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 [Q] Vers de nouveaux horizons | Deccio

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Mer 27 Jan 2021, 23:14

Intrigue/ Objectif : Après une rencontre agitée sur Basphel, Kathe et Deccio vont se retrouver téléportés sur Boraür ou chacun d'eux pourra s'essayer à l'artisanat de leur choix, dans le calme et la sérénité du lieu.

___

Le craquement de la branche, heurtant crâne du Démon, arracha un petit sourire des plus amusée sur les lèvres de la jeune fille, trouvant presque le spectacle comique en le voyant aussi dérouté. Ce ne fut qu'une demi-victoire, mais au moins avait-elle gagnée à son jeu qu'elle jugeait totalement puéril et inutile. Comment voulait-il qu'elle puisse le rattraper, à moins que ce n'était là le but premier ? Bien fait pour lui dans ce cas-là, il allait devoir la supporter un bon moment encore. Soupirant alors longuement, Kathe s'apprêta à piquer un petit somme dans ce petit bois, mais le geste soudain de Deccio la fit sursauter, avant qu'elle ne jette un œil vers la cible de son tir. Un pauvre sanglier. Arquant un sourcil, elle se demanda, avec plus ou moins d'étonnement, pourquoi il venait de tuer cet animal, qui d'ailleurs n'était guère dangereux. Les yeux rivés sur lui, l'adolescente l'observa alors avec une grande curiosité. Ayant fini son affaire avec le sanglier, il s'approcha alors de la jeune fille et plaça son couteau entre les doigts de cette dernière, qui le regarda l'air circonspect.
"Te tuer ? J'aimerais plutôt te botter le cul, ouais ! Qu'on puisse échanger les rôles un de ces jours ! Tu verras c'est..."
Elle n'eut pas le temps d'en dire plus que le poing du Démon vint percuter son estomac, l'envoyant de nouveau à terre comme si cela ne suffisait pas déjà. Toussotant, Kathe se releva difficilement, chaque quinte de toux étant une souffrance de plus. Essuyant un peu de bave qui vint couler à la commissure de ses lèvres, celle-ci foudroya encore une fois Deccio du regard, alors que ce dernier répéta son opération précédente, excluant les coups bas dont il avait le secret.
La lame pointée contre sa poitrine, l'homme appuya sur la main de la Lyrienne pour qu'elle puisse l'enfoncer dans sa chair, faisant ainsi apparaitre les premiers filets de sang qui coulèrent le long de l'abdomen du Démon. Les yeux ronds, la jeune fille paraissait dégoutée, mais aussi totalement dérouté par cette scène des plus incongrues.
"Mais... qu'est-ce que tu fous... T'es maso ou quoi ? J'ai pas envie de te voir crever... pas maintenant en tout cas..."
Malheureusement, même malgré les protestations de Kathe, l'homme ne semblait pas vouloir en démordre et continua d'enfoncer cette lame de plus en plus profondément dans sa poitrine. Le pensant alors devenu totalement fou, un enfant probablement perturbé, la Lyrienne céda finalement à ses injonctions. Après tout, elle pouvait toujours essayer de cautériser la plaie une fois la dague retirée. Hélas, leur univers se mua soudainement, quittant les bois de Basphel pour un environnement totalement différent du précèdent.

Clignant plusieurs fois des yeux, Kathe voulut être certaine qu'elle n'était pas en plein rêve. Se tapotant les joues et tournant sa tête à droite et à gauche, elle ne vit qu'une immense étendue de neige immaculée. Il y avait aussi cette immense bâtisse faite de bois, dont la porte s'ouvrit dès qu'elle posa les yeux sur cette dernière. Étrangement, l'adolescente s'y sentit attiré, mais nullement inquiétée. Répondant à son instinct, elle s'y engouffra sans plus de réflexion, le Démon à ses côtés étant certainement trop abasourdi pour la retenir.
Après quelques instants d'un profond silence, la voix de Kathe retentit soudainement de l'intérieur du bâtiment.
"Wooaah ! Hé Deccio, tu devrais ramener tes fesses ! C'est trop bien là-dedans, viens vite !"
Passant la porte d'entrée, la bâtisse se composait d'un large et long couloir et de chaque côté de celui-ci, plusieurs pièces dans lesquels furent mis à disposition divers matériaux et accessoires. Parfois un chevalet et sa toile accompagnée de peinture, dans une autre un métier à tisser ainsi que tout le tissu nécessaire. Ne faisant même plus attention à Deccio, la Lyrienne se mit ainsi à explorer toute la demeure de fond en comble jusqu'à s'arrêter dans une pièce plus particulièrement, celle-ci piquant sa curiosité bien plus que tous les autres. La jeune fille reconnut sans trop de mal l'activité à laquelle elle s'apparentait, la forge. Kathe adorait les armes, elle en avait même chipée dans l'arsenal de sa grande cousine après sa rencontre musclée contre cette dernière. Dommage d'ailleurs qu'elle n'ait pu les avoir avec elle durant son affrontement avec le Démon. Prenant alors une barre de métal dans sa main, la Lyrienne se mit à activer la forge en un souffle de feu.

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Sam 30 Jan 2021, 19:36

[Q] Vers de nouveaux horizons | Deccio Iefj
« Pour qui dispose d'un marteau, tous les problèmes sont des clous. »



L’atterrissage ne se déroula pas sans encombre, les fesses du Vil heurtant violemment le sol sans qu’il ne puisse anticiper sa chute. En dépit de leurs nombres conséquents, il ne s'acclimaterait jamais aux téléportations, trop fréquentes à son goût en plus de lui provoquer de sales migraines. Qui plus est, Kathe en avait profité pour lui filer entre les doigts, mais ce n’était peut-être pas plus mal ainsi. En examinant la blessure sur son torse, il constata qu’il aurait pu y rester si sa folie avait perduré. Et d’après le ciel, l’heure où les Anges se réjouissaient de son trépas n’était pas encore venue. Après avoir recouvré ses esprits et prêté attention à ce qui l’entourait, le Démon troqua sa désinvolture contre de l’engouement. D’ores et déjà à l’intérieur, la jeune femme exprima son bonheur avec beaucoup de pertinence. Se redressant à son tour pour se pencher sur les ateliers de plus près, l’homme fut non moins ravi de découvrir la palette d’activités qui leur étaient proposés sur un plateau. « L’un de nous a dû être extrêmement sage pour mériter tout ça. Du coup, merci pour ta contribution, Kathe. » Entre les différentes toiles immaculées entreposées avec les accessoires à disposition, les pierres en marbre et ses outils pour la sculpture, ou encore les ustensiles pour travailler l’or et les bijoux, il y avait nettement de quoi s’amuser. Mais ce qui l’intéressait par-dessus tout prit racine dans le même local dans lequel se tenait actuellement la Lyrienne ; la forge.

Depuis le temps qu’il fantasmait sur la création d’armes et d’équipement de protection visant à satisfaire personnellement ses besoins, mais aussi celui des autres, rien ne pouvait le réjouir davantage qu’en cet instant. Sa bonne humeur de retour, il passa gaiement son bras autour du cou de la Flamboyante tandis qu’elle s’appliquait à battre un morceau de ferraille. « Ah ah ! J’ai hâte de voir ce que tu nous prépares. Tu peux me forger une bague si tu veux. Pas pour des fiançailles par contre, même si tu en meurs d’envie. » Deccio affectionnait particulièrement les parures qui donnaient du prestige à celui qui les portait ; un attachement familiale, de toute évidence. En revanche, il n’allait sûrement pas se contenter de la contempler sans agir de son côté. Certainement pas. Récupérant son bras afin de prendre place à côté d’elle sur un autre établi, l’homme dégagea les quelques fragments déjà présents d’un revers de main. Il manipula ensuite quelques pièces de ferrailles, principalement pour mesurer leurs qualités, mais aussi la souplesse qui les caractérisait ainsi que leur poids. Pour élaborer la meilleure arme envisageable, il devait absolument assimiler un maximum d’informations. À sa portée, plusieurs instruments rôdaient dans des étuis préconçus à l’avance, probablement pour donner une idée sur l’étendue des possibilités. Minutieux, il attrapa un couteau, puis un second et un troisième.

Chaque fois qu’il serra ses doigts sur l’une d’entre elles, il vérifia toutes les propriétés qui lui vinrent en tête, que ce soit l'amplitude, le maniement, la solidité ou encore l’usage qui leur correspondait. Aussi, son index parcourut l’intégralité des lames sous tous les angles en vue d’estimer laquelle fut la plus affûtée. Et pourquoi elle avait été pensé ainsi. « Ceux qui nous ont précédés sont loin d’être des novices. Ils pratiquent ce métier depuis des décennies, au bas mot. J’aimerais bien égaler leur savoir-faire. Non, le surpasser. » Comme dans tout ce qu’il entreprenait, l’ambition passait par-dessus tout. Faire les choses qu’à moitié ne lui correspondait pas, c’est pourquoi il se refusait de faire « juste » du bon travail. Pour satisfaire son ego, il devait aller bien plus loin. « Quelles sont tes passions, Kathe ? Qu’est-ce qui te fait vibrer dans la vie ? En dehors de ça bien sûr. Je vois dans tes yeux à quel point tu aimes ce que tu es en train de faire. » Autant qu’ils profitent de ce moment de répit pour apprendre davantage à se connaître, car ça n’arriverait pas souvent. Sans attendre la venue de sa réponse, le Démon s’empara d’un gros marteau pour commencer son œuvre. Capturant une bande de métal qu’il fourra directement dans les flammes avant de la disposer sur l’enclume, son bras prit l’élan nécessaire pour délivrer son premier coup avec une puissance et une précision remarquable. Réitérant la même opération en se décalant légèrement, il flexibilisa une nouvelle fois le matériau d’origine, glissant progressivement celui-ci de sorte à lui imposer la bonne forme. Appliqué et rigoureux, Deccio fut rapidement submergé par la sueur à cause de la chaleur et de l'ardeur de la tâche. Par conséquent, il arracha le haut de sa tunique dans l’unique but de se mettre plus à l’aise. « Je m’attendais à ce que ce soit dur, mais pas à ce point. Sentir mes muscles se contracter et ma technique s’affûter, quel délice. J’adore ce job. » Sa joie se transposant aisément sur son visage, tout sourire. Il était même capable de passer la nuit ici sans éprouver une once de lassitude, ne serait-ce que pour progresser dans ce métier qu’il ferait sien. Il deviendrait le meilleur, comme toujours.


874 mots | Post I
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Sam 06 Fév 2021, 14:15


Les yeux brillants d'émerveillement, la jeune fille fut telle une enfant le jour de Noël en découvrant les milliers de cadeaux au pied du sapin. Elle fut tellement de bonne humeur et heureuse en cet instant, que celle-ci n'eut aucune véhémence suite aux propos du Démon. Au contraire, elle se prit même à sourire et à lâcher un petit rire en conséquence.
Ahah ! Je ne pense pas avoir été extrêmement sage ces derniers temps, mais tu me remercieras plus tard Deccio.
Sa barre en métal à la main, Kathe alluma la forge d'un simple souffle, cette dernière se mettant aussitôt à rougeoyer et à crépiter joyeusement. Rien de trop difficile pour le moment, la suite allait s'avérer bien plus dur. Sans connaissance en la matière, aucune, la fille du feu tenta de fouiller sa mémoire à la recherche d'image, de mots ou de sensation pouvant l'aider à faire ses premiers pas. Il fallait battre le fer. La scène d'un homme frappant celui-ci à l'aide d'un marteau, et les sons que cela produisit à chacune de ses frappes, lui revint alors à l'esprit. Tandis que le fer commença à chauffer, elle s'arma alors de cet ustensile qui était on ne plus indispensable.
Tandis que le fer commençait à rougeoyer sous l'effet de la chaleur, le bras de Deccio la déconcentra le temps d'un instant, surprise par ce geste des plus amicales, surtout de la part d'un Démon. Mais il restait toujours aussi taquin, et malgré cela, étant de bonne humeur, la jeune fille ne prit pas la mouche comme à son habitude face aux paroles de celui-ci. Répliquant même avec un certain amusement.
"Tsss, pas de bague, non. Mais plutôt des menottes pour que tu ne sois pas aussi collant. De plus, avant de penser au mariage, j'espère que tu as suffisamment d'argent pour subvenir aux besoins de ta future fiancée."
Partant sur un rire grinçant, Kathe revint ensuite sur son travail et l'ouvrage qu'elle avait en tête. Rien de trop compliquer pour commencer, réussit à forger une simple lame allait déjà être un bon début. Sortant alors le métal du feu, une fois assez chaud, la Lyrienn se mit à frapper de toutes ses forces sur celui-ci afin de lui donner une première forme. Faisant fi de son camarade, la fille du feu alternait entre la forge et l'enclume, concentrée sur son travail, comme jamais elle ne l'avait été. Ses professeurs de l'Académie en seraient devenus totalement vert et incrédule en la voyant aussi passionnée.

Après un énième coup de marteau, la fille du feu s'arrêta un instant pour contempler son ouvrage. Celui-ci avait bien la forme d'une épée, mais il restait encore beaucoup d'irrégularité pour que celle-ci puisse en avoir le nom. S'apprêtant à retourner à son travail, Kathe prit tout de même le temps de répondre au Démon.
"Mes passions ? Mmh... Les armes ! J'adore ça ! Ils en existent tellement, chacune est unique en son genre et chacune à son utilité pour diverses situations. Trancher, briser, percer, il n'y a que l'embarras du choix. Il y en a qui sont spécialistes d'une arme en particulier, moi j'aimerais être maître dans toutes celles qui existent et existeront dans le futur. Et pourquoi pas en être la créatrice ?"
Un large sourire étira les lèvres de l'adolescente, les yeux brillants d'ambitions et chargés de rêves pour l'avenir. Laissant le temps à la flamme dans son regard de s'éteindre, elle répliqua à la suite tout en reprenant son travail :
"Et toi Deccio ? C'est quoi tes passions, à part les femmes... ?"
Attendant la réponse de l'intéressé, Kathe frappa avec minutie sur la lame, essayant ainsi de gommer tous les défauts de celle-ci afin de la rendre aussi lisse et droite que possible. La tâche n'était clairement pas des plus simples, il fallait maîtriser son coup de marteau afin qu'il ne soit pas trop fort ou trop faible, au risque de se retrouver avec une autre irrégularité et de devoir tout recommencer. Mais malgré la difficulté de la tâche, la jeune fille ne perdit pas espoir et bien au contraire, elle redoubla d'effort pour fournir le maximum, voire au-delà.
S'essuyant le front avec son avant-bras, un sourire enjoué apparue sur ses lèvres.
"J'adore aussi ! Je pourrais certainement passer des heures ici sans jamais m'en lasser une seule seconde."

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Mer 10 Fév 2021, 16:52

[Q] Vers de nouveaux horizons | Deccio Iefj
« Pour qui dispose d'un marteau, tous les problèmes sont des clous. »



L'onde du métal se propageant sur son grand frère, le souffle du feu condensant l’air d’une pureté inégalable, les étincelles qui dansaient au gré des coups qui se répercutaient sur le matériel d’origine ainsi que cette sueur qui perlait sur son épiderme suite aux efforts fournis : un mélange fort délicieux de tout ce qu’il raffolait. Confiné dans une bulle qui le coupait du monde extérieur, Deccio n’entendait rien d’autre que le son des armes et celui des outils, ces derniers semblant lui chuchoter la marche à suivre afin de constituer la meilleure approche possible. Sur son établi furent déjà rassemblées plusieurs armes rudimentaires, telles qu’une épée incurvée, une dague à moitié émoussée et une masse informe. En y regardant d’un peu plus près, il aurait pu éviter certaines grossièretés, notamment sur le caractère tranchant de ses lames qui manquaient de finesse. Sans doute aurait-il dû maintenir une température plus élevée dans un premier temps ou bien s’en tenir à des assauts moins expéditifs pour travailler sa précision ? Non. Il ne pouvait pas le savoir sans essayer ni sans faillir. Les fautes — au même titre que la persévérance — étaient essentielles dans le progrès de soi, dans l’élaboration d’une nouvelle formule qui menait sans conteste au résultat que l’on espérait atteindre. Conscient de devoir essuyer bon nombre d'erreurs avant d’être satisfait de ses créations, le perfectionniste s’acharna tant bien que mal à poursuivre inlassablement ses œuvres jusqu’à obtenir quelque chose de concret, d’un tant soit peu plaisant à ses yeux pour qu’il daigne l’estimer à sa juste valeur.

Il n’arrêta de frapper son marteau sur l’enclume que lorsqu’il fut assuré de pouvoir se tenir devant un miroir sans ressentir la honte indicible de sa composition. C’est à ce moment qu’il capta la question de Kathe, qu’il avait presque fini par occulter totalement, trop obnubilé par le reste. Se munissant d’une serviette pour éponger son front suintant, l’homme simula l’indécision en se frottant le nez avec son index. « Mes passions ? J’en ai quelques-unes. J’adore les arts martiaux, c’est pourquoi je suis devenu Maitre. Je suis exalté par la stratégie, les enquêtes et les jeux qui stimulent l’esprit, car ils sont pour moi aussi importants que le renforcement des muscles. La danse et la peinture également. En fait, les arts en général m’attirent, surement parce qu’ils m’apprennent toujours quelque chose sur moi, sur qui je suis. Sur qui je peux devenir. Au-delà de ça, je suis un féru d’activités sportives, d’écriture, et de biologie. » Il prit une pause, réalisant que la liste qu’il venait de dresser était exhaustive, et qu’il pouvait encore en annexer des centaines sans se fatiguer la langue. « Tu aurais mieux fait de me demander ce qui ne m’intéresse pas. Et puis nous sommes des êtres éternels. Alors, à quoi bon limiter notre savoir ? Plus tu sais, plus tu as envie de savoir. C’est l’attrait de la curiosité et de la découverte qui me fait vibrer. Rien de plus. » Ce qu’il évitait par-dessus tout ; tomber dans l’ennui irrépressible de la contrainte et ne plus être en mesure de se surpasser. Il fuyait cet état comme le sucre s'abstenait de succomber dans l’eau, sans quoi il finirait lui aussi dissolu sans pouvoir réagir à temps.

Toutefois, il se retint d’être à nouveau volubile en amassant toutes les armes qu’il avait forgées afin de les disposer dans un grand sac en toile qu’il hissa sur ses épaules. « C’est fou ce que ça me donne envie de faire l’amour tout ça. Plus la tâche est intense, plus mes hormones s'éveillent. Du coup, je me casse à l’extérieur pour tester mes petits bijoux et te laisser terminer ta besogne. Je te déconseille d’approcher si tu veux pas que je te mange. De toute façon, t’as tout ce qu’il faut de l’autre côté. » Se volatilisant avant de faire surgir la bête qui sommeillait en lui, le Démon s’installa sous la veillée de la pleine lune près d’un nombre remarquable de mannequins, manifestement disposés ici pour subir les ricochets des forgerons, voir des soldats qui s’entrainaient à résilier leur vulnérabilité. Piochant une première arme dans son sac, ses phalanges enveloppèrent la poignée d’un sabre destiné à l’escrime, la coquille retenant son poignet d’un épais métal. L’usage privilégiant la souplesse, il expérimenta plusieurs techniques sur le pantin de paille, mais bien que cette dernière jouît d’une bonne flexibilité, elle se brisa en deux en à peine quelques secondes d’utilisation, corroborant avec les doutes qu’il avait déjà émis au cours de son élaboration. Il s’essaya alors aux suivantes, puis aux suivantes, jusqu’à ce que toutes deviennent vétustes après seulement quelques déferlements. Il lui restait cependant les armes de jet qu’il prit le temps de lancer sur différentes cibles dans le but de corriger leurs trajectoires. Le résultat n’était pas plus probant, pour ne pas dire décevant.  



797 mots | Post II
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Lun 15 Fév 2021, 22:34

Un dernier coup fut porté sur la lame, entre son marteau et l'enclume, en un bruit qui résonna dans tout l'atelier comme tant d'autres avant lui. Jetant un dernier coup d'œil à son ouvrage, la jeune fille décida de s'arrêter là et plongea cette dernière dans le bain d'huile, qui frémit durant un instant. Le métal, précédemment rougit, reprit alors sa teinte grise habituelle sous les yeux ébahis de la Lyrienne. Sa toute première épée. La retirant du bain, elle l'essuya délicatement avant d'observer attentivement la finalité de tout son travail. L'acier était lourd dans sa main, trop de matière certainement. Ensuite, à plusieurs endroits ergots et ondulation, sur la lame, rendait cette dernière peu efficace en ne profitant pas d'assez de dynamisme lors de mouvements vifs. Le tranchant maintenant. Passant un doigt sur celui-ci, Kathe se rendit compte qu'elle n'aurait même pas pu couper du beurre avec, l'écraser aurait été un terme plus adapté et même un aiguisage complet n'y aurait rien changé. Un profond soupir s'échappa de ses lèvres, assez déçue que cela ne soit pas une réussite, mais contente malgré tout d'avoir réussi à faire ne serait-ce qu'une ébauche d'épée. Les prochaines ne seront peut-être pas parfaite non plus, mais à force de forger, et re-forger de nouveau, elle réussirait à gommer tous ces défauts petit à petit jusqu'à obtenir une arme digne des plus grands forgerons de ce monde.
Posant son marteau sur un établi non loin de là, Kathe s'autorisa une brève pause, le temps de réfléchir à son prochain ouvrage. Dans le même temps, elle écouta la réponse du Démon quant à ses interrogations sur les occupations de ce dernier.

Étonnée devant autant de centre d'intérêt, la jeune fille leva un sourcil, l'air dubitatif. Était-ce une constante parmi toutes les races immortelles d'avoir autant de domaine pour lesquels se passionner ? Il fut vrai qu'elle aurait très certainement due lui demander ce qu'il n'aimait pas faire finalement. Mais devant autant de passion, Deccio n'en paraissait que plus intéressant et attirant qu'il ne le fût déjà. Un sifflement admiratif s'échappa même d'entre les lèvres de l'adolescente, le fixant du regard en l'imaginant penché sur un pupitre, une plume à la main, ou bien en plein air avec un pinceau et une toile sur laquelle il reproduisait à la perfection le paysage devant ses yeux. Ces images furent bien loin de l'idée qu'elle se faisait du Démon, voyant bien plus ce dernier jouir des plaisirs de la vie à outrance au cours d'orgies emplies de décadences et sans fin. Par ailleurs, sa nature ressortit aussitôt lorsqu'il en vint à mentionner ses soudaines pulsions. À ses mots, les joues de la jeune fille s'empourprèrent aussitôt. La chaleur dans l'atelier aurait très bien pu être une excuse, hélas en tant que Lyrienne du feu, les changements de températures ne l'affectaient guère. Mais Deccio ne devait certainement pas être au courant de ces petits détails pouvant affecter les membres de sa race. Hochant alors la tête, Kathe le laissa partir sans dire un mot avant de retourner à la forge en empoignant son marteau au passage.

Ayant pu réfléchir à la prochaine arme à réaliser sur la forge, la jeune fille eut donc l'idée de fabriquer une dague. Une arme légère, ne demandant guère de matériaux et certainement assez rapide à réaliser. Ainsi, elle pouvait s'autoriser à passer plus de temps dessus afin de corriger la plupart de ses défauts, sans qu'elle n'y passe non plus plusieurs heures. Dans son esprit, il valait mieux commencer petit pour ensuite s'attaquer à plus grand. Une dague était ainsi l'ouvrage idéal pour cela.
Armée de son marteau dans une main et d'une barre de métal dans l'autre, la Lyrienne réactiva de nouveau la forge d'un souffle de feu, un large sourire sur le visage. Heureuse.
Silencieuse et extrêmement concentrée, Kathe s'activa avec la plus grande force et précision sur la lame, augmentant même la chaleur de celle-ci afin de la rendre encore plus tendre et malléable. Trop fort, trop chaud, le coup vint tordre le métal et le séparer en deux morceaux distincts. La jeune fille se mit à jurer face à ce fiasco et elle jeta les morceaux un peu plus loin avec rage, avant de reprendre un nouveau. Inspirant et expirant à plusieurs reprises, elle reprit le travail. Pas trop fort, pas trop chaud, un mélange parfait des deux suivant ce que l'on voulait réaliser.
Il lui restait encore tant de choses à apprendre sur ce métier.

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Jeu 18 Fév 2021, 23:04

[Q] Vers de nouveaux horizons | Deccio Iefj
« Pour qui dispose d'un marteau, tous les problèmes sont des clous. »


L’étude suivit son cours, les armes subissant partiellement les dégâts de ses luttes martelés. Sans l’ombre d’une hésitation, il maltraitait ces dernières, ne lésinant pas sur la virulence qu’il accordait à ses coups pour la bonne raison que rien ne devait leur résister. Créer une arme opérationnelle était une chose assez simple à réaliser dans l’ensemble, y compris pour un novice, mais concevoir l’arsenal suprême ne convenait pas à tous. Désireux de dépeindre toute l’étendue de son potentiel, Deccio poursuivit sa quête de la quintessence sans faillir. Certaines, plus solides, devaient cette compacité au matériau employé. Hélas, généralement elles manquaient de souplesse et perdaient en maniement, là où les plus graciles se manipulaient plus adroitement, mais à l’inverse disposaient d’une durée de vie écourtée. En fin de compte, fabriquer une arme digne de ce nom s’avérait bien plus anguleux que prévu. Loin d’atteindre le même degré de perfection que les forgerons de renom, l’homme épuisa la quasi-totalité de ces cartes, des morceaux de métal disséminés un peu partout sur l’esplanade. En dépit de cela, ce ne fut pas l’impatience qui orienta son jugement, mais bel et bien le soulagement. La marge de progression était telle qu’il se sentait honoré d’avoir la possibilité d’apprendre de nouvelles choses. La quiétude surmontée, il ne fallut qu’un battement de paupière au blond pour recevoir un signe, peut-être celui des cieux auquel il ne s’attendait pas.

A sa hauteur, un cheval se tenait là, resplendissant. Sa crinière dorée brossée avec ferveur, son poil d'ébène brillant éblouissant et son gabarit remarquable sûrement en mesure de soulever le monde lui-même. Le pourquoi du comment ce dernier était apparu intriguait le Démon qui regarda de droite à gauche l’éventuel avènement de son propriétaire. Rien ne se manifesta, sauf le vent qui étrillait les branches avec entrain. Quelle drôle de circonstance. Le Vil glissa sa main sur son garrot ; ses doigts chatouillant l’encolure de la bête à l’aura mystique. « Je ne me souviens pas avoir déjà vu de destrier aussi majestueux. Tu as toutes les correspondances d’un cheval d’un grand seigneur, comme si l’Aether de la guerre t’avait créée à son image. Est-ce un rêve, le produit de mon imagination ou bien es-tu le porteur d’un message ? » La coïncidence aiguisa une fois de plus son appétence, son buste se bombant sous l’émoi. Sous la douceur fortifiante de sa robe, le Fourbe souffrait d'un désir irrépressible de le tester, d’éprouver sa fougue en situation réelle. D’une caresse tendre, il amadoua son museau avant de se hisser sur son dos. Sa musculature se dessinait jusque dans ses reins, dont la courbe osseuse frôlait l’exemplarité. Aucun mot ne sortit des lippes du Démon lui sommant de suivre une manœuvre plutôt qu’une autre.

En fait, les deux individus se comprenaient sans besoin de s’exprimer, comme si la monture se vouait à n’être que l’extension du Malin. Ils s'apprivoisaient naturellement, si bien que la chevauchée se déroula avec une harmonie sans pareille, les conquérants s’élançant à la poursuite d’un rêve chimérique qu’ils avaient l’impression de pouvoir saisir à tout moment durant cette course élogieuse. Son ultime lame dégainée, vertueuse, passa au crible les obstacles qui se dressèrent devant leurs œillères, et sans même prêter attention à ce qui les entourait, le carnage qu’ils perpétrèrent fut on ne peut plus dithyrambique. En jouissant de la célérité de son destrier, son épée avait tenu bon jusqu’au bout, ne s’effritant qu’à la toute dernière seconde, quand la moitié des arbres furent tombés. La leçon à tirer de cet exploit charnel ne signifiait qu’une chose : l’outil ne devait pas se contenter d’être bien pensé, mais aussi s’approprier son maitre. L’âme que renfermaient les objets était factuelle, à plus forte raison pour les armes qui accompagnaient leur propriétaire en partageant cette finalité. Cette immersion dans la bataille restituée de ses fantasmes lui octroyait le bon sens. La prochaine fois qu’il forgerait, il faillirait encore, mais concrétiserait un peu plus son aspiration. Remerciant l’étalon, l’homme lui exprima sa gratitude.

Retrouvant Kathe au même endroit qu’il l’avait laissé, le Démon apparut sans un bruit derrière elle, son visage se rapprochant de sa crinière incandescente. Il respira son parfum ; un doux mélange de lavande et de blé. Ses doigts effleurèrent ses épaules découvertes, à la fois robustes et suaves. Son souffle chaud se répandit à ses oreilles tandis qu’il colla son bassin contre le sien. « As-tu déjà reçu la visite des Dieux, Kathe ? T’arrive-t-il parfois de confondre la réalité avec le mythe ? » Lui demanda-t-il le plus sérieusement du monde, sans malice dans sa voix. Tonifié par la visite concluante de l’astre, Deccio aurait pu déplacer des montagnes si on le lui avait donné l’ordre. À défaut d’en avoir sous la main, c’est la femme qu’il retourna sans délicatesse en agrippant son bras. Il voulait la voir de face, qu’elle ne se dérobe pas à son regard. Plus que ça, il souhaitait asseoir sa domination. La faire sienne, en quelque sorte. « Que penses-tu de moi, Kathe ? Ne suis-je vraiment qu’un Démon à qui tu as vendu ton âme ? Réponds-moi sincèrement. » Une lueur ocrée brûla dans ses iris. Le mensonge lui était interdit.


850 mots | Post III:
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Mar 23 Fév 2021, 21:26


Toujours à son travail, la jeune fille commença peu à peu à affiner sa technique, tout en parvenant à ne pas casser le métal chauffé à blanc qu'elle tenait entre ses doigts. À force d'essais et d'échecs répétés, elle parvint à en tirer des leçons jusqu'à réussir à obtenir une lame bien plus qualitative que la précédente. Assez de force et assez de chaleur pour tordre le métal, sans que cela ne l'abime de trop pour autant. Un savant mélange des deux qu'elle s'évertuait à maîtriser au fur et à mesure de ses différents ouvrages. Bien que ceux-ci n'égalaient en rien le travail d'un forgeron, même de bas étage, Kathe s'évertuait malgré tout à donner le meilleur d'elle-même dans chacune de ses lames. À force, elle en était persuadée, elle deviendrait une forgeronne reconnue pour ses armes d'une qualité des plus exceptionnelle et inégalée. Mais pour l'heure, il lui restait encore beaucoup de chemin à parcourir.

Frappant le métal une dernière fois, la Lyrienne fit refroidir celui-ci et admira comme les fois précédentes son nouvel ouvrage. D'un doigt, celle-ci en testa alors le tranchant. Une agréable surprise se fit soudainement sur son visage lorsqu'une légère goutte de sang vint perler au bout de son index. Un énorme progrès déjà.
Un large sourire sur les lèvres, elle rangea sa réussite dans un coin et entrepris alors de passer à la suivante, l'espéra-t-elle, sera encore plus réussie que toutes les précédentes. Ainsi concentrée, l'adolescente ne fit même pas attention au retour du Démon dans l'atelier. Trop occupée à ce nouveau passe-temps, elle ne le sentit pas non plus lorsqu'il s'approcha d'elle, s'imprégnant de son parfum. Si Kathe l'avait vue en cet instant, elle l'aurait très certainement trouvée bizarre et complètement dérangé, encore plus qu'il ne l'était déjà. Mais soudainement, le souffle chaud de Deccio contre son oreille et sa peau vint l'avertir de sa présence, en plus de la faire frissonner comme jamais. Un éclair de plaisir venant parcourir son échine jusqu'à se disperser dans tout le reste de son corps. Stoppant son geste, la Lyrienne leva doucement la tête en direction de l'homme dans son dos, tandis que celui-ci lui lança une interrogation des plus incongrus venant de sa part, la lui chuchotant au creux de l'oreille. Sa voix résonnant comme une douce mélodie. Avait-elle déjà vue les Dieux, ou ressentit leur présence ? Celle-ci n'en savait absolument rien, aucun Aether ne s'était jamais dévoilé devant ses yeux ou en songe. Son esprit se mit aussitôt en ébullition, ressassant tous les moments de sa vie qui aurait pu lui paraitre étrange ou d'intervention divine. Rien. Il n'y avait absolument, si ce n'était... Le moment de sa Révélation. En cet instant précisément, Kathe avait pu ressentir la présence de l'Aether du feu, Shaana, son étreinte brûlante et chaleureuse à la fois, toute sa rage et la violence qu'il portait en lui. Mais aussi cette brève étincelle d'affection passionnée pour les fils et filles du feu, ses enfants. Finalement, la Lyrienne avait déjà reçu la visite des Dieux, son Dieu. Cette dernière en informa alors le Démon, un brin de fierté dans la voix et une petite flamme dans le regard. L'influence de Shaana certainement.
"Oui !"
Pas besoin de plus, Deccio pouvait toujours poser des questions si celui-ci le voulait. Mais ces dernières furent toute autres de ce à quoi s'attendait la jeune fille. La retournant sans ménagement, serrant son bras dans l'étau de sa main, lui faisant lâcher son outil qui tomba au sol en un bruit sourd. Celle-ci le fixa avec irritation, avant de se transformer soudainement en stupeur. Le rouge lui monta aux joues et son cœur se mit à battre à tout rompre. Il était vrai que malgré ces airs supérieurs et cette envie irrépressible de le frapper, le Démon avait ce côté charmant et charismatique qui rattrapait le tout, sans compter sur ses diverses conversations, celles-ci n'ayant rien à voir avec celles des autres garçons qu'elle connaissait.
Bafouillant un instant, Kathe lui répondit alors, brûlante d'émotion.
"Je... Je ne sais pas... Je... Parfois j'ai toujours envie de te faire mordre la poussière, car tu es extrêmement désagréable et hautain. Mais d'un autre côté... Je crois que je t'apprécie bien... heu... j'aime plutôt bien être avec toi malgré tout... mmh heu..."
Se grattant la joue de sa main libre, les joues de l'adolescente étaient bouillantes désormais alors que son regard se fit fuyant, craignant de croiser le regard du Démon. Ne sachant comment celui-ci allait réagir.

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Lun 01 Mar 2021, 19:42

[Q] Vers de nouveaux horizons | Deccio Iefj
« Pour qui dispose d'un marteau, tous les problèmes sont des clous. »



Si elle s’imaginait pouvoir se montrer sereine alors qu’il se trouvait dans les parages, elle se mettait le doigt dans l’œil. Deccio ne consentait pas à rester inactif auprès d’elle. Le fait d’avoir travaillé le fer, de s’être entiché de ce marteau pour lequel il éprouvait de l’affection sincère avait fini de combler sa curiosité. Désormais, c’est ailleurs que son attention se retourna. Embrasser le maniement des armes générait chez lui autre chose que le désir ardent de concrétiser ses engagements dans une vraie bataille chantée par les hurlements distincts et les coups d’épée fouettant la chair. Parfois, son esprit voyait au-delà des conflits. Lorsqu’il ne songeait pas à s’impliquer dans n’importe quel duel, c’est vers l’amour qu’il se tournait. L’amour du sexe et de ses penchants. La cambrure de Kathe lui donnait l’eau à la bouche, il ne pouvait le nier. Son regard trompait ses intentions malintentionnées. Et que dire de son attitude qu’il ne cherchait même plus à duper ? Il se laissait simplement aller au moment présent, sans autre convoitise que de lui dévoiler une autre partie de lui-même, celle d’un homme souhaitant conquérir les plus beaux monuments. Ravi de l’avoir ébranlé suivant sa question, le Démon haussa un sourcil. Il se pencha légèrement en avant, son visage désormais proche du sien.

Il s’attarda sur sa bouche, étudiant longuement le battement de ses lèvres. Il ne l’écoutait qu’à moitié, mais il capta l’essence de sa déstabilisation. Le blondinet pinça scrupuleusement les joues de la Lyrienne pour lui remettre les idées en place. « Le contraire m’aurait déçu. Si tu ne ressentais pas le besoin de m’en coller une, tu ne mériterais pas d’être mon élève. Enfin, ça m’étonnerait que tu puisses y arriver un jour, mais peu importe. Mon objectif consiste à te rendre plus forte, pas à faire de toi une super guerrière qui me dépasserait. » Confiant au sujet de sa prestation, il exerça une pression sur ses omoplates, cherchant à l’écarter de l’établi. Quelques armes reposaient docilement sur la plaque de métal, glissant l’une d’entre elles dans le creux de sa main. Il examina minutieusement la création, ses doigts pianotant autour du manche. Il lécha même le plat de la lame tout en effleurant le tranchant avec son index. Ils étaient de bonne facture. « Passer du temps avec moi t'a fait croître à une vitesse folle, ce qui rend notre accord bénéfique. Seulement, j’estime que tu as maintenant les bases pour devenir meilleure par tes propres moyens. Je crois que ma présence ne t’est plus utile. » À part la mener dans des situations invraisemblables qui regroupaient le danger, sa profitabilité à ce stade lui semblait caduque. Cette école, Basphel, devait probablement réunir des rivaux contre lesquels elle pourrait se mesurer naturellement. De son côté, il n’avait toutefois plus rien à lui apporter sur le plan technique. Elle savait se débrouiller d’elle-même, et cela depuis toujours.

En outre, les compensations qu’il touchait en contrepartie étaient négligeables, ce qui rendait le marché d’autant plus frauduleux. D’un bond agile, l’homme posa ses fesses sur le pupitre, ses jambes et ses bras se croisant. « Ouais. Mes fonctions sont remplies. Tu es devenue meilleure que tu ne l’étais lors de notre première rencontre. Si tu prends ton entrainement à cœur et que tu es assidue, rien ne t’arrêtera. En tout cas, je n’ai plus rien à t’enseigner à ce niveau-là. » Renonçant à son trône de marbre, le Démon cerna la jeune fille de son imposante stature. Ses mains plongèrent en avant afin de lui saisir le visage. « Il reste néanmoins une épreuve à laquelle je peux éventuellement te confronter. Un serment qui mettrait nos deux corps nus en effusion. Orienté par les faisceaux de la lune, des ébats qui dureraient toute une nuit jusqu’à l’épuisement. C’est ce que nous appelons communément l’épanouissement de la tentation. » Il frôla ses lippes d’un doux baiser, son pouce dessinant les lignes de sa mâchoire. « Ne rêves-tu pas d’être envahi par mes lèvres ? » Poursuivit-il en en descendant ces dernières à la base de son cou. « D’être englouti par mon corps ? » Souligna le Vil en collant son buste dénudé contre sa poitrine. « De goûter à la virilité de mes muscles ? » Compléta le Valeureux en attirant subitement le visage de la Lyrienne vers le sien pour lui donner un long et langoureux baiser qu’il n'interrompit qu’à la toute dernière seconde. Puis il s’éloigna. Son temps ici était compté, des particules de son organisme se volatilisant peu à peu dans les airs. « Une décision qui te revient de droit. Sache juste que la prochaine fois que tu feras appel à moi, ce sera probablement la dernière. Ne brûle pas ta dernière carte à la légère. » Lui adressant un ultime clin d’œil en gage de provocation, le Démon quitta Boraur. Il ne reviendrait plus ici avant longtemps.  


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