Il y a toujours un prix à payer

Partenaire : Solo
Intrigue/Objectif : Lexa découvre une sorte de carte au trésor assez particulière. Elle, sa famille Blaise humaine (Irysïa, Trystàn et Yvanaël) et son Ange Gardienne Meredith décident de suivre cette "carte au trésor". Durant cette chasse, ils découvriront de nombreux indices et devront les assemblés pour connaître la vérité sur les racines de leur famille, les Blaise.

Il n’y a pas si longtemps que cela, j’ai pris le temps d’acheter un local digne de ce nom pour que je puisse développer mon commerce. Un simple stand sur le marché ne suffisait pas pour vendre et ma maison ne suffisait plus pour accueillir les différents ateliers. Maintenant c’est du passé tout cela. Mes employés, qui sont aussi mes amis, et moi on a maintenant un véritable établissement avec une belle vitrine et un espace de vente spacieux qui va nous permettre d’accroître notre chiffre d’affaires. De plus, nous avons un formidable atelier ! Ensemble on a pu créer un espace dédié à l'orfèvrerie pour que Trystàn, mon cousin, puisse exercer son art. A côté, Carmine et Severine, on leur coin pour qu’elles puissent travailler sur les couteaux de cérémonie et le fer-blanc. Dans une autre pièce, Lilya et Rosalyne sont déjà en train de travailler sur de nouveaux mélanges de parfums. Non loin d’elles, se trouve Clarysse, une passionnée de sculptures. Ses matières qu’elle aime tout particulièrement travailler sont l’argile et le bois. Comme elle aime si bien le dire, pour elle ces deux matières sont à l’état brut et offrent une multitude de possibilités. Il n’est pas rare de la voir avec des copeaux de bois plein les cheveux ou de l’argile sur ses vêtements et son visage. Ensuite, une salle est exclusivement réservée pour la gestion de l’établissement. C’est Emilya qui se charge de manipuler les chiffres en rapport avec L’Encen Divin. Oui c’est le nom de notre commerce. Souvent je viens l’aider, mais aussi pour pouvoir prendre commande auprès des fournisseurs.

- « Lexa, quelqu’un souhaite s’entretenir avec toi. » annonce Irysïa, ma cousine, qui est aussi vendeuse dans la boutique.
- « J’arrive. »

Je me demande bien qui cela peut être. On n’attend pas de fournisseurs ce matin, le seul qui doit nous apporter de la marchandise arrive seulement en début d’après midi. Je rejoins la partie boutique de mon établissement. Un homme se trouve en plein milieu de l’espace de vente.

- « Bonjour, que puis-je faire pour vous ? »
- « Bonjour Dame Blaise. Je suis ici pour vous faire une proposition. »

Il s’approche d’une table pour déposer une petite malle faite en bois et en fer forgé. Il l'ouvre, c’est alors que je découvre une collection de cristaux, tous aussi beaux les uns que les autres.

- « Je suis à la recherche d’une personne comme vous, avec qui je pourrais travailler et vendre mes fabuleuses pierres précieuses. Il prend le plus gros cristal. Regardez comment ce cristal brille de mille feux. Ses éclats sont si purs qu’ils ne manqueront pas de vous ramener de nombreux clients. »
- « Nous avons déjà ce qu’il nous faut. »
- « Je vois bien, mais vous pouvez diversifier les produits que vous vendez en proposant ces magnifiques pierres à la vente. »
- « Je ne pense pas que ce soit judicieux. Nous ne vendons que des produits créés de toutes pièces. Nous travaillons toujours notre matière première. Je réfléchis quelques secondes de plus. »« Cependant, j’ai autre chose à vous proposer. » Je me tourne vers Irysïa pour lui demander quelque chose. « Peux-tu aller chercher ton frère, Carmine et Clarysse. »
- « Bien sûr. »
- « Mieux vaut discuter de cela avec les principaux concernés. »

Je vois dans son regard qu’il ne sait pas où je veux en venir. Dans tous les cas, c’est une offre qu’il ne pourra pas refuser si je mène bien la chose. Je dois bien avouer que ces cristaux pourraient ajouter une plus value sur nos produits, mais certaines sont déjà taillées. Par contre, si j’arrive à lui demander de me fournir en pierres brutes, puisque j’ai remarqué qu’il en avait quelques-unes dans sa malle, Anatol pourra les tailler sur mesure pour nos trois créateurs. D'ailleurs, notre tailleur de pierres est en train d’observer les cristaux avec beaucoup d'intérêt.

- « J’ai une proposition à vous faire. » dis-je à mes trois amis qui viennent tout juste d’arriver. « Est ce que cela vous intéresserait d’incruster des pierres précieuses dans vos créations ? »
- « Oui, pour créer de tout nouveaux bijoux, oui. » annonce Trystàn.
- « Moi ce qui me pose problème c’est que c’est un travail minutieux que je fais. Je ne peux pas me permettre d’avoir des manches de couteaux trop épais … Ils seront horribles sinon … » déclare Carmine
- « Moi ça ne me dérangerai pas de tailler des pierres sur mesure pour vous. » révèle Anatol. « Par contre, il me faudra des cristaux bruts pour que je puisse faire ça. » ajoute-t-il en posant un regard insistant sur le négociant.
- « Seriez-vous en mesure de nous fournir en pierres brutes ? »
- « Je vais voir ce que je peux faire. Pour l’instant je n’ai que des pierres taillées, sauf quelques-unes non taillées. Ce que je peux vous proposer c’est que je vais voir pour me fournir en cristaux bruts et je vous recontacterai pour vous dire ce qui en est. »
- « Très bien ! Je vous dis à bientôt alors. Dis-je en lui tendant la main. »
- « A bientôt. » répondit-il en me serrant la main.

◊ Poste I / XXXII ◊ 833 mots ◊
[Quête spéciale Inktober, Jour I - Cristal]

Il y a toujours un prix à payer

Je regarde le négociant repartir. J’espère vraiment qu’il reviendra en nous apportant des pierres brutes pour que l’on puisse juger de leur qualité et ensuite faire affaire ensemble. Cela va amener de la plus value pour nos produits et aussi les agrémenter. De plus, mes amis semblent tout aussi enthousiastes que moi. Une jeune femme entre dans la boutique. elle était plutôt grande, à peu près de la même taille que moi je dirais. Elle a des cheveux noirs ébènes qui font ressortir la couleur bleue saphir de ses yeux. Il s’agit ni plus ni moins que de ma sœur Meredith, qui est aussi mon Ange Gardienne.

- « Sabah ! Je viens de voir un homme sortir de la boutique. »
- « Oui, c’est un négociant qui souhaitait nous vendre des pierres précieuses. »
- « Ah oui ? Et vous lui avez dit quoi ? »
- « Qu’on recherche plus des pierres brutes que déjà taillées. »
- « Je vois. Ce qui est logique après tout, puisque tu es tailleur. » dit-elle à Anatol. « Sinon je suis venue vous apporter de quoi manger ! »

Elle nous montre un grand panier en osier bien garni. Nous décidons de passer à table en s’installant dans une pièce décidée à cela. Elle est agencée de sorte à ce qu’elle soit confortable et conviviale. La moitié de la pièce est prise par une grande table basse avec de nombreux coussins autour. Nous aimons beaucoup manger ainsi et on trouve cela plus confortable aussi. Chacun prit place autour de la table avant d’aider Meredith à tout répartir dessus.

Une fois ce délicieux repas finit, la moitié du groupe se mit à débarrasser la table tandis que l’autre moitié, moi incluse, décide de faire un peu de rangement dans la boutique et surtout de la place pour accueillir la marchandise qui doit arriver d’un moment à l’autre.

- « Tu sais quand il doit venir exactement ? » demande Irysïa.
- « En début d'après-midi, c’est tout ce que je sais. »
- « J’espère qu’il ne va pas trop tarder pour que l’on puisse tout ranger aujourd’hui, avant le coucher de soleil. » déclare Trystàn.
- « Ah, quand on parle du loup ! Je crois bien que c’est lui qui arrive. »

Un chariot rempli d’étoffes tracté par un cheval s’approche en direction de la boutique avant de s’arrêter pile devant. Un homme descend de la carriole pour venir à notre rencontre.

- « Bonjour, j’ai une livraison pour la gérante de L’Encen Divin, mademoiselle Lexa Blaise. »
- « Oui, c’est moi. Nous vous attendions justement. »
- « Très bien. »

Il nous fit signe pour nous demander de nous rapprocher de sa cargaison. Il jette un coup d'œil dans sa besace avant de sortir un papier qui semble être le bon de livraison. Il monte ensuite dans la carriole pour repérer la marchandise qui est pour nous.

- « Alors, il y a celui-ci et celui-là, » dit-il en avançant deux coffres en bois. « Et … lui aussi ! »
- « Merci bien. »
- « Je vais vous donner un coup de main pour rentrer tout ça. »
- « C’est bien aimable à vous. »

Pour transporter les coffres, nous avons fait trois binômes. Le déchargement a été très rapide et nous avons également tout posé à l’intérieur sans trop de difficultés.  

- « Il me faut une petite signature. »

Je pris une plume que je trempe dans de l’encre avant de faire un petit gribouillage sur sa feuille.

- « Pour les coffres … »
- « Vous pouvez les garder, ils sont offerts par la maison lors de la première commande. »
- « Je vous remercie, c’est très gentil à vous. »
- « Je dois vous laisser, j’ai d’autres livraisons à honorer. Au revoir, bonne journée. »
- « Bonne journée à vous aussi ! »

Je le raccompagne jusqu’à la sortie avant de me concentrer sur les trois gros coffres. J’en ouvre un pour regarder l’état de la marchandise. Je sors le premier costume et rien qu’au toucher je peux remarquer que la qualité est bien là.

- « Bon, on va pouvoir tout sortir. On va pouvoir en mettre la moitié en vente et l’autre dans la réserve. »
- « Ils sont vraiment magnifiques ces costumes ! Ils ont dû te coûter une fortune. »
- « En négociant un peu j’ai pu faire baisser le prix. »

Je les ai négocié à un prix raisonnable pour, qu’une fois notre marge ajoutée, que nos produits restent abordables. Nous nous activons pour pouvoir ranger les costumes qui vont dans la réserve et pour les autres vêtements, les mettre correctement en vente avant le coucher du soleil. Maintenant nous avons un bon stock qui va nous permettre de pouvoir ouvrir officiellement notre nouvelle boutique. Bien entendu on va garder notre étal sur le marché, pour garder contact avec nos habitués.

◊ Poste II / XXXII ◊ 755 mots ◊
[Quête spéciale Inktober, Jour II - Costume]

Il y a toujours un prix à payer

Il ne reste plus qu’un coffre à ranger. Je sors les vêtements un par un pour les passer à Irysïa, ma cousine, qui se charge de les ranger. Je suis vraiment étonnée par la qualité des tissus, elle est juste incroyable. J’ai bien envie de me laisser tenter de garder une tenue pour moi. Mais ce ne serait pas raisonnable puisque je les ai achetées pour avoir quelque chose à vendre dans ma boutique. Après, elles sont là pour compléter l’étal de l’Encen Divin. Les produits que l’on peut y trouver sont, dans l’ordre, de l’encens, des couteaux et autres accessoires pour les rituels, des bijoux pour les danseuses et danseurs lors des cérémonies et des vêtements pour eux aussi. En gros, tout ce que l’on propose est essentiellement dédié aux rituels et cérémonies religieuses.

En sortant le dernier costume du coffre, je remarque un tout petit coffre au fond du grand. Sans le quitter des yeux, je tends le vêtement à Irysïa. Une fois les mains libres, je les plonge dans le coffre pour récupérer la petite boîte. Elle est très légère, j’ai l’impression qu’il n’y a rien dedans, mais par curiosité, je décide de l’ouvrir. J’y découvre un parchemin très ancien. Je décide de déposer la boîte sur une table avant de prendre la page délicatement avec mes doigts. En la regardant plus attentivement, on peut remarquer une illustration à moitié effacée par le temps. Cependant on arrive tout de même à remarquer six silhouettes, celles de deux hommes, une femme, un lion, un aigle et un loup.

- « Qu’est ce que c’est ? » Demande Irysïa.
- « C’est curieux, on dirait Alyska, Axel et Altaïr. » Suppose Meredith.
- « Non, je ne crois pas que ce soit eux. Là, c'est un homme à côté du lion. » Annonçais-je
- « Tu as raison, alors que là, à côté du loup c’est une femme. Et on sait tous qu’Alyska fait partie de Félindra. » Déploie Meredith
- « Elle en est même la Maîtresse. » ajoute Irysïa.
- « Regardez derrière le parchemin ! » déclare Trystàn en regardant le dos de la page accroupie.

Je retourne avec délicatesse le fragile parchemin. Mon cousin a raison, il y a une sorte de carte, par contre je n’arrive pas bien à la déchiffrer. Je remets le parchemin dans sa boîte pour le protéger avant de la prendre.

- « Je sais à qui on peut demander ça. » déclarais-je
- « A qui ? »
- « On va voir Gérald sur son navire. »

Nous ne mettons que quelques minutes pour rejoindre le port d’Alaitihad. Le navire L’Eden Rock est toujours à quai, prêt à braver les océans pour moi. Après tout, il est à moi et son équipage est à mon service, c’est un fait, mais je préfère parler de cet équipage comme étant mes amis. On a traversé quelques aventures ensemble et ils m’ont beaucoup aidé. Irysïa, Trystàn, Yvanaël, Meredith et moi, nous finissons par poser le pied sur le pont du navire. C’est à ce moment-là que notre cousine Zera nous accueille les bras ouverts.

- « Bienvenue sur l’Eden Rock ! »
- « Je vois que tu aimes toujours autant prendre la place de Gérald ! »

Elle me fit un clin d'œil avant de rire aux éclats. C’est à ce moment-là que je vois une tête familière venir vers nous. Un homme assez grand aux longs cheveux blancs attachés au niveau de sa nuque.

- « Lexa, c’est toujours un plaisir de te voir. » dit-il en me serrant dans ses bras.
- « Moi aussi je suis ravie de te voir Gérald. »

Il contrôle plutôt bien ses émotions. Cela fait depuis un moment déjà qu’il est secrètement amoureux de moi, mais bien entendu, je ne vois absolument rien. J’ai juste l’impression qu’il m’apprécie en tant qu’amie, rien de plus.

- « Nous avons besoin de toi. On a trouvé ceci dans un des coffres qu’un fournisseur nous a amené. »

Je sors la boîte contenant le mystérieux parchemin. Il la prend, l'ouvre et sort le bout de papier ancien pour l’examiner.

- « Nous pensons que ça a un lien avec notre famille. Il y a aussi une carte au dos. Nous avons pensé que tu saurais peut-être la déchiffrer. »
- « C’est bien une carte. Elle mène certainement à un trésor. »
- « Et où est-il ? »
- « Visiblement il est dans le désert. »
- « On peut partir quand ? »
- « Demain à l’aube. »
- « Très bien, ça me laisse le temps de réunir quelques affaires. »
- « Attends, tu crois vraiment que tu vas y aller toute seule ? » proteste Meredith.
- « Hors de question ! On veut être de la partie ! » déclare Irysïa.
- « Surtout s’il s’agit de notre famille ! » ajoute Yvanaël.

Je souris, heureuse que mes amis, avec qui j’ai également un lien de sang avec eux, fassent partie de l’aventure qui s'apprête à commencer.

◊ Poste III / XXXII ◊ 778 mots ◊
[Quête spéciale Inktober, Jour III - Navire]

Il y a toujours un prix à payer

Nous sommes tous rentrés chez moi pour que nous puissions préparer nos affaires. Nous nous sommes convenu qu’il valait mieux les faire ce soir pour pouvoir partir dès le lever du soleil demain matin. Je monte dans ma chambre avant d’attraper un sac en toile pour fourrer quelques affaires dedans. J’en profite pour préparer les vêtements que je mettrai demain avant de partir. Je sors un pantalon moulant noir avec une chemise blanche à manches longues. Je pose aussi un corset noir et gris à côté avant d’ajouter une paire de bottes. Cela fait bien longtemps que je n’ai pas sorti de tels habits. Depuis un certain temps déjà, je porte très souvent des robes et des jupes. Cela me fait penser que ça fait un petit moment que je n’ai pas vu Darhuk et que je ne me suis pas entraînée. Je me fais la promesse qu’à mon retour à Alaitihad je vais reprendre sérieusement mes entraînements. Pourquoi ? Je vais vous expliquer. De un c’est pour améliorer ma condition physique. De deux c’est pour apprendre de nouvelles techniques et manier de nouvelles armes. Après tout, je suis l’apprentie de Darhuk en tant que Maître d’Armes. Le sommeil commence à gagner mon esprit. Je décide de me coucher pour pouvoir être en forme demain.

Le soleil commence tout juste à se lever. Ses rayons traversent les fenêtres de ma demeure pour venir caresser ma peau et me réveiller en douceur. Une fois bien réveillée, je décide de me lever et de m’habiller. Je me regarde ensuite, un instant dans le miroir. La femme que je vois devant moi n’a presque plus rien à voir avec celle qu’elle était avant. Elle a une allure plus assurée, le dos bien droit et un regard franc. Ses cheveux ont bien poussé aussi, maintenant ils lui arrivent au niveau des fesses. Par contre, ce qui n’a pas changé ce sont ses dessins formés par la différence de pigmentation de la peau sur ses bras dû à sa maladie, le vitiligo. Cela lui donne un air mystique qui n’appartient qu’à elle. Je me retourne lorsque j’entendis quelqu’un toquer à ma porte.

- « Oui ? »
- « Ce n’est que moi. » annonce Meredith
- « Tu peux entrer. »

Elle ouvre timidement la porte avant de la refermer derrière elle. Elle me regarde un instant avant de me prendre dans ses bras.

- « Tu es toujours aussi ravissante. Allez, assieds-toi et donne moi la brosse. »

Je m'assois sur la chaise juste devant le miroir avant de lui tendre ce qu’elle m’a demandé. Elle prend mes cheveux dans sa main avant de commencer par brosser les pointes pour remonter jusqu’au cuir chevelu. C’est son petit plaisir. Elle adore prendre soin de moi en me brossant les cheveux et moi, j’adore sentir les doigts les caresser, cela me donne des frissons. Je la regarde diviser ma chevelure en trois parties et commencer à faire une grande natte.

- « Si cette expédition s’avère plus mouvementée qu’on ne le pense, au moins ils ne te gêneront pas. »

Une fois fini, nous prenons nos affaires pour rejoindre les autres et nous diriger sur l’Eden Rock.

Nous voilà maintenant en pleine mer à bord du navire de Gérald. Je suis sur le pont à admirer l’immensité bleutée qui s’offre à moi. Les rayons du soleil se font fort, mais le vent est là pour les calmer et caresser avec tendresse ma peau. Sans compter l’odeur salée de l’air marin qui titille mes narines. Le cocktail parfait permettant ainsi à mon esprit d'oublier les tracas du quotidien. J’entends des pas se diriger vers moi avant de percevoir du coin de l'œil Gérald prendre place à mes côtés. Il pose une main sur mon épaule.

- « Tout va bien ? »
- « Oui, ne t’en fais pas. »

Gérald a un grand cœur. Il se soucie toujours des autres. Il me connaît depuis un certain temps déjà, quasiment depuis que je suis devenue une humaine. Plus exactement, c’est au moment où j’ai été choisie pour faire partie du groupe d’exploration pour fonder Alaitihad. Je dois avouer qu’il m’a été d’une aide très précieuse. Grâce à lui j’ai pu apprendre l’Alikir et quelques us et coutumes du peuple Humain, qui est maintenant le mien. Je me retourne vers lui, avec un petit sourire malicieux.

- « Si je me souviens bien, tu m’avais promis de m’apprendre à faire des nœuds marins non ? »
- « J’ai dit ça moi ? » dit-il en riant. « Ne t’en fais pas, je n’ai pas oublié. La traversée va être longue, viens. »

Je souris, heureuse d’apprendre qu’il n’avait pas oublié non plus. Il m’amène à un tas de cordes avant de s’asseoir juste à côté. Je fais de même en m’asseyant face à lui.

◊ Poste IV / XXXII ◊ 779 mots ◊
[Quête spéciale Inktober, Jour IV - Nœud]

Il y a toujours un prix à payer

Il me tend un bout de corde que je saisis avant qu’il en prenne une pour lui. Je le regarde manipuler son bout de corde en faisant passer une des extrémités dans un sens, puis dans l’autre, faire un tour avec … Il le fait tellement vite que j’ai du mal à voir comment il fait.

- « Et voilà ! »

Il me montre le résultat final. Je pris son nœud des mains pour regarder comment il à fait. Dans ma tête, je suis en train de suivre le trajet entre les deux extrémités pour essayer de comprendre comment il a fait. Je lâche ensuite son œuvre pour tenter de reproduire ce qu’il a fait. Je passe le bout par là, ensuite par ici, une petite boucle et … c’est un échec. Je regarde un instant mon travail avant de poser mes yeux sur Gérald. Pour je ne sais quelle raison, je me suis mise à éclater de rire, suivie par le capitaine l’instant d’après. Une fois que nous nous sommes calmés, je m’avoue vaincue.

- « Je ne suis pas aussi douée que toi ! »
- « Dis pas ça, je sais que tu peux y arriver. Regarde. » m’encourage-t-il en s’approchant de moi. « Prends une nouvelle corde. »

Je pris celle qu’il vient de me tendre avant qu’il ne défasse en deux trois mouvements le nœud qu’il a fait.

- « Prends ta corde comme ça, et commence par mettre ce bout là. »

Pour me guider au mieux, il m’explique à haute voix comment faire, mais aussi en faisant les étapes au ralenti avec son bout de corde pour que je puisse voir comment il fait. Je suis très attentivement ses instructions pas à pas. J’aime beaucoup le moment que je suis en train de passer. Certes il est collé contre moi, mais cela ne me dérange pas, je trouve cela même réconfortant. Je ne me suis même pas rendue compte que Daisuke vient d’apparaître, assise sur la rambarde en bois du bateau. Elle nous regarde d’un air malicieux. Une idée lui est venue en tête. Elle se promit qu’elle tentera de bousculer les choses entre Gérald et moi-même. Elle essayera de faire en sorte que l’on sorte ensemble. Malheureusement, je ne sais pas si elle réussira, parce que je pense ne rien ressentir pour le Capitaine, je le vois plus comme étant mon meilleur ami, un frère. Mon Archontesse voit bien que cela rend Gérald triste. Il m’aime profondément, mais n’ose pas me l’avouer. Pour ne rien arranger, je ne m’en rends même pas compte. Même le petit rapprochement qu’il a fait, je vois ça juste parce qu’il souhaite passer du temps avec moi, c’est tout.

- « J’ai réussi ! » M’exclamais-je en montrant le résultat à Gérald.
- « Tu vois, je te l’avais dit ! »

Je ne m’arrête pas sur cette victoire, je décide de continuer de m’exercer, trop heureuse d’avoir réussi.

Je me perds une nouvelle fois en admirant l’océan onduler au rythme du vent et du passage du navire. Je suis en train de penser à ce que l’on m’a dit à propos de mes cauchemars. Il se trouve qu’ils n’en sont pas réellement et que la présence que je ressens dans mes rêves, mais d’autres que mon Ira. J’ai été très surprise de savoir que j’en possède un et qu’il est en train de se manifester. J’étais tellement persuadé que je ne pouvais pas en posséder du fait que je ne sois pas née humaine, que je refusais de cette réalité. Je ne comprends toujours pas pourquoi je possède un Ira, malgré ce détail de ma vie, mais peu importe. Maintenant il faut que j’arrive à ne plus avoir peur de lui et à entrer en contacte.

Des croassements lugubres m'extirpent de mes songes. Je lève les yeux au ciel et j'aperçois un regroupement de corbeaux tourner autour de l’Eden Rock tandis que l’on se rapproche des terres. C’est très étrange. Normalement on devrait plus voir des mouettes ou des albatros que des corbeaux … Je me tourne vers Gérald qui est en train de consulter le parchemin mystérieux que je lui ai donné.

- « Visiblement, d’après ce que dit le parchemin, on se rapproche de l’endroit indiqué … »

Le ton de sa voix ne se veut pas très rassurant. Je me rapproche de lui, pour tenter de contenir ma peur en occupant mon esprit.

- « Il vous faudra être extrêmement prudent … »

Je me sens de moins en moins rassurée. Je ne sais pas du tout ce qui nous attend exactement, mais cela ne s’annonce pas être de tout repos. La vigilance sera de mise et non négligeable.

◊ Poste V / XXXII ◊ 763 mots ◊
[Quête spéciale Inktober, Jour V - Corbeau]

Il y a toujours un prix à payer

L’Eden Rock continue d’avancer malgré la volée de corbeaux qui s’agitent autour de lui. Il faut que l’on arrive à s’approcher un peu plus de la terre ferme avant de jeter l’encre et finir le trajet en barque. Ces oiseaux deviennent complètement fous. Ils se mettent à foncer sur nous toutes serres en avant. Certains se mirent à déchirer les voiles du bâteau. Je ne sais pas ce qu’il se passe dans leur esprit, mais j’ai bien l’impression qu’ils sont contrôlés ou qu’il y a quelque chose qui les embrouille. Dans cette folie, les oiseaux noirs y perdent beaucoup de plumes et se blessent … On peut très facilement voir de grosses traces de sang sur les voiles endommagées. Ils deviennent de plus en plus menaçants et fous. On dirait qu’ils ont littéralement perdu l’esprit. Je les regarde voler en direction du ciel. Pendant un instant j’ai cru qu’ils allaient partir, mais j’ai eu tort. Ils firent demi-tour avant de plonger comme des fous furieux dans notre direction.

- « Tous dans la cale ! » hurle Gérald en ouvrant la trappe. « Dépêchez vous ! »

Tout le monde se dépêche de se réfugier dans la partie basse du bateau. La peur et l'incompréhension se lisent sur nos visages. Un premier bruit sourd nous fait sursauter. Un corbeau vient de s'écraser contre le bois du pont. Très vite, de nombreux bruits similaires se font entendre … Les autres oiseaux sinistres terminent leur course contre les parties du bateau. C’est terrifiant. On entend les croassements mélangés aux sons des ailes qui s’agitent dans les airs, les volatiles qui percutent le bois, les os qui se brisent, … Notre petite sortie chasse aux trésors est bien étrange. Je ne m’attendais pas du tout à cela … C’est vraiment angoissant. Je n’ose même pas imaginer ce que donnera la suite de notre expédition, surtout en sachant comment elle vient de commencer.

Le chaos semble s’être terminé. On n’entend plus un bruit dehors. Je décide de sortir dehors pour voir ce qui s’est réellement passé. J’ouvre la trappe avant de pointer le bout de mon nez à l’extérieur. Mon regard balaye la scène avec stupeur. C’est un véritable champ de bataille. Je ne pourrais même pas dire combien de cadavres de corbeaux il y a étendu au sol … Il y en a beaucoup trop. Leur sang frais forme des flaques un peu partout sur le pont. Des gouttes tombent aussi des mâts et des voiles.

- « C’est dégoûtant ! »  s’exclame Zera. « Ça va être l’enfer de nettoyer tout ça ! En plus ils ont déchiré les voiles … »

Gérald s’avance vers le bord du bateau pour sortir la petite barque qui nous permettra d’approcher le rivage et pouvoir accoster.

Nous sommes tous sur la terre ferme, à l’exception de Gérald et son équipage. Zera et Zelya auraient bien aimé nous accompagner, comme l’expédition les concerne aussi vu qu’elles font partie de la famille Blaise aussi. Elles ont préféré rester sur l’Eden Rock pour pouvoir aider Gérald à tout nettoyer pour que nous puissions rentrer chez nous.
La nuit commence à tomber. Après un échange entre nous, on a décidé d'installer un campement pour la nuit. En même temps, il faut être fou pour vouloir traverser le désert en pleine nuit.
Je me demande bien ce que l’on va trouver ou ce que l’on va découvrir en continuant cette expédition. Je ne sais même pas ce que l’on va découvrir réellement. Peut être que l’on va trouver un artefact qui a appartenu à nos ancêtres, ou alors on va libérer une malédiction sur notre famille. Je ne sais pas. Je dois avouer que j’ai l’esprit un peu embrouillé avec tout ce qu’il vient de se passer. Enfin, il ne s’est pas passé grand-chose, mais ça a été suffisamment violent pour que ce soit à la limite du traumatisant. J’espère que Gérald et les filles ont le cœur bien accroché comme c’est eux qui se sont dévoué pour nettoyer tout le navire. Bon, en même temps ils y sont un peu obligés, ils font partie de l’équipage de l’Eden Rock, donc forcément ils doivent faire sa maintenance.

Je décide de m’allonger sur le sable encore chaud de la journée pour permettre à mon regard et mon esprit de se perdre à observer la voûte céleste. Meredith s’approche doucement de moi avant de s’asseoir. Elle soulève ma tête pour la poser sur ses genoux et commence à me caresser les cheveux.

◊ Poste VI / XXXII ◊ 741 mots ◊
[Quête spéciale Inktober, Jour VI - Esprit]

Il y a toujours un prix à payer

Le lendemain matin pointe le bout de son nez en exhibant ses belles couleurs dans le ciel. Le nuit a été plutôt fraîche, mais fort heureusement nous avions de quoi nous couvrir. Nous nous réveillons tous tranquillement en profitant de la vue exceptionnelle qui s’offre à nous. Mon regard se pose sur l’Eden Rock. Son état me rappelle les péripéties que nous avons vécu hier. J’espère que Gérald et les filles arriveront à nettoyer le navire. Après se sont juste des cadavres de corbeaux, mais les mares de sang seront peut être plus compliquée à nettoyer. Plus le liquide vermeille reste à stagner sur le bois, plus le risque de ce dernier absorbe le liquide est important et par conséquent de changer de teinte. Quelque chose attire mon attention. Je regarde plus attentivement et je vois un gros tas noir sur une petite île proche du bateau. Je décide de prendre la petite barque pour aller voir ce qu’il se passe.

Une fois arrivée à bord, je remarque qu’il n’y a plus un seul corbeau mort sur le pont. Même le sang, il y en avait presque plus. Quasiment tout a été nettoyé.

- « Salut Lexa. Bien dormi ? »
- « Salut Gérald, oui ça va et toi ? »
- « Pas vraiment, je n’arrivais pas à trouver le sommeil donc je me suis occupé. »
- « Tu aurais pu demander de l’aide. »
- « Non, vous étiez tous en train de dormir, je ne voulais pas vous déranger et puis, j’ai pris le temps de le faire tranquillement. Il ne reste plus qu'à réparer la voile et la changer une fois de retour à Alaitihad. »

Je suis en train de penser qu’il va falloir que l’on se mette en route d’ici peu. Après tout, on est ici pour trouver des réponses quant au parchemin que l’on a trouvé. S’il concerne bien notre famille, je veux absolument avoir des réponses.

- « Le temps que les autres se réveillent tranquillement je vais préparer les affaires dont on aura besoin. »
- « Je vais t’aider, ça me permettra de faire une petite pause ! »

Il m’amène dans la cale du bateau pour prendre quelques sacs. Il me tend quelques provisions et des vêtements supplémentaires. Je prends aussi deux trois armes avec moi, on n’est jamais trop prudent.

- « Tu devrais venir avec nous. »
- « Pourquoi ? »
- « On va avoir besoin de tes connaissances en cartographie. »
- « Mais, je ne peux pas laisser mon navire. »
- « Moi, ça ne me pose pas de problème de rester là. annonce Zera en arrivant. »
- « Tu en es sûre ? C’est quand même une expédition qui concerne votre famille. »
- « Je préfère de loin rester ici. Après tout, les Lyrdrïms s’en foutent pas mal de nous ! Alors pourquoi suivre ce parchemin … Moi je reste ici, point barre. dit-elle fermement. »

Je comprends tout à fait son point de vue. C’est vraiment malheureux que dans notre famille il y ait cette mentalité là, que les Lyrdrïms bannissent ceux qui ne développent pas de magie élémentaire. Comme ça a été le cas pour moi … Bref, je n’ai pas très envie de revenir là dessus. Après tout, je vis une nouvelle vie qui me convient parfaitement. J’ai beaucoup évolué depuis que je suis devenue une humaine. Bon, je dois avouer que cela n’a pas été facile tous les jours, mais regardez où j’en suis maintenant !

Nous nous sommes réunis sur la terre ferme et enfin prêts à partir. Chacun a son sac, avec ses provisions.

- « Tu sais vers où doit aller Gérald ? » demandais-je
- « Hum … d’après la carte, on doit se diriger vers le sud jusqu’à trouver des statues. »
- « Quel genre de statue ? »
- « Je ne sais pas, la carte est trop abîmée à cet endroit. Il va falloir que l’on se débrouille tout seul … »
- « Bon, on va déjà avancer et on verra au fur et à mesure. »

Les premiers pas dans le sable sont assez pénibles, mais au fil du temps, on commence à s’y faire et à prendre l’habitude de bien poser le pied. Un petit vent commence à souffler doucement. Pour l’instant rien d'alarmant. Seuls nos vêtements et cheveux volent dans le vent, mais on reste tout de même attentif à ce que cela ne se transforme pas en une tempête de sable. Cela serait assez fâcheux, l’expédition pourrait être compromise. Je veux vraiment obtenir les réponses que je me pose depuis que j’ai pris connaissance de ce parchemin assez énigmatique.

◊ Poste VII / XXXII ◊ 727 mots ◊
[Quête spéciale Inktober, Jour VII - Vent]

Il y a toujours un prix à payer

Nous marchons depuis un certain temps déjà, je ne sais pas depuis combien de temps, mais assez pour que l’on soit tous épuisés et assoiffés. Il n’y avait pas besoin de parler pour que l’on décide à l’unanimité une petite pause pour pouvoir se reposer un instant et reprendre des forces. Tout le monde avait le même regard de fatigue. Sans compter que depuis tout à l’heure on se prend régulièrement du sable dans les yeux et on en a aussi plein les cheveux et les vêtements.

- « Venez on va se réfugier là bas. » Dis-je, en montrant un amas de gros rochers qui forment une sorte de grotte.

Une fois à l’abri du vent, nous nous empressons d'enlever le sable coincé dans nos habits et nos cheveux et de passer un peu d’eau dans nos yeux tout irrités. Je regarde mes compagnons de route qui, pour la plupart, font aussi partie de ma famille. Meredith, ma défunte grande sœur devenue mon ange gardienne, distribue de l’eau à tout le monde suivie par Zera qui nous donne nos rations de nourriture. Gérald, quant à lui, est absorbé par le parchemin de ma famille. Je pense qu’il doit essayer encore de déchiffrer certains passages pour savoir exactement où on doit aller. Ça ne doit pas être aussi simple de faire ce genre de chose. Moi je ne suis bonne à rien, mise à part à m’entrainer pour devenir maîtresse d’arme, mais aussi pour être une danseuse réputée. Je me promets que, lorsque je rentrerai de cette expédition, que je m’investirai à fond auprès des prêtresses à Alaitihad afin de reprendre les cours de danses traditionnelles et religieuses des humains, de mon peuple.

- « On s’est arrêté au bon moment, le voile de sable s’est carrément transformé en tempête ! » s’étonne Irysïa.
- « Bon, au moins ça nous laisse le temps de se reposer un certain temps ! » déclare Yvanaël.
- « Tu n’as pas tord Yvanaël, les tempêtes de sable durent assez longtemps donc on a tout notre temps. » complète Gérald.

Cela ne me plaisait guère. J’espérais trouver les secrets de ma famille assez rapidement pour vite rentrer au Royaume d’Alaitihad, mais visiblement les AEtheri sont contre moi … Il va falloir que je m’arme de patience … Mes compagnons de route se sont tous allongés, prêt à faire un somme, tous sauf Gérald.

- « Profites-en pour te reposer aussi. » m’annonce ce dernier.
- « Je n’ai pas sommeil. » rétorquais-je.
- « Certes, mais la route sera très longue … Allonge-toi et ferme au moins les yeux. »

Je décide de suivre ses conseils, malgré moi.

Finalement la fatigue a eu raison de moi. J’ouvre les yeux, après une courte sieste, avec la voix de Gérald qui nous annonce que la tempête de sable vient de cesser. Une fois levée, je regarde l’horizon avant d'apercevoir une statue en pierre au loin. Elle tient une épée levée devant elle, comme si elle montrait une direction.

- « Gérald … Ce n’est pas la statue que l’on recherchait tout à l’heure ? »
- « Si ! C’est elle ! » Se réjouit-il

Nous rangeons nos affaires avant de partir voir la silhouette de pierre de plus près.
Arrivé à ses pieds, Gérald reprit le parchemin de ma famille.

- « Visiblement il faut aller dans la direction qu’elle pointe avec son épée. »

Sans plus attendre, nous décidons de suivre la direction proposée par la statue à l’épée. Loin devant nous, on pouvait très légèrement apercevoir une silhouette floue, mais plus on s’approchait, plus on pouvait voir qu’il s’agissait d’une autre statue de pierre identique à la première, sauf que celle-ci nous faisait dévier un peu sur la droite. La suivante nous dit de continuer tout droit. L’autre d’après, elle nous montre un chemin un peu plus à droite encore … ainsi de suite … A chaque nouvelle statue, on continue de suivre le chemin qu’elle nous montre. Je ne sais pas combien de statues on va encore croiser, mais je pense que l’on est sur la bonne voie. Il faut juste que l’on persévère encore et encore, même si la traversée du désert est assez difficile. Nous avons dû instaurer une pause obligatoire aux pieds de chaque silhouette de pierre pour pouvoir reprendre notre souffle, se désaltérer. La chaleur ne nous aide pas vraiment, sans compter que le sable est brûlant, ce qui rend le périple encore plus pénible.

◊ Poste VIII / XXXII ◊ 721 mots ◊
[Quête spéciale Inktober, Jour VIII - Montrer]

Il y a toujours un prix à payer

J’ai arrêté de compter le nombre de statues que l’on a dépassé depuis bien longtemps et ce n’est pas notre objectif principal de savoir combien elles étaient, seule notre destination importe. Cependant une lueur d’espoir naquit en nous lorsque l’on aperçut au loin une sorte d’entrée, qui semblait mener vers une grotte, gardée par une statue de chaque côté. Leur épée se croise juste au-dessus d’elle.

- « C’est très impressionnant, » s'étonne Trystàn.
- « Vous êtes sûr que c’est là bas ? » demande Irysïa
- « Il n’y a qu’un seul moyen de le savoir, » annonçais-je

Je passe devant tout le monde afin d’avancer en direction de l’entrée gardée par ces deux silhouettes de pierre. Arrivée enfin à leurs pieds, je regarde un instant leur piédestal, quelque chose y est écrit, mais je n’arrive pas à savoir de quelle langue il s’agit. Gérald s’approche afin d’essayer de décoder les inscriptions.

- « Je suis vraiment désolé, mais je ne peux pas les traduire. Il doit s'agir d’une langue ancienne, voire même oubliée …. Je suis désolé. » s’excuse Gérald.
- « Ne t’en fais pas, ce n’est pas … »

Un bruit étrange venant du désert me coupe la parole. On se regarde les uns les autres pour savoir si quelqu’un n’a pas fait une mauvaise blague, mais nos doutes se confirment lorsqu’un autre grondement se fit entendre. Tout à coup la pression de l’air augmente à en devenir presque insoutenable. On a l’impression de ressentir d’étranges regards épiant nos moindres faits et gestes. Meredith fut la plus courageuse d’entre nous. Elle saisit mon poignet et celui d’Irysïa.

- « Dépêchez vous ! Rentrez tous dans la grotte ! » crie t-elle à tout le groupe.

Mon ange gardienne nous tire, Irysïa et moi, dans la grotte. Les autres mirent un petit moment avant de réagir, mais ils finirent tous par se réveiller et se mettre en sécurité dans la grotte. Une fois que nous étions tous à l'abri à l’intérieur, une sorte de tremblement de terre fit s’ébouler les rochers constituant le plafond de l’entrée, bloquant ainsi l’entrée aux monstres supposés de l’extérieur, mais nous condamnant aussi à ne plus pouvoir sortir.

- « J’imagine que l’on est obligé de trouver une autre sortie … » annonce Yvanaël.

Je me mis à observer la grotte de plus près, malheureusement on n’y voyait pas grand-chose. Ma grande sœur pose une main sur mon épaule avant de tendre son autre main, paume vers le haut et faire apparaître une boule lumineuse.

- « Je pense que ça ira mieux comme ça, non ? »
- « Oui, merci Meredith ! » dis-je en souriant à mon ange gardienne.

La pression que l’on a senti à l’extérieur se faisait aussi ressentir ici, mais avec une tendance à se faire oublier peu à peu. Je respire un bon coup avant de me remettre à observer les recoins de cette grotte. Elle me semble plutôt familière, presque comme un sentiment de déjà vu. Ce n’est pas étonnant, elle ressemble fortement à celle que l’on a explorée avec un groupe d’humains … Lancinia et … Maximilien ! Ce sont les deux seuls noms que j’ai retenus ! Cependant, il y a tout de même quelque chose de différent par rapport à l’expédition que j’ai mené avec eux … Cette grotte là est, je ne sais pas … étrange peut-être. Non … par moment j’ai l’impression de voir des silhouettes sculptées sur les parois. Je m’approche pour espérer mieux apercevoir les détails.

- « On ne dirait pas un loup ici ? » demande Gérald
- « Oh si si ! Tu as raison ! » acquiesce Yvanaël
- « Et là, juste à côté, on dirait d’autres loups, des chiens, des renards ! » ajoute Irysïa.
- « Regardez, il y a une multitude d’oiseaux par ici ! » remarque Trystàn.

Je prête de nouveau attention sur le mur juste à côté de moi, c’est alors que j'aperçois des silhouettes très familières.

- « Il y a des lions ici ! Avec d’autres félins. »
- « Je ne pense pas que ce soit une coïncidence. On doit se trouver sur la bonne voie ! » s’exclame Gérald
- « Tu as raison ! » dis-je en ne réalisant que maintenant. « Les félins pour la maison Félindra. »
- « Les oiseaux pour la maison Aquilus. » complète Meredith
- « Et les canidés pour la maison Lycanthe ! » conclut Irysïa.
- « Il faut que l’on continue à explorer la grotte, je suis sûre que l’on trouvera les réponses que l’on recherche ! »

Toute la troupe acquiesce mes dires et sans plus attendre nous nous mirent en marche vers les profondeurs de cette grotte encore pleine de mystères entourant notre famille.

◊ Poste IX / XXXII ◊ 739 mots ◊
[Quête spéciale Inktober, Jour IX - Pression]

Il y a toujours un prix à payer.

Je ne sais pas du tout où cette expédition va nous mener. L’idée que ce soit un piège ne m’a pas du tout effleuré l’esprit. C’est vrai, après tout, il se peut très bien que l’on nous ait guidés jusqu’ici dans la seule optique de nous nuire, voire même de nous exterminer. Peut-être qu’une personne qui déteste, voire même une famille ennemie qui souhaite voir la famille Blaise réduite à néant a créé ce parchemin, ces énigmes, ce lieu pour pouvoir tous nous piéger. Dans tous les cas, cette idée ne me traverse aucunement la tête. Je suis plus du genre à vouloir comprendre ce qu’il se passe et à savoir ce qu’il se cache ici. Ma famille est, depuis des générations et des générations, une famille Lyrienne et elle a toujours eu comme emblème un lion, un loup et un aigle. Je ne sais pas pourquoi il en est ainsi, ni comment les maisons ont été créées… Je sais juste que chaque Blaise arrive à créer un lien spécial avec soit les félins et donc se voit entrer dans la maison Félindra, soit à développer une affinité avec les canidés et donc appartient à la maison Lycanthe, ou alors à se lier d’amitié avec les oiseaux et donc rejoindre la maison Aquilus. Mais pourquoi on développe de tels liens ? Pourquoi des félins, canidés et oiseaux ? Il y a tellement de questions qui restent sans réponse… Décidément, je n’arriverai jamais à comprendre cette famille… Surtout, le fait d’être banni d’Aeden, assez violemment, juste parce que certains développent un autre type de magie, voire même de l’anti-magie en prenant mon exemple… Je dois avouer que j’ai toujours cette haine envers eux, envers Alyska, qui me ronge profondément. Je ne sais pas si j’arriverai un jour à passer au-dessus de cela… Mais il le faudra peut-être un jour, puisque j’ai déclaré lors de l’épreuve lyrienne de la Coupe des Nations que je visais le titre d’ambassadrice des Humains chez les Lyrienns… Peut-être que j’ai fait une erreur ce jour-là, mais quoi qu’il en soit, je souhaite tout de même m’élever au sein de la hiérarchie humaine, même si je n'atteins pas le titre que je souhaite obtenir.

– « Euh… On prend quel chemin ? » demande Irysïa.

La voix de ma cousine m’extirpe de mes pensées envahissantes et quelque peu troublantes. Je me remus légèrement la tête avant de regarder devant moi. Effectivement, deux chemins, deux choix différents s’offraient à nous.

– « Je ne sais pas pourquoi, je sens que l’on est tombé dans un labyrinthe… »
– « Que fait-on ? » me demande Meredith.
– « J’ai bien l’impression que l'on n'a pas le choix … » « On va avancer au petit bonheur de la chance. »

Je décide de prendre le chemin de droite et de voir où il va nous mener. Je ne sais pas si c’est la bonne décision, mais c’est mieux que de rester planter pendant des heures à chercher une solution à un problème qui repose entièrement sur de l’aléatoire et sur la chance.
Les murs qui nous retiennent prisonniers ici sont toujours pareils. Ils ressemblent à ceux du début… On peut entrevoir de nombreuses silhouettes de félins, de canidés et d'oiseaux sur les parois. Elles semblent avoir été sculptées il y a fort longtemps, mais qu’elles se sont détériorées au fil du temps.
De nouveau, un choix s’impose. Est-ce qu’on doit aller à droite, à gauche ou en face ?

– « Et si on choisissait chacun à notre tour une direction ? »propose Meredith.
– « Pourquoi pas, après tout, on est tous dans la même galère et ça mettrait un peu plus de fun ! » Annonce Yvanaël
– « D’accord alors, je choisis d’aller… à gauche ! » S’exclame Irysïa.

C’est ainsi que l’on décida de rendre l’expédition un peu plus joyeuse, que ce ne soit plus un fardeau, mais une sorte de jeu. Je ne sais pas pourquoi, mais cela nous permettra d’en apprendre davantage sur nous-mêmes, aussi sur les autres, mais surtout de pouvoir resserrer les liens qu’il y a déjà entre nous. On a déjà passé tellement d’épreuves ensemble et celle-ci ne sera certainement pas la dernière. J’ai vraiment le sentiment que rien ne pourra défaire les liens que l’on est en train de renforcer lorsque je vois l’état d’esprit, la positivité et l’optimisme dont on fait preuve. Je suis heureuse d’être une humaine et d’avoir rejoint cette branche humaine de la famille Blaise.

◊ Poste X / XXXII ◊ 738 mots ◊
[Quête spéciale Inktober, jour X : choix/pioche]

Il y a toujours un prix à payer.

Je regarde mes compagnons de route un à un. Ils ont l’air tous si déterminés à connaître l’histoire du parchemin qui est parvenu jusqu’à nous d’une manière peu commune. Je ne sais pas si on est tombé sur cette carte par la force du destin ou si c’est juste une farce. Je dois avouer que la seconde raison est la plus plausible, même si je commence à avoir des doutes. La personne à l’origine de cette supposée farce doit très bien connaître la famille Blaise, ma famille, pour avoir élaboré son plan. Elle doit connaître les particularités des différentes maisons, d’avoir pu créer un endroit comme celui-ci aussi détaillé… Cependant, l’état du lieu est assez délabré, même si quelques fresques restent relativement bien conservées. En regardant plus attentivement, certains recoins semblent avoir été volontairement dégradés, comme rongés par de l’acide. Ce petit détail laisse à supposer que quelqu’un souhaitait faire disparaître des preuves. Finalement, la thèse de la farce est vouée à être réfutée.

- « Avec Yvanaël on va à droite » annonce Tristàn.
- « D’accord, très bien. On va prendre celui du milieu. » déclarai-je.

Gérald s’approche de Meredith avant de lui chuchoter ces quelques mots.

- « Fais bien attention à elle, s’il te plaît. »

L’ange lui sourit, lui faisant signe qu’elle respecterait la demande du jeune homme. Elle sait qu’il est secrètement amoureux de moi, mais, bien entendu, moi, je n’ai encore rien remarqué alors qu’il y a des signes, chez lui, qui ne trompent pas. Ma sœur me saisit le bras avant que l’on ne finisse par s’engouffrer dans le chemin que l’on a décidé d’emprunter. Quant à Gérald, il s'associe à Irysïa afin de continuer l’exploration de leur côté.

Le long chemin qui semble plus être un couloir sans fin est assez sombre, on ne voit pas à plus de six mètres devant nous. Je ressentais par moment des courants d’air frais, voire froids, derrière la nuque à en glacer le sang. Des échos étranges se font entendre de loin, comme si les murs craquaient, des brisures de la roche vieillie qui tombent sur le sol ou même le son du sable qui s’engouffre dans les failles avant de terminer leur chute sur le sol. De temps à autre, des puits de lumière font rentrer un peu les rayons du soleil, nous offrant un peu de répit dans l’atmosphère pesante des lieux. Je ne sais pas où cette expédition va nous mener, je ne suis déjà pas rassurée en voyant le début de celle-ci, alors qu’est ce que cela va être lorsque l’on atteindra l’objectif que la carte nous a donné ? Qu’est ce que l’on va apprendre sur la famille Blaise ? Mais surtout, qu’est ce qu’ils essaient de cacher pour le coup ? Plus je passe de temps dans cette grotte qui commence à avoir de plus en plus l’allure d’une bâtisse souterraine, plus je me dis que ma famille a réellement voulu dissimuler quelque chose. Je vois de plus en plus d’objets, de statues, de fresques totalement rongés par de l’acide. Le doute n’est même plus permis à ce niveau là !

- « Au fait, que penses tu de Gérald ? » me demande ma chère sœur en brisant le silence de plomb.
- « Oh, il est plutôt gentil. En plus, il est intéressant, il m’apprend beaucoup de choses ! Pourquoi me demandes tu cela ? »
- « Pour rien, je suis juste curieuse de savoir. Tu sais, il t’apprécie beaucoup et il aime passer du temps avec toi. » annonce Meredith en jouant les entremetteurs sans que je ne m’en rende compte.
- « Ah bon, je ne l'avais pas remarqué. Maintenant que tu le dis, je dois avouer que j’aime bien passer du temps avec lui, sa compagnie est fort agréable. »

Mon ange gardienne se mit à rire pour je ne sais quelles raisons. On a beau être liées par les liens du sang, être soeur, je ne comprends pas toujours ses réactions.

- « Je sens qu’en rentrant à Alaitihad on va avoir une petite discussion. » lui lançais je.
- « Comme tu le souhaites, mais rien n’empêche d’en parler maintenant, on est que toutes les deux pour l’instant. » insiste t-elle.
- « D’accord. Tu sous-entends quoi par “il t’apprécie beaucoup” ? Tu sais quelque chose que je ne sais pas ! » rétorquais je.
- « Je ne sais pas de quoi tu veux parler. » m’annonce t-elle sans aucune once de crédibilité.

◊ Poste XI / XXXII ◊ 720 mots ◊
[Quête spéciale Inktober, jour XI : acide/aigre]

Il y a toujours un prix à payer.

J’aime beaucoup ma sœur, mais elle m’énerve avec ses phrases énigmatiques. Je ne sais pas du tout où elle veut en venir, ni qu’est ce qu’elle a derrière la tête. C’est son petit jeu à elle, me faire tourner en bourrique. Elle avait l’habitude de le faire lorsque l’on était encore à Extalia, au sein de notre famille. On ne faisait jamais rien l’une sans l’autre, on jouait beaucoup, on faisait des bêtises ensemble ce qui nous a valu quelques punitions au passage. Mais l'insouciance de notre enfance s’est très vite envolée lorsque Meredith n’a pas survécu à sa révélation. Son corps n’a pas supporté l’élément qui y est entré et elle en est morte. Ensuite, ce fut mon tour, sauf que mon corps s’est mit à produire de l’anti-magie au lieu de la magie … ce qui m’a valu être bannie du domaine familiale par la matriarche des Blaise issu de la race des Lyrienns. Mais un beau jour, j’ai retrouvé ma soeur, enfin elle est venue à moi pour devenir mon ange gardienne ! On a su retrouver notre complicité d’antan malgré les changements que l’on a subi.

On décide de faire une petite pause en s’asseyant sur une colonne qui s’est effondrée il y a un moment déjà avant de continuer notre conversation.

- « Et si tu décidais d’être franche envers moi pour une fois. » lui lançais-je.
- « Mais je suis toujours franche, il faut juste que tu apprennes à ouvrir les yeux de temps en temps ! » rétorque-t-elle.
- « J’ai les yeux ouverts pourtant ! »
- « Qu’est ce que tu peux être bête et naïve par moment ! Je parle de regarder ce qui t’entoure, les réactions des personnes avec qui tu es et surtout de savoir interpréter les signaux qu’ils t'envoient, surtout une personne en particulier. »
- « Je ne sais vraiment pas où tu veux en venir. Tu ne peux pas me le dire tout simplement ? »
- « Non, c’est à toi de le découvrir et d’analyser. Sur ce coup là, je peux juste de guider. »
- « Bon, je crois que je n’arriverai pas à te sortir les vers du nez. » Dis-je avant que l’on ne se mette à pouffer de rire.

Soudain, un bruit sourd et lointain se fit entendre. Surprise et apeurée, je me suis collée dans les bras de ma sœur Meredith. Je ne sais pas d’où vient ce cri terrifiant, mais j’ai l’impression que c’est plus celui d’un animal que d’autre chose. Je décide de me ressaisir en me levant et empoignant mon yatagan d’Alaitihad. Meredith quant à elle, prit son arc et l’arme d’une flèche. On se mit à continuer notre avancée dans les méandres de la bâtisse ensevelie avec plus de vigilance qu’au début. Décidément, ce lieu nous réserve bien des surprises et pas que des bonnes. Peu de temps après, un groupe de hyènes enragées sort de l’ombre et se met à nous grogner dessus. La hyène la plus imposante s’avance en première vers nous, certainement le chef de la meute, en grognant un grand coup sec pour ordonner à ses congénères de nous attaquer. Meredith réussit à en tuer une en plein bord avant qu’elle n’atterrisse sur moi. Cependant, elle n’eut pas assez de temps pour tuer ou ne serait-ce que blesser, une autre qui venait de me faire tomber à terre. Je me débats comme je le peux pour me libérer, mais la rage de cet animal est impressionnante. Il essaye par n’importe quel moyen de me mordre, mais perdant patience, il décide d’en venir aux griffes. La hyène réussit à me donner un grand coup de patte dans le bras gauche, le griffant assez profondément pour me faire saigner. L’instant d’après l’animal tombe à côté de moi, raid mort puisqu’il venait de se prendre une flèche en plein cœur. D’autres canidés se préparent à nous attaquer, mais un animal plus grand, à la silhouette qui me n’est guère inconnu, fait son entrée pour les combattre. C’est ma compagne Isys, une lionne du désert. Sans plus attendre, elle assainit les premiers coups de pattes, toutes griffes dehors, contre les hyènes. Pour l’aider dans cette lutte, Meredith et moi-même on décide de se mêler à la bataille animalière. Un coup de lame à gauche, un coup à droite, une lame en plein cœur … La lutte est acharnée et sanglante. Cependant, voyant sa meute réduire de plus en plus, l’alpha décide de rappeler ses sous fifres afin de décamper.

◊ Poste XII / XXXII ◊ 739 mots ◊
[Quête spéciale Inktober, jour XII : collé]