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 [Q] L'Obsession

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Stanislav Dementiæ
~ Sorcier ~ Niveau II ~

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◈ Parchemins usagés : 1372
◈ YinYanisé(e) le : 30/01/2016
◈ Âme(s) Soeur(s) : Aggripina, la seule, l'unique.
◈ Activité : Mangeur officiel de chaire fraiche
Stanislav Dementiæ
Dim 20 Déc 2020, 09:21


Image par Claudia Gironi.
L'Obsession
Stanislav & Laëth

Intrigue ; Stanislav découvre et utilise le conte du Sapin, qui lui fait apparaître Laëth.
RP lié ; La guerre du goût ; Laëth - deuxième message.
TW ; tout au long du RP, mon personnage aura un comportement malsain. Si vous êtes sensible, ne lisez pas ce RP.


Stanislav se pencha par dessus le corps. Avec des gestes délicats - comme s'il craignait de lui faire mal, de l'endommager - il s'empara du bras et commença à lui faire faire quelques mouvements. « Est ce que tout vas bien ? Ca ne te fait pas mal ? » s'inquiéta le mage noir. Devant le silence de sa patiente, il continua l'auscultation avec minutie. Sa mine était concentrée, ses sourcils se fronçant de temps à autres. « La rigidité n'est pas encore trop sévère mais il faudra penser à te trouver un nouveau bras bientôt... » murmura-t-il, visiblement contrarié. Comme inquiet, il s'empara des doigts de la femme et les portas à ses lèvres, y déposant un baiser chaste et emprunt de sa tendresse. « Ne te fais pas d'inquiétude. Pour toi, je trouverai ce qu'il y a de meilleur. Je m'assurerai que le prochain soit le bon. » promit-il - comme il l'avait fait pour les cinq dernières paires. Un sourire encourageant se dessina sur ses lippes : il donnait l'impression de s'adresser à une patiente en phase terminale d'une pathologie particulièrement douloureuse. Ca l'était sans doute. Devoir subir ses manipulations contre-natures, se faire retirer puis recoudre des membres à longueur de journée n'avait rien d'enviable. Si la vie avait encore habitée la cible de cet acharnement, elle aurait sans doute souffert le martyr. Peut-être aurait-elle même supplié qu'on l'achevât. « Tu es fatiguée, ma Douce ? » s'enquit-il faiblement, replaçant une mèche de cheveux sur le front de la femme. Elle avait une petite mine, ce qui l'inquiétait un peu. « Tu as raison, tu as besoin de reprendre des forces... Fermes tes yeux, tout ira mieux lorsque tu te réveilleras... » Cette fois-ci, il déposa un baiser sur sa tempe. L'étudiant de médecine continua l'examen médical. Parfois, il s'emparait d'une aiguille et d'un épais fil et s'efforçait de recoudre les membres ensembles. Ce travail méthodique semblait l'apaiser. Lorsqu'il arriva aux pieds cependant, une nécrose persistante qui commençait à s'étendre et à menacer le reste de la jambe l'interpella particulièrement. « Non... Non. Non ! » Dans un élan de rage, le mage noir renversa la tablette sur laquelle reposait le plateau chirurgical : les éclats métalliques de ses instruments se confondirent avec les grognements presque bestiaux qu'il poussait. Il s'agitait, semblant se débattre avec un démon invisible. Le fou poussa un dernier hurlement avant de se redresser. Ses yeux fixèrent l'étagère garnie de livres avec une intensité inquiétante - comme s'il voulait tout détruire, tout brûler, tout tuer. Heureusement, on ne peut tuer le savoir, et même lui n'oserait s'y risquer. Furieux, l'homme fonça vers la bibliothèque et commença à sortir des livres qu'il feuilletait avec empressement. Lorsque leur contenu ne le satisfaisait pas, il les jetait à terre avec rage. Il devait trouver une solution pour pallier à ce problème récurent ! Il avait trouvé les jambes parfaites, et voilà qu'il les perdait. C'était déchirant.

Stanislav se débarrassa d'un ouvrage supplémentaire, sans lui prêter grande importance. Le conte s'ouvrit à une page aléatoire, permettant à sa magie de se déverser. La silhouette apparue au milieu du laboratoire. La jeune femme se tenait debout, droite, face à la table d'auscultation où était allongée Diane. En l'apercevant, le mage noir s'immobilisa. Sa haine et son sentiment d'injustice s'évaporèrent dans un souffle. A la vue de l'Ange, il fut submergé par d'autres émotions pèles-mêles qu'il ne parvenait pas vraiment à saisir : la joie, l'incompréhension, l'excitation, la crainte. « Laëth ? » demanda-t-il d'une petite voix. Doucement, il s'approcha de la brune. Elle semblait contrariée : sa mine renfrognée scrutait la scène devant elle. Aussitôt, le sorcier sentit un poids peser dans ses entrailles. Elle venait de trouver sa Création. Qu'en pensait-elle ? Était-elle furieuse ? Elle en avait l'air. Lui en voulait-elle ? Elle ne comprenait sans doute pas : il n'avait pas eu le temps de lui expliquer. Il ne pensait pas qu'elle la découvrirait ainsi - en fait, il ne pensait pas qu'elle la rencontrerait tout court. « Je... Euh... Je peux tout vous expliquer... » croassa le scientifique en essayant de se mettre entre la Vertueuse et son Oeuvre. Il se savait dans une situation sensible et, pourtant, il ne pouvait s'empêcher de se réjouir de la trouver ici. Elle était venue à lui. Elle était là, si proche qu'il pourrait l'effleurer rien qu'en tendant la main. Elle était belle. De cette beauté divine qu'il cherchait à reproduire - sans succès. « Elle est malade, mais j'essaye de trouver une solution... » commença-t-il, comme pour se justifier des horreurs commises. « … Je vous demande pardon ? » Sa voix contenait difficilement l'orage de son irritation. Le fautif baissa la tête, comme un aveux de sa culpabilité. Il vit ses poings se serrer, à tel point que ses jointures en blanchissaient. « Je... Je sais, elle est en mauvaise posture mais... Je fais de mon mieux pour l'aider, je vous le promets. Je... » Il esquissa un pas dans la direction de la vivante. « Nous devrions bous asseoir et discuter calmement de tout ça. Je suis certain que vous -  » « Je me passerai de vos précieux conseils de dépravé. Vous êtes abject. » Laëth tourna les talons et commença à faire demi-tour. Le cœur en éclat, l'homme essaya de la retenir. « N-Non... Laëth attendez, je peux vous expli- » L'Ange traversa la bibliothèque. A moitié encastrée dans le meuble, elle tendit quelque chose dans une direction improbable. « Tenez. Charité angélique. » Elle partit pour de bon.

Seul avec son incompréhension, Stanislav papillonna des yeux. Ses prunelles retombèrent sur le conte. Lentement, il se baissa pour le récupérer.

964 mots sans les paroles de Laëth



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Stanislav Dementiæ
Dim 20 Déc 2020, 10:44


Image par Claudia Gironi.
L'Obsession
Stanislav & Laëth

RP lié ; Chant d'espoir ; Laëth - deuxième message.


L'Ange était apparue dans une posture étrange. Les jambes légèrement écartées et pliées en posture assise, le buste droit, elle flottait sur une chaise invisible. Elle écartait les bras, semblant étreindre quelqu'un ou quelque chose de volumineux, la tête légèrement penchée sur le côté. Lentement, son bras droit glissa vers l'intérieur. Son visage dégageait une aura rassurante. Elle était rayonnante : un sourire s'étalait de part en part de son visage.

Devant la musicienne : un livre était ouvert, sur le sol. Le texte décrivait la scène, et sur la page de gauche, une illustration la montrait en train de jouer du violoncelle. Derrière le livre, encore accroupi, se tenait Stanislav. Il avait relevé les yeux vers celle qu'il admirait. En la voyant, son visage s'était adouci. Pendant un instant, l'adrénaline et le bonheur de la revoir surpassèrent l'anxiété et la tristesse qu'avait laissé leur dernière entrevue. En réalité, il n'était pas encore certain de ce qu'il s'était passé. Lorsque l'Ange était repartie, il avait été en proie à une profonde détresse. Il s'était senti abandonné, un peu trahi, aussi. Il avait voulu retrouver la femme juste pour le plaisir d'étreindre ses mains autour de son cou et de lui faire payer la peine qu'elle lui infligeait. Malheureusement, l'idée qu'elle put le traiter de la sorte était trop douloureuse : il s'était accrocher à l'espoir vacillant que les choses n'aient pas été ce qu'elles paraissaient être. Il avait épuisé quelques théories selon lesquelles il s'était agit d'un mirage, et non pas de la véritable Ange. Il s'était désormais rabattu sur l'idée que l'apparition provenait de l'un des ouvrages qu'il avait jeté dans sa hargne. Lorsqu'il les avait inspecté, il était tombé sur un étrange conte. Il était certain de ne jamais avoir vu  cet ouvrage avant ce jour-là. Il n'avait rien à faire dans sa bibliothèque, perdu entre les encyclopédies et manuels de médecine. Il avait passé plusieurs jours à l'inspecter sans oser l'ouvrir, essayant de retrouver son origine. Il n'était parvenu à rien. Alors, il s'était résolu à vérifier son hypothèse en ouvrant de nouveau le conte.

La voilà qui était apparue, plus belle et impressionnante que jamais. A l'intérieur de sa poitrine, l'enfant du Chaos sentit une chaleur apaisante se répandre. « Laëth... » murmura l'homme. Il frémit : ce simple prénom déversait en son âme les houles d'une tempête qu'il ne savait maîtriser. La femme, elle, ne réagit pas, si ce n'était à l'exception de son sourire qui s'élargit davantage. Bientôt, il se transforma en éclat de rire. Spectateur, Stanislav esquissa également un sourire, qui déboucha sur le même son d'euphorie. Il se sentait heureux. Était-ce simplement le fait de la voir joyeuse, qui parvenait à le plonger dans cet état de contentement ? Peut-être bien. Laëth était une femme à part : elle pouvait déclencher ce qu'il y avait de meilleur et de pire en lui. Pourtant, il avait l'impression d'entendre raisonner sa joie à elle. Sa poitrine toujours secouée par les tressauts de son rire, le mage noir croisa les bras autour de ses jambes : il donnait l'impression d'être retombé dans l'enfance, tel un marmot attendant d'écouter une histoire. Ses yeux brillaient d'un éclat extatique.

« Comme vous, tout à l’heure ? »  Les paroles de la Vertueuse arrachèrent un haussement de sourcils au brun. Il papillonna des yeux, perplexe. « Laëth ? Pouvez-vous m'entendre ? » Elle ne lui répondit pas. Elle ne l'entendait sans doute pas. Une pointe de soulagement et de déception traversèrent l'observateur. Cela signifiait que la brune ne s'était bel et bien pas adressé à lui, la dernière fois. Elle n'avait pas vu Diane et ne l'avait pas entendu essayer de se justifier. Elle ne le détestait pas. Mais d'un autre côté, cela signifiait qu'elle n'était pas venue le voir. C'était idiot de le regretter : si elle l'avait vraiment rejoint et qu'elle était tombée sur son Oeuvre, l'Ange aurait sans doute pris la fuite. Comme il l'avait dit lorsqu'ils s'étaient parlés à Amestris, l'Ange était une plante délicate, qu'il ne fallait pas brusquer. Le sorcier posa son menton sur ses genoux. Son sourire refusait de mourir sur ses lèvres, tandis qu'il la regardait avec avidité et admiration. « Je suis heureux de vous revoir, Laëth... » murmura Stanislav, comme s'il craignait encore un peu qu'elle put l'entendre.

Le voyeur continua à regarder la brune jouer de son instrument, se demandant avec qui elle discutait. Il ne trouva pas de réponse : au bout de quelques secondes, elle disparu. Tel un chat cherchant un jouet qu'on lui avait retiré, Stanislav tenta de réactiver la magie du conte. Lorsqu'il comprit que ses efforts étaient vains, il jeta le livre à l'autre bout de la pièce.  

841 mots sans les paroles de Laëth
Pouvoir utilisé : Partage émotif - Parfois, les sentiments de Laëth s'invitent dans le quotidien de votre personnage. Il sait que ce ne sont pas ses sentiments mais celui de l'autre mais les subit plus ou moins.



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Dim 20 Déc 2020, 11:58


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L'Obsession
Stanislav & Laëth

RP lié ; In nomine mater, et filii, et spiritus mali - Laëth


Stanislav contemplait le ciel. Là-haut, dans l'immensité de la voûte céleste, brillait une Lune à la lueur lugubre. C'était le signe : un nouveau roi avait accédé au trône. Et avec lui, Ethelba accordait sa puissance à ses disciples. Un sourire macabre se dessina sur les lèvres du sorcier. Il entendait les esclaves hurler, gémir, pleurer. Certains cessaient tout pour laisser leur terreur s'exprimer : recroquevillés, ils tenaient leur tête en étau, comme pour exercer une pression rassurante et salvatrice. Personne, néanmoins, ne pouvait échapper au Chaos. Les manifestations du désespoir sonnaient au oreilles du mage des ténèbres comme une symphonie mélodieuse. Niché sous l'éclat sinistre de la Lune Noire, il étendit les bras, tels deux ailes de liberté. Il inspira profondément. Il se sentait galvanisé par la magie qui se déversait sur les Terres. Il leva les bras et, avec eux, ce fut tout le cimetière qui s'éleva : les corps obéirent à sa nécromancie, se dirigeant vers le village voisin.

Le Sorcier s'empara de l'ouvrage qu'il avait déposé sur l’hôtel dressé en l'honneur d'Ethelba. Il l'ouvrit. Aussitôt, Laëth apparut. Elle aussi semblait terrorisée : il ressentait sa détresse, son affolement, sa peine. C'était une toile sublime : même dans la confusion et la panique, ses traits restaient magnifiques. Elle ressemblait à une statue, conçue dans le marbre. Il aurait souhaité pouvoir la figer dans la pierre, pour qu'elle lui appartinsse à jamais. Pour pouvoir la toucher, la palper, s'enivrer d'elle et de son corps - il n'avait jamais osé la toucher, jusqu'à présent : il craignait de briser l'illusion et de la voir repartir encore plus vite que d'habitude, qu'elle lui échappât prématurément. Il se contentait habituellement de l'observer de loin. Cela devenait de plus en plus compliqué à chaque fois : ses pulsions se faisaient de davantage pressantes à chaque vision. Il désirait pousser l'expérience. Peut-être était-ce le bon soir, pour cela ? Sa puissance était décuplée par l'Astre Sombre. Il n'aurait jamais pareille occasion.

Non. Il ne pouvait pas. Cette même Lune le pousserait à la broyer : il voudrait lui faire du mal, l'entendre gémir, pleurer, supplier. Il souhaiterait la briser en mille éclats, juste pour laisser jaillir la magie noire qui se répandait dans ses veines et obscurcissait sa peau. Ce serait un besoin incontrôlable, irrépressible. Il s'adonnerait à ce qu'il savait faire de mieux : détruire, endommager, faire disparaître.

Une part de lui savait néanmoins qu'après la jouissance apportée par l'acte, la désolation pousserait sa folie jusqu'au comble. Il détruirait le sujet de son obsession et, avec elle, son bonheur s'annihilerait. Il ne voulait pas vivre dans un monde où l'Ange n'existait plus. Il ne voulait pas non plus lui faire de mal - pas vraiment. Il s'agissait simplement de ses bas instincts qui s'exprimaient contre sa volonté. Il voulait qu'elle l'aimât. Il voulait devenir son monde, comme elle était devenue son univers. Cette fantaisie le pousserait dans des travers dangereux mais, en cet instant, il se contentait de vouloir la voir saine et sauve, malgré sa jubilation face à son désarroi.

Tremblante, Laëth se traîna hors de ce qui semblait être son lit. Elle chuta, vomit. Stanislav s'était approché : il rodait autour d'elle telle un vautour au dessus de sa proie. « Montre-moi Elias Salvatore. » La demande arracha une grimace au Mage Noir. Pourquoi diable sa princesse cherchait-elle à observer leur nouveau souverain ? Avait-elle compris, déjà ? Ça ne l'étonnerait pas. Elle était si intelligente - si parfaite. Pourquoi se souciait-elle de lui en cet instant, en revanche ? Ça, il ne comprenait pas. Elle aurait du se complaire dans sa détresse : il aurait alors été celui qui la tirerait de son mal-être. Au lieu de cela, elle pensait à un autre homme que lui. Stanislav trembla, des pieds à la tête : il détestait cet homme. Il le haïssait, le méprisait, l'exécrait, le répugnait. S'il avait été face à lui, sans doute sa folie l'aurait-elle poussé à commettre un acte suicidaire. Il détestait tous ceux qui prenaient sa place dans l'esprit de la Vertueuse - et en particulier, ce Baron dont il avait éprouvé de l'amour le temps d'une nuit. Sa rage et son dégoût se décupla. N'ayant d'autre façon d'extérioriser son vice, le sorcier s'agenouilla et déposa ses mains de part en part du visage de sa belle, ses mains pleines d'une Valse Destructrice abominable. Son cri se mêla aux échos de terreur de la Nuit du mal.

776 mots sans les paroles de Laëth



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Dim 20 Déc 2020, 12:49


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L'Obsession
Stanislav & Laëth

RP lié ; Aucun. Le passage se passe quelque jours après le post précédent.
TW ; Stanislav a un comportement dérangé. Enfin, encore plus que d'habitude.


Laëth était assoupie, sans grande surprise : il faisait nuit, là où elle se trouvait. Stanislav avait anticipé la chose : même si le soleil était encore éblouissant, chez lui, il avait refermé les rideaux et laissé une bougie allumée sur la table de chevet. Il voulait dormir, lui aussi, mais n'y était pas arrivé : il n'arrivait toujours pas à se pardonner ce qu'il avait fait. Il ne pouvait ignorer la rage qui l'avait engloutit et qui continuait à le ronger. Il se détestait d'éprouver de telles émotions, d'autant plus lorsqu'il se souvenait avoir fait la promesse de devenir meilleur. Pourtant, il ne savait comment faire pour se débarrasser de ce fardeaux : toute sa vie, on avait fait qu'attiser ses émotions négatives. Il était simplement incapable de les laisser couler : au contraire, il la nourrissait, l'entretenait, l'amplifiait en la ruminant silencieusement. Il avait besoin d'aide. L'aide de celle qui était à l'origine de tous ses tourments : Laëth.

Sa vue le détendit. Il déglutit, intimidé. Il avait positionné le livre de telle sorte qu'elle apparaisse sur son matelas, juste à côté de lui. Il sentait son souffle profond sur sa main, qu'il avait remonté à hauteur de son visage sans oser l'effleurer. « Je... Je suis désolé, Laëth. » murmura-t-il. « Je ne voulais pas te faire du mal. Je ne voulais pas te blesser et pourtant... » Pourtant, il avait cédé, au moment même où il avait pris la résolution de ne pas s'en prendre à elle. Il était tel un animal sauvage, répondant à sa bestialité plutôt qu'à sa raison. « Heureusement, tu n'as rien. » Sa peau était parfaitement lisse, elle ne gardait aucune cicatrice, aucun stigmate de son acte. Cela le rassurait. En fait, elle n'avait même pas semblé souffrir, lorsqu'il avait appliqué ses paumes contre ses joues. « Je te promets que je ferrai des efforts, maintenant. » C'était un impératif. Il ne pouvait pas la perdre, elle aussi. La disparition d'Araya avait été suffisamment dévastatrice. Il ne voulait surtout pas réintérer l'expérience. « Je te promets que je ne te ferai plus jamais de tort. » Il était sincère. Il croyait réellement en son illusion : il n'avait pas conscience de ses faiblesses, il ne comprenait pas à quel point sa folie rendait ses propos impossibles. Il tenait trop à elle pour ne pas la détruire. Un jour arriverait où il n'aurait d'autre choix que de chercher à briser son vœu.

« Fais de beaux rêves. » dit-il enfin. Lentement, il s'empara d'une mèche de ses cheveux : il entortilla son indexe à l'intérieur, avant de s'arrêter, puis de les replacer derrière l'oreille de l'assoupie. Sa main s'aventura ensuite sur l'épaule dénudée. Avec fébrilité, il commença à dessiner une spirale, qui s'étendit jusqu'à englober la jointure. Ses doigts descendirent le long de son bras, avant de remonter vers sa nuque, puis de sa gorge, se baladant en suivant sa clavicule. Il se figea un instant. Il la contempla une seconde. Deux. Trois. Il essaya de contenir son désir. De brider les idées impures qui se frayaient un chemin dans ses pensées. Il déglutit de nouveau, son souffle se saccadant. Il hésita un instant puis céda : il porta sa main, en coupe, jusqu'au faciès de celle qu'il aimait. Lentement, il se pencha, jusqu'à ce que leurs lèvres se touchent. Il inspira, essayant de s’imprégner de son odeur. Sa main glissa dans ses cheveux, qu'il tira légèrement en arrière. Ses lèvres dessinèrent le galbe de sa mâchoire, de sa nuque. Il la voulait. La culpabilité s'était volatilisée : elle réapparaîtrait plus tard, sans doute, mais en cet instant, il était perdu dans son désir. Dans sa volonté de la faire sienne, d'une manière que personne d'autre que lui ne connaîtrait jamais - du moins, c'est ce qu'il croyait. C'était une façon de laver sa frustration, celle ressentit lorsqu'elle avait prononcé un autre nom que le sien. Son souffle s'accéléra davantage.

L'amoureux prit une seconde pour se reculer. Il admira la belle. Elle ne semblait pas refuser, alors, il continua, rapprochant sa main de sa poitrine, ses lèvres retrouvant celles de sa dulcinée. Sa timidité se muait en avidité. Ses gestes, d'abord doux et hésitants, s'étaient faits invasifs et brutaux : il écrasait, pinçait, mordait. Ça aurait pu être agréable, avec parcimonie. Ça ne l'était aucunement : il n'avait plus de barrière, plus de limite.

La silhouette disparu : sa main se referma sur le néant. Stanislav papillonna des yeux. Il inspira grandement, tremblant. Amer, il enfoui sa tête dans l'oreiller, qu'il se mit à mordre de toute ses forces. Son cri fut étouffé. Ce n'était pas non plus cette nuit qu'il trouverait le sommeil.

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Dim 20 Déc 2020, 21:20


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L'Obsession
Stanislav & Laëth

RP lié ; Une histoire de luge ; message VII


« Kaahl ? » Le prénom arracha une grimace à Stanislav. Son cœur manqua un battement : déjà, il ressentait l'assaut d'un millier d'aiguilles pointues, s'y enfonçant vicieusement. « N-Non... » C'est un filet de voix, à peine audible, si ce n'est dans sa tête. Mais un cri de l'âme, qui se déchire et se tort pour essayer d'échapper à la douleur. Il n'y a nulle part où fuir : il se trouvait impuissant face à celle qu'il contemplait. Il aurait pu fermer le livre, s'épargner ce qu'il pressentait déjà : il en était incapable. Il se refusait à gâcher les quelques secondes qu'il pouvait posséder en compagnie de celle qu'il aimait tant. La gorge nouée, il sortit du lit où il s'était installé pour suivre celle qui s'était mise en marche. « Je suis désolée, je sais qu’on ne débarque pas comme ça chez les gens. » « Non, Laëth, pas lui. » Dans un élan désespéré, il s'empare du poignet, essaye de retenir celle qui lui échappe un peu plus à chaque pas. Sa prise n'a aucun effet : elle lui glisse entre les doigts comme un écran de fumée. « Je t'en supplie, n'importe qui, mais pas lui... » Face à l'homme, le mage noir se savait hors de jeu : il ne pouvait rivaliser face à la force des sentiments qu'elle lui réservait.

« Pardon si je t’ai surpris. » Ça, pour une surprise, s'en était une. Stanislabv avait pris l'habitude de se laisser bercer en observant la jeune femme. Il n'avait pas réitéré ses tentatives d'intimité : il savait qu'il ne pourrait jamais se contenter des quelques secondes qui leur étaient réservées. Il avait besoin de plus. Il désirait pouvoir profiter de sa présence à ses côtés durant toute la nuit. Tout le jour. Pour le reste de l'éternité. Chaque départ semblait fragmenter son être en davantage de débris, mais la rupture de l'acte était encore plus douloureuse que les aux-revoir habituels. Il était redevenu sage, se contentant de l'effleurer du bout des doigts lorsqu'elle dormais, à l'observer à distance lorsqu'elle était éveillée - il n'osait toujours pas prendre le risque d'interagir avec elle lorsqu'elle n'était pas dans les bras d'Harabella. Néanmoins, durant tout ce temps, il n'avait plus jamais eu à supporter l’existence de ce parasite. Il avait presque réussi à oublier sa présence, à prétendre que cette personne n'existait plus, que Laëth l'avait totalement oublié. La désillusion, brutale, le désemparait. Il ne savait, qui de la colère ou de la tristesse, faisait davantage chavirer son cœur.

« Chut. C’est important. » Stanislav se positionna face à elle, de telle sorte qu'il eu l'impression que s'était sur ses lèvres à lui qu'elle déposait le doigt. Le contact le fit frissonner. Il ne savait toujours pas quoi ressentir - il avait l'impression que le tourbillon désorganisé de ses sentiments le rendait engourdi, insensible : il ressentait trop de choses pour parvenir à se concentrer sur une seule, il était saturé et en devenait indifférent.  « Je repars dans cinq minutes. » Il n'aurait pas autant de temps. Aussitôt, la jalousie perça la surface, avant de se faire ravaler par une stupeur qui le maintenait en un seul morceau.

L'Ange s'installa sur lui. Son palpitant s'emballa, ses désirs resurgirent. Ils furent vite ternis lorsqu'il se rappela que ce n'était pas vraiment lui qu'elle voyait. Ses caresses déclenchèrent autant d'envie que de terreur. Il avait envie de l'embrasser et de la repousser. De l'enlacer et de l'étouffer. Il ne fit rien, les bras ballant. « Tu m’as manqué. » Si seulement elle pouvait savoir à quel point elle lui manquait, à lui. C'était bien plus virulent que tout ce que pouvait éprouver ce putain de magot. Plus pur, plus sincère, plus authentique. Et puis, il vivait le manque avec d'autant plus d'intensité que son absence le crevait : maintenant qu'elle était auprès d'un autre, encore plus qu'auparavant. L'étreinte de la brune lui coupa le souffle : il suffoquait, il avait oublié comment respirer. Les larmes montaient à ses yeux, brouillaient sa vue. Son menton trembla. « Même si j’étais entourée, je me suis sentie seule, parce que je ne pouvais rien dire, à personne, pas même à Priam. Je sais que tu ne pouvais pas venir et qu’il est essentiel que je ne dise rien, mais c’est comme ça que je l’ai vécu. » Il ne comprenait pas de quoi elle parlait. Tout ce qu'il savait, c'était qu'il désirait qu'on l'acheva. Ici et maintenant. Pour que la douleur cesse. Pour qu'il puisse oublier le goût amer de la trahison. Un trou semblait perforer sa poitrine là où, auparavant, avaient pulsé ses émotions. « Je te pardonne. Mais pas de m’avoir allumée pour mieux disparaître. » La vraie question était : serait-il capable de lui pardonner, à elle ? Il ne savait pas s'il en avait la force. Comment pourrait-il ? Elle s'offrait aux bras de ce connard, telle une catin. Il se surprenait de ne pas être témoin de la noirceur de ses ailes. Dans un coin de sa tête, il comprenait ce que cela signifiait : elle ne péchait pas. Elle était véritablement amoureuse, d'un autre. La vérité était trop terrible : il préférait la repousser, loin dans le déni.

« Je t’aime. » Tout explosait, en une cacophonie dissonante. Ses émotions vrillaient, virulentes. Il voulait hurler à la mort mais se trouvait paralysé : il restait assis, tandis que le fantôme de son aimée se dissipait. Il  détestait et adorait en même temps. En ce point, il ressemblait à celle qui l'obsédait : l'ambivalence définissait ses états d'âme et le consumait de l'intérieur. Dans la tempête, il sentait vibrer un amour complet, qui n'émanait pas de lui : il s'agissait des réminiscences des sentiments de Laëth, qui s'imposaient à lui comme pour l'achever complètement.

Stanislav pencha la tête en arrière, son regard tombant sur le plafond. Les larmes dévalèrent en ruisseaux sur son visage. Il voulait mourir. Mourir, et espérer que son Ange serait là pour lui tendre la main et le sauver.

Il était seul, dans sa chambre. Seuls les démons rôdaient autour de son être.

969 sans les paroles de Laëth
Pouvoir utilisé : Partage émotif



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Stanislav Dementiæ
~ Sorcier ~ Niveau II ~

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◈ Parchemins usagés : 1372
◈ YinYanisé(e) le : 30/01/2016
◈ Âme(s) Soeur(s) : Aggripina, la seule, l'unique.
◈ Activité : Mangeur officiel de chaire fraiche
Stanislav Dementiæ
Lun 21 Déc 2020, 09:52


Image par Claudia Gironi.
L'Obsession
Stanislav & Laëth

RP lié ; Aucun.


Stanislav se tenait debout devant le bureau. Sur le meuble : la couverture illustrant un sapin décoré semblait le narguer. Il donnait l'impression de briller, de luire, comme pour attirer son œil, attiser son envie, le détourner du chemin qu'il avait choisi de suivre. Il était comme l'un de ces misérables diables réduits en poussière sur la Terre Blanche après le passage des Monstres d'Elias Salvatore - ce chien. Le mage noir porta son pouce à ses lèvres. Il planta ses dents dans son ongle, déjà rongé. La douleur ne l'empêcha pas de pincer plus fort. A chaque fois qu'il esquissait un mouvement dans l'intention de s'emparer du livre, il serrait davantage. A chaque pression supplémentaire, son regard se faisait davantage avide : la frustration de la privation semblait le conduire au bord d'une falaise, de laquelle il mourrait d'envie de se jeter. En bas, les vices l'attendaient, tels des rochers escarpés qui le maltraiteraient. La falaise était haute. Il ne survivrait sans doute pas à la chute. Il était tel un drogué essayant de se sevrer par lui-même : il luttait de toutes ses forces mais sa détermination était trop vacillante. Un simple courrait d'air suffirait à le propulser du mauvais côté de la barrière. Il crevait d'envie de retomber dans les bras de son addiction, alors même que les cicatrices de ses derniers déboires marquaient encore sa chaire - il avait sur le corps des cicatrices infâmes, résultat de la Valse Destructrice qu'il avait activé et qu'il avait par mégarde appliqué sur lui même. La douleur le faisant se sentir plus vivant que jamais, il s'était immolé davantage.

L'esseulé n'avait pas rouvert le conte depuis près d'une semaine. Il s'y était farouchement refusé. Il craignait ce qu'il y trouverait, s'il y retournait. Il avait peur que la Haine surpasse l'Amour, qu'il détestât l'Ange plus qu'il ne l'avait jamais adoré. S'il la voyait de nouveau au bras de son magicien, les passions termineraient d'infliger à son âme les suppliques qui le séparaient de la fin - il sentait planer sur lui l'Ombre de la Mort. Pourtant, la fièvre s'était faite corrosive : plus il tentait de fuir le spectre de la Vertueuse, plus elle s'accrochait à lui. Ses caresses devenaient griffures, ses rires éclats de verres et ses yeux : des poignards qui le pourfendaient.

Ce n'était pas seulement les souvenirs de ce dont il avait été témoin. Les sentiments de Laëth - qu'il parvenait de mieux à en mieux à identifier au travers de son agitation interne - s'ajoutaient à son trouble. Le temps passé loin d'elle lui avait permis de réfléchir. Plus il s'était concentré sur elle, plus il était parvenu à déterrer un souvenir, enfoui dans sa mémoire. Petit à petit, il avait été capable de recoller ensemble les morceaux, bien que des pièces manquaient encore au puzzle. Un rêve, qu'ils avaient partagés ensemble. C'était de là qu'il avait tiré sa certitude d'une promesse passée. De là également qu'il se souvenait de l'Amour qu'éprouvait Laëth à l'encontre de Kaahl. Il savait que beaucoup de choses lui échappaient, mais il avait bien l'intention de régler ce problème. Il savait que tout ce dont il avait besoin se trouvait dans sa tête. Il s'arracherait les réponses par la force, s'il le devait.

« Vous m'avez fait demander ? » La voix était tremblante. Stanislav se tourna vers sa propriétaire. Son teint cireux trahissait son envie de vomir - la nausée l'avait prise en apprenant qu'il l'avait demandé spécifiquement. Le maître de maison se mit à tourner autour de la fragile créature. « On m'a dit que tu possédais des ailes. » Le menton de la femme trembla. Elle déglutit avec difficulté. « O-Oui. » « Montre-les moi. » ordonna-t-il en s'arrêtant dans son dos. L'esclave résista à l'envie de se retourner pour lui faire face : elle avait l'impression qu'il s'apprêtait à lui sauter dessus par derrière, et cela la rendait nerveuse. Elle s’ébroua pour essayer de se détendre - il était plus simple de faire pousser ses ailes ainsi, moins douloureux. Une grimace lui échappa : elle ne pouvait pas faire partir la tension qui bandait son corps. Le sorcier scruta les appendices d'un œil critique. Il s'en empara sans délicatesse, les manipula, les palpa. Ce n'était pas les membres d'une personne qu'il touchait : c'était devenu de simples objets. « Mmh. Diane n'a pas d'ailes. Un Ange ne peut pas voler, sans elles. » De l'indexe, il déversa tout son ressentit envers Laëth pour sectionner l'appendice.

S'il ne pouvait s'emparer de l'Aile d'Acier, alors il créerait la sienne.

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Stanislav Dementiæ
Lun 21 Déc 2020, 16:20


Image par Claudia Gironi.
L'Obsession
Stanislav & Laëth

RP lié ; Ingjaard ; post III - partie I.


Le Dementiae inspira grandement. Il avait la gorge nouée, se sentait fébrile. Il tendit la main vers le conte et, lentement, l'ouvrit face à lui. Ses yeux scrutèrent le vide de la pièce, le temps infinitésimal durant lequel la magie n'opéra pas encore - cet instant crucial où tous les possibles se bousculent, entre espérance et découragement. Dans quel état trouverait-il Laëth ? Serait-elle occupée à discuter avec son frère, comme la veille, ou bien s'occuperait-elle d'aiguiser ses lames ? Serait-elle en compagnie de celui qui faisait battre leurs cœurs - de bienveillance ou d'animosité - ? C'était, à chaque fois, le jeu de la roulette. Il ne l'avait pas revu, depuis qu'il avait été témoin de la déclaration. La peine était persistante : elle créait des plaies qui ne se cicatrisaient pas. Le pardon n'était pas une chose facile et, là où il avait autrefois eu besoin d'épier la Vertueuse pour se sentir plus proche d'elle, il le faisait désormais pour se rassurer. Pour être certain qu'elle ne se jetait pas dans les bras d'un autre, comme il le redoutait tant. L'Amour n'était plus un lien qui les unissait, c'était devenu une chaîne qu'ils traînaient derrière eux, forçant sur les boulets qui les maintenaient séparés. Stanislav se sentait l'âme d'un amant maudit. Il attendait encore sa visite, patient, mais le temps venait à lui manquer et chaque seconde où il ne la voyait pas, réelle, face à lui, tangible, devenait une coupure sanguinolente qu'il ajoutait à son palpitant. Le conte permettait de tromper le manque mais ce n'était qu'un court répit.

Le mage noir avait dû trouver quelque chose d'autre pour palier à sa détresse. Chaque contrariété qu'il ne pouvait assouvir en maîtrisant son Ange, il la soulageait en déversant sa passion dévastatrice sur celle qu'il fabriquait de toute pièce. Il cherchait la perfection - il cherchait Laëth. Il la battait autant qu'il la cajolait : elle était le pantin, l’exutoire. Diane, contrairement à son modèle, se pliait toujours à ses exigences, ne trahissait pas ses attentes, ne le décevait pas. Lorsqu'elle lui déplaisait, il n'avait qu'à la détruire pour mieux façonner son image : les morts avaient ça de plaisant qu'ils n'avaient pas droit de protester.

La Belegad n'était pas avec Kaahl. En fait, elle n'était avec personne qu'elle put aimer : son corps était infligé de blessures et de bleus. Ses ailes, brandit de chaque côté de son corps, étaient souillées de sang, là où des plumes manquaient ou que son adversaire y avait déposé sa propre immondice. La guerrière esquiva un coup, se penchant subitement en arrière tout en grognant. Elle riposta : ses mains agrippèrent des épaules avant qu'elle envoie son genoux embrasser le ventre de l'opposant. Sous la scène, Stanislav trembla. La panique inonda son être entier : il aurait voulu pouvoir intervenir, la protéger de son ennemi. Il détestait la voir dans cet état - la voir autrement qu’époustouflante. « Laëth ! » s'écria-t-il, oubliant un instant qu'elle ne pouvait ni le voir ni l'entendre.

Le mage s'immobilisa. Il sentit ses membres se bander, sous l'effet de l'effervescence. Il adorait ça. Sentir l'excitation du combat, l'adrénaline qui parcourait ses veines, l'envie de cogner la personne en face de lui, afin d'oublier tout le reste. Grisé, un sourire se dessina sur ses lèvres. Puis il réalisa soudain : ce n'était pas lui qui éprouvait cette envie de se jeter corps et âme dans la bagarre. C'était l'Aile d'Acier. Troublé, il pencha la tête. Une part de lui reconnaissait les signes du déni. Si elle s'abandonnait à la lutte, c'était pour mieux dissimuler ses peines, au milieu de celles qu'elle s'infligerait. Le meilleur moyen de masquer ses larmes du cœur était de les noyer au milieu de celles qu'elle verserait à cause des coups. Stanislav connaissait ça. Il l'avait vécu. Ou plutôt, Laëth le lui avait montré : il avait connaissait désormais de ses mécanismes de défense. Il devinait ses troubles : ils se trouvaient là, criants, mis à nus et pourtant invisibles au milieu de toute cette mascarade. Ce qu'il ne comprenait pas, en revanche, c'était la raison qui la poussait à se jeter dans ses derniers retranchements. Ne pouvant rien faire d'autre, il se contenta de la regarder valser au rythme des coups.

Laëth souffrait. Stanislav se détestait pour cela mais une part de lui adorait ça.
Si elle refusait son amour, alors elle n'aurait d'autre choix que d'essuyer sa rage.

810



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Stanislav Dementiæ
Sam 06 Fév 2021, 13:17


Image par Claudia Gironi.
L'Obsession
Stanislav & Laëth

RPs liés ; Les indomptables ; message IX et message XI et XII


Stanislav fronça les sourcils. « Quelque chose ne va pas ? » demanda l'un des employés. « Non, tout va bien. » mentit le mage noir. Sauf que tout n'allait pas bien. Laëth n'allait pas bien. Elle était traversée par un dilemme qui se répercutait sur le sorcier. Sans qu'il ne puisse luter, ses tracas à elle venaient le troubler également. Il était toujours fasciné de constater que, malgré la distance qui les séparait, il était capable de sentir son émoi, de partager ses états-d'âme. Il ne maîtrisait ni l'intensité ni le moment où survenaient ces passions étrangères, mais les accueillait toujours avec curiosité : elles lui indiquaient dans quel état se trouvait sa dulcinée. Lorsqu'elle se sentait apaisée ou sereine, son bien être se répercutait positivement sur le Dementiæ ; lorsqu'elle tentait de luter contre sa fragilité, il se sentait l'âme d'un preux chevalier qui viendrait la délivrer de son mal, le moment venu. Il avait espoir, qu'un jour, il puisse décider lorsqu'il inviterait en lui cette part d'angélisme. Il était encore loin de posséder la puissance nécessaire. Il devrait se montrer patient.

Le mage noir hocha la tête, feignant d'écouter les paroles que lui rapportait le constructeur. Ils étaient en pleine réunion : ensemble, ils devaient discuter de l'avancée des travaux, résoudre les problèmes qui survenaient et planifier le reste des opérations. C'était barbant. Stanislav n'y connaissait rien et, à vrai dire, cela ne l'intéressait absolument pas. Son père l'avait cependant désigné à la tête de l'équipe et c'était à lui que revenait le devoir de prendre des décisions. Il haïssait Nostradamus de le mettre dans cette position, juste pour qu'il achève sa besogne à sa place. L'Apôtre obscure avait accepté d'engager du personnel, après que son fils soit venu le supplier à Amestris - seul, il n'était parvenu à rien. C'était une amélioration mais ce n'était toujours pas optimal : il n'avait pas autant de temps que ce qu'il avait envie. Il ne pouvait pas se retrouver en tête à tête avec sa douce - aucune des deux, en réalité. L'envie de tout laisser en plan et de rejoindre Laëth lui traversa l'esprit. Après tout, leurs moments étaient toujours de courte durée. S'il prétextait le besoin de faire une pause, il pourrait s'isoler et s'amuser un peu sans que personne ne se rendre compte de sa monomanie. « Alors ? » Stanislav secoua la tête et appliqua une pression du pouce et de l'index sur ses paupières closes. Il soupira. avant de se pencher sur les parchemins. Sa réunion durerait encore une bonne heure et après elle, d'autres tâches tout aussi déplaisantes l'attendaient.




Le brun ferma les doubles portes dans son dos, exhalant bruyamment. « Enfin. » Épuisé, il se glissa jusqu'à sa bibliothèque. Il en prit le livre qu'il choisissait quotidiennement, comme un rituel. Sa couverture sombre, avec une illustration de sapin, devenait de plus en plus abîmée à mesure qu'il en usait. Il l'installa sur une petite table.

« Je ne deviendrai pas Gardienne. » Elle n'était pas seule. Avec qui parlait-elle ? De ses récentes observations, il avait déduit qu'elle séjournait aux Jardins de Jhen depuis quelques jours. Cependant, il lui arrivait parfois de ne pas se rendre compte de ses changements de localisation. « Ça te ferait trop de peine, et je ne veux pas que tu en aies à cause de moi. Je suis désolée d’avoir voulu t’imposer ça, c’était égoïste. » Stanislav s'était posté, comme à son habitude, face à l'objet de ses fantasmes. De cette façon, il avait l'impression que c'était à lui qu'elle s'adressait - bien qu'il su, au fond de lui, que les tendresses ne lui étaient jamais destinées. Elle l'enlaçait mais lui ne lui rendait pas son étreinte. « Ce n'est pas grave. » répondit-il, sans savoir de quoi elle parlait exactement - sans doute de cette histoire de gardienne. Il se sentait d'humeur généreuse. Si elle le pensait sincèrement, il oublierait ses torts et ses péchés.

Le baiser que l'Ange déposa sur sa mâchoire lui arracha un sourire nerveux - le voyeur commençait à comprendre, soudain, l'identité de celui avec qui elle s'entretenait. Ça ne lui plaisait pas du tout. Déjà, il sentait ses bons sentiments se nécroser : c'était tout ce que ce bon magicien lui inspirait. Il resta figé, perdant son regard dans celui, émeraude, de sa tortionnaire. Son cœur tambourinait lourdement contre sa cage thoracique, son rythme s'affolant sous l'intensité de ces mires vivaces. Le silence laissait place à milles et unes interrogations, faisait naître les pires scénarios dans l'esprit tourmenté. Laissé dans l'inconnu, on s'encage toujours dans le pire des cauchemars. « Épouse-moi. » Stanislav sentit ses jambes se dérober sous le poids de la détresse. Il vacilla - tint bon néanmoins. L'attente fut insoutenable - probablement encore plus pour lui que pour elle. Ce n'était pas seulement le déferlement de ses dérives sentimentales : il était l'âme en peine que l'on achevait. Il n'y avait, désormais plus d'illusion, plus de rêve : elle les avait écrasés avec d'autant plus d'apanage qu'elle avait prononcé son vœu avec toute l'honnêteté du monde. Le mage portait en lui l'ambivalence de ses sentiments envers l'Ange. Que désirait-il le plus, au fond : la laisser trouver son bonheur et s'épanouir, même si elle ne lui appartenait pas ; ou bien la voir brisée jusqu'à l'âme pour qu'il eut une chance infime de la conquérir ? Son désir farouche de la voir pleurer, en cet instant, répondait à la question. Ce ne furent pas les larmes, cependant, qui déformèrent les traits de l'ange, mais un sourire avec l'écho de son rire. Ce son, qu'il avait tant aimé, sonnait désormais comme un clocher mortuaire.

Il avait craint le cauchemar. Sa torpeur le faisait agoniser : il vivait désormais ce sinistre rêve, éveillé, sachant qu'il ne bénéficierait jamais du réveil salvateur.

Cette fois, Stanislav chuta. Il s'écrasa sur le sol, vidé d'énergie. Il n'avait pas la force de pleurer ou de crier : tout son être était consumé par le vide qui grossissait en lui - il s'étendait, se répandait, dévorait tout sur son passage. Il était plus vorace que les flammes de la passion ; mais plus glaciale que la plus terrible de ses aversions.

Assis, il pressa ses doigts les uns contre les autres. Il se trouvait à un croisement. Il devait faire un choix, sur le chemin qu'il emprunterait. Une fois qu'il s'y serait engagé, il ne pourrait plus faire chemin arrière. Il avait le choix : tenir sa promesse et essayer de devenir meilleur ; ou s'enfoncer plus profondément dans les ténèbres, abandonnant totalement la lumière que lui avait montré Laëth.

L'homme se redressa. Son visage ne laissait paraître aucune émotion, à part peut-être une certaine lassitude.
Il lui laisserait une dernière chance de l'attirer dans sa lueur. Si elle n'y répondait pas, ce serait à son tour de devenir le cauchemar de celle qui le maltraitait avec autant d'acharnement.

« Vive les mariés. » lâcha-t-il d'un ton lugubre.
1222 mots sans les paroles de Laëth
Pouvoir utilisé : Partage émotif



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[Q] L'Obsession

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