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 [Q] Vers le Royaume des Contes

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Sam 31 Oct 2020, 16:45


Vers le Royaume des Contes



Partenaire : Seul
Intrigue/Objectif : Suite à sa participation aux Aventures des Trois Royaumes, Léandra reçoit un colis contenant - notamment - le récit des événements. Son attention est néanmoins attirée par une étrange lettre qui accompagne le paquet. Perdue, elle cherchera à se remémorer ses actions en tant qu'Aladdin et partira à la recherche de la mystérieuse expéditrice.


Le paquet était arrivé le matin même. Comment ? Je l’ignorais. J’examinai le colis d’un oeil attentif, à la lueur du soleil qui filtrait à travers le dôme de cristal de la bibliothèque. Il s’agissait d’une grande boîte, emballée dans un papier bleu nuit. Le tout était ficelé avec une cordelette argentée qui formait un noeud esthétique. J’attrapai l’un des morceaux de l’attache et la tirai vers moi, pour déshabiller l’ensemble. Le carton apparut, dénué de tout apparat. Solidement fixée sur le dessus, une enveloppe attendait patiemment d’être lue. Je l’attrapai, avide de réponses, et me plongeai dans la lecture de ses lignes.
Bonjour,

Après de nombreuses heures de travail, nous sommes fiers de vous annoncer que nous avons achever l’écriture de notre conte : Les Aventures des Trois Royaumes.

Vous avez été nombreux à participer à la réalisation de ce fabuleux projet et, en guise de remerciement, nous souhaitions vous faire bénéficier d’un exemplaire du livre, ainsi que de l’ensemble des objets dérivés. Nous avons également pris soin de vous envoyer l’une des toiles représentant l’un des événements marquants de votre personnage.

Votre interprétation d’Aladdin nous a permis de mieux cerner le rôle et de découvrir ses désirs et ses craintes. Vous nous avez aidé à lui conférer une psychologie complexe et à offrir une nouvelle perspective à notre histoire qui, nous l’espérons, vous ravira autant qu’elle plaira à nos lecteurs. Pour cela, nous souhaitions à nouveau vous remercier.

Par ailleurs, comme nous en avions échanger à l’issu de la représentation, nous souhaitons vous proposer un poste de Souverain des Contes. A ce titre, vous serez chargé de veiller sur le Monde des Contes et, notamment, de lutter contre toutes les tentatives de perversions des Histoires qui le composent. Votre mission sera également de rechercher et de ramener les personnages qui ont quitté la fiction pour la réalité ; il n’est pas concevable pour nous que ce genre d’individus puissent semer la pagaille dans le Monde Réel. Enfin, le statut impliquera que vous protégiez le secret du peuple des Faes, en particulier celui des Miroirs. Si vous acceptez de nous rejoindre, nous vous donnerons bien évidemment plus d’informations concernant les tâches qui incombent à ce rôle. En échange de ce dévouement à notre cause, vous bénéficierez  de votre propre Royaume et de l’appui du peuple féerique.

Si notre proposition vous intéresse, nous vous invitons à rejoindre notre domaine en plantant la Graine d’Aeos que vous trouverez dans cette enveloppe dans les plus brefs délais. Passé un certain temps, cette dernière perdra ses propriétés magiques et il ne vous sera plus possible de l’utiliser.

Nous vous souhaitons une agréable journée.

Cordialement,

Harmonie

Je relus une seconde fois la missive pour être réellement sûre qu’elle m’était adressée. Je n’avais aucun souvenir de ma participation à un quelconque projet, pourtant, la simple évocation du nom ‘Aladdin’ me donnait une impression de familiarité. Je déposai délicatement la lettre sur le côté et entrepris de partir à la découverte des autres objets qui garnissaient ce présent. Au dessus de la pile, une grande toile représentait une scène érotique prenant place dans les bois. Deux hommes - dont l’un était bien trop ressemblant à Heian pour n’être qu’une coïncidence, s’enlaçaient l’un contre l’autre au milieu des ronces. Leurs corps mutilés semblaient trouver quelque réconfort dans cette étreinte. Je levai un sourcil perplexe, ne sachant que penser de l’aquarelle. En réalité, je ne savais pas qui de l’Amour ou de la Luxure l’emportait sur la teinte générale de l’oeuvre. Sans plus m’éterniser sur le sujet, je poursuivis mon exploration. Il y avait là, tout un tas d’objets qui représentaient tantôt des personnages, tantôt des animaux : coussins, plaids, tirelires, figurines et compagnie se côtoyaient dans l’espace restreint du paquet. Je m’interrogeai un instant sur ce que je ferai de tous ces éléments qui ne m’intéressaient guère, jusqu’à ce que je tombe sur la chose que je cherchais réellement - sans vouloir me l’avouer : le livre. Si j’avais réellement participer à ce projet grotesque, alors sans doute la lecture du roman permettrait-elle de lever le brouillard couvrant cette période pour me remémorer ce qui s’y était passé.

L’album illustré entre les mains, je me dirigeai vers le grand fauteuil. Je me calai confortablement contre le dossier et recroquevillai mes genoux de sorte à créer un appui pour mes poignets. Ainsi installée, j’ouvris la première page et débutai ma lecture, replongeant dans les événements qui s’étaient déroulés quelques semaines auparavant.


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Mer 04 Nov 2020, 20:42


Vers le Royaume des Contes




Au fil de la lecture, les événements me revenaient en mémoire sans que je ne comprisse ce qui m’avait amené à agir de la sorte. Le comportement d’Aladdin me déroutait ; comme si la personnalité du personnage avait pris le pas sur mon propre libre arbitre. Les mots recréaient les scènes avec une incroyable précision. Je me remémorai mes discussions avec le vieux chapelier, la démence transparaissait dans chacun de ses dialogues. Il me consternait autant qu’il me paraissait ennuyeux. Pourquoi l’avais-je laissé m’accompagner déjà ? Je ne savais plus. Quelques pages plus tard, j’étais allongée dans un lit de satin. Mon bassin martelait avec violence le corps de la jeune impudente qui m’avait invitée dans son lit. Je jurai soudain. Par deux fois, j’avais été privée des souvenirs de mes premiers ébats ; d’abord à cause de la malédiction, maintenant par les Faes. Je réalisai une ellipse dans l’histoire, peu désireuse de me perdre dans des détails érotiques, et repris ma lecture un peu plus loin. Les couleurs de la haine et de la rage teintèrent mes émotions, alors que je me rappelai la destruction de mon campement. Une vengeance de front, néanmoins, ne ressemblait pas à mes méthodes de travail. Je me reconnus davantage en m’admirant poignarder le fauteur de trouble au coin d’une grange. Quelle ne fût par ma surprise, cependant, de constater l’imbécillité dont j’avais fait preuve ; laisser des témoins assister à la scène n’était jamais de bonne augure dans ce genre de situation. Les phrases défilèrent sous mes yeux, m’accompagnant jusqu’au terme du récit.  Un sourire satisfait s’afficha sur mon visage. Finalement, je ne m’étais pas si mal débrouillée ; mon mariage avec le frère du Roi - une alliance tout à fait placide - me rapprochait dangereusement du pouvoir. Je regrettai malgré tout que l’histoire se conclût de la sorte, avant le paroxysme de notre union. Le meurtre de notre nièce aurait dû nous propulser sur le devant de la scène. Je refermai alors le livre, songeant que certaines malédictions étaient bien plus intéressantes lorsqu’elles se réalisaient.

Depuis que le contenu du conte m’avait été révélé, j’avais plus de facilité à réfléchir à l’opportunité qui s’offrait à moi. Être Souverain des Contes s’inscrivait parfaitement dans mon projet d’ambition : posséder un royaume - aussi fictif soit-il - me permettrait de faire un premier pas dans la cour des Grands. Il n’était pas envisageable que je passasse à côté d’une telle opportunité. Sans attendre, je fouillai le contenu de l’enveloppe pour y sortir une petite graine ovale et argentée. Elle était enveloppée d’une bande plus épaisse en son centre. Je la mis dans ma poche sans me prêter à un examen approfondi et entrepris de rejoindre la Réalité.

Les abords de la cité Myrrhael me semblaient appropriés pour m’adonner à ma plantation. La Vallée de Zaphkiel était une large étendue de terre, couverte d’un épais tapis végétal. La flore dense et abondante couvrait les deux berges de la rivière qui alimentait la ville. Je me promenais parfois à travers ce décor paisible, remontant le courant vers les hauteurs boisées. D’un point de vue botanique, il s’agissait probablement de l’une des régions les plus riches qu’il m’ait été donnée de parcourir. J’envisageai un instant que l’endroit fût propice aux pique-niques. Je souris en songeant que la récente découverte des aventures d’Aladdin devait avoir perverti ma vision des choses. Je pris une grande inspiration. L’air marin était frais et vivifiant. J’étais convaincu que la graine se plairait dans ce lieu. Aussi, ne tardai-je pas à creuser la terre pour y enfoncer la semence.

Ce qui se passa ensuite fut surprenant. Une épaisse liane verte (#1F9652) serpenta jusqu’à mes pieds, remontant le long de mon corps. Je ne me débattis pas, convaincu qu’il s’agissait du processus normal. Pourtant, lorsque le végétal enserra ma cage thoracique, et continua sa route vers ma gorge, je ne pus m’empêcher de croire que j’étais en danger. Des bourgeons commencèrent à poindre le long de la tige. Ils évoluèrent bientôt en de magnifiques grappes de fleurs tantôt mauves (#B37CBE), tantôt orangées (#EA9A4B). Leur parfum était sucré et enivrant, un peu entêtant même. La peur m’avait quitté, tout comme mon énergie. Je me sentais soudain fatiguée et exténuée. Je lâchai malgré moi un énorme bâillement qui faillit me décrocher la mâchoire. Mes yeux picotèrent légèrement. Mes paupières étaient tout à coup plus lourdes. Elles tombaient peu à peu, étrécissant mon champ de vision. Finalement, je glissai vers le sommeil. Un sommeil doux mais sans Rêve.

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Mer 11 Nov 2020, 19:04


Vers le Royaume des Contes




J’ouvris un oeil, puis l’autre, m’éveillant à la douce lumière du soleil qui caressait ma peau. L’air parfumé titilla mes narines. L’odeur douce et sucrée, légèrement acidulée, éveillait en moi le souvenir d’une figue. Je m’étirai longuement, peu habituée à tant de relaxation ; et entrepris de découvrir où je me trouvai. Un étrange tapis d’or chatouillait mes pieds nus, rejetant parfois de fines gouttelettes qui se collaient à moi, tandis que je faisais le tour de l’endroit. Le jardin était aussi splendide que titanesque. Je m’émerveillai devant le travail d’orfèvre réalisé par les gardiennes de ce lieu mystique. De hauts arbres - plusieurs fois millénaires - protégeaient le sanctuaire de leur stature imposante. J’observai, çà et là, les longues tiges qui émergeaient du sol, portant avec grâce leur couronne florale. Chacune des couleurs de l’arc-en-ciel était présente dans ce décor digne des plus belles peintures végétales. Tout avait l’air démesurément grand dans ce lieu ; tant la flore que les insectes qui venaient les cajoler. Je me rapprochai du précipice, marchant avec prudence sur le bord du pétale. J’étais haut. Une chute s’avèrerait sans aucun doute funeste.

Une fine brise de printemps filtra à travers l’épais feuillage ancestral. Je m’agrippai à la corolle, craignant de valser par dessus bord. La tige se plia, comme un roseau sous le passage du vent, avant de reprendre sa position initiale. Derrière mon dos, deux excroissances vibrèrent en réponse à la menace nouvelle ; je me retournai pour apercevoir une paire d’ailes couvertes d’une fine membrane d’écailles transparentes. Les couleurs vives qui les pigmentaient étaient parcourues d’ocelles noires, formant un motif semblable à celui des papillons. Je les dépliai tout à coup, prenant conscience de leur existence.

En contrebas, je remarquai le lac auquel la vie prenait sa source. Je décidai de m’en approcher pour admirer les mutations que la plante d’Aeos semblait avoir opéré sur mon apparence. Lorsque je me plaçai face au miroir aquatique, le reflet me renvoya l’image d’un petit fae aux cheveux d’or. Je souris. J’étais en tout point similaire à Heian, à l’exception des ailettes qui battaient frénétiquement pour me maintenir au-dessus de l’eau. Je pris soudain conscience de la magie qui m’entourait - et par la même - de la réalité qui m’avait échappée. Ce jardin n’était pas démesurément grand, c’était moi qui avait rétrécit. Malgré les recherches entreprises durant mes décennies de captivité, je n’avais malheureusement jamais rien trouvé de concret sur le peuple féerique et ses secrets. Un conte enfantin cependant m’avait appris leur amour inconditionnel pour l’oeuvre de la nature. Je songeai que ma transformation devait être en rapport avec la préservation de ce lieu si cher à leur coeur.

Je relevai soudain la tête. Un son parvenait de l’endroit où je m’étais éveillée. Il s’agissait d’une voix aussi joyeuse qu’apaisante. Elle fredonnait une chanson poétique qui m’évoquait le refrain d’une berceuse qu’il m’avait été donné de percevoir à travers le Rêve. Je remontai jusqu’à l’origine du bruit qui se mua en un chant plus audible.

‘ ♫ C’est la chanson de l’éveil, celle qui appelle les abeilles,
Elles attendent patiemment, la fin de ton sommeil.

Ouvre les pétales mon trésor, c’est déjà la fin de l’aurore,
Il faut perpétrer le cycle de la flore.

Rose, coquelicot et marjolaine, écoutez donc ce poème,
Et qu’à travers les plaines, sois porté votre pollen. ♪’

Dès qu’elle m’aperçut, la cantatrice s’arrêta. Elle me salua d’un signe de la main et m’invita à l’approcher.

« Bonjour ! Tu es nouveau par ici ? Il ne me semble pas t’avoir déjà vu… Je suis Hortensia. Je te souhaite la bienvenue dans notre Jardin. Que viens-tu faire parmi nous ?

— Bonjour, je suis Heian. J’ai reçu une missive de la part de l’une d’entre vous, une certaine Harmonie.

— Ah oui ! Tu dois sans doute être l’un des participants du conte d’Ambroisine.

— Ambroisine ?

— L’une de mes consoeurs, se contenta-t-elle de répondre, ne me donnant guère plus d’informations sur l’auteur du livre. Viens, suis-moi, je vais te mener jusqu’à Aeos Luminrein. Harmonie se trouve sûrement à l’intérieur de la cité. »

Sans attendre mon assentiment, la demoiselle aux courts cheveux chlorophylliens fila à travers les arbres. Je la suivis avec maladresse, peu habitué à me déplacer dans les airs.  Je m’épuisai en mouvements superflus pour compenser mes régulières pertes d’altitude. Malgré mes difficultés, mon guide ne ralentissait pas l’allure. Je craignais en permanence de la perdre au détour d’une branche. Finalement, elle se posa à l’orée d’une clairière et me désigna un trou béant au milieu d’un arbre esseulé. La superbe des végétaux alentours était encore plus époustouflante que dans le jardin où j’avais atterri.

« Tu vois cet arbre là-bas ? Harmonie devrait s’y trouver. Je pense que tu devrais pouvoir te débrouiller seul à partir d’ici - au besoin, adresse toi aux Gardes Feuilles, ils t’aideront. Je dois retourner à mon travail. A bientôt ! »

J’eus à peine le temps de la remercier avant qu’elle ne fît demi-tour. Ma destination en vue, je m’accordai une courte pause avant de reprendre mon chemin.

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Mer 11 Nov 2020, 19:20


Vers le Royaume des Contes




Les racines profondément plongées dans la terre, l’arbre se dressait majestueusement au centre du paysage. Un lichen vert vif recouvrait son écorce, parcourant le long de son tronc enchevêtré. Les torsades du bois formaient des abris naturels, protégeant ceux et celles qui habitaient en son sein. Du lierre serpentait joyeusement autour des épaisses ramifications qui se déployaient vers le ciel. Mon regard se perdit dans un labyrinthe de branchages, camouflés par un épais feuillage verdoyant. Bordées de dents triangulaires, les feuilles tantôt ovales, tantôt cordées, étaient aussi belles qu’elles paraissaient dangereuses. En m’approchant davantage, je remarquai le léger duvet qui sillonnait le long de leur nervure réticulée. Je m’interrogeai un instant sur les propriétés de cette fine pilosité lorsqu’une voix me sortit de mes réflexions.

« Halte ! Qui va là ? »

Garde FeuilleJe fis volte face vers la silhouette longiligne qui m’avait interpellée. La surprise marqua mon visage et un mince sourire satisfait apparut sur les fines lèvres noires de mon interlocutrice. Ses yeux entièrement blancs - dénués de pupilles - paraissaient aveugles mais je ne doutai pas un seul instant qu’elle me perçût avec clairvoyance. Ses deux longues antennes, géniculées à leur base, étaient rabattues vers l’arrière, s’agitant légèrement de droite à gauche.

« Bonjour, je m’appelle Heian.

— Et qu’est-ce qui vous amène à notre arbre sacré, étranger ? »

Sa voix était perçante et désagréable. Son regard se fit plus dur. Ses mains gantées de chitine assurèrent leur appui sur la fine lance qui nous séparait. Une forme de beauté sauvage transparaissait de son air militaire et j’y reconnus l’effet de la magie. Toutefois, si j’avais voulu lui mentir, son parfum m’en aurait dissuadé.

« J’ai été invité en ces lieux par Harmonie. En chemin, j’ai rencontré Hortensia qui m’a guidé vers cet arbre. »

La Garde Feuille resta immobile un instant. J’eus la désagréable impression qu’elle sondait mon esprit. Ses muscles se relâchèrent un peu, restant néanmoins à l’affût. Ses antennes remuèrent à nouveau.

« Ne bougez pas », m’indiqua-t-elle.

Je lui obéis sans rechigner. Je m’attendis à ce qu’elle approchât mais elle n’esquissa aucun mouvement. Ses ailes translucides parcourues de veinules battaient l’air avec énergie. Je continuai la description de cet être mystique. Une armure naturelle vert pâle protégeait son corps humanoïde, laissant transparaître les galbes de sa féminité. Par pudeur ou par méfiance, sa cuirasse se déploya pour la couvrir entièrement d’une couche brunâtre.

« Vous êtes une Garde Feuille, n’est-ce pas ? demandai-je avec curiosité

— Et alors ?

— Rien, vous m’intriguez. »

Le silence s’installa entre nous. Ses flagelles vibrèrent à nouveau et elle me tourna le dos.

« Suivez-moi, vous êtes attendus »  

Elle vola lentement, prenant soin de ne pas me distancer. Nous nous approchâmes d’un nodule près de l’arbre et elle me fit signe d’entrer.

« Veuillez patienter ici, votre hôte viendra vous chercher. »

Puis, sans crier gare, elle disparut derrière un voile d’invisibilité. Je souris. Ces créatures devaient être particulièrement efficaces pour protéger cet endroit.
Séparateur
Je ne tardai pas à être rejoint par une jeune fille à l’abondante chevelure rose. Deux fleurs de lotus étaient accrochées à sa toison, lui conférant un air de fleur. Son sourire réchauffa mon coeur et apaisa mes esprits.

« Bonjour, vous devez être Heian ? Je suis Harmonie, ravie de faire votre connaissance.

— C’est un plaisir partagé, exagérai-je - en vérité, je ne la connaissais pas suffisamment pour éprouver un quelconque sentiment à son égard, mais tel était le protocole de la bienséance.

— Je suis désolé pour le retard, j’ai été retenue par une urgence impérieuse.

— Rien de trop grave, j’espère ?

— Non, ne vous inquiétez pas. La situation devrait se régler avec la nomination des nouveaux souverains. D’ailleurs, c’est bien ce qui vous amène ici, n’est-ce pas ?

— En effet, avouai-je

— Alors, nous devrions poursuivre cette conversation à l’abri des oreilles indiscrètes. »

La Fae sortit un éclat de miroir de sa robe opaline et y jeta un oeil furtif. Soudain, elle attrapa ma main et m’attira contre l’une des parois de l’arbre. Elle posa son index sur ses lèvres pour m’inciter au silence et tapota le mur de ses petits doigts. La magie irradia de sa main pour imbiber le bois qui commença à se craqueler. Je l’observai avec un regard interrogateur. Elle sourit, amusée par mon air perdu. Finalement, une porte se dessina devant nous. Sans attendre, Harmonie l’ouvrit et nous projeta à l’intérieur.


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Les Garde Feuilles sont des humanoïdes insectes qui protègent la cité d'Aeos Luminrein. Ils ressemblent à ça. Ils peuvent se rendre invisibles et communiquent entre eux à distance, ce qui leur permet d'assurer une sécurité optimale de la cité.
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