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 [Q] - Un éléphant, ça trompe énormément | Grendel

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Astriid
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Astriid
Sam 28 Nov 2020, 23:03

[Q] - Un éléphant, ça trompe énormément | Grendel 0lvk
Un éléphant, ça trompe énormément




Partenaire : /
Intrigue/Objectif : Le Cirque accueille leur nouveau pensionnaire, Paquito l'éléphant. Grendel va se voir offrir une chance de construire un numéro si elle parvient à dompter l'éléphant.


Aujourd'hui était un grand jour. Aujourd'hui était le jour où Paquito devait enfin arriver. Aussi, comme Mademoiselle dit de toujours faire bonne impression la première fois, je pris grand soin à me préparer. Face à la glace dans mon étroite caravane, j'essayais une nouvelle apparence. Après de longues minutes passées à fixer mon reflet hideux, je passais une main sur mon crâne nu. Je sentais sous mes doigts le duvet rêche de mes cheveux qui repoussaient déjà. Mes doigts effleurèrent mes lèvres trop épaisses. Le visage de Jane me revint en mémoire, elle avait les traits délicats, de belles boucles auburn et même quand l'agacement crispait son visage, l'inventrice de Yanna était belle. Je voulais être belle moi aussi, belle pour quand je monterais sur Paquito et que les gens m'applaudissent quand nous ferions le tour de piste pour saluer le public. Nous serions aussi célèbres que Myail Paups et ses félins. L'éléphant serait peut-être plus sensible à une touche féminine ? Ma décision prise, j'allais fouiller dans mon coffre pour y dénicher une perruque aux tons pourpres avec des couettes toutes mignonnes. Avec un petit nœud rouge, j'aurais l'air d'une petite fille adorable. Même les gens du Cirque ne me reconnaîtraient pas. Je déposais la perruque sur le petit meuble à côté le temps de faire mon maquillage et soudain, je vis la patte grise du vilain matou qui partageait ma caravane commençait à jouer avec les cheveux qui pendaient. Je plissais les yeux méchamment et poussai un hurlement aussi terrible que soudain vers Mildred qui bondit de surprise et feula dans ma direction. Je lui tirais la langue avant de lui jeter une vieille bague à la tête pour le dissuader de retenter de jouer au plus malin avec moi. Non mais.
Reportant mon attention sur mon reflet, j'appliquai soigneusement la crème blanche pour recouvrir les imperfections multiples sur ma peau, marques creusées, boutons rouges et petites tâches marrons ici et là pour finaliser l'horreur du tableau que j'étais. Une fois que ma bouille fut plus blanche que le derrière d'un Vampire, je pus me concentrer que les couleurs autour de mes yeux. Pour cela, il fallait que je me décidasse de ma tenue et j'allais fouiller dans ma penderie. J'avais principalement des costumes d'arlequin d'une pièce et pas une seule jupe. Comment allais-je toucher le coeur de Paquito si je n'avais pas de jupe ? C'était donc ça avoir des problèmes de filles. Quelle plaie. Contrariée, je donnais un coup de pied dans la penderie ce qui fit tomber deux ou trois vêtements en plus de me faire hurler de douleur et je sautais à cloche pied en tenant mon pied et en jurant de toutes mes forces.
Quelques minutes plus tard, le gros orteil ayant doublé de volume et les doigts tremblants de rage et un matou enfermé dans la penderie, j'essayais de me faire un délicat maquillage pour une délicate petite fille. Je mis plus de force que prévu et le pinceau s'enfonça sur ma paupière, laissant un gros pâté orangé absolument hideux sur mon oeil. «GRAAAAAAAAAAAAAAH !» Folle de colère, j'envoyais par terre poudres et rouges à lèvres sur le sol et essayait de renverser la coiffeuse avant de me rappeler qu'elle était vissée au sol.
«Allons, allons, qu'est-ce que c'est que ce gros caprice Grendel ?» La voix mélodieuse de Mademoiselle venait de la porte ouvert de ma caravane et à la vue de son beau visage, parfaitement proportionné, à se damner pour ainsi dire, je sentis ma colère se transformer en gros chagrin et les larmes montèrent. «Je vois. Ne pleure pas mon chou, sinon ce sera encore plus compliqué de rattraper ça. Viens, assieds-toi là, je vais m'occuper de toi. C'est ce que tu voulais mettre aujourd'hui ? Tu vas être une chic fille on dirait, c'est pour l'éléphant ?» La présence de l'acrobate m'apaisa aussitôt et je me laissais guider par ses ordres simples. Elle était si intelligente et expérimentée et je m'autorisais à la dévisager tandis qu'elle faisait voler pinceaux et crayons sur mon visage. Elle était peut-être la seule femme que je connaissais dont je n'étais pas jalouse. Une telle perfection n'appelait pas à la concurrence mais uniquement à l'admiration. «Voilà mon chou, tu vois, il faut avoir la main légère quand tu appliques le fard à paupière et surtout, mettre le crayon d'abord. Voyons ces sourcils maintenant. Dis donc, tu vas être toute belle mon coeur.» Je souris, ses paroles me faisaient chaud au coeur, comme toujours. Que Mademoiselle soit une démone m'avait toujours étonnée. Ou peut-être m'appréciait-elle simplement parce qu'au fond, nous avions la même nature ? Je n'étais pas une enfant très sage ni particulièrement gentille, peut-être que ça charmait son coeur noir de démone, si tant est qu'elle en ait un.
«Et voilà Grendel ! Tu es toute prête ! Et à en juger par les cris stridents de Bichon, je crois que notre nouvelle attraction est arrivée. Ne soyons pas en retard, viens !» Je sautais à bas de mon tabouret et suivit Mademoiselle dehors pour rejoindre les autres. Au loin, une silhouette qui paraissait déjà énorme s'avançait à pas lourds vers notre campement. Un frisson d'excitation monta en moi et j'ajustais les boucles de ma perruque pour s'assurer qu'elles étaient parfaitement disposées.



Message I | 928 mots



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Astriid
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Astriid
Dim 29 Nov 2020, 09:32

[Q] - Un éléphant, ça trompe énormément | Grendel Penl
Un éléphant, ça trompe énormément




«Ah tu es là Grendel, viens me rejoindre pour accueillir ton nouveau collègue de travail.» Malgré mon nouveau déguisement, Chichi m'avait reconnue et je ne me fis pas prier pour le rejoindre. Ce ne fut qu'après que ses paroles firent jour dans mon esprit. «Un collègue ?» Il sourit et voulu m'ébouriffer les cheveux mais je me soustrayais à son contact, peu désireuse de voir ma coiffure déjà défaite. «Oui. J'ai décidé de t'offrir une chance Grendel. Si tu parviens à faire quelque chose avec cet éléphant, je te promet de t'ajouter dans notre spectacle.» Sous le choc, ma mâchoire se décrocha et je fixai bêtement Chichi. «Ne t'en fais pas, je suis sûre que tu seras capable de faire un beau numéro et tu peux toujours nous demander de l'aide.» Ajouta-t-il en se lissant son bouc soigneusement taillé, les yeux rieurs. «Je.... Vraiment ? Que...» Je balbutiais, incapable de produire une phrase cohérente. «Je crois que tu veux dire merci ?» M'offrit Chichi en riant franchement maintenant. «Merci ! Merci Chichi ! Je ne te décevrai pas, parole de Grendel !»
Trépignant de joie, je mis ma main en visière pour essayer de mieux voir Paquito, comme si ça pouvait marcher. Bichon s'approcha de nous en caressant son ventre replet. «Ca va Grendou ? Content ? Pourquoi tu t'es habillé en fille ?» «Je te retourne la question.» Marmonnai-je avec un sourire narquois. Il me lança un regard mauvais tout en remettant en place sa mèche. «Je ne suis pas habillé en fille, j'aime la dentelle et les froufrous et je trouve très sexiste que tu critiques un homme pour ses goûts très honorables en termes de vêtements.» «Tu m'en diras tant oui.» Bichon grinça les dents mais préféra ne pas relever mon insolence. «Il est pour toi alors le petit nouveau ? Tu sais ce que tu vas faire avec ?» J'avais beaucoup réfléchi à la question, déjà, il était évident que je le chevaucherais. Ensuite, tout dépendrait de son caractère et de savoir si je saurais le dresser comme il faut. «Sûrement quelque chose de drôle non ? Tu voulais pas faire un numéro de clown ?» «Si ! Ce sera un spectacle drôle avec un clown et un éléphant !» Je lui lançais une oeillade noire, le défiant de critiquer mon idée. Il haussa les épaules. «J'ai hâte de voir ça. Il était temps que tu nous rejoignes officiellement depuis le temps que tu traînes dans nos pattes.»
[Q] - Un éléphant, ça trompe énormément | Grendel Zktc
La main frottant mon menton comme je voyais faire les adultes quand ils étaient en pleine réflexion, je tournai autour de Paquito. Contre toute attente, il était rose. Les éléphants n'étaient-ils pas supposés être gris ? Ils étaient toujours gris dans les Contes de Faes. Paquito n'étais pas grand, du moins, c'était ce que les autres disaient. Il était encore jeune et n'avait pas atteint encore sa taille adulte. N'ayant jamais vu de vrai éléphant, j'estimai, moi, que Paquito avait des dimensions très respectables. J'avais bien évidemment donné un coup de pied à ces mauvaises langues. Paquito était parfait, à tous les égards et je ne tolérerai pas la moindre critique. Myail Paups m'avait prêté un fouet pour dresser Paquito mais je l'avais laissé dans un coin, je n'avais pas assez de force dans mes bras pour l'utiliser et je voulais le dresser à la voix plutôt que dans la force et la douleur. Je trouvais stupide qu'on puisse croire être capable de dominer par la force un être aussi gigantesque. À vue de nez, Paquito était au moins quatre ou cinq fois plus grand que moi et ses yeux grands yeux bleus suivaient mes déplacements avec attention. Je ne lisais pas la peur dans ses yeux, juste une curiosité aussi grande que la mienne. Son ancien propriétaire lui avait mis un énorme collier en cuir qui limitait ses mouvements et je décidais de le lui enlever. Alors que je m'approchais, Paquito tourna la tête vers moi et, presque timidement, avança sa trompe vers moi. Je me figeai et laissait l'éléphant palper mes vêtements puis mon visage. Lentement, je levai la main pour toucher aussi sa trompe. «Ooooh c'est doux comme un bidou !» Les yeux de Paquito étincelèrent et, à ma grande surprise, sa petite queue se mit à battre frénétiquement. Je me mis à rire et continuai de lui câliner la trompe, lissant le duvet presque transparent qui la recouvrait. Le libérant finalement de son collier, Paquito barrit et je reculai précipitamment pour ne pas me faire écraser quand l'éléphant se mit à se rouler par terre, déclenchant une minuscule tempête de sable. Toussant et riant, je me couvrais le visage en regardant l'éléphant s'amuser. Même couché, il restait plus grand que moi mais curieusement, je ne me sentais pas en danger. Paquito ne se relevant pas, je m'approchais et lui chatouillait le ventre ce qui le fit barrir à nouveau. Soudain, un élément attira mon attention. «Paquito... Serais-tu en fait... Paquita ?»
«Eh bien en fait, oui je suis une fille.» Je sursautais violemment en entendant la petite voix toute douce qui ne pouvait venir que de l'éléphant...e.



Message II | 875 mots



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Jeu 17 Déc 2020, 20:55

[Q] - Un éléphant, ça trompe énormément | Grendel Penl
Un éléphant, ça trompe énormément





Je me tournais brusquement dans mon lit, tel un poisson hors de l'eau. La nouvelle recrue du Cirque avait enflammé mon imagination et j'entendais mon coeur pulser à grands coups dans ma poitrine. L'éléphante était unique avec sa peau d'un rose doux et le fait qu'elle parlât. Qu'elle soit à moi et à moi seule me rendait dans un tel état d'euphorie que je me sentais presque léviter au dessus du sol. Elle n'avait plus prononcé un mot après avoir annoncé être une fille mais c'était peut-être lié au fait que je m'étais mise à hurler et à lui sauter dessus en exigeant qu'elle parlât encore. M'autorisant un soupir, je me résolus à fermer les paupières en comptant des bicornes pour essayer de m'endormir. Ressasser les derniers événements ne m'avancerait pas loin. Quelques secondes plus tard, je fixai avec fureur le bois du mur contre lequel mon lit était cloué. Il était évident que je n'arriverais pas à dormir. De frustration, mon pied jaillit et heurta malencontreusement Mildred qui dormait, roulée en boule à mes pieds. Le matou feula aussitôt et se jeta sur mon pied pour le réduire en charpie. Je poussais un cri de douleur et gesticulais avant de jeter ma couverture sur la bête qui miaula furieusement. Je roulais la couverture en boule pour en faire un sac et jetais le tout par la fenêtre. Maudite crapule. Je renonçais à l'idée de dormir et enfilais mes bottines pour sortir prendre l'air. Donnant au passage un coup de pied à Mildred qui jaillit comme une tornade hors de la couverture pour disparaître dans la nuit, je me dirigeais vers la zone où Paquita dormait. Trop imposante pour les cages qui attendaient les animaux du Cirque, Chichi avait fait tendre une bâche pour former un abri temporaire au pachyderme. Je m'arrêtais à distance, hésitant soudain. Et si l'éléphante ne m'aimait pas ? Et si elle m'écrasait ? J'étais toute petite, comment pouvait-elle faire attention à moi ? La tête emplie de questions qui m'enfonçaient toutes plus profondément dans un abîme de doute, je reculais doucement, une boule dans la gorge. Je ne pouvais pas forcer les gens à m'aimer, j'avais au moins appris ça avec le petit garçon. Et je me voyais mal tuer l'éléphante si elle ne me rendait pas mon amour. De retour dans ma caravane plongée dans la pénombre, mon regard tomba sur le Conte des Trois Royaumes. Le lire m'apaisait toujours, il me rappelait quand le géant Shan Shan avait passé quelques jours avec nous et qu'il m'avait transportée avec lui dans son aventure. J'attrapais le livre et le fourrais sous mon bras avant de ressortir pour marcher d'un pas décidé vers l'éléphante. Dissimulée en partie par la bâche, je vis que l'éléphante ne dormais pas. Assise, elle levait les yeux vers le ciel étoilé, ses grands yeux pensifs semblant capter les myriades brillantes. Je toussais pour annoncer ma présence. Aussitôt, elle sursauta et baissa les yeux sur moi, sa trompe battant l'air avec inquiétude. Quand elle me reconnut, la méfiance qui avait allumé une lueur dans ses prunelles s'évanouit et sa queue se mit à battre doucement. Rassurée de cet accueil, je m'approchais un peu plus d'elle en grimaçant un sourire. Quand je fus au niveau de son épaule, je tendis le livre vers elle pour lui montrer la couverture. «Tu veux que je te raconte une histoire Paquita Choupetta ?» Sa trompe effleura le livre avec curiosité. Elle avait l'air un peu triste, est-ce que sa famille lui manquait ? Est-ce qu'elle avait peur d'être avec nous ? Moi j'avais eu peur les premiers jours. J'avais cru que Chichi était un Sorcier qui m'avait emmenée avec lui pour me manger. Je tapotais sa patte avec affection. «Allonges-toi mon petit pois. Grendel va s'occuper de toi.» Elle s'exécuta ce qui créa une légère bouffée de sable qui rentra dans mes narines et j'éternuais en riant à moitié. M'installant finalement dans le creux de son cou, j'ouvris le livre et commençait à lire après avoir placé la bougie à hauteur sur la patte de Paquita. «Il était une fois, la Bête qui vivait dans un château.» Les oreilles de l'éléphantes s'agitèrent et et elle posa sa grosse tête au sol pour m'écouter, les yeux mi-clos. Bientôt, ma voix prit un ton monotone et ma tête se mit à dodeliner d'avant en arrière. Quelques secondes plus tard, le livre m'échappait des mains et je me laissais tomber contre l'éléphante, profondément endormie. Paquita effleura ma joue avec sa trompe comme pour vérifier que je dormais bien puis elle souffla la bougie avant de fermer les yeux à son tour, sa trompe posée sur mon ventre.



Message III | 832 mots



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Astriid
Jeu 17 Déc 2020, 20:55

[Q] - Un éléphant, ça trompe énormément | Grendel Penl
Un éléphant, ça trompe énormément





Assise sur un tabouret aux peintures défraîchies et à l'équilibre précaire, je me balançais dangereusement en brandissant un vieux bâton rabougri trouvé par terre. Je jouais à la Magicienne avec Douceur - il avait bien fallu la renommer et sa trompe était si douce ! - et l'éléphante devait effectuer une chorégraphie compliquée en suivant mes commandes magiques. J'avais pris un cordon pour délimiter un rectangle qui nous était réservé pour essayer de monter notre numéro. Douceur trébuchait souvent dessus, ce qui était agaçant mais heureusement pour elle, elle était mignonne Simone. Je vis Myail Paups passer à côté en nous jetant un coup d'oeil curieux et je pris aussitôt un air important en bombant le torse. «Nous déconcentre-pas Paupy ! On prépare notre numéro le plus beau ! Allez ouste ! Du balai ou de ma baguette magique, je te rendrais laid !» Ma baguette fendit l'air dans sa direction, menacante, et le dresseur leva les yeux au ciel et passa son chemin sans faire de commentaires. Il avait renoncé à me donner des conseils quand il avait vu que je ne l'écoutais pas plus que le bouton sur ma fesse. Pour ma défense, tous ses conseils commençaient par : «Avec le fouet dans une main, ...» alors Paupy pouvait bien aller voir ailleurs si Douceur y était.
«Allez ma belle gazelle ! Regardes la baguette magique ! POQUITI HOGITI POP ! HIC HIC ET PAF !» J'agitais le bâton dans tous les sens tel un chef d'orchestre, manquant me crever l'oeil à plusieurs reprises mais cela n'entamait pas mon enthousiasme. L'éléphante rose tournait en rond, ses yeux bleus emplis de concentration pour ne pas s'emmêler les pattes. Son désir de bien faire était tel qu'elle se mettait une pression qui froissait les rides au dessus de sa trompe et rendait ses pas plus malhabiles qu'autre chose. Je l'encourageais à grand cris et plusieurs artistes me lançaient des regards réprobateurs. Oui c'était le matin et alors ? Je n'avais pas dormi de la nuit et sitôt que le soleil avait dardé ses rayons sur le campement, j'avais sauté sur mes pieds pour pousser Douceur à commencer la préparation de notre numéro.
En équilibre sur un pied, l'autre jambe balancée en arrière, je pointais l'extrémité de ma baguette vers le ciel. «HOP HOP DOUCEUR ! HOP !» L'idée était qu'elle se cabre sur ses postérieurs comme le faisaient les chevaux de Larabelle. L'éléphante se dressa, sa trompe formant un S au dessus de sa silhouette vacillante. «OUI BRAVO BRAVO !» M'exclamais-je en l'applaudissant chaleureusement. Puis ses postérieurs se mirent à trembler violemment et elle bascula en arrière dans un barrissement assourdissant, en plein dans les caisses de légumes. «Non ! Douceur !» Je sautais à bas de mon tabouret, la contrariété créant des rides sur mon front. L'éléphante essayait de se relever mais elle s'était empêtrée dans les cordages qui retenaient ensemble les caisses et elle se mit à gémir pitoyablement en laissant retomber sa tête sur le sol. Je m'arrêtais devant elle, les poings sur les hanches. «Dis donc Doudou chouchou, avec ton attitude de perdante, on va jamais aller sur la piste faire les trompettistes ! Fais un peu d'efforts espèce de grosse amphore !» Je m'accroupis et attrapais sa trompe pour la tirer vers moi en plantant les talons dans le sable. «Debout ! Haaaaaaaaaan ! Debout grosse vache pistache !» Alors que la pachyderme parvenait enfin à se redresser, Bichon arriva en sifflotant. Il avait passé son petit tablier rose à pois pour préparer le petit déjeuner. «Aujourd'hui c'est crêpes d'avoine et omelette aux légumes! Oh tiens salut les - ACK ! MES LEGUMES ! Hors de ma vue ! Saloperies de mioches de mes deux qui respectent rien ! DEGAGEZ DE LA J'TE DIS AVANT QUE JE T'ETRANGLE MAUDIT CLOWN !» S'emporta le cuisinier, les yeux lui sortant de la tête et la peau flasque de son cou prenant une teinte violacée. Voyant que je prenais la fuite, Bichon poussa un cri de rage et se pencha pour enlever sa savate. Cette dernière vola à toute vitesse pour venir s'écraser sur l'arrière de ma tête et je trébuchais en avant. Le bec dans la poussière, je toussais en me redressant. Je frottais mon uniforme désormais tout froissé et plein de poussière et dardait un regard mauvais sur l'ancien Réprouvé. «Qu'est-ce t'as face de tarte ! Tu veux voir ma paluche de plus près peut-être ? Bouge pas j'arrive maudit gobelin !» Je tirais aussitôt mon couteau en relevant le menton avec défiance. Soudain, la trompe s'enroula avec douceur mais fermeté autour de mon torse et je me sentis soulevée dans les airs. Je glapis aussitôt et m'accrochais à la trompe en voyant le sol s'éloigner. Douceur me déposa sur son dos, à la base de son cou et s'éloigna de son pas pesant.



Message IV | 825 mots



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Dim 07 Nov 2021, 12:15

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Un éléphant, ça trompe énormément




La lourde tenture imperméable me masquait le public mais je le devinais au brouhaha des discussions, au raclement des pieds sur les planches en bois. Je frottais mes paumes sur mon postérieur. La même sueur désagréable humidifiait ma nuque et mon front. «Grendel !» Je me tournais d'un bloc en sursautant. Les pupilles dilatées, les membres raides, la gorge aussi sèche qu'un parchemin, j'avais tous les symptômes du trac et Bichon me gratifia d'une bourrade. «Tu vas quand même pas t'écrouler, mon bonhomme ?» J'esquissais un sourire faible et m'écartais avec prudence de ses grosses paluches. Encore une comme ça et je m'évanouissais. Voyant que je ne répondais pas, il poursuivit en s'accroupissant sur ses jambes épaisses comme des bûches. Sous sa robe qui lui arrivait à hauteur du mollet, elles étaient poilues. Je me concentrais dessus avec fascination. Je le savais très fier de sa dense pilosité. Je trouvais cocasse que son corps comporte plus de poils tandis que son crâne brillait comme un œuf dur, à l'exception de sa mèche frontale retenue par un lien rose vif. «Oh, tu m'écoutes, demi-portion ?» «Pardon Bichon. Parfois, ta voix est si aigue que je ne l'entend plus.» Rétorquais-je avec le plus grand sérieux, ce qui me valut une vilaine claque sur le postérieur. «Tu perds rien pour attendre, avorton. Chichi m'envoie te dire que tes débuts ne te dispensent pas de tes tâches habituelles. Alors hop hop hop, va donner aux morpions de quoi s'étouffer.» Je regimbais aussitôt. «Mais je suis un artiste désormais. Pourquoi je devrais m'occuper de ça ?» «Probablement parce que tu t'es débarrassée toi-même de ton remplaçant ? Tu t'rappelles pas le petiot rouquin que Chichi t'avais collé aux basques ?» Je maugréais sans répondre, peu encline à poursuivre cette discussion. Une lueur vicieuse s'alluma dans les yeux enfoncés du Réprouvé déchu et je m'échappais avant qu'il n'insiste davantage. Il pouvait se montrer aussi bienveillant qu'une mère, et l'instant d'après aussi vil qu'un Démon et ce n'était pas le moment pour m'engager dans une dispute qui finirait avec les crocs et les ongles.

«Qui qu'c'est qui veut un sachet de marrons chauds ?» Clamais-je d'une voix éteinte. Au bout de mon bras dressé en l'air, un sachet en papier se balançait. Presque aussitôt, les regards des enfants se braquèrent dessus et ce fut le vacarme habituel des pleurnicheries des morveux. Et ça se pendait aux jupes de maman, et ça se roulait par terre, et ça hurlait à la mort, et ça chouinait. Je crachais par terre pour exprimer tout mon mépris. Ils me dégoûtaient ces pourris gâtés. Et pire encore étaient leurs parents qui les avaient rendus ainsi, cédant à leurs caprices, récompensant leurs bêtises de lait et de sucre. La jalousie m'étouffait presque. «M'sieur le nain ! M'sieur le nain ! Je peux avoir des marrons ?» Une petite quenotte tirait sur mon habit - j'allais tarter la gamine - son visage clair et enjoué levé sur moi. Un peu plus petite que moi, elle me dévisageait ouvertement. «Qu'est-ce qu'on dit, mini-crotte ?» Confuse, elle regarda ses chaussures comme si elle allait y trouver la réponse. Je soupirais. «S'il vous plaît, merci. Ça ne t'arrachera pas la gorge. Alors que moi, je peux t'arracher ta petite langue si tu ne lâches pas mon vêtement tout de suite.» «...» «Saperlipopette, mais elle a vraiment perdu sa langue, la coquine ! Allez va, c'est un sou d'argent pour les marrons.» L'air interdit, elle me donna sa pièce et murmura d'une toute petite voix. «Merci m'sieur le nain.» «J'suis pas un nain.» Elle commençait à me mettre de mauvaise humeur et mes doigts se portèrent d'eux-mêmes pour caresser le manche de mon couteau. «Vous êtes quoi ?» Je pliais les genoux et penchais la tête sur le côté. Un large sourire étira mes lèvres écarlates et la lame de mon couteau apparut soudainement. Sans la quitter des yeux, je me curais une narine avec la pointe. «Je suis ton pire cauchemar. Et si tu n'es pas sage, je t'attendrai sous ton lit pour jouer avec toi cette nuit.» La petite avait blêmit et je pressentis qu'elle allait se mettre à chouiner. J'éclatais de rire. Sale mioche. «Allez déguerpis la moche. T'es pas la seule qui veut des marrons.»


Message V | 755 mots
Mieux vaut tard que jamais pour reprendre ce solo 8D


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Astriid
Mer 12 Jan 2022, 11:23

[Q] - Un éléphant, ça trompe énormément | Grendel Penl
Un éléphant, ça trompe énormément




La trompe de Douceur oscillait de gauche à droite dans un balancement hypnotique. De temps à autre, ses gémissements nerveux escaladaient jusqu'à moi en vibrations plaintives et je lui gratouillai la base du crâne dans un effort pour la rassurer. La pénombre nous enveloppait, troublée par le rai de lumière scintillant à travers les lourds rideaux carmins nous séparant de la piste. C'était une piètre barrière contre notre angoisse croissante ; elle nous dissimulait le public mais le brouhaha de leurs réactions au numéros du dresseur d'animaux portait jusqu'à nous comme si nous leur faisions déjà face. Myail Paups devait être sur la fin car les applaudissements se tarirent et la voix de Chichi, qui officiait comme maître de cérémonie, s'éleva puissamment pour préparer le public à notre arrivée. Envahie d'une excitation qui frisait la panique, j'entendais les battements de mon cœur cogner sourdement à mes oreilles comme un tambour et je crispai les doigts sur la cordelette en cuir entourant le large cou de ma monture, mon trac faisant écho au sien. Je changeai de position et la peur de perdre l'équilibre pour chuter de mon siège instable me heurta comme un coup dans l'estomac. Refoulant la nausée, j'évitais de regarder le sol recouvert d'un fin tapis sableux.
À cet instant, les rideaux s'écartèrent. Sous mes rétines impressionnées, je vis le décor mouvant sur les tentures se modifier et la jungle qui ornait le tissu pour le numéro de Myail Paups disparut pour faire apparaître à la place de vastes plaines désertiques où se dressaient quelques rares arbres courbés par un vent que nous ne sentions pas. Le ciel fictif vacilla pour s'assombrir d'un crépuscule aux tons ocres et rougeâtres afin de ne pas détourner l'attention de notre entrée. Une entrée qui s'éternisait car, dominée par la peur, Douceur avait reculé pour rester dans les ténèbres confortables des coulisses. Aussitôt, je lui enfonçai mes talons dans le haut de ses épaules, la peur étreignant mes intestins. Il était trop tard pour reculer, elle ne pouvait tout simplement pas tout gâcher maintenant. L'éléphante résista, reculant même encore d'un pas et hochant la tête, ses yeux roulant dans leurs orbites. Des larmes de frustration perlèrent sur les bords de mes yeux maquillés, s'agglutinant à mes cils. C'était un cauchemar qui devenait réalité. Un air de profonde satisfaction peint sur son visage, Myail Paups s'avança. « Je t'avais dit de prendre mon fouet. Tu aurais dû accepter mon aide pour la dresser quand je te l'ai offert. Tiens, dépêches-toi, tu es en train de casser le rythme du spectacle. » Je ne fis aucun mouvement pour prendre la poignée gainée de cuir et lui lançai un regard dégoûté. « Dégages avant que je n'utilise cette horreur contre toi. J'ai pas besoin de tes conseils de brute, cette éléphante sera dressée comme moi je l'entends et tant pis si ça doit te faire un second trou au cul. » Et je lui crachai au visage, ma colère exacerbée par l'humiliation de voir que Doudou ne réagissait pas à mes demandes comme lors de nos répétitions. « Allez ma Doudou, ne gâches pas notre première, je t'en supplie. Allez ma jolie, et je t'achèterai tes fruits préférés après, je demanderai à Bichon de te faire un gâteau, je te ferai une toilette complète en te gratouillant partout où tu veux pour aussi longtemps que tu le désires. » Je cajolais l'éléphante jusqu'à ce qu'enfin elle se décide à avancer. Nous franchîmes l'ouverture, le cœur battant à l'unisson.
Les myriades de faisceaux lumineux ruisselèrent sur mon visage dressé fièrement. C'était le moment que j'avais tant attendu, que j'avais rêvé et espéré depuis le jour où Chichi m'avait recueillie. Momentanément aveuglée, je ne pus qu'entendre les exclamations ravies des enfants en voyant l'éléphante rose. Sentant son hésitation devant le bruit soudain de la foule, je caressai la jointure entre ses oreilles et sa tête où le cuir se faisait aussi doux qu'une peau de bébé et elle consentit à exécuter un tour de piste prudent, ses larges pattes foulant le sable doré, ses yeux surveillant avec attention les gradins tandis que j'agitai au dessus de ma tête un court sceptre à grelots, petite babiole que Mademoiselle m'avait offert lorsque Chichi avait annoncé aux Artistes que je les rejoignais officiellement. Les grelots frissonnaient dans un carillon glorieux et un sourire étira mes lèvres peintes en rouge sang, un sourire victorieux comme si je me tenais debout sur un champ de bataille avec mes ennemis morts aux pieds. Après notre petit tour, Doudou fit face à la foule en se plaçant au cœur de la piste. Le silence tomba et il n'y eut plus que nous, emprisonnées dans un rond de lumière, la foule réduite à un bruissement de marmonnements anonymes. Je profitai de son immobilité pour me jucher debout sur son encolure large. Mes jambes maigrichonnes moulées dans un ensemble à losanges multicolores tremblaient comme des quilles et je priai pour ne pas chuter ou pour que l'éléphante ne fasse pas le moindre mouvement mais elle semblait figée de stupeur face au public plongé dans l'ombre. Inspirant profondément, je fis faire un rapide tour à mon sceptre avant de le plaquer contre ma poitrine pour plonger dans une révérence.

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[Q] - Un éléphant, ça trompe énormément | Grendel Aoyv
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