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 [Q] Ce qui engendra l'Obsession

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Babelda
~ Rehla ~ Niveau III ~

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Babelda
Sam 06 Fév 2021, 16:46


Image par Sveta Pikul
Ce qui engendra l'Obsession
Babelda
Intrigue ; Babelda doit exxécuter une mission tout en sachant que des répercutions néfastes auront lieu, ce qui lui cause des états d'âme.


« Tu es prête ? » Babelda releva la tête pour mieux observer l'homme qui s'était adressé à elle, depuis l'autre côté de la pièce. Sous son visage naturellement placide, un tumulte d'émotions grondait. Elle garda le silence un instant, semblant réfléchir, ce qui arracha un sourire au Rehla. Il devinait sans effort ce qui la tracassait. « Ce n'est pas en te triturant ainsi l'esprit que les choses changeront. » déclara-t-il. « Ce qui a été décidé ne peut être altéré. Même si nous connaissons le destin, et aussi trouble puisse-t-il être, nous ne sommes pas en mesure d'intervenir pour en changer le cours. » La jeune femme ne fit pas le moindre geste, à croire qu'elle ne l'avait pas entendu. Ulrich était cependant conscient qu'elle avait parfaitement compris ce qu'il lui disait. Mais ça ne lui plaisait pas pour autant. Elle avait besoin de temps pour accepter cela. Pour dépasser le sentiment d'injustice qui l'étreignait, et se débarrasser de l'impression de faire quelque chose de profondément mal. Ce qu'elle s'apprêtait à faire en cet instant allait à l'encontre de tous les principes que son père lui avait inculqué. Elle avait passé des décennies à essayer de se défaire de ce carcan, et elle y était parvenue dans une certaine mesure. Elle avait atteint une apathie suffisante pour rester sourde aux plaintes qu'elle entendait mais auquel elle ne pouvait répondre. C'était toujours douloureux, mais elle n'avait pas d'autre choix. Ce qu'on lui demandait de faire cette fois-ci était cependant différent. Jusqu'alors, elle s'était contentée de rester spectatrice, de ne pas intervenir. Aujourd'hui, on lui demandait de faire quelque chose qui, elle le savait, nuirait à autrui dans un futur plus ou moins proche. De ses actions découleraient la mort de certains, de la souffrance de beaucoup.

Finalement, la Mousse soupira et ferma la porte du petit local dans lequel ils se trouvaient. Elle décrocha le collier qu'elle portait autour du cou - un camé comportant son portrait - et le déposa au sol. « Junon, réveille-toi. » murmura-t-elle. La seconde suivante, elle se tenait face à une copie conforme d'elle-même. C'était troublant. Elle avait l'impression de se tenir face à un miroir, tout en sachant que ce n'était pas le cas. « J'ai besoin que tu prennes ma place pour la soirée. » informa-t-elle. Mimant le caractère taciturne de son modèle, le Reflet se contenta d'hocher la tête. Elle savait parfaitement ce que s'apprêtait à faire son Originale. Elle savait également que cette perspective ne l'enchantait aucunement. « Camille a besoin que tu lui ramènes ce matériel. » « Je sais. Tu peux partir sans t'inquiéter de ce qu'il se passera ici. » promis la Copie. Elle glissa un regard sur l'homme qui les avait réuni. « Ramenez-la moi intacte. » C'était un ordre. Presque une menace. Elle avait passé du temps à observer sa maîtresse. Elle ne désirait aucunement devoir réapprendre à la connaître parce que cet homme aurait joué avec elle. « Ne te fais pas de souci pour moi. Vas-y. Si tu tardes trop, Camille va se demander ce que nous faisons. » Junon s'empara du matériel rassemblé par la brune et quitta le local, refermant soigneusement la porte derrière son passage.

Ulrich observa sa disciple, qui lui renvoyait son regard. Elle croisa les bras sur la poitrine. « Ce livre va le torturer. » « Oui. » « Il est déjà fou, mais avec ça... Il va sombrer davantage ! » « En effet. » « Cette femme ne craint rien, en tout cas rien pour l'instant. Mais ce n'est pas le cas de toutes celles qui le côtoient. » « Je sais. » « Tout ce qui se produira ensuite... Ce sera de notre faute. » L'homme retint un soupire. « Nous ne sommes pas apte à décider quoi que ce soit. Nous nous contentons d'exécuter de qui doit l'être afin de nous assurer que la ligne du temps suive son cours. » « Mais... Et si... Et si on trouvait un autre moyen ? Ce qui compte réellement, c'est l'obsession qu'il nourrit à l'égard de cette femme. Mais s'il se mettait à l'aduler plus tard, ou bien d'une façon différente, peut-être que les autres seraient épargnées... » Le soupire passa les lippes du plus sage. A chaque fois qu'elle lui donnait l'impression d'être prête, qu'elle cesserait de lutter en vain, elle revenait vers lui, avec sa morale et ses états d'âme. Elle se faisait plus de mal qu'autre chose. « C'est ça que tu ne comprends pas : c'est le destin de ces femmes également, que de souffrir de la main de cet homme. Si l'on change ça, leur destiné sera également impactée. Peut-être que cette servante ne se fera pas retirée les ailes par ce mage noir, mais crois moi, le Destin trouvera une manière plus terrible encore d'achever son Oeuvre. Peut-être qu'à la place, ce sera son enfant à venir qui lui sera arraché de son corps, ou bien qu'on lui ôtera la vue ou les jambes... Chaque action entraîne des conséquences. On ne peut pas savoir laquelle sera la pire. Mais la question n'est pas là. Notre devoir n'est pas de chercher à savoir quel destin réaliser ou non. » Babelda grimaça. Elle savait qu'il avait raison et ne trouvait aucun argument à lui rétorquer. Il lui paraissait plus insupportable encore. « Si tu ne le fais pas, quelqu'un d'autre s'en chargera. » La Caeli soupira. « Si ça peut te rassurer... Dans tous le chaos qui découlera de ce que nous créerons... Il en ressortira également du bien, pour certaines personnes. Il deviendra un médecin talentueux et, même s'il fera plus d'horreurs que de miracles, il y aura quelques vies qui seront épargnées grâce à lui. » Ça n'aidait en rien. La balance pesait bien trop du côté malfaisant pour qu'elle resta de marbre. « Il faut garder espoir. Et croire que cette Ange parviendra à le tirer des ténèbres. » « Oui... Il faut espérer... » Ça aussi, c'était vain : l'un comme l'autre des messagers du Destin savait pertinemment que Stanislav n'était pas un être de Lumière, et qu'il ne le deviendrait jamais.

Babelda s'avança vers une étagère. Elle s'empara d'un livre à la couverture verte foncée. Un dessin de sapin ornait la couverture. Elle inspira profondément. « Pourquoi est-ce à moi de me charger de ça ? » questionna-t-elle. « Je ne m'occupe pas des sorciers, ni des anges. Je m'intéresse davantage aux magiciens et aux Enfants de Yana. Je n'ai aucun lien avec ces gens. » souligna-t-elle. « Ca vient d'en haut. » répondit simplement l'homme. Ce fut au tour de la jeune femme de retenir un soupir. Secouant légèrement la tête, elle s'approcha du miroir qu'elle avait installé dans la remise. « Où est ce que je dois aller ? » « Orahza. Tiens, ton parcours. » Ulrich lui glissa entre les mains un morceau de parchemin, où des localisations avaient été griffonnées. La liste était plutôt longue, ce qui lui arracha une grimace. « J'en aurai au moins pour deux heures, pour arriver jusque là-bas. » maugréa-t-elle avant de s'enfoncer dans la surface froide du miroir.

Ce fut l'odeur qui lui appris qu'elle était arrivée au bon endroit. L'effluve putride des corps en décomposition lui arracha un haut le cœur, et la Rehla ne sut par quel miracle elle ne régurgita pas son précédent repas. L'idée de rebrousser chemin et de se renfoncer dans son miroir pour fuir ce lieu lui traversa l'esprit, mais elle n'eut pas le courage de s'y résoudre. Elle aurait de plus gros ennuis encore si elle refusait d'accomplir sa mission - malgré ses protestation, elle savait pertinemment qu'elle n'avait jamais eu d'autre choix que d'accepter. C'était sa destiné à elle également. Plaquant un morceau de tissu devant son visage pour essayer de camoufler l'odeur, elle s'extirpa de la glace, jusque dans la cave de ses cauchemars. Malgré la pénombre qui régnait, elle discerna le corps sans vie, accroché à la table d'auscultation. Diane. La créature - on ne pouvait pas appeler ces morceaux de chairs collés entre eux un être humain - était protégée par plusieurs runes, afin de s'assurer que personne ne vienne la toucher. Babelda pensa que personne de sain d'esprit ne souhaiterait jamais s'approcher de cette chose. Puis elle réalisa que l'esprit de sorcier qui était à l'origine d'une telle atrocité était sans doute entouré de personnalités aussi peu côtoyable que lui-même. Désabusée, la jeune femme s'approcha de la bibliothèque. Différentes encyclopédies et manuels de médecine prenaient la poussière sur les étagères. Lentement, elle passa ses doigts sur les tranches des livres, jusqu'à en trouver un d'épaisseur semblable à celui qu'elle tenait dans ses mains. Elle le retira et effectua l'échange, déposant l'autre ouvrage sur le bureau en désordre du scientifique fou.

Voilà. C'était fait. Ainsi était scellé le destin des pauvres victimes qui viendraient compléter la collection des morceaux de chaire de Diane. Il était aberrant que des quelques secondes qui s'était écoulées découlerait la mort de trop nombreuses femmes. Cette pensée raviva sa nausée et Babelda dû partir. Au lieu de retourner vers le miroir, elle prit la porte qui conduisait au reste du manoir. Ce n'en avait pour l'instant que le nom. Il s'agissait davantage d'un chantier chaotique. Néanmoins, l'air était bien plus respirable. Soulagée, elle entreprit de se dégourdir les jambes, tranquillement. Elle ne savait pas ce qu'elle devait faire. Son père n'était pas très loin : il avait ouvert une boutique de baguette sur l'île, depuis son retour d'expédition, profitant de la renommée de leur nom depuis que Jane avait remporté la Coupe des Nations humaine. La Tilluiel songea à lui rendre visite : cela faisait bien trop longtemps qu'elle avait laissé sa place à son Clone, pour jouer son rôle. Voir sa famille lui manquait, mais dans ces conditions, elle se sentait tout simplement incapable de le retrouver : pas en sachant ce qu'elle venait de faire. Son père la connaissait trop pour comprendre en un instant qu'elle avait quelque chose sur la conscience. Les questions qui suivraient se heurteraient à un mur, ce qui le contrarierait et transformerait leurs retrouvailles en disputes. Babelda n'avait pas besoin de cela. Et puis, Elisabeth ne se souviendrait jamais de ce souvenir là. Elle ne pouvait pas se permettre de causer ce genre d'incohérence dans sa vie.

La domestique passa devant la salle qui servirait, à terme, de salle de réception. La silhouette à l'intérieur l'intrigua. Elle s'approcha. « Mademoiselle ? » Elle croisa le regard d'une jeune femme puis, la seconde suivante, elle se retrouva seule, face à son reflet. Ça avait été si soudain qu'elle se persuada avoir rêvé. Elle n'avait pas eu le temps de remarquer la grimace du mirage : celle de la culpabilité. Dans quelques semaines, la pauvre innocente perdrait ses ailes duveteuses.

1893 mots
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Merci Kyra nastae

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