraître.

Freyja pivota vers l’Aile Noire. « Le Baron ? » Dès qu’il amorça le sujet qu’elle redoutait, son cœur s’emballa. Il le faisait exprès, et elle le savait. Il remuait le couteau dans la plaie. Peu importait que ce ne fût pas vraiment Kaahl, la veille au soir. Tout le monde croyait avoir vu la Marquise à son bras. Ârès avait finement joué son coup. Dans les prochains jours, les rumeurs qui avaient suivi la rencontre des deux nobles s’intensifieraient : une fois, c’était encore excusable, mais deux fois, ça n’était plus du hasard. On questionnerait encore la relation du Magicien et de l’Ange. On se demanderait ce qui avait pu troubler leur amour pour qu’ils se préférassent d’autres individus. On prétendrait que leur mariage n’aurait jamais lieu. Et quand les bouches avides de commérages répandraient la nouvelle de son Lien avec Adam Pendragon, non seulement on la jugerait, mais en plus, on comprendrait parfaitement le comportement du Baron. Devoir l’annoncer lui faisait l’effet de se rendre à la potence. Mais elle était déjà dans le couloir de la mort. Elle ne pouvait pas faire demi-tour. « Je ne la connais pas personnellement et j’avoue que je préfère ne pas m’intéresser à ce qu’on en dit. » Forcément, c’était délicat.

L’Ange inspira, pour se donner contenance et se préparer à lui répondre plus sèchement, avant de hausser les sourcils, surprise par la proposition du Pécheur. Durant quelques secondes, elle le considéra en silence. « Tu dis ça sérieusement ? » La tentation d’écarter Mirabelle était forte. Même si elle était convaincue que Kaahl l’aimait et qu’il ne la quitterait pas pour cette femme, elle ne pouvait pas s’empêcher de la percevoir comme une menace. Elle ne lui avait jamais adressé la parole, pourtant, dès qu’elle la voyait, la poigne de l’angoisse serrait ses tripes gorgées de colère et de tristesse. Les exclamations d’Aimé l’arrachèrent à la discussion. Comme elle levait le nez vers les branches de l’arbre en question, elle distingua une forme d’une vive couleur bleue, agrémentée d’un nez rose et de grands yeux bruns. Poussée par la curiosité et l’enthousiasme, elle avança d’un pas, avant de s’arrêter pour se tourner vers Adam. « Je ne pense pas que ce soit une bonne idée que mon Humain-Déchu se retrouve dans le lit de la femme qui courtise mon futur mari. Tu vois ? » La Marquise pourrait crier au complot, et elle aurait raison. Freyja n’avait pas envie de jouer sur ce terrain-là. La blonde sortirait de sa vie sans qu’elle n’eût recours à des stratégies perverses. « Mais c’est, euh… » Elle cligna des yeux. « Merci ? » C’était presque douloureux de devoir lui dire ça, mais même toute sa mauvaise foi d’enfant de Réprouvés n’aurait pu justifier la continuité de son mépris. Le temps d’une seconde, elle ne bougea pas, puis elle pivota vivement pour rejoindre Aimé en quelques enjambées.



Message III – 1022 mots

Désolée je fais pas beaucoup avancer le truc mais comme c'était déjà long, voilà <3 Trop mimi la bestiole nastae




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Mer 06 Oct 2021, 19:38



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Rare image des ravages de l'alcool.

Enquête, lac et hautes herbes


« Je ne le trouve pas si beuuhh que ça. »

C’était amusant d’entendre Aimé se critiquer lui-même. En soi Elias n’était pas si rebutant. Ses fesses étaient belles. Il était un peu vieux mais je n’étais pas difficile. C’était comme si sa réputation le rendait physiquement hideux alors que, objectivement, ce n’était pas si horrible.

« Je n’ai pas de liste. »

Peut-être que j’avais une liste.

« Je couche avec ma petite-fille alors, crois-moi, je n’aurais aucun scrupule à me transformer en enfant pour satisfaire mon partenaire. Ce n’est qu’une apparence. »

Je lui souris. Elle serait peut-être mal à l’aise vis-à-vis de moi mais je disais la vérité. Autant les individus qui s’en prenaient aux enfants me rebutaient et méritaient une sanction à la hauteur de leur crime, autant un simple changement d’apparence réalisé par un adulte consentant ne me posait pas le moindre problème. Il valait mieux ça qu’une vraie agression.

« Tu ne le sais peut-être pas, parce que tu es une Ange et que ton seul fantasme un peu osé doit être de te faire plaquer contre un mur violemment, mais ceux qui proviennent des autres peuples ont des désirs qui pourraient t’étonner. Tu devrais demander à ton Magicien, je suis sûr que ça te surprendrait. »

Qu’il aime frapper les autres, leur faire mal, les attacher et les soumettre. Bien sûr, il ne répondrait jamais honnêtement, comme tout le monde. Les Luxurieux seuls pouvaient comprendre la noirceur qui se cachait souvent derrière le sexe, ces idées qu’aucune morale, si ce n’est celle des Démons, ne pouvait accepter pleinement.

« Nianiania. »

Exhibitionniste… J’étais sûr qu’elle l’était plus que moi. C’était une Fille de Réprouvés après tout. Avec un peu de chance, elle ne portait même pas de culotte et aurait passé le plus clair de son temps les seins à l’air si elle n’avait pas eu peur de choquer les autres Anges.

Je fis face au regard d’Aimé. Même ainsi, il le prenait mal. Je soupirai. Il avait beau dire, accepter officiellement, je n’étais pas certain qu’il avait réussi à avaler la nouvelle. La seule raison, d’après moi, pour laquelle il ne se battait pas, c’est qu’il avait bien d’autres combats à mener. Il n’aurait eu que ça, il aurait cherché un moyen de briser le Lien. Il ne nous aurait probablement même pas consultés avant.

« On verra. »

Il n’y avait que ça à dire. Ce Lien était nouveau et je n’avais pas toutes les réponses. Il me semblait impensable de me rapprocher d’elle autant que certains duos d’Anges et d’Humains. Nous ne faisions que nous chamailler, peut-être même un peu trop pour que ce soit normal.

J’écoutai l’histoire de notre rencontre. C’était tellement vraisemblable que ça m’arracha un sourire. Seulement, si nous nous étions réellement connus à l’adolescence et à Basphel, il n’aurait pas pu être épargné par mon Péché. La Luxure, à l’âge où les hormones s’éveillaient, s’avérait être un véritable fléau. Peu importe comment, j’aurais fini par lui sauter dessus.

Mon regard chercha celui de Laëth. Était-elle dupe ? Que savait-elle ? Que ressentait-elle ? Aimé ne passait pas inaperçu et j’étais quasiment sûr d’être le seul à faire semblant de le connaître. À un moment, ce qu’il pensait être la vérité volerait en éclats, d’une façon ou d’une autre. Mon propre mensonge aussi.

« Oui, je dis ça sérieusement. »

Elle n’avait pas l’air de comprendre que coucher faisait partie de mes activités favorites. J’avais diminué ma consommation de sexe, parce que j’avais autre chose à faire et n’étais plus soumis à mon Péché autant que par le passé, mais j’aimais toujours ça.

Je croisai les bras, mon regard allant d’Aimé, à la créature, pour finir par se reposer sur Laëth.

« Ce n’est peut-être pas une bonne idée mais, moi, ça me ferait du bien. »

Je souris. Je ne l’appréciais pas plus qu’elle mais pour d’autres raisons. La Marquise Vaughan jouait avec Kaahl et ce jeu ne pourrait pas bien se terminer. À trop insister, la corde sur laquelle elle marchait risquait de céder.

Son merci ne me plut pas. Je n’aimais pas l’effet qu’il me faisait. Je préférais continuer à me battre avec elle. Je ne dis donc rien et marchai jusqu’à atteindre Aimé. Je posai mes bras sur ses épaules, collant nos deux corps avec un air joueur.

« Tu vas lui faire peur. »

Il fallait que je replace mes rapports avec l’Ange dans une configuration plus problématique. Cet apaisement me posait problème.

« Laëth ? Dis voir… Je me demandais… Si tu n’étais pas une Ange, ça te plairait un plan à trois avec Aimé et moi ? »

Quoi de mieux que le cul pour agacer une Ange ? Sa relation avec le Magicien.

« Ou avec Kaahl et moi ? Ou Kaahl et Aimé ? Il m’arrive de simplement regarder. »

Impossible mais j’aurais bien aimé. D’ailleurs, ça me faisait penser au Conte d’Auryanne. Mon sourire s’effaça. Il ne fallait plus que je recommence, malgré la tentation que jouer avec elle représentait.

« Allez, t’es une Fille de Réprouvés. Je suis sûr que tu es capable de parler de cul de temps en temps. Et ne me dis pas que je peux rêver parce que ça risquerait de te porter malheur. »

Voilà. Maintenant, elle ne devrait plus me remercier avant un moment.

« Et toi ? »

Je l’avais demandé à Aimé parce que j’avais envie de savoir ce que le Magicien en pensait. Je n’étais pas aussi féru de nature que lui. D'ailleurs, le fait qu'il aime les animaux était complètement nouveau.

903 mots


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Jun Taiji
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Jun Taiji
Jeu 07 Oct 2021, 13:19


Enquête, Lac et Hautes-Herbes



Ezechyel cessa de respirer quelques secondes. L’environnement l’engloba, calme, contrairement à celui qu’il venait de quitter. Contre son dos, il sentit la peau de quelqu’un d’autre, mouillée. Peur à qui ? Il leva les yeux vers les branches de l’arbre, pour y découvrir un animal bleuté. Où était-il ? Quand était-il ? Ce n’était pas la première fois. Le phénomène revenait inlassablement, assez pour qu’il sût qu’il devait être dans le corps du Baron Kaahl Paiberym. C’était toujours lui. Avec le temps, il avait néanmoins compris que l’homme en question était bien plus complexe qu’il n’y paraissait mais il n’avait toujours pas les clefs en mains pour en brosser le portrait exact. Pourtant, cette fois, la situation fut totalement différente. Aimé. Il connaissait ce nom. Le Temple d’Amsès et la pièce des bains se rappelèrent à sa mémoire avec une netteté chirurgicale. Il déglutit. Il devait rester prudent. Le Temps lui-même semblait s’emballer. C’était étrange. Personne, encore une fois, ne l’avait prévenu de cet échange. Il n’avait rien vu à son sujet. Il ne voyait jamais rien sur l’homme. Il représentait un mystère de taille. À croire que les Ætheri aimaient jouer avec lui. Pire, il n’était plus un Rehla actuellement, ce qui changeait drastiquement les choses. Cela lui paraissait même impossible. À moins que… La Magie Bleue autour de son corps venait de drastiquement s’atténuer. Il ne savait pas la manier et il n’avait pas la puissance de Kaahl. Le corps devait porter un artefact. C’était lui qui le contraignait.

Sans se retourner, il se concentra sur la voix qui résonnait. Il se sentit rougir à l’entente de la suite de propositions. Laëth… Il devait assimiler les informations, ne pas confondre ce qu’il savait déjà avec ce qu’il supposait. Surtout, il n’avait aucune idée de quand il se trouvait exactement. Avant ou après le Temple ? Longtemps avant ou longtemps après ? Le problème, aussi, c’est qu’il avait du mal à se rappeler de chaque interaction. Il passait parfois des siècles à apprendre un concept auprès de ses Maîtres. Il ne vivait pas le Temps de la même façon que les autres. Les bulles temporelles n’aidaient pas. Il pouvait y rester trois siècles sans que le monde extérieur n’eût changé le moins du monde lorsqu’il en sortait. Il était surtout troublé de cette découverte étrange. Aimé était Kaahl et donc Kaahl était cet homme qu’il avait rencontré dans le Temple. Son autre. Et c’était donc… Il porta sa main à ses cheveux et se gratta la tête, incertain. Il n’arrivait déjà pas à s’y retrouver dans sa propre existence à travers le temps et les cycles du Phénix, alors chercher à comprendre la vie d’un autre relevait de l’épreuve impossible. Si Kaahl avait eu une vie simple, les choses auraient été plus faciles, mais ce n’était pas le cas. Surtout, s’il parlait trop, il allait faire un impaire, comme la dernière fois qu’il avait révélé à Cendre qu’il n’était pas le Baron. Le mieux était peut-être de faire semblant. Le problème c’est que les questions n’étaient pas anodines. Elles relevaient de l’intimité. Surtout, est-ce qu’Adam - parce qu’il l’avait reconnu facilement - savait qu’Aimé était Kaahl ? Est-ce que Laëth savait ? Il ne l’avait pas encore rencontrée, elle. Il ne comprenait rien. Qui était Kaahl à la fin ? « Raa. » finit-il par émettre. « Je… » Ce n’était pas simple.

Pris d’un élan de bon-sens, il se dit que le plus sage était peut-être de laisser Laëth répondre en premier. En fonction de ce qu’elle dirait, il pourrait en savoir plus sur les relations qu’ils entretenaient. Ou peut-être que… Il se retourna et dévisagea Adam. Il lui paraissait toujours aussi impressionnant mais il n'avait pas la même apparence que dans le Temple. Il avait la même voix, la même aura. Ezechyel était sûr que c'était lui. Sûr et certain. « Euh… » Devait-il avouer ne pas être Aimé ? Ou garder l’information pour lui ? Peut-être que le phénomène ne serait pas long, comme les autres fois où il s’était produit. Les instants étaient volés, quelques minutes à peine. Ça lui paraissait à chaque fois être une éternité. Surtout, si lui était ici, cela voulait dire que Kaahl était là où il se trouvait précédemment. Il rit nerveusement ce qui, heureusement, allait parfaitement avec la situation. Le souci majeur était sa perte de puissance.

Il finit, enfin, par donner une réponse, après la réaction de l’Ange. Il attira l'attention sur lui. « Euh… Excusez-moi mais… je ne sais pas ce qu’Aimé aurait aimé… » Il s’arrêta, cligna des yeux et laissa un sourire en coin se dessiner sur son visage. Aimé, aimer. Ha ha. « Mais hum… Eh bien, c’est compliqué à dire mais... Je ne suis pas Aimé. » En y songeant, il n’aurait pas pu faire semblant. Si Cendre avait réussi à savoir, nul doute qu’Adam aurait compris. Et elle aussi, Laëth. « Et je n’ai pas encore fait de plans à trois. Ça se produira mais pas tout de suite. Je ne suis pas pressé parce que… » Parce qu’il avait vu que ce serait désastreux. « Normalement, Aimé devrait revenir. » dit-il, sans finir sa phrase précédente. « J’espère. » Il utilisa sa magie. Ses cheveux bleus devinrent blonds et ses traits changèrent. « Je suis Ezechyel. On se connait, non ? » dit-il à Adam. « Et nous… On ne se connait pas… Je crois. » Non, il ne la connaissait pas. Elle, cependant, elle devait le connaître.

883 mots - Special guest 8D

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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Ven 08 Oct 2021, 09:28



By artem cheboha

Enquête, lac et hautes herbes

Laëth | En groupe avec Adam, Kaahl & co



Freyja inspira. Rien qu’à l’interpellation d’Adam, elle savait qu’il allait l’énerver. En fait, elle était à peu près sûre qu’il allait le faire à chaque fois qu’il ouvrait la bouche. Il n’était capable de rien d’autre. Si. Baiser tout ce qui bouge comme un bouc en rut. Lentement, elle se retourna. Ses prunelles se plantèrent dans les siennes comme deux lames d’onyx acérées. Pour une fois, elle n’avait pas rougi. Seuls ses iris avaient adopté une couleur plus sombre, un vert similaire aux aiguilles des sapins, dépourvu des étincelles qui animaient usuellement son regard vif. Les traits de sa figure étaient plus accusés, marqués par l’agacement. Elle jeta un coup d’œil rapide à Aimé. Il avait l’air particulièrement déstabilisé par les propos du Déchu et peu enclin à répondre. Même sa magie décrivait des volutes plus timides. Son regard revint sur l’instigateur du chaos. Parce que c’était ce qui allait advenir, et il le savait très bien. Si le Magicien ne s’était pas tenu juste devant lui, elle l’aurait frappé. Elle aurait réglé ce différend comme une vraie fille de Réprouvés : par les poings. C’était ce qu’il voulait, de toute façon. C’était ce qu’il cherchait. La confrontation. Quand elle croyait qu’il faisait un effort, ce n’était que parce qu’il reculait pour mieux sauter. Il était une cascade de déceptions et de misérabilité à lui tout seul. Il faisait partie de ces êtres qui, malgré toute la bonne volonté et toute la bienveillance du monde, ne pouvaient tirer du cœur des autres que du mépris.

Elle fit un pas vers lui. « T’as des problèmes de dissonance cognitive, non ? » La créature bleue, qui avait senti l’atmosphère se tendre, avait disparu dans le feuillage. « Un coup je suis une Ange coincée incapable d’envisager un « vrai fantasme », et le coup d’après, je suis une fille de Réprouvés qui parle de cul ? » Un sourire mi-moqueur mi-amer courba ses lèvres. Il cherchait la confrontation, et elle la lui offrait sans se poser de question. Dans ces moments-là, la détestation qu’elle éprouvait à son égard ne pouvait pas être contenue. Dès qu’elle essayait de la brider, sa haine se changeait en cheval fou, la bouche écumante, les yeux révulsés, l’encolure crispée et mousseuse. Le mieux à faire, parfois, était d’accepter les émotions telles qu’elles venaient, et de les laisser s’exprimer. Vivre dans la retenue ne pouvait mener qu’à une explosion. « Un coup tu me proposes d’aller baiser l’idiote qui veut se taper Kaahl, et la seconde d’après, tu me poses tes questions à la con ? » Il avait un problème. Il avait un grave problème. « Ça te trouerait le cul, de faire des efforts ? Je te demande pas de m’apprécier, parce que j’ai pas envie de t’apprécier non plus. Mais tu pourrais au moins essayer de faciliter un peu les choses en me foutant la paix, non ? » Qu’Aimé fût présent n’avait évidemment plus aucune importance. De toute manière, la situation n’était pas tenable telle qu’elle était. À un moment ou à un autre, elle aurait dû s’embraser. Encore. Leur danse s’était interrompue sur une note d’inachevé.

« Non, hein ? C’est trop compliqué pour un connard comme toi, c’est ça ? Ta connerie, c’est comme ta bite, tu peux pas la retenir ! » Si on les avait placés dans un champ doré, n’importe qui aurait pu croire à une dispute entre deux Réprouvés – bien qu’elle manquât de quelques coups et éclaboussures de sang. Freyja débordait de cette énergie-là, ancrée en elle par l’éducation et la filiation. Pourtant, elle ne criait pas. Sa colère s’exprimait sourdement. Le Sanctuaire d’Ahena virevoltait autour de son palpitant, affolé par ce qui aurait pu devenir un Péché. « Mais jamais, jamais, je ne coucherai avec toi dans la vraie vie ! Tu pourrais me supplier à genoux, à moitié mort, que la réponse serait toujours non. Peu importe le Lien. Je préférerais crever. » Pourtant, face à l’éternité, les promesses dépérissaient. Le temps les étiolait, jusqu’à rompre tout à fait les nœuds qu’elles avaient tissés. « Je suis parfaitement capable de parler de cul, même d’en rire, et d’envisager plein de fantasmes différents parce que, oh, devine quoi ? Je suis une fille de Réprouvés : j’ai sans doute vu mes parents baiser plus souvent que tu n’as entendu les tiens se parler, et tous les Bipolaires ont la langue assez déliée pour décrire n’importe quel fantasme. Mais je n’ai aucune envie de parler de ça avec toi. Tu me dégoûtes, et tout ce que tu mérites, c’est mon mépris. Je crois que j’ai été assez patiente. » Elle pointa son index vers lui. « Donc, non, ça ne me plairait pas de faire un plan à trois avec Aimé et toi. Ni avec Aimé et Kaahl, d’ailleurs. Et encore moins avec… » Elle s’apprêtait à continuer sur sa lancée, mais s’interrompit. Un éclair de colère traversa son regard. Elle baissa la main et croisa les bras. « Non, en fait, de toute façon, Kaahl, toi et moi, c’est déjà fait, pas vrai ? » cracha-t-elle, aussi cinglante que défiante. « L’expérience n’était pas très plaisante, alors je préfère ne pas réitérer. » Plusieurs fois, elle avait pleuré à cause du souvenir de ces violences. Bien que ce ne fût qu’un rêve, elle avait souffert de ce qu’il avait impliqué. Il l’avait fait douter de Kaahl, parce qu’il lui avait paru trop réel. Elle avait décidé de le mettre de côté, de n’y voir qu’un épouvantable cauchemar inventé par son subconscient. Mais ce jour-là, devant Adam, elle était convaincue qu’il en avait rêvé aussi. Elle était convaincue qu’il existait une part de vérité dans cette horreur. Elle ne se doutait simplement pas à quel point.

La voix d’Aimé la fit tressaillir, et son regard enflammé bondit vers lui. À la seconde où il lâcha la vérité, ses paupières papillonnèrent, et chacun de leur mouvement sembla retirer une couche d’ire à ses rétines. Puis, à mesure que s’opérait le changement d’apparence, ses yeux s’écarquillèrent. Figée, elle scruta l’homme qui se tenait face à elle. Elle le connaissait. Elle le connaissait bien parce qu’elle avait été lui. Elle aurait été capable de décrire la moindre cellule de son corps : à quoi elle ressemblait, mais aussi comment elle se mouvait – si elle était confortable, si elle était douloureuse. La sensation, dès qu’elle y songeait, la happait avec une telle acuité qu’elle en frissonnait. Elle ne pouvait pas douter, et pourtant, en un sens, c’était impossible. C’était impossible pour les mortels. Il avait tout l’air d’en être un. L’éclat qu’elle connaissait à Jun ne l’auréolait pas. L’Æther avait-il convoqué une version antérieure de lui-même ici ? Était-ce faisable ? Pourquoi l’aurait-il fait ? Pourquoi dans le corps d’Aimé, et pas dans un autre ? Quel lien pouvait-il exister entre les deux hommes ? Était-ce pour cela qu’elle se sentait si connectée au Magicien ? Mais surtout où était-il ? « Si. On se connaît. Ou on va se connaître… » souffla-t-elle. « Où est Aimé ? » S’ils avaient échangé leurs corps, il se trouvait probablement loin dans le passé. Très loin. Un vertige griffa son flanc.



Message IV – 1187 mots

C'EST LA GUEEEEEEEEEEEERRE [Q] - Enquête, lac et hautes herbes 1929536143 (vous inquiétez pas, Priam devrait nous rejoindre au prochain post, donc on sera tous sauvés... sauf si Aimé revient et lui saute au cou /sbaf)




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Adam Pendragon
Sam 09 Oct 2021, 19:01



[Q] - Enquête, lac et hautes herbes Fw7o

Enquête, lac et hautes herbes


Ça ne me fit pas spécialement plaisir de la voir dans cet état mais j’avais en tête d’autres considérations que mon simple plaisir. Je n’avais pas envie qu’elle s’attache à moi et je n’avais pas envie de m’attacher à elle. Je ne savais pas ce que Kaahl avait en tête mais, en attendant, je ne voulais pas avoir une morveuse angélique sur les bras, aussi bipolaire que ses parents. Un coup oui, un coup non. Elle m’agaçait et ses sentiments me semblaient être des torrents meurtriers. Ne pouvait-elle pas simplement péter un coup et lâcher du lest ? Pourquoi était-elle… comme ça ? Un poids, un sujet d’inquiétude, un manque de stabilité sentimentale. Elle avait l’excuse de la jeunesse. En tant que vieux, ce qui me plaisait dans la vie était de m’amuser, pas d’essuyer les larmes d’une fille qui riraient cinq minutes plus tard comme si tout était normal. Je voulais bâtir et pas détruire, avancer sans reculer. Elle était dangereuse. Elle me les brisait.

Avec le temps, j’étais passé maître dans l’art de ne pas paraître touché par les mots d'autrui, que ce soient les époux et des épouses trompés ou les jugements que les autres peuples portaient sur les Déchus et, dans mon cas, sur les Luxurieux. Je me contentai donc de la regarder, de noter l’ouragan de ses iris sans y répondre. Et, finalement, après seulement quelques phrases de sa diatribe, je décidai de ne plus écouter ce qu’elle disait. C’était simple, il me suffisait de couper mon ouïe.

Je me concentrai donc sur ses lèvres qui bougeaient, sans saisir le moindre sens. J’avais déjà la vision énervante de son visage de petite fille meurtrie. Elle avait ce que je voulais et elle trouvait encore le moyen de ne pas être contente, d’être blessée, de se rebeller. Elle était débile ou aveugle, peut-être les deux. Tant qu’elle ne saurait pas, je ne pourrais pas la considérer. Je voulais crever l’abcès et lui envoyer dans la face qui j’étais et ce que je savais, pour qu’elle arrête de vivre au pays des licornes, un pays dans lequel elle se marierait avec un Magicien un peu trop sombre pour en être un et où tout finirait bien. Quelle idiote.

Elle pointa son index vers moi. Je m’étonnais de son endurance. Elle devait être habituée à se battre. Depuis le début, entre deux périodes d’agacement, je m’amusais à imaginer ce qu’elle me disait. Les mots que je me créais n’étaient évidemment pas les siens. Ils devaient être bien plus amusants que ceux qu’elle articulait vraiment.

Quand je sentis le corps d’Aimé vibrer, je m’ouvris de nouveau aux sons de l’environnement. Visiblement, ce qu’il avait dit précédemment avait également attiré l’attention de Laëth, qui n’était plus occupée à me crier dessus. Je le regardai, essayant de deviner ce qu’il se passait au juste. Je fronçai les sourcils. Mon ouïe était revenue à « Et je n’ai pas encore fait de plan à trois. ». La suite m’étonna. Comment ça, Aimé devrait revenir ?

« Attends… »

Je le fixai changer d’apparence et m’écartai de lui pour mieux le considérer. Je ne le connaissais pas du tout, ce qui n’était pas le cas de l’Ange. Je le devinai à son regard sur lui. Elle était troublée, assez pour ne pas se lancer dans un nouveau monologue.

« Je ne sais pas qui t’es mais il faudra que tu m’apprennes ton pouvoir. Calmer la furie c’est miraculeux. »

Je souris, pour ne pas cacher que je me posais actuellement mille questions. Je tournai les yeux vers Laëth.

« Cela dit, la vieillesse ça me rend un peu sourd. Je crois que je n’ai rien écouté. Faudra que tu répètes si tu veux une réponse. J’entends mieux quand ça ne monte pas trop dans les aigus. »

Mon attention repassa sur Ezechyel. Ezechyel comme le Dieu. Ils n’avaient visiblement que le nom en commun. Ce n’était pas tant mon souci. Mon inquiétude venait plus de la disparition subite d’Aimé et, si ma théorie s’avérait juste, de Kaahl.

Je passai mes doigts sur mon front. La situation commençait à vraiment me les briser. Si j’avais raison, Kaahl avait trouvé la couronne des Magiciens et s’était créé de toutes pièces l’identité d’Aimé. Ça ressemblait à ce que j’avais déjà vu avec Alya, en plus profond parce qu’Alya me connaissait et était amoureuse de moi. L’amnésie était partielle. Aimé vivait dans un autre monde. Ça pouvait aller, jusqu’ici. Je savais quoi faire pour sortir Kaahl de son paradis. Cependant, si un autre venait… Était-il au moins un autre ? Ou une version alternative d’Aimé ? Je n’avais qu’un moyen de le vérifier.

« J’aimerais que tu répètes après moi… »

J’attaquai l’ouïe de Laëth, pour qu’elle n’entende pas la suite.

« En conservant ton apparence dans le processus. Ne change pas physiquement. »

Je lâchai mon contrôle.

« Dis : je mets fin à mon règne. »

S’il s’agissait de Kaahl, cet autre disparaîtrait. Si ce n’était pas Kaahl dans le corps, tout le temps ou actuellement, il resterait. J’y verrais peut-être plus clair à ce moment-là. Le gros souci, mais c’était toujours comme ça, restait Laëth.

Je tournai les yeux vers elle. J’hésitai une seconde à tout lui dire mais ça impliquait bien trop de choses. Je ne pourrais jamais justifier le fait d’en savoir plus qu’elle. Je choisis donc de garder le silence. Elle comprendrait ce qu’elle voudrait bien. Ses suppositions sans fondement n’étaient pas mon problème. J’avais promis de ne rien dire et c’était ce que je faisais : je ne disais rien.

Au lieu de quoi, j'attendis qu'il commence ou non sa phrase. Je me plaçai devant l'Ange. S'il prononçait les mots magiques, j'ouvrirais mes ailes pour l'empêcher de voir. Si Kaahl apparaissait, il aurait suffisamment de temps pour comprendre et agir en fonction. Si ce n'était pas le cas, ça donnerait à Laëth un autre grief contre moi. Elle pourrait de nouveau me disputer et je pourrais de nouveau devenir sourd.

Moi qui aimais ce qui était simple, ma vie avait pris un tournant bien compliqué depuis quelques temps. Je lui en voulais, à Kaahl : était-ce difficile de dire à Laëth la vérité ? Une bonne fois pour toute ?  

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Jun Taiji
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Jun Taiji
Mer 13 Oct 2021, 22:38


Enquête, Lac et Hautes-Herbes



Ezechyel passa une main dans ses cheveux, pour remettre une mèche rebelle derrière son oreille. Au fur et à mesure que le ton était monté - surtout celui de la jeune femme - il s’était senti gêné. L’homme ne semblait pas enclin à répondre et il comprit par la suite pourquoi. Il ne savait pas ce qu’il se passait entre eux mais le sujet devait être épineux. En tant que Rehla et Maître du Temps, il avait déjà eu plusieurs cours théoriques sur la communication non violente et la diplomatie. Peut-être pourrait-il les aider, tous les deux ? En attendant, ce qu’il pensait de prime abord concernant le Déchu, l’Ange et lui s’avérait en fait totalement faux. La jeune femme semblait le connaître alors que l’homme non. « On va se connaître… » répéta-t-il, en la regardant. Qui serait-elle pour lui ? Quand la rencontrerait-il de nouveau ? Il se demandait s’il était normal qu’ils se voient, maintenant. Si elle le connaissait déjà et que lui non… L’avait-elle oublié, dans le futur, pour être si surprise actuellement ? Et, si oui, pour quelle raison ? « Aimé… Hum… » Il n’était peut-être pas censé dire où il était. Ça l’inquiétait un peu, en réalité. « J’espère qu’il va s’en sortir… »

Il écouta Adam et lui sourit. Il comprenait mieux maintenant. Le corps portait une Couronne. D’où il venait, les artefacts ayant des fonctions similaires n’existaient pas encore. Toutes n’avaient pas été façonnées, en plus de cela. Pourtant, il savait qu’elles existaient et qu’elles se multiplieraient avec le temps, ce qui faciliterait grandement les missions de son peuple, tout en constituant un moyen de trahir les grands principes. Que ferait-il d’une Couronne s’il en possédait une ? Sans doute l’enfilerait-il pour toujours, afin de se soustraire au pouvoir de vie ou de mort que possédait la Lune Blanche sur lui. « J’ai compris. » dit-il, sans obéir au Déchu. Il devait se faire violence parce que son aura était nettement supérieure à la sienne. « Je vais faire ce que tu m’as demandé, Adam, mais… D’abord, j’aimerais que nous réglions votre problème. Vous m’angoissez tous les deux. » Il sourit. « Je vois bien que vous êtes en froid. Je me demande pourquoi. Vous n’êtes pourtant pas de deux peuples totalement antagonistes, si je ne me trompe pas. » Ce qui était vrai à un moment du Temps ne l’était pas forcément à un autre moment. Finalement, Anges et Déchus n’étaient qu’une même race. Enfin, c’est ce que Luci lui avait dit. Il n’avait pas encore expérimenté ce qu’était que la déchéance. Ce serait la punition des Anges pour avoir trahi leurs pères et mères. Peut-être. Si la Ligne ne vacillait pas d'ici là. Luci était parfois avare en informations.

« Parfois, il m’arrive de me disputer avec ma sœur. » Ce n’était vraiment pas un bon exemple parce qu’elle était bien plus douée que lui pour se battre. Généralement, il finissait par laisser tomber, après lui avoir dit ce qu’il avait sur le cœur. Elle ne s’excusait jamais et continuait à bouder jusqu’à ce que ce fût lui qui s’excusât. « Je pense que ce qui est important pour avoir une relation saine, c’est l’honnêteté. Edelwyn ne cesse de me cacher des choses. Lorsqu’elle va mal ou que je fais quelque chose qui la blesse, elle garde tout pour elle. Elle finit par me haïr et je dois faire des pieds et des mains pour comprendre ce qu’elle a, lorsque je peux. » Parce que, parfois, il devait partir en mission et ne pouvait pas discuter avec elle autant qu’il le voulait. « Je ne crois pas que deux personnes puissent se disputer sans raison, pas comme ça. » Parce qu’il les avait observés. « Il y a forcément des choses que vous ne vous dites pas. Parfois, il s’agit de blessures enfouies, conscientes ou non. L’autre représente une épreuve ou ressemble à quelqu’un qui nous a déplu par le passé. » Il réfléchit. « Est-ce que c’est à l’autre que vous en voulez ou à vous-même ? » Son index passa sur sa lèvre inférieure alors qu’il songeait. « Je ne suis peut-être pas le meilleur médiateur du monde mais je pense que les choses pourraient rentrer dans l’ordre si vous vous calmiez tous les deux et que vous parliez pour de vrai ensemble. Sans moi. Juste vous deux. » Il sourit, compatissant et murmura la phrase qu’Adam lui avait dictée. « Je mets fin à mon règne. » Son apparence ne changea pas mais il sentit du mieux et, surtout, une magie qu’il connaissait coulait à présent dans ses veines. Sur sa tête, il portait à présent une Couronne, non fonctionnelle. Il resta silencieux, les yeux perdus dans une vision peu claire. Il releva le regard. « Ce n’est jamais facile d’ouvrir son cœur à l’autre, de lui avouer ses blessures. Mais si vous voulez avancer dans votre couple, c’est ainsi que vous devez procéder. » Il eut une nouvelle certitude. « Aimé reviendra lorsque vous partirez. » dit-il, en s’adressant à l’Ange. « Mais… J’aimerais savoir comment nous nous… Non. Non, ne me dîtes pas. » C’était risqué qu’elle lui dît comment est-ce qu’ils s’étaient rencontrés. Peut-être le verrait-il bientôt, ou peut-être ce moment devrait-il rester secret jusqu'au bout ?

860 mots

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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Jeu 14 Oct 2021, 07:37



By artem cheboha

Enquête, lac et hautes herbes

Laëth | En groupe avec Adam, Kaahl & co



« Ta gueule. » lâcha la fille de Réprouvés à la seconde où Adam ouvrit la bouche. La révélation d’Ezechyel l’avait un peu calmée, mais elle ne se sentait tout de même pas capable de souffrir ses moqueries d’enfant de cinq ans sans lui enfoncer son poing dans la figure. Elle voulait entendre le blond, savoir ce qu’il avait à dire à propos d’Aimé. Évidemment, le Déchu n’en eut cure, et ce qu’il articula ensuite n’eut que pour effet de raviver le brasier qui enflammait la jeune femme. Elle serra les poings, puis trouva mystérieusement la force de ne pas l’éviscérer sur place – sans aucun doute un tour de magie propre aux Anges. « Puisque tu aimes tant parler, si un jour tu es en danger mortel et que j’hésite miraculeusement à te sauver, rappelle-moi bien de te laisser crever comme une merde. » Elle lui sourit, crispée. Elle n’était pas aussi douée que lui au jeu du sarcasme et de l’ironie. Elle apprendrait, peut-être. Cet art requérait une grande maîtrise de ses émotions.

Un silence incroyable. Comme elle n’en avait jamais connu, nulle part. Le vrai silence n’existe pas, parce que l’air lui-même chante. Partout, tout le temps, il subsiste un léger fond sonore. Des aigus presque imperceptibles, qui chuchotent à l’oreille des mélodies incompréhensibles. Cette fois-là, il n’y eut simplement rien. Rien, alors que les lèvres d’Adam bougeait. Le tout ne dura que quelques secondes, mais l’Aile d’Acier sentit la panique monter. Dès qu’elle recouvra son ouïe, elle comprit que cela n’avait rien d’accidentel : elle se rappelait que les Anges Noirs contrôlaient les sens. Son agacement monta encore d’un cran, et elle était prête à s’en prendre encore à Adam, lorsque la phrase qu’il prononça la pris de court. Que racontait-il ? Mettre fin à son règne ? Ezechyel n’était pas roi, pas encore. Aimé non plus, a priori. Pourtant, il sembla comprendre. Elle se sentit mise à l’écart, comme si elle avait essayé de pénétrer un cercle d’initiés qui lui était interdit. Lorsque le Déchu se tourna vers elle, elle croisa son regard. Le sien cavalait entre l’ire, l’incompréhension et l’indécision. « Qu’est-ce que tu fais ? » fut la seule phrase qu’elle put prononcer lorsqu’il se plaça entre elle et l’imposteur.

Un imposteur qui lui rappelait Jun autant qu’il le lui faisait oublier. Elle était certaine que c’était lui, d’une autre époque ; mais elle ne le reconnaissait pas, pas encore. Pour le moment, ce sourire taquin qui faisait sa réputation n’existait pas. Il n’avait pas du tout la même prestance. Il devait vraiment être très jeune, dans l’époque de laquelle il venait. Toutefois, il usait déjà de son énorme capacité à énerver les autres. Pas de la même façon. Là où Jun s’amusait à chatouiller les points sensibles, Ezechyel mettait les deux pieds dans le plat en toute bonne foi. Freyja grimaça. Elle n’avait aucune envie d’écouter son discours. « On n’a pas besoin d’avoir une relation saine. » soupira-t-elle. Mais il était lancé, et il poursuivit. Edelwyn. Elle se souvenait d’elle. De son corps petit et mince, de sa peau chaude et douce, et de ces grands yeux verts qui la contemplaient alors qu’elle se touchait. Une brutale vague de gêne l’assaillit. Elle tenta de chasser ce souvenir. Elle secoua la tête, ses cheveux bruns ondulant au rythme du mouvement. « On n’a rien à se dire. » Pourtant, sa question suivante eut plus de répercussion qu’elle ne l’aurait souhaité. Elle détestait Adam parce que lui-même la détestait. Il ne pouvait pas s’empêcher de chercher à l’énerver. C’était pire depuis qu’ils étaient liés. Avant, ils auraient peut-être pu devenir amis. Ou au moins, apprendre à se côtoyer sans s’attaquer. Le Fessetival et le Jour d’Ësse’Aellun ne le prouvaient-ils pas ? Elle le détestait aussi pour ce qu’il lui faisait ressentir. Quand il était là, ou quand elle rêvait de lui. Pour ce qu’elle ressentait, elle et elle seule. Sa mâchoire se tendit. C’était irritant ; dans cette vie ou dans une autre, Ezechyel avait souvent les mots justes. Comme s’il savait avant même de voir. Néanmoins, elle secoua la tête. Elle n’avait plus envie de parler avec Adam. Elle avait essayé, la veille. Le retour de flammes qu’elle avait dû affronter ne lui donnait pas envie de recommencer.

Les yeux verts de l’Ange bondirent jusqu’à la couronne qui trônait sur la tête d’Ezechyel. La surprise se mêlait à un soupçon de compréhension. Les couronnes. Les bagues. Les colliers. Les artefacts raciaux. Silencieuse, elle détailla le bijou. Ainsi donc, Aimé n’était pas ce qu’il semblait être ? Il appartenait à un autre peuple que celui des Magiciens. La dague de la trahison perça son cœur. Elle n’était pourtant pas certaine que ce sentiment fût justifié. En vérité, cette révélation posait juste beaucoup plus de questions. S’il n’était pas ce qu’il avait prétendu, alors oui, peut-être qu’elle le connaissait vraiment. Ou peut-être que son changement d’état lui avait fait perdre tout souvenir de sa vie réelle ? Peut-être en avait-il produit d’autres ? Pourquoi ceux-ci ? Son identité demeurait un mystère. Et comment Adam pouvait-il savoir ? Comment avait-il deviné ? Était-il très proche de la personne cachée derrière Aimé ? Interdite, elle se mit à dévisager le blond. Elle aurait sans doute pu poursuivre sa contemplation jusqu’à s’évanouir de fatigue tant elle était stupéfaite et subjuguée par ses réflexions, s’il n’avait pas repris sa diatribe précédente. « Quoi ? » Freyja papillonna des yeux. « On n’est pas en couple ! » s’insurgea-t-elle, en s’écartant du Déchu aussi vite que si on lui avait dit qu’il était atteint d’une maladie mortelle extrêmement contagieuse. Elle lui adressa une œillade chargée de dégoût et de haine. Il avait voulu la guerre, et c’était tout ce qu’il obtiendrait.

Nouveau flottement. Ses iris revinrent sur Ezechyel. Pourquoi ? avait-elle envie de demander. Mais la question ne franchit jamais ses lèvres. Peut-être craignait-elle la réponse ? Peut-être la devinait-elle ? Pourquoi Aimé aurait-il voulu revenir auprès d’elle, une femme inaccessible à laquelle il avait déclaré son amour la veille, plutôt qu’auprès de son ami ? Cependant, ce ne serait pas vraiment Aimé, qui reviendrait. Il n’était qu’un masque. Une farce pour cacher la vérité. C’était pour ça, le sentiment de trahison. Elle avait cru en quelqu’un, en quelque chose, qui n’existait pas, et cela empirait toutes les pensées qu’elle avait pu avoir. C’était elle, qui trahissait. Elle trahissait pour des illusions. Elle songea à Kaahl. Elle voulait le voir. Lui, juste lui. Pouvoir le toucher, le serrer contre elle, éprouver sa matérialité et sa réalité jusqu’à s’effondrer d’épuisement. Son palpitant partait à la dérive. Comme souvent, il se raccrocha à Ezechyel, à la seconde où ses pupilles jetèrent l’ancre dans les siennes. Elle déglutit. « C’est dans très longtemps. Tu auras peut-être oublié ce jour-là, quand ça arrivera. » Et tu m’auras sans doute oubliée, moi aussi. Ce n’était pas grave. Ils appartenaient au futur. Et rien n’était grave. Soudain, elle se sentit ailleurs. Le monde lui parut minuscule et la vie particulièrement vaine.

Un sifflement perça l’air. L’Ange tourna la tête. De l’autre côté de la rive, une silhouette leur adressait de grands gestes. « C’est mon frère. » Il aurait pu venir mais n’avait probablement pas eu envie de s’immiscer dans une conversation qui ne le regardait sans doute pas – et elle lui en était reconnaissante. Tour à tour, elle regarda les deux hommes. « Je vais le rejoindre. » En un sens, il avait bien fait d’arriver à ce moment-là. Sans le savoir, il les sauvait tous les quatre. « Ezechyel, rendez-vous dans quelques ères. » Ses yeux glissèrent vers le Déchu. « Adam… » Elle hésita. Finalement, elle haussa les épaules. Ses ailes reprirent leur place dans son dos, et elle s’envola vers la rive opposée du lac.



Message V – 1303 mots

Merci beaucoup pour ce rp ! nastae C'était chouette, même si on n'a pas du tout exploré l'île XDD (vous avez vu, j'ai écrit avec une musique calme pour ne pas tout péter)




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