Aux Coeurs Battants

On était véritablement centré sur les détails lorsqu'on organisait quelque chose d'important. Si, dans ce cas précis, il n'était pas question de rivaliser d'ingéniosité pour surprendre des demoiselles magiciennes ou la noblesse des Humains, cela ne l'empêchait guère de vouloir que tout soit mémorable dans l'esprit de ses invités. C'était un événement digne d'être célébrer, mais qui ne nécessitait pas autant d'anxiété. Mancinia s'était mise debout sur le tabouret pour pouvoir remettre un noeud blanc s'étant détaché. Elle était assez grande, mais pas assez pour atteindre les hauteurs de la demeure. Elle en descendit avec prudence, relevant son lehenga, tout en contemplant le travail réalisé par ses domestiques. C'était incroyable, Monika avait réellement des idées intéressantes en terme de décoration. C'était toujours un peu particulier que de célébrer l'anniversaire d'une naissance. N'ayant pas réellement de date quant à leur venue au monde, Ihsan et Idril auraient celle de leur adoption. Le temps passait si rapidement, c'était ...

— Parfait, dit-elle à son intention.

En coupant son élan de réminiscences, son espoir était de ne pas songer à l'année où s'entremêlait le Bonheur et la Douleur. Comme tous les ans, probablement.

— Tu as besoin d'aide ma chérie ?
— Non, maman, tout va bien.

Se retournant vers celle qui l'avait mise au monde, l'Humaine eu un sursaut au niveau de la poitrine. Sylvia n'était guère habituée à ce nouvel environnement, n'étant arrivée à Haute-Terre que depuis quelques jours. Elle peinait à se retrouver dans la demeure et veillait à bien se tenir aux murs et aux meubles, tâtonnant un peu pour éviter de se heurter à des objets encombrants, même si Mancinia avait veillée à ce que rien ne soit dangereux en sa présence.

— Ils seront bientôt là, sourit-elle.
— Tu penses ? Ils risquent d'être en avance ...

Il y avait quelque chose qui le lui disait là, à l'intérieur. Se dirigeant vers l'entrée de la résidence, Mancinia ouvrit celle-ci alors que ses yeux vinrent capter ceux de son compagnon, qui n'était pas étonné de la voir avant même que sa main n'heurte le bois.

— L'Amour de ma vie m'aurait-elle attendu ?

Évidemment que oui. Neah se relevait doucement dans sa direction pour l'embrasser, tandis qu'un rire sorti de la bouche de sa promise, qui passait ses mains sur sa nuque pour l'attirer un peu plus contre elle. Ça faisait du bien de le voir. Sans doute n'aurait-elle pas du se laissé aller, mais personne ne lui en tiendrait rigueur. Suna et Mitsuya eurent droit à une embrassade également, mais sur la joue, évidemment. C'était une chance qu'elle s'entendait si bien avec ses beaux-parents. Ils étaient vraiment adorables et elle comprenait de qui Neah tenait ses habitudes, sa gentillesse ... sa beauté, par contre, elle était unique.

— Papa !
— Et que ne voilà pas ma première admiratrice.

C'était évident, d'ailleurs, Idril ne voulait rien savoir et voulait les bras de son Père. Ihsan eu la mine boudeuse, comme si sa soeur lui privait de l'intérêt de son paternel, mais qui ne voulait pas protester de crainte de déclencher des hurlements effroyables. L'Ange le vit et le prit dans son autre bras, pour les soulever tous les deux, tout contre lui.

— Je peux vous portez tous les deux, ah ah, mes chéris.

Il se penchait ensuite pour les embrasser sur le front.

— Et nous alors !

Le visage du Capitaine venait d'autant plus de s'illuminer lorsque la voix venait d'heurter ses oreilles, tandis qu'il prenait ses deux aînés dans les bras qui riaient, bien heureux de le revoir après des mois d'éloignement. Emelyn aussi se laissait aller dans la célébration, tout en réclamant les bras de sa mère.

— Nous nous rencontrons officiellement, madame, sourit Suna.
— Je suis ravie de faire votre connaissance, mais je vous en prie, le madame est bien trop formel ! Appelez-moi simplement Sylvia !
— Je vous comprends ... Ces jeunes gens, toujours prompt à retarder les choses !
— Oh oh oh, oui !

Mancinia souriait, s'étant un peu crispée, se penchant vers l'oreille de son partenaire.

— Je sens que ça va être long, Neah.
— Je le crois aussi ... Faisons comme si de rien n'était.
— Oh, mes petits trésors !

Utiliser leurs Enfants des Cieux comme bouclier ? Sans doute était-ce le meilleur moyen d'éviter les sujets fâcheux. Elle se sentait un peu comme une mère indigne, mais au moins, cela n'engendrerait pas d'ennuis.

— Anniversaire en petit comité ?
— Je n'avais pas grand-monde a invité et toi ?
— Pareillement. Finalement, la Famille suffit amplement.

Idril se découvrait une certaine passion pour les cheveux de sa grand-mère paternelle. Ce n'était pas la première fois qu'elles se voyaient, mais Suna avait attacher ceux-ci en un élégant chignon et une mèche avait le malheur de dépasser. Sans doute était-ce une erreur, mais l'Ange ne disait rien, pas même quand la petite curieuse mis celle-ci dans sa bouche, avant qu'on ne lui extraie. Voir leurs parents réunis avaient quelque chose d'étrange et de plaisant, ils semblaient bien s'entendre, bien que Neah sentait la pointe de déception dans son coeur devant l'absence de son autre ascendant. Son Père était absent depuis des années. Mort, peut-être. Sans doute ne le saurait-elle jamais.

— ... Nos parents ne se sont jamais rencontrer, j'ai un peu honte.
— Ta mère vivait à Qaixopia, sa santé ne lui permettait pas de se déplacer n'importe comment et les miens étaient occupés.
— Oui, l'air de Haute-Terre devrait lui faire du bien.

Neah prit son menton dans sa main, l'obligeant à le regarder. Elle savait d'avance la protestation qu'il allait émettre et détournait le regard, penaude.

— Ton visage est hâve, Mancinia.
— Je suis désolée ... J'étudie entre deux moments de libre. Je me suis découverte un certain attrait pour les maladies du coeur.
— Aurai-je blessé le tien ? dit-il en se rapprochant.
— ... Tu le fais battre trop vite. achevait-elle en l'embrassant.

C'était tellement agréable. Elle n'avait jamais compris pourquoi tant de couple perdait leur temps à s'embrasser, mais pour eux, c'était des instants volés au temps capricieux. Elle essayait de lui demander comment cela s'était passé au travail, de son côté. C'était tellement adorable qu'il l'embrassât une énième fois.

— Tu as entendu les rumeurs, Mancinia ?
— J'entends tellement de choses, soupira-t-elle. C'est à quel propos ?
— Le Roi Sephiroth semble sur le départ, à son tour.
— Au moins, il ne disparaît pas dans la nature, lui.
— Il y a beaucoup de changements ces derniers temps. Ils sembleraient que les Aetheri soient en train de réaliser une nouvelle partie d'échecs.
— Je me demande sincèrement à quoi ils nous servent s'ils ne peuvent pas faire les choses correctement.

Ils eurent un regard l'un envers l'autre, avant que, dans une synchronisation similaire, ils sourient et n'observent leurs Jumeaux, perdus entre quelques bras trop ravis de s'occuper d'eux.

— Bon ... Il y en a peut-être un qui réussi mieux que les autres.

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