Shanxi ~ Ange ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 873 ◈ YinYanisé(e) le : 06/01/2019◈ Âme(s) Soeur(s) : Qui ? ◈ Activité : Architecte [Rang II]
Ven 25 Fév 2022, 12:13
Un dernier thé pour la route
L’Okan n’avait pas lâché la main de son amie. Du moins, jusqu’à ce qu’elles aient rejoint la table de la Matasif. Elle était un peu sonnée. Ailleurs. Le malaise d’une des convives lui avait fait l’effet d’une claque. Elle assista aux premiers échanges d’assez loin – du moins d’esprit – ponctuant les propos de leur hôte de quelques hochements de tête, et ne refit pleinement surface qu’en sentant Helsinki s’approcher de son oreille. « Je dirais pas beaucoup. » déclara-t-elle tout bas, en imitant son geste. « Leur arrivée n’est pas passée inaperçue. J’ai surtout entendu parler des danses qui ont suivi l’événement. Apparemment, ça aurait duré trois jours. » expliqua alors Shanxi, une pointe d’émerveillement dans la voix. Elle aurait aimé voir cela. « Et… Certains pensent que les Iras sont un mauvais présage. » Elle n’avait pas vraiment d’avis sur la question, maintenant qu’elle y pensait. Elle pourrait toujours demander à la Matasif, si l’envie d’en savoir plus la prenait. Celle-ci était déjà occupée avec une autre invitée, de tout manière. Shanxi avait hâte de voir sa démonstration. C’était quelque chose qu’elle ne voulait pas manquer. La vertueuse rêvait encore des saveurs exotiques de toutes ces fabuleuses boissons auxquelles elle avait pu goûter durant son séjour à Haute-Terre. Excitée comme une enfant, l’Ange réduisit à nouveau l’espace entre le siège de son amie et le sien. « J’ai hâte que ça commence. Tu vas voir, c’est excellent. » lui chuchota-t-elle à l’oreille. Elle s’imaginait déjà à répliquer les gestes de la fille du soleil, derrière les fourneaux de son appartement. Elle inviterait évidemment Helsinki à goûter ses créations, pour le meilleur ou pour le pire. Shanxi n’avait jamais été une très bonne cuisinière. Du moins, cela n’avait jamais été un don inné chez elle. Elle avait dû redoubler d’efforts après son mariage. Allenz ne le lui avait jamais fait remarquer, d’ailleurs. Il avait su se montrer patient. Ou peut-être ne l’avait-il simplement pas remarqué ? Son esprit n’arrivait pas à choisir, alors elle remettait cette tâche à plus tard. Sympan savait qu’elle n’avait pas besoin d’atteindre une conclusion aujourd’hui, mais il le faudrait bien un jour.
L’Okan pensait même voir le sort s’acharner un peu plus sur sa personne quand l’une des convives de la Matasif – la jeune Ygdraë, Astriid si sa mémoire ne lui faisait pas défaut – avait, par une question simple et innocente, ramené un sujet très personnel sur la table. Shanxi observait son amie se débattre pour répondre, avec l’impression de l’avoir jetée aux loups. Sa gêne l’amusait un peu, au fond. Ce n’était pas quelque chose qu’elle ne voyait pas souvent, en soi, mais ce contexte rendait l’expérience unique de par cette innocence qu’elles avaient que trop peu connu depuis leur réveil. Elles étaient assises à la même table, discutaient, riaient. Elles allaient bien. L’ancienne captive sentait son cœur se réchauffer en suivant l’échange. Instinctivement, sa main avait voulu gagner celle de son amie pour lui communiquer cette chaleur qui l’enlaçait. Un geste que L’Okan étouffa dans l’œuf. Elle voulait lui laisser ce moment. Helsinki se débrouillait très bien toute seule. Elle craignait que cette soirée ne la fasse peut-être sortir de sa zone de confort un peu trop vite, et de manière indélicate. Mais son amie évoluait à son propre rythme. Elle ne se le laissait pas imposer. Shanxi ne pouvait que veiller sur elle, de loin, prête à la relever si elle venait à chuter. Helsinki ne s’en était sûrement pas rendue compte, mais elle tenait un rôle très similaire pour Shanxi. Plus elle avait avancé sur le chemin de la guérison, plus cette position était devenue claire à ses yeux. Quand elle s’étendait le soir venu dans son lit, le regard passant d’une ombre à l’autre, trop effrayée pour entreprendre le voyage jusqu’à Harabella, c’était à elle que Shanxi pensait. Il lui était même souvent arrivé de ne pouvoir s’endormir qu’avec le Conte d’Auryane en main. Elle ne l’utilisait pas toujours. Elle ne voulait pas réveiller Helsinki. Serrer le livre contre elle lui suffisait, le plus souvent. Son regard suivit le fil de sa pensée jusqu’au petit sac posé sur ses cuisses. Elle avait pris l’habitude d’emmener l’ouvrage partout où elle allait. Pas aujourd’hui. Son absence se faisait sentir, alors même qu’Helsinki était présente. Shanxi réalisait à peine l’importance qu’elle avait accordé à un simple objet. Elle ne s’en servait peut-être que dans ses pires moments, et pourtant, aujourd’hui, alors que tout allait bien, elle y pensait.
744 mots
Résumé:
Désolée je suis tellement en retaaaard. J'ai essayé de réagir à tout.
Shanxi discute avec Helsinki. Elle la laisse d'ailleurs répondre aux questions d'Astriid à sa place. 8D Et euuuh... C'est tout pour le moment. Elle a pas trop été bavarde, je rattraperai au prochain post peut-être. o/
Maximilien Eraël ~ Humain ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 2460 ◈ YinYanisé(e) le : 18/09/2016◈ Activité : Charpentier | rang II ; Ébéniste | rang II ; Soldat | rang II
Antonija se laissa gagner par le calme du soldat, son Empathie comme le Sanctuaire déployé aidant. Elle savait que ce n'était pas le fruit de son propre effort, mais ça n'avait aucune importance. Son cœur s'apaisait et son esprit avec, c'était tout ce qui comptait. « Non. Enfin je veux dire... Nous venons de faire connaissance. Nous étions en train d'échanger sur le rôle d'Ange Gardien qu'elle venait d'acquérir quand... ». La Wun se pinça les lèvres. Inutile d'en dire plus pour qu'il comprenne. Il connaissait la suite. « Oh, oui, bien sûr que je le peux. Ce n'est jamais de trop quand c'est pour aider quelqu'un. » souria-t-elle avec une voix fluette en posant ses iris sur l'esseulée. Une domestique intervint à son tour. « Avec plaisir. Permettez que je vous accompagne tout de même. » insista la Gardienne. Malgré ses mots, une autre parole avait atteint ses oreilles avec plus de force que n'en dégageait Isiode. Celle de Mancinia. Avant même de porter soutien à Meredith, elle avait l'envie de sauter sur leur hôte pour en savoir plus à propos de ces Ira. De ce qu'ils étaient. Du mal qu'ils pouvaient causer. De la raison les faisant apparaître chez un hôte. De la façon dont ils se manifestaient. Est-ce que c'était à cause de ces Ira que Maximilien souffrait d'insomnies également ? Qu'Aurel se réveillait quasiment chaque nuit en pleurs ? Elle aurait voulu enfin avoir des réponses. De véritables réponses. Malheureusement, ça devrait attendre. La Marquise devait s'occuper de ses invités et Meredith demandait un minimum d'attention étant donné son état. « Venez Meredith. Je suis sûre que Lexa sera ravie de vous trouver à son chevet lorsqu'elle se réveillera. » souffla-t-elle avec bienveillance tandis que la domestique aidait l'Ange à se remettre sur pieds pour rejoindre la demeure où s'étaient également dirigés les enfants et l'Orine rousse.
Debout, dans un coin de la pièce, Antonija fixait Erina à s'occuper de la blessée. Dans le calme ambiant et l'atmosphère radicalement différente de ce qu'il se passait à l'extérieur, Antonija sentait ses inquiétudes plus tôt apaisées revenir à la charge. Elle n'aimait pas le silence. Pas en ce moment. Son esprit se mettait toujours à errer loin du présent, sautillant de l'espoir à l'inquiétude et inversement. Elle était trop à fleur de peau pour son propre bien. Au point que les légers coups donnés sur la porte la firent sursauter. Il fallait définitivement qu'elle s'occupe à quelque chose. « Il faudra qu'elle se ménage à l'avenir. » souffla-t-elle à Meredith. « Quitte à vous montrer sévère. Surtout dans votre situation, vous pouvez vous le permettre. Vous êtes sa sœur. Même sans être sa Gardienne, c'est chose commune qu'une personne réprimande sa sœur ou son frère lorsque c'est nécessaire. ». Elle parlait en connaissance de cause. « D'autant plus que votre Lien est récent. Il est encore temps de vous imposer comme sa Protectrice, non pas seulement sa sœur réincarnée, de sorte qu'elle écoute vos conseils et ne s'obstine pas à leurs contraires. » ajouta-t-elle. Ce qu'elle n'avait absolument pas fait. Même si on apprenait de ses erreurs, celle-ci ne lui avait pas pardonnée et il lui fallait chaque fois remuer ciel et terre pour que Maximilien daigne prendre en considération ses recommandations. C'en était épuisant. « Erina — je peux vous appeler comme ça ? — vous ne songez vraiment pas à tenir le rôle d'Ange Gardienne vous ? » interrogea-t-elle celle-ci. « Vous sembliez douter de vos capacités tout à l'heure quand je vous ais prise pour la Gardienne de mademoiselle Blaise. ». Elle sourit, posant son regard sur l'Humaine endormie. « À vous avoir vu à l'instant, je ne pense pas que vous soyez incapable d'assumer ce rôle. » confia-t-elle, amène. « En vérité, je ne suis pas persuadée que l'on soit capable ou non d'être Ange Gardien. Aucune notice sur le fonctionnement du Lien n'est donné lors de la création de celui-ci. D'autant que chaque Humain est différent, et le Lien formé aussi. J'imagine que le Capitaine Katzuta a dû faire preuve de patience avec une femme comme Dame Leenhardt. ». Elle avait le même problème. « Mais vous, Meredith, qui êtes déjà proche de mademoiselle Blaise, la situation doit se montrer bien différente. » lui souria-t-elle. « En fait, je crois que ce n'est qu'une question de volonté. Pas de capacité. On veut devenir Ange Gardien. On veut accepter le Lien, dans ses bons et ses mauvais côtés. ». Elle marqua un temps, l'affection dessinant les traits de son visage. « Personnellement, il me suffit de songer à la chaleur que me procure le Lien pour en oublier la douleur qui peut l'accompagner. ». En fait, elle le voyait comme un fil de soie fine quasiment immuable. L'effleurer faisait trembler son être de tout les sentiments existant, et pourtant toujours il enserrera son cœur avec tendresse pour le lier à celui de Maximilien, avec pour seul moyen de le trancher, la Fin.
Sharihzad offrit un large sourire au garçonnet lorsqu'il évoqua leur ressemblance. « Oh voui ! » s'exclama-t-elle en tapant dans ses mains. Une moue discrète vint dessiner en même temps le visage d'Aurel caché derrière l'épais pelage du chien blanc. Ce n'était pas tant ce qui avait été dit qui l'embêtait. Mais il était le seul à pas avoir des ailes à la maison. Et maintenant ça s'étendait au-delà des murs de la maison. Il y avait Mithra, bien sûr. Mais elle était beaucoup plus vieille. Alors que les enfants de son âge se trouvaient être majoritairement pourvu de plumes blanches. Lui aussi il aurait voulu avoir des ailes, comme Sharihzad. Comme son papa aussi. C'était pas juste. Puis vint la proposition d'Ihsan à quitter les jardins. Cette fois ce fut à Sharihzad de faire une moue déçue. C'était sûr qu'ils auraient bien plus de choix pour le jeu à l'intérieur de l'immense demeure. Elle trouvait toutefois dommage d'aller à l'intérieur quand il faisait beau comme aujourd'hui et alors qu'ils avaient peu l'occasion de goûter la verdure à Utopia. En plus elle pourrait pas faire le jeu de Lamh dedans. Sauf si le monsieur aux cheveux blancs allait également à l'intérieur. Sa déception fut toutefois rapidement réduite à néant face à la bonne humeur générale qu'elle rejoint sans plus d'hésitations.
Aurel fronça des sourcils à la suggestion de la rousse, essayant répéter ses mots. « Rizumari... dōyō ? ». Raté. Pourtant Sharihzad se tourna vers son frère, surprise. S'il avait été incapable de répéter de façon parfaite les mots de l'Orine, il n'avait eu pour ainsi dire aucun problème de prononciation. Admirative, elle le fixa d'un œil brillant. Elle voulait apprendre aussi vite que lui. « Ooooh ! » s'exclama-t-elle alors lorsque Ren leur eut offert la traduction du terme. Elle espéra alors bien fort ne pas être désignée comme incolore. Elle n'aimait pas être dans le rôle du chasseur. En plus elle en était un très mauvais comme elle passait son temps à tomber. Les yeux clos et les poings serrés, elle se prenait d'idée qu'à se répéter qu'elle ne serait pas désignée loup, le sort fonctionne et qu'elle serait ainsi laissée tranquille par l'index décisionnaire. Ainsi c'est une exclamation ravie qui résonna dans l'immense pièce lorsqu'elle fut en effet sauvée. Attendant le résultat final, elle s'accroupit, suivant l'index de Mithra qui éliminait tour à tour les enfants jusqu'à ce que ne reste qu'Ihsan. Alors elle bondit sur ses jambes, trépignant dans l'attente de la couleur annoncée. Violet. Immédiatement son regard parti à la recherche de tout objet de cette teinte, imitée par son frère. « Viens Nüka ! » intervint celui-ci en commençant à s'éloigner. « Il faut se sauver de l'incolore ! ». Le rouquin avait inclus l'animal dans le jeu, malgré le probable fait qu'il ne devait pas comprendre la moitié de l'échange entre les humanoïdes. « Aïe ! ». Aurel fit demi-tour sur lui-même en entendant Sharihzad qui était encore tombée. Alors il se précipita vers elle pour l'aider à se relever et courir, comme chaque fois qu'ils jouaient à l'un de ces jeux de poursuite. « Vite ! On va se faire att'aper ! ». En même temps que tombait l'avertissement, la petite ailée sentit quelque chose dans son dos. Une main. Alors elle s'arrêta, un air boudeur au visage. « Vert ! » s'exclama-t-elle sans attendre en même temps que son frère lui lâchait la main, se rendant compte qu'il soutenait la chasseuse. Une nouvelle fois il reprit la course en riant aux côtés des autres enfants, sans même prendre le temps d'observer le terrain cette fois. La petite Humaine, elle, ne voulait pas chasser son frère. Ni son presque frère, bien que lui n'ait eu aucun scrupule à la pourchasser. Ainsi se tourna-t-elle vers la plus proche personne n'étant aucun des deux, à savoir Mithra, et aussi vite qu'elle le put elle se précipita sur elle avant qu'elle ne s'accroche à la couleur désignée. Son visage commença à se refaire boudeur en la voyant toucher du bout des doigts un bibelot vert pâle. « Attrapes là. » entendit-elle à son oreille. Elle obéit. Il savait bien Lamh, alors elle voulait bien l'écouter. Et elle eut raison. L'objet prit de façon inattendue une teinte bleue pâle, annihilant la protection que s'était offerte l'adolescente. Sharihzad en profita pour se jeter sur elle et agripper sa jambe avant qu'elle ne s'échappe à nouveau. « Attrapée ! » clama-t-elle tout sourire avant s'éloigner de la louve en trottinant.
Une nouvelle présence fit tiquer l'Archonte. Il n'y avait jamais eu autant d'entre eux réunis en un même endroit. La Perverse semblait bien se moquer de la sienne de présence, ou même celles de la Digne et de la Sauvage. Non. Son seul intérêt semblait être focalisé sur l'entre-jambe du garçon. Il soupira. C'était désespérant. Au moins elle ne déméritait pas son nom. Ça n'en demeurait pour autant pas moins affligeant. « Il commence à y avoir du monde. Au point où nous en sommes, crois-tu que nous devrions faire comme ta petite et organiser nous aussi une partie ? » sourit-il d'un rictus malsain à l'attention de Lálbabhis. Ce pouvait être amusant de voir la Perverse se frotter au Frustré ; la Digne échanger avec le Fier ; la Belle se pavaner face à l'Hideux. C'est la vision de Sharihzad disparaissant dans le manoir qui rapporta son attention sur l'enfant. Que faisait-elle ? Il exhala un souffle. L'esprit volage des enfants incapable de faire deux choses à la fois. Ce sera la première leçon qu'il lui offrirait. Jamais il ne passait après ces fourmis. Sans un mot, il rejoint la fillette dans la maisonnée, lui offrant un soutien en la voyant en difficulté. « N'oublie pas notre jeu, petite Sharihzad. Tant que tu n'y aura pas participé, ne compte plus sur moi pour te sortir de pétrin, ce qui risque de t'arriver plus souvent que tu ne le crois. » la sermonna-t-il en s'installant dans un confortable canapé. Mais je peux pas pour l'instant. l'entendit-il riposter mentalement derrière sa mine renfrognée. « Bien sûr que si. ». Son œil se posa sur le clone d'Eeva, la fixant avec insistance.
Post IV | Mots 1868 | Pardon pour le retard >.< - Antonija répond à Isiode puis accompagne Erina et Meredith à l'intérieur puis blablate avec elles - Aurel et Sharihzad rejoignent la partie et Sharihzad triche un peu - Lamh fait sa vie
« Ennuyant ? » Répéta Natsumura, un peu perplexe. Ce mot était vide de sens tant il lui était inconnu. Maëlith était si riche d'occupations, toutes aussi fascinantes les unes que les autres, il y avait toujours tant à faire que Natsumura n'avait jamais assez d'heures dans la journée pour tout faire. « Oh non, il n'y a rien de pénible dans nos études ! Nous passons nos journées à améliorer nos capacités en ce qui nous passionne, il est difficile alors de parler d'ennui. Oh bien sûr, parfois il y a des frustrations, mais c'est parce qu'on n'arrive pas à se satisfaire du résultat. Quant aux ouvrages, ma foi, quand on s'installe à l'ombre d'un peuplier avec des coussins, du thé, des mochis, et Nüka, » Elle désigna le chien du menton. « il est très agréable de se plonger dans sa lecture. À vrai dire, on ne nous impose pas nos lectures, on nous encourage simplement à nous renseigner sur ce qui nous intéresse et qui sera utile dans notre vie. »
En silence, j'acquiesçai. La lecture était, avec la méditation, mes moments préférés de la journée. Ils ne nécessitaient aucune forme d'interaction, un véritable repos de l'esprit. La notion de travail nous était effectivement étrangère. Nous devions certes fournir des efforts, surtout en tant que Hanatsu quand nous avions tant à apprendre, mais ce n'était jamais déplaisant. Qu'il en soit autrement ailleurs n'était pas si surprenant. On nous avait appris combien le monde extérieur pouvait être différent et nous avions été éduquées pour accepter et nous intéresser à ces mêmes différences.
« Les Petites Plumes ! Oh oui je les ai lues ! J'ai beaucoup aimé ! Je suis une grande admiratrice de tout ce qui sort de l'imagination des Faes, j'adorerai en rencontrer une un jour ! Quel peuple incroyable ! Leurs histoires sont les meilleures de toutes les terres du Yin et du Yang ! Quelle chance vous avez de pouvoir participer à la diffusion de ces récits ! Est-ce que ça signifie que vous pouvez les lire avant tout le monde ? Oh, je suis si jalouse ! Savez-vous si un nouveau tome est prévu prochainement ? » Assise au bord de sa chaise, l'Orine frétillait d'excitation et restait suspendue aux lèvres de June, fascinée et comblée de la chance qu'elle avait de pouvoir la rencontrer. Pour un peu, leur conversation lui faisait presque oublier que la Magicienne était la compagne de Pulsar. Presque, mais pas tout à fait, comme en témoignait les rapides coups d'oeil qu'elle lançait au Mage.
La discussion glissa ensuite sur les étranges circonstances qui avaient réuni la danseuse et Pulsar, ce qui provoqua de larges effusions de questions et de cris. Mon expression ne se modifia pas, j'étais habitué à de tels étalages d'enthousiasme, les Orines étant souvent promptes à l'émerveillement et mon regard vagabonda sur les autres convives réunis autour de la table. L'absence de Wakiya ternissait cette assemblée et je ramenai mon attention sur l'intense échange entre les Magiciennes et Natsumura.
« La cuisine a failli finir brûlée ! Mais les seules vraies victimes ont été les légumes au final ! [...] Oh oui, je suis très maladroite en cuisine, je n'ai aucun instinct pour ça et c'est Andrea qui préfère s'en occuper, autrement nous avons le ventre vide et ça le rend un peu grincheux. Si si, il parle encore moins quand il a faim et il part méditer pendant des heures après. » Face aux gloussements que les anecdotes provoquaient, je feignis d'avoir l'air ennuyé mais le doux sourire qui se jouait sur mes lèvres contredisait mes efforts.
À mes côtés, Natsumura rougissait de plaisir lorsque le sujet de la conversation glissa sur son domaine favori et elle plaqua ses mains sur ses joues comme pour les refroidir. « Oh oui c'est très grâcieux mais je suis loin d'avoir le niveau requis pour impressionner qui que ce soit ! En revanche, j'aimerai beaucoup voir la Marquise nous faire l'honneur d'une danse de sa région, leurs danses sont très connues, autant pour leur difficulté que pour leur rythme. Il paraît que c'est un tempo contagieux qui donnerait envie aux pierres elles-mêmes de danser ! C'est très différent des danses magiciennes ! Il arrive parfois avec mes amies de mon groupe de danse, nous nous amusions à valser ! Andrea nous aide à nous coiffer à la mode Magicienne et nous piquons les affaires des Orines ayant eu un Aisuru Magicien ! Par contre, j'ignore comment vous pouvez danser avec ces souliers ! J'avoue être partisane de la danse pieds nus ! »
Obnubilée par sa conversation animée, Natsumura avait complètement oublié ma présence à ses côtés, ce qui me convenait largement. Plus elle entretenait nos curieuses voisines, moins l'attention était portée sur moi. Jouant distraitement avec une des tasses en verre, je gardais une oreille sur leurs propos lorsqu'ils glissèrent sur le potentiel Aisuru de la Hanatsu. Comme on pouvait s'y attendre d'un Magicien issu de la noblesse, il avait des manières exquises et une attitude irréprochable, Natsumura n'aurait pu rêver mieux et je priai en silence pour que tout se passe pour le mieux et que les choses évoluent dans le sens souhaité. Bien que cela arrive pour certaines d'entre nous, je ne pouvais tout simplement pas imaginer la danseuse se donner à un Sorcier ou à un Démon. Elle serait comme une fleur qui se fanerait dans une pièce sans soleil ni eau, sa joie de vivre éteinte et la lueur dans ses yeux morne. Cette vision me fit frissonner et je posais un regard sévère sur Pulsar, comme s'il était responsable des pensées qui s'étaient formées dans ma tête. Comme s'il l'avait senti, son attention vira sur moi et je me redressai, un début de panique remontant le long de mon épine dorsale en voyant les regards se tourner vers nous. « Ah vraiment ? » Fis-je d'une voix faible en coulant un regard angoissé vers Natsumura. Plongée dans sa discussion avec la Mage aux cheveux d'un rose flamboyant, je n'existais plus à ses yeux. « Elle vous a également mentionné. » Admis-je avant de manquer m'étouffer sur ma salive. « Je... Euh... » À court de mots, j'ouvrais et refermais la bouche comme un poisson hors de l'eau. Un rouge pivoine progressait sur mes joues et ma gorge. « Non, c'est que... Je veux dire que oui. Mais ce n'est pas ce que vous pensez... Enfin si elle est jolie, très jolie. Enfin, toutes les Orines le sont. Non pas qu'elle soit comme toutes les autres. Ce que je veux dire... » Ma nuque me brûlait affreusement et je luttai pour ne pas aller la gratter. « J'ai revu une connaissance que je ne pensais pas revoir ici. » Conclus-je pitoyablement en baissant les yeux sur mes pieds. « On s'est perdus dans les jardins de la Marquise, ils sont si grands. » Un rire nerveux accompagna mon explication vaseuse et je remis machinalement une mèche derrière mon oreille, un peu trop conscient du goût sucré imprégnant encore mes lèvres.
Pendant ce temps, Natsumura absorbait les informations divulguées par June comme si elle était assoiffée et venait de trouver en la Magicienne une oasis merveilleuse. « Les spectacles ? Mais c'est fantastique ! » Immédiatement, son imagination s'emballa et elle vit le Magicien organiser les évènements où il lui demanderait de venir se produire sur scène pour les invités, ou encore mieux, lorsque sa réputation de danseuse dépasserait les frontières et voyagerait sur les langues de tous les continents, il serait celui qui planifierait ses tournées, des centaines viendraient admirer sa performance. Des paillettes dans les yeux, elle exhala un petit soupir en calant son menton dans la paume de sa main, son coeur épris par ce rêve trop beau pour être vrai un jour. « L'Ultimage ? C'est impressionnant à un si jeune âge ! » Ce n'était pas si étonnant, les noms sur la liste des Orines reflétaient généralement des personnalités connues, ou promises à un avenir qui les mènerait à de grandes choses, pour le pire comme pour le meilleur, mais Natsumura ne pouvait se départir d'une admiration croissante pour le Mage Blanc. Il lui fallait se dépêcher de s'améliorer, sans quoi jamais un homme de son statut n'accepterait une Hanatsu aussi novice et anonyme qu'elle.
Message IX | 1412 mots
Spoiler:
Natsu bavarde avec June et ses copines. Andrea est en PLS social avec Pulsar.
Happy St Valentin :
Merci Jil :
Astriid ~ Ygdraë ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 2366 ◈ YinYanisé(e) le : 03/04/2020◈ Activité : Empoisonneuse
Sam 02 Avr 2022, 13:21
Un Dernier Thé pour la Route
Astriid acquiesça aux propos de Rakhshan et répondit très sérieusement. « Mancinia est très sage, tu fais bien de l'écouter. J'imagine qu'elle doit être une maman parfaite, on voit l'amour qu'elle porte à chacun de ses enfants. C'est aussi pourquoi je suis si touchée de l'honneur qu'ils me font en m'ayant proposé de devenir marraine de la petite Sif ! » L'Ygdraë déposa un baiser sur le sommet de la tête de l'Elfette qui roucoula de plaisir avant de se tourner vers la Marquise. D'excitation, ses longues oreilles frémirent imperceptiblement. « Vous viendriez à Melohorë ?! Oh tenez-moi au courant, je ferai en sorte d'y revenir pour y être en même temps que vous ! Il y a tant de choses que j'aimerai montrer à Sif là-bas ! Je la présenterai à mes parents, et à mes amis - ah non, ils sont aussi en voyage donc ils ne seront pas là - mais je lui montrerai mes coins préférés dans la forêt ! Et on lui confectionnera une couronne de fleurs ! On partira promener les chiens de l'élevage de mes parents ! Et nous vous cuisinerons nos spécialités ! Ce sera aussi l'occasion d'offrir à Sif le doudou avec lequel je dormais étant petite, j'aimerai beaucoup le lui donner ! Comme ça, elle pensera à moi ! » Tout en bavardant, elle tirait sur les joues rebondies de l'Elfette qui bullait avec application, humidifiant le haut de ses vêtements, une vision qui pouvait aisément étourdir les cœurs de celles à l'instinct maternel un peu trop développé. Par respect pour elles, Astriid cessa ces mignonneries pour écouter la discussion entre une adorable personne âgée discuter avec Mancinia. Leur bonne humeur était contagieuse et elle se surprit à rire bien qu'elle ne participât pas à leur conversation.
Quelques instants plus tard, Mancinia leur faisait la fameuse démonstration de leur cérémonie du thé typique de son peuple, sous les yeux attentifs des convives. Quand on lui remit un des verres élégamment décoré, Astriid en but une gorgée avec impatience et recracha presque aussitôt. « C'est chaud ! » Inhala la rousse, devenant subitement aussi rouge que ses cheveux et inspirant de l'air à grandes goulées. Croyant à un jeu, Sif éclata de rire, rejointe par les autres Ygdraë. Vexée et ses yeux encore larmoyants, Astriid souffla précautionneusement sur son verre, ignorant soigneusement les moqueries de son groupe. Adressant un clin d'oeil à Sif, elle s'empara d'un baklava qu'elle sépara en deux pour en déposer la moitié dans la quenotte de l'Elfette. La pâtisserie sucrée adoucissait la tonalité amère du breuvage sombre servi par la Marquise et disparut de ses mains en quelques bouchées gourmandes. En subtilisant un nouveau, elle porta son regard sur les autres convives, grignotant le gâteau plus lentement cette fois, pour pouvoir répondre à ses nouvelles voisines, deux petites blondes à l'air amical. « Enormément oui ! Je veux faire le tour des terres du Yin et du Yang ! Plusieurs fois ! Ensuite, je m'installerai dans une ville joyeuse, comme Avalon ou Stenfek, et j'ouvrirai une boutique qui vend des fleurs et des chocolats ! Peut-être même qu'elle fera salon de thé ! Comme ça, je fournirai tout ce qu'il faut aux jeunes amoureux qui cherchent à courtiser l'élu de leur coeur ! J'ouvrirai aussi un foyer pour les animaux errants ! Piäh Nour manque parfois de compagnons de jeux, il sera heureux de rencontrer d'autres amis. » Enthousiaste rien qu'à évoquer ses rêves d'avenir, ses joues rosissaient légèrement et sa tignasse semblait prendre du volume à mesure qu'elle s'imaginait déjà dans ce petit train de vie agréable. « Et vous ? Qu'aimeriez-vous faire une fois que vous aurez terminé de découvrir le monde ? N'hésitez pas à venir me voir quand j'aurai ouvert mon commerce ! Vous avez un amoureux ? Ou une amoureuse ? Moi je suis déjà mariée, selon les lois des Faes, avec une Magicienne ! » Elle leur sourit mystérieusement, refusant d'en dire davantage mais ravie d'attiser leur curiosité.
Message IV | 680 mots
Spoiler:
Astriid papote avec Rakhshan, Mancinia, Helsinki et Shanxi en profitant du thé préparé par Mancinia.
Isiode et Isley ~ Ange ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 1066 ◈ YinYanisé(e) le : 04/01/2016◈ Activité : Soldats
Surexcitée, la petite se redressa aussitôt contre son dos. Du violet, du violet, du vio… C’est alors que Muramasa sentit une main tirer sur une poignée de ses cheveux et, dans une exclamation aux accents enflammés, l’enfant pointa du doigt un vase de la couleur demandée. La promesse d’une victoire en cette première manche avait enhardi l’Enfant des Cieux et si le coup porté à ses mèches avait été sec, il n’avait pas été très douloureux. Ainsi, l’Orine s’élança promptement jusqu’à la décoration, touchant leur cible juste à temps. En remarquant son frère attraper une première victime, Idril piailla de joie en le félicitant. Cependant, la partie se poursuivait à une vitesse qui ne lui permit de saluer bien longtemps la prouesse d’Ihsan.
« Du vert, maintenant! »
La fillette reprit rapidement son observation, désignant, bien entendu, une plante qui reposait à proximité : les feuilles émeraude de celle-ci reluisaient à la clarté du ciel. De fait, Ren rejoignit le végétal en quelques bonds, se ployant, cette fois, à la hauteur de celui-ci afin que ce soit la petite Humaine qui puisse les préserver de la chasse.
« Bien joué, lança fièrement la Muse en levant l’une de ses mains pour la suspendre au-dessus de son épaule. On forme une belle équipe, toi et moi. Si on continue comme ça, on ne se fera jamais attraper! »
La rouquine attendit que la petite lui en tape cinq avant de se concentrer sur la prochaine couleur. Ainsi, dès qu’elles entendirent la requête de Mithra, les deux joueuses repartirent immédiatement au galop vers l’objet qu’elles s’étaient ciblées, se protégeant de nouveau du courroux de l’Incolore dans un grand sourire. Cela faisait bien longtemps que Muramasa ne s’était amusée aussi naïvement. La chasse aux insectes, le dessin, les jeux de mémoire et les jeux dans l’eau : tout cela semblait appartenir à une autre personne, tant ses souvenirs lui paraissaient lointains. Restée cantonnée auprès des militaires angéliques lui avaient permis de se découvrir de nouvelles qualités, de nouvelles préférences, d’explorer de nouvelles expériences, mais son âme d’enfant, lui, s’était éclipsé par la même occasion. C’était étrange, mais incroyablement plaisant de le retrouver dans de telles circonstances.
« Waki! En voyant son amie à l’entrée du bâtiment, Ren annonça aux enfants qu’elle et Idril feront une petite pause. Ça te va? Demanda tout de même la Fille de Maëlith à l’enfant sur son dos. Nous retournerons jouer très vite et on pourra se venger d’Ihsan à ce moment-là! La rousse ponctua sa promesse d’un rire machiavélique caricaturé avant de s’avancer jusqu’à la délicate, introduisant la fillette par la même occasion. Tu es venue te joindre à nous, faire un peu de cardio? Vraiment, ces enfants sont remplis d’énergie! »
Muramasa sautillait sur place, comme si elle s’apprêtait à courir un marathon. Cependant, en écoutant la réponse de sa camarade, la guerrière écarquilla les yeux.
« Oh, vraiment? La démonstration a commencé? L’Orine porta aussitôt son regard sur les enfants. Les enfants! Qui est intéressé à voir la démonstration de thé de Dame Leenhardt? »
Dans l’attente la plus patiente et le mutisme le plus absolu, j’écoutais avec intérêt la réponse de mon homologue quand celui-ci se retira de son esprit pour me partager sa pensée. Ma question devait lui paraître enfantine, voire complètement sotte tant elle tombait sous le sens. Cependant, j’avais besoin de l’entendre de sa bouche afin de me rassurer sur mon propre soupçon, qui, dès lors, ne pourrait sembler aussi « farfelu » à mes yeux. Toutefois, cela ne tarda pas avant que le Capitaine de l’Escadron Boadicēa enrichisse son discours d’autres informations concernant les Ira, principalement, puis des différentes actions posées par Reine au fil de ses apparitions. De fait, je m’imprégnais de ces renseignements supplémentaires, puisqu’il s’agissait là de poids qui faisaient de plus en plus pencher la balance en faveur de mon hypothèse.
« Nous n’avons aucune information à ce sujet et, pour le moment, elle fait la taille d’un nourrisson, répondis-je calmement au Katzuta, les yeux dans les siens. Mais pour notre sécurité, j’espère que cela ne se produira pas. »
En revanche, si la croissance de Vaès devenait un enjeu, nous serions certainement forcés de la relocaliser avant que sa taille ne soit réellement problématique pour nous et pour Orhmior. Néanmoins, il ne s’agissait pas d’une préoccupation actuelle. Parce que ce n’est qu’après avoir écouté le rouquin que je me rendis véritablement compte de l’omniprésence de cette entité dans absolument toutes les sphères qui pouvaient concerner la Déesse Izanami. Reine serait apparue devant untel, Reine aurait dit ceci, Reine aurait dit cela, et cetera. Izanami n’avait-elle donc qu’un seul messager en la personne de cette Reine? La déité n’avait-elle jamais communiqué d’elle-même avec les Humains, outre par le biais de ce rêve – s’il s’agissait bel et bien de son fait – et de son émissaire? J’étais dubitatif. Et c’est pourquoi, même si une partie de mon attention se focalisait sur les dires de mon interlocuteur, le reste de ma concentration poursuivait une tout autre vague. Dans la mêlée, la voix de cette entité ne cessait de se répéter à l’intérieur de mon crâne, aussi bruyante qu’ésotérique. Ses Sēnaṭīnēla, les siens… Quelque chose ne collait pas. Quand bien même cette Reine possédait une puissance remarquable, elle n’était qu’une messagère de la parole d’Izanami; elle n'était supposée accomplir que les désirs de sa Déesse lorsque celle-ci le requérait, puisqu’un héraut n’était qu’un simple domestique, croyant et féal, aux services d’un pouvoir plus grand. Par conséquent, il n’acquérait jamais ce que son maître possédait : il offrait, il aidait, il conseillait, il vénérait, mais jamais ne possédait. Dans ce contexte, je ne m’expliquais alors pas le comportement de Reine au cours de ce Dîner, mais cela, c’était si elle s’était montrée transparente dès le début auprès des Humains. À présent, j’en doutais plus encore.
« Le Dîner… Maintenant que ma méfiance s’élucidait, je pouvais apercevoir la situation sous un autre angle. Je crois surtout qu’elle s’est trahie, volontairement ou non. Sans attendre, je clarifiais : Le Baron Paiberym est apparu avec un enfant – un bébé humain – et pendant le Dîner, Reine s’est mise à fixer le nourrisson en proclamant qu’elle serait venue voir ses Sēnaṭīnēla. J’avais mis l’emphase sur le déterminant : le Katzuta devait déjà comprendre où je voulais en venir. Si Reine est réellement une envoyée d’Izanami, pourquoi se serait-elle exprimée de cette façon en désignant les Sēnaṭīnēla comme étant les siens? Concrètement, ils devraient surtout « appartenir » à Izanami, puisqu’ils agissent en tant que ses Élus à elle, pas en tant que ceux d’une messagère. Reine est puissante, certes, mais sa Déesse est celle qui a offert les Ira aux Humains. Je secouais tranquillement la tête, un soupir franchissant mes lèvres. Également, Izanami ne s’est-elle jamais exprimée d’elle-même auprès des Humains, par le biais d’un oracle ou d’un prophète? N’est-il réellement possible de connaître ses volontés uniquement grâce à Reine? Je passais une main dans mes cheveux, tournant brièvement une œillade en direction de la nouvelle animation : Dame Leenhardt faisait sa démonstration de thé. Je pense que Reine vous a menti : aux Humains, à vous aussi, Capitaine. Pourquoi a-t-elle décidé de vous flouer en se faisant passer pour son propre émissaire? Je ne sais pas… Mais je crois qu’elle ne s’est pas approchée de vous en toute honnêteté. Le bleu de mon regard s’aiguisa. Et si elle vous a menti aussi impunément une première fois, pouvons-nous réellement croire le reste de ses allégations? »
◆ 1 265 mots | Post VI | Ren continue de jouer avec les enfants, mais les abandonne un instant pour aller voir Wakiya. Lorsqu’elle apprend qu’il y a la démonstration de thé qui va bientôt commencer, elle demande à la petite assemblée qui serait intéressé à se joindre à la démonstration. D’ailleurs, j’ai assumé que, pendant la partie, à un moment, Ihsan est redevenu l’Incolore et aurait attrapé Ren/Idril, d’où la mention de cette vengeance.
Ihsan trépignait d'impatience. On le voyait surtout à son petit corps gesticulant sur place à l'idée que la partie ne commence, tandis qu'il pensait soudainement à la possibilité qu'ils ne puissent pas trouver la bonne couleur et que lui-même tricherait en courant dans tous les sens. Non. L'enfant était certain que du violet colorait quelques endroits de la demeure, des rubans, des fleurs ou des décorations. Bien qu'il filait entre les invités avec de la bonne volonté, ses ailes se soulevaient sous l'amusement éprouvé dans ses membres, pourtant, il voulut réagir en bien lorsque Sharihzad chuta après une course effrénée. La politesse et la gentillesse envers autrui, c'était ce que sa maman lui avait appris. Engageant son petit pas dans sa direction pour l'aider, il mit sa main dans son dos, mais... Ah, mince, il avait oublié ! Sur le moment, Ihsan se sentit un peu idiot, mais les encouragements de sa cadette le remis sur le chemin. Du vert ? Ça, il savait où en trouver facilement ! Dans un autre endroit de la demeure, Idril s'amusait tout aussi bien en raison de la gentillesse de Ren, d'un autre côté, Mithra ne pouvait s'empêcher de compatir aux légers tirages de cheveux subis. Elles avaient beau enseigner à l'Enfant des Cieux et à ses jeunes soeurs, sa mère et elle restaient parfois impuissantes à leur petite poigne. Elle conservait un oeil dessus, mais sa cadette se débrouillait bien.
— On est les meilleures ! l'entendit-elle clamé en riant joyeusement.
Elle leva sa petite main et la tendit en direction de la plus éloigné, maladroitement, en cherchant celle de Ren. Quant à elle ... Oh. Une décoration par ... Mithra sentit Sharihzad contre son membre inférieur et sourit. Elle n'avait que trop tardée à réagir.
— Blanc !
Ce Jeu était intéressant, sans doute moins réalisable dans la chaleur accablante du Désert, mais sur les terres du Feu Bleu, malgré la chaleur ambiante, le temps était parfait pour cette activité. Pour eux, en tout cas. Mithra était en train de pourchasser Ihsan, qui courrait comme un lapin, même elle n'en était que plus surprise ! Lorsque Ren les interrompit
— On va voir maman ? demanda-t-elle à son frère, qui répondit par l'affirmative.
Il en allait de même auprès d'Idril, qui marquât son accord à l'Orine en agitant la tête de bas en haut, les yeux pétillants. Elle aimait assez l'ambiance actuelle dans la maison, aujourd'hui, tant elle s'amusait, lorsque Ren parlait à une autre dame, l'Enfant des Cieux ne put que s'exclamer à nouveau ;
— Woah, t'es jolie !
Dans un autre endroit du jardin, c'était Rakhshan qui regardait Helsinki en souriant. Il y avait une méconnaissance commune de la race de l'autre dans la conversation, ce qui n'était pas vraiment pour le mettre mal à l'aise, au contraire, c'était un excellent moyen de faire la conversation et de se montrer intéressé, au lieu de se regarder dans le blanc des yeux avec un sourire gêné.
— Pour être honnête, je ne connais pas la culture des Anges autant que je le voudrais.
Ce qui pouvait sembler plus qu'étrange devant qui était son père et quel était son nom, désormais.
— Nous sommes éduqués à celle des Humains, même si ma soeur est plus douée que moi dans l'apprentissage des cultures étrangères.
L'Humain écoutait également l'enthousiasme d'Astriid à l'encontre de sa mère, ne pouvant qu'acquiescer à ses propos. C'est vrai qu'elle les aimait, elle savait se montrer stricte sur certains aspects de leur éducation, mais elle ne disait rien quand ses résultats n'étaient pas à la hauteur, surtout vis-à-vis de Mithra. Mancinia était du genre à encourager ses forces et essayant de combler ses faiblesses, sur ce point, il avait de la chance. Il l'observait du coin de l'œil, constatant que l'Ygdraë semblait très motivée par sa demande. Sa mère était vraiment un exemple à suivre, il lui semblait que rien ne puisse lui faire peur. Astriid semblait tout autant enthousiaste à apprendre de nombreuses choses que la petite dernière des Katzuta, des choses qu'elle aurait du mal à connaître au sein du Désert et des rares opportunités qu'ils avaient de se rendre sur Haute-Terre. Il manquât de s'étouffer lui-même lorsqu'Astriid s'étouffa avec le thé.
— Oh, vous avez un Piäh Nour ? demanda-t-il. Ce n'est pas trop compliqué à gérer ?
Il reprit son calme.
— Je ne sais pas encore ce que je souhaiterai faire. J'ai l'embarra du choix ... Je sais que ma soeur veut réaliser une carrière militaire, comme notre père, alors sans doute la suivrai-je ?
À dire vrai, il ne savait pas vers quoi se tourner. Ce n'était encore qu'un adolescent, il avait encore quelques années pour y réfléchir, comme tout le reste.
— Non, je n'ai pas d'amoureuse. On a pas beaucoup le temps avec les entraînements !
Seulement, Astriid le surprit assez avec sa déclaration.
— Ah, oui ? s'étonna-t-il. Vous n'êtes pas trop jeune pour le mariage ? ... Ah, mais les Ygdraë et nous, ce n'est pas la même chose. Et vous vous entendez bien ?
Pour le reste, effectivement, il se disait que les enfants avaient perdus cette fibre nomade qui caractérisait immanquablement leurs ancêtres.
— ... Ils nous arrivent de voyager avec nos parents, mais je n'ai vu que quelques endroits, contrairement à Astriid qui a dû pas mal voyager !
Mancinia était ravie de pouvoir se poser quelques instants, constatant que tout un chacun semblait s'amuser, même si l'on mettait de côté l'évanouissement de Mademoiselle Blaise. Érina avait dit s'en occuper et, en tant que médecin, elle avait confiance en sa collègue pour gérer ce genre de problèmes, même s'il était évident que l'Ange ne puisse prendre en charges des cas lourds. Chacun ses habilités, dans ce domaine. Chacun ses habitudes, chacun ses goûts ... Plusieurs invités n'étaient clairement pas habitués à goûter le thé des Humains et elle se retenait de sourire en continu. Elle les encouragea à prendre de quoi l'accompagner et s'il y avait pas mal d'épices, les classiques ne manquaient pas non plus ; beurre, fromages, pain, massepain, petits morceaux de lard fumé, morceaux de pommes, pain toasté, pain d'épices, macarons ... Elle savait se faire plaisir et plaire aux autres.
— Ce genre d'événements ne serait pas aussi réussis sans vous, on ne peut en profiter seule. Je suis vraiment heureuse de vous avoir avec moi, j'espère que vous passez un aussi bon moment que moi ! — Oh, mais bien sûr ! — Mon mari vous avait rencontrée brièvement pour un contrat concernant nos chevaux, j'ai été agréablement surprise que vous vous en souveniez !
Elles paraissaient désormais détendues en sa présence, contrairement à quelques minutes auparavant. Mancinia ressentait le regard perçant de la Mahestan Sahar sur sa nuque, comme si elle continuait de l'évaluer sur ses performances, malgré son actuel statut de Marquise.
— Au fait, vous avez appris la nouvelle ? ... — C'est quoi, c'est quoi ?
... Commérages, c'est parti !
Lálbabhis souriait toujours en observant sa pouliche. Certes, elle n'agissait pas exactement comme le désirait l'Archontesse, mais elle savait captiver son auditoire et en retirer des lauriers conséquents. Entre celle qui s'évanouissait et celle qui était trop jeune, elle avait de la chance et pouvait se permettre d'avoir une longueur d'avance chez les Élus d'Isemli au sein des Humains. C'est pour cette raison qu'elle sourit à son frère, un mélange d'insolence et de réel amusement devant son idée.
— Nous devrions. Je suis certaine qu'on s'amuserait terriblement, tu ne crois pas ?
Ça finirait en guerre des tranchées avec de la nourriture qui vole à chaque recoin.
Post IX - 1250 mots | J'ai oublié de préciser ; mais il n'y a plus de deadline 8D Mancinia est avec un peu tout le monde.
Le Capitaine ne pouvait qu'être d'accord avec son collègue. Si Vaès retrouvait ses dimensions originelles, ce serait un problème majeur, mais ce processus devait demander du temps et ce dernier, immanquablement, permettrait de voir venir si la créature reprenait du poil de la bête, si on lui permettait l'expression. En repensant aux détails du Dîner énuméré par Yüerell, il se souvenait distinctement de la présence du Baron et de son fils. Un Enfant des Cieux. C'était un des enfants de Väaramar et, pourtant, Reine l'aurait qualifié de Sēnaṭīnēla. Les premiers en mesure de développer des Ira. Tous les Humains de cette génération en soi ... alors peu importait s'ils étaient les descendants d'un autre Aether ou non, puisque l'un comme l'autre se consacrait aux Humains. Dans ce constat, néanmoins ... la piste que son collègue envisageait ... Celle qui germait dans son esprit ... C'était déraisonnable mais, pourtant, semblait suivre une cohérence implacable. Ses Sēnaṭīnēla. Son avertissement envers Mancinia de ne pas dériver du chemin du Bien, de leur avoir déclaré qu'elle ne serait jamais bien loin s'ils avaient besoin de sa présence ... Neah se pinçait l'arête du nez.
— J'ai conscience que ce n'est pas une personne honnête, mais ... Quelle folie.
Lorsque Väaramar était venu aux Humains, avec les Enfants des Cieux, ce sont des Prêtres travaillant en son nom qui étaient apparus devant la Royauté. Même en ce qui concerne Ësse'Aellun, Boraür lui rendait hommage en plus des Écuyers de l'Aurore, devenus ses Prophètes sur le Continent. Dans le cas d'Izanami, seule Reine s'était manifesté, comme si une seule personne était en mesure d'élever la voix pour faire taire toute les autres, certains y verraient de l'arrogance, d'autres du talent. Sa puissance magique ne transparaissait pas, mais il existait des indices sur ses capacités écrasantes ; que ce soit en se téléportant depuis Utopia, les deux gardes étant resté en état de choc après leur rencontre, la présence d'une créature comme Vaès sur le territoire qui apparaissait souvent dans leurs rêves, le fait que Vaès elle-même évoque Izanami. Cela ne pouvait conduire qu'à un seul constat ; Reine et Izanami n'étaient qu'une. Il enlevait sa main, essayant de ne pas prendre une mine trop grave pour ne pas alerter ses invités, ou inquiéter leurs collègues.
— Elle s'est présentée comme une émissaire, usant d'une identité qui n'est pas la sienne et ... elle s'est amusée à faire une sorte de jeu de pistes pour qu'on découvre cette vérité ?
Il ne pouvait même pas l'affirmer, tant tout cela lui paraissait trop évident pour être réel. Voulait-elle savoir s'ils étaient dignes de le savoir ? Pourquoi ? Cette idée n'avait aucun sens, mais est-ce que les Dieux avaient du sens, pour commencer ?
— Vous avez certainement deviné que Reine n'est pas son véritable nom. C'est parce qu'on la surnomme « Reine Noire » qu'elle se présente sous cette appellation.
Un patronyme approprié pour celle étant à l'origine des Ira. Neah avait souvenir que c'était son épouse qui l'avait désignée de cette manière à leur première rencontre ... et c'est sous ce dernier qu'elle s'est présenté ensuite. Il voulait mentionner plusieurs autres faits, mais il ressentait très clairement cette corde paralysant sa voix. Il ne pouvait pas dire que Reine avait mis en garde Mancinia en lui indiquant à plusieurs moments être présente pour la surveiller et qu'elle devait accomplir le Bien, au risque d'être éliminée. Mais il y avait d'autres choses dont il avait été témoin et dont il pouvait parler.
— Quelqu'un qui vous dit qu'elle sera présente si vous avez besoin d'elle et qui est en mesure de le savoir à la seconde près ... c'est uniquement probable avec une magie hors-norme.
La Canine Blanche ne pouvait pas dire « puissante » puisque dans son cas, comme celui de Yüerell, ils en possédaient une de cet acabit. Quelqu'un qui en riait et ne craignait pas deux combattants aussi résistants devait leur être supérieur.
— Si elle est une Aether commune aux Anges et aux Humains ... Je l'aurai plus imaginé un domaine incarnant le Lien ou quelque chose de similaire, mais ce n'est clairement pas le cas. Je me demande quel domaine elle représente qui nous soit d'autant plus commun.
Au départ, il avait supposé les Ira, mais les Ailes Blanches n'en avaient pas. Ils n'en avaient pas besoin comme les Enfants de Sympan.
— Ça mériterait une investigation approfondie, mais ce serait une perte de temps. Quelqu'un comme elle doit savoir effacer ses traces.
Il marquait une pause.
— Je crois qu'il va falloir attendre qu'elle revienne se présenter devant nous.
Si elle en avait envie, maintenant qu'ils s'accordaient sur sa véritable nature.
Érina avait embrasées les racines de Gelsemium avant de déposer ces dernières dans une coupelle prévu à cet effet, brûlant à l'image de l'encens en dégageant une douce odeur de menthe, qui se répandit dans la chambre des invités. L'Ange veillait sur Lexa Blaise en prenant ses constantes, comme on le lui avait appris. C'était confirmé, ce n'était qu'un simple malaise dû au surmenage et au manque de sommeil. Ce constat la soulageait, cela aurait été dommage que le Thé de Mancinia soit entachée de quelque chose de terrible après des semaines de préparatifs. Les deux Ailes Blanches l'accompagnant discutaient, lui laissant le champ libre de s'en occuper, même si seulement la patience serait utile dans ce cas de figure. Lorsqu'Antonija l'interpellât pour lui parler d'un éventuel rôle de Gardienne, elle se raidit.
— M ... Moi ?! s'exclama-t-elle d'une voix aigüe. N ... Non ! Je ne suis pas aussi forte que les autres ! Je ... Je suis très maladroite, qui plus est !
Douter de ses capacités ? Assurément. Quand on était habitué à côtoyer des personnes compétentes et éblouissantes, même en se sentant à l'aise avec eux, on ne pouvait que craindre de se surestimer et d'échouer, entraînant une chute encore plus longue. Pourtant, son homologue se voulait aussi rassurante qu'encourageante.
— Man ... La Marquise m'a expliquée que son établissement de Lien s'était fait sans la Cérémonie. Ils se sont rencontrés et ... ça s'est fait. Même si le Capitaine Katzuta lui a proposé d'être son Gardien, le Lien était déjà établi ! Quant à la Cérémonie, ils n'ont jamais l'opportunité de la réaliser ... mais je sais qu'ils envisagent de la faire dès qu'un moment se libèrera !
Ils étaient occupés, l'un et l'autre, avec leurs fonctions respectives. L'Aile Blanche se demandait à quoi cela pouvait réellement ressembler et se demandant si Mancinia lui permettrait d'y assister. Ça la rendait fort curieuse.
— Elle dit souvent que la patience a été présente des deux côtés, vu qu'ils commettaient tous deux des erreurs. Je trouve leur relation vraiment poétique ! Ils voient le Lien comme une relation évoluant à deux plutôt qu'une seule personne réalisant des efforts pour protéger l'autre, mais j'imagine que comme l'Amour s'est ajouté par la suite à l'équation, c'est pour cette raison qu'ils voient les choses ainsi.
Érina savait que l'Humaine avait une incompréhension des Liens ne fonctionnant pas pareil ; pourquoi l'Ange devait obligatoirement être le Gardien ? Pourquoi l'Humain devait-il passé pour le faible ? Cette époque était révolue, à ses yeux. C'était l'heure de tourner la page et de redéfinir ce genre de relations. Son sourire se figeait.
— Si un tel Lien devait m'arriver, je n'aurais pas le choix que de l'accepter.
Sinon, il serait subi et cela la conduirait vers la Folie.
Post X - 1235 mots Neah est avec Isiode. Érina est avec Antonija et Lexa.
Mancinia & Neah Aimer c'est ce qu'y a d'plus beau. Aimer c'est monter si haut. Et toucher les ailes des Anges ...
By Astriid ♫
By Shanxi ♫
Pulsar Verhoeven ~ Magicien ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 745 ◈ YinYanisé(e) le : 17/08/2018◈ Âme(s) Soeur(s) : June Hautbourg | Magicienne | PNJ ◈ Activité : Organisateur de Soirées [Rang II]
Jeu 14 Avr 2022, 18:00
Illustration - Eren Arik
Un Dernier Thé pour la Route
La Magicienne et ses amis écoutaient l'Orine, visiblement enthousiaste devant leurs interrogations, d'une oreille attentive, trouvant fascinant de voir les études avec autant de plaisir et de divertissement, au point de se sentir presque gêné de se plaindre de cette aventure d'amélioration de soi. Quelque chose qu'ils ne vivraient que quelques années encore pour certains, quelques mois pour d'autres, avant d'entrer dans le monde du travail. Plus qu'être attentifs, il y avait la fascination. Ce n'était pas tous les matins que l'on avait plaisir de discuter avec une représentante de ce peuple, nimbé de mystères et d'une rareté légendaire. Pulsar avait eu cet opportunité en plusieurs occasions, avec la même, devait-il y voir un signe du Destin ? Il rit intérieurement. C'était ridicule.
— Je suis heureuse de l'entendre ! dit June en posant ses mains l'une contre l'autre devant son visage. Ça a été un travail de longue haleine, mais il a heureusement été bien accueilli par les lecteurs ! — Même que nous connaissons, enfin, nous devinons le nom de certaines plumes aujourd'hui ! gloussa quelqu'un. — Ces pseudonymes résonnent dans certaines contrées ! — Était-ce prévu ou non ? Mystère !
Il était vrai que certains patronymes avaient sombrées dans l'oubli, mais d'autres avaient brillé et tout le monde savait remettre quelques visages derrière les mots. June paraissait d'ailleurs relativement fière, mais ils ignoraient sûrement de la véritable raison.
— Oui, j'en lis parfois à l'avance, mais je ne peux rien dire ... Secret Professionnel !
Ce secret qui avait certainement sauvé des vies sur la Terre Blanche. Son oncle n'en savait lui-même pas grand-chose, simplement qu'une lettre avait été apportée à la Marquise de Nylmord, qui l'avait transféré au Capitaine Katzuta. C'est tout.
— Mais oui, dit-elle en mangeant un toast avec de l'oeuf brouillé dessus. Potentiellement un nouveau volume, si le public est enthousiaste à l'idée !
Vu son succès de la précédente tentative, Pulsar se disait que Christian Hautbourg devrait tenter l'idée. Ils seraient certainement plus nombreux à y prendre part, en dehors du succès que cela pouvait apporter, il y avait également ce jeu de pistes pour deviner qui était à l'origine du texte qui passionnait énormément de Magiciens, même si le souffle s'était quelque peu essouffler au fil des ans.
— J'apprécie énormément la lecture ! Mes préférences vont aux romans d'amour et des légendes héroïques !
Il y avait encore ce côté de jeune adolescente qu'elle entretenait, comme de nombreuses jeunes femmes sortant de l'adolescence, mais n'étant pas encore complètement entrées dans le monde adulte. Malgré ses récits passionnants, celui dépeint par Natsumura lui laissait des sentiments partagés, amusés, certes, mais ç-à l'idée d'imaginer Pulsar prisonnier des flammes, un frisson parcouru l'échine de la Magicienne.
— Par Suris, vous auriez pu être blessé tous les deux ! — Il y a plus de peur que de mal, ne t'inquiète pas. — Mais tout de même ... !
Malgré cette idée catastrophique et absolument terrifiante, June parvint à se reprendre pour ne pas paraître trop émotive devant les autres. Quand la conversation dériva vers la Marquise Leenhardt, Pulsar choisi de prendre la fuite, comme un animal devant un dresseur. C'était son thé et il ne pouvait le nier, mais converser de sa personne ne lui plaisait guère. Marquise de Nylmord ou non, c'était une Humaine et mieux valait s'en méfier ; il profitait de voir Andrea, en espérant ne pas trop l'accabler, car à voir l'Orine aussi rubicond, le Magicien aurait pu éclater de rire et l'embêter d'autant plus, mais il était conscient d'être dans le même état, de temps à autre, en compagnie de sa chérie. Dans tous les cas, il fallait se soutenir, en tant qu'hommes.
— C'est une bonne amie, dans tous les cas, dit-il sournoisement. Une chance que vous l'ayez revue à ce thé, quelle probabilité vous aurait conduit à le penser ? — Il est vrai que la Marquise connait énormément de monde, à voyager ainsi entre les mondes des Humains, des Anges, des Magiciens et des Orines ... Ou trouve-t-elle le temps d'avoir une relation épanouie avec le Capitaine et une vie de famille si stable ?
Il y avait une interrogation sérieuse, mais également envieuse ; les Écuyers de l'Aurore semblaient tout avoir, comme si obtenir quoi que ce soit leur était aisé, mais il s'agissait également de travail et de sacrifices. Ils n'avaient plus le privilège de se reposer sur leurs lauriers, ou ils seraient sévèrement critiqués de leur manque d'investissement en comparaison du passé. La Marquise faisait sa démonstration dans un mélange de silence religieux, entrecoupés de bavardages, de commentaires ou de questions.
— Pour une Humaine, elle se débrouille bien au sein de la haute société. Nous devons au moins le reconnaître.
Même lui, le devait. En tant que Comte, il ne pouvait pas s'opposer à une Marquise, encore moins sur un autre territoire, car elle avait clairement les moyens de l'écarter de ses aspirations. De plus, l'appartenance raciale de cette dernière était en partie gommée en raison de sa politesse, de sa participation aux grands événements, à la gestion de son territoire - la ville de Weston était splendide et les habitants semblaient ravis ! - et de ses investissements dans les oeuvres de charité. Ses investissements tout court. Il observait June qui, visiblement, était en train de bien s'entendre avec Natsumura. Cela n'étonnât guère le Magicien, qui but tranquillement dans la boisson chaude en prenant soin de ne pas s'abîmer la langue sous sa température élevée. Il eut une mimique étonnée devant l'arôme.
— C'est amer.
Une langue dépassait, sans réelle grimace, mais pour dire que la dureté du thé était clairement différente de la délicatesse de leur breuvage habituel. June, elle, buvait la mixture sans le moindre embarra, trouvant même le thé, combiné à des macarons, d'un délice parfait.
Post IV - 955 mots Pulsar et June sont avec Natsumura.
◊ DC de Mancinia Leenhardt ◊
Isiode et Isley ~ Ange ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 1066 ◈ YinYanisé(e) le : 04/01/2016◈ Activité : Soldats
Si l’inimitié n’avait guère quitté les lignes de mon visage, j’étudiais pourtant avec soin la réaction de mon collègue. Son expression s’était lentement altérée au fil des secondes et, bientôt, l’une de ses mains remonta jusqu’à son propre faciès. Que définissait-il de « folie » exactement? Mes propos ou les actes de cette entité? Parce que je croyais mes paroles fondées au vu de la situation, alors que « folie » n’était pas le terme que j’aurais employé pour désigner les agissements et les dires de cette perfide. Après tout, je doutais qu’ils aient été inspirés par une absence de lucidité ou un manque incongru de jugement, quand bien même je n’arrivais pas encore à comprendre le raisonnement derrière cette initiative…
« Un jeu? Mes yeux se plissèrent à l’entente de cette supposition. Pour quelles raisons aurait-elle voulu faire cela? Tranquillement, je secouais la tête de gauche à droite, en signe d’objection. N’a-t-elle pas pensé qu’un tel « jeu » et de tels mensonges pourraient justement la rendre moins crédible aux yeux du peuple humain? »
En tout cas, des miens, elle l’était rapidement devenue. Si je m’étais méfié de son personnage dès l’instant où nos regards s’étaient croisés, incertain de ses motivations et de la confiance que je pouvais lui accorder, désormais, je ne la voyais plus que comme une menace, mes œillères se rabattant brusquement au-dessus de mes paupières. Cela ne faisait aucun sens et, de mon point de vue, la situation n’en devenait alors que plus ridicule. Pourquoi avoir prétendue servir une Déesse dont elle était la personnification même? Pourquoi ne pas avoir directement parlé aux Humains en leur dévoilant sa véritable identité? Elle n’avait rien à perdre, rien à cacher, puisqu’elle avait souhaité les aider, et ce, depuis le tout premier jour. De ce fait, elle n’avait aucune raison de dissimuler qui elle était réellement, et cela aurait même pu faciliter l’implantation de son culte au sein de la communauté des Enfants de Sympan. Alors pourquoi? De ce que je comprenais, elle ne semblait pas avoir voulu approcher les Humains afin de tâter le terrain, d’étudier par elle-même leurs mœurs et caractères afin de savoir s’ils étaient véritablement dignes de sa protection. Autrement, en toute logique, n'aurait-elle pas réalisé cela de manière plus fine, plus subtile, de sorte à ce que leurs comportements ne changent pas du tout au tout en sa présence? Las, je relâchais une longue expiration. Ses agissements ne faisaient aucun sens. Si elle s’était montrée sincère depuis le tout début concernant ses desseins, pourquoi élaborer une telle mascarade? Toutefois, si elle avait voulu flouer les Humains dès le commencement… Cela en faisant une entité plus dangereuse qu’escomptée. Ces créatures qu’elle avait offert aux Humains, qu’étaient-elles dans ce cas? Protégeraient-elles vraiment les Enfants de Sympan? Et ce Thēkera qu’elle avait choisi de lier à l’Île d’Orhmior, selon ses termes, représentait-il un piège également? *Lorsque nous avons éliminé l'impossible, ce qui reste, aussi improbable soit-il, est nécessairement la vérité. Peut-être que le Capitaine Katzuta avait mis le doigt sur quelque chose finalement; peut-être que cette Reine avait véritablement voulu entraîner les Humains dans une sorte de jeu, seulement et simplement inspirée par sa « folie ». Mes yeux se rétrécissaient plus ma méfiance, elle, grandissait. Cela étant dit, après plusieurs inspirations et expirations lentes, je parvins à calmer les turbulences au sein de mon esprit, reprenant la parole en ces quelques palabres :
« Avez-vous discuter de ce renseignement avec les membres du Kērosa? Le fait que ce nom ne soit qu’un diminutif de son véritable pseudonyme? Je n’avais reçu aucune information à ce sujet, peut-être parce que la police militaire n’était elle-même pas au courant, ou parce qu’elle n’avait pas cru nécessaire de m’en faire part… Vous ne parlez plus en « si », Capitaine, lui fis-je remarquer à la suite d’un interlude. Qu’est-ce qui vous fait croire qu’elle est un Æther commun aux Enfants de Sympan et aux Anges? Certes, elle nous a envoyé des… présents, mais ceux-ci nous ont été offerts simplement en guise de remerciement après tous ces siècles à avoir veillé sur les Humains. Elle n’a rien promis de plus nous concernant. Je l’observais d’un air interdit. À moins que vous soyez en possession d’informations que vous n’avez pas cru bon de me partager jusqu’ici. »
Quoi que pouvait être sa réponse, ma décision était déjà prise : j’allais avertir les Soldats du Kērosa. J’avais bien conscience que l’enquête serait forcément interrompue compte tenu de la nature… particulière de cette entité, mais il se pourrait que le Kērosa trouve certains indices à propos de cette « Reine Noire ». Les chances étaient minces, mais pas impossibles.
Reine avait-elle de la crédibilité à leurs yeux ? Ce n'était ni son cas, ni celui de Yüerell, de toute évidence. Ce devait être inscrit sur leur visage et, si le Capitaine avait depuis longtemps abandonné l'idée de voir quelque chose de positif dans sa personne, il ne pouvait aller à l'encontre de la vision de Mancinia à l'égard de celle partageant son visage. C'était ce qui devait l'agacer le plus, trouvant cette ... individualité, Aether, ou quoi que ce soit d'autre, trop singulière et trop dangereuse, en plus d'être trop proche de sa femme. Quand son collègue sous-entendit que le titre de « Reine Noire » ne semblait pas avoir été répertorié, Neah eu l'impression d'être accusé de manquement. Ça devait sûrement l'être aux yeux des autres, malgré la mélasse d'interrogations et de tentatives de compréhension de leur part.
— Le Kērosa n'est pas au courant. Je ne souhaitais pas que ses membres puissent se retrouver en mauvaise posture si elle décidait de réagir devant la potentielle révélation de son identité. Je comprends que cet excès de prudence semble être une négligence.
Si la Canine Blanche côtoyait l'Imprévisible, il savait mieux que quiconque que celle-ci ne causerait aucun tort à une Aile Blanche, mais dans le cas de Reine ... S'il n'avait pas l'impression qu'elle cherchait à causer du tort à leur peuple, ce n'était pas pour autant qu'il mettrait en danger la vie de l'un des siens. Son instinct savait qu'elle n'hésiterait pas à faire un exemple. Dans ce marasme d'impressions négatives, la voix d'Isiode lui parut d'autant plus forte. Dans ses yeux clairs, il n'y avait nulle accusation, mais Neah ressentait le relâchement qui avait été le sien, sûrement à cause de l'ambiance environnante. Il était doué, ce n'était pas pour rien qu'il avait eu sa promotion. Il relâchait un soupir discret.
— ... Reine vous a certainement transmis des informations totalement inutiles sur le moment, mais qui trouveront sens à l'avenir et c'est exactement ce qu'il se passe, en ce qui me concerne.
Son interlocuteur devait bien se douter que s'ils l'avaient vraiment voulu, ni lui ni Mancinia n'auraient témoigné l'avoir rencontrée. Ils auraient pu ne rien dire et faire route de leur côté concernant cette affaire, mais cela allait au-delà de leur personne ; elle touchait leur peuple. En mettant la main sur ce qu'il pensait être sa réelle attribution, tout en se demandant pourquoi diable une Aether se baladerait auprès des Mortels, une autre interrogation venait le heurter en s'imposant dans son esprit. Devait-il être honnête sur ce que Reine lui avait dit lors de leur première rencontre ? S'il ne l'était pas maintenant, cela ne ferait que nourrir la méfiance, mais il ne désirait pas parler de cette dernière avec n'importe qui. Mancinia était une exception, car elle connaissait tout de lui. Elle savait. Les membres de la Nith-Haiah l'auraient probablement prit pour un homme fou amoureux de sa fiancée, même si les choses avaient changées avec sa brutale apparition sur Orhmior. Neah se retrouvait devant un cas de conscience ; dire la vérité, ou l'omettre ? Il ne voulait pas manquer d'honnêteté à son interlocuteur, n'ayant rien à dissimuler, surtout qu'il était bien conscience que cette absence aurait un impact dans l'avenir et il faisait confiance à Reine pour le mettre dans une situation délicate dès que possible. Il reprit son souffle imperceptiblement.
— Elle est insupportée de voir vos Dieux vous abandonner, reprit-il après un court silence, avant de s'expliquer. Ce sont les paroles de Vaès, c'est ce qu'elle m'a dit en me parlant de Reine.
Ce territoire, là-bas, devait être le sien. Cette terre mystérieuse à la faune particulière, sortant totalement du cadre de ce qu'il avait pu voir ou découvrir sur les Terres de Sympan, aux bâtiments anéantis par le Temps, comme figés dans un passé dramatique.
— Comme Mancinia l'a dit au Kērosa, elle a rencontrée Reine au beau milieu d'un rêve. C'est aussi mon cas. J'avais été sur ce territoire avant ma rencontre avec Vaès. Je l'ai vu ... et je me suis éveillé.
Il avait préféré omettre toute l'idée de conversation. Il ne pouvait pas. Au-delà de ce sentiment très désagréable de l'interroger sur qui il était, tout en semblant tout connaître de lui, cette « rencontre » avait duré plusieurs heures dans la réalité. Il se souvenait encore de son impossibilité d'esquisser un mouvement, totalement oppressé sous une apparition presque angélique, mais qui n'en était pas une, avant de voir cette femme emprunté les traits de sa bien-aimée en prétendant être sa Reine ... sans pour autant s'offusquer de sa répartie cinglante.
— Je suis toujours en train de me demander pourquoi, à cet instant précis, quand j'étais avec Mancinia, sur Boraür ... Depuis, la situation a changé. Et si, comme on le pense, Reine et Izanami ne sont qu'une seule identité ...
En secouant la tête, l'Ange se rendait compte que le dire à voir haute rendait la situation obvie.
— Nous savons tous les deux qu'une Aether ne confierait pas ses faveurs sans rien attendre en retour. Väaramar n'a pas offert les Enfants des Cieux sans ériger son nouveau culte sur les cendres de celui de Drejtësi, qui aurait péri durant le retour du Dieu-Roi ... Et contrairement à Izanami, Ahena n'en est que plus silencieuse.
Même si le culte de Väaramar s'agrandissait, ils étaient encore nombreux à croire en leur Aether Protectrice, surtout au sein des Humains plus âgés, comparativement à la nouvelle génération. Peu importait les Paroles des Prêtres de celui qui était son Frère ou son Époux, selon la légende, alors Neah imaginait très bien la volonté de Reine de s'imposer dans le Coeur de ceux qui ne verrait plus Ahena comme Protectrice, si l'une agissait et non l'autre. Pire, sans doute que l'une ne laisserait pas faire l'autre. Ce n'était pas en prenant place chez les Anges que les choses tourneraient bien. Ils avaient vus ce que le retour de Sympan a provoqué dans leur adhésion et tous les enchaînements catastrophiques qui ont suivis ... Ce qu'il craignait, c'était les conséquences.
— Je ne remets pas en doute nos croyances, mais il est certain qu'une divinité a besoin d'un domaine commun pour que nous y voyons un intérêt, au même titre que les Enfants de Sympan. Les conséquences de la Guerre des Dieux ont été cruelles, au point de nous condamner à l'extinction naturelle si nous ne trouvons pas le moyen de levées les Malédictions du Dieu-Roi. Nous sommes encore à la dérive, à l'inverse des Humains ou des Réprouvés.
Neah avait conclu avec une certaine animosité concernant la race des Bipolaires. Lui qui avait été présent lors des deux événements qu'avait été le Pardon de Sympan, au sein des deux races, n'attendait que celui qui soulagerait réellement les siens. Quant à Isiode, il n'avait pas besoin de lui demander s'il comprenait où il voulait en venir.
— Je serais elle ... ce serait l'opportunité rêvé de prendre plus de pouvoir, vous ne croyez pas ? demanda-t-il avec un sourire crispé. Izanami ne nous aide pas pour rien, Yüerell. Qu'elle veuille avoir son culte chez nous ou quoi que ce soit, elle n'est pas apparue devant nous en nous accordant des présents au hasard, pas de cet envergure, qui ne sont pas utiles à nous-mêmes, mais à notre peuple, dans l'unique but de nous remercier. Nous ne devons pas nous laisser avoir.
Post XI - 1225 mots | Neah devient aussi pipelette que Mancinia, c'est terrible.
Mancinia & Neah Aimer c'est ce qu'y a d'plus beau. Aimer c'est monter si haut. Et toucher les ailes des Anges ...
By Astriid ♫
By Shanxi ♫
Kitoe ~ Démon ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 1704 ◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Mar 19 Avr 2022, 23:51
Helsinki
Un Dernier Thé pour la Route
-Qu'est-ce qu'un Piäh Nour ?
Elle interrogeait aussi Shanxi du regard. Des quatre, Helsinki était probablement la plus inculte. Bien entendu, elle était la seule à blâmer. Sa méfiance quasi-constante et la dépression annihilaient toute forme d’intérêt pour autre chose que ses idées noires. Elle avait compris peu de temps avant, qu’il ne tenait qu’à elle de combattre ce mal et de se forcer à la curiosité pour repousser les ombres qui noircissaient son esprit. L’Ange s’y attelait tout doucement. C’était parfois difficile, un peu comme se forcer à manger alors que l’on ne pouvait rien avaler. Mais le résultat n’était pas aussi désagréable. Au contraire. A défaut de trouver une quelconque passion, au moins elle essayait. Naturellement, Méryl l’encourageait fortement dans cette voie. Elle qui lui avait si longtemps proposé toutes sortes d’activités sans jamais parvenir à la faire sortir de sa chambre… Helsinki s’en était toujours voulu d’avoir réduit tant de ses efforts à néant. Elle espérait que son revirement, même s’il était lent, était un moyen de se faire pardonner.
Sa première question avait été "qui", mais Rakhshan l'ayant devancée, elle avait compris qu'il ne s'agissait pas d'un prénom. Heureusement, car autrement la jeune femme se serait morfondue rien qu'à cause de cette petite erreur sans gravité, ce qui aurait été bien dommage alors qu'elle commençait à trouver ses marques dans la conversation – et ce malgré les questions déroutantes d’Astriid. D'ailleurs, le débit de parole de l'Ygdraë la laissait bouche bée. Il arrivait à certains traumatisés de craquer et de déballer tout, absolument tout, à leur médecin comme si leur vie en dépendait soudainement. Mais ils étaient rares. Astriid était un niveau au-dessus, et beaucoup plus jovial. Son enthousiasme exceptionnel et si débordant se transmettait aisément. Ou étouffait. Au choix.
-C'est impressionnant...
Voyager autant, ce devait être quelque chose. Sa vie devait être riche en découvertes et en émotions. Elle ne comprenait toutefois pas son choix arrêté sur Stenfek ou Avalon. Elle avait quelques images en tête de cette dernière ville et ce qu'elle en retenait n'était pas forcément que de la joie. Il y avait aussi de la débauche. Et la méfiance et le courroux quasi-permanent de celle dont elle se souvenait. L’Ange ne savait pas si elle viendrait lui rendre visite si Astriid décidait de résider dans de tels lieux... Seulement, elle n'osait pas le lui dire. Ça la perturbait de la savoir envisager ces choix, compte-tenu son lien avec Neah et Mancinia… Mais qui était-elle pour juger ? Elle avait bien cru qu’Asborn… bref.
Helsinki écarquilla les yeux. Elle ne s'était pas attendue à ce qu'on lui retourne la question de la sorte. Elle recommença à triturer ses propres mains.
-Euh... A vrai dire je n'ai pas vraiment commencé à voyager.
Commencerait-elle un jour ? Elle savait qu'elle finirait par s'y mettre, à trouver le courage de sortir de sa zone de confort. Quand cela arriverait-il était une autre question.
-Shanxi a visité plus de choses.
Aussitôt dit, elle regretta. Son amie n'avait peut-être pas du tout envie que l'on s'attarde sur ses expéditions. Pourtant, ça lui avait semblé important. C'était cette dernière qui l'avait déjà emmenée à l'extérieur pour la première fois. Ça lui avait beaucoup plu. Pas parce que cela l’avait particulièrement dépaysée, mais parce que ça les avait rapprochées. Elle se mit à rougir et jeta un œil à Shanxi.
-Non, je n'ai pas d'amoureux...
Apprendre à la volée que la jeune Elfe était déjà mariée lui donnait encore plus le vertige. C'était comme si plus elle en apprenait, plus elle se rendait compte du fossé qui les séparait toutes les deux. Helsinki n'avait jamais trop songé à tout ça. Depuis la Terre Blanche, le concept d'amour était très loin d’elle. C’était même tabou. Elle ne savait pas pourquoi, mais son esprit s'interdisait au sujet. L'amour ne concernait que les autres, pas elle. Elle doutait d'un jour trouver qui que ce soit, était incapable de se projeter aux bras de quelqu'un et... elle ne cherchait pas particulièrement. Ceux qu'elle appréciait lui suffisaient. Elle aimait l'amour maternel de Méryl à son égard et sa profonde affection pour Shanxi... et ce sentiment rassurant auprès de Neah ? Elle rougit davantage et rentra légèrement sa tête dans ses épaules. Non, Méryl et Shanxi. Elle ne connaissait pas Neah, elle ne représentait qu’un insecte à ses côtés. Et puis de toute manière, elle n'était pas intéressante.
-Vous vous entrainez beaucoup ? Répéta-t-elle à Rakhshan.
C’était, entre autres, pour fuir l’embarras des questions précédentes. Elle se demanda ce que Shanxi pensait d'elle à ce moment-là. Il lui avait semblé que sa question avait sonné de manière particulière, trahissant sa curiosité plus pointue sur le sujet. Helsinki n'avait pas pris beaucoup le temps d'y penser. Mais depuis qu'elle avait rencontré Neah en particulier, elle avait eu une sorte de déclic qu'elle ne s'assumait pas vraiment.
810 mots Helsinki est toujours avec Shanxi, Rakhshan et Astriid.
Les prunelles grisâtres de l’Okan allaient et venaient au fil des échanges dans son coin de table. Cette Ygdraë rayonnait. Elle animait les conversations à elle seule et arrivait même un peu à faire sortir Helsinki de sa coquille. Un sourire naissait sur les lèvres de la vertueuse tandis que son regard se posait sur elle. Shanxi ne l’avait pas lâchée depuis leur arrivée au banquet. Elle se contentait d’être présente, mais pas trop. Elle ne voulait pas l’étouffer, simplement lui signifier son soutien. La petite rouquine, en revanche, devait encore travailler sa patience. Sa maladresse décocha un petit rire à l’ancienne captive. « Laissez-le refroidir quelques minutes. Il n’en sera pas moins bon je pense. » se moqua-t-elle doucement. Les ardeurs de l’Ygdraë la rappelaient à de bons souvenirs que l’obscurité avait voulu lui faire oublier. Entendre les rêves de cette petite lui donnait autant de baume au cœur qu’ils ne le blessaient. Elle se souvenait avoir été à sa place. Et sa fille après elle. Shanxi se demandait souvent ce qu’elle était devenue, et ce qu’elle deviendrait ensuite. Pour l’heure, elle la savait encore dans un cursus scolaire à Basphel, si elle pouvait croire ces vieilles commères qu’étaient ces magiciennes. Elle l’imaginait parfois. C’était douloureux, mais elle ne pouvait pas s’en empêcher. A force, Shanxi s’était faite une image de sa fille. Une image proche du souvenir qu’elle en avait gardé, mais en plus âgé. Par moment, elle était convaincue que cette idée était fausse. Que ce n’était qu’une invention. La plupart du temps, c’était à cette part d’elle que Shanxi avait accordé crédit, dans toute sa lâcheté. « Ce sont de beaux projets d’avenir. J’inaugurerai avec plaisir cette boutique. » déclara l’Okan avec un grand sourire, avant de se tourner vers Helsinki. « N’est-ce pas ? » Elle espérait l’y amener un jour. En parler ainsi donnait à ce rêve du concret. Et Sympan savait à quel point elles en avaient besoin. Shanxi porta prudemment sa petite tasse de verre à ses lèvres. Elle avait toujours craint les boissons chaudes tant son palais y était sensible, et elle ne voulait pas se brûler comme la jeune elfe. Son regard rejoint celui du jeune homme dans son étonnement. « Est-ce une tradition pour les Ygdraës de se marier si tôt ? Vous êtes si jeune. » surenchérit-t-elle les sourcils arqués. « Et cette magicienne est aussi jeune que vous ? » Cette nouvelle l’amusait un peu. Shanxi se rappelait avoir fait plus de cas que cela de son mariage quand elle avait été en âge. Sa mère lui avait fait pression pour qu’elle se trouve un prétendant. Elle lui avait tant de fois dit que c’était pour son bien, qu’elle ne devait pas finir seule. Et quand la jeune magicienne qu’était alors Shanxi avait accepté de se faire passer la bague au doigt, elle n'avait pas choisi le parti le plus commun. Epouser Allenz avait été une provocation. Une qu’elle n’aurait jamais pensé payer aussi cher, finalement. Le regard de l’ancienne captive croisa brièvement celui de son amie quand elle le senti se poser sur elle, ramenant un léger sourire sur son visage. « Je n’ai pas d’amoureux non plus. » déclara-t-elle finalement.
Les festivités battaient leur plein. Discussions houleuses et enjouées s’entremêlaient, créant une douce cacophonie. La vertueuse s’était éloignée un moment de leur échange, s’intéressant aux différents groupes qui s’étaient formés au fil des heures. Elle vida le fond de sa tasse pensivement, le regard distraitement braqué sur le coloris crépusculaire qu’avait pris le ciel. « Tu me dis si tu veux rentrer, hein ? » souffla-t-elle près de l’oreille de son amie, en revenant doucement à elle. Il se faisait tard après tout. Elles avaient vu et échangé avec beaucoup de monde aujourd’hui. C’était un bon exercice pour Helsinki, elle en était sûre, même s’il n’était clairement pas des plus reposants. Même Shanxi se sentait drainée après tout ce temps passé à faire la conversation. Elle avait bien vite perdu l’habitude. Un séjour en Terre Blanche avec les Démons comme hôtes avait suffi à la faire régresser et effacer tous ces acquis que son éducation draconienne lui avait offert. Elle se sentait différente. Etrangère même par moments. Comme si elle n’était plus Shanxi Taiji, mais quelqu’un d’autre. Née et modelée par des mains difformes dans la plus grande obscurité. Dans ses pires cauchemars, elle se retrouvait coincée dans ce nouveau corps, sans espoir de pouvoir devenir quelqu’un d’autre.
743 mots Post IV Shanxi discute avec Astriid, Rakhshan et Helsinki.
Astriid ~ Ygdraë ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 2366 ◈ YinYanisé(e) le : 03/04/2020◈ Activité : Empoisonneuse
Ven 29 Avr 2022, 12:15
Un Dernier Thé pour la Route
Un sourire béat découvrit les dents d'Astriid à la mention de l'animal à la fourrure bleutée. « Piäh Nour est un Kinshalä ! Il y a quelques temps, il y a eu une invasion au lac bleu de ces animaux et les Mages ont fait appel à beaucoup de monde pour les aider à les capturer car ils détruisaient tout sur leur passage. Celui-ci s'est attaché à moi et depuis, il me suit partout. Là, il est resté à l'auberge car il n'aime pas beaucoup l'anti-magie des Humains, ça a tendance à l'angoisser. Et quand il est angoissé, ses poils sont tout hérissés et il fait beaucoup de bêtises donc Raïm lui a interdit de venir avec nous. À mon avis, il va bouder pendant quelques semaines à cause de ça, mais c'est mieux que de voir un monstre bleu apporter le chaos sur la jolie table de thé de Mancinia. » À l'idée d'être la cause de gâcher la fête organisée par son amie, Astriid en avait presque les cheveux dressés sur la tête. Elle avait déjà commis suffisamment d'impairs avec la Démone lors du Dîner de l'Apocalypse.
Astriid se mit à rire face aux réactions que suscita l'annonce de ses épousailles. Elle s'y était attendu, elle-même avait mis un certain temps à se remettre du choc. « Ce n'est pas vraiment une tradition Ygdraë non. En vérité, ce mariage n'est pas valable selon les lois de mon peuple, il n'y a que pour les Faes qu'il a un sens. Vous savez, leur sens de l'humour est parfois assez nébuleux et elles se sont énormément investies sur le Conte des Trois Royaumes. Et donc, avec celle qui est mariée avec moi, on a décidé de voir le bon côté des choses et de nous considérer simplement comme amies, surtout que nous avons presque le même âge et qu'elle étudie à Basphel ! De toute façon, elle a sa vie, et j'ai la mienne, ce n'est pas comme si nous allions nous installer l'une chez l'autre pour vivre ensemble le restant de nos jours. » Un frisson la parcourut à cette idée. La sylvestre voulait se marier, selon la tradition des Ygdraë, et sur les terres de Melohorë. Seulement, pas tout de suite, elle avait encore tant de choses à faire et à découvrir. Et surtout, il n'y avait pas encore de partenaire avec lequel envisager cette union.
À la réponse des deux Anges et de Rakhshan, la rousse secoua la tête avec désapprobation. « Comment ça, aucun de vous n'a un amoureux ? Ou alors il y a quelqu'un à qui vous pensez mais vous n'osez pas avouer vos sentiments ? Et le manque de temps n'est pas une excuse. Vous verrez lorsque vous trouverez quelqu'un, vous trouverez le temps par miracle. Même si, à la réflexion, je suis aussi dans votre situation. Je suis toujours en train de voyager alors je n'ai pas le temps pour une relation. Mais j'aurai le temps plus tard quand je me poserai ! Et peut-être que j'aurai la bénédiction de Mancinia et Neah, ils sont prophètes après tout, ça ne peut qu'attirer la chance sur moi ! »
Message V | 552 mots
Spoiler:
Astriid papote avec Rakhshan, Mancinia, Helsinki et Shanxi en profitant du thé préparé par Mancinia.
— Je vous que nous sommes quelques-uns à ne pas encore avoir découvert ce vaste monde ! commenta-t-il en souriant. C'est sans doute mieux pour écouter les expériences des autres et nous éviter des déconvenues futures si un endroit n'est pas adapté.
Il sous-entendait distinctement que quelques territoires n'accueillaient pas certaines races. Des Humains à Amestris ? Des Sorciers à Bouton d'Or ? Des Réprouvés dans un salon de thé Magicien ? L'idée était amusante, mais il y avait des incompatibilités évidentes. Lui-même ne se voyait pas se promener en Enfer, bien que les Enfants de Sympan ayant une volonté de réaliser un contrat avec eux le puissent certainement. Ils étaient souvent mis en alerte contre la fourberie des Vils à tisser ce genre de convention, souvent pour les piéger et dévorer les âmes imprudentes. L'idée le fit frissonner. Quand Astriid s'amusait de sa réponse, Rakhshan paru surprit.
— Un ... ? Au nom évoqué, je croyais que c'était une espèce !
Il se mit à réfléchir à toute allure. S'était-il trompé ? C'était probable, puisqu'il n'était pas aussi doué aux études que sa soeur ; l'Ygdraë n'en prit pas ombrage, au contraire, en leur expliquant ce qu'il en était. Un déclic se fit.
— Je me souviens de cet incident ! Il avait causé une pagaille monstre et des destructions de biens par centaine ! Et vous parvenez à gérer ce petit fléau bleuté ?
Rakhshan était impressionné, tiquant néanmoins à la mention du Ma'Ahid, mais il était évident, ou du moins l'avait-il entendu et vu quelques effets ; celui de sa mère était époustouflant. Le jeune Katzuta avait vu un homme tituber et vomir en pleine ville, les regards méprisants se muaient souvent en observation craintive. Conquérir le coeur des autres, mais aussi leur insufflé de la crainte par sa seule présence, l'Iskandar, à n'en pas douter. De son côté, Helsinki semblait intéressée de savoir comment se déroulait les entraînements. De ce qu'il savait, les Anges n'avaient pas de service militaire obligatoire - ce qui lui paraissait improbable - mais pouvaient intégrer la Nith-Haiah dès l'âge de seize ans. En y réfléchissant, un tel engagement était plus important que toute une vie, puisque les Ailes Blanches étaient presque éternelles ... Est-ce que son père resterait Capitaine durant plusieurs siècles ? Ce serait impressionnant, mais, lui, il ne serait plus là depuis longtemps. Il chassa cette sombre pensée.
— Mithra et moi suivons des entraînements adaptés à notre âge. On s'essaye aussi à divers domaines très importants au travers de nos diverses formations, comme l'entretien des armes et amures, la montée et ... Mère et ses collègues ont insistés pour que nous ayons un cursus médical. C'est très important sur le champ de bataille d'apporter les premiers soins, mais je pense que c'est le cas dans la vie de tous les jours de pouvoir aider les autres !
La fierté de Mancinia aurait été grande si elle avait entendu ses paroles.
— Mère s'entraîne assez régulièrement lorsqu'elle en ressent le besoin, elle fait la course ou va sur les aires d'entraînements, que les Humains ouvrent à tous. C'est surveillé pour éviter les incidents, bien sûr, mais ça permet de maintenir la population en forme et de rester prêts. Père, par contre, est militaire et ...
Il marqua une pause, presque embêté.
— C'est lui qui entraîne les autres très durement pour qu'ils soient les meilleurs ! dit-il avec une fierté évidente.
Astriid semblait tant en savoir sur l'amour et les relations. Est-ce que les Ygdraë étaient tous ouverts comme ça ? Quelle race stupéfiante. Est-ce que sa petite soeur serait comme ça aussi ? Serait-elle aussi énergique et ouverte aux autres ? Ce serait vraiment super !
— Je vous la donnerais avec plaisir, intervint Mancinia en prenant un siège vide auprès d'eux, avant de préciser la raison de sa venue. J'ai lancé mes invitées sur des commérages, personne n'est en mesure de les arrêter.
Son sourire avait un petit air effrayant. Et puis, elle devait s'occuper de tous ses invités.
— J'ignorai que vous étiez mariée, Astriid. J'espère que votre « épouse » Faerique vous traite bien !
Il n'y avait aucune trace de menace dans sa voix, mais elle ne manquerait pas de froncer les sourcils à l'imprudente qui ferait du mal à l'Ygdraë. Fort heureusement, ses oreilles avaient entendues que ce fusse bien le cas et que chacune vivaient sa vie en s'entendant comme des amies. C'était une union intéressante, que certains Humains pouvaient partager.
— Et alors, ma fille, on s'amuse avec sa marraine ?
L'Humaine s'était penché vers Sif, qui babillait seule dans son coin avec un biscuit dans la main, pour intervenir dans la conversation des adultes. Peut-être voulait-elle répondre à ces questions dont elle ne comprenait pas le sens ? Dans tous les cas, ce n'était pas sa cadette qui serait amoureuse. Quoique.
— Je vois qu'en dehors de nous, personne n'est en couple, s'amusa-t-elle malicieusement. Même si vous m'avez devancée sur une union.
Cela dit, elle n'ignorait pas les détails par simplicité. Elle savait que l'Ange était dans le Conte des Trois Royaumes, en tant que Général Shang. Le Comte Verhoven s'y était retrouvé également, sous les traits d'un faux Dieu du nom d'Hadès.
— J'espère que les Faes n'ont mariées Neah avec personne, ou je serai mécontente.
Surtout de le savoir avec une autre femme qu'elle avant leur propre mariage. Elle était patiente, mais cela l'énerverait contre la malheureuse qui n'avait rien demandé. Elle aurait pu attendre ! Ce qu'il se passerait ensuite se passerait entre eux et elle l'aurait plus facilement acceptée. À l'inverse, Neah ne reconnaitrait jamais ce mariage s'il avait été un homme. Il ne disait rien, détournait les yeux en silence, mais l'Ange était contre l'homosexualité. Sa perception changeait au fil de son contact, mais des moeurs aussi ancrées demandaient du temps à évoluées.
— Astriid à raison, le temps est précieux lorsqu'on est avec la bonne personne, sourit-elle tendrement en pensant à son âme-soeur. Mais vous êtes tous encore jeunes. J'ai rencontré Neah lorsque j'avais vingt-trois ans, avant ... Je n'avais pas le temps pour une relation. De plus, il a eu la patience de m'attendre. Je dois avoir celle de l'attendre, aujourd'hui.
On sentait l'émotion dans sa voix, son plaisir d'être à ses côtés, tout cela se traduisait sur son sourire étincelant.
— Tant qu'il est avec moi, je suis heureuse.
Rakhshan ne disait rien, mais il trouvait sa mère rayonnante. Il espérait, un jour, avoir une telle relation avec quelqu'un ...
Post XII - 1225 mots | Mancinia et son fils sont avec avec Shanxi, Astriid et Helsinki.
Mancinia & Neah Aimer c'est ce qu'y a d'plus beau. Aimer c'est monter si haut. Et toucher les ailes des Anges ...
By Astriid ♫
By Shanxi ♫
Kitoe ~ Démon ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 1704 ◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Dim 01 Mai 2022, 22:55
Helsinki
Un Dernier Thé pour la Route
-... oui. Oui, nous pourrions y aller ensemble. Répondit-elle à Shanxi. Elle était néanmoins toujours dérangée par les lieux désignés par l'Ygdraë.
Elle laissa Astriid parler. Cette fille ne s’arrêtait jamais et n’était pas avare en explications. Son récit sur son mariage l'intriguait beaucoup. L’Ange n'avait jamais eu à faire au peuple des Faes, mais maintenant qu'elle en parlait, ces êtres lui semblaient encore plus curieux. Cela la faisait sourire d'apprendre la façon dont la jeune Elfe appréhendait cette union. Tant qu'elle était heureuse, c'était le principal. Helsinki ne fit pas davantage de commentaires sur les amoureux qu'elle paraissait si fervente à leur fournir, si la possibilité lui avait été donnée de le faire. Mancinia vint appuyer ses propos avec douceur. Enfin, Helsinki revînt à Rakhshan, qui lui expliqua le contenu de ses fameux entrainements.
-Ca doit vous faire de sacrées journées.
Elle, lorsqu'elle apprenait, c'était une chose après l'autre, et ce n'était pas forcément très rapide. Helsinki avait du mal à s'intéresser. Les médecins disaient que c'était à cause de la dépression. Elle ne savait pas trop quoi en penser. Elle trouvait parfois les diagnostics des médecins étranges, d’autant plus qu’elle ne leur parlait pas beaucoup alors comment pouvaient-ils savoir ? D’un autre côté, ils n’étaient pas médecins pour rien. Ils devaient savoir de quoi ils parlaient lorsqu’il s’agissait de sa santé.
-Tout ça vous plait ?
Helsinki était impressionnée par tout ce qu'il lui disait. Tous dans la famille étaient occupés à plein temps par leurs formations et leurs activités, et voilà qu'ils rayonnaient, juste devant elle. Ça avait l'air si facile vu d’ici. Et ça avait l'air tellement bien. Quel était leur secret ? Elle avait envie de le savoir. Elle aussi voulait vivre ça. Être capable de vivre bien, sans se prendre la tête. Se sentir utile. Efficace. Epanouie. Helsinki désirait être forte. Car pour le moment, elle ne l'était pas et elle comprenait qu'il s'agissait en fait de la base de tout, que c'était à cause de ça que ça n'allait pas chez elle et qu'elle ne décollait pas. Elle n'avait pas le socle. On tentait pourtant de lui en construire un depuis tout ce temps, mais ça ne donnait rien de stable sur la durée. Cela faisait un moment que la réflexion s'était faite dans sa tête, mais là, tout à coup, la réponse à toutes ses questions lui sautait au visage. Elle l'avait déjà envisagée auparavant, mais maintenant, c'était devenu une évidence encore plus énorme, qui confirmait la décision qu'elle avait déjà prise avant de venir ici. La jeune femme se tourna vers Shanxi quand celle-ci l'interpela.
-Non, ça va. Et toi, tu veux rentrer bientôt ?
Elle était fatiguée, mais pas aussi mal à l'aise qu'au début. Elle se surprenait même à apprécier la conversation à laquelle elle participait. Pour ce qui lui semblait être la première fois de sa vie, elle n'avait pas envie de rentrer. Ou en tout cas, elle n'en était pas pressée. Elle laissait donc la décision à Shanxi. Tout lui allait. Néanmoins, si elle décidait qu’il était l’heure, l’Ange avait une dernière chose à faire avant. Elle se mordit la lèvre inférieure. Il fallait qu’elle le lui dise, sinon elle ne se lancerait jamais.
-En fait...
Elle s'arrêta. Est-ce qu'elle pourrait le dire sans que ça n'entraine un quelconque... "remous" ? Par-là, elle voulait parler de regards braqués sur elle, d’un silence pesant ou d’expressions étonnées. Elle préférait que tout le monde reste indifférent à ce qu'elle était sur le point de dire et d'un autre côté, Helsinki savait qu'elle ne le ferait jamais si personne ne la poussait pas un minimum.
-Je voulais parler à monsieur Katzuta.
Elle attendit de voir la réaction suscitée. L'Ange n'avait pas parlé trop fort, mais il était possible que d’autres l’aient entendue. Helsinki était redevenue nerveuse. Elle voulut jeter un œil au concerné. De là où elles étaient, ce n’était pas très discret, alors elle fit vite.
-Mais il est occupé, je ne voudrais pas le déranger.
Et il était impensable qu'elle se plante d'elle-même devant deux énormes pointures de leur peuple, tout ça pour demander un service misérable à l'un d'entre eux. Peut-être que ça n’en vaudrait même pas la peine.
-... Tu voudrais bien venir avec moi ? Demanda-t-elle à Shanxi.
Elle ne l'avait pas prévue dans le scénario initial qu’elle avait joué et rejoué un millier de fois dans son esprit. Mais dans ledit scénario, elle n’avait pas prévu que Neah serait en pleine discussion non plus. En fait, à chaque fois, elle avait imaginé un face à face, personne autour. Un endroit où elle pouvait librement exprimer ce qu’elle avait sur le cœur, sans craindre aucune oreille indiscrète. Mais rien ne se passait jamais comme on l’imaginait, alors elle devait aviser. Dans cette situation, avoir Shanxi à ses côtés serait la seule façon de lui donner du courage.
812 mots Helsinki est toujours avec Shanxi, Rakhshan et Astriid. Elle veut parler à Neah waw.
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gotheim pour 
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« Ennuyant ? » Répéta Natsumura, un peu perplexe. Ce mot était vide de sens tant il lui était inconnu. Maëlith était si riche d'occupations, toutes aussi fascinantes les unes que les autres, il y avait toujours tant à faire que Natsumura n'avait jamais assez d'heures dans la journée pour tout faire. « Oh non, il n'y a rien de pénible dans nos études ! Nous passons nos journées à améliorer nos capacités en ce qui nous passionne, il est difficile alors de parler d'ennui. Oh bien sûr, parfois il y a des frustrations, mais c'est parce qu'on n'arrive pas à se satisfaire du résultat. Quant aux ouvrages, ma foi, quand on s'installe à l'ombre d'un peuplier avec des coussins, du thé, des mochis, et Nüka, » Elle désigna le chien du menton. « il est très agréable de se plonger dans sa lecture. À vrai dire, on ne nous impose pas nos lectures, on nous encourage simplement à nous renseigner sur ce qui nous intéresse et qui sera utile dans notre vie. » ![[Quête Ouverte | Invitation] Un Dernier Thé pour la Route - Page 4 Zzm4](https://zupimages.net/up/22/40/zzm4.jpg)
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« Est-ce que tu vois du violet? »
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Ihsan trépignait d'impatience. On le voyait surtout à son petit corps gesticulant sur place à l'idée que la partie ne commence, tandis qu'il pensait soudainement à la possibilité qu'ils ne puissent pas trouver la bonne couleur et que lui-même tricherait en courant dans tous les sens. Non. L'enfant était certain que du violet colorait quelques endroits de la demeure, des rubans, des fleurs ou des décorations. Bien qu'il filait entre les invités avec de la bonne volonté, ses ailes se soulevaient sous l'amusement éprouvé dans ses membres, pourtant, il voulut réagir en bien lorsque Sharihzad chuta après une course effrénée. La politesse et la gentillesse envers autrui, c'était ce que sa maman lui avait appris. Engageant son petit pas dans sa direction pour l'aider, il mit sa main dans son dos, mais... Ah, mince, il avait oublié ! Sur le moment, Ihsan se sentit un peu idiot, mais les encouragements de sa cadette le remis sur le chemin. Du vert ? Ça, il savait où en trouver facilement ! Dans un autre endroit de la demeure, Idril s'amusait tout aussi bien en raison de la gentillesse de Ren, d'un autre côté, Mithra ne pouvait s'empêcher de compatir aux légers tirages de cheveux subis. Elles avaient beau enseigner à l'Enfant des Cieux et à ses jeunes soeurs, sa mère et elle restaient parfois impuissantes à leur petite poigne. Elle conservait un oeil dessus, mais sa cadette se débrouillait bien.![[Quête Ouverte | Invitation] Un Dernier Thé pour la Route - Page 4 Chriss10](https://i.servimg.com/u/f83/11/47/94/71/chriss10.jpg)
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Le Capitaine ne pouvait qu'être d'accord avec son collègue. Si Vaès retrouvait ses dimensions originelles, ce serait un problème majeur, mais ce processus devait demander du temps et ce dernier, immanquablement, permettrait de voir venir si la créature reprenait du poil de la bête, si on lui permettait l'expression. En repensant aux détails du Dîner énuméré par Yüerell, il se souvenait distinctement de la présence du Baron et de son fils. Un Enfant des Cieux. C'était un des enfants de Väaramar et, pourtant, Reine l'aurait qualifié de Sēnaṭīnēla. Les premiers en mesure de développer des Ira. Tous les Humains de cette génération en soi ... alors peu importait s'ils étaient les descendants d'un autre Aether ou non, puisque l'un comme l'autre se consacrait aux Humains. Dans ce constat, néanmoins ... la piste que son collègue envisageait ... Celle qui germait dans son esprit ... C'était déraisonnable mais, pourtant, semblait suivre une cohérence implacable. Ses Sēnaṭīnēla. Son avertissement envers Mancinia de ne pas dériver du chemin du Bien, de leur avoir déclaré qu'elle ne serait jamais bien loin s'ils avaient besoin de sa présence ... Neah se pinçait l'arête du nez.
Érina avait embrasées les racines de Gelsemium avant de déposer ces dernières dans une coupelle prévu à cet effet, brûlant à l'image de l'encens en dégageant une douce odeur de menthe, qui se répandit dans la chambre des invités. L'Ange veillait sur Lexa Blaise en prenant ses constantes, comme on le lui avait appris. C'était confirmé, ce n'était qu'un simple malaise dû au surmenage et au manque de sommeil. Ce constat la soulageait, cela aurait été dommage que le Thé de Mancinia soit entachée de quelque chose de terrible après des semaines de préparatifs. Les deux Ailes Blanches l'accompagnant discutaient, lui laissant le champ libre de s'en occuper, même si seulement la patience serait utile dans ce cas de figure. Lorsqu'Antonija l'interpellât pour lui parler d'un éventuel rôle de Gardienne, elle se raidit.
La Magicienne et ses amis écoutaient l'Orine, visiblement enthousiaste devant leurs interrogations, d'une oreille attentive, trouvant fascinant de voir les études avec autant de plaisir et de divertissement, au point de se sentir presque gêné de se plaindre de cette aventure d'amélioration de soi. Quelque chose qu'ils ne vivraient que quelques années encore pour certains, quelques mois pour d'autres, avant d'entrer dans le monde du travail. Plus qu'être attentifs, il y avait la fascination. Ce n'était pas tous les matins que l'on avait plaisir de discuter avec une représentante de ce peuple, nimbé de mystères et d'une rareté légendaire. Pulsar avait eu cet opportunité en plusieurs occasions, avec la même, devait-il y voir un signe du Destin ? Il rit intérieurement. C'était ridicule.
![[Quête Ouverte | Invitation] Un Dernier Thé pour la Route - Page 4 He1i](https://www.zupimages.net/up/20/30/he1i.bmp)
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