Kitoe ~ Démon ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 1698 ◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Mar 05 Jan 2021, 23:42
Kitoe & Bellada
Les bonnes recettes de grand-mère
Kitoe ne savait pas trop. Pas trop comment se comporter face à cette grand-mère. Elle ressentait un mélange entre une joie euphorique, de l’attendrissement et de l’admiration pour elle. La Démone avait les larmes aux yeux et d’un autre côté, elle voulait sauter dans tous les sens. Il fallait qu’elle extériorise toute cette affection, mais elle ne savait pas comment. Elle se devait de rester convenable.
-Vous feriez ça pour moi ? Couina-t-elle. Ce serait adorable.
A défaut, elle aura fait un tour à Aeden par ses propres moyens, cela ne lui aurait pas posé de problème. Mais comment refuser une offre aussi gentiment proposée ? C’était tout simplement impossible. Bellada était véritablement une bénédiction. Sa gentillesse valait plus que tous les Anges réunis sur terre, mais avec la puanteur en moins. Enfin, un petit peu quand-même, mais c’était franchement supportable, surtout pour elle qui était habituée à vivre avec l’odeur des tripes.
Kitoe se pinça les lèvres pour contenir son sourire, qui sans cela aurait été douloureux tant qui aurait été grand. Elle continuait de cuisiner sous les bons conseils de la Magicienne et c’était un véritable plaisir.
-Oui, c’est vrai que ça devait être chouette. J’aurais bien aimé y aller aussi mais j’étais occupée.
Occupée à faire sa propre cuisine. Il était vrai, elle avait loupé une bonne raison de retourner dans la capitale déchue. Cela l’embêtait un peu, mais elle se disait qu’elle aurait des milliards d’autres prétextes pour y retourner un jour.
-Je pense même que nous aurions dû participer ! On aurait été premières toutes les deux.
La performance du Démon, dont elle avait oublié le nom – elle ne l’avait pas trouvé suffisamment digne pour daigner d’en souvenir – avait été pitoyable. A sa place de ce rustre de première, elle aurait tout remporté et pour sûr, ses affaires, autant à la boulangerie qu’à la boucherie, auraient fait un bon phénoménal. Vraiment, les Aetheri avaient parié sur le mauvais cheval. Kitoe n’avait pas pour coutume d’insulter les Dieux mais là, il allait sans dire que ça avait été franchement stupide de leur part. Ensemble, les deux cuisinières commentèrent plus en détail l’épreuve, puis, une fois que tout eu trouvé sa place dans le four, Kitoe suivit la maitresse de maison jusqu’au salon. Les mains jointes dans son dos comme une bonne élève, la brune posa ses yeux sur chacun des enfants avant de leur faire un signe de la main.
-C’est une jolie maison que vous avez. Commenta-t-elle alors qu’elles passaient à la suite des salutations. Bonjour monsieur. Ravie de faire votre connaissance !
C’était peut-être un peu trop et pourtant, ce n’était même pas forcé. Kitoe était très assidue en courtoisie quand elle le voulait.
-Enchanté Kitoe ! Je suis Gilbel.
-T’as vu comment il est fort pour lancer des sorts mon grand-père ? S’extasia alors l’enfant sur ses genoux, visiblement toute fière d’avoir l’occasion de montrer quelque chose d’inédit à la nouvelle venue.
Son comportement avenant surprit un peu Kitoe, bien que ça n’aurait probablement pas dû. En revanche, elle se questionnait sur le rapport de ces gens à la magie. Vraiment, il n’y avait pas de quoi s’extasier.
-Euh… oui. Mais puisque la vie était trop courte pour être blasée, elle reprit aussitôt. Moi aussi je peux lancer des sorts.
-C’est vrai ? Montre ! Montre !
Amusée, Kitoe se prit aussitôt au jeu. Plaçant ton poing tendu devant elle, paume vers le ciel, elle l’ouvrit, laissant éclater une multitude de confettis dans les airs. Orlane poussa un cri émerveillé qui rendit fière la Démone. Ce ne fut que lorsque son regard croisa de nouveau celui des grands-parents qu’elle songea que ce n’était peut-être pas la meilleure idée du siècle. Ses deux mains vinrent cacher sa bouche.
-Mince, je suis vraiment désolée, il va falloir nettoyer maintenant… euh… euh… je vais vous aider !
Pendant ce temps, l’enfant, avec un petit tas de confettis qu’elle venait de récolter dans les mains, se précipita dans le salon.
-Hugo, Valentine, regardez ce que Kitoe elle sait faire ! Kitoe, viens leur montrer ! Viennnnns !
Kitoe échangea un regard avec Bellada. Elle se tourna ensuite vers le salon pour rétorquer.
-Euhhh… Toi, l’enfant ! Je connais pas ton prénom. Ne lance par les confettis s’il-te-plait.
-Mais pourquoi ? Il faut que tu leur montre.
-Parce que tu vas tout salir ! Elle les rejoignit. Je vais vous montrer autre chose, d’accord ?
En un claquement de doigt, elle changea ses cheveux en bleu, puis en rose.
-Haannn tu peux nous apprendre ?
Comment leur expliquer que ce pouvoir lui servait initialement à cacher son affreuse apparence démoniaque ? En plus, elle ne savait vraiment pas comment leur enseigner ça.
-Je sais pas, mais je peeuux… jouer avec vous ?
-Ouaiiis !
A nouveau, Kitoe lança un regard à Bellada. Elle supposait qu’elles se reverraient au repas.
811 mots On peut faire une ptite ellipse si besoin huhu
Bellada esquissa un sourire devant la démonstration de magie de la démone, qui avait l'air de grandement plaire à Orlane. « Ne vous tracassez pas avec ça ! » assura la vieille dame face à l'inquiétude de la brune. De toute manière, lorsque les petits-enfants venaient lui rendre visite, la chaumière du couple se trouvait toujours mise sens dessus-dessous. Elle était obligée de faire le ménage après que tout ce beau monde soit reparti au palais de Coleya ou chez leurs parents. Ces quelques confettis ne lui faisaient pas peur - il n'y avait rien qui fasse le poids fasse à sa baguette et ses balais ! Ni la poussière, ni les tâches. Gilbel en revanche se serait volontiers passé de ce bazar dans son bureau et il ne contint son ronchonnement que parce que sa femme avait été plus rapide que lui pour rassurer la brunette. Les sourcils froncés derrière ses lunettes en demi-lune, il retourna à l'étude de sa gazette favorite tandis que Bellada accompagnait Kitoe dans le salon, où elle ne tarda pas à se faire accaparer par les enfants pour devenir leur nouvelle compagne de jeu.
Quelques dizaines de minutes plus tard, l'heure du repas arriva. La vieille magicienne s'éclipsa dans la cuisine, qui servait également de salle à manger, pour dresser la table. Puisqu'ils accueillaient une invité, elle sortit ses jolies assiettes et ses couverts en argent. Elle plia les serviettes en tissu et les déposa sous les couteaux. Les verres à pieds pour les adultes, accompagnés d'une carafe remplie du vin qu'avait fait Gilbel lui-même - depuis qu'il avait fait l'acquisition de cette petite parcelle de vigne, il prenait plaisir à produire lui-même ses boissons de table et faisait partager ses amis à chaque occasion ; Bellada, elle, en servait à tous ses invités. Pour les enfants, elle déposa une simple cruche d'eau - ils auraient le droit à un verre de limonade ou de grenadine en guise d'apéro, s'ils le demandaient. Elle coupa des tranches de la miche de pain qu'elle était allée cherchée le matin même, se disant qu'elle aurait adoré pouvoir goûter celui de la démone. Les plats fumant furent installés au centre de la table, prêts à être servis dès que l'on se serait assis sur les chaises. Bellada prépara une petite salade verte avec une sauce vinaigrette, puis alla chercher la compagnie qui s'amusait dans la maison. « C'est l'heure de manger ! » héla-t-elle jusqu'à ce que tout le monde soit réuni autour de la table.
« Kitoe, donnez-moi votre assiette. » dit-elle en tendant la main dans la direction de la jeune femme. « Mamie, Kitoe elle a dit qu'elle était jamais allée au bal ! Tu peux organiser un bal pour qu'elle puisse danser avec nous, hein, dis Mamie ? » demanda Valentine, tandis que l'aïeule servait sa part de tian et de salade à l'invitée. « Je ne sais pas, est ce que Kitoe a vraiment envie de danser ? » questionna-t-elle en jetant un regard à l'intéressée. Si la réponse était positive, elle pourrait effectivement organiser une petite soirée dansante. Ça n'avait rien de remarquable en comparaison des soirées mondaines qui avaient lieu en ville ou des festivités organisées par la royauté, mais à leur échelle, Bellada était capable d'organiser les meilleures soirées du village. Elle connaissait un peu tout le monde et ses amies ne disaient jamais non à une occasion de pouvoir épier de nouveaux potins en devenir. Qui sait, peut-être qu'un petit mage taperait dans l’œil de la jolie brunette. « Tenez. Mangez pendant que c'est chaud. » dit-elle en tendant son assiette à la convive. Bellada continua en servant les enfants, puis Gilbel, et termina par sa propre assiette. La conversation avait dévié sur les souvenirs de la dernière soirée qu'avait organisée Bellada dans leur jardin. « C'était la partie de cache-cache la plus mémorable de l'année ! » conclut Hugo, après avoir raconté comment ils avaient bien faillit perdre leur cousin, qui s'était rapetissé à la taille d'un pouce pour se cacher dans le soulier de l'une des invitée, et n'était pas parvenu à retrouver sa taille normale.
Kitoe ~ Démon ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 1698 ◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Mar 02 Mar 2021, 22:34
Kitoe & Bellada
Les bonnes recettes de grand-mère
Le temps de la cuisson, Kitoe redécouvrit véritablement le monde des enfants. Si l’activité l’avait un peu intimidée au départ, la Démone s’était très rapidement prise aux jeux qu’on lui avait soumis et finalement, Lia avait fait surface. La gamine ne cessa de rire à la seconde même où elle apparut. Il fallait dire qu’elle n’avait pas été aussi heureuse depuis une éternité. Les amis ne couraient pas les rues en Enfer, ou alors ils étaient trop âgés et ne voulaient pas jouer avec elle. Jouer par terre avec tous ces jouets et ces figurines, qui formaient un ensemble disharmonieux mais tellement beau dans l’extravagance de leur imaginaire, c’était un rêve.
Lorsque le repas fut prêt, chacun sauta sur ses pieds et se précipita vers la salle à manger. Kitoe avait repris le plein contrôle de son corps. L’odeur de nourriture tout juste sortie du four qui embaumait la pièce ouvrit son appétit. Elle tendit son assiette avec autant d’entrain que les enfants qui la suivirent.
-Je… je ne sais pas vraiment danser. Enfin, pas pour un bal. Elle n’avait pas d’idée de ce dont Valentine parlait, puisque Lia l’avait remplacée pendant tout ce temps. Mais si vous voulez.
Comme à son habitude, elle ne pouvait pas refuser. Surtout pas lorsque c’était si gentiment proposé.
-On va t’apprendre ! S’écria la petite fille à ses côtés. C’est super facile.
-D’accord, alors tu seras ma professeure. Rétorqua Kitoe en plantant sa fourchette dans sa part de tian.
Ce qu’il se produisit dans sa bouche par la suite fut indescriptible. Cela lui rappela des souvenirs doux et des plats qu’elle n’avait pas goûté depuis une éternité. Comment avait-elle pu oublier tout cela ? Le tian figurerait dorénavant parmi ses recettes fétiches. Elle en cuisinerait jusqu’à ce qu’elle rattrape le temps perdu, c’était impératif.
-Bellada, c’est délicieux. Et Gilbel, votre vin est très bon. Dîtes, vous vous y connaissez en œnologie ? Ça m’intéresse.
Kitoe ne buvait pas beaucoup d’alcool et ne s’y connaissait pas en bouteille, un comble pour une bouchère et une cuisinière ! C’était une lacune à laquelle elle songeait de plus en plus à remédier. Quoi de plus satisfaisant que de conseiller ses clients sur leurs petits plats ? Et surtout, comment valoriser au mieux la viande si particulière qu’elle travaillait dans son établissement ? Le corps humain recelait mille et un secrets qu’elle n’avait pas encore découverts.
La jeune femme dévora le contenu de son assiette en moins de deux et en redemanda une part. Elle refit la même chose au dessert. Le repas était ponctué par les anecdotes qui semblaient avoir animé les soirées que Bellada avait organisé chez elle. Kitoe les commentait toutes d’un rire ou d’une onomatopée pour exprimer son intérêt, posant parfois une question lorsque les histoires étaient particulièrement amusantes. A la fin du repas, Kitoe se laissa retomber sur son dossier. Son ventre était plein.
-Vous auriez pu être une cheffe étoilée. J’ai rarement aussi bien mangé.
Même si ça manquait un peu de viande, elle se devait de tirer sa révérence, et surtout, d’en prendre de la graine. La grand-mère possédait une expérience ancestrale qu’elle n’avait pas, l’œil, les gestes et les manières précises, fruit de nombreuses années d’amour et de répétition.
-Ou alors vous auriez pu écrire un livre de cuisine !
Car c’était ce que faisaient les maîtres. Kitoe aspirait elle-même à publier le sien, un jour, mais elle n’était encore qu’un poussin. Ses recettes, bien que correctes, étaient loin d’être aussi poussées, maîtrisées et uniques que la Magicienne.
-Merci beaucoup pour le repas ! C’était vraiment trop bon ! Répéta-t-elle. La prochaine fois, je vous apporterai un peu de ma cuisine, c’est promis. Ou alors je pourrais vous inviter chez moi ? Bien sûr, je vous escorterais. Elle avait beau dire, la Démone doutait que des personnes comme Bellada et Gilbel ne tiennent très longtemps tous seuls en Enfer. Je peux vous aider à débarrasser ?
Elle se levait déjà pour empiler les assiettes dans ses bras. Elle était si motivée qu’elle était prête à faire la vaisselle et à lustrer toute l’argenterie.
-Il faut qu’on t’apprenne à danser ! Lui rappela Valentine.
-Ah oui ! Mais euh… il faut de la musique. Quelqu’un sait en faire ?
Elle, elle ne savait ni chanter, ni jouer d’un instrument. A bien y réfléchir, ce n’était pas plus mal. Qui sait quelle composition elle aurait pu faire avec une voix en or, des talents de parolières et une mandoline ? Assurément, l’expression de ses crimes auraient été plus difficile à cacher.
« Eh bien, oui, je m'y connais un peu. » avait répondu Gilbel, essayant de ne pas paraître trop orgueilleux. « Je ne suis qu'un novice en ce qui concerne la production, mais comme tout bon magicien qui se respecte, je sais apprécier les vins de qualités ! » avait-il expliqué sur le ton de l'évidence. « Mon ami Renault, c'est lui qui m'a conseillé de me mettre à exploiter mon vignoble. Ils nous a tous convertis : depuis qu'il s'est mis à son compte, il nous a tous convaincu de nous lancer aussi. Si cela vous intéresse, je pourrai vous arranger un petit tour dans ses établissements, pour que vous puissiez goûter à ses vins. » avait-il ensuite proposé. Il était, comme son épouse, d'une spontanéité généreuse, n'hésitant pas longtemps avant de partager ce qu'il possédait, quand bien même cela ne soit pas grand chose.
Face au compliment de son invitée, Bellada laissa échapper un rire embarrassé, tandis que ses joues se couvraient d'une rougeur ravie. « Oh, vous me flattez ma fille. Je n'aurais pas cette prétention. Ma cuisine n'est guère plus qu'un passe temps pour occuper mes vieux jours et contenter l'estomac de mes petits monstres. » se justifia-t-elle en essuyant la bouille de Gontrand, qui avait du caramel séché sur le coin de la bouche. « Mamie, elle a déjà écrit un livre. » démentit cependant Orlane. « Son livre de recette, rien qu'à elle. » « Oh non, vous savez, c'est un simple grimoire que l'on se passe de génération en génération, dans ma famille. » Certaines familles de nobles mages se transmettaient les secrets de potions ou autres sortilèges - chez les Boggins, on héritait du fameux livre de cuisine, qu'il convenait d'agrémenter de ses propres découvertes culinaires. A force de bénéficier des ajouts de plusieurs générations, le petit carnet semblait être sur le point d'exploser : on avait du coller des feuilles de parchemins supplémentaires.
Une dernière bouchée de crumble, puis il fut l'heure de quitter la table, la peau du ventre bien tendue. On rassembla les assiettes et les couverts, rangea les serviettes, réserva les verres. « Ce serait avec plaisir que nous viendrions chez vous, ma chère. J'ai hâte de pouvoir goûter à vos délices ! » approuva la mage blanche lorsque Kitoe l'invita à venir chez elle. Elle ne se doutait pas une seconde de ce qui pourrait l'attendre dans ce restaurant des tourments, mais la proposition de profiter d'une escorte l'avait conforté dans son idée que la démone ne pouvait pas être aussi mauvaise que le voudrait les préjugés. Au contraire. C'était une vraie crème. On termina de débarrasser, puis Bellada donna de nouveaux quelques coups de baguette : les chiffons astiquèrent la table, l'éponge commença à récurer les plats et les assiettes. Tout le monde pouvait ainsi partir l'esprit tranquille vers des activités plus plaisantes.
« Oh, pas de souci pour ça ! » rassura la grand-mère lorsque l'apprentie danseuse s'inquiéta de la musique. Elle glissa un regard entendu vers Hugo qui acquiesça et partit en courant, remontant vers sa chambre. Pendant ce temps, Valentine s'était déjà accaparé leur invité pour lui donner quelques conseils élémentaires de l'étiquette magicienne. Quelques instants plus tard, le petit Ward revint avec une boîte à musique ensorcelée qui, dès qu'il l'ouvrit, empli la pièce à vivre des mélodies qui se jouaient ces temps-ci dans les bals les plus prestigieux. Belladda et Gilbel se joignirent au cours de danse - l'un comme l'autre ne refusaient jamais une occasion de briller sur la piste - tandis que la jeune professeure encadrait son élève avec rigueur mais enthousiasme.
La petite famille s'amusa pendant plus d'une heure avant que quelqu'un vienne toquer à la porte. Délaissant les danseurs, la maîtresse de maison alla s'enquérir des nouvelles qui lui étaient portées. Elle retourna dans le salon quelques minutes plus tard, les bras chargés d'un nourrisson et d'un enfant de cinq ans. Elle lança un regard désolée sur Kitoe, se raclant la gorge pour attirer son attention. « Je suis navrée, ma fille, mais je crains devoir annuler nos plans pour ce soir... » déclara-t-elle en désignant les enfants qu'on lui avait laissé, visiblement déçue par cette perspective. Pas autant, cependant, que ses petits-enfants qui protestèrent énergiquement. On négocia, bouda, s'impatienta : il n'y eu, cependant, pas d'alternative. Bien qu'elle ne s'étala pas sur les ennuis qu'on lui avait confié, elle se trouva obligée d'éconduire leurs festivités.
« Gilbel va vous conduire jusqu'à l'écurie la plus proche. De là, on vous emmènera jusqu'à Vervallée où vous pourrez user des Pontons pour vous rendre où bon vous semble. » informa Bellada tout en refourguant - presque de force - un plat entre les mains de la démone : il s'agissait du reste de crumble qu'elle avait insisté pour offrir à la gourmande - elle se sentait telle une terrible hôte de devoir mettre son invitée surprise à la porte aussi brusquement. « Je t'écrirai plein de lettres ! Tu me répondras hein ? » demanda Valentine. « La prochaine fois, j'organiserai un bal en votre honneur ! » assura la vieille Magicienne sans réaliser la difficulté qu'elle aurait à tenir sa promesse.
+800 mots J'imagine Ce genre de danses, mais c'est comme tu veux. Tu peux aller lire cet article si tu veux d'autres idées. Merci pour ce rp.
Kitoe ~ Démon ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 1698 ◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Jeu 27 Mai 2021, 20:20
Kitoe & Bellada
Les bonnes recettes de grand-mère
Avec une concentration exemplaire, Kitoe imitait les pas de l’enfant, devenue sa professeure juste avant le lancement du petit bal. Encore une fois, il lui tenait à cœur de bien faire, afin d’être digne de toute la gentillesse dont la famille Ward avait fait preuve à son égard. Elle avait très peu connaissance de toutes les règles qui codifiaient les pas des Mages Bleus. Elle, lorsqu’elle dansait, il n’y en avait aucune. Ses mouvements n’étaient dictés que par son instinct, ses envies, ses rêveries et elle se laissait porter au gré de son humeur et de la mélodie intérieure qui éveillait son être. L’exercice fut donc un peu difficile au départ, mais dès qu’elle comprit l’idée, ce fut comme si elle ne pouvait plus arrêter ses jambes. Prise dans le rythme, elle tourna avec Valentine, puis Orlane, Hugo, et les deux grands-parents. Parfois, ses pieds bafouillaient ou s’emmêlaient et Lia éclatait de rire. La co-conscience avec la gamine la gardait particulièrement joviale et lui faisait oublier la fatigue qui pointait le bout de son nez. L’exaltation la rendit quasiment hermétique à la sollicitation extérieure. La Démone ne parvînt qu’à s’arrêter, haletante, que lorsque Bellada l’interpela. Son sourire s’effaça progressivement de ses lèvres.
-Oh…
Elle maintint une expression polie et compréhensive, mais son regard, lui, était ailleurs. Les protestations des petits-enfants donnaient à Lia l’envie d’en faire autant. Ce qui n’était, en l’état, pas permis. La Magicienne s’était montrée trop adorable du début à la fin pour qu’elle ne cède au caprice. Surtout sous cette apparence adulte, qu’elle se devait de garder en ces circonstances. Kitoe ne voulait pas gâcher tout le bon temps qu’ils avaient passé jusqu’à présent.
-Ce n’est rien.
Elle bouillonnait, à cause de la dispute qu’elle devait gérer entre ses personnalités. Lia voulait protester, Ellie l’engueulait pour l’en dissuader, Kraa grondait et Kitoe faisait en sorte de raisonner tout le monde, afin de garder le contrôle. Ses poings étaient serrés, ses bras le long de son corps étaient rigides, mais elle ne s’en rendait pas compte.
-D’accord. Dit-elle, un peu détachée.
Elle n’écoutait plus vraiment la Magicienne. Plantée comme un piquet au milieu de la pièce, il fallut que cette dernière lui colle le dessert dans les mains pour qu’elle sorte enfin de sa transe.
La nourriture était toujours le cadeau le plus magnifique que l’on pouvait lui faire. Le seul problème était que ça ne faisait jamais long feu. La brune se pencha ensuite vers Valentine.
-Oh oui ! On est copines alors ? Je t’écrirai aussi, promis !
Elle était tellement heureuse de s’être fait une amie qu’elle n’avait pas l’intention de la perdre. L’idée même de recevoir du courrier la rendait encore plus heureuse. Les lettres étaient souvent adressées aux grands. En recevoir lui donnait l’impression d’être mature, importante, et surtout, aimée.
-C’est vrai ? Mais c’est trop gentil ! Je mettrai ma plus belle robe !
Un bal entier en son honneur ! Lia se sentait comme une véritable princesse. Exaltée, la gamine étreignit toute la famille, avant de récupérer ses affaires et de se diriger vers la sortie avec Gilbel. Elle n’avait pas besoin d’aller jusqu’aux Pontons pour retourner chez elle ; les portes de l’Enfer étaient partout. Cependant, elle avait oublié de le préciser, alors elle comptait faire comme proposé jusqu’à ce qu’ils ne fussent plus là pour s’en assurer. De cette manière, ils ne s’inquièteraient pas.
-Merci beaucoup Madame Bellada ! C’était un chouette repas ! Nous nous reverrons bientôt !
Elle effectua un dernier signe de la main puis s’éloigna, accompagnée du vieux Magicien. Encore toute joyeuse sur le chemin de l’écurie, elle se mit à fredonner.
-Elle m’a appelée « ma fille » ! S’exclama-t-elle soudain en sautillant. Ellie lui fit remarquer que ce n’était qu’une façon de parler et que non, elle n’avait pas été adoptée. Arrête, c’est vrai d’abord ! Répondit l’autre.
La Démone avait plus ou moins oublié la présence de Gilbel. La scène devait être assez drôle à voir, car elle semblait parler à un ami imaginaire. Ou inquiétante, ça dépendait des états d’esprit.
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