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 [Q] Les têtes de vainqueurs | Pendrake

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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Lun 16 Mar 2020, 09:30



Provenance inconnue

Les têtes de vainqueurs

En duo avec Pendrake


Partenaire : Pendrake.
Intrigue/Objectif : Des retrouvailles mouvementées pour Pendrake et Priam, qui affrontent des Vampires venus attaqués les résidents de la cité des vices.


« Mon dieu ! On ne m’avait plus baisée comme ça depuis l’école primaire ! C’est quoi ces manières, sans déconner ? » Priam grogna. Le problème, quand on est un Ange qui se fait passer pour un Réprouvé, c’est le fossé culturel. Né à Lumnaar’Yuvon, il en mesurait aisément toute l’ampleur. Les Bipolaires se perdaient entre les cuisses de n’importe qui, n’importe quand, selon leur bon vouloir. Les Ailes Blanches… Ils regardaient les entrejambes des autres en se flagellant mentalement pour avoir eu une pensée lubrique. C’était à se demander si les hommes ne tapaient pas sur leur érection du réveil pour la faire disparaître, à grands renforts de hurlements paniqués. Imaginer ces scènes amusait beaucoup le brun, pour qui jouer à cache-cache avec la Luxure était une partie périlleuse, surtout au beau milieu des quartiers malfamés de Sceptelinôst. Il ne pouvait même pas prétexter être marié : aucun tatouage ne marquait ses mains. Trouver comment esquiver les avances des femmes de la cité des vices sans finir la tête encastrée dans un mur relevait parfois d’un véritable numéro acrobatique. « Je peux pas. Je me suis battu contre un Goled et il m’a… enfin tu vois. Rien qui soit pas temporaire, hein, mais voilà. » La rousse écarquilla les yeux puis partit d’un rire éclatant, qui fit grimacer l’imposteur. Quelle honte ne fallait-il pas subir pour préserver sa vertu ? Tout cela pour que les rumeurs prétendissent que les rejetons des Bipolaires ne savaient pas se tenir. « T’inquiète, Thérèse ! » intervint un homme, qui dépassait l’Ailé d’une demi-tête. Il passa un bras autour de la jeune femme et pressa son dos contre son torse, avant d’adresser un sourire narquois au brun. « Moi, je t’encule, Thérèse, je te prends, je te retourne contre le mur, je te baise par tous les trous, je te défonce, je te mets, Thérèse. » Priam haussa les sourcils, posa ses pouces sur ses tempes et ses doigts à la naissance de ses cheveux, et lâcha un soupir sec. Par tous les Zaahin. Puis, il se leva, vida sa chope d’une traite, et la claqua sur la table. Comme il partait, il lança : « Amusez-vous bien ! »

A l’extérieur, l’animation était vive aussi. Des effluves de l’alcool étaient nés des combats de rue. Les participants roulaient sur les pavés, dans les caniveaux et aux pieds de spectateurs scandant des prénoms ou hurlant des encouragements. L’Ange se fit la réflexion que ce n’était pas aux Jardins qu’il risquait de voir ça. Dommage. Il était convaincu qu’il aurait beaucoup ri en voyant certaines Ailes Blanches tacher leur plumage tandis qu’ils lutteraient dans la boue. Les enfants de Réprouvés pourraient y exceller. Il en vit plus d’un ramasser un coup de poing ou frapper de la tête son adversaire improvisé, Démons comme Anges. Certains groupements perdaient tout à fait leur sang-froid, et les combats singuliers se transformaient en mêlées désordonnées. A l’aide de ses deux ailes au plumage rougeoyant, Priam s’éleva pour surplomber la masse des corps en pagaille. Retrouver l’ambiance réprouvée le réjouissait, quoiqu’il eût été plus heureux de se fondre dans l’atmosphère de Lumnaar’Yuvon. Il hésitait à aller rendre visite au frère de son père, Gaürn. Il ignorait tout de la façon dont on le recevrait. Haches et couteaux sortis ou bras et sourires étendus ? C’eût pu être tout l’un ou tout l’autre. Peut-être une demi-mesure exceptionnelle, sinon – mais il en doutait.

Eloigné des combats, l’Ange de Bouton d’Or se posa et continua son chemin à pied, ailes rétractées. Les rues lui rappelaient des souvenirs d’enfance, lorsqu’ils venaient pour fêter Lus’Santa’Claus, des anniversaires, ou tout autre occasion de se réunir en famille. A l’époque, interdiction formelle pour Laëth et lui de crapahuter seuls dans les rues de la ville. C’était trop dangereux pour les deux gamins incivilisés et sauvages qu’ils étaient. Trop habitués aux grandes étendues protectrices de leur terre natale, on eut tôt fait de les perdre au milieu de la pègre. Enfant, Priam ne comprenait pas ces mesures de précaution : désormais, il en saisissait l’importance. « Houla, pardon. » Il venait de manquer de bousculer quelqu’un. Alors qu’il s’écartait, il aperçut le visage de celui qu’il supposait être un inconnu. Les yeux glacés, les cheveux argentés, la barbe taillée, les traits ciselés… « Pendrake ? Pendrake ! » s’exclama-t-il, un large sourire éclairant sa figure méconnaissable. « Ça fait une éternité, le bougre ! » La première fois qu’ils l’avaient rencontré, sa sœur, du haut de ses cinq ans, l’avait appelé ainsi. Le surnom était resté. Percutant que son apparence ne devait absolument pas faire écho aux souvenirs que le Réprouvé détenait de lui, il regagna ses traits véritables en une fraction de seconde. Peu de monde le connaissait ici, et il ne mettait a priori pas sa vie de prétendu Élu en danger parmi ceux qui ne juraient que par les Zaahin. Une étincelle amusée brilla dans ses yeux. « J’ai bien réceptionné tes cadeaux. »



Message I – 831 mots

Phrases à placer (défi par Mitsu) :
« Mon dieu ! On ne m’avait plus baisée comme ça depuis l’école primaire. » Fight Club, Marla
« Je t’encule Thérèse, je te prends, je te retourne contre le mur, je te baise par tous les trous, je te défonce, je te mets Thérèse. » Le Père Noël est une ordure




[Q] Les têtes de vainqueurs | Pendrake 1628 :


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Latone
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Jeu 09 Avr 2020, 16:03

Depuis quand on s'excuse par ici ? Pendrake s'immobilisa et pivota à moitié vers le fameux bougre qui l'avait bousculé par mégarde. Ou pas : ce genre de manœuvre était fréquente pour soutirer quelques bourses mal ficelées. Intérieurement, il soupirait déjà à l'idée de rentrer dans une confrontation synonyme de perte de temps. L'attitude de l'autre Réprouvé l'étonna pourtant, comme s'il lui restait un morceau de salade dans la barbe. En massant celle-ci, Pendrake l'écouta brailler son nom. " Le nombre de personnes qui scandent mon nom dans cette ville est indécent. Il fallait dire que le personnage était plutôt atypique. Malgré tout, il fut piqué à vif lorsqu'il lui parla aussi familièrement. "Le bougre"… Il ne connaissait pourtant pas cet homme, enfin il ressentait quelque chose de nostalgique, mais rien de vraiment percutant. C'est alors que tout prit sens lorsque le visage de l'inconnu se métamorphosa, et comment oublier cette trogne, même après tant d'années ? Priam ? Priam ! Fit-il écho avec mesquinerie, les bras en avant comme pour présenter ce bon vieux garnement à sa nouvelle vie. Eh ben, t'as grandi. Doublé-chuchoté : T'as grandi… Ce n'était pas croyable que l'angelot le dépassât maintenant, à croire que Pendrake avait raté le coche pour devenir un grand Réprouvé. Ce n'était pas à ce rythme qu'il se fera respecter dans cette cité. Enfin, au moins, on ne l'avait pas encore buté, ni provoqué un duel. Quelle chance ! Qu'est-ce que c'étaient que ces ailes rouges ? T'es pas un Kiir’Sahqon, quoiqu'elles étaient différentes… C'est quoi encore ces cachotteries ? Remarque, lui aussi en avait acquis de nouvelles, mais il les conservait à l'abri pour le moment, comme apeuré de se les voir arracher à nouveau. Toi et ta sœur n'êtes pas possibles. D'ailleurs, elle est où ? Maintenant qu'il y pensait, cela faisait un bail qu'il n'avait pas revu leurs parents, Vrael et Asha, étant donné son rapport plutôt fragile avec Bouton d'Or. Il rendit l'étincelle de ses prunelles par une équivoque. Parfait. Se contenta-t-il de commenter, curieux de savoir ce que l'une et l'autre auraient bien pu en faire de ces fameux présents. Il était vraisemblablement dans cette période : envoyer des colis suspects à des Anges de tout poils. Il lui colla une tape sur l'épaule. Tu tombes bien, vaurien, on va se faire une petite virée à travers Scepte'. Tu verras, ça n'a pas trop changé. " Gein’Draakul restait fidèle à elle-même, peut-être bien pas pour le meilleur. Le Choucas réservait quelques surprises à son invité…

Première étape : une brasserie. Pendrake connaissait bien le propriétaire qui l'accueillit d'ailleurs à bras ouverts. Il n'accorda qu'un bref regard à l'Ange, ils étaient rares dans les parages ; pour ne pas dire, inexistants. Mais tous ceux sous la protection de Pendrake jouissait d'un privilège vital. " Io fahdon (Mon ami), sers-nous tes fameuses Tahsu'Shul (Bulles du Soleil). Une bouteille pour chacun de nous, et un fût à livrer chez moi ce soir. Une œillade du côté du Belegad. Tu verras, c'est une tuerie. Toute nouvelle, cette boisson pétillante – alcoolisée selon les standards Réprouvés – n'attendait qu'un bon coup de communication pour se tailler une place parmi les mastodontes de la vinasse. Le Hrafninn exécrait les cargaisons pirates, financer ces voyous ne lui plaisait absolument pas. Le peuple devait s'approprier la cité à tout prix, en commençant par les plus modestes moyens, toutefois les plus essentiels. D'un geste de la main, le Réprouvé fit comprendre à l'Ange qu'il couvrait l'ensemble des frais. Eskel (Merci). Goûte-moi ça, Priam, et remercie-le de caresser tes papilles avec amour. " Il ne se fit pas prier pour débouchonner sa boisson et se réhydrater, ils avaient encore de la route à faire.

En effet, Pendrake invita Priam à le suivre jusqu'aux collines avoisinantes, là où le vice ne sévissait que peu. Pas question de ménager l'Ange, forcément, en réalité le Réprouvé avait quelques affaires à régler auprès de son maître-alchimiste, toujours en vie dans sa cabane de fortune paumée au milieu de nulle part. Le Hrafninn ne comprit jamais pourquoi le vieil homme ne s'était pas installé à Ooba ou Atthirari. Quoi qu'il en soit, cela leur fit une trotte pour déguster leur bière revisitée et se tenir au courant des dernières anecdotes.
" Hé, je ne sens pas trop fort ? C'est mon nouveau parfum : cannabis pour homme. Ce qu'il y avait de bien avec ses quelques expériences, c'est qu'il n'avait point besoin de se laver : les émanations lui collaient à la peau durant de bonnes heures. Après, à chacun sa sensibilité olfactive. Quand on arrivera chez Maître Merwin, pense à respirer un bon coup en rentrant. Tu risques de tousser ou de t'évanouir, mais après, tu t'habitueras. Ne touche à rien : il mord, ses trois dernières dents font mal. Quelques gorgées plus tard et il l'évalua de nouveau de la tête aux pieds. Je ne m'attendais pas à ce que toi tu viennes ici. Je comptais bien passer chez les Belegad, un jour. " Il n'aurait su dire quand, pour être honnête.


899 mots ~



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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Dim 03 Mai 2020, 13:00



Provenance inconnue

Les têtes de vainqueurs

En duo avec Pendrake



Lorsque Pendrake le reconnut, un large sourire s’étendit sur les traits du fils de Réprouvés. Durant une seconde, il avait vu le doute assaillir ses prunelles. Comment ne pas s’étonner le voir ici, lui ? « T’en fais pas, on voit à tes cheveux gris que t’es toujours plus vieux que moi. » rétorqua-t-il avec espièglerie. La dernière fois qu’ils s’étaient vus, c’était le Bipolaire qui devait baisser les yeux pour le regarder. Les choses avaient bien changé. La taille – les histoires de taille avaient toujours de l’importance, pour qu’on s’y attardât à chaque fois –, les ailes, Laëth… Elle et lui n’étaient plus soudés comme les deux doigts de la main – pas en ce moment, en tout cas. Il répondit avec enthousiasme à la proposition du bougre : « Avec plaisir. J’y suis pas depuis très longtemps, mais effectivement, l’ambiance a l’air toujours aussi délicieuse, hein. » Criminalité et débauche. Comme ils se mettaient en marche, il s’attela à lui répondre : « Laëth n’est pas là, elle… » Il s’interrompit. Pendrake avait-il connaissance de la situation ? Ses parents l’avaient-ils contacté pour lui apprendre que la fratrie était partie pour les Jardins ? Il n’en avait absolument aucune idée. Probablement pas. Sinon, il ne l’aurait sans doute pas accueilli avec tant de joie… « Elle voyage. » conclut-il avec un pincement au cœur. Ce n’était pas un mensonge. Simplement un masque posé sur la vérité. « Et les ailes, j’en sais rien. Elles sont apparues comme ça. Ça doit être ma vraie nature qui ressort. » L’humour ponctuait sa voix de teintes souriantes.

Ils entrèrent dans une taverne. Elle avait l’allure rustique et défraîchie de la plupart des établissements de Gein’Draakul : aux yeux réprouvés, cela faisait tout son charme. Comme le gérant les accueillait avec une amicalité loin d’être feinte, Priam devina qu’il s’agissait d’une connaissance de Penpen. Celui-ci leur commanda une boisson inconnue, ce qui intrigua l’Aile Blanche. « Une tuerie du style celle qui te cloue au sol ? » Il demandait plus pour la forme que par réel questionnement. Si les fils des Zaahin étaient de grands amateurs de bière, lorsqu’ils buvaient, ils le faisaient généralement jusqu’à l’excès. Peu importait la quantité de boisson à avaler pour être rond comme une queue de pelle. Toutefois, depuis qu’il vivait aux Jardins, l’Ange devait prêter attention à ces menus détails. Pécher par gourmandise pouvait arriver très vite. Quand bien même Erza lui avait reprécisé que la Déchéance ne s’effectuait plus, l’Agbara veillait, dans l’ombre. Il ignorait comment les Ailés pourraient savoir qu’il avait commis une faute. Peut-être que l’essence s’altérait ? La bouteille devant lui, il l’attrapa et porta le goulot à ses lèvres. Le liquide râpa sa langue, les bulles chatouillèrent son palais et l’arrière-goût ravit son gosier. « C’est vrai que c’est bon, ton truc. C’est une nouvelle production ? » Il observa brièvement la bouteille. « Et merci, je te revaudrai ça. » fit-il en référence au paiement de l’addition.

Les chemins des collines serpentaient sur les flancs de celles-ci. Bouteille à la main, Priam avançait d’un bon pas, suivant le Réprouvé. En même temps, il essayait de lui raconter ses dernières péripéties – sans mentionner les Jardins, ce qui nécessitait parfois des acrobaties langagières auxquelles il était peu habitué. Il parlait aussi pour éviter que Pendrake ne lui posât trop de questions. C’est ainsi qu’il se retrouva à lui conter ses aventures à Avalon. « Et là, elle me dit : « Tu corresponds à mes critères esthétiques. Tu as la beauté diaphane et la désespérance d’une beauté tragique. Tu comprends ce que je suis en train de te dire ? ». Bon, je ne vais pas te mentir, j’avais trop bu – tu me connais, je ne tiens pas du tout – donc je ne comprenais pas tout. Enfin, ça va un peu mieux, je devrais pouvoir tenir cette bouteille sans trop de mal. J’espère. Bref, je lui réponds : « Tu veux me sauter ? », droit au but, hein. Et elle me fait : « Peut-être, mais je le dis d’une façon poétique. » Tu sauras donc, Pendrake, qu’une Déchue assoiffée de sexe n’est pas toujours intenable – parce que moi, je croyais. Il y en a eu une aux Jardins, un jour. C’était à te dégoûter d’avoir envie de faire l’amour. Dégueulasse. » En bon Réprouvé, il reprit une habitude qu’il avait perdu : il cracha dans l’herbe, puis s’essuya la bouche avec sa manche. Il n’évoqua pas la femme qui avait failli le castrer durant un dîner supposé être romantique. Y penser était encore douloureux. « Hum ? Non ça va, tu… » Il puait, si. Le cannabis, et tout un tas d’autres odeurs liées à un manque d’hygiène qui, en territoire réprouvé, faisait foi. « Enfin ça sent fort mais c’est supportable. » Certes, le parfum lui avait un peu piqué le nez, au départ. Cependant, il s’y était fait. Aux Jardins, les individus avaient tendance à sentir bon, et son odorat s’y était accoutumé. Néanmoins, il n’avait pas oublié les effluves fortes dégagées par la peau des Bipolaires. Heureusement, car dans le cas contraire, il aurait pu vouloir vomir. « Ça pue à ce point-là, chez lui ? » Il n’y croyait pas vraiment. « Ouais… Je pensais pas revenir avant un moment non plus. Ça fait combien de temps que t’es pas venu à Lumnaar’Yuvon déjà ? » s’enquit-il. Un moment. Un long moment. Il avait lui-même du mal à se rappeler de la dernière fois.

Lorsqu’ils parvinrent chez Maître Merwin et que la porte s’ouvrit, Priam se figea. Ce n’était pas une senteur. C’était une pestilence. Comme Penpen l’avait prévu, il se mit à tousser avec force et brutalité. Il tourna même un peu de l’œil et fut obligé de se tenir à l’épaule de son compagnon pour rester stable. Qui pouvait vivre dans un tel endroit sans mourir asphyxié ? Pouvait-on à ce point ne pas sentir sa propre odeur ? Un haut-le-cœur grimpa jusqu’à sa gorge : il serra son poing devant sa bouche et ravala les prémices du vomi avec écœurement. « Ton Maître Merwin, c’est un putois ou quoi ? » grinça-t-il entre ses dents.



Message II – 1032 mots

Phrase à placer (défi par Mitsu) : « Tu corresponds à mes critères esthétiques. Tu as la beauté diaphane et la désespérance d’une beauté tragique. Tu comprends ce que je suis en train de te dire ? » - « Tu veux me sauter ? » - « Peut-être, mais je le dis d’une façon poétique. » Vie héroïque, Serge Gainsbourg.




[Q] Les têtes de vainqueurs | Pendrake 1628 :


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Lun 18 Mai 2020, 17:14

rzopro11.pngLe petiot avait pris de l'assurance, cela faisait plaisir à attendre. Bien bavard, peut-être trop aux goûts d'un autre bavard, mais hé, ils avaient du temps à rattraper. C'était toujours déroutant pour lui d'écouter un Ange s'adonner à leur franc-parler, sa dernière "entrevue" avec les jumeaux angéliques était encore fraîche. Ces Anges et ces Démons, pourtant, étaient des leurs, la chair de leur chair. Il aurait mal imaginé la situation si sa femme s'avérait être une Réprouvée ; il lui semblait moins lourd à encaisser le fait que sa fille soit une Sirène plutôt qu'un ange démoniaque. " Eh ben, la dernière fois que je suis allé à Avalon, j'ai failli crever. Je t'avoue que je n'aime pas spécialement cette autre cité de la décadence : Sceptelinôst correspond mieux à mes critères. Quoi qu'il en soit, après toutes ces échauffourées, cela lui ferait peut-être bien du bien de retourner chez ses amis de la paysannerie. Très longtemps. Tu étais haut comme ça à l'époque – il abaissa sa main quasiment au niveau du genou – et je préférais toujours que ce soient les Belegad qui viennent ici, pas l'inverse. Ce qui m'aurait toujours angoissé là-bas, c'est de retrouver des Khajiits (Evershas) dans mon enclos. D'ailleurs, tu sais ce qu'aime faire un Khajiit Mouton ? Jouer à saute-mouton avec des béliers ! Haha ! " Il ponctua la blague par une bonne gorgée de ces Bulles du Soleil ; il aurait vraiment dû en prendre deux fûts pour sa réserve personnelle.

Arrivés devant le cabanon qui faisait pitié – à croire que les apparences étaient trompeuses – Pendrake espéra pour Priam qu'il avait suffisamment profité de l'air frais. Il ricana face à la réaction de son corps, c'était systématique. L'une des raisons pour lesquels les roublards n'osèrent pas s'approcher de l'endroit. À force, le Réprouvé s'y était habitué, ces émanations ne lui faisaient plus rien. Il pourrait même être devenu insensible aux parfums aphrodisiaques ! Bien que cela fut encore à prouver… En tant que brute, le Hrafninn agrippa le bras du Belegad pour l'obliger à le suivre à l'intérieur ; il ne valait mieux pas que les odeurs se répandent par-delà les collines.
" UN PUTOIS ! S'exaspéra le vieil alchimiste, qui lorgna le nouveau-venu de la tête aux pieds. Même les Drem'loks (Anges) s'adonnent à la moquerie, j'aurai tout vu. Il cracha par terre, manifestement tendu à cause de la présence de Priam. Pendrake se contenta de lui hausser les épaules, un sourire goguenard à l'attention du pauvre Belegad qui n'avait rien demandé. Qu'est-ce qu'il a à voir avec tes histoires de fesses, Hrafninn ? Tu sais ce que je te dis ? Pour réussir son mariage, il y a quatre conditions : il faut trouver une femme qui t'aime sans condition, une femme qui ait du caractère et te secoue, une femme avec qui tu auras envie de coucher toute ta vie et le plus important c'est de tout faire pour que ces trois femmes ne se voient jamais… Il s'approcha des deux, malgré le bordel environnant. Et le mieux pour ça, ce sont les clones. Ricana-t-il sur un ton qui ne plût guère à l'apprenti.
- Ma femme est un clone. Lui rappela-t-il en croisant les bras, à croire que la mémoire lui faisait autant défaut que ses neurones. Et pas des moindres. Commenta-t-il, toujours subjugué par sa compagne rien que par la pensée. Celle qui a déclaré sa flamme à la Coupe des Nations, il faudrait sûrement lui proposer ça. Je suis persuadé que les clones de la Reine des Saucissons doivent pulluler. Le meilleur saucisson qu'il ait mangé en sa compagnie. Bref, vous avez ce que j'ai demandé ? Mon filleul – c'est Priam – il ne va plus tenir très longtemps… " Leste et rapide, l'alchimiste s'empara du fameux paquet à son attention et espéra bien qu'ils foutent enfin le camp.

~~~

Le salon était baigné dans une atmosphère plutôt cozy, toutes les bougies étaient déjà allumées grâce aux bons soins de son invitée de la veille. La route du retour leur avait pris un temps fou et déjà la nuit tombait. Pas de pleine lune, ni de lune absente, ce soir. Ou bien était-ce trop tôt pour en témoigner ? Quoi qu'il en soit, Pendrake invita le jeune angelot à lui emboîter le pas à l'intérieur. La demeure du Drem cassait avec le style ordinairement simple et débauché de Sceptelinôst pour un cadre plus noble, plus proche des manoirs des autres Drems ou même de la Thur Merrill. Dans les tons rouges et cuivrés, on accédait par la gauche, dès l'entrée, à la salle à manger où trônait une longue table en bois noirci. Les sièges étaient confortables, rembourrés. L'ensemble du mobilier s'inspirait du savoir-faire Ondin et des plus émérites ébénistes de son peuple. Pendrake ne s'installa pas tout de suite, davantage préoccupés à l'idée d'entretenir leur ivresse qu'à se reposer sur leurs lauriers.

" Pendrake, je… Oh ! Une petite rouquine s'insinua dans le salon, s'étant extirpée d'une pièce adjacente. Elle ne s'était pas attendue à ce qu'il ramenât un invité, surtout ce soir. Et en vérité, le Réprouvé avait totalement oublié qu'elle était encore là. Bon, ce n'était pas un drame ; enfin, sauf pour elle, qui fixait timidement le Belegad et ne savait pas comment se tenir. Bonsoir. Ses ailes d'ébène frémirent durant une petite seconde, à l'idée qu'elle ne soit pas présentable : c'était un Ange, comme son Ange !
- Carmine, voici Priam. Priam, Carmine. Tu veux un whisky ?
- Non… Juste un doigt…
Le Réprouvé tenta bien de désamorcer son embarras, mais celle-ci était si cruche… Oh, une idée lui vint en tête.
- Tu ne veux pas un whisky d'abord ? Le rouge monta jusqu'aux joues de la Déchue, qui se tordit sur place pour chasser ces pensées impures, instillées par l'horrible Drem.
- Tout compte fait, je vais chez une amie… Merci de m'avoir accueillie et écoutée. Le blondinet l'autorisa à quitter les lieux d'un mouvement de main, il se doutait bien qu'elle repassera à l'occasion. Apparemment, sa meilleure amie Réprouvée vivait dans le coin, même s'il ne retint aucunement son nom. En tout cas, une fois la rousse partie, il servit une bonne chope pour son filleul favori et trinqua avec lui, les pieds sur la table.
- … De quoi on parlait, déjà ? "

Au loin, le premier sang s'écoulait déjà, entre les canines assoiffées.


1125 mots ~



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Priam et Laëth
Sam 20 Juin 2020, 23:37



Provenance inconnue

Les têtes de vainqueurs

En duo avec Pendrake


Priam fronça le nez, pas tant à cause de l’odeur – qui lui donnait plutôt envie de mourir sur place – que parce que Maître Merwin avait entendu sa remarque destinée à Pendrake seul. Pourtant, ce dernier ne parut pas inquiet de la réaction du vieil alchimiste. L’Ange fit la moue. Bien que depuis son emménagement aux Jardins, la magie lui paraissait moins barbare, il demeurait méfiant envers ceux qui en usaient et qui avaient un aspect louche. C’était définitivement le cas de l’aïeul, et pas seulement parce qu’il était vieux – dans un monde où la jeunesse peut être éternelle, ils étaient rares et suscitaient souvent la curiosité ou le mépris. Le fils de Réprouvés se demandait, parfois, comment il était possible de tenir sur des jambes aussi frêles et vacillantes sans flancher. Il repensait de temps à autre à la démarche erratique de Gilbel. C’était quelque chose qu’il ne connaîtrait vraisemblablement jamais. Son vieillissement avait ralenti, peut-être même s’était-il arrêté. Il aurait pour lui l’apparence juvénile jusqu’à ce que la mort ne vienne le cueillir.

Il écouta le discours du vieillard en clignant des yeux, le nez toujours attaqué par la puanteur de l’endroit – il n’avait pas moins envie de vomir que lorsqu’il était entré. Néanmoins, un sourire amusé glissa sur ses lèvres. C’était une philosophie de vie comme une autre. Peut-être qu’elle fonctionnait. Toutefois, il n’aurait pas non plus l’occasion d’en faire l’expérience. Les Immaculés étaient dévoués à l’amour dans sa forme la plus englobante et la plus puissante. Même s’il s’était agi de clones, la tromperie n’aurait pas dupé l’œil sévère des Vertus. Les pensées de Priam filèrent vers Caelys et la femme dont elle était la copie, avant d’être ramenées vers une autre figure célèbre. « Léto Sùlfr, l’Edmund’Faasnu ? » Le brun eut un ricanement un peu gêné. « Ouais. Y’en a quelques-uns. » Za, par exemple. Cela dit, il doutait qu’elle fût attirée par les femmes, parce qu’elle avait démontré un tel amour pour le saucisson que… Il interrompit sa réflexion. Ce n’était pas le moment.



Au cours du trajet, la bouteille s’était mystérieusement vidée. Priam avait parfois jeté un coup d’œil à son fond à peine baigné d’alcool avec une forme de déception au creux des prunelles. C’était bon, ces Bulles de Soleil. Et ça attaquait bien, aussi. Il se sentait éméché et savait qu’il n’aurait pas dû plus pousser. Ce n’était pas raisonnable. Il allait encore finir raide mort au fond d’un caniveau, comme cette fois-là, avec Pétasse, qui s’était barrée comme une malpropre. L’affaire, toute récente, lui arrachait des grimaces. Quelle salope, quand même ! Et quelle connerie d’avoir enfilé la bague réprouvée ce soir-là. Si elle ne s’était pas lâchement enfuie, et si son anatomie endommagée par son coup de genou et l’éthanol le lui avait permis, il aurait probablement couché avec elle. S’il avait eu connaissance de sa véritable identité, il aurait sans doute eu encore plus envie de vomir qu’en entrant chez Maître Merwild. Et il se serait débrouillé pour lui déchirer sa face de sale merdeux. Il renifla bruyamment. Parfois, même sans porter l’artefact, il sentait le Bipolaire s’agiter. C’était comme si quelque chose, en lui, avait été libéré.

« Hum ? » Les yeux dorés du Belegad tombèrent sur les ailes de jais de la rousse. Quand on pensait au loup, on en voyait un bout de la meute, sinon la queue. « Ravi de faire ta connaissance. » Il tourna la tête vers Pendrake, songeant qu’il allait peut-être lui expliquer de qui il s’agissait ; mais il semblait plus prompt à taquiner la Déchue. Si elle n’avait pas paru si gênée et s’il ne la connaissait pas si peu, Priam aurait éclaté de rire. Au lieu de quoi, il se mordit les joues pour empêcher quelque éclat de traverser sa gorge.

Chope à la main, il la regarda s’enfuir puis reporta son attention sur le Drem. « De la façon dont tu épouvantes les jeunes filles ? » Il sourit, espiègle. « Je pensais que ça encaissait mieux que ça, les Déchus. Tu la connais d’où ? » Il but une grande gorgée de sa boisson, puis reprit, le ton plus sérieux : « On parlait de ta fille. » Oria. « Ça lui fait quel âge, du coup ? T’arrives à la voir quand même ou elle vit euh… sous l’océan ? » Il se retint de rajouter « avec les poiscailles mi-femmes mi-thons », dans un élan de contrôle du racisme qui imprégnait presque chaque parcelle de son esprit de natif de Bouton d’Or. « C’est quoi ? Une Réprouvée ou une Sirène ? » En réalité, il connaissait peu les Ondines, voire pas du tout. Il était un homme de la terre : la mer lui demeurait étrangère. « Et tu v- » Le fils de Réprouvés n’eut pas le temps de poursuivre. Un cri retentit dans la rue. Plus tôt, d’autres avaient résonné, au loin. Cela n’avait rien d’inquiétant ou d’intrigant ; les bagarres de rue n’étaient pas surprenantes, ici. Pourtant, maintenant que les hurlements sonnaient plus vivement… Il fronça les sourcils, puis se leva d’un bond leste pour s’approcher de la fenêtre. Le spectacle le conduisit à écarquiller ses yeux jusqu’alors plissés. « Eh, Pendrake, viens voir ! » Il accompagna sa parole d’un geste de la main. Lorsque le Manichéen l’eut rejoint, ils purent observer ensemble le déchaînement de violences qui avait lieu. Ce n’était pas une rixe de gangs ; c’étaient des étrangers qui attaquaient les habitants de la cité. Le sang du brun ne fit qu’un tour. Peu importait qu’ils ne fussent pas à Lumnaar’Yuvon : ceux qui s’en prenaient aux territoires réprouvés ne repartaient pas sans dommage. Il ouvrit la fenêtre. « Viens. » Sans attendre de réponse, il empoigna son parrain par le bras et bondit à l’extérieur.



Message III – 972 mots




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Mar 14 Juil 2020, 19:21

rzopro11.pngUn rire gras éclata de sa gorge, énivré par la dose d'alcool qu'ils s'étaient infligés depuis le début de ces folkloriques retrouvailles. Pendrake avait toujours su que Priam serait, une fois grand, un fin espiègle. Étonnamment, les Drem'loks parvenaient à utiliser ces improbables outils qu'étaient l'humour, le sarcasme, la dérision. Le Belegad était un exemple parmi tant d'autres, des Anges que le Réprouvé dut se coltiner bon gré mal gré. Il marquait un point néanmoins : Carmine était une Déchue singulière. Même sans connaître son Péché, quelque chose ne collait pas avec cette fille. Il aurait bien voulu en apprendre davantage, sachant qu'elle est censée être une amie de longue date. Il ignorait si le fameux Reflet lui reviendra, ou réagira à cette initiative. Enfin, ce n'étaient pas ses oignons.

" Disons qu'elle a du mal avec les Anges. Il fit un geste de l'index, pour lui intimer de s'approcher, telle une confession. Elle veut s'en taper un. Chuchota-t-il avant de rigoler. Pourquoi pas après tout. Une Déchue qui veut s'enfiler un Ange, un Réprouvé qui s'était envoyé une Démone. Les bizarreries convergeaient toujours en un point. D'ici. Depuis… pas très longtemps. Elle vient d'Avalon et passe parfois dans les parages pour voir une amie. C'est une bonne fille. " Le sens pouvait diverger ici, mais bon, loin de lui l'idée d'aller mesurer lui-même les mensurations de Carmine. Quant au parallèle avec le Reflet, Pendrake préférait épargner le pauvre Priam qui subissait déjà bien assez depuis son arrivée. Un autre jour, peut-être.

Oria Hrafninn. Il se gratta la barbe. Encore petite, on savait déjà qu'elle aura les cheveux de sa mère. Un céruléen comme il n'en avait jamais vu. Sa femme était remarquable sur tous les points. Nul doute qu'Oria le saura ici, mais Pendrake comptait bien lui inculquer les valeurs Réprouvées que sa famille d'accueil – les Hrafninn – n'eurent jamais daigné lui offrir. La petite n'aura pas le même cadre de vie, c'était déjà acquis.


" Je ne sais pas trop, quelques mois tout au plus ? Tu sais, le Temps, c'est un peu surfait. Parfois, les mômes grandissaient vite, d'autres fois non. Nah, Cælys et Oria sont à Tælora, dans l'un des nombreux domaines Deslyce. J'en oublie tout le temps le nom. Une gorgée supplémentaire. Je les vois de temps en temps, j'essaye. Et c'est une Sirène. Le jour où je mettrai un Réprouvé dans son ventre… " Le sujet ne lui plaisait pas, il renifla. Généralement, les Réprouvés ayant subi la malédiction de Sympan préféraient ne pas s'aventurer sur ce problème on ne peut plus épineux. Passer du lit au champ-de-bataille pour faire des petits Réprouvés, ça a été un long processus d'adaptation.

Ivre, le Hrafninn ignora bien le bordel extérieur. C'était commun, il fallait au moins un meurtre et une disparition par soirée. Voire plus, selon les nerfs du peuple et la gueule de la lune. Paré à finir cul sec le reste de sa boisson, il n'entendit pas tout de suite l'injonction de son filleul. En tentant de le rejoindre de manière gauche – il avait quand même failli se cogner l'orteil contre le pied de la table ! – le Bipolaire constata au fur et à mesure la gravité de la situation. Il se pencha contre la fenêtre et ses yeux filèrent dans toutes les directions pour assimiler tous les soucis qui leur tombaient sur le coin de la tronche. Laissant l'alcool concentrer sa vue juste quelques secondes.


" Qu'est-ce que foutent ces fils de catin ? Cracha-t-il, ébahi par les événements. Priam fut plus réactif et l'entraîna à l'extérieur pour régler les comptes. Pendrake attrapa quelques affaires à la volée et se présenta sur la rue principale. Prends ça. Il lui confia une hache, il n'avait pas le temps de vérifier s'il était armé et on ne l'était jamais assez à Sceptelinôst. Et ça. Cette fois, c'était une bouteille de vinasse bien pleine. Tu peux taper avec ou juste boire. Bwahahahaha ! " Lui aussi avait sa bouteille en main et sa fidèle épée dont le manche épousait les formes d'une canne.

" Je vais mourir, tu vas mourir, nous allons tous définitivement mourir ! Des types sur une monture diablement inconnu passèrent juste sous leur nez. À leur gueule, ce n'étaient pas des Réprouvés. J't'avais bien dit d'pas faire du hors-piiiiiste ! " Ils disparurent au coin d'une ruelle, ils se feront peut-être massacrer là-bas.

" C'est trop la folie, Priam ! " Repartit-il de plus belle en riant et entamant sa boisson à la main.

Une femme hurla à l'aide, coincée entre une caisse et son agresseur. Ce dernier tentait de lui immobiliser le crâne et de la basculer sur le côté. Il était assez grand, relativement mince, et horriblement pâle. Alors qu'il dévoilait ses énormes canines, Pendrake lui coupa la tête. C'était comme couper dans du beurre tant ils étaient mous, vides. Une fois tombé raide mort, la demoiselle en détresse remercia son sauveur par un baiser sur la joue et partit s'abriter. Décidemment, il se croyait dans un conte pour adolescent. Il planta sa lame dans la tête décapitée et la souleva pour la montrer à Priam.


" Lun'nin (Vampire). " Siffla-t-il. En gros, cela voulait dire pour eux : "pas de pitié".

Les fameux buveurs de sang s'agglutinaient dans les ténèbres pour mieux les attaquer. Mais le peuple de Sceptelinôst était farouche : armés de torches et de sabres, les natifs se contrefichaient des conséquences sur leur environnement. Tout ce qu'il comptait, c'était le massacre en bonne et due forme ! Des gangs profiteront sûrement du chaos pour attaquer leurs rivaux. Malgré tout, ce n'était pas le problème de Pendrake. Il préféra tout de même rester aux côtés de l'Ange pour être certain qu'aucun traître ne s'en prît à lui.

Entre deux massacres, le Drem but une grosse gorgée de la bouteille en verre et de la balancer dans la gueule d'un Vampire plus loin. Les mouvements de l'Ange Démoniaque s'avéraient hasardeux du fait de son état, cependant imprévisibles. Il titubait et assaillait à tour de rôles. Un de ces Lun'nin tenta de l'attraper mais Pendrake ne se laissa pas faire et roula par terre, comme un saoulard, pour lui sectionner la cheville, avant de l'achever. Il se releva et chercha du regard un autre type sur lequel se défouler. Il ne dirait pas non à une autre gorgée de Tahsu'Shul, tiens ! Perdu dans son avidité, il se fit renverser par un autre de ces salopards. Il se retrouva pris en étau contre la façade d'un commerce et le chasseur nocturne. Le Réprouvé poussa de toutes ses forces sur son arme – la seule barrière – pour le repousser. Néanmoins, il dut admettre que celui-ci était beaucoup plus coriace que ses comparses.


" Besoin d'un coup de main par ici ! " Héla-t-il surtout à l'attention de l'Ange de Lumnaar'Yuvon, d'un ton qui laissait davantage transparaître son amusement plutôt que sa détresse.


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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Jeu 29 Oct 2020, 22:29



Provenance inconnue

Les têtes de vainqueurs

En duo avec Pendrake


Une hache dans une main et une bouteille de vin dans l’autre, Priam était on ne peut plus prêt à combattre, avec tout le style réprouvé nécessaire. Tout du moins, autant qu’il pouvait le prétendre après des mois sans avoir véritablement touché une arme ou effectué la moindre prise. « Je me contenterai de taper avec, si tu veux bien. » sourit-il. Il avait déjà bu, il ne tenait pas l’alcool, et il n’aurait pas fallu qu’on lui reprochât une quelconque Gourmandise. Ou pire encore, qu’il mourût parce qu’il était trop saoul pour parer le moindre coup.

Alors qu’il allait s’élancer, des cavaliers passèrent en trombe devant eux. Un pas de plus, et il aurait sans doute été écrasé par leur étrange monture. Les ailes déployées, il résista à l’élan impulsé par la course sauvage des inconnus. Il les suivit des yeux, avant de sourire de plus belle en entendant le rire chaud et sans distinction de son parrain. C’était ce qui lui manquait, parfois ; des attitudes plus libres, plus débridées, défaites des carcans et insoucieuses des cancans. Comme il repartait en avant, il vit le Hrafninn bondir pour trancher la tête d’un être aussi menaçant qu’il était malingre. Devant ses crocs encore sortis, l’Ange fronça les sourcils et serra les dents. À Lumnaar’Yuvon comme ailleurs, on n’aimait pas ceux qui prenaient les Réprouvés pour du gibier. Les grands prédateurs détestent devenir des proies : les guerriers manichéens n’échappaient pas à cette règle.

Sa hache brandie au milieu des autres défenseurs de Sceptelinôst, le fils de Réprouvé sentait son cœur batailler dans sa poitrine. Le feu des torches projetaient sur les visages un jeu d’ombres et de lumières agressif, que répercutait l’éclat des lames. Armés jusqu’aux dents, les Bipolaires se jetèrent sur leurs assaillants. Priam frappa violemment la bouteille d’alcool sur le crâne de l’un des Vampires. Assommé, celui-ci glissa au sol. Une gerbe de sang gicla sur la joue de l’Ailé et, malgré l’adrénaline de la bataille, les souvenirs de sa première et dernière mise à mort lui soulevèrent l’estomac. C’était la même configuration : il se défendait et il défendait autrui. C’était légitime. Même aux yeux des Anges, ce pouvait être une bonne raison de prendre la vie. Pourtant, dès qu’il y songeait, des vertiges le saisissaient, comme si le choc ne s’était jamais vraiment dissipé. Il pensait toujours à sa sœur. La voie qu’elle avait choisie la conduirait à tuer. Vacillerait-elle comme lui ? Ferait-elle preuve de plus de courage ? De plus de rationalité ? De moins d’empathie ? Il ignorait à quoi était due sa réticence, sa peur, même. Pour celui qui avait été bercé par les récits barbares et meurtriers des Zaahin, son attitude était une honte. Il la subissait comme telle. Il aurait dû se réjouir des nuits de guerre et des aubes sanglantes.

Pourtant, l’appel à l’aide de son ami sectionna le fil de ses pensées. Il entraîna même une réaction immédiate et brutale, comme un réflexe, comme si c’était ancré en lui. Il fondit sur le suceur de sang et planta sa hache dans son genou. La créature s’écroula. Un autre en profita pour lui trancher la tête. Essoufflé et troublé, l’Immaculé releva les yeux sur son parrain. Lui, il avait le goût des nuits de guerre et des aubes sanglantes. Cela se voyait aux ténèbres amusées qui valsaient dans ses prunelles. Le plus jeune cligna des yeux, avant qu’une exclamation ne le tirât de son trouble. « C’est bon, on les a tous eus ! » Priam se retourna. Cela avait été rapide et d’une violence inouïe. Les corps gisaient. Ils présentaient parfois des angles inattendus ou des plaies si larges qu’on aurait pu y loger un nourrisson. « Les Kiir’Sahqon devraient bientôt apparaître. » souffla une voix de femme, près d’eux. Cette nécessité de tuer pour naître galvanisait aussi les Bipolaires. Elle les incitait à la violence et au meurtre. C’était un cycle auquel ils devaient participer, s’ils voulaient survivre.

L’Ange se rapprocha de Pendrake. « Tu devrais peut-être en récupérer un pour tenir compagnie à ta fille. Un Kiir’Sahqon. » Un sourire flotta sur ses lèvres. Il préférait parler de sujets plus légers que de la bataille qu’ils venaient de livrer. « Ta femme et ta belle-famille seraient sans doute ravies. » Ou pas. « On retourne chez toi ? Il faudrait que j- » - « Nutaar’kra ! » Le cri l’interrompit et le poussa à pivoter. L’un des Vampires se relevait. « Qu’est-ce que c’est que ça ? » - « De la magie noire ! » Et un deuxième. Un troisième. Et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’ils fussent tous debout. Leurs pupilles étaient sans éclat. En croisant l’un de leurs regards vides, Priam tressaillit. Puis, il n’eut plus le temps de penser, car le combat reprit avec plus de véhémence. Ses pieds dansaient sur les pavés, insouciants des questionnements qui bataillaient aux portes de son esprit. Une seule chose comptait : la survie.



Message IV – 830 mots




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Lun 04 Jan 2021, 11:42



rzopro11.png" Eskel, vaurien ! " Il n’y avait pas à tortiller du cul : Priam avait bien grandi. Ce coup de hache lui sauva certainement la vie, ou au moins une bonne partie de son sang.

Tiré des griffes de la créature des ténèbres, Pendrake profita de l’occasion tissée par l’angelot pour achever d’un coup sec l’assaillant à ses pieds. Essoufflé, l’œil fou et meurtrier du Bipolaire vogua autour de lui pour constater avec un certain effroi que la partie était déjà terminée. Le dernier Vampire rendit l’âme plus loin et le calme s’abattant sur les batailles terminées laissa place à la clameur générale des Réprouvés ; hurlant à la lune tels des loups. Un gusse vint vers le Hrafninn, les bras levés en l’air et les poings serrés, sanguinolents, pour se donner mutuellement un coup d’épaule bien virile. Pendrake rit et attrapa Priam par l’épaule.


" On l’aura enfin eu ce massacre, comme des frères d’arme ! Toi et ta sœur, vous m’avez tellement saoulé avec ça. Il imita une voix enfantine : "C’est quand qu’on se battra ensemble blablabla ?" Hé, tu pourras te la ramener auprès de Laëth la canaille. Enhardi par les récents combats, le Choucas peinait à se calmer. L’Ange intérieur ne prévalait guère plus face au courroux du Démon, imprégné par le mode de vie chaotique, sur le fil du rasoir de Sceptelinôst. Hmpf. Tu sais, c’est déjà un miracle que ma femme supporte un Réprouvé sous son toit, alors deux… Dans le même temps, l’idée lui semblait diablement tentante. Il ne pouvait que se souvenir de la déception née en lui lorsqu’il apprit que sa fille ne serait nulle autre qu’une Ondine. Avant que les Deslyce me mettent une baffe qui me sectionnera le cou, je leur dirai que ce Kiir’Sahqon était ton idée. " Railla-t-il, plaisantin.

Hochant vivement de la tête, le Hrafninn commença à libérer son filleul de son emprise. Il lui soumettait déjà l’idée de rentrer, ce qui ne serait effectivement pas plus mal. Même si son odorat pouvait être imperméable – salé par les effluves marins et la poiscaille du marché – l’amoncellement de sang risquait de rendre les avenues invivables pour quelques heures. Il ne tenait qu’aux gangs nettoyeur de s’occuper de la charogne. Les ruelles de Sceptelinôst avaient beau ne guère être entretenues, on ne laissait généralement pas un cadavre à découvert, bronzer au soleil.

Malheureusement, rien ne semblait vouloir se passer comme prévu. Pendrake, pour l’une des rares fois, se retrouvait bouche bée devant ce phénomène de résurrection. Cela pouvait s’apparenter à de la nécromancie mais… c’était étrange, différent. Qui que fut le responsable de cette machinerie, il devait être sacrément débrouillard. Les Vampires se relevaient un à un, plus sauvages et bêtes qu’auparavant, ce qui ne leur ressemblait absolument pas. En toute réponse, comme ses camarades, le Réprouvé préféra se replonger dans la frénésie du combat. À quoi bon chercher des explications quand la solution la plus simple se présentait sous leur nez ? On s’en foutait et on recommençait.

Le vacarme se présenta comme trop long, beaucoup trop long. Cela en devenait si pénible et rébarbatif que Pendrake chercha à coller le maximum aux basques du Belegad, afin de se soutenir mutuellement ; et en soi de le prémunir des engeances de la cité du vice. Si les suceurs de sang étaient moins intelligents, ils n’en étaient pas moins plus durs à abattre. Même amputés par tous les moyens possibles, ces « choses » continuaient de se débattre et de chercher à les mordre. Leurs pupilles vides n’inspiraient que la Mort et la Peur. Le Réprouvé serra les dents pour ne pas commencer à se poser de sérieuses questions : il ne fallait que survivre et temporiser jusqu’à l’aube ce capharnaüm. Il trancha à perte de vue, feignant de ne pas voir les habitants de se faire dévorer de toutes parts. C’était une nuit qui marquera à jamais les esprits pour les prochaines décennies.

Ce fut alors que tout cessa, net. Comme un coup de baguette magique, les morts-vivants pas vraiment morts ne furent plus vivants. Les plus coriaces tombèrent comme des mouches, raides. Chacun chercha d’un œil vif le responsable, sans finir par comprendre. Il y avait de ces choses que même les plus savants ne pouvaient comprendre, des vérités que seuls les Zaahins manipulaient. Hébété, il ne restait qu’à hausser les épaules et rengainer les armes. Cette fois, les plus féroces cherchèrent à brûler et détruire sur-le-champ les macchabées afin qu’ils ne revinrent jamais.

Pendrake marcha entre les corps, aussi monstrueux que méconnaissables. Juste là, il y avait un type qu’il connaissait de visu, et à côté, une Vampire dont le faciès témoignait un traumatisme incommensurable. Le Hrafninn donna un coup de pied sur celle-ci pour la retourner sur le côté.


" Les Vampires ne peuvent pas se reproduire, mais ça fait pas de mal d’essayer. Confia-t-il à son filleul avec un air quasi-morne, même si l’intention de détendre l’atmosphère se ressentait. Ouais, cette Vampire aurait été baisable avec un peu moins d’hystérie et plus de vie. Ne restons pas là, les Vekels (Nettoyeurs) s’occuperont de la suite. Il ne valait mieux pas rester dans les parages quand ils opéraient. Il apposa sa paume sur une blessure, il était impossible d’en ressortir indemne. On a quelques plaies à lécher. Et encore quelques alcools à descendre. Les deux se marient bien. "


933 mots ~
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