Sous les Ruines

Partenaires - Maximilien Eraël - Lexa Blaise
Intrigue Raciale - Lancinia est conviée à l'exploration d'une artère sous Qaixopia, où sont réunis des membres expérimentés dans leur domaine, ainsi que des Humains dont la Monarchie souhaite, officieusement, observer les capacités. Ils y découvriront des secrets enfouis, notamment un mystérieux artefact, la Darrajat.

---

Cette exploration, elle devait être sur les lèvres de chacun des habitants depuis au moins une semaine, car, comme souvent, il s'agissait d'un petit événement. La Reine Scylla Taiji avait ordonnée la suite des études concernant les souterrains de la Cité et il n'avait pas fallut longtemps pour que le bruit d'un départ arrive aux oreilles des Humains. Il s'agissait souvent de volontaires, bien qu'experts dans leur domaine, qui s'engageaient dans les boyaux tortueux à la recherche de cavités exploitables, ou la découverte d'objets rarissimes. C'était arrivé, mais relativement rarement. Qui sait si on ne creusait pas plus loin ? Parcourant des yeux le document qui lui avait été remis, Lancinia exhalait un mince filet d'air entre ses lèvres, discrètement. Si la Royauté lui donnait une chance de suivre les traces de sa cousine, il s'agissait plus d'une tentative d'analyser ses compétences, puisque ce serait ses capacités qui seraient amenées à être observées. Avait-elle les habilités requises pour être celle à qui l'on confie un dossier aussi peu évident que les Sorciers ? Pourtant, sélectionnée au hasard, elle avait celle à qui s'adressait l'Empereur Noir. Ce serait idiot de changer d'interlocuteur, surtout si ce dernier avait reconnu ce qu'eux-mêmes n'étaient pas certains de voir. Ces histoires politiques étaient un peu complexes pour ses méninges, rien que d'y penser pour savoir s'ils étaient d'accord ou non lui en luxait quelques-uns. Dieux, que ce serait long.

Ressortant de la salle de la réunion dans les derniers, elle était resté là, assise à sa place à méditer sur tout ce qui s'était dit pendant ces longues heures de mise au point. Si des souvenirs de Mancinia aiguillaient ses interrogations, elle se demandait aussi si tout se passerait bien. Être dehors, c'était le vide, mais descendre vers les boyaux terrestres n'était pas exempts de risques. Ça l'inquiétait un peu, même si la sécurité serait maximale. Au moindre problème, demain matin, c'était le demi-tour assuré. Et pas de casse-cou, ou le réfractaire resterait seul, ou serait emprisonné au retour pour avoir mis son équipe en danger, selon la gravité de l'acte. Ils avaient bien été informés de ce détail. Autant dire que personne ne voulait de cela. Plissant les yeux, tandis que les réflecteurs dardaient les toits du Soleil devant être au zénith, meurtrissant ses pupilles. Une longue inspiration lui paru nécessaire pour oublier l'air lourd de la salle. Autant par les débats passionnés de ceux qui avaient hâte de retourner en bas, que par l'hermétisme de Qaixopia. Il y avait un attroupement à la sortie et Lancinia eut bien du mal à se frayer un chemin parmi ceux qui continuait leurs commentaires à l'extérieur. Mieux valait ne pas traîner pour ne rien oublier. Ils partiraient avant l'éveil des premiers travailleurs. Demain matin ...

---

Si elle n'avait pas eu l'aide des servantes où elle logeait, probablement qu'une nuit blanche lui aurait tendu les bras, ce qui n'était pas vraiment le meilleur moyen de commencer les choses. Retenant un bâillement, cela aurait été prendre le risque que l'adrénaline ne retombe et ne cause des somnolences et ... Lancinia claquait ses deux paumes sur ses joues, comme pour se réveiller. Ce n'était qu'un moyen, à ses yeux, de revenir sur terre, ou sous terre, selon le points de vue, au lieu d'imaginer un millier de scénarios catastrophes. Pourquoi était-elle aussi stressée ? Au pire, elle se casserait un bras et voilà tout ! Ce n'était pas comme s'ils allaient au combat, puisque leur destination n'était qu'une cavité qui avait été découverte durant un minage. Une galerie assez large pour deux hommes puisse avancer côte à côte. Personne n'avait vu de dangers immédiats. Et elle ne serait pas seule, loin de là. Si on lui prêtait des traits communs avec la Kaaezi Leenhardt, ce n'était elle la célébrité des environs. Il y avait des personnes connues, mais ils avaient été loin d'être volontaires, malgré la proposition sous forme de missive engageante. Pour vivre avec Mancinia, elle était consciente que de nombreux Élus étaient désireux de s'investir et l'avait fait savoir, alors comment refuseraient-ils quoi que ce soit à son Gouvernement ? Pour tous, cette charmante exploration était un test. Si elle-même cédait maintenant, ce serait une signe de faiblesse.

Les Humains perdraient leurs possibilités de négociations avec les Sorciers - et qui reprendrait, sincèrement, ce dossier ? - quant aux autres, c'était un moyen de les légitimer en tant que représentants de leur Aether. Ça promettait. Lancinia ressortait de ses pensées en arrivant au lieu de rassemblement. Il restait encore quelques détails à régler avant de s'enfoncer dans le cavité, vers un lieu dont seul Väaramar pouvait deviner le dénouement.

— Sabah, salua-t-elle ses collègues. Prêts pour le voyage ?

Malgré son sourire engageant, l'Humaine essayait de ne pas montrer ses appréhensions. Se retrouver sous terre n'était pas sa tasse de thé, surtout lorsque la seule lumière dont ils disposeraient serait celle des torches ...

Post I - 850 mots

Sous les Ruines

Comment ne pas reconnaître son interlocuteur ? Ils étaient peu à avoir conservé les attributs de la Guerre du Pardon, ils étaient encore moins nombreux à avoir de l'intérêt aux yeux de la hiérarchie suite à cette dernière. Cet homme avait un certain charme, c'était indéniable. Et puis, il était roux. Lancinia avait brusquement des réminiscences de la rencontre entre Mancinia et Neah, comme si elle avait été la concernée. Chassant rapidement ses pensées étranges, loin d'en ressentir les mêmes effets que son Originale, elle se lançait dans la conversation. Cela ne servait à rien d'être taciturne, il n'y avait que des membres de son peuple près d'elle. Certains avec des améliorations, ceci dit.

— Ce serait amusant de voir le coeur du monde, répondit-elle en souriant. Je suis certaine qu'il s'agit là d'une exploration qui en vaudrait la peine !

Est-ce que ce monde avait un palpitant, comme eux ? Ce serait incroyable de le voir pulser à en dégager une énergie qui vrillerait certainement dans leurs âmes. Bien qu'elle n'eut pas été sérieuse dans sa remarque, étrangement, l'idée la rendait curieuse. Comment était-il constitué ? Pourquoi ainsi et pas autrement ? Sans doute touchait-elle là à un domaine où mieux valait-il ne pas s'attarder, les Aetheri ne lui pardonneraient pas ce genre d'offense.

— ... Des rivières d'or, comme le néant, dans cet idée-là, se contenta-t-elle de répondre, plus poliment. Une chose est sûre, il y aura certainement de quoi nous intéresser.

C'était l'instinct. Un trait hérité de Mancinia, probablement. En baissant les yeux, elle distinguait au poignet un Djavâhe, lui assurant l'identité de son interlocuteur, de même que celui trônant chez la demoiselle. Ces derniers trahissaient les Élus d'Hel'dra. Comme elle le pensait, c'était une tâche visant à observer les aptitudes de chacun, même s'ils n'étaient clairement pas sur la même évolution et ne se destinait pas au même avenir, ils étaient ceux qui traceraient probablement les voies des possibles.

— Lancinia Daphnis, précisa-t-elle. Je suis la cousine de Mancinia Leenhardt.

Dans tous les cas, elle voyait très mal leur dire être née il y a moins d'un an, allongée, nue sur le lit de la Matasif, tout en ayant l'intégralité de ses souvenirs. Qui l'aurait cru ? Qui ne l'aurait pas chassée, ou pire, tuée l'aberration qu'elle incarnait ? Même son Originale avait eu un moment violent à son encontre. Comment ne pas douter de cette apparition. Elle aurait très bien pu être envoyée pour la remplacée, par des ennemis de la race, par les Aetheri eux-mêmes ... Qui sait ? Heureusement, ce n'était pas le cas. Son sourire se figea légèrement, son souffle s'accélérait malgré elle. L'Humaine ressentait les regards à son encontre, d'une part parce qu'elle avait une ressemblance immanquable avec la Fille du Soleil, malgré le moins d'éclat écrasant que sa présence dégageait et, de l'autre, parce que les rumeurs la désignait en faveur d'une entende avec les Mages Noirs. Autant dire que les Enfants de Sympan venus du Désert n'appréciaient pas vraiment la nouvelle ... Peut-être que Del Haftavân seraient moins haineux, après tout, leur devoir étaient d'apporter la Conciliation. Peut-être était-ce pour cette raison qu'ils étaient ensemble ? La Monarchie voulait-elle qu'ils travaillent mains dans la mains, d'où cette rencontre improvisée sous couvert d'une mission ? Probablement était-elle en train de voir des choses où il n'y en avait pas, mais l'opportunité serait peut-être à saisir.

— Bien, tout le monde est prêt ? demanda un homme, attirant leur attention vers lui.
— Les absents vont probablement lever la main, soupirait son compagnon en secouant la tête.
— Cesse d'être bougon, nous ne sommes mêmes pas encore partit ! répliqua le premier, avant de se retourner vers le groupe. Je suis Bamdad et le mal tourné ici est Farhad, nous sommes en charge de cette expédition.

Son compagnon secouait la tête, visiblement peu ravi de se retrouver en leur compagnie. Il répondit au regard curieux de Lancinia par des yeux noirs, ce qui la fit tressaillir, avant de baisser les yeux vers ses mains, nouées entre elles sur son ventre. D'un geste du bras, Bamdad montrait ce qui se trouvait derrière les deux hommes.

— Comme vous le savez, une crevasse est apparue au moment de quelques fouilles et notre mission consiste à l'explorer. Tout d'abord, le but est de s'assurer la stabilité de l'endroit, un peu plus loin. Puis de voir où cela conduit. Peut-être vers une mine exploitable, qui sait ? L'aventure n'est pas que sous le Soleil ! Je présume que peu d'entre vous ont voyager sous terre ?

Devant les regards que s'échangeaient les membres de l'équipe, il éclatait de rire.

— Ce n'est rien ! On à l'habitude de former les nouveaux ! Tout d'abord, la sécurité ! Nous allons tous s'attacher les uns les autres, au cas où quelqu'un en aurait besoin. Surtout dans les premiers. L'endroit est assez à peine assez grand pour une personne, surtout que nous avons nos torches, ce qui pourrait réduire la visibilité des premiers et ... Eh bé, s'il y a une crevasse et un pieds malheureux, c'est la chute assurée !

Il y eu un vent glacé dans l'assemblée d'aventuriers. L'Humaine, elle, se souvenait du pied malheureux de Mancinia en descendant des escaliers, devenus subitement d'un plat glissant, la conduisant vers les tréfonds, vers son Secret.

— Voilà pourquoi nous seront attachés ! En cas de chute, notre poids à tous retiendra le, ou les malheureux et la corde nous permettra de le remonter. Pensez à bien nouer votre noeud !

Il marquât une courte pause, semblant réfléchir.

— Ah, oui ! Vous avez bien tous un poignard pour trancher la corde en cas de besoin ? ... Bien. Alors, nouez ça bien et on y va tout de suite après ! Des questions ?

Heu ...

Post II - 960 mots

Sous les Ruines

Déroutée, l'Humaine essayait de retenir le contenu qui s'était déversé d'une seule traite de la bouche de Bamdad. Elle s'était brièvement imaginé mettre son pied et ne rien ressentir, que le vide interminable et la chute qui en découlerait. Quelque chose dans son corps et son esprit se rappelait d'un vécu similaire, même si la doublure n'aurait su dire de quoi il en retournait. Mancinia, en tout cas, semblait s'être retrouvée dans une situation similaire et cela avait eu un impact assez conséquent pour que le Capitaine Katzuta détruise ce souvenir de sa mémoire. L'idée de le revivre enclenchait un frisson. On mettrait cela sur le compte des petits courants d'air. Son regard se portait sur messire Eraël, qui savait être prudent sur cette expédition, comme dans sa vie en général. S'ils touchaient le coeur du monde, s'effondrerait-il ? Essayerait-il seulement de le savoir ? Puisqu'à force d'être dans les ennuis, on savait rapidement les reconnaître ... Cela n'empêchait pas quelques surprises, notamment sur son identité, commentant sa ressemblance Mancinia, qui pourrait être sa soeur. Ce détail la crispait assez. Lancinia craignait réellement qu'on découvre qu'elle était née ainsi et d'être chassée, ou pire, tuée. La Magie, chez les Humains, ce n'était pas terrible. Seules de grandes actions parviendraient, peut-être, à racheter ce point.

— Nous ne sommes bel et bien que cousines ! sourit-elle. N'oubliez pas que Mancinia est fille unique.

Une information totalement vérifiable envers ceux qui l'avait connue toute son existence et les rumeurs récentes, à Avalon, sur l'existence d'une aînée Déchue étaient démontables assez aisément. Puis, elle secouait la tête.

— Je n'y ai jamais pris part, non, admit-elle. Ce sera le grand saut !

Lancinia était loin d'être inquiète, car ce n'était pas tout à fait exact. Mancinia avait escaladée l'Edelweiss Enneigée, mais elle n'était jamais allée sous terre, mais cette expérience, elle s'en souvenait aisément pour ne pas paniquer au moindre problème si du vide devait se présenter. Se retournant ensuite vers l'autre demoiselle, elle la détaillait plus sérieusement. Lexa Blaise ... Une Haftavân. Ils avaient deux Élus d'Hel'dra rien que pour eux, intéressant. Et pas seulement, en notant son nom de Famille, cette dernière était également issue d'une Grand Famille. Dire que l'Imprévisible avait envie de construire la sienne, à un moment opportun. Chacun nouait la corde à sa taille, Lancinia essayant d'y aller doucement pour éviter de couper sa circulation sanguine. Mademoiselle Blaise se trouvait derrière elle et Maximilien achevait leur chaîne, au moins, elle ne serait pas celle qui sombrerait dans le vide en premier ...

— Est-ce que ça ira avec vos ailes ? souffla-t-elle.

Dans des crevasses plus étroites, cela pouvait le bloquer et, pour se dégager, lui causer des blessures. À l'inverse des Anges, qui matérialisait ces dernières comme bon leur semblait, l'Humain devait apprendre à vivre avec. Certainement un exemple à venir pour les Enfants des Cieux. Ihsan et Idril seraient, peut-être, des apprentis de l'Obstiné, qui sait ? Dans tous les cas, aucun d'eux n'avait le choix. Enfin, si, mais il était fait désormais. La jeune femme se sentait relativement curieuse, presque enthousiaste à l'idée d'aller au Coeur du Monde. Aussi, parmis les trois compères, c'était la première à s'engagée, suivie des deux Élus. Dans le tunnel, elle se sentait assez comprimée. Était-ce à cause de sa poitrine ? Elle ne l'avait jamais sentie aussi dérangeante, auparavant, c'était curieux. Ils étaient silencieux, durant quelques minutes. Seul le bruit du crépitement des torches et de leurs pas tâtonnant contre la pierre étaient perceptibles. Il y eu un léger ralentissement, un problème au devant ?

— Il y a une paroi devant nous ! s'exclama Bamdad, qui était en avant, avec les vétérans, ce dernier n'ayant pas vraiment besoin de parler puissamment pour se faire entendre. Nous allons ralentir le rythme pour que chacun puisse suivre, tenez vous bien glisser votre jambes vers la droite, en douceur. Si le vide en contrebas vous inquiète, ne regardez pas et si vous tombez, on vous rattraperas !

Où ils allaient tous tomber à la queue leu leu ... L'Humaine se crispait un peu, avant de reprendre la marche et d'arriver devant cette cette paroi et, à la suite de ceux devant elle, s'y engagea avec prudence. C'était curieux une telle crevasse sous terre, non ? Est-ce qu'il y avait de l'eau ? S'était-elle asséchée ? Dans un sens, c'était vertigineux et elle assurait la stabilité de son pas, avant d'atteindre l'autre côté sans encombre. Ils n'étaient plus dans une galerie, mais sur un petit promontoire, où quelques uns avaient reprit leurs conversations, comme pour se remettre de leurs émotions. Bamdad essayait visiblement de voir s'ils pouvaient poursuivre, mais un chemin plus dégagé semblait s'offrir à eux, à son grand soulagement.

— Ce silence est vraiment pesant, débuta-t-elle d'une voix basse, lui donnant l'impression de discuter normalement. Au moins, nous avons eu un chemin sans encombre jusque maintenant.

Ils reprenaient la marche, plus détendu, alors qu'elle reprenait sa torche après s'être massée l'épaule.

— Alors, Mademoiselle Blaise ... Vous avez participez à une Coupe des Nations récemment, n'est-ce pas ? Êtes-vous apparentée à Madame Alyska Blaise ? Si c'est le cas, vous êtes issue d'une Famille très importante pour le peuple des Éléments !

Ils doivent adorer avoir une Humaine, dis donc, eux qui avaient une proxémie évidente avec la magie au point de les éviter comme la peste et de chasser ceux qui ne devenaient pas comme eux.

Post III - 900 mots

Sous les Ruines

À peine avait-elle parlé que Lancinia se sentait désolée d'être responsable d'un malheur à venir. Inutile de dire qu'elle avait bien vu la hargne avec laquelle son acolyte avait serré son arme. Mince. Elle ne s'était pas attendue à une telle réaction et se retrouvait désormais assez embarrassée. Maximilien avait bien ressenti la situation et, pour éviter tout malaise entre les deux femmes, l'Issemsith approuvait d'un hochement de la tête. Ils avaient tous des choses dont ils ne désiraient pas parlé et, même si elle ne l'avait pas vécu directement, elle savait ce que l'on ressentait en étant chassé d'un lieu uniquement parce qu'on était un Humain. Peu importe que vous ayez une morale et que vous ressentez des émotions ... Vous étiez un Humain et cela semblait être un crime de respirer. Certaines races n'avaient décidément aucun respect envers autrui, les premiers à crier au racisme quand ladite race n'allait pas dans leur sens ensuite. Ce n'était pas étonnant que les Enfants de Sympan eussent envie de progresser seuls. Peut-être, certainement même, était-ce encore différent lorsqu'on était chassé d'un lieu où l'on avait toujours vécu, de la Famille qui avait pris soin de nous, sous ce même prétexte, simplement ... pour rien, en fait. Même avec un Ma'Ahid, il n'était pas dit que celui de Lexa évolue comme certains. À Haute-Terre, il était très bas et la seule qui causait du tort aux Magiciens de la région était la Marquise de Nylmord. La réponse sèche de son interlocutrice et ne lui apprenait rien de plus qu'elle ne sache déjà. Message reçu. Elle n'était pas bavarde et tant pis pour sa tentative de communication avortée. Dommage que l'aisance de Mancinia ne lui ait pas été transmise.

— Je me demande si d'autres personnes ont foulé ce sol avant nous, au travers d'une autre entrée, ou si nous sommes vraiment les premiers.

C'était une tentative de détournement de la conversation pour reprendre sur des bases plus légères, ce qui révélerait l'étonnement, dans la mesure où cela semblait être un mélange de nature et d'architecture. La composition des souterrains du Désert s'avérait très surprenante. Le bonheur de ceux qui aimaient le mystère et les cailloux. L'imaginaire était réellement nourrit de tout, allant des espoirs aux angoisses. Ils reprenaient alors la route après une courte pause.

— Ce sable qui s'échappe ... ou cette poussière, ce n'est pas dû à des fissures ?

Il avait découvert ce passage par une brèche, après tout. D'autres avaient pu s'ouvrir sur la longueur, à moins que ce ne soit ainsi depuis longtemps déjà et que le sable en surface tombait, tombait et tombait jusqu'à ce qu'il y en est assez pour recouvrir ces anciens vestiges. En vérité, elle s'inquiétait désormais de la probabilité de voir le plafond céder sous le poids de ce qu'il y avait au-dessus de sa tête. Progressant aussi prudemment que possible entre deux parois rocheuses, veillant à ne pas prendre de retard sur ceux devant eux et en ne tirant pas sur la corde pour ceux étant derrière, une autre pause lui semblerait bien venue tant il était compliqué d'être prudent à tout. Heureusement qu'ils concluaient la marche, cela lui évitait d'être en pleine panique. Soudain, elle entendit comme un heurt, relativement violent, une torse tombait au sol dans un rebond détonnant et un cri en langue étrangère retentit en même temps que la corde s'arrêtait, la contraignant à s'arrêter, ainsi que le reste du contingent.

— Ça va ?!

Cette question avait directement éclaté après l'exclamation injurieuse de Lexa. Cette ribambelle d'accrochages arrêta le groupe, définitivement, dans sa progression.

— Ça va derrière ? demanda Bamdad.
— Heu, oui ! C'est simplement un choc !

C'est à ce moment-là qu'elle vit le sang qui passait au travers des mains de la jeune femme. Lancinia était consciente qu'une blessure la tête saignait abondamment, même avec une coupure légère. Ça pouvait rapidement devenir problématique si ce n'était pas traité.

— Vraiment un sacré choc, dit-elle, mélangée entre l'embarras et la crainte de voir la situation se dégradée. Il y a un médecin ?

Sur ce point, elle n'était clairement pas comme Mancinia. Celle-ci aurait certainement su quoi faire dans cette situation. Dans cette nouvelle cavité, heureusement, ils pouvaient circuler à deux par deux, mais c'était un endroit bas. Être perdu dans ses pensées n'avait pas que du bon. Lancinia s'était baissé pour chercher dans son sac s'il n'y avait pas quelque chose de ... Ah. Sacrée Mancy ! Elle avait de quoi soigner les blessures, dont de l'eau physiologique et des bandages. Ça tombait vraiment à point nommé.

— Bon, heu ...

Encore fallait-il qu'elle sache l'utiliser convenablement.

Post IV - 830 mots