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 Un secret a toujours la forme d'une oreille [Solo]

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Ven 19 Aoû 2016, 20:00

「 Un secret a toujours la forme d'une oreille 」
Sîdh l’emmenait dans les profondeurs de la forêt bordant les frontières entre le Rocher au Clair de Lune et l’Edelweiss enneigée. Nerveux, il se retournait constamment, comme s’il craignait que sa jeune compagne, ou plutôt sa maîtresse – il fallait garder les bons rôles, même si elle ne se considérait pas ainsi envers son Okatsune – refuse subitement de le suivre. Eärhyë ne lui aurait cependant refusé ce caprice pour rien au monde. En règles générales, à chacune de ses demandes découlait une péripétie incroyable ou un rebond prodigieux dans sa vie et la jeune femme n’aurait loupé cela pour rien au monde. Toutefois son compagnon restait mystérieux quant à leur destination, ce qui laissait la blonde complètement perplexe. Habituellement, Sîdh calquait son tempérament sur la chose qu’il s’apprêtait à présenter : de légers bonds pour présager d’un événement heureux, le museau pointé vers le sol lors d’un événement déplaisant ou triste, etc. Là, à force de se retourner à quelques minutes d’intervalle, le Renard à neuf queues faisait davantage preuve de tension dont l’origine était une véritable énigme au savoir de la Bélua. Elle n’eut pourtant de cesse de le suivre, portée par sa sympathie et sa curiosité.

Le duo déboucha subitement sur une clairière reculée, et par conséquent à l’abri de regards indiscrets. Etonnement, le Renard se porta de son pas de velours en son centre puis se tourna vers elle et s’assit sur ses pattes antérieures, l’observant de son corps raide et de ses yeux plus brillants qu’à l’accoutumée. L’effet du soleil, probablement… Pas plus inquiète quant à ce détail, la blonde était en revanche surprise de voir son compagnon, si discret d’habitude, trôner au milieu d’un coin à découvert. Certes, ils avaient fait du chemin depuis le dernier village rencontré mais les voyageurs étaient toujours nombreux et les individus perdus couraient les routes. Que quelqu’un tombe sur eux par mégarde et surprenne ainsi cette créature originale les pousserait tous deux dans une situation inconfortable que Sîdh avait toujours veillé à éviter par sa discrétion aussi légendaire que sa race. Un coup de museau du Renard mit fin à ses inquiétudes et Eärhyë se décida à le rejoindre, réalisant le souhait de son compagnon.

S’asseyant au sol pour se mettre à sa hauteur, la jeune femme choisit la position en tailleur, paumes de mains sur ses genoux pointés vers l’extérieur. Le dos droit dans une posture aussi fière que celle de l’Okatsune, la jeune femme attendait que ce dernier réagisse, ne comprenant pas très bien sa démarche. Le temps s’égrenait et rien ne venait troubler la loi du silence et la paix s’immisçant entre eux. Eärhyë rivalisait de patience, sans ciller ni moufter, pourtant la curiosité l’emportait sur le respect et la Bélua lâcha enfin quelques mots, poussée par un vent d’agacement en provenance du Lynx.


Sîdh… Quel est le but de ta démarche ? Qu’espères-tu me montrer par ce silence ?

Toute à sa curiosité, la blonde était bien loin de se douter du basculement qu’allaient connaître sa vie et le lien précieux qui les unissait.


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Dim 21 Aoû 2016, 13:39

「 Un secret a toujours la forme d'une oreille 」
L’inquiétude me serrait les tripes. Cette impression de voler m’avait lâchement abandonné pour faire de moi un prisonnier du sol, un ankylosé de la terre. Je savais que je me retournais sans cesse, mû par la peur de la voir s’en aller, elle qui m’avait toujours accompagné de sa confiance aveugle, s’immisçant parfois dans des problèmes sans fin à cause de mes interventions dans sa vie. Elle ne s’était jamais plainte, n’avait jamais élevé la voix contre moi. Pourtant, en ce jour fatidique où j’avais pris la décision de révéler mon secret, ce fardeau qui pèse sur ma conscience, je craignais plus que tout qu’elle renonce pour la première fois à me suivre. Peut-être avait-elle déjà prévu quelque chose ? Peut-être voulait-elle tout simplement ne pas perdre son temps en ma compagnie ? L’Okatsune que j’étais secoua discrètement la tête. Je cherchais avant tout des excuses pour fuir ce moment, reculer l’heure de la vérité. Je me sentais acculé et je savais que cette sensation ne faiblirait pas tant que je ne me serai pas jeté à l’eau. Alors j’avançai péniblement entre les fourrées, sinuant parmi les troncs majestueux de la forêt immense. Un rayon de lumière percuta mon pelage, agressant mon teint. Je regrettai presque que nous ne soyons pas à l’orée de la nuit, en des heures où Phoebe m’aurait soutenu d’une douce étreinte lunaire.

Une clairière s’offrait soudain à mon regard et j’obliquai vers elle, désireux de grands espaces pour me mettre à découvert. Dans quelques minutes – une, dix, soixante ? – je révélerai ma véritable identité. A ce moment-là, je ne serai guère plus contraint de me cacher parmi les ombres, la lumière s’offrira au contraire à moi, pour le pire et le meilleur. J’accélérai le trot pour atteindre le centre de la clairière avec une pointe d’avance avant de me retourner pour la fixer, arrière-train fixé au sol pour atténuer la nervosité qui aurait pu faire trembler mes membres. Au lieu de quoi j’observai cette amie avec gravité, incapable de calmer les nerfs qui s’agitaient.
Eärhyë s’agitait d’ailleurs tout autant qu’eux et finit par poser l’inévitable question, m’acculant un peu plus contre la grossièreté de mon secret. Comment réagirait-elle en apprenant ce que j’étais vraiment ? Je savais quelles considérations elle portait envers sa race et je redoutais cruellement son regard lorsqu’elle apprendrait la vérité sur mes origines. Il fallait que je me jette à l’eau sans attendre si je ne voulais pas voir la tension, chez moi comme chez elle, augmenter d’un cran, pourtant j’en étais bien incapable. Incapable de la moindre parole, incapable du moindre mouvement. Eprouvante sensation de ne plus avoir le contrôle de rien, d’assister à l’union entre son esprit et son corps luttant contre une volonté craquelée. Il me fallait d’abord lutter contre moi-même avant de lutter face à la réaction de la Bélua, rendue à me dévisager avec effroi devant mon silence gestuel.

Je ne saurai dire combien de temps passa avant que je n’ose bouger. Le soleil brillait haut au point de m’aveugler. Courbant l’échine, les yeux pointés vers le sol pour échapper au regard effaré et effrayé de ma sauveuse, mon pelage s’effrita, se rétracta, avant de disparaître totalement. Mon museau se recourba avant de pointer tel un nez humain. Mon visage s’allongea tandis que mes yeux s’assombrissaient dans un bleu cobalt saisissant.

Mon corps, entièrement nu, s’offrait au regard d’Eärhyë. Le nez toujours vers le sol, j’attendais dans cette posture et avec appréhension une réaction à ce secret enfin révélé.



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Dim 21 Aoû 2016, 17:38

「 Un secret a toujours la forme d'une oreille 」
Sîdh attendait, c’était certain, mais qu’est-ce que cela pouvait-il bien concerner ? Cette interrogation tiraillait d’autant plus la jeune femme que son compagnon semblait mal à l’aise. Fier et droit, de ses yeux sourdaient une peur dégoulinante qui étreignait le cœur de la jeune femme, se sentant incapable de le soustraire à ses maux. Alors elle qui était tranquille jusqu’à lors, ses poings se fermèrent petit à petit et son corps bascula légèrement vers l’avant, comme pour rapprocher ses pupilles de celles de l’Okatsune. Malgré sa forme humaine, leur position rappelait sans mal leur première rencontre, elle féline et lui majestueux, différents et pourtant complices. Il avait été là pour la soutenir dans les moments troubles des récents événements de sa vie, au cours de ses multiples expériences, quand la solitude la préservait des chemins lumineux. Aujourd’hui, la Bélua voulait lui rendre la pareille, lui faire savoir qu’elle sera là pour lui. Du moins…

L’onde sur le pelage du Renard à neuf queues dissipa ses pensées et Eärhyë se concentra de nouveau sur le présent. Elle en resta sans voix. Le corps de son compagnon s’allongeait tout en rétrécissant par un effet d’optique concernant le pelage, justement. Les poils semblaient se rétracter à vue d’œil, au même titre que les nombreuses queues, laissant de ce fait respirer une peau de pêche nue et attirante, à l’aspect douce et savoureuse. Une odeur de menthe poivrée apporta une touche exotique à ce nouveau tableau apparu devant elle, et la blonde douta un instant de rêver.


SS… Sîdh ? demanda-t-elle au bout de quelques secondes de suffocation, dans une voix que la tension et l’incompréhension crispaient violemment. Et ce qui restait de son compagnon releva la tête, stoppant net les pulsions d’un cœur surpris. Les yeux cobalts étaient tout simplement magnifiques, cernés par une touche de noir faisant ressortir la peau claire et la lumière des pupilles. Dans son balancement de la nuque, la queue de cheval que la jeune femme n’avait guère encore vu tomba des omoplates sur le pectoral droit, faisant battre de surprise les cils de la blonde. Sîdh ? répéta-t-elle sans se rendre compte de l’aura de bouffonnerie qui se dégageait de sa focalisation. Aussi gêné qu’elle, l’homme – Eärhyë ne parvenait pas à accoler son surnom à ce visage jusque là inconnu – passa une main dans ses mèches folles, amenant le regard de la Bélua sur ses excroissances, deux oreilles de renard.

Oh non…

Les informations parvenaient enfin jusqu’au cerveau de la jeune femme, semblables à des éclairs de raison, de prise de conscience. Pour ignorante qu’elle soit sur les caractéristiques des autres races, elle en savait assez pour savoir que tous les Béluas affichaient quelques détails rappelant leur animal Totem. Sîdh n’était guère une exception. Ne pouvait pas être une exception. Malheureusement…

Non, non, non ! C’est pas possible… Pas toi, m*rde !

La jeune femme se leva d’un bond, incapable de rester devant cette vérité. Ou ce mensonge. Parce qu’il lui avait bel et bien menti, conservant cette fausse apparence pendant tout ce temps. Eärhyë se sentait trahie au plus haut niveau, bafouée par une amitié à moitié hypocrite. Serrant les poings, la blonde s’éloignait à grands pas sans chercher à contenir ni sa rage ni ses larmes. Pourtant, au fond d’elle se ressentait la douleur de perdre un ami cher. Sa réaction avait été normale, après tout cette métamorphose doublée de révélation amère en aurait choqué plus d’un. Mais elle ne lui avait pas laissé la chance de s’expliquer. Alors la jeune femme fit demir-tour et se planta devant lui, mains sur les hanches dans une attitude qui laissait transparaître sa rancœur.

Maintenant, tu vas tout m’expliquer, fit-elle d’une voix rendue voulue glaciale, plus pathétique par les sanglots qui suintaient.


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Dim 21 Aoû 2016, 18:39

「 Un secret a toujours la forme d'une oreille 」
Pour douloureuse que soit la transformation, la réaction de mon amie Bélua fut pire encore, comme un déchirement dans l’écoulement de mes certitudes. Elle allait me rejeter là, aussi facilement que si je n’étais déjà plus qu’un souvenir dans son esprit. Ou pire, un être définitivement mort. Elle avait murmuré mon prénom dans un souffle, comme une caresse du vent devenant peu à peu tempête. L’image est facile mais c’est celle qui retransmet le mieux ce que j’ai ressenti. Je me sentais terriblement mal, au point d’espérer que ce n’était qu’un rêve. Au point d’adresser une prière à Phoebe, même si j’avais conscience que ce n’était pas son heure, afin de remonter le temps ou me rendre ma première apparence. J’avais renié une première fois ma condition de Bélua, je pouvais recommencer et bien m’en porter. Naturellement, rien n’était aussi facile dans la vie et je devais à présent faire face à mes choix, subir les conséquences de chacun de mes actes, passés ou présents. Cela m’aurait plongé dans une totale indifférence si la situation ne touchait pas autrui, en l’occurrence ma sauveuse. Car c’était ainsi que je la considérais, cette jeune femme qui m’avait ouvert les yeux et rendu goût à l’humanité. Je tentais de l’appeler pour refreiner sa colère, les mots qui sortaient en cascade incohérente dans sa bouche, plus des sons que de réels mots, mais la jeune femme était emportée dans une tourmente intérieure dont j’étais totalement exclu, même si j’en étais la cause. Je relevai alors le museau, ou plutôt le nez maintenant que j’étais humain. Les yeux de mon amie suintaient de cette certitude déchirée. Il était tellement facile de comprendre son expression : je lui avais planté un couteau dans le dos, c’était aussi simple que cela.

C’est bien moi, finis-je par répondre à ses questions, usant de ma voix de ténor, douce et sereine, exactement comme l’avait été mon comportement sous la forme d’Okatsune, pour tenter de calmer l’émotion palpable. C’était bien sûr plus facile à penser qu’à faire et je regardais avec impuissance la colère meublait les traits de mon interlocutrice. Comment pouvais-je lui en vouloir ? Je connaissais son inimitié avec ses congénères, et je venais inconsciemment de créer une situation semblable, la blessant par cette trahison. Je ne pouvais à présent que m’en prendre à moi-même et espérer que le temps effacerait la rancœur, qu’elle accepterait ma place près d’elle.
Impuissant, je la vis s’éloigner de moi, un recul qui me gifla aussi fort que son expression précédente. Comme je le craignais, j’allais me retrouver seul pour affronter le dur retour à la réalité, et je n’aurai même pas la possibilité de lui en vouloir. Tout était de ma faute. Tout. Même avant ma transformation en Okatsune, j’avais mal agi, j’avais avoué mes sentiments à la mauvaise personne. Et voilà comment le mauvais sort revenait me hanter de son rire gras, sadique. Baissant la tête, agenouillé au sol et les mains sur les cuisses, je me mis à pleurer silencieusement, incapable de contenir une émotion si intense. Ma liberté toute retrouvée serait synonyme de solitude.

Fermant les yeux, je laissai la caresse du vent me murmure des paroles apaisantes lorsqu’une ombre vint noircir le tableau. Rouvrant subrepticement les yeux, j’écarquillai les yeux en découvrant une Eärhyë plus déterminée que jamais. Elle semblait vouloir comprendre après avoir jugé, laissant sa curiosité parler avant le reste. Je retins à grand peine un petit rire à cette pensée et hocha calmement la tête, un geste paradoxal au vu de mon amusement. Peut-être qu’une partie du tempérament de l’Okatsune m’était resté, comme une part de moi-même. Quoi qu’il en soit, je me mis à raconter tout ce que je savais, veillent à n’omettre aucun détail digne de ce nom. Neutre à ma propre histoire, je réagis à peine en avouant cette bouffée d’amour ressentie pour ce que j’avais considéré comme une Sirène alors que la créature pernicieuse n’était qu’une Bélua, pure et odieuse. Les yeux dans le vague, je relatai ma rencontre avec cette sorcière, de laquelle découla un maléfice qui me fit perdre toute humanité pendant un temps infiniment long.


Finalement, c’est à tes côtés que les souvenirs me sont revenus et, avec eux, l’envie de retrouver une vie normale. Voilà, j’avais achevé l’exposé de ma médiocre vie. Je me sentais à présent vidé de tout, externe à tout mon environnement. Mes yeux plongeaient dans les pupilles pâles d’Eärhyë, mon futur dépendant de son acceptation ou non.
De son pardon ou de son rejet.



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Dim 21 Aoû 2016, 19:21

「 Un secret a toujours la forme d'une oreille 」
πEärhyë écoutait, et écoutait, et écoutait encore, silencieuse et attentive. Il n’avait pas encore atteint la partie sur sa fuite après l’aveu de ses sentiments envers la peste qu’elle s’était assise, devinant que le chemin serait long jusqu’à la fin. En réalité, c’était peu dire. Sîdh, ou peu importe qui il était, parlait d’une voix onctueuse, tel un conteur devant un public particulièrement restreint mais attentif. Il évoquait forces détails sur les maints lieux visités et la Bélua se surprit à envier ce jeune garçon qui avait eu la chance d’être le témoin des mille et uns trésors de cette terre, avant que certains ne disparaissent dans les profondeurs de la mer ou dans l’horreur de la guerre. Sîdh semblait lui-même rêveur, se perdant dans les souvenirs qu’il ressortait au grand jour, redécouvrant en même temps qu’elle-même découvrait les instants forts de sa vie, les bonheurs simples comme les désillusions déplaisantes. Quand il eut enfin terminé, le visage de la blonde en disait long sur son état d’esprit. Entre honte de son attitude et compassion flirtant avec la pitié, qu’Eärhyë tentait tant bien que mal de masquer par une moue pensive, une question taraudait la jeune femme au point de bousculer le rester vers les oubliettes.

Donc tu ne connais pas ton âge ?

La question d’Eärhyë m’amusa grandement, même si ma réponse ne sera probablement pas à sa convenance. A la mienne non plus d’ailleurs. L’animal légendaire que j’avais été n’appréhendait aucune notion du temps, vivant pour ainsi dire un millénaire, une éternité, sans que le temps n’agresse son tempérament ou sa vivacité. Je pouvais avoir trois cents ans comme je ne pouvais en avoir que trente. Le plus étrange était que le temps n’avait en rien modifié ma peau humaine, la laissant aussi lisse et douce qu’autrefois, comme si ma malencontreuse transformation était advenue la veille.

Je ne sais pas, répondis-je simplement en m’en voulant de ce non-savoir. Seulement, je m’étais fait inconsciemment la promesse de ne plus lui mentir et je n’allais pas commencer sur une notion aussi insignifiante que le temps ou le vieillissement. Je peux seulement te dire que j’avais vingt-deux ans au cours de la réception précédant ma fuite.

πEärhyë hocha la tête, comprenant cette incertitude. Qu’il lui précise tout de même un âge qui ne lui correspondait plus vraiment selon le mental, bien trop sage pour un homme de vingt-deux ans, était une gentillesse qu’elle acceptât volontiers. Indécise quant à la marche à suivre pour la suite de leur relation, la jeune femme finit par se mordiller la lèvre, pensive. Finissant par soupirer, elle reprit la parole puisque, visiblement, Sîdh refusait catégoriquement de s’avancer davantage.

Pardonne ma réaction, je me suis peut-être emballée mais… Nous avons passé tant de mois ensemble ! Tu m’as soutenu dans les mauvais moments, tu m’as vu endormie, nue, râleuse, riante, et maintenant il s’avère que tu es un homme. Enfin, un Bélua… Ce n’était pas un cadeau que j’espérais découvrir un jour.

Je me mordis la lèvre, amusé. Il était drôle qu’elle évoque la nudité alors qu’elle se moquait éperdument qu’on la voit ainsi. Habituée à se retrouver sans accoutrement après une métamorphose, les Béluas finissaient généralement par devenir impudique, à un certain âge. Cette pensée me fit d’ailleurs réagir, étant donné ma propre nudité, chose qui ne semblait pas faire réagir mon interlocutrice.

Je sais que tu ne portes pas les Béluas dans ton cœur, même si ton aversion connut une nette amélioration depuis quelques temps. Elle s’apprêtait à répliquer sèchement, je l’interrompis en levant la main pour réclamer le silence. Quand bien même cet argument ne te conviendrait pas, sache que je fais parti des vieux Béluas, voire même que je suis issu d’une génération bien plus lointaine que les plus vieux de notre race encore vivants. Que tu haïsses ces derniers passent encore, même si je suis pour la paix entre membres. Mais ne déteste pas quelqu’un qui n’ait aucunement impliqué dans les persécutions de ton passé.

J’avais été Okatsune un bon bout de temps mais j’avais fini par comprendre ce qui taraudait ainsi ma protégée devenue à présent sauveuse. En tout cas, mon argument sembla faire mouche puisque la jeune femme me toisait sévèrement avant de finir par se détourner, ses lèvres trahissant un soupir exaspéré.

πIl l’avait ferrée aussi facilement qu’elle était passée à côté de sa véritable nature, à lui. C’est surtout cela qui l’avait fait soupirer. Le peu d’orgueil qu’elle possédait d’elle en prenait un coup. La jeune femme finit pourtant par se relever, époussetant l’herbe collée à ses fesses.

Je dois reconnaître que ton histoire semble aussi horrible que la mienne. Entre éclopés, il faut savoir s’entraider…

Mon cœur se serra et je m’apprêtais déjà à sourire lorsqu’elle ouvrit de nouveau la bouche.

En revanche il est hors de question que je voyage avec un ver luisant.

Elle m’avait accepté… Je n’en revenais pas de mes esgourdes. Rassuré, je lui souris avec chaleur.
Un sourire qui valait bien tout le bonheur du monde.



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