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 [Q] - À l'heure des séparations

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Maximilien Eraël
~ Humain ~ Niveau III ~

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◈ Parchemins usagés : 2458
◈ YinYanisé(e) le : 18/09/2016
◈ Activité : Charpentier | rang II ; Ébéniste | rang II ; Soldat | rang II
Maximilien Eraël
Sam 11 Sep 2021, 19:35


Intrigue/Objectif : Un au revoir entraine le bonheur des retrouvailles. C'est toujours le cas, jusqu'à ce que celui-ci se transforme en adieu malgré soi.




À l'heure des séparations

Des voix commencèrent à s'élever dans la chaumière alors qu'Eeva était au cœur de la conversation. Chacun avait trouvé l'autre avec appréhension, tout deux voulant tenir une discussion qu'il savait l'autre n'apprécierait guère. Antonija s'était lancée la première. Il aurait dû prendre les devants, avait alors songé son Protégé. « Je vais pas me répéter. C'est hors de question. » - « Mais. Maximilien, je t'en pris ! Réfléchis-y un peu. » - « C'est tout réfléchi et il n'y a pas plus à discuter. ». Les bras croisés, l'œil dur, l'idée suggérée par sa Gardienne s'était vite vue balayée avant même d'avoir le temps de se glisser dans l'esprit du rouquin. « Elle ne pourra jamais s'épanouir à Utopia privée d'une partie aussi importante d'elle. » s'évertuait malgré tout à débattre la Wun avec l'espoir vain de le convaincre. Maximilien prit une longue inspiration avant de se rapprocher d'Antonija et serrer ses épaules dans ses mains. « Écoute. J'ai pas envie de me disputer pour l'instant. Je me doute parfaitement que tes raisons doivent être bonnes. Mais pour l'instant je veux surtout qu'on passe un bon moment en famille. Toi, Aurel, Sharihzad, et Eeva. ». L'Ange esquissa un sourire en baissant la tête. « C'est gentil, merci. ». Qu'il la comptabilise comme un membre de sa famille. Puis elle fronça des sourcils. Ce n'était pas son genre de ne pas aller au bout des choses et éteindre les flammes de la passion, d'autant plus lorsque le sujet concernait un de ses enfants. C'était à elle de faire ça habituellement. Alors elle redressa le visage et fixa son Protégé d'un air suspicieux. « Il y a quelque chose que tu me caches ? ». Oui. Elle le vit à son expression. Elle le sentit avec son empathie. « Je vais devoir retourner à Utopia. » - « Oui ? » - « Rapidement. Demain ce serait bien que je sois parti. » - « Demain ? » répéta Antonija, surprise, tandis que son Protégé s'éloignait pour prendre appui sur une commode à proximité. « Pourquoi tu ne l'as pas dit plus tôt, j'aurai prépar... ». Maximilien la coupa d'un geste de la main avant qu'elle n'aille plus loin. « Parce que ce ne sera que bref. Aussitôt arrivé, les jours qui vont suivre je serai à nouveau sur le départ. » - « Où ? ». L'inquiétude commençait à gagner la Vertueuse qui rejoint le Kaaiji, se postant devant lui et ancrant ses iris de jade dans celles d'émeraudes de son Protégé. « Ramener un souvenir à la petite Mithra. » répondit-il avec un sourire en coin. Ce n'était pas la joie qui dessinait ses traits cependant. Néanmoins, l'engouement de la petite avait assez marqué son esprit pour qu'il ne songe pas à elle cet instant. Antonija, elle, fronça les sourcils, ne comprenant pas. Qu'est-ce que la fille du Capitaine Katzuta avait à faire là-dedans ? « À Durienrisda. » précisa alors Maximilien. La mine de l'Ange se décomposa. « Durienrisda ? » répéta-t-elle machinalement d'une voix étranglée. « Mais... Ce n'est pas là-bas que se trouve la zone de guerre entre les Vampires et... » - « Les Evershas, si. » finit Maximilien à la place de sa Gardienne. Un long et lourd silence suivi les mots du rouquin où chacun pesait la portée de cette révélation. « On t'envoi en guerre... » fit alors doucement la Vertueuse en baissant la tête, mettant l'évidence au clair. « Pourquoi ? Il y a d'autres unités. Tu ne peux pas t'arranger ? Penses aux enfants. » - « C'est une vilaine défense d'utiliser les gosses. » se moqua d'abord Maximilien avec un sourire attendri. Puis il rapprocha l'Ange de lui pour lui embrasser le front. « Non je ne peux pas. Mais tu n'as pas à t'inquiéter. On nous envoi en soutien aux Evershas, oui, mais pas pour rejoindre leurs combats. ». L'Ange n'en était pas plus rassurée cependant d'apprendre cela. Lui-même n'était pas tout à fait convaincu. Il suffisait d'un souffle pour mettre le feu à ce qui n'était qu'une étincelle et, de ce qu'il avait entendu, le vent hurlait en ce moment à Durienrisda. Leur sécurité était loin d'être assurée. Antonija ouvrit une première fois la bouche avec la volonté de s'imposer et venir avec lui si elle ne pouvait le retenir. Car tel devait être son rôle de Gardienne. Elle se ravisa immédiatement, sachant pertinemment qu'il ne la laisserait pas poser un orteil dans les plaines du Continent Dévasté. C'était à croire qu'il avait oublié qui des deux était le Gardien et qui était le Protégé. Les lèvres pincées, elle se saisit de la main du rouquin qu'elle enlaça entre ses doigts. « S'il-te-plaît. Fais attention. Ne fais rien de bête où inutile. ». Le souvenir de ce qu'elle avait ressenti, l'instant eût-il duré une seconde tout au plus, il y a quelques temps à présent lui traversait la moelle dans un frisson horrifié. Jamais elle ne pourrait oublier cette sensation comme de se retrouver privée d'air, percée d'un millier d'épées crantés. Elle n'avait apprit que récemment que la "mort" de Maximilien en avait été à l'origine et vivait avec l'horreur de devoir revivre ça un jour. Elle ne le supporterait simplement pas.
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Post I | Mots 878


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Maximilien Eraël
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Maximilien Eraël
Sam 11 Sep 2021, 21:31


À l'heure des séparations

La mine extrêmement sérieuse, Sharihzad avait l'oreille collée à la porte de la pièce où se trouvait Antonija et son parrain. Cela faisait quelques minutes déjà qu'elle n'entendait plus rien. La curiosité la poussait à vouloir ouvrir la porte et entrer pour savoir ce qu'il s'y passait. Mais en même temps elle était en plein cache-cache et n'avait toujours pas trouvé ni Aurel, ni Eeva. C'était d'ailleurs le jeu qui l'avait mené ici. Elle n'avait pas tout comprit de ce qu'il s'était dit entre les deux adultes, mais elle avait vite assimilé que c'était assez sérieux pour qu'Aurel n'y soit pas. Ou alors il s'était bien caché. Eeva par contre, c'était plus discutable. Elle avait entendu son nom à plusieurs reprises. « Ni ton frère, ni ta sœur ne sont ici, non. ». La fillette sursauta à la voix inconnue qui surgit de derrière elle. Alors elle se tourna vers l'homme et papillonna des yeux. « Bonjour monfieur. Pou'quoi t'es bleu ? ». Un sourire amusé se dessina sur les lèvres du nouveau venu. « Pour questionner les gens. » lui offrit-il comme toute réponse, ce qui fut loin de convenir à l'enfant ailée qui l'exprima d'une moue contrariée. « Petite Sharihzad dis-moi. Qu'est-ce qui importe le plus ? De retrouver ton frère, de savoir l'origine de la pigmentation de ma peau, ou que ta sœur ne le sera plus ? » la questionna-t-il avant qu'elle ne réplique. L'Humaine ailée fronça des sourcils. « T'es bizarre monfieur. » - « Et toi tu es bien malpolie jeune fille. » rétorqua-t-il en s'agenouillant à sa hauteur pour lui donner une pichenette sur le nez qu'elle reçue avec un gémissement plaintif. « Mais-euh ! ». À peine l'enfant se fut-elle révoltée que la porte s'ouvrit sur elle. « Sharihzad ? Qu'est-ce que tu fais toute seule ici ? Où sont Aurel et Eeva ? » - « Je sais pas, on joue à cache-cache. ». Maximilien marqua un temps avant de se mettre à son tour à hauteur de sa filleule. « Qu'est-ce que tu baragouinais alors toute seule dans ton coin comme ça ? » - « Je bagarounais pas. Je parlais à Monfieur Bleu. » s'insurgea-t-elle. « Si tu tiens à m'appeler, je préfère encore que ce soit Cachottier plutôt que Bleu. Sinon c'est Lamh, tout simplement. » rétorqua celui-ci. Sharihzad tournant la tête vers lui, Maximilien suivit la direction du regard de sa filleule, ses yeux venant rencontrer ceux de l'intru sans même qu'il ne le remarque. Alors il esquissa un sourire. L'ami imaginaire. Il lui semblait pourtant que ce n'était pas par ce nom qu'elle le nommait. Un autre alors ? C'est alors sur le visage de Lamh qu'un sourire se dessina. Pauvre fou de se trouver rassuré de ne rien voir. Il n'avait rien à voir avec les amis imaginaires que cette petite avait déjà pu se créer. L'ami imaginaire n'était que passager. Lui ne lâcherait pas cette gamine. Même après qu'elle ait délaissée l'innocence pour la raison, même après qu'elle ait offerte sa vertu, même après qu'elle ait subit la vie et la mort, tant qu'elle n'aura pas accédé à ses idéaux il ne la laisserait pas. « Aurel et Eeva sont ailleurs. » - « Tu vois ? J'avais raison. » - « Tu as besoin d'aide pour les trouver ? ». La petite nia de la tête. Elle demanderait à Lamh puisque lui savait. « Dis papa, pou'quoi Monsieur Cachottier il a dit que ma sœur le sera plus ? ». Les trois adultes affichèrent un air surprit. « Et bien et bien. Il va falloir apprendre à tenir ta langue parfois petite Sharihzad. » commenta celui-ci. « Ce n'est que des bêtises. » commença Maximilien tandis qu'Antonija détournait le visage. « Est-ce qu'il y a un autre Monsieur qui a des questions ? » conclut-il avec un sourire réconfortant. « Un aut'e ? Pou'quoi il y en aurait un aut'e ? » - « Hum, je sais pas. Tu m'as présenté Monsieur Bleu et Monsieur Cachottier. Je me disais qu'il pouvait y en avoir un troisième. » - « Maiiiiiis noooon ! Monfieur Bleu c'est Monfieur Cachottier. » répliqua la petite ailée sur le ton de l'évidence avant de se pencher à l'oreille de son parrain pour ajouter sur le ton de la confidence et dans un rire « En fait il s'appelle Lamh mais c'est plus drôle Monsieur Cachottier. » - « Je vois. » - « J'ai entendu. » commenta Lamh, la joue en appuie sur le poing. Alors elle le fixa d'un air mécontent. Voyant cela, Maximilien continua ce qu'il pensait être un jeu « S'il dit d'autres bêtises comme tout à l'heure, viens me le dire. Je lui apprendrait moi à se moquer comme ça. » lui fit-il avec entrain avant l'embrasser sur la tête. « J'ai hâte de voir ça. » ria doucement l'Archonte en fixant le rouquin. « Va retrouver ton frère et ta sœur maintenant. Ils t'attendent. » conclu Maximilien en se redressant. « Oui ! » cria en réponse l'enfant en partant de l'autre côté de la pièce.
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Post II | Mots 857


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Maximilien Eraël
Sam 18 Sep 2021, 09:14


À l'heure des séparations

Cela faisait quelques jours maintenant qu'Antonija s'occupait seule des enfants. Maximilien était parti dès le lendemain, au petit jour, de sorte à arriver dans le courant de l'après-midi à Utopia. Un certain malaise l'avait gagné depuis. Elle avait eut cette même impression que ce jour funeste où elle eût l'occasion de voir son père et sa mère dans les flammes de la guerre pour la dernière fois. Elle n'aimait pas ça et son être passait son temps à lui murmurer de façon sournoise de tout lâcher et le rejoindre. Elle l'aurait peut-être fait sans sa dernière action.  « Eeva. Viens j'aimerai te parler un peu. ». Il lui en voudrait, c'était certain. Mais ce n'était pas une bonne chose que de brider ainsi la magie d'une personne. D'autant plus lorsque celles-ci est grande. Celle d'Eeva l'était, c'était évident lorsque l'on mettait l'ensemble des faits côtes à côtes. Maximilien agissait suivant sa passion, celle de l'amour d'un père pour sa fille. Elle ne pouvait lui en vouloir pour ça. Dans ce genre de situation cependant, il fallait agir en suivant la raison. Celle qui permettait le choix le plus sage en dépit des sentiments personnels. C'était la voie qu'elle avait choisi. Elle n'aurait jamais demandé à Eeva de l'accompagner sinon. Elle ne lui aurait jamais expliqué pourquoi elle l'emmenait loin de sa maison. Elle ne l'aurait jamais laissé au soin de ce foyer si ses sentiments personnels devaient être prioritaire.  « Aimez là comme sa famille l'a aimé. » avait été ses derniers mots au foyer où elle s'était rendu. Car Magiciens où non, si Maximilien devait apprendre qu'Eeva était dans le mal, la conclusion ne serait pas bonne.

Sur le chemin du retour, à présent seule, elle s'arrêta un instant. Malgré sa volonté, les larmes avaient réussi à se frayer une route jusqu'à ses paupières. Ainsi elle prit le temps de les effacer avant reprendre le trajet. Elle s'en voulait. Elle vivait son acte comme une trahison et savait que ce serait le cas de Maximilien également. En cela, elle était terrifiée du jour où il reviendrait, et apprendrait.

Lorsqu'elle rentra dans la maison, Antonija s'arrêta dans le salon en y découvrant sa sœur les mains sur les yeux en train de compter. « Dix-huit, dix-neuf, vingt ! Prêts, pas prêts, j'arrive ! » s'exclama-t-elle en recouvrant ma vue. Un large sourit peint le visage d'Antonija en voyant sa jumelle revenue à l'âge de l'insouciance. Celle-ci remarqua seulement la présence d'Antonija lorsqu'elle commença à tourner sur elle-même. « Oh ! Petite sœur, tu es de retour. Ça s'est bien passé ? ». L'interrogée haussa les épaules, peu convaincue.  « Tu crois qu'il me pardonnera ? ». Les trémolos dans la voix de sa jumelle sortirent Eda du jeu dans lequel elle se trouvait. Aussi se rapprocha-t-elle d'elle pour la serrer dans ses bras. « Si ce n'est aujourd'hui alors ce sera demain. » -  « Comment tu peux en être si sûre ? Tu ne le connais pas comme je le connais. » répliqua Antonija en se lovant dans l'étreinte de sa sœur. « C'est vrai. Mais il n'y a rien de plus fort au monde qu'un Lien unissant un Humain à son Ange Gardien. Peu importe les épreuves, il vous ramènera toujours ensemble. ». Antonija hocha doucement la tête, se laissant convaincre par les mots réconfortant de sa jumelle.  « Parlons d'autres choses veux-tu ? Merci de t'être occupée des enfants. Ça s'est bien passé ? » - « Comme tu vois on est en train de faire un cache... » - « Antoja ! T'es là ! ». Sharihzad s'était jetée sur l'Ange comme elle l'avait appelé. « Était en train de faire un cache-cache. » se corrigea Eda. « Monfieur Cachottier il a dit Eeva elle rentrait pas mais il a pas voulu me dire pou'quoi. Pou'quoi ? ». Antonija papillonna des yeux. Ce n'était pas la première fois que ce "Monsieur Cachottier" et Eeva se trouvaient dans la même phrase.  « Parce qu'elle n'est pas Humaine. Elle ne peut pas grandir parmi vous. » - « Pou'quoi ? » -  « Eh bien, parce qu'elle possède de la magie. Elle ne pourra jamais apprendre à en faire usage à Utopia. » La petite ailée resta songeuse. « Mais on la reverra plus du tout ? » reprit-elle d'une voix triste.  « Bien sûr que tu la reverras. » la rassura la Wun en embrassant l'enfant. Un nœud se forma néanmoins dans son estomac. Affirmer avec autant de certitudes un fait dont elle était ignorante auprès d'une enfant innocente avait un goût amer. « Tu veux bien aller chercher Aurel. Le pauvre est tout seul à attendre qu'on le trouve. » intervint Eda en soutien à sa sœur. Sharihzad hocha vivement la tête avant de filer en l'autre sens. « Ne t'en fait pas pour eux. Ils sont jeunes. Les soucis leurs restent moins sur la conscience qu'à nous. ».
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Post III | Mots 827 | RP suivant Un Dernier Thé pour la Route


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Maximilien Eraël
Jeu 07 Oct 2021, 19:16


À l'heure des séparations

Une large nappe de tissu clair avait été disposée sur l'herbe grasse. Un petit panier d'osier y avait trouvé place aux côtés des deux Anges installées. Eda avait l'œil attentif sur Aurel et Sharihzad qui jouaient au bord du lac, les pieds dans l'eau. C'était elle qui avait proposée cette sortie alors que sa jumelle paraissait perdue ailleurs. Elle l'avait trouvée tantôt en allant la visiter, le regard dans un horizon accessible d'elle seule et l'esprit loin de ces contrées. Pourtant cette promenade n'avait pas améliorée son état. Après un silence, puis un soupir, elle prit la parole. « Et si tu me disais ce qui te tracasse ? Peut-être que ça ira mieux de l'extérioriser si prendre l'air ne suffit pas. ». Antonija hocha doucement de la tête. Quelques secondes silencieuses s'écoulèrent toutefois avant qu'elle ne s'explique.« « Je ne sais pas vraiment. ». Puis elle se tut à nouveau. Sa sœur ne dit rien non plus. C'était à Antonija que la parole appartenait pour l'instant. «« J'ai un étrange sentiment. Mauvais. ». C'est dans un souffle qu'elle prononça ce dernier mot. Alors Eda comprit que c'était plus qu'un coup de cafards ou tout autre état sans trop de gravité. «« Un peu le même que la dernière fois, quand... ». Elle marqua un temps, ses sourcils se fronçant alors qu'une ombre traversa son visage. « Quand ? » répéta sa vis-à-vis pour la relancer. Celle-ci se pinça les lèvres, une boule pesante se nichant dans ses tripes. «« Lorsqu'il a fait la guerre du Pardon. ». La Gardienne releva les yeux sur les enfants alors que ce souvenir lui revint. Elle craignait que la finalité soit la même et regretta ne pas avoir insisté lorsqu'il lui avait annoncé qu'il irait sur le champ de guerre. Elle ne supporterait pas de n'avoir pas agit. Eda fixait sa sœur après ses mots. Elle comprenait mieux l'état d'Antonija, quoi que, n'étant pas Gardienne elle-même, son désespoir lui était impossible à imaginer. Ça concernait directement Maximilien. « Je suis sûre que tu t'inquiètes seulement et sans raisons. Que tu te fais du sang d'encre inutilement. Que c'est juste la crainte de le savoir aux côtés d'un peuple en guerre. » tenta-t-elle de la rassurer. «« Peut-être... » murmura Antonija, peu convaincue. Que ce soit les mots réconfortant de sa sœur ou l'air frais de la saison des feuilles colorées, rien n'arrivait à balayer son tourment.




Malgré l'absence de Maximilien, Antonija avait continué à investir sa maison. Elle n'aimait pas savoir les lieux vide. Pas pour l'instant. C'était si froid un lieu inhabité. Si triste. Elle avait bien l'intention de garder la chaleur du foyer intact jusqu'à son retour. Il n'avait pas le droit d'y rester. Elle refusait cette éventualité. Elle n'arrivait pas à se défaire de son malaise pour autant. Assise dans le jardin, au milieu des parterres qu'elle s'était affairée à entretenir, l'Ange fixait d'un œil vide la pleine lune. C'était déjà la deuxième. Son regard se tourna sur la maison derrière elle. Le silence régnait avec les enfants qui y dormaient. Elle, n'arrivait pas à fermer l'œil. Ça aurait peut-être était mieux. Un cri déchira le silence de la nuit, l'attention de la Wun abandonnant l'astre pour en trouver l'origine. Elle se redressa, guettant quelques activités inhabituelle à cette heure tardive, l'oreille aux aguets. En même temps, l'inquiétude qui l'habitait atteint son paroxysme. C'était le désespoir qui avait retenti à travers le voile nocturne. Ce n'était pas la première fois qu'elle l'avait entendu. Après de longues minutes à rester immobile dans l'attente insupportable d'une agitation quelconque, elle remarqua une silhouette se dessiner dans les ténèbres. Alors elle se concentra sur son empathie et cet être pour savoir ce qui avait poussé celui-ci à abandonner sa couche. Son cœur manqua un battement. Cet homme ne faisait pas que ce promener à cause d'une insomnie ou de quelques mauvais rêves. Son être entier était en errance. Elle ne put retenir des larmes qui roulèrent tendrement et tristement sur ses joues alors que son cœur s'abima des sentiments de son comparse anéanti. Elle le comprenait. Elle les connaissait. Elle s'était déjà retrouvée à l'identique à cause de la Guerre du Pardon. Pas longtemps. Mais ça avait déjà été trop. L'œil dans le vague, elle porta sa main sur sa poitrine, désormais paniquée. C'était comme un étau qui serrait son âme et sa poitrine. Le souffle lui manquait alors que ses pensées s'envolèrent à Durienrisda. Il était arrivé quelque chose. Il était en danger. Il lui avait menti en disant qu'il ne risquait rien. Et maintenant il était en danger. La Wun déploya avec vigueur ses ailes immaculées, prête à rejoindre le Continent Dévasté. C'est la présence d'Aurel et Sharihzad qui la maintint au sol. Déchirée dans un choix cornélien, elle ne réussit rien d'autre que s'effondrer au sol, désemparée, ses ailes venant écraser les fleurs au sol.
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Post IV | Mots 822


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Maximilien Eraël
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Maximilien Eraël
Sam 27 Nov 2021, 21:42


À l'heure des séparations

Il s'y était préparé. Il ne serait pas là aujourd'hui sinon. Il n'aurait jamais intégré la garnison. Il aurait conservé le confort de sa maison. Il aurait passé cette journée au milieu des outils de tailles et se serait laissé enivré par l'odeur de la sciure de bois. Il serait resté chez lui, à Utopia, à profiter des rires des enfants et de la chaleur apaisante du soleil. À la place de tout ça, c'était l'inconfort du campement réduit en cendre, l'âpre effluve du sang et de la mort, ainsi que les hurlements de rage et de détresse des armées en présence qui lui tenaient compagnie. La vérité, c'est qu'on était jamais prêt à ça. Peu importait le temps que l'on passait à s'entraîner et à se dire qu'un jour la main saignerait l'autre comme un animal. Semer la mort telle les graines de la discorde laissait toujours un sentiment de malaise profond et interne. Une culpabilité inavouée. Un meurtrissure invisible. Plus encore dans ce genre de situation. Il ne s'était pas attendu à un massacre comme celui-là le jour où il avait posé les pieds à Durienrisda. Jamais on ne s'attendait à cela. Ce n'était concevable que dans les récits des grands martyrs de jadis. Ce n'était concevable que dans la bouche des autres. Pas pour soi. Pas pour ses proches. Cela n'arrivait jamais à son cercle amical comme familial, c'était bien connu. Pourtant il avait vu tomber des amis, blessés d'une unique morsure, percés des lames ennemies, déchiquetés des griffes adversaires. Les serpents n'existaient plus aujourd'hui. À trop s'approcher de l'armée humaine, ils s'étaient retrouvés enfermés dans cette forme reptilienne et nombre d'entre eux avaient vu leur tête arraché sous le coup des lames et des boucliers de ceux-là même qu'ils cherchaient à annihiler. S'en était suivi un enchaînement d'événements n'aidant pas à améliorer la situation. L'ordre était d'avancer. Encore. Toujours. Sans s'arrêter. Mettre de la distance entre l'arrière du front plus mortel encore que l'avant. Vivre. Ou plutôt, survivre, de la façon la plus égoïste. Qu'advenait-il de ses camarades alors ? Ceux ayant sacrifiés leurs vies pour qu'ils puissent s'en sortir indemne ? Ils n'allaient tout de même pas les abandonner là ? Ils avaient eux aussi le droit au repos. Même dans l'après-vie. Surtout là-bas. L'œil braqué sur le vaisseau, leur radeau de sauvetage, Maximilien se tenait immobile à se questionner de trop, diraient certains. « Eraël ! Qu'est-ce que tu fous ?! Magnes-toi ou c'est sans toi que ce bateau partira ! ». Son regard se dirigea en direction de l'homme l'interpellant. Le Capitaine. Il fronça des sourcils. Ce n'était pas correct. Ce n'était pas sain. « Partez devant. J'ai une dernière chose à faire ici. » lâcha-t-il enfin en retirant son casque et l'abandonnant au sol, dévoilant les stigmates de la bataille qu'ils étaient sur le point d'abandonner. La terre, la sueur et le sang maculaient son visage d'un mélange poisseux, sombre et sinistre où se trouvaient les interstices du heaume. Aucun des soldats ne devait être dans un meilleur état cela dit. « Eraël ! C'est un ordre, monte sur ce bateau ! ». La voix était autoritaire et n'amenait à aucune discussion que ce soit. Pourtant... « Je m'excuse Kaptan, mais ça n'est pas possible. » répliqua l'Obstiné en jetant son armure à terre, ses iris plantées dans celles de son supérieur. Celui-ci le soutint quelques secondes qui parurent l'éternité. « Sasère ! » lâcha-t-il finalement en quittant le pont pour rejoindre le rouquin avant qu'il ne s'échappe. « Partez devant. Faites le rapport de ce qu'il s'est passé ici dès que vous arriverez. » ordonna-t-il rapidement à l'ensemble du bataillon restant. « Kaptan ?! » répliqua l'un des soldats, surpris de son départ soudain. Il ne pouvait cependant laisser un de ses soldats sur place. Il en avait trop perdu aujourd'hui pour ça. Qui plus est, il fallait quelqu'un pour tempérer l'Obstiné dans ses actes et ses décisions, car il savait très bien que Maximilien irait jusqu'au bout de ses idées, peu importe le danger qu'il trouverait sur sa route. C'était ainsi qu'il fonctionnait, à ne jamais rien lâcher. « Kaptan, Eraël. Ne mourrez pas avant qu'un navire revienne vous dépêcher. » termina Naveen avec sévérité. Maximilien jeta une ultime œillade sur lui. S'il devait mourir aujourd'hui, c'est que c'était écrit ainsi et que les dieux n'avaient plus besoin de lui.

Le duo rebroussant chemin et se terrant à l'ombre des arbres, ils purent voir le navire s'éloigner pour disparaître dans l'horizon. Ils étaient à présent seuls. « Dis-moi. Pourquoi tu tenais tant à rester ? On t'attend chez toi pourtant, non ? » interrogea Emmanuel qui s'était également défait de son armure, avant de tourner le visage vers l'ancienne demeure du Vampire. Un bruit sourd était parvenu aux oreilles des deux Humains et, à présent, ils voyaient le bâtiment s'effondrer sous la masse d'un monstre ailé. Le Sphinx. « Vous me suivez sans savoir la raison qui m'a poussé à rester ? » contre-interrogea Maximilien avec cynisme sans se détacher du manoir et des ruines qu'il devenait. « Il faut bien quelqu'un pour t'arrêter si tu devais foncer dans le tas tête baissée. » rétorqua son supérieur qui se détourna de la bâtisse pour fixer avec gravité le rouquin qui marqua une pause avant répondre « Ils ne méritent pas d'être abandonné ainsi. Ils ont donnés leurs vies pour la survie du reste du groupe. ». La mine du Capitaine se fit plus sombre. Il entendait cette justification et la comprenait, bien qu'il fut à l'origine de cet abandon. Il ne pouvait le contredire. Leurs âmes ne devaient pas être tourmentées de la sorte dans la mort. « Raison de plus pour que ce soit moi et pas un autre qui soit présent. » commenta le brun d'un ton taciturne. Maximilien tourna le visage vers celui-ci en l'entendant s'exprimer, le voyant ainsi sortir des fourrés le premier, bouclier en main et épée au clair. « Prends garde aux serpents. » conclut-il en même temps comme l'Obstiné le talonna immédiatement. Car oui, ils allaient rebrousser chemin et retrouver chacun de leurs camarades morts. Ils allaient les délivrer de ce monde physique et leur offrir un dernier honneur ; le dernier qu'ils vivront au sein de leur trépas. Et pour ça ils se confronteraient une nouvelle fois aux menaces qui pèsent sur leurs épaules dans ces plaines.
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Maximilien Eraël
Sam 27 Nov 2021, 22:23


À l'heure des séparations

Le champ de bataille était devenu des plus calme à l'arrière du conflit. Trop calme même, lorsque l'on avait connaissance des évènements s'y étant déroulé il y a quelques heures à peine de ça. Y demeurait encore des hommes et des femmes, ombres errantes à la recherche d'une âme qui vive pour en éteindre à jamais la flamme. Possiblement étaient-ce des Vampires. Ou peut-être des Evershas. Il ne serait même pas impossible qu'ils aient croisés les deux. L'Obstiné l'ignorait et s'en foutait. Les deux races avaient fait de lui un adversaire. Un parasite à abattre. Il ne voyait alors aucunement l'intérêt de faire une distinction. Caché derrière un épais buisson et des restes de bâtiments, il vit la forme d'un duo se dessiner plus loin et l'un d'eux mettre un coup de pied négligeant au cadavre à ses pieds. Il la reconnu. L'armure qui habillait le cadavre. C'était l'un des siens que cet homme malmenait comme un vulgaire morceau de viande. Maximilien sentit son estomac se contracter tandis que sa mâchoire de crispait de rancœur. Avoir si peu de respect pour un défunt. Ce genre de personnes, celles qui considéraient un ennemi mort comme un ennemi à sa place, ne méritaient pas plus de respects qu'ils en offraient aux corps à leurs pieds. Prêt à bondir, il sentit la main d'Emmanuel se poser sur son bras, lui intimant silencieusement de réfléchir avant agir. Son regard focalisé sur le groupe au loin, il murmura à l'intention de l'Obstiné « Tu saurais user de l'Ira pour faire diversion ? ». Maximilien le fixa longuement, ne comprenant pas pourquoi il lui demandait telle chose, à lui. « L'Ira ? Pourquoi je saurais faire ça ? » questionna-t-il, encore inconscient de l'être qui l'habitait. « Parce que si j'en crois Naveen, il s'est manifesté un peu plus tôt dans la journée chez toi, et que ce genre d'apparition peut toujours surprendre la première fois. Plus encore lorsqu'on ne s'attends pas à trouver quelqu'un d'autre que la personne avec qui on est en exploration. Il y a trop d'odeurs mélangés pour qu'ils nous remarque ainsi. » répondit le Capitaine avec une œillade sur son subordonné interloqué. Ces créatures pouvaient réellement faire ça, n'user que de l'odorat pour se guider ? Sans compter cette histoire d'Ira, c'était irréel. Plus encore alors qu'il n'avait rien remarqué de différent entre hier et aujourd'hui. Le Caporal ne s'était-il pas simplement trompé ? « C'est pas grave. On va se débrouiller autrement. » - « On peut toujours faire diversion d'une autre façon. » répliqua Maximilien en se redressant sous l'œil ahuri de son supérieur. Et, avant que ce dernier ne puisse répliquer, le Kaaiji s'avança sur le terrain découvert. « Hé ! Si tu veux te défouler, va donc trouver quelqu'un qui peut répliquer plutôt que de t'en prendre à ces cadavres. C'est trop facile et trop lâche de cogner les morts. » interpella-t-il l'homme en ouvrant les bras de manière provoquante, attirant par la même l'attention de celle qui l'accompagnait. Le duo se mit en garde à cette arrivée impromptue et, après une vive œillade échangée, se sépara pour chacun prendre de son côté d'assaut l'intru, ne lui laissant d'ouverture que pour courir au front contre le gros de l'armée Vampire ou reculer vers les assassins Evershas. C'est à ce moment-là que Maximilien les perçu. Les crocs. Des Vampires donc. Il ne bougea pourtant pas, malgré la menace des armes et des canines. Pas encore. Ce fut lorsque ses assaillants marquèrent un temps, surpris par un Ma'Ahid auquel ils ne s'attendaient pas de la part d'un être ailé, et tandis que leurs gardes se baissèrent, qu'il se jetât sur le plus proche des deux. Celui-ci eut le réflexe de trancher l'air de son épée pour forcer son assaillant à reculer et, accessoirement, l'handicaper. Le soldat contra du bouclier récupéré dans sa course auprès du défunt maltraité et riposta aussi vite, sa propre lame apparaissant derrière la protection de cuir et d'acier pour fendre l'air et perforer le corps à portée. Le sang se mit à ruisseler au sol en un filament carmin, abreuvant un peu plus la terre du liquide vital. La scène obstruée par la stature du Kaaiji, le second Vampire eut un doute sur celui à l'origine de cette effusion. Ce fut lorsqu'elle vit son confrère tomber, inconscient, et le sang prenant source dans son abdomen qu'elle eut enfin réponse à son interrogation. Le rouquin se tournant vers elle, elle déploya sa magie — ce qui lui restait du moins —  dans un râle de haine afin de mettre un terme à la vie de celui qui avait prise celle de son fils. Maximilien se contenta la fixer, avec rage et amertume, n'esquissant pas un mouvement tandis qu'elle fût prise d'un malaise plus intense que précédemment comme sa magie s'éteignit autour d'elle. Elle eut juste le temps de comprendre. Il n'était pas seul. La pointe d'une lame apparu à travers sa poitrine, luisante et vermillon, puis disparue aussi tôt, laissant une plaie béante et teintant de rouge le tissu sous l'armure. C'est à peine si elle put voir le visage de son meurtrier, ses sens pâtissant du mal qui la gagnait trop rapidement. Seul sa voix lui parvint plus ou moins clairement. Elle n'en compris pas un mot. « La prochaine fois que tu fais un truc pareil Eraël, crois-moi bien que je ferai en sorte que le soleil ne soit qu'un souvenir pour toi ! » cracha Emmanuel, le regard embrasé par la colère et la parole virulente. Maximilien ne répondit rien. Quelle importance ? Son esprit sombrait dans les ténèbres les plus glaciales à chaque seconde qu'il s'attardait ici. À chaque vie qui s'essoufflait à cause de lui. Le soleil ? Il n'était déjà plus qu'un souvenir aujourd'hui. Sans un mot, il rejoint le corps auquel il avait emprunté le bouclier pour le lui rendre. En échange, il se saisit de l'arme qui gisait, inerte, à ses côtés. « Halte ! Qui va là ? Posez votre arme et montrez-vous ! » ordonna soudainement le capitaine, sa main se resserrant sur la poignée de son épée. Maximilien se redressa, tournant d'abord le visage vers le brun, surprit, avant de se tourner complètement de l'autre côté, suivant le regard de son supérieur. « Toi ? » s'exclama le rouquin en découvrant l'inconnu qui déposait son sabre au sol dans un calme détonnant. « Qu'est-ce que tu fous là ? » le questionna sévèrement le Kaaiji. « Vous vous connaissez ? » renchérit Emmanuel, détaillant d'abord le rouquin puis le vieillard. « Nous nous sommes déjà croisés par le passé, oui. Je lui ai même sauvé la vie. » répondit l'homme en se passant la main dans la barbe, un sourire taquin sur le visage. « J'ai demandé ce que tu foutais là ? ». Le vieillard arqua un sourcil. « Inutile d'être si agressif. Je me balade, c'est tout. » - « Au beau milieu d'un champ de bataille ? » releva Emmanuel qui ne reçu qu'un sourire mystérieux en réponse. « Plus important. J'ai un navire accosté plus au sud, vous voulez peut-être embarquer pour décamper ? Il y a mieux comme situation que traîner sur les restes d'un combat. » proposa l'homme en indiquant la direction à emprunter d'un signe de la tête. « On doit régler quelque chose avant. » répondit Maximilien avec défiance. « Récupérer les armes des vaincus ? Mais c'est déjà fait ça ! » répliqua le nouveau venu. Le duo papillonna des yeux. « Vous les avez toutes... » - « Non, il m'en manque une dizaine en fait. » corrigea le vieillard d'un air ennuyé. Emmanuel se tourna vers le bosquet où ils avait laissés les armes avant s'en prendre aux Vampires. Ils en avaient une dizaine. Comment ?... Non, en fait il ne voulait pas savoir. Qu'ils les aient toutes, là était le plus important. Le reste n'était que détail. « Je vais chercher les armes qu'on a et on te suis. » fit-il avant s'éloigner, laissant le rouquin et l'inconnu en face à face. « À chaque fois que je te croiserai tu auras la gueule en sang comme ça ? » ironisa l'homme. Hormis que, cette-fois fois-ci, ce n'était pas son sang qui maculait les vêtements du Kaaiji, mais celui d'un autre. « On y va ! » ajouta-t-il avec un air bien trop joyeux lorsqu'Emmanuel revint. Il fut d'ailleurs le premier à lui emboîter le pas. Maximilien suivi quelques instants après, une fois qu'il se fût assuré que le serpent à ses pieds ne bougeait plus.
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Post VI | Mots 1442


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Maximilien Eraël
Mer 29 Déc 2021, 01:43


À l'heure des séparations

Un silence de mort pesait sur le trio qui traversait le dernier kilomètre les séparant de l'embarcation qui avait conduit Balthazar ici. Pour quelles raisons d'ailleurs ? Ça n'avait pas tant d'importance en vérité. Il leur facilitait la tâche en bien des choses. Pourtant, lorsqu'ils commencèrent à s'éloigner des côtes, Emmanuel prit la parole pour la première fois depuis plusieurs dizaines de minutes. « On va se mettre à l'abri sur le navire en attendant l'aube. Mais on ne lèvera pas l'ancre. » - « Et pourquoi ça ? Vous avez prévu de faire un peu de tourisme ? » railla le sauveteur. « Non. Tant que nous en avons l'occasion, nous devons offrir une cérémonie descente à nos camarades. C'est la moindre des choses que je puisse faire pour eux à présent. » - « Il est bien tard pour soulager sa conscience. » - « Il ne s'agit pas de cela. » trancha le capitaine avec sévérité, défiant le regard perçant de Balthazar. Après de longues secondes, celui-ci leva les mains en signe de défaite. « Soit. Tout sera fait selon votre désir, messire. » fit-il avec ennui. Il ignorait les soldats si entêté, voir même suicidaire. Ainsi, une fois sur le vaisseau, le groupe attendit les premiers rayons du soleil avant retrouver la terre en compagnie de quelques membres de l'équipage convaincu par Balthazar. À cette heure tout les Vampires étaient partis. Quant aux Evershas, ils avaient bien d'autres choses à s'occuper et à faire plutôt que traîner sur un terrain occupé et nettoyé de toute présence ennemie. Le groupe demeurait toutefois sur ses gardes. Après tout, il n'y avait aucune garantie à ces affirmations.

Afin de se simplifier la tâche et limiter leur présence sur les lieux, un traîneau de fortune avait été conçu. Ainsi, prenant une nouvelle fois la route qu'ils avaient empruntés à la suite de la meute Gargantua, chaque corps des combattants tombés vint y trouver place, les deux soldats finissant par tirer le traîneau de concert. Ils durent néanmoins faire un allez et retour afin de pouvoir ramener tout le monde, laissant à Balthazar le soin de veiller leurs morts. Sans la présence supplémentaire des marins, probablement en auraient-ils eu jusqu'à la nuit. Alors seulement ils purent leur rendre un dernier hommage.

Les voiles tombèrent lourdement lorsque tous regagnèrent le navire de façon définitive cette fois. Cependant, si Balthazar alla trouver le capitaine du navire, celui des armées se tourna vers la rive qu'ils avaient quittés, son regard braqué sur le brasier au loin. Rapidement il fut rejoint par Maximilien. D'ici ils pouvaient l'entendre souffler et crépiter, comme le murmure des âmes disparues. Que disaient-elles ? Merci. Pourquoi ? Adieu. Personne ne leur avait laissé le temps d'exprimer leurs dernières pensées. Les derniers mots du condamné sont comme une prière adressée au monde, une marque à graver dans la mémoire de ceux qui les veillent. Ils sont le dernier songe qui s'impose à l'âme s'effritant. Une confession. L'intimité de la personne qui se livrait. De toute façon, il n'y avait plus rien à craindre des vérités. Et eux n'y avaient pas eu droit. Peut-être était-ce cela qu'ils entendaient ? Je l'ai toujours aimé. Je lui pardonne. Qu'ils vivent d'une longue vie épanouie. Je n'étais pas fautif. N'abandonne pas. Les possibilités étaient aussi nombreuses qu'il existait d'être vivant en ce monde. Le navire commença à s'éloigner dans un glissement sur l'onde agitée. L'immense flamme également. Elle disparaissait, petit à petit, dans la limite de leur horizon. Maximilien se détourna finalement du bûcher, laissant son capitaine seul à seul avec le bataillon. Son regard se posa sur un récipient, posé au pied du mât. Une petite flamme s'en échappait. Une offrande. Puis il rejoint les armes sur le plancher qu'ils avaient laissés avant retrouver la terre. De longues secondes filèrent avant qu'il ne descende au pont inférieur. « Matelot. Dis-moi où je peux trouver un linge ? » demanda le rouquin en avançant vers l'interpellé. « Celui sur mon dos si tu veux. Mais je suis pas sûr qu'il t'ailles. » ria doucement le marin en faisant à nouveau rouler la barrique pour l'amener au cuistot. Maximilien, lui, ne riait pas. Les yeux rivés sur le matelot, il ne dit cependant rien, campé sur sa position. C'est lorsque son vis-à-vis s'apprêtait à le dépasser qu'il réagi à ses propos, arrêtant l'homme d'une main sur l'épaule. « J'ai bien d'autres préoccupations que celles de m'inquiéter de la taille d'un vêtement ou de devoir te foutre à poil pour avoir ce que je demande. ». Il marqua un temps, ses iris ancrées dans celles du marin. « Où je peux trouver du tissu ? » se répéta-t-il. Il n'avait pas levé la voix. Il n'en avait ni l'envie ni la force. Le marin avait pourtant parfaitement senti l'agacement et la colère qui grondait. Il laissa un sifflement irritée glisser entre ses dents. « Il doit rester de la vieille toile de voilure dans la cale. Normalement on l'utilise pour réparer les voiles, mais j'imagine que s'il en manque un bout ça doit pas être trop grave. ». Maximilien leva le visage. Ce n'était pas le malpoli qui avait répondu. C'était un jeune marin dont les traits innocents témoignaient d'une moindre expérience de la haute mer. « Merci. » lui répondit-il en relâchant le matelot qui se remit à la tâche en bougonnant. Maximilien l'ignora, il lui avait déjà causé assez de trouble. Puis il descendit à nouveau, rejoignant la partie la plus basse du navire.

La vieille toile déchirée par les éléments entre les bras, il remonta sur le pont supérieur et la laissa tomber lourdement à côté des armes. Se saisissant de la sienne, il divisa le large tissu en une vingtaine de pièce. « Eraël. ». Il se retourna, tombant dans le regard de son capitaine. « Ne t'emportes pas sur ces hommes. Ils ont la bonté de nous emmener avec eux et partager le pain. Deux bouches à nourrir en un lieu où la ressource est limité, c'est bien trop. » - « Je n'accepte juste pas que l'on manque de respect à un défunt. Plus encore lorsqu'il s'agit de camarades sacrifiés pour la seule raison que l'on ne nous considère pas. ». Emmanuel laissa échapper un soupir. « Une raison valable. Retiens pourtant ceci : en fin de compte, nous mourrons tous. ». Il marqua un temps, s'assurant de l'attention de son subordonné. « Nous ne pouvons malheureusement pas choisir notre mort, mais nous pouvons décider comment aller à sa rencontre. Mourir sur le champ de bataille, tel à été leur choix. » continua-t-il en posant un œil avenant sur les lames. « Aucun d'eux ne serait devenu soldat s'il désirait une vie tranquille. » - « Mais aucun d'eux ne s'attendait à devoir donner sa vie en arrivant ici. » - « Il faut être fou pour croire ne rien risquer au cœur d'une guerre, même sans être directement impliqué. » rétorqua le capitaine en se tournant vers le rouquin qui resta silencieux. Il n'avait pas tort. Il le savait même avant que son capitaine le lui rappelle. C'était juste difficile à accepter. « Vas te reposer, tu en as besoin. » - « Je suis pas le seul à en avoir besoin. ». Un rictus s'immisça sur le visage du capitaine. « J'ai surtout un dernier devoir à remplir avant. ».
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Post VII | Mots 1240
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Maximilien Eraël
Ven 14 Jan 2022, 22:50


À l'heure des séparations

À peine le navire avait-il pénétré l'estuaire que la cacophonie de la capitale Déchue détonnait déjà aux oreilles de l'équipage et ses voyageurs. Ce fut un véritable bourdonnement incessant qui remplaça le bruit du souffle des vagues lorsque le bateau s'amarra. Balthazar fut le premier à quitter le bâtiment, un baluchon sur l'épaule. « Où tu pars ? » l'interpella Maximilien en le voyant bien pressé. « Continuer mon voyage. On apprend des tas de choses en découvrant les terres étrangères. Tu devrais songer à faire de même. » conclu l'étranger avant se fondre dans la masse sans un au revoir. « Une étrange personne. » commenta Emmanuel en s'approchant à son tour du garde-corps. Lui aussi portait un large baluchon. On pouvait y apercevoir des pommeaux dépasser et entendre le bruit sourd des lames protégées s'entrechoquer. « Où vous êtes-vous connus ? » - « Dans les tréfonds de Qaixopia, il y a quelques temps déjà. Il m'avait tiré d'une mauvaise situation. » répondit le rouquin comme il récupéra son propre paquetage. « Il semble s'amuser à faire les Anges Gardiens. » fit le capitaine, moqueur. « Ouai. Peut-être. » répliqua Maximilien, peu convaincu. En vérité, il ne lui faisait pas confiance.

En duo, avançant dans les rues étroites d'Avalon, une petite bulle avait fini par se former autour d'Emmanuel et Maximilien. Leurs Ma'Ahid avait beau être réduit au quasi néant, ce quasi le faisait toutefois toujours exister dans leur périmètre proche, jusqu'à enfin trouver refuge dans une auberge pour la nuit. Maximilien repensait à ce que lui avait dit Balthazar sur le point positif de leur accostage ici. Il avait d'abord acquiescé. Après tout, il n'avait pas entièrement tort. Mais un autre jour. Il n'avait pas ce droit à s'attarder alors que des familles, des amis, attendaient de pouvoir correctement faire leur deuil. Une pensée vola vers les enfants. Il espéra qu'Antonija n'aît pas eu trop de soucis avec la tribu. Il fallait d'ailleurs qu'il les préviennes de son retour imminent.

Sur la table d'une terrasse, Maximilien posa le nécessaire à écriture qu'il avait récupéré dans une papeterie. Emmanuel était parti dans une autre direction, lui aussi à la recherche de quelque chose. Il n'avait pas précisé quoi. Ils s'étaient simplement dit où se retrouver. Là où s'était installé Maximilien en l'occurrence. La plume s'imbibant de l'encre, il commença à tracer de vifs traits sur le papier. Les mots venaient seuls, sincères, bruts. Comme il les aurait prononcé. Destinée à Antonija et les enfants, les mots jetés à vif sur le papier étaient bien plus fragiles et pures que s'il avait dû en peser chaque syllabes. Puis il signa. Max. Reposant la plume, il arrêta un serveur et lui commanda une boisson avant replier la lettre, l'encre sèche. Il prépara alors une seconde feuille et glissa ses mains derrière la tête, le regard rivé sur le papier. Celle-ci se montrerait bien plus difficile à écrire.

Le Kaaiji prit une longue inspiration avant se lancer. Il s'arrêta avant même avoir écrit le premier mot, laissant la plume en suspens au-dessus du parchemin. Il avait l'idée du contenu, oui : rappeler la proposition qu'elle lui avait faite ; donner son avis et ses réserves à ce sujet, mais l'accepter ; évoquer la possibilité d'ouvrir le langage avec les Réprouvés en parallèle — de toute façon Nir allait forcément le forcer à venir chez les Bipolaires, d'une façon ou d'une autre ; mettre à jour la situation avec les Evershas ; et d'autres broutilles de ce genre. Des remerciements, un dernier salut, puis la signature plus formelle que précédemment. Del Haftavân Maximilien Eraël. Peut-être la forme n'était-elle pas bonne. Qu'il aurait dû y ajouter le reste. Il voyait ça comme étant inutile cependant. Elle était Souveraine des Humains, pas des Réprouvés ou des Magiciens. Qui plus est, généralement c'était ainsi qu'on le nommait lorsqu'on devait user d'un titre. Ne manquait plus qu'un élément important à cette missive. L'accroche. Comment saluait-on la Surakan dans un message comme ça ? Bonjour ? Chère ? Non, bien sûr. Trop familier. Alors quoi ? Sūrakan, tout simplement ? Non plus, ça faisait bien trop sec. Soudain il redressa la tête, prit d'une inspiration, puis fit une moue ennuyée. Non, l'idée n'était pas bonne. Le contexte n'allait pas. Alors il poussa un soupir et reposa la plume. Ce n'était pas gagné. C'était décidément bien compliqué de s'adresser à la hiérarchie de façon convenable. La diplomatie était un véritable sport de l'esprit et de la grammaire. Savoir poser le ton juste sur le mot juste n'était pas à la portée du premier arrivé et devait mériter bien des entraînements pour réaliser ceci à la perfection.
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Post VIII | Mots 781


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Maximilien Eraël
Ven 14 Jan 2022, 23:28


À l'heure des séparations

Une voix accosta le rouquin en pleine réflexion. « Tiens donc. Regardez qui revoilà. » . Il leva les yeux et rencontra le noir des iris de sa vis-à-vis. La main sur la hanche dans une attitude voluptueuse, c'était pourtant un regard acide qu'elle lui jetait. Il arqua alors un sourcil. « On se connait ? » répliqua-t-il simplement. Un sourire étira la commissure des lèvres de la brune. Elle ne répondit cependant pas, enchaînant par une autre question. « Qu'est-ce que tu fous là ? Avalon te manquait à ce point pour que tu veuilles déjà y remettre les pieds ? »  siffla celle-ci. Maximilien ne comprenait pas. Quelle bonne raison pouvait-elle avoir pour s'en prendre ainsi à lui. Et qui pouvait-ce être ? Sa tête ne lui revenait absolument pas. ce n'était même pas un oubli, il le savait. Non, il ne l'avait juste jamais vu. Pourtant, le ton qu'elle employait et l'expression qu'elle affichait ne lui paraissait pas tout à fait méconnu non plus. Après un moment de réflexion, il comprit à qui il avait affaire et se renfrogna à son tour. « Dis-moi, tu es toujours aussi aimable à ce que je vois. »  rétorqua-t-il sans répondre à son tour. Comme il se redressa sur son assise, les bras croisés, il enchaîna avant lui laisser la réplique. « Navré de pas t'avoir reconnu, vraiment, mais la dernière fois que je t'ai vu tu étais blonde, alors évidemment. »  répondit-il avec cynisme. Oriane haussa un sourcil avant attraper une chaise et s'installer de l'autre côté de la table, conservant une certaine distance de sécurité avec le Ma'Ahid en face. « Faux. La dernière fois j'étais rousse, et pas blonde. »  le contredit-elle en croisant lentement les jambes. Maximilien fronça les sourcils. Non, il était certain qu'elle était blonde le jour où il avait quitté Avalon. Voyant le trouble de l'Humain, Oriane eut un rictus amusé et fit légèrement varier les traits de son visage. La voluptueuse chevelure de jais se transforma en une cascade rousse qu'elle remonta d'un geste vif de la main. Son visage se fit plus angulaire, plus fin. Ses yeux prirent la teinte du bois de pin. Et elle le fixa, sans rien dire, laissant à la mémoire du Kaaiji l'objectif de la replacer. « Ah ! Mais ce jour là, c'était toi ? » fit-il surprit en avançant le buste et manquant renverser l'encrier au passage. « C'est bien, au moins t'as de la mémoire à défaut de bon sens. » répliqua-t-elle tandis que son visage revint à la normale. « Quoi que. » ajouta-t-elle rieuse. « Mais tu m'as pas répondu. Qu'est-ce que tu fous là ? » - « Depuis quand mes allez et venus t'intéresse ? » répondit à la place le rouquin. Le visage de la Luxurieuse se fendit d'un sourire malicieux.

Un bruit attira l'attention de l'Obstiné et coupa Oriane dans sa réponse. « Bonjour madame. » . Un frisson se traina le long de l'épiderme de la Déchue tandis qu'une grimace vint marquer son visage. Encore un... Maximilien le perçu clairement et ne put retenir un sourire. « Une connaissance à toi, Eraël ? » interrogea le capitaine, sans quitter la Luxurieuse des yeux. « En quelque sorte. » répondit-il sans la moindre conviction. « De toute façon elle s'apprêtait à partir. »  ajouta-t-il en ancrant ses iris dans celles d'Oriane. Son sourire malicieux revint alors glisser sur ses lèvres. Ses yeux se mirent à pétiller. Et la moue ennuyée disparue au profit de quelque chose de bien plus mesquin. « Non. » . Le mot sorti, simple et sec. Une affirmation qui ne laissait aucunement place à la contradiction et surprenant Maximilien comme elle aviva l'intérêt d'Emmanuel qui cherchait à comprendre le genre de relation qui existait entre les deux. « Vois-tu, cela va faire quelque jours que je suis en proie à une intense réflexion. » commença-t-elle d'une voix doucereuse. Elle avança le buste de manière à ce que son menton se cale sur ses doigts entrelacés et laissant libre cours aux curieux de son plonger dans son décolleté. « À propos ? » interrogea Emmanuel sans se laisser désarmer par les provocations de la Tentatrice. La question avait également traversé l'esprit de Maximilien, celui-ci attendant alors la réponse avec une forme d'impatience. Si elle se confiait ainsi à lui, c'est qu'elle avait autre chose en tête que partager ses questionnements. Elle se foutait bien de son avis. La Déchue se tourna vers le capitaine. « Eh bien, on a dit de l'Ange Riddell qu'il était éprit d'amour pour la Reine Blanche qui jamais ne le lui aura rendu. Il est devenu le Délaissé. » . Elle s'arrêta à l'arrivée du serveur qui posa une carafe d'eau et trois verres. Prévoyant le garçon. Elle n'attendit pas qu'il parte pour reprendre. « On a également dit qu'il était le meilleur partenaire de chambre qu'Avalon ait pu héberger jusqu'alors. Il est devenu la Bûche Sauvage. » . Elle marqua une nouvelle pause, le temps de laisser l'insinuation tracer son chemin avant frapper avec. « Voilà ma réflexion : depuis quelques jours je me demande à quoi une réputation peut tenir. Il est évident que la seconde affirmation est un racontar. Pourtant le voilà désiré de tout les Luxurieux de la ville. » . Elle se tourna vers Maximilien. « Et je me prends à songer qu'il est amusant de voir comme un ragot peut avoir autant de force de persuasion qu'une vérité simple. Plus c'est gros, mieux ça passe après tout. » . Elle se servit un verre et conclu avec innocence. « Il en faut finalement que peu pour faire ou défaire une réputation. »  fit-elle, les iris plantées dans celles de Maximilien. Un long silence suivi. Le Kaaiji avait très bien compris le sous-entendu derrière ses mots. Kyra le lui avait dit. La confidence ne pouvait pas être éternelle. Emmanuel, étranger à l'événement et aux rumeurs qui y couraient, avait pourtant comprit que son subordonné avait sa part de responsabilité dans le questionnement de la Déchue. Peut-être était-ce même une histoire de chantage qui se trouvait caché dans les paroles de la brune. Il laissa ainsi la réponse au rouquin. Un air satisfait esquissa les lèvres de l'Abjecto. Il s'effaça de la même manière en voyant le sourire en coin du rouquin qui la décontenança. « En effet. » lâcha-t-il avec tranquilité avant remballer le nécessaire et se lever sous l'œil éberlué d'Oriane. « J'imagine que ce n'est pas ce que vous attendiez de lui. »  commenta Emmanuel son attention porté sur la Luxurieuse. Oriane tourna l'œil sur son nouvel interlocuteur qui reprit, moqueur. « Vous voulez un conseil ? Ne vous attendez à rien avec lui. » - « Et qui êtes-vous pour me donner tel conseil ? » interrogea Oriane avec ennui. « Son supérieur hiérarchique. » . Un rire bref échappa à la Luxurieuse. « Je vois. Le maître qui tient son chien par la laisse pour ne pas qu'il fasse de bêtises en somme. »  commenta Oriane. Un silence suivi où Emmanuel détailla la brune. À l'évidence, elle ne l'aimait pas et, de ce qu'il avait pu voir, c'était réciproque. « Non. Ça ne servirait à rien, il ferai des confettis de sa laisse. Je dirai plutôt, en gardant l'image, le maître qui veille à la bonne croissance de son chiot et lui apprend à morde les bonnes personnes. » . Oriane lui jeta un œil de travers. « Bonne journée. »  conclu-t-il la rencontre en s'éloignant, laissant la Luxurieuse derrière lui.
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Post IX | Mots 1251


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Sam 15 Jan 2022, 23:13


À l'heure des séparations

Dès le lendemain de leur arrivée à Avalon, les deux Humains avaient quitté la cité. À dos de cheval, la traversée des côtes de Maübee s'était faite bien plus rapidement qu'ils l'avaient prévus. C'était comme si les plaines s'étaient contractés, réduisant la distance à parcourir. Tant mieux. Ils seraient plus rapidement de retour à Utopia ainsi. Aussi, tandis qu'ils retrouvèrent les rayons ardent du soleil désertique, ce n'était pas la sensation de la brûlure sur leur peau qui marquait l'esprit de Maximilien. C'était sa chaleur, réconfortante  et rassurante, de celle qui appaisait l'âme et le cœur. Pour autant celui du Kaaiji se serrait un peu plus à chaque pas qui les rapprochait de la capitale. Comment on pouvait annoncer de façon descente le décès d'une personne aux êtres qui lui tenait à cœur. Plus il y songeait, plus il en venait à la conclusion qu'il n'existait aucune bonne façon de faire. C'était impossible.

Devant les portes de la ville, un brouhaha s'éleva depuis le mur protecteur. La garde. Avant pénétrer la cité, le duo posa pied à terre, tirant sur le licol des montures. « Kaptan ! Del Haftavân ! On est bien rassuré de vous voir. » - « El Sarīraka Naveen est arrivé ? » demanda Emmanuel sans aucun préliminaire. « Oui. El Sarīraka nous a prévenu que vous n'aviez pas embarqué avec eux sur le navire quittant Durienrisda. Une réunion va se tenir apparemment pour discuter de ce qu'il s'y est passé. » - « Je vois. Merci. » conclu simplement le capitaine en reprenant son chemin comme s'il revenait après un voyage de convenance. Pourtant cette réunion ne lui plaisait pas. Il était évident qu'il serait mit sur le fait et qu'il ne s'en sortirait pas indemne. Un mouvement attira l'attention de Maximilien. Un jeune garçon s'était mit à courir et s'enfoncer dans les ruelles de la ville. « Eraël. Tu peux rentrer chez toi. Je m'occupe du reste. ». Le Kaaiji se tourna vers son supérieur. Le reste ? Il comprit alors. « Non. ». Il reçu un regard courroucé de la part de son capitaine déjà peu ravi de la dernière nouvelle qu'on lui eut annoncé. « Ce n'est aucunement ton rôle Sainika. Tu t'es permis bien des écart ces derniers jours et je les ai passé sous silence. À circonstances exceptionnelles, décisions exceptionnelles, toutefois... ». Il n'eut pas le temps de conclure. Un enfant, devait-il avoir à peine plus de cinq ans, se précipita vers les militaires et tira sur le pantalon de Maximilien alors le plus proche de lui. « Diiis monsieur. Iskar il a dit que Pāṁ et Māṁ ils rentreraient quand el Kaptan il allait revenir. Et il a dit qu'el Kaptan il était enfin revenu. » - « Ezra ! ». Le Kaaiji leva les yeux en direction de la voix. Un autre garçon, un peu plus âgé, courait en leur direction. L'enfant n'y prêta pas un instant attention. « Tu sais où ils sont Pāṁ et Māṁ toi ? El Kaptan il sait peut-être. Tu sais où il est el Kaptan ? » - « Ezra ! Il faut pas embêter les gens comme ça ! Surtout quand c'est er Kaptan et el Saraprasata dā Mārūthala. » s'agaça l'adolescent. « Ce n'est rien. » fit doucement Emmanuel. « C'est normal à son âge d'être si spontané. ». Il marqua un temps, un sourire chaleureux sur le visage. « Vos parents étaient Sainika ? » reprit-il en se tournant vers l'aîné. Ce fut pourtant le plus jeune qui répondit d'un hochement de la tête en même temps qu'il devança son aîné à l'oral. « Ouiii ! Ils ont dit qu'ils allaient aider lih Eharisa et qu'ils revenaient vite ! ». Maximilien avait l'œil rivé sur le garçonnet. Son innocence lui offrait une belle espérance. Le plus âgé, la tête baissé, semblait avoir comprit ce qu'il était en train de se passer. « Tu fais ton Askeri, n'est-ce pas ? » l'interrogea Emmanuel en s'agenouillant pour être à sa hauteur. Le garçon acquiesça. « Comment tu t'appelles ? » -  « Iskar. Iskar Vuēli. Mes parents étaient Sheina et Durdan Vuēli. » - « Quelqu'un s'est occupé de vous pendant l'absence de vos parents ? » - « Bah ! Tonton et tata. » fit le plus jeune comme si c'était une évidence. « Oui, évidemment. Tu veux bien les rejoindre s'il-te-plaît ? Je dois parler à ton frère. » demanda Emmanuel. Le garçonnet le dévisagea. Il ne comprenait pas pourquoi il devait rentrer lui et pas son frère. C'était pas juste.  « S'il te plaît, fait ce qu'il dit. Il faut obéir au Kaptan. » insista son aîné. « Oh ! Bon... D'accord. » répondit le cadet avant s'éloigner. Une fois à distance, Emmanuel se redressa.  « Ils ne reviendront pas. » fit enfin le garçon une fois son frère assez éloigné pour ne pas qu'il entende. Ce n'était pas une question. Pourtant il ne voulait pas l'affirmer totalement, dans un vain espoir d'une réponse négative. « Non. En effet. ». Un nœud retourna l'estomac du garçon. Son visage devint blème et il eut l'impression qu'on lui contractait la poitrine jusqu'à l'empêcher de reprendre son souffle. « Iskar. ». L'enfant redressa la tête. « Tiens. C'était à tes parents. » lui ajouta le capitaine en lui tendant deux épées. Le garçon récupéra les armes et les serra contre lui. « Comment je dis ça à Ezra ? » demanda-t-il. « Comme tu le peux. Je te conseil cependant de confier cette tâche à ton oncle ou ta tante toutefois. L'autorité qu'ils exercent sur ton frère aidera à lui faire comprendre et accepter cette réalité. Il est plus facile à cet âge de croire les mots d'un adulte que ceux de son frère. ». Le garçon hocha la tête, les lèvres pincés et le regard embué, puis fit demi-tour en silence.

Maximilien avait observé l'échange entre son supérieur et les deux enfants. Il n'avait pu que songer à Aurel et Sharihzad en voyant ces garçons à présent orphelins. Ça aurait pu être eux à qui l'on aurait apprit qu'ils ne leurs restait définitivement plus personne. Emmanuel brisa le lourd silence qui s'était installé. « Ta volonté est admirable, Saraprasata dā Mārūthala. Et je comprends ce qui te pousse à vouloir rendre aux familles l'âme de leurs disparus. ». Il se tourna vers le rouquin. « Mais il n'y a rien de réjouissant ou même de réconfortant à cela. Même préparé, recevoir l'annonce d'un décès est difficile à encaisser pour n'importe qui et c'est la tristesse et le désespoir que l'on récolte en retour. ». Puis le brun se détourna pour remettre la lanière du sac sur son épaule. « Rentre chez toi. Tu y seras bien mieux. ». Maximilien ne répondit rien. Il avait peut-être raison. Il pouvait avoir toute la motivation du monde, il n'était peut-être pas encore assez préparé à donner la terrible nouvelles aux proches des défunts. Surtout s'il devait s'agir d'enfants.
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Post X | Mots 1176


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Maximilien Eraël
Sam 15 Jan 2022, 23:35


À l'heure des séparations

À genoux dans l'herbe, installée sur les hauteur de Haute-Terre, Antonija avait son regard perdu au loin. C'était comme si elle espérait pouvoir voir par-delà l'horizon, jusqu'aux côtes du Continent, et y apercevoir une voile salvatrice. Les deux enfants s'étaient endormis contre elle après une partie intense de chat perché. L'esprit bien loin, ses doigts caressaient avec tendresse la tignasse des petits Humains. Le temps commençait à se faire long depuis son départ, plus encore depuis l'autre nuit. Si après cette soirée elle avait été incapable de fermer l'œil, ce fut ensuite la journée que son cœur se sentait oppressé. Il était en vie. Elle le savait. C'était un soulagement en soi. Ce qu'elle ignorait cependant, c'était où pouvait-il se trouver aujourd'hui. En cela elle n'était pas totalement rassurée. Allait-il bien ? Probablement pas. À quel point ? Tout dépendait de sa situation. Et chaque jour elle craignait que la fin ne l'atteigne à son tour. « Mademoiselle Hōlōwaty ? ». Antonija tourna un visage surprit vers la voix qui l'avait interpellée. « Oui. C'est moi. » confirma-t-elle. L'homme fouilla à l'intérieur de sa veste et en retira une lettre. « C'est pour vous. » fit celui-ci en lui tendant la missive. Doucement, elle tendit les doigts et se saisit du message puis remercia l'homme qui s'éloignât rapidement. Une fois disparu de son champ de vision, elle revint dans sa position initiale et observa un instant le papier. Il n'y avait pas d'expéditeur. Seulement le destinataire. Elle. L'Ange se pinça les lèvres, partagée entre crainte et espoir, alors qu'elle reconnu le tracé des lignes formant son nom. D'une main tremblante elle déplia la lettre et en dévoila le contenu. Son attention se porta cependant sur Sharihzad qui s'était redressée, sa main frottant ses petits yeux fatigués. l'Immaculée aperçu un frisson glisser sur la peau enfantine. « Viens on rentre. Vous allez attraper froid ton frère et toi. » lui dit-elle avec aménité. Ainsi elle replia le message avant même avoir pu lire la première ligne et réveilla Aurel pour le prendre dans ses bras. Dans un réflexe semi-conscient, il s'aggripa au cou de la Vertueuse qui le supportait d'un bras. « Viens. Je te tiens. » dit-elle à la petite ailée qui escalada le dos de l'Ange et se retint sur son vêtement. Celle-ci se redressant, elle dû faire un rapide pas en avant afin de retrouver un équilibre qu'elle avait failli perdre. C'est qu'ils grandissaient vite. Bientôt elle serait incapable de porter les deux en même temps. Enfin elle déplia ses ailes et quitta le sol pour retrouver les Jardins de Jhēn.

Après avoir allongé Aurel sur le canapé, Antonija tira une chaise et s'y installa. Puis elle ressorti la missive. « C'est quoiiii ? » interrogea l'Enfant des Cieux après avoir escaladé la chaise à côté. « Une lettre. » répondit l'Ange. « De quiiii ? » ajouta la fillette peu satisfaite de la réponse bien brève. Antonija sourit. « De papa je crois. ». Les yeux de la petite Humaine s'agrandirent comme la joie illumina son visage. « C'est vrai ? Et ça dit quoi ? Il rentre bientôt ? On va le revoir ? ». L'entrain de Sharihzad amusa la Wun et réchauffa son cœur meurtri. « Je ne sais pas. Il faut d'abord que je la lise. » lui répondit-elle. La petite se contenta alors de fixer l'Ange et la missive entre ses mains avec impatience. Alors enfin Antonija put découvrir le contenu du message. Des larmes se mirent à perler au fur et à mesure que ses yeux parcouraient les mots inscrit sur le papier. « Il rentre pas ? » s'inquiéta Sharihzad en voyant l'état dans lequel se mettait l'Ange. Celle-ci ne répondit pas immédiatement, terminant d'abord la lettre. Puis, la repliant lentement, elle se tourna vers la fillette et l'enlaça dans ses bras. « Si. Il est à Utopia. Il est rentré. ». Ou du moins il était en route. Cependant, le temps de le rejoindre, il y serait déjà. « Aurel ! Aurel ! Aureeeeel ! » s'exclama la fillette en sautant de sa chaise pour courir vers son frère et le réveiller. « Hummmm... » ronchonna le rouquin, peu ravi de la fanfare qu'était sa sœur. « Pāṁ est de retour ! On va le revoir ! Viens éveilles-toi, on va le voir ! » expliqua d la petite sans changer de ton. Alors soudain le garçonnet eut un sursaut de motivation. Antonija les fixa d'un œil chaleureux. Oui, enfin. Il était enfin de retour. Cette nouvelle, plus que de la rassurer et éveiller la joie des enfants, avait soufflé un poids écrasant qui lui pesait affreusement depuis quelques nuits.
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Post XI | Mots 785


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Maximilien Eraël
Sam 15 Jan 2022, 23:43


À l'heure des séparations

Deux jours étaient déjà passés depuis son retour à Utopia. Une cérémonie serait offerte aux disparus aujourd'hui. Il avait fallu le temps de l'organisation, du soutien, mais surtout du deuil plus facile à subir pour certains que pour d'autres. Lorsque l'on s'engageait, on savait que sa vit n'était plus qu'en suspens, maintenu par le fil fin de la destinée. Demeurait néanmoins un élément attisant la brûlure du désespoir et de la colère : ils étaient en paix. Les Enfants de Sympan étaient sous des hospices favorable depuis quelques temps. Ils se faisaient de nouveaux alliés. Ils s'étendaient au-delà des mers. Les dieux s'étaient tournés vers eux afin de les aider et de les protéger. Comment la mort pouvait-elle avoir frappée tant des leurs alors ? Pourquoi avoir privé d'avenir ces hommes et ces femmes ? Pourquoi avoir brisés la vie de leurs vivants ? Pour une guerre qui n'était normalement pas la leur qui plus est. Une pensée insupportable en soit.

Un long cortège défilait dans l'artère principale de la ville dans un silence pesant. Le regard des habitants suivait, muet, la procession. Les armes avaient étés lavées de la souillure du sang, de la poussière, et du sel. Protégé dans un linceul immaculée, comme l'aurait été le corps des disparus, c'était dans une ultime étreinte de leurs proches qu'elles quittaient la ville et rejoignaient la dune où se déroulerait la prochaine étape de la cérémonie. Le vent balayait les grains de sables dans un étrange ballet aérien, comme la manifestation des disparus. Maximilien se tenait en retrait. Il avait été évident qu'il ne pouvait manquer le Kalabreum. Il n'était cependant pas celui sur qui l'œil devait se porter. Il détailla chacun des visages meurtris qui offraient un dernier regard sur la seule chose qui leurs restaient de leur proche défunt avant la déposer avec la délicatesse de l'amour perdu dans la fosse creusée à cet effet. Il y reconnu ce garçon qu'ils avaient rencontrés à peine à l'intérieur de l'enceinte de la cité. Le premier parmi tant d'autres qui reçu l'annonce du décès de ses parents. Par la main, il tenait son petit frère. Le garçonnet semblait circonspect. Il n'était pas sûr de tout à fait avoir comprit ce qui lui avait été dit. Ou ne voulait-il pas le comprendre. Il était compliqué pour un enfant de finir orphelin du jour au lendemain, sans même avoir eu la possibilité d'embrasser ses parents une ultime fois, leurs ayant souhaité seulement "au-revoir" et ayant passé des jours et des nuits à se rêver leur retour. Le baiser d'une mère. Les cajoleries d'un père. Toutes ces preuves d'amour voués à l'oubli. L'aîné déposa l'arme avant récupérer celle que tenait son cadet et l'abandonner également. Depuis le jour où Maximilien les avait vu, il ne pouvait s'empêcher de transposer la situation des deux enfants à celle qu'auraient pu vivre les siens. Il y avait pourtant eu l'attaque contre les Zihaags. Il en avait moins été marqué alors que ces créatures étaient affreusement effrayante. La différence venait probablement de la brutalité de l'affrontement en Durienrisda, de se retrouver seul contre tous, abandonnés des Evershas de Typhon, et à devoir survivre sur un territoire dont ils ne recevraient rien. Même pas la consolidation de l'alliance avec les Evershas. Si la hiérarchie ne soutenait pas les décisions de Typhon au point d'envoyer tout ce monde à la mort, il n'y avait rien à attendre d'eux actuellement.

Le plus petit tourna la tête et rencontra le regard de Maximilien. Alors il lui fit signe de la main, replongeant le rouquin dans la réalité des lieux et attirant l'attention de son frère qui, à son tour, tourna le visage. Et à son tour il croisa les iris émeraudes de l'Obstiné. L'éclat de l'enfance avait disparu dans le regard du garçon en même temps que ses parents. La vie lui semblerait bien terne, au moins pour les années à venir. Un tel événement ne laissait pas le cœur sans cicatrices. Il imagina l'avenir de ces garçons. D'abord le jeune adolescent. Soit il abandonnerait la voie militaire afin d'éviter à sa propre descendance de subir ce que lui et son jeune frère avaient vécus. Peut-être s'engagerait-il alors dans des mouvements contestataires à cette politique armée. Soit il s'engagerait, donnant son cœur et son âme au service et à la protection des siens dans la continuité du souhait de ses parents. Son jeune frère, lui, vivrait probablement une période adolescente de vive rébellion, s'insurgent contre tout et, surtout, l'autorité. Alors il continuerait dans cette voie et finirait plus d'une fois entre les mains de la garde. Ou alors son esprit finirait par trouver la paix et deviendrait-il à son tour un membre éminent de la race, pour la postérité de ses parents. À moins qu'il ne fasse erreur. Il ne s'agissait après tout que de suppositions basées sur son vécu et ses expériences. Peut-être que, en réalité, la route qu'ils choisiraient n'aurait rien en rapport avec ce qu'il se figurait. Lui-même avait fait bien des détours, parfois malgré lui.
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Post XII | Mots 849


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Maximilien Eraël
Sam 15 Jan 2022, 23:57


À l'heure des séparations

Un son interpella le rouquin. Il le connaissait. Il l'avait déjà entendu. Un peu comme un tambour de guerre qui battait la cadence. Il se dirigea en direction du bruit, ne se fiant qu'à son ouïe, seul au milieu des ténèbres. Le bruit se faisait de plus en plus clair, de plus en plus net, à mesure qu'il avançait. L'odeur de fer commença à lui piquer les narines, lui arrachant une grimace. Il ne s'arrêta pourtant pas. Alors enfin il le trouva, l'objet à l'origine du bruit. Un sac de toile épaisse, posé là, par terre, au milieu de rien. Il fronça les sourcils et s'arrêta une fois le sac à ses pieds. Qu'est-ce que c'était ? Pourquoi c'était là ? Il posa un genou à terre afin de le contempler de plus prêt. Le saisissant d'une main, sa paume se recouvrit d'un liquide poisseux et rougeâtre. Sans même le porter à la bouche, sa langue fut imbibé de la saveur du liquide. C'était chaud. Ça n'avait pas de goût. Celui de l'odeur à la limite. Sa curiosité au plus haut, il fini enfin par ouvrir le sac.



Assit au bord du bassin de la cour, Maximilien laissait son esprit errer à la surface de l'onde. Kao sur l'épaule, la chouette dormait à point fermé, ce qui avait été loin d'être son cas à lui. À croire qu'on ne le laisserai jamais profiter d'une nuit paisible. Haurvatât, roulé en boule à ses côtés, redressa vivement la tête tandis que le bruit des pas résonna sur le carrelage. Maximilien fit de même, se tournant vers les nouveaux venus. « Pāāāāāṁ ! » hurlèrent Aurel et Sharihzad en se précipitant sur lui et lui sautant dans les bras. Les réceptionnant tout les deux, il les serra contre lui avec amour. D'une façon inconsciente, ses ailes se replièrent vers l'avant, formant un semblant de cocon sur les petits Humains. Ainsi il comprenait toute la chaleureuse signification de l'expression "jamais mieux ailleurs que chez soi". Il n'avait jamais été si heureux de les voir. « Vous m'avez manqué. » leur souffla-t-il en les embrassant chacun son tour. Antonija les rejoint à pas léger et observa la scène avec tendresse. Maximilien releva le visage en direction de l'Ange, un sourire se cachant dans la commissure de ses lèvres. Ils échangent un long regard en silence. Antonija laissa enfin exprimer ce sourire. Le bonheur se lisait dans son regard. Pourtant son cœur se serra. Cette lueur dans les prunelles de son Protégé, elle l'avait déjà vu il n'y a pas si longtemps. Dans l'œil du soldat Yüerell. Alors elle s'installa aux côtés du Kaaiji et posa une main sur sa joue. « Je suis contente que tu sois là ». Il referma sa main sur celle de l'Ange. « Moi aussi. » répondit-il doucement en se tournant vers elle. Et, tandis que les enfants avaient troqué les bras de leur père pour les plumes d'Haurvatât, il rapprocha l'Ange de lui et l'enlaça à son tour. D'abord surprise, elle resserra également ses bras sur son Protégé. Il se déroula quelques secondes où d'aucun ne fit un geste. Quelque chose pourtant tourmentait l'esprit du rouquin là où la Vertueuse ne s'était jamais sentie si apaisée. « Anto. ». Elle ne réagit pas, le laissant dérouler sa pensée. « Où est Eeva ? ». Le cœur de la Wun manqua un battement comme ses yeux, alors fermés, se rouvrirent vivement. Un éclat inquiet y prit naissance et elle resserra ses mains sur l'habit de Maximilien. Elle avait redouté ce moment. Il était arrivé trop vite par rapport à leur retrouvailles. « Anto. » insista-t-il en s'écartant d'elle pour la fixer de ses émeraudes. L'Ange ne dit rien, détournant ses yeux embués. « Où se trouve Eeva ? » insista le Kaaiji plus durement, soudain inquiet, ses mains se serrant sur les bras de l'Ange. À nouveau il se confronta au silence de sa Gardienne. « Où est-elle ? » continua-t-il la mine sévère et la voix grave, ses mains cramponnées sur la Wun dont l'estomac se nouait chaque fois un peu plus. « Maximilien. Arrêtes, tu me fais mal. » souffla-t-elle en réprimant une grimace. Celui-ci obéit vivement, avec un air désolé. Ça n'avait pas été volontaire. Il s'était laissé emporté et s'en voulait maintenant. Cela n'atténua en rien sa crainte. « Elle... » tenta enfin Antonija. Il lui fallut une longue inspiration avant qu'elle ne puisse offrir une véritable réponse. « Je l'ai accompagné dans un foyer pour orphelins à Vervallée. Je... Je reste persuadée qu'elle s'y épanouira bien plus qu'à Utopia. » se justifia-t-elle en relevant les yeux pour trouver ceux de l'Obstiné dont le visage se décomposait un peu plus à chaque mot qu'elle prononçait. « Pardonne-moi d'avoir agit dans ton dos. Je savais que jamais tu ne laisserais une telle chose se faire et... ». Elle ne trouva pas la force de continuer. Elle sentait la peine et la colère du rouquin. Rien de ce qu'elle pourrait dire ne l'apaiserait présentement. « Pardonne-moi. » insista-t-elle malgré tout. En toute réponse Maximilien se redressa et se dirigea vers l'entrée. « Maximilien ? ». Elle se trouva face à un mur. Puis elle vit Haurvatât galoper vers son Protégé et reprendre un peu plus sa taille standard à chaque pas. Comprenant ce qui était en train de se passer, elle ouvrit grands les yeux et se leva à son tour. « Maximilien ! » l'appela-t-elle en courant le rejoindre. « Maximilien ! » s'exclama-t-elle en le voyant prêt à chevaucher le Simurgh. « Arrête je t'en prie ! ». Elle offrit un rapide battement de l'aile afin de le retrouver avant qu'il ne quitte le sol. Alors, dans un élan, elle le serra de toute ses forces contre elle. « Arrête. S'il te plaît. C'est trop tard. C'est trop tard... » souffla-t-elle désespérée. Une longue minute s'écoula, un lourd silence englobant les deux êtres. Sharihzad et Aurel avaient passé la tête par la porte, curieux de savoir le genre de scène qui se déroulait sous leurs yeux. « Tu comprends pas Anto. Je lui avait fait la promesse d'être toujours à ses côtés. De veiller sur elle et la protéger. ». Nouveau silence. « Quelle crédibilité peut-on accorder ensuite à telles paroles si on doit la briser comme tu l'as fait, dis moi ? ». Antonija ne dit rien, se blotissant contre le dos de son Protégé sous l'œil curieux des passants. Les mots qu'il avait prononcé l'avaient atteint en pleine poitrine. Comme elle l'avait fait. Quelle crédibilité lui accorder. « Pardonne-moi. » souffla-t-elle une ultime fois alors que Maximilien se défit de son étreinte. Son âme était soudain comme glacée. Elle ne s'était pas imaginé un instant qu'il lui échapperait de cette façon et si rapidement après qu'elle soit arrivée.
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Post XIII | Mots 952 (sans le premier paragraphe)


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