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 Quand on croit connaître quelqu'un | Eeva

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Maximilien Eraël
~ Humain ~ Niveau III ~

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◈ Parchemins usagés : 2460
◈ YinYanisé(e) le : 18/09/2016
◈ Activité : Charpentier | rang II ; Ébéniste | rang II ; Soldat | rang II
Maximilien Eraël
Lun 21 Juin 2021, 22:20


Quand on croit connaître quelqu'un

Maximilien prit une longue inspiration, son regard perdu dans les mots du message tandis qu'un stylet, coincé entre son pouce et son index, battait la cadence sur le papier. Soudain il s'arrêta, restant longuement en suspension au-dessus du message. Il n'était vraiment pas bon pour envoyer des messages. Pas des messages destinés à la noblesse ou tout autre personne à qui l'on devait s'adresser avec tact et délicatesse tout du moins. Avec une grimace, il laissa tomber le stylet pour se saisir du parchemin qu'il froissa entre ses mains avant de le jeter par-dessus son épaule. Il verrait ça plus tard. Il avait une semaine de permission, il comptait bien en profiter. Aussi se tourna-t-il vers Eeva, allongée sur un tapis à ses côtés, au milieu de jouets et peluches en train de baragouiner il ne savait trop quoi. Un coude sur la table et la joue sur le poing, le rouquin esquissa un sourire amusé. Cette maison ne lui appartenait plus. Elle s'était faite envahir en un temps record sans qu'il n'ait le temps d'en prendre conscience par les jeux du Réprouvé — quoi que les siens puissent être discutables — et des petits Humains, sans compter l'aménagement qu'il avait dû faire pour les animaux. « On va voir ton frère et ta sœur ? Ce sera plus intéressant que ça. » fit-il finalement avant de se lever. Et, attrapant la petite rouquine pour la loger dans ses bras, Maximilien quitta le bureau.

C'est dans le riad qu'Antonija retrouva son Protégé enseveli sous les attaques des enfants et de leurs oiseaux protecteurs, Eeva riant de la scène à quelques pas. C'est ainsi qu'elle déposa les sacs de provision pour venir à la rescousse du Kaaiji. « Tu t'amuses bien ? » lui demanda-t-elle, rieuse. Il répondit d'un sourire équivalent. « Même si j'ai dû me tordre l'aile pendant l'attaque. » grimaça-t-il tout de même. Si un jour on lui avait dit qu'il sortirait ce genre de commentaire, jamais il ne l'aurait cru à l'époque. « En fait je t'attendais. Je voulais te parler de quelque chose. » ajouta-t-il en se redressant malgré Aurel qui cherchait à nouveau le tirer au sol. « Tu es au courant que les Orines organisent un festival ? » - « Hum... Non, ça ne me dit rien. Il consiste en quoi pour que ça t'intéresse ? ». Le rouquin arqua un sourcil. « Je pensais que tu apprécierais d'y aller. Et les enfants aussi. Chez les Orines, je pense pas que ça craigne grand chose. ». D'autant qu'il avait entendu dire que la Matasif Leenhardt avait ouvert la discussion avec ce peuple. « C'est une excellente idée. » répondit l'Ange en tendant une main sur la joue du rouquin. « Et pas que pour nous. Ça te fera du bien à toi aussi de prendre quelques vacances, t'éloigner de tout ce qui peut te faire penser à tes responsabilités et te reposer. » continua-t-elle d'un ton conciliant.

Le ciel nocturne commençait à s'éclaircir lorsque la frontière du Désert se fit enfin voir, signe que le Soleil n'allait pas tarder à poindre. Il avait été décidé de voyager de nuit et partir aux premiers signes du couchant. A l'inverse, aux premières lueurs de l'aube ils s'arrêtaient au point d'eau le plus proche. Les deux adultes avaient considéré préférable d'éviter de confronter les enfants, en particulier Eeva, à l'aridité brûlante du Désert. Le froid était un ennemi aussi, certes. Mais logés dans les plumes d'Haurvatât et couverts de la tête au pied, il était plus aisé à combattre. La température des Terres d'Émeraudes était cependant plus clémente. Une fois qu'ils auraient quittés les dunes, le voyage sera bien plus agréable.

Retirant l'épaisseur lui couvrant le chef, Maximilien prit une longue bouffée de l'air encore frais, relativement bon toutefois au vu de l'heure actuelle. Une raison supplémentaire de ce voyage crépusculaire. Passer de cinquante degrés à vingt-cinq en quelques secondes n'avait rien d'agréable. Ça en était même difficilement supportable. À cette heure-ci, les deux gradients étaient à peu de choses près identiques. « On s'arrêtera à un relai manger quelque chose et se reposer un peu avant de reprendre la route. » fit le Kaaiji qui ouvrait la marche. C'est un cri étouffé mais surprit et le Simurgh qui le fut tout autant qui ramena son attention sur le reste de la troupe, ses yeux s'écarquillant à ce qu'il découvrait. « Woaaaaaaah ! Eeva elle a g'andit d'un coup ! Moi au'i je veux g'andi' pareil c'est d'ôle ! » s'exclama Aurel en fixant la nouvelle apparition dans le couffin épais. Ce n'est pas vraiment ce qu'aurait dit Maximilien. Un réflexe le poussa à éloigner les deux petits Humains d'Eeva, qui vraisemblablement n'en était pas. Antonija préféra le silence et la retraite. Pour l'instant. Elle se savait autant fautive dans l'introduction de ce bébé — cette personne — au sein du cocon familial de Maximilien. Elle savait aussi que, actuellement, si une mise au point était à faire, ce n'était pas avec elle qu'il devait y avoir discussion. Comme chaque fois dans ces situations incertaines, elle jouerait le rôle qui lui avait été attribuée, et elle veillerait.
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Jeu 24 Juin 2021, 19:56


Image par Inawong

Quand on croit connaître quelqu'un


Elle regardait le monde derrière ses grands yeux verts. Parfois, elle souriait. D’autre fois, elle pleurait. Ça lui prenait comme ça. Il n’y avait pas forcément de raisons d’ailleurs. Enfin… Y en avait-il besoin d’une ? Vivre était assez compliqué comme ça. Sa peau, toute fraîche et sensible, était mise à rude épreuve. Autour d’elle, l’environnement était rempli de bruits insupportables. Tout lui paraissait un danger, sauf le sourire de son papa et de ceux qui l’entouraient. Elle avait compris vite qu’il était son papa. Ça ne lui avait pris que quelques jours. Elle n’aurait vu son visage qu’une fois qu’elle l’aurait sans doute oublié dans un coin de sa tête à jamais. Mais elle l’avait admiré plusieurs fois. Il revenait toujours. Quand elle pleurait et qu’il n’était pas loin, il accourrait. Sa peau donnait aux alentours un aspect plus sombre et chaleureux. La lumière l’aveuglait. Il fallait du temps avant de s’habituer à toutes ces choses qui formaient ce qui était « extérieur à soi ». Elle avait compris aussi que son papa aimait beaucoup le son « Eeva. ». Il le disait souvent, comme si ça avait eu une signification particulière. Elle trouvait ça bizarre mais amusant. Parfois, elle essayait de répéter ce que les géants disaient mais elle n’était pas très douée. Le son ne sortait jamais comme elle l’aurait souhaité. Dans sa tête, c’était bien comme il faut mais dès qu’elle passait à la pratique, il y avait quelque chose de pas net qui arrivait. Elle était sûre que c’était la faute du soleil. Quand elle dormait, elle arrivait à bien parler et, généralement, quand elle dormait, il faisait nuit. Pas tout le temps… Non, ça ne devait pas être la faute du soleil, finalement. Mais elle ne l’aimait pas trop parce qu’il était chaud. Heureusement qu’il y avait l’ombre qui venait la voir parfois. Elle le savait parce que le soleil ne l’atteignait plus alors. Parfois son corps était à moitié à l’ombre et à moitié au soleil et ça lui faisait bizarre. Mais là, ce qu’elle ne comprenait pas, c’est qu’ils se déplaçaient beaucoup. Ça ne la dérangeait pas, parce qu’elle restait couchée de toute façon, mais elle ne comprenait pas tout ce remue-ménage. Ça la rendait curieuse, même si elle n’avait aucune idée de ce vers quoi sa curiosité devait aller. Il faut dire qu’elle avait très peu conscience de ce qui ne se trouvait pas directement devant ses yeux. Ça venait, elle aimait bien ou détestait, puis ça s’en allait et ça s’effaçait. Puis elle s’en rappelait quand ça réapparaissait. C’était un peu étrange. Pourtant, jusqu’ici, c’était « normal ».

Quand ils s’éloignèrent suffisamment, elle se sentit vraiment bizarre. C’était comme si quelque chose venait de l’intérieur d’elle-même, un peu comme si ce truc qui battait dans sa cage thoracique avait décidé de se dédoubler ou qu’une autre main voulait faire son apparition. Elle l’éprouva de plus en plus. C’était quelque chose de nouveau mais qui lui semblait ancien et familier, comme s’il avait toujours été là, à veiller sur elle. En réalité, une fois que la surprise fut passée, elle commença à se sentir bien, enveloppée de ce « truc » qu’elle n’arrivait pas à définir. Elle ne parvenait pas à définir grand-chose au quotidien, de toute façon. Elle observait plus qu’elle réfléchissait. Puis, parfois, elle avait faim ou avait fait pipi. Et c’était désagréable alors elle pleurait. Elle avait compris : je pleure alors quelqu’un vient. Enfin, disons que les gens venaient plus vite. Quand elle ne pleurait pas, ils venaient aussi mais c’était différent.

Soudain, elle fut prise d’une sorte de vertige. C’était à la fois douloureux et doux. Son corps était en train de muter et elle pensa aux nuages. Eux-aussi ils bougeaient comme ça… Devenait-elle un nuage ? Ou alors peut-être se transformait-elle en ombre ? Elle n’en savait rien, se contentant de subir la métamorphose. Ses vêtements de nourrisson auraient craqué si sa magie ne s’était pas occupée automatiquement d’écarter les tissus. Elle se sentait troublée, parce que les objets paraissaient soudain plus petits. Pas tous, parce que ses mains, elles, étaient plus grandes. Puis sa tête était plus lourde. Tout était plus lourd. Elle ne savait pas vraiment quoi faire maintenant. Autour d’elle, elle sentait comme un vent de panique ou d’angoisse. Elle n’arrivait pas à définir mais ce n’était pas comme d’habitude. Peut-être y avait-il un monstre qui venait d’apparaître ? Elle devait avoir le physique d’une fille de onze ans maintenant mais elle n’en avait pas conscience du tout. Alors, comme à chaque fois que quelque chose qu’elle ne comprenait pas et qui l’effrayait arrivait, elle se mit à pleurer toutes les larmes de son corps.

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Maximilien Eraël
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Maximilien Eraël
Sam 26 Juin 2021, 15:43


Quand on croit connaître quelqu'un

Il s'écoula quelques secondes qui parurent éternelle où le silence de l'incompréhension régna en maître autour du groupe. Aurel et Sharihzad avaient le nez levé vers leur père qui les enserrait fermement, curieux, intrigués et désorientés par la réaction que celui-ci eut suite à la métamorphose qu'eût subit leur petite sœur — à présent devenue grande. Maximilien ne remarqua pas leur air interloqué, ses iris figées sur la fillette se tenant à la place du nourrisson. Enfin c'est le déchirement des larmes de l'incertitude qui perça l'aube et brisa l'armure de méfiance du Kaaiji. « Papa ? » lui souffla doucement Aurel tandis que les muscles autour de lui se détendirent. « Venez. » les invita Antonija à la rejoindre en leur tendant une main chacun. Après un regard sur leur père, il leur offrit un signe approbateur tout en les libérant. Alors ils obéirent et abandonnèrent les bras de Maximilien qui combla l'espace entre la rouquine et lui. Puis il se baissa de sorte à être à hauteur de visage du sien, ses mains venant tendrement envelopper la mâchoire adolescente qui lui faisait face. « Eeva ? » demanda-t-il dans un souffle ébahi, moins à la fillette que comme étant une question qui le rongeait depuis son apparition avec le tenant besoin de l'exprimer de vive voix, alors même qu'il en connaissait la réponse. Il siffla un « Merde » agacé tandis qu'il vint blottir la petite éplorée contre lui et passer sa main dans ses longues mèches pour chasser son malheur et les larmes l'accompagnant. « Ça va aller. Ne pleure plus. Tout ira bien. Tout va bien se passer. » commença-t-il à lui chuchoter avec bienveillance. Il n'en était pas tout à fait convaincu cependant. Il aurait voulu lui dire que ça allait s'arranger. Il ne le pouvait pas. Qu'y avait-il à arranger ? Pourtant les choses auraient été tellement plus simple. On l'avait vu partir avec trois enfants en bas âge. Il allait revenir avec deux et une adolescente. Elle allait être lynchée sur place publique s'ils rentraient à Utopia aussi simplement. Putain de magie, songea-t-il. Ne pouvaient-ils pas grandir comme tout le monde ? Il n'aurait pas parlé du festival, son essence serait toujours semblable à celle d'une Humaine aujourd'hui. « Pardonne-moi, je ne voulais pas te faire peur. » ajouta-t-il, conscient que sa réaction avait dû avoir un rôle dans celle bouleversée de l'adolescente. Le fait étant qu'une part de lui se trouvait terrifiée par cette enfant. À l'instar du Ma'Ahid, le Kan'Ghar d'un individu croissait au fil de sa vie et de ses expériences. Il n'avait jamais été observé de nourrissons débordant de Ma'Ahid comme il n'avait jamais entendu dire qu'un bébé explosant l'équivalent d'un peuple de Kan'Ghar ait déjà existé. Pourtant celui-ci avait assez de puissance pour outrepasser la barrière de Ma'Ahid, certes pas énorme mais suffisante pour bloquer le pouvoir d'un enfant, le cernant. Une question le frappa alors. Était-elle réellement orpheline ? Évidemment qu'ils n'auraient jamais trouvé ses parents lorsque Nir la leur avait ramené puisqu'ils cherchaient des Humains. Après un bref regard échangé avec sa Gardienne, Maximilien s'écarta d'Eeva. « Ça va mieux ? » l'interrogea-t-il, ses iris ancrées dans celles de la rouquine et ses mains sur les épaules. Après un temps et avec un sourire, il ajouta, rieur, « Essaie d'envoyer un signe la prochaine fois que tu fais un truc comme ça. ». Une main se plaçant derrière la tête de la rouquine, il s'approcha d'elle pour lui embrasser délicatement le front. La surprise passé, tout lui sembla plus évident. C'était terrifiant, oui. Il s'engageait dans quelque chose d'étrange et problématique, surement. Mais, depuis qu'il l'avait adopté, elle était, reste, et resterait sa fille. Il n'aurait pas dû réagir de cette façon, si disproportionnée. Ainsi, le premier qui lui jetterait la pierre pour ce qu'elle est, il se mettrait en travers du jet et lui ferait comprendre qu'on ne touche pas à sa maison. « On y retourne ? On a encore un peu de route à faire avant d'arriver, ce serait dommage d'arriver après la fête. » conclut-il alors l'étrange événement en passant son regard sur chacune des personnes présentes, en terminant par Eeva. Il faudrait toutefois un temps d'adaptation. Passer d'un nourrisson à une ado sans transitions, Humaine à Magique — il croisa les doigts pour que son essence ne soit pas celle d'une race en conflit avec la sienne — qui plus est, ne se ferait pas facilement.
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Lun 12 Juil 2021, 20:13


Image par Inawong

Quand on croit connaître quelqu'un


Les bras rassurants de son papa apportèrent du réconfort à l’adolescente. Tout ce qui l’entourait lui semblait étrange à présent. Elle n’avait pas l’habitude. Être aussi grande l’effrayait. C’était comme si le monde qui l’entourait était soudainement devenu plus petit, bien que Maximilien restât grand. S’il était debout, elle devait encore lever les yeux vers lui. Ce simple geste, qui semblait anodin, suffisait à lui prouver qu’elle était encore petite. C’était un sentiment diffus, confus. Elle ne voulait pas devenir une grande. Ça lui faisait peur pour une raison inconnue. Petit à petit, son cerveau prenait forme et ce qui n’était pas accessible pour un nourrisson le devenait pour elle. Il y avait un monstre, quelque part, un méchant monstre qui lui voulait du mal. Elle en était sûre. Et ce monstre était terrifiant. Elle devait se cacher de lui, pour qu’il ne la retrouvât jamais. Elle devait le dire à son papa mais elle ne savait pas comment est-ce qu’on faisait. Jusqu’ici, elle n’avait pas eu à utiliser le langage. Elle comprenait ce qu’il disait pour une raison qui lui échappait mais elle se retrouva bien incapable de formuler la moindre phrase. C’était comme bloqué. Alors elle resserra ses bras autour du corps de son père, en se disant que ça irait et qu’il avait raison. Peut-être qu’il pourrait vaincre les vilains ? Peut-être qu’il pourrait la protéger des pas beaux ? Elle préférait le croire, se dire que si elle restait avec lui, il ne leur arriverait rien du tout. D’un autre côté, elle n’en était pas convaincue. Sans doute serait-il mieux sans elle ? Mais elle ne savait pas ce qu’elle ferait toute seule. Et puis tout allait trop vite pour elle. Ses pensées fusaient, sans qu’elle ne parvînt à les ordonner. Il y avait cette ombre qui planait au-dessus d’elle mais c’était la seule chose qui lui semblait sûre. Pour elle, Maximilien était son père. Elle ne se rappelait rien d’avant. Elle ne savait pas ce qu’elle était.

Lorsqu’il s’écarta, elle sécha ses larmes et lui sourit timidement. Son frère et sa sœur lui paraissaient beaucoup plus petits maintenant. Est-ce qu’ils voudraient d’elle quand même ? Et est-ce que Antonija continuerait à l’aimer aussi ? Elle craignait qu’ils ne l’aimassent plus parce qu’elle était devenue un grand boudin un peu maladroit. Maladroite, elle se rendit compte qu’elle l’était quand elle voulut se déplacer. Avoir un corps aussi lourd lui demanderait quelques ajustements. Jusqu’ici, elle avait surtout été portée et elle ne gigotait que pour montrer qu’elle était là. Ses jambes potelées pouvaient éventuellement la porter à quatre pattes mais être sur deux pieds et avancer comme ça, ça lui semblait un peu trop compliqué. Elle leva les yeux vers l’homme. « … » Elle aurait voulu l’appeler mais ça ne passait pas. Les pleurs s’étaient exprimés sans problème mais sa langue ne voulait pas se délier pour dire quelque chose d’intelligible. Elle n’était pas sûre de savoir comment faire. Était-elle muette ? Y avait-il des choses qu’il était préférable qu’elle gardât perdues au fond d’elle ? Elle ne se posait pas vraiment ces questions. C’était bien plus une forme de sentiment général, comme si elle en savait trop. Mais « en savoir trop » n’était vraiment pas une notion qu’une adolescente pouvait connaître, surtout pas une adolescente qui venait de faire un bon spectaculaire depuis l’enfance.

Plantée là comme un bambou qui aurait pris racine, elle ne chercha pas à bouger, ayant un fort sentiment d’instabilité. Si elle essayait un pas, elle était sûre de tomber. Là, sur ses deux pieds, elle n’oscillait pas trop. Mais elle préférait quand son père était là pour la tenir dans ses bras. Elle ne savait pas où ils allaient, même s’il avait déjà dû le leur dire. L’endroit où ils se trouvaient actuellement ne lui paraissait pas du tout familier en revanche. Le décor commençait à changer et le Désert laissait la place à d’autres paysages, différents. Elle n’était pas sûre de bien aimer la transition. C’était nouveau. Et si le méchant se trouvait hors des dunes ? C’était sûr qu’il était hors des dunes. Comment faire pour se cacher, alors ? Elle avait envie de pleurer encore mais se retint. C’était bête. Papa lui avait dit que tout irait bien. Elle devait le croire. Elle allait le croire. Puis ils iraient elle ne savait pas où et ils s’amuseraient très fort !

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