Le deal à ne pas rater :
Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
Voir le deal

Partagez
 

 La favorite | Milesette

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2  Suivant
AuteurMessage
Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

~ Orisha ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 2293
◈ YinYanisé(e) le : 24/05/2014
◈ Activité : Horticultrice
Latone
Ven 26 Nov 2021, 17:59



Tiva toisa l'invitée avec sa hargne naturelle. Depuis que Léto la prit sous son giron, de longues sessions de sociabilisation lui passèrent au coin de la gueule. Forcément, faire sortir une Zawa'Kar de son clan pour la placer dans les bains de Zaowa relevait d'un défi difficilement réalisable. Et pourtant, grâce à l'entêtement de la Reine et la patience des Chamans, la sauvage parvint à ne plus vouloir mordre quoi que ce soit entre les murs du palais. Elle gardait malgré tout son arme sur elle, quelles que fussent les circonstances – à deux doigts de l'accident dans les appartements de la Hǫfðingi, une fois – l'un de ses plus gros réconforts loin de la forteresse des guerriers. Elle y retournait quelques fois, bien sûr, mais son nouveau rôle était acté. Contrairement aux autres gardes d'élite, Tiva alliait beauté sauvage et muscles saillants, une alchimie qui rappelait à demi-mots sa maîtresse, afin de protéger les trésors de chair de la Souveraine. En tant que gardienne ultime, nul n'entrait dans le harem sans son autorisation ; et si elle s'y trouvait déjà, la moindre initiative risquait de mal finir.

" Grhmpf. Ce genre de grognement s'avérait être ses salutations des plus sympathiques. Hǫfðingi n'est pas encore là. Elle se décala malgré tout pour laisser le champ libre. Takhi te tiendra compagnie en attendant. "

Les rideaux héliotropes laissèrent place à la brume de l'interdit. Rares furent les âmes à pouvoir pénétrer les bains royaux, d'autant plus lorsqu'elles étaient étrangères. Toutefois, Miles… Ou devrait-on dire, "Milesette" n'était pas inconnue des Chamans. Cette forme décontenançait peut-être la plupart du personnel du palais, mais pas Takhi. Au-delà de la vapeur quasi-étouffante, la demoiselle était étendue sur une ribambelle de coussins le long d'un bassin, à savoir le petit coin préféré de Léto. Lorsqu'elle remarqua l'arrivée de l'Orisha, sa première réaction fut de sourire pour ne pas dévoiler son simili d'embarras. Il est donc vrai, songea-t-elle en l'imaginant se tenir aux côtés de son "mari". Depuis l'épisode des tableaux, la Raya'Ni s'était préparée à une telle tournure des événements – de même qu'elle prévint ses collègues de l'anomalie – mais voir la Köerta de ses propres yeux lui arracha bien plus de réaction qu'à l'accoutumée. Minco ne fut convaincu de l'absurdité de la situation qu'après un véritable contact, dans un but officieusement médical. Pour Takhi, cet homme faisait maintenant partie du lot de son quotidien.

" Bienvenue, Sungmanitu’Tehila. La danseuse s'était à peine redressée, sa main jouant toujours distraitement avec l'eau, le va-et-vient entraîna sa poitrine dans un cycle hypnotisant. Vous avez réussi à ne pas vous perdre. Ce doit être grâce à votre puissant odorat. " D'un signe, elle invita la femme du Hǫfðingi à la rejoindre.

Elles étaient seules, comme évoqué par la gardienne du harem. Cette occasion plut à la Chamane, car elle se souvenait encore de sa courte entrevue avec l'Orisha. Pour cette dernière, ce ne devait être qu'un grain de sable dans l'incroyable tempête que représentait le mariage, mais pour Hoh'Nokomis'We, il en était tout autre : l'union de la Sùlfr signifiait l'agrandissement de son entourage. Aucune obligation n'enchaînait Takhi à Miles, mais ceci était sujet à évolution. Après tout, la complicité des deux tourtereaux pouvait de but en blanc changer le destin de la Raya, tout comme lorsque les rôles respectifs de Ré'Takoda'Wa et de Kah'Yona'Am furent réajustés selon la volonté de la Souriante.

Par ailleurs, la physionomie du Köerta l'avait marquée. Elle pouvait comprendre l'attirance de sa maîtresse pour les cicatrices, cependant les afflictions de l'Orisha dépassaient un seuil bien plus haut. En plus, en tant que femme, sa vision s'en retrouvait changée. Puisqu'elle fréquentait Léto, Takhi était bien évidemment plus à l'aise avec le genre féminin, mais cette impie magie qui liait les mariés décuplait d'autant plus son intérêt. D'un geste ferme, elle chassa l'aqueux de ses phalanges pour se montrer présentable vis-à-vis de l'honorable Darka'Mri'Tuor.

" Le Roi se languit de vous, il ne doit être guère loin, rassurez-vous. À ce propos, comment trouvez-vous Zaowa ? Miles y logeait durant les quelques jours de célébrations, guère plus. Sans gêne, alors qu'elle discourait, l'ancienne Orine se permit d'étudier avec attention la silhouette du Sungmanitu'Tehila. Je n'avais jamais vu une Orisha, avant vous, d'aussi près. Laissa-t-elle finalement entendre, même durant son passé de Muse à vrai dire. Vous pouvez omettre ma nouvelle question si elle vous incommode. Elle laissa planer un silence. Pourquoi n'êtes-vous pas devenue une Chamane ? "


809 mots ~
(en fait j'étais parti pour 400 mots)



By Jil ♪
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34266-latone#672534
Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

~ Orisha ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 1157
◈ YinYanisé(e) le : 20/09/2014
◈ Activité : Traqueur [Corvus Æris] | Marcheur
Miles Köerta
Sam 27 Nov 2021, 07:13



Le phénomène s’était produit au courant de la nuit, quelques heures seulement après mon arrivée, alors que je m’étais drapé sous mes couvertures afin de profiter d’un sommeil bien mérité. La journée avait été longue et épuisante, notamment en raison de mon voyage jusqu’à l’Île Maudite et de mes retrouvailles avec Draaskag et Nörråke. De fait, je m’étais presque instantanément assoupi dans mon lit, impatient de revoir Léto après tout ce temps sans avoir pu être présents l’un pour l’autre. Cependant, au beau milieu de mes rêves, mon corps s’était mis à changer. Mes cheveux s’étaient rallongés, ma mâchoire se faisait moins carrée, et ma silhouette adoptait progressivement des courbes voluptueuses et insoupçonnées. Malgré toutes ces altérations, jamais je n’avais ouvert les yeux, me réveillant simplement le lendemain comme tous les autres matins. Une seule interrogation, cependant, avait brièvement fait chemin jusqu’à mon esprit : pendant quelques secondes, encore à demi-submergée dans les limbes du sommeil, je m’étais questionnée sur ma localisation. Qu’elle était cette chambre? Pourquoi ne me trouvais-je pas dans mon lit, à Ciel-Ouvert? Heureusement le retour à la réalité fut relativement rapide, la lucidité reprenant les rênes tandis que je contemplais rêveusement la chambre royale, humant les senteurs qui se propageaient dans toute la pièce. L’encens et la peinture étaient de celles qui étaient les plus fortes, mais l’odeur de Léto imprégnait chaque particule de cet atmosphère chimérique et singulier. À cet instant, mon regard s’était lentement baissé, effleurant la surface des draps que j’avais mollement retourné. De paire avec on regard, mes doigts s’étaient mis à caresser l’espace vide du lit sur lequel il aurait dû se reposer. Même s’il était absent, j’avais gardé le sourire, motivée et excitée plus que jamais, me préparant avec enthousiasme pour la suite de la journée. J’avais croisé plusieurs Chamans pendant mon séjour, répondant à leurs salutations par des sourires et de grands mouvements de la main. Pourtant, où que j’aille au cœur de Zaowa, j’avais pu sentir d’innombrables regards se porter sur ma personne, fureteurs et intéressés, mais rien qui ne puisse me détourner de mon objectif. Toute la journée, je n’avais fait qu’y penser et, à présent, il n’y avait que quelques mètres qui me séparait de celui-ci – quelques mètres ainsi qu’une Zawa’Kar au tempérament aussi brut que bestial. Au son des tremblements qui prirent sa gorge d’assaut, je ne pus m’empêcher un gloussement discret, tapant avec entrain l’épaule de la Zawa’Kar.

« C’est toujours un plaisir de te revoir, Tiva. Inébranlable, le sourire qui flottait à la commissure de mes lèvres s’écarta afin de laisser entendre quelques mots : Est-ce que Léto est… »

Toutefois, la guerrière confirma de but-en-blanc l’absence momentanée du Souverain. Instantanément, mon sourire s’effrita, se tordit, défigurant un instant mon visage pour lui faire arborer une mine grincheuse. Comment ne pouvait-il pas être là? Est-ce moi qui était arrivée en avance? Bougonne, le sentiment laissa rapidement place à la lassitude. Pourquoi m’énervais-je ainsi? Il allait être présent aujourd’hui. Je devais simplement être patiente. Ce n’était plus qu’une question de minutes désormais. Cette pensée suffit à me revigorer et à la mention de Takhi, la bonne humeur revint rapidement faire briller le rouge vermeil de mes prunelles. Plein d’assurance, mon pas m’entraîna presque à la course jusqu’à l’intérieur des bains royaux, desquels je repoussais les rideaux pour jeter un premier coup d’œil. Comme à son habitude, la Raya était calme et gracile, élégamment étendue au-dessus des coussins qui tapissaient la bordure du bassin. Un instant, je la contemplais dans cette posture, intriguée par quelques sentiments. Toutefois, je finis par les mettre de côté afin de me rapprocher de la danseuse, lui sautant dans les bras une fois qu’elle se fut redressée afin de la saluer chaleureusement.

« Ahlala! J’en ai assez de toutes ces formalités! Appelle-moi simplement Miles, d’accord? Et peux-tu oublier le vouvoiement, s’il-te-plaît? Prends exemple sur Tiva! Sous son regard légèrement surpris, je la gratifiais d’un large sourire, m’installant sans cérémonie à ses côtés, à demi-couchée. Comment vas-tu, Takhi? »

Elle semblait aller comme un charme, toujours aussi gracieuse, mais semblait avoir oublié ma précédente requête. Je soupirais. Peut-être qu’elle s’y habituerait avec le temps…

« Ha! J’espère bien! Je n’ai pas fait ce voyage pour rien, mais pour le moment, jusqu’à preuve du contraire, c’est moi qui l’attends. Pendant un court instant, la Raya put admirer la maturité en pleine action. Toujours aussi populeux que la dernière fois où je suis venue. Seule la journée du mariage s’était avérée bien moins dynamique au sein du campement royal, étant donné les festivités qui se produisaient au Nilgoé. Je me suis tout de même sentie plus observée que d’habitude… Je ne sais pas trop pourquoi, comme si les gens étaient surpris de ma présence. Enfin, il se peut également qu’ils n’ont pas été mis au courant de ma visite. »

Haussant des épaules, je changeais légèrement ma position, plongeant finalement mes pieds dans l’eau. Aussitôt, la chaleur du bain remonta mes jambes, berçant mon bas ventre. Enhardie par l’ambiance, je tournais légèrement la tête sur le côté, observant la Chamane aux traits fins d’un air taquin.

« Et? Tu aimes ce que tu vois? »

Mon regard était à demi-fermé, un sourire enjoliveur jouant sur le bout de mes lippes comme pour la séduire et la décontenancer. Seulement, je ne doutais pas qu’avec mon mari dans les pattes, la jeune Raya avait connu son lot de surprises et d’embarras.

« Je ne suis peut-être pas le spécimen le plus représentatif et le mieux préservé en raison des marques qu’ont laissé mes mutations sur mon corps, mais je reste pas mal. Je crois? Je me permis un court esclaffement, reportant mon attention à la surface de l’eau que j’agitais doucement. Pourquoi? Hum… Je réfléchis sérieusement à la question, accentuant le mouvement de mes pieds immergés. Ais-je besoin de devenir une Chamane pour faire partie de sa vie? Ais-je besoin de changer? De nouveau, je lui adressais un souire, alors que mes yeux se refermaient doucement et que mes poumons se remplissaient des parfums qui embaumaient l’air. Je pense pouvoir m’intégrer et m’intéresser à son peuple – à votre peuple – sans être obligée de devenir comme vous. Puis… La suite de mes paroles rencontra quelques difficultés, mais s’extirpa après un certain temps. Je ne peux me permettre de rester sur l’Île Maudite. Même si vous avez ouvert vos frontières, cela ne change pas le fait que… ce n’est pas ma place. Ailleurs, on a besoin de moi. Je me suis construit une vie loin de cette île avec mes enfants, mes amis et j’exerce, aujourd’hui, des responsabilités au sein de ma communauté. On compte sur moi là-bas, plus qu’ici. Je ne pense pas pouvoir tourner le dos à tout ça… Même si cela était synonyme de distanciation et d’absences répétées entre Léto et moi? Entre toi et moi, si j’étais devenue une Chamane, tu n’aurais jamais pu côtoyer une Orisha d’aussi près. Reprenant sur un ton moins sérieux, je poursuivis : Ensuite, il y a toute cette histoire avec les Esprits. Je ne crois pas que j’arriverais à passer mes journées à les voir vadrouiller absolument partout : ça finirait par me déconcentrer beaucoup trop. Comment faîtes-vous pour ne pas être perturbés en vous lavant ou en faisant l’amour alors qu’il y a plein de yeux qui vous observent sous tous les angles? C’est au-delà de ma compréhension! Poussant un soupir, je finis néanmoins par lui tendre l’une de mes mains, l’invitant à y déposer la paume de la sienne. Pendant que notre grand garçon se fait attendre, que penses-tu d’une petite baignade? J’ai l’impression que tu en as besoin, tu me sembles toute raide! »

Un massage au milieu des vapeurs chaudes ne lui ferait que du bien, j’en étais certaine.


1 296 mots | Post I




La favorite | Milesette Signat16
Merci Léto ♪:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34827-miles-koerta#679519
Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

~ Orisha ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 2293
◈ YinYanisé(e) le : 24/05/2014
◈ Activité : Horticultrice
Latone
Dim 28 Nov 2021, 20:08



Takhi arborait un franc sourire, bien qu'en présence de ce que beaucoup – dont Tiva – jugerait d'hérétique. Pour autant, le passé de leur Hǫfðingi actuel s'avérait teinté de brun, aussi. La favorite faisait bien parti de cette minorité prête à donner une chance aux étrangers ; un mode de penser qui risquait de s'étendre sous l'engouement du Souriant. En quelque sorte, Miles lui rappelait Léto, avec cette bonne humeur constante, ce côté avenant permanent, cette enveloppe charnelle sculptée dans la souffrance, abritant un esprit libre et courageux. Ces deux-là allaient bien ensemble et la Chamane se doutait bien que leur union s'éternisera encore longtemps, peut-être bien jusqu'à la mort.

" Le Roi lui-même est incapable de m'arracher mon vouvoiement, vous n'y arriverez pas non plus. Mais je vous encourage à essayer. " Ironisa-t-elle, ayant hâte de découvrir le verbe de l'Orisha.

Si elle aimait ce qu'elle voyait ? C'était une évidence, et un regard suffisait à lui répondre. Léto lui avait trouvé ce charme par ailleurs ; cette capacité à pouvoir communiquer rien que par la gestuelle. Raya elle-même lui avait suggéré cette Raya'Ni sans réelle importance, convaincue que ces danses et cette expressivité conviendraient aux goûts du Hǫfðingi. La Draugr eut raison : rien que par ses prestations artistiques, quelques fois accompagnées par le rythmique endiablé de Momoko, nourrissait la fibre sensible de la Titanide. Pour ce qui était de Miles, Takhi avait eu sa chance de l'observer et de le conseiller le soir de son mariage. Peut-être s'était-elle trahie, mais sa connexion lui était on ne peut plus clair.

" Je comprends votre position. Pour ma part, je serai peinée de ne pouvoir côtoyer l'Orisha que vous êtes. Un rire bas et mignon. Vous lui ressemblez – finit-elle enfin par avouer – dans une moindre mesure. Elle passa sa main sur le bras de la Köerta, un toucher déjà opéré lorsqu'elle peignit le marié pour son union. Vous êtes marqués tous les deux. Est-ce que l'une de ces cicatrices vous lient ? Au détour d'une mission ensemble, par exemple. Quand vint la mention des Esprits, Takhi eut du mal à comprendre ce qui la tracassait avant de se rappeler que les défunts ne faisaient absolument pas parti du quotidien des gens extérieurs. Étrange, vous côtoyez une… un Chaman et vous n'êtes pas habituée aux Esprits ? Quelques-uns rôdaient dans les bains ; généralement, les plus dérangeants étaient écartés. Lorsque vous vous êtes rencontrés, Léto devait être assez puissant pour les écarter. Mais si je dois vous donner un conseil : n'omettez jamais leur présence, même si vous ne les voyez pas. "

Mutuellement tendues – Takhi s'en amusait – la Raya'Ni attrapa tout naturellement la main proposée pour se glisser dans l'eau chaude. À cet instant, elle portait encore ses maigres atours – en plus de son attirail de bijoux qui la suivaient à la trace – mais nul Chaman ne s'en formaliserait. En fait, cette situation lui plaisait : en plantant son doux regard sur l'Orisha, ses doigts fins glissèrent la brassière le long de son bras, et la déposa vers les coussins. La transparence du bain laissait place à ses atouts enviés par de nombreux êtres.

" Vous êtes bien plus raide que moi, Miles. Serait-ce les Esprits qui vous tracassent ? Elle glissa son attention tout autour d'elles. Certains se confondent avec les encens, joueurs. Ils sont curieux à votre sujet, cela me donne envie de les écouter. Elle se rapprocha de la femme du Roi, ses mains enfouies dans l'eau retirèrent avec grâce le pagne qui lui restait. Ce dernier remonta à la surface entre elles et Takhi s'en amusa, l'écartant de son fameux objet de curiosité. Ils racontent beaucoup de choses… Est-ce vrai que vous avez combattu un géant ? Elle invita l'Orisha à la rejoindre vers le rebord. Attendez un peu. Sans gêne, Takhi remonta ses paumes jusqu'aux épaules de la Marcheuse. C'est moi qui fais les massages. Je ne me débrouille pas aussi bien que Minco ou qu'une Raoni, mais si Léto me quémande en personne, c'est qu'il doit y avoir un talent inné en mes mains. Une lueur passa au sein de ses prunelles. Vous n'aurez qu'à m'en dire des nouvelles. Une fois que la bénéficiaire l'autorisa à opérer sa magie, Takhi se hâta à la tâche avec une attention toute particulière ; après tout, comme avec la Sùlfr, elle avait affaire à un corps meurtri. "Latone"… Répéta-t-elle au bout d'un moment. Je n'ai pas entendu ce nom depuis longtemps. Chez les Chamans, on la surnommait l'Éclat, la furieuse Hozro de Souw. On ne l'a plus revue sur l'Île… et maintenant, elle travaille avec vous. Sentant que cette anecdote faisait réagir les fibres musculeuses de l'Orisha, elle se permit de creuser davantage. Comment est-elle ? " La vie du Roi et de sa femme l'intéressaient vraiment, sur tous les plans possibles.


847 mots ~



By Jil ♪
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34266-latone#672534
Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

~ Orisha ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 1157
◈ YinYanisé(e) le : 20/09/2014
◈ Activité : Traqueur [Corvus Æris] | Marcheur
Miles Köerta
Mar 30 Nov 2021, 06:26



Peut-être n’étais-je pas en mesure – pour l’instant – de lui arracher son vouvoiement, mais au moment présent, sa curiosité parvint à m’arracher un sourire sur le bout des lèvres. Mes yeux, doucement, se détachèrent de ses traits pour venir embrasser les mouvements qu’elle dessinait à la surface de ma peau, le pulpe de ses doigts voyageant avec légèreté entre les fissures qui creusaient ma chair.

« Léto t'as conté son passé dans la Marche Terne, je présume, avant qu’il retourne sur l’Île Maudite? »

C’était une époque aussi sombre que douce, une période où les ténèbres qui nous submergeaient reculaient peu à peu afin de nous permettre d’atteindre un rivage salvateur, de guérison. Bien souvent, ses bras m’étaient apparus comme une terre sur laquelle je pouvais me réfugier afin d’oublier tous les tourments qui m’avaient, jusqu’ici, entraîné dans des profondeurs aussi écrasantes qu’exténuantes. Il avait été ma bouée, celle qui m’avait permis de revoir la lumière du jour sous cet éclat que j’admirais encore aujourd’hui.

« Nous avons travaillé ensemble à quelques reprises, lui en tant que Marcheur et combattant, tandis que je soutenais la milice en tant que pisteur et informatrice. Pour une raison inexplicable – un réflexe ou un acte tout bonnement spontané –, ma main vint chercher la sienne pour l’envelopper. Si la grande majorité de mes cicatrices sont dues aux mutations, contais-je tout en guidant ses phalanges à travers les blessures, celle-ci est différente. Je stoppais son index à la frontière de la marque concernée. Nous étions en plein combat pour repousser les forces du groupe d’esclavagistes que nous traquions et, pour une raison qui m’échappe, Léto était distrait. Il n’était pas entièrement concentré et l’un de nos adversaires a tout de suite voulu profiter de son impair. Pendant un certain temps, je pouvais sentir le toucher de Takhi effleurer la cicatrice qui barrait mon épaule. À partir de cet instant, tout s’est passé super vite. Je combattais moi-même un esclavagiste quand j’ai vu l’ennemi se jeter sur Léto et je… je n’ai clairement pas réfléchi lorsque j’ai tourné le dos à mon opposant. Inévitablement, sa lame a tranché ma peau, mais il s’agissait là d'un maigre sacrifice comparativement à ce qui serait survenu si je n’avais pas réagi au quart-de-tour pour prévenir l’attaque de l’assaillant. »

De fait, Léto serait sûrement… Tranquillement, je secouais la tête, plongeant de nouveau mes yeux dans la douceur des siens.

« Toutefois, Léto n’est pas au courant de cette blessure et s’il l’avait été, je suis certaine qu’il s’en aurait voulu pour un sacré bout d’temps. Énigmatique, je glissais alors l’un de mes doigts jusqu’à mes lèvres, adressant un clin d’œil à l’attention de la brunette. C’est notre petit secret, d’accord? Levant la tête, je balayais ensuite la salle des yeux, répétant pour tous ceux que je ne pouvais percevoir, mais qui étaient là : Notre secret à tous? »

Parce que nous ne pouvions les voir, il était difficile de toujours considérer leur présence auprès de nous, que ce soit par-dessus une épaule ou progressant simplement à nos côtés, aussi silencieux qu’invisibles. Malgré tout, je prenais en note de ne pas oublier son conseil, mon regard s’attardant sur les courbes de son corps, qu’elle dévoilait lentement, langoureusement. Sa silhouette se confondait à la fumée de l’encens et à la vapeur de l’eau, le tout lui donnant cette allure aussi mystique qu’intangible.

« Ha, ha, ha, très drôle », ironisais-je en plongeant l’une de mes mains dans l’eau du bain, la retirant presque aussitôt pour lui en rejeter à la figure, malicieuse.

Aussi intouchable et aérien pouvait paraître son être, elle était bel et bien là, tout près, se rapprochant du rebord pour m’inviter à plonger au cœur du bassin. Je lui souris avec douceur, la rejoignant sans faire de chichi, les pans de ma robe remontant à la surface dès que mon corps s’immergea.

« Un géant? Posais-je tout en retirant mon vêtement, réfléchissant quelques secondes avant de me rappeler, mais au même moment, la Raya’Ni me fit part d’une proposition plutôt alléchante. D’accord, d’accord, tu m’as convaincu; dans tous les cas, je suis certaine d’être entre de bonnes mains. M’asseyant au fond du bain, je tournais le dos à la jeune femme. Et pour en revenir au géant, est-ce que les Esprits parlent des Zihaags que nous avons combattu aux Terres Oubliées? »

Tout en la questionnant, je passais quelques doigts dans ma chevelure, la dégageant tranquillement de mon dos afin de lui présenter mes épaules. Tel un cadre argenté, mes cheveux tombèrent de chaque côté de mon visage. À l’affirmation qui s’ensuivit, je racontais alors le combat qui s’était engagé entre les Corvus, le Léviathan et ces parasites indésirables qui s’étaient, un beau jour, éveillés au beau milieu de la terre des pirates. Même si la finalité me laissait encore des sueurs froides et que nous n’avions techniquement pas terrassé de nous-mêmes la créature, cette mission restait tout de même l’un de mes plus importants hauts-faits auprès de la guilde.

« Pendant une seconde, j’ai cru que tu faisais mention de Latone en parlant de géant, rigolais-je gentiment avant de percevoir le nouvel intérêt de Takhi. Hum… Comment elle est? Je marquais une pause évidente, volontaire, tournant mon visage sur le côté pour la gratifier d’une œillade. Et si nous procédions comme ceci, plutôt : une histoire pour une histoire. Je t'ai raconté celle de ma cicatrice et des Zihaags : à ton tour de me partager l’une de tes péripéties. Fermant les yeux, je me permis un instant de réflexion afin de relâcher une profonde expiration de satisfaction; les doigts de Takhi réalisaient, en effet, un travail fabuleux. Tu as le style et les manières et pourtant, tu n’as pas toujours vécu auprès des Médiateurs de l’Au-Delà, n’est-ce pas? À l’expression qu’elle me confia, je compris que j’avais fais mouche. Pourquoi as-tu choisi de devenir une Chamane? »


986 mots | Post II




La favorite | Milesette Signat16
Merci Léto ♪:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34827-miles-koerta#679519
Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

~ Orisha ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 2293
◈ YinYanisé(e) le : 24/05/2014
◈ Activité : Horticultrice
Latone
Dim 05 Déc 2021, 21:43



Au-delà de l'attirance physique, Takhi comprenait enfin ce qui liait ces deux êtres à l'aura incroyable. Ses prunelles noisette s'éperdirent sur la cicatrice qui liait la Vie de Léto Sùlfr à Miles Lucina Köerta. On racontait que les Hǫfðingi savaient tout et pouvaient tout voir, car les Esprits eux-mêmes accédaient à cet océan d'informations avec une facilité déconcertante. Mais quand l'Orisha lui conta que son mari ne devait être au fait de cette blessure en particulier, la Chamane se surprit à la croire sur parole. Léto était un bouclier, qui n'attendait qu'à encaisser toutes les afflictions afin de préserver autrui. Constater un tel échec de sa valeur ne ferait qu'effriter la solidité de son égide. Ainsi, qui d'autre que cette femme pour soutenir et partager la vie de cet homme ? Ce sera bien leur secret et les fantômes se tairont.

Et puis, à l'instar de son mari, Sungmanitu'Tehila conservait un palmarès de hauts faits plutôt remarquables. Il était bel et bien question de ces Zihaags, l'histoire s'ensuivant la captiva dans un mutisme respectueux. Si sa voix s'était tue, son corps continuait de lancer des appels à la Köerta : avec une attention entièrement portée sur le bien-être de son obligée, Takhi massa ses épaules et le haut de son dos. Comme habituée à s'occuper de terres chagrinées, son toucher passa sur les cicatrices tel un onguent, à la fois apaisant et chaleureux. La Raya démontrait ici son savoir-faire après s'être tant de fois occuper des plaies surannées de son Roi. Les mutations de la Traqueuse ne la dégoûtaient, ni ne l'effrayaient ; lorsque nous étions accoutumés à une telle œuvre, on ne pouvait que l'apprécier davantage.

" Vous êtes tout à fait en droit de proposer cet arrangement. Cela leur donnera une occasion de mieux se connaître, par ailleurs. Sans cesser sa délicieuse tâche, Takhi fit travailler ses souvenirs d'antan. Autrefois, j'étais une Orine. Tout comme mes consœurs, je parcourais les Terres à la recherche d'un maître. Je m'exerçais à l'Art de la Danse pour captiver l'attention de potentiels candidats, ayant à cœur de les Inspirer par mon rythme travaillé. À cette époque, je m'étais aventurée sur les Côtes de Maübee et j'y rencontra Muata. Elle laissa planer quelques secondes, par respect. Les Chamans ne s'aventuraient guère sur nos terres, mais ils faisaient affaire avec les Déchus d'Avalon. Muata a été témoin de ma danse et j'ai souhaité lui soumettre mon énigme. Vous savez ce qu'il a fait ? Tout en lui laissant le loisir de deviner, elle la poussa un peu plus afin de pouvoir détendre les muscles près de ses lombaires. Il a refusé de répondre, pourtant il m'a embarquée avec lui jusqu'à Awaku No Hi. C'est depuis que je vis avec les Chamans, et bien que mon quotidien se résumait à suivre Muata un peu partout, je compris bien vite pourquoi il ne voulait pas se lier à moi : il s'était destiné au sacrifice pour la cérémonie du Solstice. Toutefois, il eut le temps de me présenter les coutumes et les rites de son peuple, et fit de moi une Chamane à part entière avant de partir. Elle sourit en se remémorant ces quelques instants de complicité. Son massage s'était adouci au fil du récit ; elle finit par s'en rendre compte et par corriger cet affront. J'ai une autre histoire, après tout vous m'en aviez confié deux. Une fois, nous étions avec Minco et Tiva en train de préparer votre mariage, et votre fils est venu me voir. Il voulait des conseils pour danser, afin d'impressionner une Raya'Ni le soir des festivités. Tiva a voulu en profiter pour le malmener un peu et user de quiproquos, Minco la suivit – sûrement trop amusé par la requête insolite – ils lui proposèrent alors de s'occuper de lui ici et maintenant pour qu'il soit au sommet de sa forme le soir venu. Il est parti en courant, rouge de colère ou de honte, je ne saurais dire. " Elle rit, Draaskag était amusant à sa manière.

Confiante en ses capacités, Takhi n'avait point besoin de demander si le service était au goût de l'Orisha ; il lui suffisait juste de l'écouter. Puis, elle prenait un certain plaisir à pouvoir satisfaire la "Reine".

" Désirez-vous que je continue ? Une étincelle luisit dans son regard. Vous pouvez même vous retourner. " Elle serait plus que partante de pouvoir la contempler tandis que son histoire fut contée.


775 mots ~



By Jil ♪
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34266-latone#672534
Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

~ Orisha ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 1157
◈ YinYanisé(e) le : 20/09/2014
◈ Activité : Traqueur [Corvus Æris] | Marcheur
Miles Köerta
Sam 11 Déc 2021, 07:50



Extrêmement détendue entre le massage prodigué par la Chamane et l’ambiance générale du bain, je me laissais volontiers transporter par l’onctuosité de son inflexion, une douceur et un réconfort particulier berçant mes tympans à chaque nouvelle élocution qu’elle glissait hors de son palais. Couplé aux mouvements de ses mains, qui frictionnaient attentivement la surface sensible de ma peau et pénétraient l’intérieur exacerbé de mes muscles et terminaisons, ce timbre atténuait l’élancement de mon corps tout en calmant la vigueur de mon esprit. Après tout, ces derniers répondaient naturellement aux appels de la Raya, silencieux et pourtant si bruyants à la frontière de ma chair. Ses doigts malaxaient mes épaules, et tout mon être se relâchait, à sa merci, suivant les gestes de la favorite à la manière d’un ouvrage en argile, frais et vierge de tout modelage. Sous son doigté, j’avais l’impression qu’elle reconfigurait mon corps de sorte à lui donner une tout autre apparence, plus légère et consistante peut-être. Dans tous les cas, si sa voix me paraissait aussi aérienne que fragile, se perdant à travers les vapeurs du bain, ses mains, bien au contraire, s’employaient à me faire comprendre qu’elle était bien là, instigatrice altruiste de ma présente félicité. Seulement, durant une pause plus longue que les précédentes, le silence se déposa tranquillement, l’extinction de sa voix forçant l’ouverture de mes paupières, à-demi fermées. Est-ce qu’elle s’attendait à ce que je devine?

« Il a… voulu faire une compétition afin de mesurer vos talents respectifs! Hum… Non, non, attend, j’ai une autre idée. Il t’a plutôt… proposer une danse. Et tu as accepté? »

Faux! Même si j’aurais trouvé cela excessivement chou pour le coup, tel un conte de Fae. La réalité, cependant, parut moins divertissante, sans grand artifice, si ce n’est cette mention du sacrifice pour la cérémonie du Solstice…

« Du coup, tu es devenue une Chamane pour lui ou pour toi? »

Peut-être qu’au début, la seule volonté qui l’avait poussé à apprendre les coutumes chamaniques n’était due qu’à ce fameux Muata, mais le temps passant, elle avait certainement trouvée sa place au cœur de cette particulière communauté. Un sourire apparut à mon visage, suivit par une nouvelle expiration de contentement dès lors que la main de Takhi se refit plus assurée sur mon corps. Toutefois, je ne pus conserver cet état de flottement bien longtemps, la mention de mon fils comme principal protagoniste de sa seconde histoire m’enflammant. Brusquement, mon menton se suspendit au-dessus de mes épaules pétries, tandis que mes pupilles partirent à la recherche de son minois, fouineuses et intéressées.

« Tu veux dire… Draaskag? Notre Draaskag? Le fier et terrible futur Zawa’Kar? »

Si elles avaient pu se redresser, en alerte, mes oreilles se seraient immédiatement tendues dans la seconde qui s’était ensuit. Au lieu de quoi, l’intégralité de mon attention s’abreuvait des paroles de la Raya avec une soif indiscrète, la curiosité désormais éveillée me retirant inéluctablement de ma somnolence. C’est pourquoi, à l’instant où la Chamane voulu changer de sujet, que je m’empressais de la ramener sur ce qui était véritablement important pour le moment.

« A-Avant ça! Je veux TOUT savoir! Tu as un nom, n’est-ce pas? Tu dois certainement la connaître. Qui est cette jeune Raya’Ni? Elle a quel âge? Oh! Par Sympan! Est-ce que nous sommes partis de la fête avant d’avoir pu voir ça? Pourquoi il ne m’en a pas parlé, vaurien! Cacher ce genre de choses à sa mère! »

À l’intérieur de ma cage thoracique, je ressentis une contraction et, d’un geste dramatique, je plaquais l’intérieur de ma main sur ma poitrine; cœur brisé. Pour des observateurs extérieurs, il était plus qu'évident pourquoi Draaskag n’avait pas voulu me tenir au courant.

« Il n’y échappera pas cette fois! » Me promis-je avec conviction, le feu s’allumant fièvreusement au fond de mes yeux.

Malgré tout, un coup d’œil en direction de la brunette me tira sur terre. Dans ses prunelles, une lueur particulière s’y reflétait, l’effleurement de son regard faisant naître une étrange chaleur au creux de mon estomac.

« Décidément… Tu es plus donneuse que receveuse, toi. Me détournant de son œillade, je lui exposais ainsi ma paume, grande ouverte. Puis-je avoir ta main? L’attente fût courte; la réponse appréciée. Ne te défiles pas cette fois. Accepte mon présent. »

Sa main au creux de la mienne, j’admirais brièvement la douceur de son épiderme, qui me paraissait aussi vierge et velouté que la peau d’un nouveau-né. À une époque, j’aurais certainement jalousé la perfection de son corps, envieuse de cette vénusté qui m’était désormais inaccessible en raison des ravages de mon être. Je l’aurais peut-être maudit, je me serais enfouie plus profondément encore dans les ténèbres. Une chance qu’il eût été présent; une chance qu’il m'avait réappris à aimer qui je suis.

« C’est ma petite Toto qui m’a montré comment faire, lui révélais-je avec fierté, me retournant pour lui faire face, yeux dans les yeux. Tu m’en diras des nouvelles. Puis, tranquillement, je vins appliquer une première pression à la naissance de son poignet, glissant mes pouces sur la longueur de son avant-bras, fermement. Du coup, Latone… Je laissais planer un silence, essayant de démêler mes impressions à son égard. Elle et Léto se ressemblent sur bien des aspects. Plusieurs fois, tu as certainement dû entendre qu’ils étaient deux faces d’une même pièce, pas vrai? Pourtant, plus le temps passe et plus j’ai l’impression que ce n’est plus le cas. Feignant de me concentrer entièrement sur le massage de ses mains, je baissais discrètement le visage au-dessus de celles-ci. Latone n’est plus simplement la furieuse Hozro de Souw. Petit à petit, elle se forge sa propre identité; elle n’embrasse plus que ce dernier titre : l’Éclat. À plusieurs reprises, elle avait su démontrer au reste du monde la puissance de son étincelle, qui devenait progressivement une véritable lumière. Bref, tout ça pour dire qu’elle va bien, et qu’elle ne lambine pas. Plus que jamais, elle est motivée à aller de l’avant. Ce n’était pas les ambitions qui lui manquaient, ça, c’était certain. Comment tu trouves ton cadeau pour le moment? Dans le même temps, j’approchais le galbe de mes doigts à l’extrémité des siens, coinçant ses phalanges avant de tirer vers l’extérieur, consciencieusement. Et Léto… Comment va-t-il? Une seconde, un éclat vint illuminer mon faciès, alors que je remontais mon visage jusqu’au sien, susurrant à son oreille : J’espère qu’il se montre relativement doux avec toi lorsque tu te trouves dans ses bras. Je sais qu’il est assez difficile pour lui de se contenir, parfois, dans le feu de l’action. »

Je me reculais lentement, croisant sa pupille, étudiant son expression. Depuis le tout début, la relation entre Takhi et mon mari m’était confuse, indéfinissable. Je ne savais pas si je convoitais leur proximité, si cette dernière m’agitait et m’inquiétait. La Raya était une femme sublime après tout, d’une beauté divine, au caractère aussi élégant qu’attachant. Ne pas l’observer et ne pas vouloir la toucher relevait de l’idiotie, à mon avis. C’est pourquoi il ne m’était guère difficile d’imaginer l’Hǫfðingi la combler au cours de plusieurs nuits… Parfois, retourner dans ce Rêve me tentait diablement, ne serait-ce que pour le revoir se plier à ma volonté, ne serait-ce que pour l’avoir rien qu’à moi… Sursaut. Je battis plusieurs fois des cils, prenant conscience de ma main qui s’était soulevée jusqu’à sa joue pour la caresser, comme pour l’examiner. Pourtant, même en sachant cela, je ne la décalais de son faciès.

« Je ne l’ai plus revu depuis la fin des festivités du mariage. J’espère qu’il va bien. »


1 270 mots | Post III




La favorite | Milesette Signat16
Merci Léto ♪:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34827-miles-koerta#679519
Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

~ Orisha ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 2293
◈ YinYanisé(e) le : 24/05/2014
◈ Activité : Horticultrice
Latone
Mer 29 Déc 2021, 14:17



" Je suis devenue Chamane pour nous. Nos volontés communes se joignaient sur ce point. " Elle n'avait guère besoin d'en dire plus : rester sur Awaku No Hi signait, tôt ou tard, un tel pacte avec les Ætheri.

Il n'y eut aucun regret et sa place actuelle témoignait de sa bonne foi. Au gré de certaines lunes, l'Esprit de Muata descendait de l'Au-Delà pour lui rendre visite et voir de ses propres yeux – clos pour l'éternité – l'évolution des ères. Les Chamans possédaient ce privilège de Lien constant ; les Orines, non. Takhi fut tirée de sa réflexion lorsque Miles devint plus expressive et énergétique. La favorite masqua son doux rire derrière sa main, confrontée à l'attentat causée à une mère aimante. L'Orisha aimait chérissait tant ses enfants que même le plus "délaissé" possédait une place dans ses pensées. Malheureusement, même si elle souhaitait vraiment l'assister dans cette affaire, la concubine ne saurait identifier cette fameuse Raya ayant ravi le cœur du jeune Souw.

Ses yeux s'écarquillèrent un brin lors de la proposition, l'initiative aussi surprenante que bienvenue. Si tel était le désir de la Köerta, la favorite ne s'y opposerait pas. Même si, au fond d'elle, une partie de son être chérissait ce privilège avec avidité. Toucher l'Orisha était différent que de toucher la Hǫfðingi, leurs enveloppes charnelles ayant emprunté une évolution musculaire aussi drastique que disparate. Néanmoins, dans les deux cas, Takhi retrouvait une force qui embrasait ses doigts de Fae. Miles revêtait une fermeté qui devait contenter la verdeur de Léto. Au final, la favorite ne s'aventurait pas autant en terre inconnue qu'escompter.

" Jusqu'ici, je le trouve agréable. Un sourire complice fendit son minois, songeant à ce que ce fameux cadeau devint bientôt "succulent". Léto… Répéta-t-elle, sachant qu'elle devrait adapter sa vision de la Reine pour qu'elle correspondit à la forme actuelle de son mari. Cette accalmie lui permit de cueillir la réflexion chuchotée de la Köerta, la favorite capta alors cette lueur gorgée de sensualité au sein de pupilles rougeoyantes. Je me surprends parfois à avoir de la peine pour lui : il ne peut plus s'exprimer autant qu'auparavant, comme si son ambition lui avait arraché ce qu'il chérissait. Et en ce sens, elle coula un long regard sur les traits de sa femme. Vous vous ressemblez. Il n'aime pas que recevoir, comme vous. Ses réactions en disaient long sur le bien-être que lui procurait, justement, la Corvus. Enfin, il est étrangement prévenant. Malgré elle, elle se rappela ses premiers ébats avec le dénommé Maître des Esprits, de la stupéfaction qui l'avait prise. Mais par les Ætheri, qu'il est titanesque… " Si Zawa'Kar savait.

Soudain, Takhi se tut face à l'initiative de l'Orisha. Elle s'était pensée perdue dans le flot de ses pensées, mais ce devait être tout aussi violent du côté de la Köerta. Sa main caressait avec légèreté la joue de l'Orine d'autrefois, la réaction de sa part étant d'accentuer le contact en reposant sa tête dans le creux de cette main. Elle était douce et pourtant si affirmée. Malgré son devoir, Takhi était une personne comme une autre : avec ses envies et ses limites. Ce ne serait que mensonge d'affirmer qu'un Hǫfðingi se portait bien, le poids de ses responsabilités vis-à-vis du Panthéon Divin étant colossal. Pourtant, avec Miles, ceci pouvait être différent.

" Il va bien. Affirma-t-elle avec conviction, sa main allant plaquer celle qui la touchait. Et si ce n'est pas le cas… Elle se rapprocha d'autant plus, soutenant son regard malgré l'évidente différence de taille entre elles. Nous ne pourrons que l'aider, n'est-ce pas ? " Ponctua-t-elle en remontant, de sa main libre, de la cuisse de la Köerta jusqu'à sa hanche.

La favorite se mordit la lèvre. Était-ce trop brusque de sa part ? Elle ignorait si elle regrettait son audace ou si elle préférait tout ignorer pour se laisser porter par son instinct. La danseuse pouvait bel et bien se lancer dans un gracieux élan si tel était sa volonté, se déconnecter de ce monde parfois trop rude et se retrouver dans l'étreinte d'un être magnifique. Un être comme Léto, un être comme Miles. Toutefois, même la brune ne pouvait ignorer ce soudain remous qui prenait le bassin, un peu plus loin d'elles. Sans rompre le contact, Takhi se retourna à moitié vers la source des bulles, de plus en plus nombreuses. Elle plissa les yeux, ce n'était quand même pas…

" VOTRE GATERIE EST ARRIVÉE ! "

Tel le crocodile fondant sur son mets de choix, le Titan sortit de l'eau, un geyser qui eut tôt fait de les arroser toutes les deux. Alors qu'il se démenait pour se sécher un peu plus et réarranger sa chevelure sauvage, Takhi hésita entre l'éclat et l'exaspération, son petit corps tremblant, tiraillé entre ces deux émotions contradictoires. Que ce fût en homme ou en femme, Sùlfr s'avérait être un être singulier.

" Je ne vous ai pas fait peur, au moins ?! S'épouvanta-t-il, ayant eu un peu de mal à calibrer sa téléportation. Oh ! Je ne me suis pas annoncé à Tiva ! " Il disparut à nouveau, ne laissant qu'un creux rapidement comblé dans l'eau du bassin.

" Héhéhé, hum… Elle échangea un regard complice, se rendant compte qu'elle s'était davantage accolée à l'Orisha suite à cette "attaque" surprise. Elle ne s'en formalisa pas plus, au contraire. En fait, je voulais vous demander, avant qu'il nous fasse une frayeur comme ça… L'intonation de sa voix s'abaissa un peu plus. Comment vous faites avec lui ? Honnêtement, elle ne saurait bien tourner la question en un si petit laps de temps. Vous avez des techniques ou des astuces pour bien l'accueillir en vous ? " C'était mieux que rien ainsi, Takhi redoutant déjà sa prochaine confrontation avec le Titan.

De loin, on entendait déjà les protestations de Tiva. Comme prévu, Léto s'était empressé de prévenir la gardienne du harem, même si Takhi ne s'était pas attendue à ce que cette fameuse gardienne se retrouvât en sac à patate sur l'épaule du Roi.

" Je vais vraiment te mordre, Hǫfðingi ! Lâche m—AAAAAH ! " Avec une facilité déconcertante, le Chaman jeta la tigresse dans le bassin, le gros plouf qui en résulta le fit rire.

" Tu es trop tendue avec Miles dans les parages, tu as besoin de te rafraîchir ! "

Émergeant de l'eau, la Zawa'Kar reprit son souffle et se débattit avec ses vêtements trempés. Elle jeta à tour de rôle un regard à la Köerta et au Sùlfr, visiblement gonflée. Elle grogna, sortit de l'eau et émit plusieurs jurons à l'intention du Roi sur son passage. Celui-ci garda la sourire : elle était redoutable, sa chère Tiva.

Quoi qu'il en soit, il reprit suffisamment de sérieux pour admirer sa belle depuis son perchoir. Sans plus attendre, il s'assit au rebord du bassin pour retourner dans l'eau – moins brute – et raccourcit la distance avec Miles. Naturellement, Takhi s'écarta et observa les deux tourtereaux échanger un baiser longuement convoité. Léto colla son front contre le sien, sa main glissant lascivement le long de ses cheveux mouillés.

" Dahäar poirak, äm riäd. (Bon retour, ma chère.) Il accentua davantage son étreinte sur elle, l'atmosphère ensorceleuse des lieux mettait à vif ses sens. Tu as retenu le chemin jusqu'aux bains. " Après tout, il le lui avait montré plusieurs fois lors des festivités du mariage.

N'ignorant bien évidemment pas la présence de la favorite, le Souverain s'assit contre le rebord et entraîna sa femme avec lui, tandis que son autre main invita la brune à les rejoindre.

" De quoi parliez-vous ? "


1323 mots ~



By Jil ♪
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34266-latone#672534
Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

~ Orisha ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 1157
◈ YinYanisé(e) le : 20/09/2014
◈ Activité : Traqueur [Corvus Æris] | Marcheur
Miles Köerta
Sam 01 Jan 2022, 18:12



Sa réponse ne tarda, assez surprenante de surcroît. Si la portée de ses mots me troubla dès qu’ils me furent confiés, telle une évidence, une vérité qui semblait m’avoir été voilée sous les brumes de ma propre insécurité, ce fût moins que celle de ses gestes à mon endroit. Qu’il s’agisse de cette joue qu’elle appuya plus tendrement à l’intérieur de ma paume, et dont le contact se concrétisa par la pose de sa main sur la mienne; de ce regard intense dont elle me couvait tranquillement; de cette proximité de plus en plus grande qu’elle entretenait doucement; ou de ses doigts que je sentais effleurer la surface de ma chair sous l’eau bouillante du bain… Takhi ne m’analysait ni ne me scrutait comme je le faisais : elle m’observait simplement, à la manière d’un messager qui souhaitait délivrer son propos. Si savoir que le Hǫfðingi allait bien me rasséréna, autant le cœur que l’esprit, la suite de sa déclaration m’amena pourtant à songer à ce « nous » qu’elle avait impliqué. Nous ne pourrons que l’aider. Elle, moi, et sûrement avait-elle inclut les autres membres du harem du Roi, Minco et Tiva plus particulièrement, qui m’apparaissaient comme des piliers indispensables pour le Maître des Esprits. Je n’étais sûre de rien concernant les autres membres, dont le nom de certains ne m’était guère inconnu au vue de leur notoriété, mais ils devaient également faire partie de l’addition.

Un frisson inopiné me prit d’assaut, alors que je libérais un soupir entre mes lèvres, et fermais brièvement les yeux. Avais-je observé cette situation sous le mauvais angle depuis le début? Petit à petit, je commençais à le croire, reposant l’écarlate de mon regard sur le visage de la brunette devant moi. J’étais égoïste. Je l’avais toujours été, les expériences me l’ayant fait comprendre assez rapidement, mais à cette seconde précise, ce constat serra le creux de ma poitrine, comme si je prenais conscience d’une faute. Léto était aussi absent pour moi que je l’étais pour lui. Nos responsabilités respectives nous empêchaient d’être constamment flanqués l’un à l’autre, au contraire de la proximité à laquelle nous nous étions habitués aux premières années de notre relation. C’était simplement inévitable au vue de nos situations. Par conséquent, je ne pouvais être toujours présente lorsqu’il en avait besoin, je ne pouvais l’aider à passer à travers les obstacles qui lui barreraient le chemin… Le fait est qu’il avait besoin d’une présence à ses côtés, une présence qui saurait le supporter lorsque ma propre main ne pourrait l’atteindre au-delà de tous ces kilomètres : une main comme celle de Takhi, peut-être. Un sourire se dessina à la commissure de mes lèvres, la tendresse qui noya soudainement mon regard la caressant avec délicatesse.

« Tu as raison. Un léger goût de culpabilité vint piquer le bout de ma langue, mais au lieu de lui souffler l’excuse qui me traversa l’esprit, je repris plutôt sur ces mots : Je compte sur toi pour prendre soin de lui lorsque je ne le peux pas. Nous serons ses soutiens. Ma seconde main remontait le long du bras qui me touchait la hanche. Merci…? »

Naturellement, le remerciement avait franchi la barrière de mes lèvres, mais une surprise de taille essouffla ma voix alors que je me retournais promptement en direction des remous qui agitaient l’eau. Qu’est-ce que…! SPLASH! L’entrée en scène de mon mari me laissa complètement abasourdie – et trempée, cette fois, de la tête jusqu’aux pieds. Je relevais mon visage dans sa direction lorsqu’il voulut s’assurer de notre état, éclatant de rire en prenant plutôt conscience des paroles qu’il avait lancé pour s’introduire. Tu peux être si con parfois… Songeais-je en lui adressant un sourire attendri, me retournant légèrement sur le côté dès lors que la favorite reprit un peu de voix. Je me mis à la fixer, avec étonnement au début, puis mon faciès s’altéra pour afficher un air plus joueur et espiègle.

« Je me tortille? Dit ainsi, le portrait imaginé ne paraissait nullement gracieux et j’en étais parfaitement consciente. En vérité, je ne sais pas… Mon corps s’est simplement habitué au sien, je crois. »

Cela faisait des années que je l’accueillais entre mes cuisses. Les premières nuits que nous nous étions partagées, j’avais dû prendre sur moi pour ne pas grimacer de douleur, la tendresse et la bienveillance qu’il faisait preuve au lit n’étant pas passé inaperçues. Je ne voulais pas le décevoir ou l’inquiéter, ni mettre fin au plaisir qu’il déchargeait dans tout mon être dès que nous faisions l’amour. C’était douloureux, mais si bon… Me grattant la joue, soudainement embarrassée, je me surpris à penser que je devais sûrement être un peu masochiste.

« Si tu veux un conseil, continuais-je en reprenant contenance, suspendant ma bouche à la hauteur de son oreille : N’hésites pas à prendre l’initiative lorsque c’est trop dur, et à mener la danse, à ton propre rythme. Lui faisant face, je repris : Il n’y parait pas au premier regard, mais cet homme aime être dominé. Et attaché : cela dit, je gardais cette information pour moi. Il se rebellera un peu, au début, mais tu as bien cerné mon mari sur ce point : il est prévenant. Il te suivra lorsque tu lui manifesteras tes besoins. »

Je me redressais tout à coup, entendant de soudaines protestations à l’entrée du bain. Que ne fût pas notre surprise en voyant l’impitoyable Tiva… sur les épaules du Titan? SPLASH! Par réflexe, j’avais soulevé mon bras pour me protéger le visage des éclaboussures, me retournant prestement vers Takhi pour camoufler mon hilarité aux yeux de la guerrière. Je savais que ce geste ne lui plairait pas, mais je ne pouvais m’en empêcher… Elle ressemblait à un petit chat effarouché, complètement détrempée ainsi. Ma tentative de reprise de contrôle m’empêcha de me concentrer sur l’individu qui se rapprochait de nous, ne prenant conscience de cela qu’une fois que je fus au creux de ses bras.

« Je n’aurais jamais cru voir le jour où je serais témoin d’une telle scène la concernant, lui avouais-je en rigolant légèrement, accueillant avec avidité le baiser qu’il m’offrit, le laissant perdurer, tant j’en avais besoin. Comment j’aurais pu oublier? On y est venu si souvent. »

Une lueur taquine éclaira les reflets de mes prunelles, tandis que ma main glissa jusqu’à ses fesses. Seulement, elle n’y resta pas bien longtemps, mes bras finissant par le retenir un instant. J’appuyais ma tête contre son torse, mes doigts caressant distraitement la ligne de son dos.

« Därka raärslokräk (Tu m’as manqué) », chuchotais-je tout en prenant une grande inspiration de son parfum, de sa présence.

Son odeur, si particulière, m’enivrait toujours autant, à la manière d’une drogue. Il me faisait littéralement perdre la tête. Peut-être était-ce ainsi que se sentait les Vampires à proximité d’une proie au sang si alléchant… Le relâchant légèrement pour qu’il puisse s’asseoir à son aise, je me rapprochais de lui, jetant un coup d’œil vers la Chamane. Je ne pensais pas qu’elle veuille que je lui parle de ses… aveux le concernant, alors je préférais effectuer ce que je faisais de mieux :

« Oh, tu sais. De ceci et de cela. Du fait que Takhi a de véritables doigts de Fae – ses massages sont divins… D’ailleurs! Passe-moi ton autre main! Je n’ai pas terminé! Invitant la favorite à me donner sa seconde main, je poursuivis : Du fait que tu sois en retard. Comme punition, je pinçais le dessus de sa hanche, tout en lui tirant la langue : qu’est-ce qui l’avait retenu de cette façon? Et rassure-moi sur une chose : je ne suis pas la seule qui n’étais pas au courant que Draaskag avait des vues sur une Raya, n’est-ce pas? »

Oui, c’était très important. D’abord, Kaine m’avait caché, pendant un temps, sa relation avec Océana et maintenant lui? Pourquoi mes fils ne voulaient-ils pas partager cela avec moi? J’en faisais un devoir personnel : je m’assurerais que cela n’arrive pas avec Toesia!

« Et toi? Qu’est-ce que tu faisais avant d’arriver? »


1 343 mots | Post IV




La favorite | Milesette Signat16
Merci Léto ♪:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34827-miles-koerta#679519
Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

~ Orisha ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 2293
◈ YinYanisé(e) le : 24/05/2014
◈ Activité : Horticultrice
Latone
Lun 03 Jan 2022, 23:32



De sa main tendue, le tout-puissant Hǫfðingi offrit une porte d'entrée à la favorite du harem. Bien que toute son attention fût focalisée sur sa femme – son regard la dévorant – il n'était point homme à ignorer son entourage, d'autant plus lorsqu'il concernait cette douce Takhi. Quelques nuits après la cérémonie sous l'Aurore Écarlate, Miles s'était soudainement questionnée sur son titre de Favorite, ce à quoi Léto répondit par un évasif : "Si tu lui reparles, tu comprendras." Ses phalanges ne resserrèrent que peu sur celles de la Raya, n'enveloppant ses mains grâcieuses d'un toucher versatile. Se retrouver à la fois aux côtés de la Chamane et de sa chère Orisha relevait d'un certain mirage. Malgré sa nature, le Souriant n'avait aucunement partagé sa femme avec autrui, bien que des âmes purent les regarder ou copuler dans la même pièce ; sans mentionner les Esprits. C'était terrible car en ces jours heureux et nuits capiteuses, il ne se voyait nulle part ailleurs que dans les bras de la Köerta. Auparavant, elle n'était qu'à lui exclusivement et aujourd'hui… Il jeta une œillade à Takhi, lui souriant lorsqu'elle s'installa enfin à côté de lui. Contrairement à elle, les mariés étaient vieux. Il fronça fugacement les sourcils : le Neru sonna comme une piqûre de rappel. Oui, ils étaient vieux ; pourtant, il découvrant encore aujourd'hui sa tendre, avec cette supposée magie onirique qui le transformait lui en femme brutale et elle en homme sauvage. Il rit tout bas avec lui-même, bref : il fallait vraiment croire que ces deux femmes lui faisaient tourner la tête.

" Oh que oui, des doigts de Fae ! Tu masses presque aussi bien que Minco ! La réaction de la Chamane ne sembla pas abonder en son sens. Enfin, ce que je veux dire, c'est que Minco, lui, masse dans le but de guérir les affligés, il sait donc où diriger ses appuis, alors que toi, tes caresses sont surtout tourner vers le plaisir u… nique… Le Roi finit par céder sous l'insistance silencieuse et ses yeux le firent passer pour un chiot. Tu es la meilleure, Takhi, tes massages soignent le corps et l'esprit… " Ravie, la favorite fit un clin d'œil complice à Sungmanitu'Tehila.

La proposition de cette dernière, par ailleurs, la prit de court. Effectivement, son autre poignet était jaloux d'un tel manque de traitement de faveur, toutefois ce fut la générosité spontanée de l'Orisha – alors que son mari se trouvait juste sous leurs nez – qui l'interloqua. D'abord hésitante, la brune se souvint très vite que sous le joug de Léto, quiconque avait le droit à sa part. Ce grand gaillard la pousserait jusque dans les bras de la Naäzkil si nécessaire. Sans dire un mot, la Raya tendit cette main quémandée. Ainsi affairées, le Sùlfr se retrouvait d'autant plus encerclé, en prise à ces demoiselles qui se tendaient mutuellement les mains juste devant lui. Par les Ætheri, était-ce le manque de sa femme qui le rendait si fébrile ? Et si… Le pincement le tira aussitôt de ses réflexions, comme pour le punir d'avoir été aussi absent. Miles avait justement raison, il était en retard. Il se gratta le cuir chevelu, n'ayant réellement rien à redire pour contrer ce fait.

" Des vues sur une Raya… Il leva les yeux au plafond, suivant la courbe des vapeurs et des encens. Guère longtemps cela dit, car il répondit du tac au tac : Draaskag voit des Raya, bien sûr. Plusieurs passent par le palais, d'autant plus ces derniers temps, vu que j'étais sur une nouvelle collection de tableaux. Mais qu'est-ce que ça a à voir avec notre… Il capta enfin. AH, tu veux dire qu'il drague une Raya ! Décidemment, la proximité de ces deux femmes en particulier le rendait encore plus étourdi qu'à l'accoutumée. Oui, j'étais au courant. Grande déclaration, grand sourire. Conscient de son insubordination, il croisa les deux bras en avant. Attends, attends ! Je vais t'expliquer ! Bon. Je l'ai appris par les Esprits – forcément – et j'ai compté les jours jusqu'à qu'il me révèle enfin sa petite idylle. Eh ben, devine quoi. Il croisa les bras, contrarié. Aujourd'hui est le trente-septième. Il ne m'a rien dit ! Il encercla les épaules de sa chérie, résolu. Nous lui procurerons le châtiment adéquat. De l'embarras, il passa à la jovialité. Il me semble qu'elle s'appelle Nokomis. C'est une Raya'Ni qui s'intéresse aux chants cérémoniels. Il lui fit mûrir cette réflexion. Amusant, n'est-ce pas ? " Les enfants nés à Ciel-Ouvert restaient connectés à la cité, d'une façon ou d'une autre.

Depuis tout ce temps, et tandis que Léto lui expliqua que son retard était dû aux pitreries de Raoni – celui-ci étant une véritable terreur au sein de Zaowa – la favorite appréciait tout bonnement l'offrande de la Marcheuse. Elle souriait, bête, autant de cette considération à son égard que de ce lien si ravissant qui prenait forme entre les deux protagonistes. Quiconque pourrait penser ne pas avoir sa place dans ce cocon d'intimité, néanmoins Miles la retenait ici et Léto lui intimait, sans un mot, de rester. C'était comme si leurs racines l'attachaient et lui faisaient entrevoir la beauté de cet arbre, celui de leur Vie commune. Méditative, la Chamane ne remarqua le poids de leurs attentions un chouïa tard.

" Excusez-moi… Je me faisais la réflexion que la dernière fois que je vous ai vu ensemble, vous étiez aussi mignons qu'en cet instant. Poursuivez donc. De parler, de plaisanter, de se chamailler avec tendresse et complicité. Ses iris noisette se posèrent ensuite sur l'heureuse élue de Léto : continuer de la toucher. Tu masses beaucoup mieux que Minco. "

Cela était sincère, et peu après, elle se rendit compte que cela venait du cœur. Sa gaieté demeura intacte, en phase avec son ressenti vis-à-vis de ce drôle de couple… Enfin, sa mine se décomposa sous l'air ahuri conjugué des deux tourtereaux, consciente à son tour de ce qu'il venait de franchir ses lèvres.

" Äm juishi (Mon amour) Il peinait encore à y croire. Elle t'a tutoyée. Edel et Ezechyel tout-puissants, tu tutoie MA FEMME ! Il se retourna d'un coup vers Miles, la main bien levée. Bien joué ! " Le couple s'en tapa cinq avec grande fierté, absolument ravis de cette évolution inattendue.

Tiraillée entre l'amusement et le sentiment d'être victime d'une injustice, Takhi croisa les bras sur sa généreuse poitrine.

" Cette erreur échappée par mégarde ne se reproduira pas, mon Roi. " Ce fut son tour de leur tirer la langue.

" Contrairement à ce qu'elle a pût t'affirmer, elle m'a bien tutoyé une fois. Et elle a fait exactement cette tête. Il rit, réellement détendu en ce lieu mystique. Ni elle, ni moi ne t'en voudront, chère Takhi. "

Distraitement, il joua avec les mèches mouillées de la Köerta, une lueur caractéristique au profond de ses iris. En dehors du cercle du harem, la Raya n'avait point de contact étroit. Léto savait alors que l'arrivée de Miles l'attirait irrémédiablement, comme un petit chaton curieux. Avec les autres, il ne lui était guère aisé de briser les tabous de sa favorite. Mais avec son amoureuse… Sûr de son coup, le Sùlfr se pencha à l'oreille de la Köerta, foncièrement vilain pour oser lorgner Takhi durant cette cachotterie.

" Elle te plaît ? "


1269 mots ~



By Jil ♪
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34266-latone#672534
Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

~ Orisha ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 1157
◈ YinYanisé(e) le : 20/09/2014
◈ Activité : Traqueur [Corvus Æris] | Marcheur
Miles Köerta
Mer 05 Jan 2022, 03:50



À la mention de Minco, le reflet dans mes yeux avait brièvement trahi ma confusion, entre les allégations de mon mari et les regards, très, très entendus de la Raya’Ni. N'ayant jamais pu bénéficier des traitements du soigneur chaman, je ne savais pas où se situait réellement la vérité. Cependant, la favorite, sans pour autant prononcer quoi que ce soit de vive voix, était en mesure de me faire entendre les faits, aussi hauts et forts que si elle s’était exclamée à mes oreilles. À ce constat, je répondis au clin d’œil de la jeune femme par un sourire narquois, portant une brève œillade vers l’Hǫfðingi. Il arborait un air si piteux que la moquerie ne put s’attarder bien longtemps sur mon faciès, ce dernier s’approchant de son minois pour lui déposer un bisou sur la joue.

« Elle est plus habile qu’elle n’y paraît, mon Roi. »

Que ce soit pour les massages ou pour gagner une argumentation, il semblerait. Sur quoi, je reportais toute mon attention sur les doigts de la brune, qui avait accepté de m’offrir sa seconde main. Je passais mes pouces au creux de sa paume, la pressant avec soin tout en remontant doucement jusqu’à l’apex de ses phalanges. Dans le même temps, je lui conseillais de prendre de profondes respirations pour évacuer le stress. Nos mains entrelacées avec douceur, encadrant le Maître des Esprits, une telle configuration aurait pu échauffer certaines fantaisies et pourtant, j’étais bien trop concentrée sur ma tâche et sur les paroles de mon mari pour penser, un seul instant, à notre nudité et à notre proximité. J’étais impatiente d’être mise au courant de ce qu’il savait de la situation concernant notre fils. Cependant, je fus rapidement désabusée par la réalité de ses propos, la perplexité de mon esprit se devinant au rehaussement de mon sourcil… Est-ce qu’il se moquait de moi?

« Non, non, je voulais bien te demander s’il en voyait au quotidien, comme l’herbe ou les oiseaux. Je roulais des yeux. Bien sûr que je veux dire qu’il drague une Raya! »

Suspicieuse, je détournais brièvement mon attention de Takhi pour le scruter avec intensité, les sourcils désormais froncés. Était-ce une tactique pour détourner la conversation, parce qu’il était au cou…rant… … …! Je le savais! Je le savais!

« Je veux un nom, un âge, la couleur de ses cheveux, de sa peau, de ses yeux, sa taille, son groupe sanguin… »

Par réflexe, je m’étais redressée, dos droit et bien étiré, espérant pouvoir vainement mesurer ma taille à la sienne. Pourtant, même si plus d’une dizaine de centimètres nous séparait, j’adressais à l’Hǫfðingi un regard si noir et oppressant qu’il me sembla que la pièce s’était légèrement obscurcit. J’attendais une suite à cette déclaration, la main de Takhi toujours au creux de la mienne, malgré que j’eusse stoppée les mouvements de mes doigts à la surface de sa peau. Par chance, très rapidement, des explications furent fournies, calmant mon humeur presque aussitôt, mes doigts recommençant le massage des mains de la Raya’Ni.

« Nokomis, donc… Intéressant. Et elle se passionnait pour les chants cérémoniels? Encore plus amusant, ricanais-je tout en me dessinant un portrait de la jeune adolescente dans mon esprit, le Chaman revenant rapidement sur les raisons de son retard par la même occasion. Et comment comptes-tu te faire pardonner exactement? Malicieuse, je le gratifiais d’un regard implicite, pressant doucement ma poitrine contre son bras. Réfléchis bien. Cette fois, j'enregistrais notre configuration et notre condition à chacun, et ne l'oubliais pas. Takhi, à quoi ressemble cette jeune Nokomis? Cependant, la favorite avait visiblement l’esprit ailleurs, l’un de mes doigts s’approchant de sa joue pour la gratouiller délicatement. La Voix appelle Takhi! »

Elle émergea enfin, un sourire s’étirant en grand sur mon visage. Seulement, c’était avant que son compliment ne parvienne à mes oreilles.

« Oooh… Takhi. Une main à ma bouche, je fixais la favorite d’un air excessivment ému et touché, me retournant d’un coup vers le Sùlfr pour m’assurer que j’avais bien entendu ce que j’avais entendu. C’est le grand pouvoir de la réflexologie palmaire, ça! »

D’un coup, ma main rencontra la sienne dans un claquement énergique, nos rires silencieux se lisant à la frontière de nos lèvres. La pauvre brunette, en revanche, voulut immédiatement se justifier et s’excuser.

« C’est vrai, renchéris-je à la suite de mon mari, l’œil amusé et affectueux. Et puis, quand tu nous vouvoies, c’est comme si tu mettais une distance entre nous. »

La distance… Je ne savais pas le moins du monde si je l’avais déjà voulu entre elle et moi. Certes, certains sentiments amers s’étaient bel et bien incrustés au plus profond de mon cœur quand j’avais appris qu’elle était la favorite du Roi, mais l’avais-je déjà vraiment haï et méprisé, au point que je ne veuille l’approcher ou la connaître? Non. Non, je ne le pensais pas. Autrement, je ne serais pas ici, à lui masser les mains, n’est-ce pas? Ce que je craignais, surtout, c’était que la distance qui ne cessait de nous séparer, Léto et moi, vienne à effriter l’amour qui nous unissait. Loin des yeux, loin du cœur, disait l’expression; dans notre cas, je ne le voulais tout simplement pas. Je ne voulais pas que son amour pour moi soit supplanté par une autre affection, simplement parce que nous ne pouvions être ensemble physiquement. Cependant, lorsque j’avais vu Takhi… Tahki m’avait fait craindre cette possibilité. Et Latone… Et Latone? Non, non, non. Cette réflexion plissa discrètement mon nez. Impossible. Latone n’était qu’une enfant gueularde et égoïste. Elle jetait la faute de tous ses maux sur les autres alors que ces derniers étaient parfaitement innocents. Matez-moi cette égide de la Justice, franchement… Quoi qu’il en soit, je ne pensais pas que ce que je ressentais pour elle puisse, un jour, être plus fort que ce je ressentais pour Léto.

« Elle te plaît? »

Son odeur et sa voix, si près, m’arrachèrent à mes pensées, mes pupilles se tournant discrètement dans sa direction pour l’observer en biais. Il s’amusait beaucoup, aujourd’hui, ce petit diable. Suivant l’orientation de son regard, je finis par tomber sur le minois de la jeune femme qui se tenait à ses côtés, laissant flotter un sourire sur mon faciès écorché.

« Tu avais raison : il fallait que je lui reparle pour mieux comprendre. Soudainement, mon rictus s'aggrandit. Elle est vraiment adorable. »

Quittant ma position aux côtés de Léto, je me rapprochais tranquillement de la favorite, le sillage dans l’eau traçant ma démarche par quelques remous. Puis, je me penchais à sa hauteur afin de braquer le sanglant de mes iris dans l’iridescence des siens, posant mes deux mains sur le rebord du bain, encadrant la silhouette de la Raya. Le visage suspendu au-dessus de son épaule, un ton taquin souffla à son oreille :

« Tu sais, ce que tu as voulu commencer, tout à l’heure? Cette main dans l’eau qui s’était aventurée sur ma peau, sur ma cuisse et ma hanche. Il est plutôt joueur aujourd’hui. Amusons-nous un peu, nous aussi. Collant un premier baiser sur le lobe de son oreille, je repris d’une voix plus grave : Puis, tu pourras observer et essayer, toi aussi, de… hum… tu sais… »

Je restais volontairement vague alors que ma main se détacha du pourtour pour s’installer contre le ventre de la jeune femme, la poussant doucement pour qu’elle tombât contre le sol, en bordure du bain. Je suivis doucement sa chute, mes lèvres savourant la douceur des siennes avec appétit. Un seul contact suffit à embraser tout mon être, mes mains allant chercher la chaleur de son corps, la volupté de sa chair; ma poitrine s’écrasant contre la sienne, avide de cette proximité que je souhaitais entretenir. J’effleurais ses hanches d’une main, soulevant sa cuisse de l’autre afin de la caresser et la sentir m’envelopper, m'emprisonner.

« Sois le chef d’orchestre. Je posais mon front contre le sien, lui décochant un sourire terrible entre deux souffles coupés. Mène la danse. Désormais à quatre pattes, je tournais tranquillement mon visage pour observer le Maître des Esprits, un sourire mutin aux lèvres; j’avais chaud et je le voulais, tout entier. Hum… Est-ce qu’il serait temps de savourer notre gâterie, Takhi? J’ai l’impression qu’il va fondre sous la chaleur. Agile, je me décalais pour rejoindre Léto, laissant la jeune femme reprendre sa respiration – et sûrement revenir de sa surprise également. Toi. Lubrique, mon regard le dévorait des yeux, alors que je m’installais sur ses jambes, mes bras s’enroulant sur sa nuque. J’espère que tu as bien réfléchis. La tête légèrement penchée sur le côté, je collais mon corps nu au sien, réduisant le cerceau de mes bras autour de son cou : Comment comptes-tu te faire pardonner exactement? »


1 463 mots (sans les paroles reprises du post de Latone) | Post V

Notes : Miles/Milesette et Latone étaient encore en froid à ce moment-là, d'où le fait qu'elle grogne dessus /sbaf/





La favorite | Milesette Signat16
Merci Léto ♪:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34827-miles-koerta#679519
Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

~ Orisha ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 2293
◈ YinYanisé(e) le : 24/05/2014
◈ Activité : Horticultrice
Latone
Ven 07 Jan 2022, 18:46



🔞

Il jouait avec le feu. Néanmoins, parfois, abuser de son autorité royale sur son propre territoire instillait une certaine excitation. Enveloppé par cette brume aux multiples saveurs stimulantes, Léto n'y avait été bercé que par devoir envers la Déesse de la Vie. Le plaisir de la chair, aux yeux des étrangers, ne se traduisait pas comme un hommage divin. Pourtant, cette offrande n'était que justice pour la Mère de tous en ce monde. Le Chaman n'aimait pas les membres du harem comme il aimait Miles. Sa présence à elle dépeignait un tableau beaucoup plus compliqué, le Roi se retrouvant malgré lui à appréhender son audace. Lors du Neru, il se souvint pertinemment d'avoir été bien plus impertinent, davantage en phase avec ce qu'il désirait au plus profond de leur amour. Ici, le scénario se répétait… mais ce n'était plus un rêve : l'onirisme ne le tirait pas des règles tacites de la réalité. Bien sûr, il pourrait d'un claquement de doigts régler le problème : chasser Takhi et ne se consacrer qu'à sa chérie pour une heure, même plus. Pourtant, le Sùlfr refusa de céder cette fois, car il Voyait. Il n'était peut-être plus Orisha depuis bien longtemps, mais la sensibilité particulière de ses origines avec l'invisible persistait en son être. Finalement, peut-être que son retard avait dressé une route bien plus intéressante.

La favorite haussa un sourcil, à la fois curieuse et surprise par la soudaine initiative de la Köerta. Qu'avaient-ils bien pu chuchoter, ces deux-là ? Malgré la proximité, la Chamane n'avait pu capter que des ricanements et des sourires complices. Cela ne la dérangeait absolument pas, habituée à être énivrée par les messes-basses érotiques. Elle se souvenait des accords tissés entre la Reine et Minco, ou des provocations de celle-ci envers Tiva alors qu'elle lui restreignait tous ses mouvements, telle une bête en laisse. Surtout que la Sùlfr était terriblement bavarde… Et si son mari était pareil ? Par les Ætheri, il n'y avait plus qu'un moyen de le découvrir et elle y tombait pile à temps. Sourire en coin, la brune se prêta au jeu de la prédatrice et de la proie. S'accolant au rebord, elle soutint le regard de l'Orisha, guère longtemps avant d'être emprisonnée à son tour. Bien sûr qu'elle souvenait de son audace ; et dès l'occasion représentée, elle recommencerait.

" Hmm, hmm. " Elle approuva cette idée, bien honorée de pouvoir accompagner le couple béni par Isahora dans leur danse.

Pour le coup, Takhi ne fut pas la seule étonnée par l'assaut de la Molosse. Léto avait beau connaître sa femme sur le bout des doigts, il ne s'était pas attendu à pouvoir l'observer embrasser une autre femme avec une telle intensité. Toutefois, leur lien lui fit aussitôt comprendre qu'il n'y avait pas que de l'innocence tapi sous ce geste. Miles surplombait sa favorite avec une telle avidité, comme si elle la lui chipait juste sous son nez, une hérésie vis-à-vis du Maître des Esprits. Pourtant, ce dernier n'en fit rien, se contentant de s'imaginer à la place de Takhi à ce moment-là, coude sur le rebord et sa main soutenant son visage. La question semblait vite répondue.

" La chaleur n'atteint pas la gâterie. " Un jour, le Titan lui-même pliera la chaleur en deux.

Il savait que ce genre d'effronteries attiserait le désir de sa belle. Il savait aussi que sa favorite s'en amuserait. Cela ne rata pas, alors que la première le rejoignit dans le bain, encore plus près, et que la seconde chercha à retenir – en vain – cette femme si dextre. Takhi se redressa, le souffle emballé, ses lèvres déjà envieuses des siennes. Il lui était hors de question de rester sur une si petite dégustation… Mais il n'était pas non plus dans ses habitudes de délaisser le véritable maître de ces lieux.

Le Souriant cueillit la Darka'Mri'Tuor et colla par réflexe son front contre son Troisième Œil, le titillant par des frottements modérés. Il s'engouffrait dans l'écarlate et accueillit ses dires comme des friandises. Il ne semblait pas être le seul à être appétissant, ici-même.

" C'est tout bien réfléchi. Mais… Pourquoi te le dirais-je – il glissa sa main sur ses jambes – alors que je pourrais tout simplement te le montrer ? "

Il entama un brusque mouvement pour rapprocher leurs bouches mais se ravisa au dernier moment, rieur fugace. Il la retenait fermement par les hanches, ses doigts glissant juste au-dessus de ses fesses. Son regard luisait de malice et de lubricité. Cette embrassade s'apparentait à un jeu de qui cèdera en premier et cela lui plut. Il savait qu'elle raffolait de cette sournoiserie, grand connaisseur de sa bestialité. Avant qu'elle ait pu réagir convenablement, le Titan la souleva. Alors non, pas comme ça, mais plutôt en consolidant leur étreinte pour l'élever avec lui, debout. Enfin, il prit place sur le rebord des bains, toujours sa femme sur ses jambes. Il désirait ressentir la moindre caresse de sa chaleur, sans que l'eau ait un impact.

" Tu sais quoi… ? Il posa volontairement sa voix pour étendre le suspense de manière indécente, ses doigts poursuivant leur route le long de la chair meurtri. Je devrais peut-être t'expliquer point par point ce que je compte faire, afin d'être sûr que tu sois satisfaite et que tu me pardonnes. Il rapprocha un peu plus son visage. Si tu es bien install— " Ses paupières s'écartèrent davantage alors que sa voix se tue.

L'espace d'une fraction de seconde, il crut au Silence et un frisson hautement désagréable le traversa, à l'idée que cette satané divinité ait remis cette sentence au goût du jour. Toutefois, les caresses perceptibles sur ses lèvres lui firent aussitôt comprendre que cette intervention ne relevait pas de l'ordre du panthéon. Enfin, dans une moindre mesure, ce fut une tout autre espèce d'Æther qui le fit taire : discrète, Takhi s'était glissée dans son angle mort et sa paume s'appuyait fermement contre cette bouche trop bavarde. Par-dessus l'épaule du Titan, la Chamane lança une œillade complice à sa camarade. Apprentie attentive, les conseils de l'Orisha avaient engendré son initiative. Elle était bien curieuse de connaître les plans de Léto pour s'échapper… ou succomber.

" Je compte bien mener la danse, Sungmanitu'Tehila. Ses seins se pressèrent contre les omoplates du géant, ce dernier plutôt réfractaires à cette rébellion : ses sourcils froncés en témoignaient, pourtant ses iris ne brillaient point autant d'intensité. Mais sous ton égide, je pense avoir beaucoup à apprendre de tes pas. " Tant qu'elle ne domptera pas le Roi – tout comme elle l'avait fait avec la Reine – alors son titre ne serait que supercherie.

Allongée le long du bassin, à présent bien proche du couple, elle consolida son emprise en faisant courir ses doigts sur le poitrail du Hǫfðingi. Si musclé, si fort, Takhi retrouvait les atouts guerriers de sa maîtresse. Plusieurs idées fleurirent à son attention, mais elle était d'abord curieuse des intentions de l'autre femme ; d'ailleurs, elle ne risquait pas d'épargner la Köerta, afin de rendre grâce à ce baiser et ces caresses de tantôt.

Apparemment fait comme un rat, le Sùlfr fit retomber son regard sur Miles. Même bâillonné de la sorte, il la dévorait. Ses courbes, sa peau… Il la voulait dans toute son entièreté. Ses mains remontèrent le long de son buste, mesurant la distance entre leurs corps respectifs. Enhardi par les plaisanteries de ces dames, il se focalisa sur la poitrine de sa tendre ; ses formes dessinées et sa fermeté pressée de manière adéquate. Puisqu'il ne pouvait pas encore se venger sur la brunette, l'immaculée goûtera en premier lieu à son courroux. Léto se nourrissait des frissons et des complaintes de la Molosse, sa virilité réagissant par intervalles aux résultats. Afin de porter assistance à sa compagne, Takhi chercha à stimuler le téton du Hǫfðingi.

" Fera-t-il un bon partenaire, s'il reste docile ? "

Hélas, il la coupa dans son élan en dégageant sa bouche suffisamment vite pour mordre – en toute gentillesse – la main qui le taisait. Libre pour un instant, Léto sut aussitôt en profiter pour s'élancer contre Miles, l'entraînant dans de frénétiques baisers langoureux. Il ne ménagea point pour autant le sein sous son emprise ; Takhi le nota bien et profita de l'accalmie pour se presser davantage contre le colosse, et glisser sa main jusqu'à sa virilité bien éveillée.


1450 mots ~



By Jil ♪
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34266-latone#672534
Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

~ Orisha ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 1157
◈ YinYanisé(e) le : 20/09/2014
◈ Activité : Traqueur [Corvus Æris] | Marcheur
Miles Köerta
Dim 09 Jan 2022, 04:03



🔞

Son souffle caressa ma peau. Chaud et délicieux, le contact de nos chairs – et de son front qui chatouillait la pierre de mon Troisième Œil – enflamma presque instantanément chacune des parcelles de mon corps. Il était bon de se sentir aimé, de se sentir désiré, et dans son regard, je devenais alors la femme la plus belle et la plus puissante, j’étais alors la seule qui comptait pour lui dans l’univers; j’étais sienne. À sa provocation, je ne pus m’empêcher de faire autrement que de lui retourner son sourire, glissant l’apex de mes phalanges sur la racine de ses cheveux, si doux malgré l’humidité qui les avait imbibés. Pourtant, l’envie de les attraper était trop forte. Je souhaitais les sentir couler entre mes doigts, le geste suivant la pensée dès l’instant où ils s’enfoncèrent au cœur de sa tignasse échevelée. Lorsqu’il se déroba à l’eau du bain, mes jambes s’enroulèrent instinctivement autour de sa taille pour le laisser me transporter, là où il le souhaitait.

« Qu’est-ce que je devrais savoir? » Renchéris-je immédiatement, mais son silence était aussi irritant que mesquin, aussi vilain que le voyage de sa main sur mon corps.

Je me concentrais sur sa mimique insolente, parfaitement au courant de son stratagème, encline à ne pas perdre patience. Le moment présent avait été convoité si souvent ces derniers jours, à tel point que, malgré toute volonté à porter attention à ses paroles, mon esprit ne pouvait s’échapper de son sourire ou de son toucher; ses lèvres m’ayant été trop longtemps inaccessibles, ses mains m’ayant été trop longtemps dérobées. Une morsure vint titiller ma lippe inférieure dès l’instant où il pencha son visage dans ma direction, l’idée me plaisant étrangement, surtout en sachant à quel point Léto pouvait être volubile pendant l’action. Pourtant, ce qu’il me proposait à l’instant ressemblait à un beau compris, entre sa voix chaude, posée à mon oreille, destinée à me stimuler, et son incorrigible hâte à vouloir combler le silence, par tous les discours possibles et inimaginables. Quelques fois, je souhaitais qu’il utilisât sa langue pour autre chose pendant nos ébats au lieu de la perdre en palabres et en échanges de banalités sur le beau temps, mais mon mari étant mon mari, il n’y avait que deux moyens pour le faire taire complètement lorsque venait une telle situation : toucher ses zones érogènes afin qu’il n’ait plus qu’un seul mot à ses lèvres… Ou bien faire comme Takhi?

Léto ne fût pas le seul qui fut légèrement surpris par l'initiative de la Chamane, mais en voyant leur expression respective, un rire éclot sur mon visage, le vermillon de mes prunelles s’arrêtant brièvement sur la jeune femme aux longs cheveux bruns. Mon sourire ne fléchit durant cet instant, et mon regard retomba sur le faciès de l’Hǫfðingi. Maintenant coincé, le Titan n’avait plus d’échappatoire et l’étincelle que je captais au fond de ses mires me plut. Les actes étaient bien souvent plus criants que les mots. Il le savait pertinemment et malgré tout, il ne pouvait s’empêcher de parler, pas vrai? Même si l’idée m’avait drôlement échauffé, maintenant qu’il se taisait, je trouvais la situation d’autant plus plaisante; l’effet de surprise n’en serait alors que plus divertissant. Avec tendresse, je fis flotter mes doigts jusqu’à la hauteur de son cou, l’obligeant à redresser son menton. Mon visage, aussitôt, s’abaissa jusqu’à la gorge découverte. Je l’embrassais avec langueur et délectation, mes dents s’enfonçant à l’intérieur de sa chair, promesse et avant-goût de ce qui lui arriverait, s’il ne parvenait pas « à se faire pardonner » – entre guillemets, parce que je savais qu’il l’était déjà, et de loin. Sa présence, seule, avait suffit à laver cette faute risible.

Tout en parsemant sa mâchoire de baisers enfiévrés, mes mains descendirent le long de son corps, mes ongles traçant un parcours taquin jusqu’à son torse. C’est alors que je pris conscience des doigts libres de Takhi qui exploraient le ventre du Chaman, nos peaux se frôlant brièvement, avant que je ne lui caresse le revers de la main, pleinement. Mon regard s’arrêta de nouveau sur son minois, et je la conduisis dans la valse, nos chairs frictionnant presque en même temps les muscles de l’Hǫfðingi, tout en se touchant, en s’entrelaçant. Mais cela, c’était avant que les paumes du Roi ne vienne s’abattre contre ma poitrine et que mon corps, instinctivement, se cambre de plaisir. Mes lèvres, toujours au contact de sa peau, s’écartèrent doucement, échappant un gémissement impromptu.

« C’est une agréable vengeance, mon Roi », murmurais-je dans un souffle galvanisé, ne réclamant alors que le toucher de ses doigts, et de ses yeux aussi, sur le derme de ma silhouette.

Cependant, je ne le formulais à haute voix, m’attaquant presque aussitôt à ses cuisses pour le faire trembler, pour le faire désirer mon contact, ma main s’aventurant dans son entrejambe sans pour autant y cueillir la virilité que je sentais se distendre. La lumière que je capturais dans le rubis et l’ocre de ses prunelles était adorable, si exquise : je ne m’en lasserai jamais. Le Sùlfr était véritablement une belle personne.

« Sache, ma chère Takhi, que l’Hǫfðingi ne reste jamais docile bien longtemps. Un sourire décoché en direction du concerné plus tard, je poursuivis sur le même ton : C’est ce qui est d’autant plus amusant! »

Et il le prouva la seconde suivante, emprisonnant son doigt entre ses molaires, répliquant tout aussi rapidement pour verrouiller nos lèvres dans une salve exaltée de baisers. Je me laissais subjuguer par sa passion, ma respiration s’accélérant avec allégresse, prise entre l’émoi de ses étreintes et de ses lèvres. Un moment, je me soustrayais à son assaut, le laissant s’attaquer à ma gorge à son tour, mes doigts se crispant dans le cendré de ses mèches. De cette manière, il m’était également possible de fixer Takhi, dont la main avait coulé jusqu’au membre tendu du Roi et dont les caresses me frôlaient de temps en temps les cuisses. Je lui offris un sourire, l’invitant à suivre mon pas. Lentement, sans me défaire de son étreinte, je glissais le long de ses jambes pour m’évader, posant un premier pied au fond du bain. Dans un mouvement continu, prenant ma place, la Chamane s’installa sur les cuisses du Maître des Esprits. Toutefois, ne pouvant supporter cette distance, je me collais au dos de la jeune femme, entourant ses épaules de mes bras, mon menton s’appuyant tranquillement sur son épaule. J’étais parvenu à m’élever à un niveau similaire au leur grâce à un petit plateau de Métal que j’avais créé magiquement afin de former un piédestal. Désormais, toutes deux face-à-face au Roi, je pris la parole :

« Qu’allons-nous faire de lui? » Susurrais-je à son oreille.

Sensuelles, mes mains s’invitèrent le long des formes voluptueuses de la Chamane, câlinant avec parcimonie volontaire la courbe de ses hanches, la ligne de son dos.

« Veux-tu qu’il t’embrasse, qu’il te touche? »

D’un coup, l’une de mes mains attrapa son sein, le pétrissant avec force et habileté. Sentant le tremblement de son être contre ma propre poitrine, je poursuivis, coquine et astucieuse :

« Aimes-tu l'entendre gémir? L’as-tu déjà vu se débattre? Je raffermis mon étreinte autour de sa taille, rapprochant mon bassin du sien, malgré les jambes du Chaman sur le chemin. Le sexe est une discussion et ne pas laisser ton partenaire entendre tes désirs et tes besoins ressemble à un monologue : tu te fais rapidement submerger. J’embrassais son épaule, continuant sur un ton très bas : Plutôt que de l’arrêter, guide-le. Une étincelle bestiale vint s’amuser à la surface de mes pupilles. Ou ne lui laisse pas le temps de répliquer. »

Personnellement, depuis ce Rêve, j’adorais lui entraver les poignets pour le mordre et le griffer. Inlassablement. Les grognements qu’il poussait alors était tout bonnement exquis. Si je lui refusais rarement mes lèvres, je les collais aussitôt à ses paupières; s’il me fallait ralentir l’ardeur de ses caresses, je descendais et descendais lascivement le long de son corps pour le distraire tout autrement. Takhi avait besoin d’apprendre à ne pas l’arrêter, simplement à détourner son attention sur une autre félicité, toute aussi excitante que désirée. Et pour cela, elle devait s’imposer. Cependant, cela n’empêchait pas la bête de se déchaîner et d’attaquer; l'individu de vouloir reprendre son droit de parole. C’est pour cela que nos ébats se terminaient bien souvent en bagarre, entre lui et moi, chacun de nous souhaitant prendre le dessus sur l’autre pour le faire sien, tout en appréciant l’idée d’être manipulé et dirigé. C’était notre jeu, remplis de conflits et de contradictions, d’échanges musclés et de discours passionnés. Pourtant, j’avais conscience que la favorite ne pourrait peut-être pas supporter tout cela à elle seule dès la première séance. Je lui filerais un coup de main, servant de tampon si le Titan voulait vraiment se laisser aller. D’un geste aguicheur, la Raya’Ni pu sentir l’effleurement de mes doigts dévaler l’abondance de sa poitrine, la sveltesse de son ventre pour s’arrêter à quelques centimètres seulement de son intimité.

« Que veux-tu de nous, Takhi? Pourtant, mon regard restait scotché aux prunelles de mon mari, un sourire provocateur et volontairement enjôleur s’invitant à la commissure de mes lèvres pour aviver la flamme dans la disparité de son regard. Qu’est-ce que ton instinct te dicte? »


1 538 mots | Post VI




La favorite | Milesette Signat16
Merci Léto ♪:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34827-miles-koerta#679519
Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

~ Orisha ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 2293
◈ YinYanisé(e) le : 24/05/2014
◈ Activité : Horticultrice
Latone
Sam 15 Jan 2022, 17:48



🔞

Léto n'avait que trop apprécier la chair de sa bien-aimée, la couvrant de baisers plus ardents les uns que les autres. Il lui avait volé ses lèvres, son cou, son épaule. Il en avait voulu toujours plus et se serait apprêté à descendre en plus bas pour poursuivre cette dévoration. Malheureusement, les deux créatures lui rappelèrent bien vite qu'il était en infériorité numérique en ces bains, et que sa force seule ne suffira pas à dompter leurs volontés respectives. L'une d'elle, par ailleurs, connaissait très bien les rouages de sa puissance, de sorte à répliquer avec souplesse et malice à ses assauts. Il aimait tellement lorsque Miles se comportait ainsi avec lui, aussi sauvage et inarrêtable que lui. Ils se complétaient tant et sur tous les plans. Chaque partie de jambes en l'air ne s'avérait point acquise, et ce qui les rendait d'autant plus exquises en compagnie de la Köerta. Le facteur Takhi, en revanche, aggravait son ascendance ; d'autant plus que la soudaine prise en confiance de la Chamane lui clouait littéralement le bec.

L'ocre et l'écarlate se baladèrent sur elles à tour de rôles. Ses lippes se languissaient encore de l'épiderme déchiré, son petit goût glacial lui rappelant ces précieux moments au sein de l'Edelweiss enneigée. La plus menue se trouvait maintenant à la place de sa Köerta, sur ses cuisses, tandis que la désirée ne s'échappait pas bien loin. Le Hǫfðingi ne comprenait vraiment pas bien comment elles avaient pu tisser une telle complicité en un temps record. Était-ce l'instinct féminin ? Un pari dressé avant son arrivée ? Aucun Esprit ne lui avait chuchoté cette amitié naissante, cela le rendait à la fois suspicieux et enchanté. Oui, car savoir que ses femmes, dont la mère de ses enfants, parvenaient à s'entendre le comblait. Sans parler du fait que leur petit jeu titillait sa bestialité. Il n'aurait jamais pensé que voir Miles manipuler Takhi serait si excitant.

Le Maître des Esprits n'était pas le seul à subir le contrecoup cette étrange évolution. La favorite se mordit les lèvres sous les suggestions de l'Orisha, la proximité embrasant davantage sa peau déjà bien assez échauffée. Elle s'accrocha à l'épaule du Roi, tandis que son index se déposa avec délicatesse sur la bouche de celui-ci. Une nouvelle fois, elle lui instaurait le silence, afin que sa femme puisse s'exprimer librement. C'était déjà la deuxième fois qu'elle bravait les interdits et le regard qu'il lui lançait démontrait sa bonne décision. Masquant que de peu ses réactions au toucher de Miles, Takhi lui offrit une œillade gorgée de désirs. La Naäzkil voulait qu'elle se focalisât uniquement sur leur proie, mais la Chamane avait bien plus d'idées en tête que cela. Puisque Miles consolidait son étreinte sur elle, la brune put détacher sa main du Souverain afin de la faire glisser le long de sa jambe, jusqu'à rejoindre celle de la mariée.

" Je ne l'ai jamais vu aussi impatient. Elle comprenait bien que la présence de sa femme jouait beaucoup, sa docilité n'était qu'à la surface. Gémir, je m'y attelle sans cesse pour l'entendre, sinon ce ne serait que… Elle se tourna vers le Roi. Blasphème. Elle lui sourit. Se débattre, par contre… Je ne vois pas comment c'est possible avec moi. " Elle était douée pour le sexe, toutefois soumettre un guerrier faisant deux fois sa taille ne faisait pas parti de ses atouts.

Le but étant de faire tourner en bourrique Léto, la favorite peinait à se concentrer dans cette unique finalité. La Köerta était trop présente : avec eux, contre elle, dans ses pensées. Son souffle chaud l'énivrait et ses caresses la rendaient fébrile. Elle avait définitivement un juste retour à engager vis-à-vis d'elle ; elle ne l'oublierait pas de sitôt ! Lorsque la fameuse Orisha s'accola bien plus contre son dos, la main de la Chamane, par réflexe, alla se glisser vers la fesse pour accompagner l'élan, l'emprisonner dans cette étreinte qu'elle initiât. Encore un peu et elle finirait littéralement en sandwich entre ces deux perches… N'était-ce pas pour le mieux, finalement ? Attentive comme promis, Takhi récolta la moindre astuce de sa guide attitrée, comprenant peu à peu les rouages de la machine Sùlfr.

" Ce que je… " Elle se tue.

Venait-elle vraiment d'entendre "nous" ? Ce devait être le Souverain la victime, pas elle. Takhi fixa Léto, cherchant à comprendre pourquoi il ne disait rien, pourquoi il la lorgnait si intensément. Était-ce un piège du couple depuis le début ou le début d'une révélation ?

" Je vous veux tous les deux en moi. Par tous les moyens possibles et inimaginables. Je veux être votre favorite. "

Sa main griffa la hanche de l'Orisha, l'autre coula sur la joue du Chaman. Puisqu'il en était ainsi, Léto ne se fera pas prier. Il était libre mais ce n'était pas l'autorisation de Takhi qui l'animait : c'était cette incroyable pulsion qui le pousserait à prendre ces deux femmes et à les combler avant d'obtenir sa propre récompense. Il n'était pas hommes à prendre sans conditions, toute sa richesse et sa gloire furent glaner à la sueur de son front et au prix d'incroyables sacrifices. Il en était de même pour le sexe : la félicité ne venait qu'à deux, pas en étant égoïste. Enhardi, le Sùlfr se redressa un peu plus, ses bras allant englober les deux créatures, ses doigts calleux glissant le long du dos de la Köerta. Il déposa son front contre celui de la favorite autoproclamée.

" Je ne sais toujours pas si je dois t'embrasser ou te toucher, du c— "

Une troisième fois, la décisive. Le Chaman baissa les yeux sur son entrejambe que la Chamane avait saisi des deux mains, le stimulant par un doux mouvement de va-et-vient à l'apex. La Raya'Ni le fixa avec intensité, son souffle s'emballant sous les caresses qu'elle prodiguait et recevait à la fois.

" Mon Roi… Sa voix avait changé, trahissant toute son excitation. Montre-moi comment tu fais l'amour à ta femme. Montrons ensemble à Edel. "

Ah, Takhi, si tu savais pour Edel… Hum. À ce propos, il se demandait vraiment si l'utilité du harem était à revoir, mais… Bon, on ne luttait pas contre les traditions, et bien que le panthéon ait sacrément muté, la Vie demeurait une chance dont il fallait se délecter. Que ce fût pour leur Mère à tous ou pour leur plaisir mutuel, oui, il leur fera l'amour. Le Sùlfr rit tout bas, ne cédant qu'une poignée de secondes aux délices manuelles de la Chamane. Il jeta une brève œillade à Miles, captant aussitôt une lueur complice.

" Nous allons lui montrer, n'est-ce pas, ma belle ? " Il était sûr que Milesette le suivrait dans leur valse.

Alors qu'il semât d'intenses baisers sur le cou de la favorite, Léto ferma les yeux et imagina tout bonnement faire la même chose à sa femme. Il voulait que Takhi soit leur support, leur tampon, afin d'entretenir ce manque qui les rongeait depuis lors par cette distance, ces absences. Pour les peuples arriérés, une bague au doigt suffisait. Mais pour le Sùlfr, ce n'était pas le matérialisme qui primait, et il savait pertinemment que la Köerta le désirait tout autant. Au détour d'un autre baiser, alors qu'elle se raccrochait fermement à sa virilité, Léto se dégagea pour observer les agissements de Miles. Si elle la mordait, cela voulait dire qu'elle l'aimait bien. Miles adorait marquer son corps et Léto en redemanderait encore aujourd'hui. Mais pour l'heure, la favorite demeurait encagée autant de temps qu'il le désirera. Gardant une certaine emprise sur la Köerta pour la rapprocher de leur nouvelle "gâterie", le Hǫfðingi traça ses caresses jusqu'à l'intimité de la brune, bien décidé à lui renvoyer la pareille de ses propres attentions à son encontre. Curieusement, sur le chemin, il rencontra autant les lèvres de la brune que les phalanges de l'immaculée. Par-dessus l'épaule, Léto sourit, malicieux, jouant avec Miles pour galvaniser Takhi. Celle ne put se contenir bien longtemps, son corps frémissant de plus en plus contre les leurs et sous leurs assauts répétés, si doux et si efficaces. Apprendre requérait bien des efforts.

À son tour, le Roi se laissa aller à son instinct, assuré que la Chamane serait suffisamment prête. L'agrippant par les hanches, il la suréleva d'un coup, son visage se retrouvant – bien malgré lui – à hauteur de sa poitrine. Ceci n'était pas le but premier, mais il apprécia le comique de la situation. Takhi s'accrocha à ses épaules, consciente de ce qui l'attendait. La première fois, elle avait bien plus tremblé que cette fois-ci, calmée et enthousiasmée par leurs bons soins. Comme à son habitude, l'homme fit preuve de délicatesse et de prudence lors de la pénétration, couvrant la Chamane de regards inquiets. Le plus dur avec lui, c'était de ne pas aller jusqu'au bout et de se contenter de ce que les femmes étaient capables de lui offrir. Petit à petit, il s'assura de la bonne prise de la Chamane avant de lui laisser le relais de la danse. Ceci étant, sous les souffles plaintifs de Takhi, Léto chercha à voir les intentions de Miles, l'une de ses mains allant presser sa fesse pour l'inviter.


1609 mots ~



By Jil ♪
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34266-latone#672534
Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

~ Orisha ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 1157
◈ YinYanisé(e) le : 20/09/2014
◈ Activité : Traqueur [Corvus Æris] | Marcheur
Miles Köerta
Mar 25 Jan 2022, 03:37


La favorite

🔞

À la pause qui essouffla sa voix, mon regard se détacha de mon mari pour contempler le minois de Takhi. Pourquoi s’était-elle brusquement tue de cette façon? J’étais sincèrement embrouillée par sa confusion, n’ayant que trop peu porté attention à la teneur de mes propos dans le feu de l’action. N’aimait-elle pas l’idée que je puisse me joindre aux efforts de Léto pour la toucher et la combler? Dans le même temps, j’en étais persuadée, je saurais également m’occuper de l’Hǫfðingi; il n’y avait pas à s’inquiéter. Parce qu’au creux de mon esprit, aucune malice n’avait véritablement fleuri, aucune ruse n’avait été pensée dans l’unique objectif de la piéger. Il n’y avait que la bacchanale qui me galvanisait et me faisait languir de cet instant où nos peaux s’embraseraient, où nos corps s’uniraient et que nos souffles s’entremêleraient. Par chance, l’hésitation de la belle ne dura qu’un certain temps, avant qu’elle ne se prête au jeu, nous confiant sa volonté dans une expiration aussi lascive qu’exaltée. Eh bien… Elle savait aller droit au but. Vive, la main qu’elle avait apposé contre ma taille se décala précipitamment le long de ma hanche, la morsure de ses doigts rehaussant les couleurs de ma chair, tandis qu’à l’intérieur de ses bras, le Sùlfr nous rapprochait les uns des autres; étreinte solide et chaude. Je me laissais bercer par la caresse si familière de sa présence, plongeant mon visage contre la nuque de la Chamane, yeux fermés. Toutefois, cette dernière s’était déjà mise à l’action, arrachant quelques soupirs et sourires de la bouche de mon amant. Progressivement, mon attention frémit, mes paupières s’ouvrant à l’entente de ces sons singuliers. Comment réagissait-il à ses tendresses? À quoi ressemblait son visage, ainsi assailli par une autre femme? Toutes ses questions me turlupinaient. Curieuse, le pourpre alla s’ancrer aux traits de son faciès, l’observant distraitement, tandis que mes mains s’accrochaient à la poitrine de la muse. Cependant, presque instantanément, ses yeux tombèrent sur les miens, une lueur que je reconnus aisément flottant à la surface de ses mirettes disparates. Il voulait lui montrer…? À cette suggestion, je refermais les yeux, collant mes lèvres sur l’omoplate de la Raya’Ni, signant le buste de la belle de quelques baisers dangereux et brûlants. L’instant d’après, ma figure coulait langoureusement sur le tracé de sa colonne, à l’instar de mes mains, qui dessinaient le contour de ses formes. Se perdant les premières secondes dans le moelleux de sa poitrine, puis descendant jusqu’à ses hanches fragiles, mes doigts rejoignirent finalement la courbure de son séant. Je l’empoignais avec fermeté, puis délicatesse, alternativement, assaillant la jeune femme de frissons.

Jusqu’à ce que ma sénestre, naturellement, suive la voie dessinée par leurs corps, quittant la silhouette de la brunette pour chercher à se raccrocher à celle plus solide de Léto. Sa jambe, à cette seconde, devint ainsi mon terrain de jeu. Je la massais profondément, la marquais de griffures à défaut de ne pouvoir laisser mes lippes s’occuper de son cas, puisqu’elles s’afféraient déjà à graver leurs empreintes sur la chair de la belle. Sa respiration, à cette dernière, était d’ailleurs complètement chaotique, les impulsions de son être se synchronisant aux mouvements de ses mains, qui retenaient littéralement la queue du Roi. Pourtant, au fond de sa gorge, ses soupirs de désir se transformèrent bientôt en douces suppliques, dès l’instant où la valse de nos doigts fut conduite jusqu’à son entrejambe : la belle était assujettie, au contraire de sa « proie », qui, progressivement, se rapprochait de sa récompense. Nous pouvions l’entendre à ses bouffées d’air, aux râles sensuels qui déchiraient la barrière de ses lèvres : Takhi le voulait en elle. En notant cela, un sourire mesquin s’invita sur mon minois, ma main s’enroulant autour du poignet du Roi, que je sentais se raccrocher à moi.

« Décidément… Dans un sursaut, je relevais mon visage afin de poser mon menton sur l’épaule de Takhi, qui tremblait de plaisir sous les assauts de ses va-et-vient. Est-ce réellement comme ça que tu me fais l’amour, öm juishi? » Poursuivais-je dans un calme olympien.

Lui comme moi savions que ce n’était pas le cas, ma main remontant le dos de la Chamane pour se perdre dans l’épaisseur de sa chevelure. Délicieusement, je tirais sur ses mèches, l’incitant à basculer sa tête vers l’arrière, ma seconde main explorant la douceur de sa gorge et de la naissance de ses seins.

« C’est tout ce que tu veux de lui? »

Je me demandais. Agile, je me détachais finalement de leur union, m’aidant de la bordure du bain pour m’extirper des eaux et m’arrêter à la hauteur du Chaman. À son tour, je l’étudiais du regard, posant ma paume contre sa mâchoire, rapprochant nos visages. Nos lippes se frôlaient, et l’éclat de nos pupilles s’entrechoquait. Discrète, ma seconde main flottait sur les dalles qui encadraient le bain.

« Est-ce que ça te satisfait? »

Arrogant et avide fût le sourire qui apparut sur mon faciès, l’obscure réflexion de savoir que leurs parties de jambes en l’air ressemblait à cela me rassurant inconsciemment dans mes appréhensions : je savais de quoi Léto était capable, et savais également que cela ne lui suffirait pas. N’attendant sa réponse, je relâchais dans un souffle :

« Pas moi. Et cette fois, mon rictus s’ourla dans une malice aliénée, mon poing s’agrippant à l’un des tissus que nous avions abandonné. Puis-je m’asseoir sur vos genoux? La main baladeuse rejeta le vêtement autour de son cou. Accordez-moi juste un instant. J’ai encore fait une grosse… bêtise. Ma Voix s’imposait, tout doucement, mais le Khitarr nous enveloppait déjà, augmentant la température de la pièce. Je comprendrai, que l’on m’inflige… Soudainement, je me tus, volant un baiser éphémère des lèvres de mon époux en tirant sur les pans de l’habit coloré – tiens, il s’agissait du haut de Takhi. Tu y as cru? »

Je rigolais, entraînant son visage dans ma direction à l’aide du tissu qui lui enserrait le cou. Je l’embrassais avec passion, je cherchais à accaparer toute son attention. La Magie des Chants avait marqué leur esprit de ces quelques Échos, et je comptais bien en profiter, m’attacher à sa silhouette plus ardemment encore. Je délaissais bientôt le haut exotique afin de m’attaquer à son torse. En quelques coups, je gravais sa peau de tout mon amour, mes canines s’ancrant dans sa chair avec un appétit démesuré, léchant les afflictions les plus douloureuses. J’avais envie qu’il me plaque au sol, j’avais envie de le renverser à mon tour pour m’amuser plus encore, mais Takhi était dans les jambes… À moins que je l’éloignasse, le temps de prendre les rênes. Je tendis aussitôt l’un de mes bras dans sa direction, l’empoignant, la faisant culbuter jusqu’au plancher de la pièce, mais elle m’entraîna dans sa chute, mon visage tombant sous sa poitrine. Je me redressais au-dessus d’elle, un sourire triomphant aux lèvres. Léto était à moi. Cependant, avant d’avoir pu esquisser le moindre mouvement, la Raya’Ni me retint par la nuque, un regard enjôleur me déshabillant des yeux.

« Je n’ai pas encore eu ce que je voulais de toi, chuchota-t-elle. J’ai bien précisé que je vous souhaitais tous les deux en moi. »

Lentement, je réalisais, mais la brune joignait déjà nos bouches dans une union enfiévrée, l’une de ses mains ruisselant jusqu’à mon bas-ventre. À son toucher, ce fût plus fort que moi, un gémissement délicieux s’expira de ma gorge. Mes jointures se crispèrent, mes phalanges s’enfonçant dans sa peau par la même occasion, la griffant en représailles.


1 234 mots (Sans les paroles de La Fessée) | Post VII




La favorite | Milesette Signat16
Merci Léto ♪:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34827-miles-koerta#679519
Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

~ Orisha ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 2293
◈ YinYanisé(e) le : 24/05/2014
◈ Activité : Horticultrice
Latone
Sam 29 Jan 2022, 18:03



🔞

Provoquante, avenante, sublime, Miles rayonnait en ces vapeurs mystiques et ces encens envoûteurs. Il y avait beau avoir une femme magnifique qui le chevauchait, Léto n'arrivait pas à se détacher de la mère de ses enfants. Cette configuration l'intriguait autant qu'il le perturbait. Qu'avait-il bien pu se passer pour qu'elle soit si calme alors que Takhi lui volait la vedette, juste sous son nez ? Connaissant sa redoutable et tendre chérie, le Titan s'était attendu à être soit kidnappé sur-le-champ – de quelques manières que ce soient – soit que la pauvre Favorite se retrouvât enfermée quelque part, le temps que les amoureux profitèrent de leur réunion tant attendue. Et non… Bien sûr que non, ce n'était pas ainsi qu'il prenait la Köerta, que ce soit dans une tente perdue au beau milieu des montagnes ou dans leur cocon d'antan de Ciel-Ouvert. Mais c'était un fait indéniable : Takhi n'était pas Miles, aucune Chamane de cette Île ne l'était, ni le sera. Parce qu'elles n'avaient pas reçu la même passion, le même entrain qu'éprouvait le Titan pour la Molosse. Ensemble, bras dessus bras dessous, ils s'étaient mutuellement guéris et enfouissaient leurs démons au plus profond de leur âme. Quand la Raya le rejoignait, ce n'était finalement qu'Edel qui était satisfaite dans l'équation. Non pas qu'il ne prenait guère de plaisir avec elle – ce qui était loin d'être son cas à elle, par ailleurs – toutefois elle ne comblera pas cet amour qui lui faisait défaut par moments. Ni, encore une fois, aucune autre femme ou homme de cette satanée Île.

Takhi était incapable de répondre. Beaucoup trop assaillie par le plaisir qui l'envahissait et le Titan en elle. C'était aussi impressionnant et hautement dangereux, finalement, que la dernière fois. Si elle ne s'agrippait pas fermement à ses épaules et s'il ne consolidait pas leur position par la hanche, un incident serait si vite arrivé. Elle papillonna des yeux, secoua la tête, alors qu'elle intensifiât la frénésie de son bassin. Par les Ætheri, pourquoi pensait-elle à une horreur pareille ? Bien membrée ou non, Léto demeurait Léto, une personne attentionnée et généreuse. Tout se passerait bien. Tout se passait bien, en réalité. D'autant plus avec Miles qui se rajoutait dans l'équation et qui décuplait son plaisir. L'Orisha était un être singulier, si détachée de leurs tribus, de leur quotidien. Sa présence et son toucher la rendaient extatiques, tue par les râles qui franchissaient ses lèvres ; ses prunelles, en revanche, dévoraient la Köerta, impatiente de l'attirer dans leur embrassade.

Si Léto fut moins hypnotisé par la situation que sa chère Takhi, ce ne fut bien plus le cas lorsque la magie prit possession des bains. Alors qu'il s'apprêtait à répliquer, tout honnête, Miles annonça ce manque qui la prenait aux tripes, cette plénitude que ni l'une, ni l'autre ne lui procurait. Puisqu'il était question d'une sincère démonstration de leurs ébats, l'idée de se jeter sur elle ne tarda pas à fleurir en son esprit furibonde. Toutefois, l'emprise du Khitarr anéantit son initiative et lui fit hausser un sourcil. Peu à peu, sous l'ignition de la Voix, la Chamane ralentit la cadence, aussi décontenancée que son Roi. Elle-même ne connaissait rien à cette pratique et tomba dans le panneau si aisément, son regard déposé sur les principaux protagonistes démontra toute son attention. Quant à Léto… Si les notes le firent frémir au départ, ce fut bien plus le chant de sa belle qui le happa. Depuis quand avait-elle une voix si magnifique et envoûtante ? Était-ce dû à l'évolution de Ciel-Ouvert et de son peuple ? Cela faisait si longtemps qu'il ne s'était pas égaré dans les sérénades… Un certain malaise lui enserra la gorge, avant d'être tout bonnement balayé par l'outil improvisé de Miles. Il la fixa droit dans les yeux, délicieusement écrasé par sa prestance et, surtout, cette drôle mélodie qu'elle exaltait. Paupières à moitié closes, le Hǫfðingi se laissa prêter au jeu, prêt à l'embrasser comme un fou et à lui infliger ce châtiment qu'elle… Que le Panthéon tout entier te fesse. Oui, il y avait cru, naïf comme il était. Il fut pour autant ravi de ce baiser tant désiré, avant de se faire entraîner dans la farandole langoureuse.

" Où… as-tu… appris… ça ? " Parvint-il à exhaler entre les baisers fiévreux.

Si le Chant le questionnait, il n'était qu'un homme pris en étau entre deux femmes qui le désiraient aussi bien l'une que l'autre. Était-ce donc ça qu'elles avaient en tête ? Lui faire tourner autant la tête ? Entre les bécots de plus en plus insistants de sa femme et l'accélération des va-et-vient de son amante, le Sùlfr devenait bel et bien la proie. Lui qui pensait avoir au moins battu Takhi à leur propre jeu… Il sourit, accueillant avec allégresse les morsures de sa tendre. Les ébats étaient bien plus mémorables ainsi, lorsqu'ils se ponctuaient de renversements aussi inattendus que délicieux. Bientôt, il se languit de sa femme malgré l'étreinte de plus en plus frénétique de la Chamane, son opulente poitrine s'écrasant contre le buste que l'Orisha marquait de son passage.

Alors que la Favorite eut bien l'intention de s'accrocher fermement au cou du Roi, elle se fit prendre au dépourvu et, dextre, attira la fautive à elle. Oh que non, elle ne l'avait pas oubliée malgré son corps tout tremblant. Léto serra les dents, sa félicité de plus en plus insatiable : ces deux créatures se retrouvaient juste sous son nez. Toutefois, l'excitation prit le pas sur son égoïsme en observant leurs enveloppes charnelles se presser l'une contre l'autre, Takhi, pleine de ressources, cherchant à retenir l'étrangère dans leur étreinte. Ainsi accaparées… ce n'était pas si mal, finalement. Le Chaman se leva, son pas lent et lourd annonçant son arrivée, son ombre grandissante sur les deux femmes. La Chamane rouvrit les yeux sur ce Titan, frémissant de plus belle. Léto ne laissa ni à l'une, ni à l'autre l'occasion de partir : à genoux, il se pencha tout le long de Miles et lui agrippa les cheveux d'une main ferme, ses dents allant mordiller son épaule. Profitant de son intrusion, il se joignit à elle.

" J'ai bien dit que nous te montrerons. S'immisçant davantage en l'Orisha, il caressa distraitement la joue de la Chamane. Alors ne bouge pas. " De toute manière, il ne lui laissera pas le choix.

À califourchon au-dessus d'elles, le Hǫfðingi les emprisonna et offrit à la Naäzkil ce qu'elle réclamait tant. L'une retenue par sa main imposante sur la naissance de son sein, l'autre pressée par son poids et ses allées-et-venues, il aurait presque l'impression de faire l'amour à ces dames en même temps. Et en réalité, c'était plutôt le cas et son intention, puisque Takhi se retrouvait accolée de tout son corps à celui de Miles, interceptant alors chaque vibration, chaque coup de reins du Souriant, comme s'ils lui étaient destinée. Pourtant, c'était bien la voix de la Köerta qui s'élevait sous l'impulsion du puissant Titan. La Favorite ne se retint plus, désireuse d'en récolter encore ; ses bras allèrent encercler le dos du Molosse et elle désira en faire autant avec ses jambes, les écartant de sorte à pouvoir plus ou moins enlacer l'homme qui leur faisait l'amour. Ainsi offerte, la Chamane sentit par moment le membre du Hǫfðingi épouser succinctement son intimité au cours des assauts. En quelque sorte, il était en elle. Cette réflexion lui injecta une bonne dose d'adrénaline, qu'elle consommât en ravageant le cou de Miles de baisers intenses et son intimité de caresses véhémentes.

Épris par cet élan d'envie, Léto raffermit son emprise sur les cheveux de sa belle, sans casser le rythme de son bassin. Son souffle était chaud ; il aurait tant voulu l'enserrer davantage s'il n'avait pas à gérer la coopération de Takhi.

" Que dois-je t'infliger au juste ? Il ne lui laissa pour autant pas le loisir de répondre, sa main libérant sa chevelure afin de titiller la bouche de sa belle, une invitation à le mordre. Il ne pouvait nier adorer ce genre de présents. Ce que tu auras ou n'auras pas importe peu. Il se redressa un peu plus, appuyant fermement sur la poitrine de Takhi – lui volant une nouvelle exaltation – et couvrit de baisers la nuque de Miles. Car tu ne ressortiras pas d'ici insatisfaite, öm juishi. "

Malgré tout, il n'était pas à l'abri d'une trahison de sa Favorite, captant par-dessus l'épaule de la Corvus une lueur caractéristique échangée avec cette dernière.


1504 mots ~



By Jil ♪
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34266-latone#672534
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

La favorite | Milesette

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Mers :: Mers - Ouest :: Mer Maudite :: Awaku No Hi-