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 La suite de l'Ægeri | Solo

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Isiode et Isley
~ Ange ~ Niveau III ~

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◈ Parchemins usagés : 1066
◈ YinYanisé(e) le : 04/01/2016
◈ Activité : Soldats
Isiode et Isley
Sam 20 Fév 2021, 05:36


Crédit : Inconnu.

~ Le RP fait suite au Rêve qui aime, le Rêve qui soumet, le Rêve qui excite, le Rêve qui tue ~

Une dernière bouchée. Je la suspendis au-dessus de mon nez avant de l’ingérer. Je pouvais sentir les fibres de son cœur glisser dans mon palais, continuer le long de ma gorge avant de terminer leur descente dans mon gosier. J’abaissais ma main, posant le bleu de mes mires dans l’émeraude des siens. Sa bouche était entrouverte, ses yeux contemplaient un vide qu’elle seule semblait pouvoir apprécier. Je soulevais l’un de mes doigts à sa hauteur, effleurant le galbe de sa joue avec délicatesse. À me côtés, je le lui promettais : son bonheur serait préservé.

« Ne formule pas de promesses que tu ne tiendras pas. »

Arrêt. Je me glaçais brutalement. Et en même temps, la baie vitrée explosa, renvoyant le verre dans toutes les directions au cœur de la pièce. Dans un fracas assourdissant, le cristal éclata, se brisa, se morcela. Je n’osais bouger le moindre muscle, alors que dans les fragments de verre tranchants, nous pouvions percevoir le craquement que produisait ses bottes.

« Isley. »

Le son de sa voix ressemblait à un écho perdu; lointain et aérien. Pourtant, je percevais avec violence l’hostilité qui transperçait son inflexion; austère et glaciale. Si son visage restait de marbre, les relents de sa véhémence s’infiltraient jusqu’à la moelle de mes os. Ils me refroidissaient, ils me paralysaient. Mes pensées, ma respiration, mon corps dans son intégralité ne me répondaient plus, et dans mon dos, pas à pas, je l’entendais se rapprocher. Il ne parlait pas, il ne parlait plus : il n’en avait pas besoin. Je pouvais sentir le poids de son regard sur mes épaules, même à cette distance. Parce qu’il savait. Il savait ce que je venais de perpétrer. Je fixais l’intérieur de mes mains, tâchées du sang de la Reine. Elles sentaient toujours aussi fort, toujours aussi bon, l’effluve de fruits des champs me retournant le cerveau, c’en était dément. Je déglutis difficilement, enfouissant mon visage entre mes phalanges, comme pour cacher ma faute, comme pour dissimuler la culpabilité qui vint, brusquement, m’étriper. Pourquoi suis-je ici? Me répétais-je intérieurement, coulant un regard sur les draps. Sa Majesté était étendue là, nue, à moitié dévorée… À moitié dévorée. Dévorée… Tremblantes, mes lèvres se mirent à frissonner. Qu’est-ce qui s’est passé? Me surpris-je alors à songer. La vie qui avait animé le corps de l’Ultimage n’était plus. Elle restait étendue, immobile, ses pupilles se cachant derrière un voile brumeux, blanc.

« M-Majesté? »

Aucune réponse. Mon rythme cardiaque vacilla.

« Ōrákun! (Mon frère!) J-Je ne… »

Stop. Mon souffle se coupa, mon regard s’écarquilla, et sans crier gare, tout mon être se cambra jusqu’à basculer promptement vers l’avant, perdant en force, en stabilité. Des soubresauts attaquèrent ma chair, incapable de maintenir l’électricité qui venait de me foudroyer. Vive, une première main s’écrasa sur le moelleux du matelas, à travers les organes éparpillés de sa Majesté, tandis que la seconde se plaquait contre ma bouche, refoulant la bile qui remontait depuis ma gorge.

« Kof kof! KOF! »

La toux fût violente. Oscillant, je fixais ma main, tâchée par l’hémoglobine de la Reine et de mon propre sang. Étourdi, défaillant, je remarquais alors la flaque poisseuse qui se formait sous moi, l’écoulement ensanglanté se vidant sur la souillure des draps, sur la surface translucide de la Lame Fantôme qui me traversait. À ce constat, je me glaçais, un froid mordant, mortel, galopant sur ma chair et dans mon sang. Par à-coups, je me tournais dans sa direction, plongeant sans difficulté au cœur de la brillance de son regard. Il était acéré, me perçant de milles aiguilles, et en dérivant mes mires de son visage, je remarquais le sang qui couvrait ses vêtements, comme s’il revenait de la guerre, cette même guerre que l’on pouvait entendre en fond sonore dans son dos. Cependant, plus que son apparence actuelle, le plus terrible restait l’éclat que je contemplais au fond de ses prunelles, empreintes d’aigreur et d’agacement. Je voulus tendre ma main jusqu’à lui, me raccrocher, lui dire qu’il s’agissait d’une erreur, mais compris, trop tard, que mon corps n’était pas du même avis à l’instant où il me fit chuter du lit. Dans un fracas tonitruant, je m’étalais au sol, l’œil hagard et vitreux, incapable du moindre mouvement. Mon corps se refroidissait, grelottait.

Le silence était retombé, si nous faisions abstraction du tonnerre des combats qui explosait de l’autre côté de cette dimension. Puis, pas après pas, plus fortement encore, nous pûmes entendre le claquement de ses bottes sur le plancher. Il se rapprochait de la couche ensanglantée. Il contempla la scène d’un œil avisé, avant de se pencher pour récupérer la tête de la Souveraine.

« Votre Majesté… » Furent les seules paroles qui effleurèrent ses lèvres, avant qu’il empoigne les restes de la Reine par les cheveux et qu’il l’observe dans le blanc des yeux.

Longuement, silencieusement. Un air indéchiffrable maquillait les lignes de son faciès.

« Je croyais que tout était clair, chuchota-t-il à son oreille, frottant du bout de son nez, avec une délicatesse insoupçonnée, la ligne déchirée et fracturée de sa mâchoire. Vous êtes à moi, Edwina. Ne l’oubliez pas. »

Parce que je défaillis un peu après, je ne sus s’il s’était mis à sourire, à dévorer le peu de ce qui lui restait ou s’il avait plutôt lancé la tête de l’autre côté de la pièce, écœuré par la souillure qu’un autre avait apposé sur elle. Les brumes de mon évanouissement m’avaient brusquement coupé du Monde onirique d’Harabella – ou de la dimension cauchemardesque d’Eoghan.



Cependant, une sueur froide m’accueillit à mon éveil, couplée à une chaleur effrayante et à un haut-le-cœur acide. Je me redressais vivement au milieu de ma couche, l’haleine affolée, le regard effarouché. É-Étais-je bel et bien revenu dans la réalité?


966 mots | Post I | FIN



It's a little price to pay for salvation
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Merci Mancy et Shanxi pour les cadeaux ♪:
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