Je me posai sur un petit muret. Ma bouche forma un arrondi, alors que je notais la rotation de l’une des tiges d’une fleur. Celle-ci s’immobilisa un court moment, avant qu’un bruit caractéristique de l’idée que je me faisais d’une transformation rapide ne retentît. « Odile ? Tu es bien Odile ? » me demanda une petite créature, aussi petite que moi. Sur son épaule, il y avait un écureuil miniature. Ses grands yeux me fixaient d’un air curieux. « Je… Oui mais je… » Je n’étais pas habituée à recevoir ce genre de questions, ou des questions tout court. « Tu es une amie du Protecteur des Étoiles ? » « Le Protecteur des Étoiles ? » « Oh… » murmurai-je, un peu déçue. Elle pencha la tête sur le côté, comme pour rattraper mon regard, tombé au sol. « Je ne connais pas le Protecteur des Étoiles mais j’ai décidé de parler de toi parce que je pense que tu mérites d’être connue. » « De moi ? » « Oui. Je voulais juste t’avertir ! Je ne sais pas encore à qui j’enverrai le petit colis que je prévois de faire mais je voulais te prévenir au préalable. Tu acceptes ? » « Je… » Un colis sur moi ? Je me demandai ce qu’il y aurait à raconter. « Mais je ne suis pas très intéressante… » « Au contraire ! Tu es une petite Fae que personne ne remarque ! Tu dois en savoir des choses ! » « Pas vraiment… Enfin, je sais… Oui peut-être. » rectifiai-je. C’est vrai que ne jamais être perçue prodiguait quelques avantages. « Puis je pourrai parler de toi aux autres Faes aussi ! Je suis sûre qu’on pourrait te trouver un rôle spécial dans la société faerique ! » « Tu… Tu es une Fae ? » « Pas vraiment mais je veux t’aider. » confia-t-elle. « On se dit à plus tard alors ? » « Euh… Oui. » De toute façon, je n’allais pas partir bien loin. Depuis la mort de Constantine, je tremblais à l’idée que le clone maléfique du Baron Paiberym ne revînt. Ses révélations avaient été étonnantes. Je savais que Kaahl avait des secrets, mais pas celui-ci. C’était ce qu’il avait dit, pourtant : qu’il était l’Empereur Noir. À moins que la paralysie totale que j’avais ressentie à ce moment-là m’eût fait délirer ?

« À Dastan, guerrier émérite chez les Réprouvés et ne sachant probablement pas lire,

Tu peux voir une provocation dans ma première phrase. J’espère que tu chercheras un traducteur mais, si tu ne le fais pas, je viendrai pourrir ton sommeil de cauchemars jusqu’à ce que ton esprit de Réprouvé comprenne là où je veux t’amener. Ce message sert simplement d’introduction : je te défie, Dastan. Je veux que tu retrouves quelqu’un. Elle s’appelle Odile et le monde ne la voit pas. Pourtant, elle sait des choses qui pourraient t’être utiles à l’avenir. Elle connaît Priam et Laëth. »