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 Le lutin qui volait des chaussettes

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Sól
~ Réprouvé ~ Niveau II ~

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◈ Parchemins usagés : 2030
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2016
Sól
Mer 19 Aoû 2020, 11:18

Image par Elise Cartos


Claer déambulait dans les larges couloirs vides de l’école. Elle se dirigeait vers le réfectoire. L’heure de passer à table avait depuis longtemps sonné et elle aurait sans doute mieux fait de se dépêcher pour rejoindre ses camarades qui mangeaient gaiement – en plus ce soir-là c’était rôti de cerfeuil, purée de panais et petits-poids, sans oublier les crèmes brulées pour le dessert. Au lieu de cela, la fausse magicienne prenait son temps pour avancer. Elle marchait d’un pas lent, la tête plongée dans un exemplaire de sa gazette préférée du moment : « Mythi’Créatures et comment devenir leurs amis ». La revue de ce mois-ci, en plus de tous les articles habituels, possédait un dossier spécial sur les gnomes des montagnes et leurs incroyables facultés de camouflage. Finalement, la curiosité et l’excitation l’avaient emportés sur la raison : lorsque ses cothurnes étaient partis pour le dîner, la blonde s’était un peu plus perdue dans sa lecture. A un moment, la conscience vague de son estomac grognant lui rappela qu’elle devait se trouver autre part que sous sa couette et elle s’était finalement décidée à quitter son matelas pour migrer vers les bancs du réfectoire. Le trajet n’avait pas été aussi direct qu’attendu : trop occupée à dévorer les lignes de ses yeux globuleux, elle s’était trompée de chemin à quatre reprises déjà. Cela ne semblait pas la déranger : elle se contentait de relever la tête par-dessus les pages de son journal à un moment donné, réalisait qu’elle s’était égarée, haussait vaguement les épaules avant de rectifier son erreur.

Une fois de plus, l’élève de l’Etain se retrouva face à une impasse. Lentement, elle releva la tête – après avoir pris grand soin de se souvenir d’où elle coupait sa lecture – et constata qu’elle se trouvait devant un tableau aux proportions gigantesques. Il représentait sans doute une scène héroïque censée mettre en valeur un Grand de l’Histoire – une façon plus douce à inciter les élèves à ouvrir leurs manuels scolaires, sans doute. Claer, elle, ignora superbement le protagoniste de cette toile, préférant s’attarder sur des détails qui lui parlaient davantage : un rocher, derrière lequel pouvait se cacher un chenapan de Gardlock, une ombre étrange au loin qui aurait pu être celle d’une licorne ou d’un feu follet; un lac où résidait certainement un Kelpie. En bonne exploratrice animalière qu’elle était, son regard captait presque instantanément toutes les zones où elle aurait pu dégotter des créatures merveilleuses – celles qu’elle affectionnait tant et qu’elle rêvait de pouvoir rencontrer. Durant un instant, elle s’imagina plonger dans la peinture et courir après ses fantaisies. A la place, elle se contenta de soupirer : son estomac commençait réellement à devenir obsédant, la faim se faisant de plus en plus ressentir. Elle n’avait plus de choix : elle allait devoir se hâter de rejoindre sa destination, si elle ne voulait pas arriver avant que les cuisiniers aient remballés leurs marmites. Se décidant enfin à porter davantage d’importance aux couloirs plutôt qu’à sa revue, Claer parvint à arriver au réfectoire – il avait déjà commencé à se vider mais, heureusement, les retardataires pouvaient encore avoir le droit à une assiette copieuse.

Son plateau entre les mains, la blondinette se dirigea vers un coin de table où elle avait aperçu certains de ses camarades de dortoir. « Bonjour Mae. Coucou Clémence. » salua-t-elle d’un ton rêveur. Le petit Orisha lui répondit par un sourire et un étrange mouvement des mains que la demoiselle décrypta sans grande difficulté – à force de côtoyer le sourd, elle avait appris quelques mots de ce langage signé, en particulier cette phrase qu’il lui répétait régulièrement. « Oui, je sais que je suis en retard. Mais je ne trouvais plus mon talisman anti Taroufleur. » expliqua-t-elle tout en pointant son béret. L’exploratrice en herbe possédait beaucoup d’objets étranges, qui attiraient souvent l’attention des néophytes qui ne comprenaient pas pourquoi diable elle devait se balader avec des grelots qui pleurent, des rubans qui crient lorsqu’on passe derrière elle ou tout autre accessoire qu’elle revêtait en fonction de la météo animalière annoncée dans sa gazette quotidienne « Empruntes de lutin ». La majorité de ces grigris – dont l’efficacité était très discutable – provenaient de ses journaux auxquels elle était abonnée, mais certains étaient de sa propre création – leur fiabilité chutait alors proche du néant. « Hum… Claer… Ton talisman n’est plus sur ton béret… » prévint Clémence. La jeune fille resta stoïque un instant, comme si l’information avait du mal à remonter jusqu’à ses neurones. Enfin, elle se mit à bouger : lentement, elle ramena ses mains jusqu’à sa tête et délogea son chapeau pour pouvoir l’examiner elle-même. Effectivement, le talisman supposé la protéger des attaques de Taroufleur n’était plus à sa place. « Mmh, c’est embêtant. Très embêtant, même… » En relevant le visage vers ses amis, elle avait les yeux légèrement écarquillés : il s’agissait chez elle d’un signe extrême d’inquiétude, là où d’autres se seraient mis à paniquer et hausser le ton. Claer, elle, se contenta de froncer les sourcils. Sans prendre le temps de s’asseoir correctement sur le banc – elle se tenait sur les genoux – la fille de l’Etain se mit à engloutir son repas à grand renfort de puissants coups de cuillères. Elle gobait sans mâcher, prenant des bouchés risquant de la faire s’étouffer à tout instant. Elle termina son plateau en buvant son verre d’eau d’une traite, puis reposa le contenant dans un bruit sec. « Haa. Vite ! Je dois aller le retrouver ! Je vous verrai au dortoir. A tout à l’heure ! » « Attends, je viens avec toi : je dois passer au terrain des Puff-Puff Gueurles. Je peux t’aider à le chercher sur le chemin. »

Les deux jeunes filles passèrent près d’une demi-heure à chercher le fameux talisman avant que Clémence n’abandonne pour rejoindre le terrain d’entrainement. Claer ajouta à ce temps trois quart d’heure de recherche supplémentaire, mais rien n’y fit : elle ne retrouva pas l’objet perdu. Le moral dans les chaussettes, elle regagna le dortoir où l’attendait le fils de Raeden Liddell. « Alors ? » demanda-t-il de sa drôle de voix enraillée. L’adolescente secoua tristement la tête. « Mmh… Peut-être que c’est un lutin rouge qui te l’a chapardé ? » suggéra le sourd. Cette hypothèse sembla vite redonner le moral à l’exploratrice : ses yeux se mirent à briller d’une lueur excitée et un sourire étira ses lèvres fines. « Han ! Tu penses ?! Ce serait si fantastique, qu’il y en ait dans l’école ! Vite ! Allons les chercher ! » La blonde était déjà remontée dans sa chambrée pour rassembler l’équipement nécessaire à sa nouvelle exploration. « Je t’avais dit que c’était un Lutin rouge qui avait volé mes chaussettes multicolores ! » ajouta-t-elle au loin comme pour appuyer cette théorie.
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Jeu 20 Aoû 2020, 10:47


Le nez pincé avec deux de ses doigts, Perce-Neige était dans un recoin du couloir de l’école. Elle regardait à droite et à gauche avant d’avancer prudemment. « Tut ! » dit-elle la voix nasillarde à son amie termite. « Il ne faut pas faire de bruit » continua-t-elle le nez bouché. « Aide-moi juste à retrouver le chemin d’accord ? » Un mouvement d’antenne de sa copine la rassura. Heureusement qu’elle n’était pas partie seule dans l’école … Elle aurait fini par se perdre et … bon d’accord, c’était ce qui s’était passé finalement ! … Mais, une chose était certaine : cela aurait été bien pire si elle avait été toute seule.

Prenant son courage à deux mains (toujours le nez pincé), la fae sautait à pied joint sur les carreaux. Il ne fallait pas qu’elle touche les joints du carrelage au risque de mourir dans d’atroce souffrance ! Enfin, ça, c’était ce que Perce-Neige se disait pour ne pas s’endormir. En effet, le soleil terminait sa course journalière pour laisser la place à la Lune et la petite fée avait toujours beaucoup de mal à rester éveillée la nuit. Il fallait qu’elle retrouve son petit nid rapidement avant de tomber de sommeil dans les couloirs de l’école. Elle finirait sûrement piétiner ou pire …

Comment avait-elle fini par ici, me direz-vous ? Les détails sont assez flous, mais ils mettaient en scène une termite, une envie de dire bonjour au nuages, une séance de rodéo sur un gros chat, un chapeau de feuilles et une paire de chaussettes multicolores. Dans quel ordre tout cela survenait dans cette histoire ? Même la petite Perce-Neige ne s’en rappelait plus, mais une chose était sûre : cela avait été E-PI-QUE !!

Le résultat était, qu’elle et la termite étaient à présent perdus dans les sombres couloirs de l’école. Ils tournaient à droite, puis à gauche, puis encore à gauche et à droite, mais finissaient souvent devant des portes immenses ou juste dans de simples cul-de-sacs. Avec la fatigue, la fae avait arrêté de se pincer le nez – elle s’était dit que cela devait être un bon remède pour ne pas dormir – et était montée sur le dos de l’insecte qui avait pour consigne de ne pas toucher les bords des carrelages – on ne savait jamais !

Les deux compères après plusieurs minutes de marche, s’étaient arrêtés après avoir atteint une impasse. Au bout de celle-ci, un énorme tableau trônait haut sur le mur. Perce-Neige était trop petite pour voir toute l’œuvre, mais juste au-dessus du cadre du bas, la fée pouvait voir un entrelacement étrange de gens dans une sorte d’obscurité fumeuse. C’était atrocement … « Moche ! » souffla Perce-Neige. Aucun autre mot ne venait dans l’esprit de la fae qui essayait de détailler le tableau en se tordant le cou. « Les gens d’ici sont vraiment bizarres de garder une telle mocheté chez eux ! Peut-être qu’il faudra que je leur fasse cadeau d’une de mes dents … pour qu’ils comprennent ce qu’est la vraie beauté … qu’en dis-tu ? » Mouvement d’antenne. « Ouais, c’est bien ce que je pensais ! »

Les deux amis firent marche arrière et marchèrent encore pendant quelques minutes avant d’arriver dans les dortoirs. Le visage de Perce-Neige s’éclaira. Elle était passée ici pas plus tôt que tout à l’heure ! Ce qui ne voulait dire qu’une seule chose : « Nous sommes sur la bonne voie ! » s’exclama la fée en secouant en l’air ses bras frêles. « Regardes ! » fit-elle en descendant du dos de la termite. « Regardes, c’est là que nous avons dansé tout à l’heure ! Et là ! C’est là que tu as fait ... » Mais la fée s’arrêta de parler d’un coup. Ses petits yeux globuleux venaient d’apercevoir quelque chose de brillant sur le tapis près d’un des lits. « Par Méli ! Regardes ! » La petite fée était mitigée entre pleurer de joie ou sauter sur place ou taper dans ses mains ou faire des petits cris de félicité. Alors, elle fit tout en même temps. Le spectacle n’était pas très gracieux, mais il valait la peine d’être très explicite sur ce que ressentait la kirottu.

Une fois fini, elle s’approcha précautionneusement. « Ça brille ! Tu crois que je pourrais le mettre où ? Dans la chambre à droite de celle de la gauche près du trou d’aération au sixième niveau ! Oui ! Je crois bien que c’est sa place ! Hiiiii ! Trop beau ! » Doucement, comme s’il s’agissait d’une feuille délicate, elle mis le talisman perdu dans ses mains en le bougeant doucement pour qu’il reflète différemment la lumière.  Et avant qu’on ne le lui vole, elle le glissa sous la pétale de sa jupe et grimpa sur le dos de la termite. « Vite ! Partons d’ici avant que quelqu’un ne vienne ! » La termite prit alors son envol et les deux s’éclipsèrent par la fenêtre ouverte. Sur le tapis, là où quelques secondes encore se trouvait le talisman, un petite pièce en argent avait été posée, en remerciement.

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Le lutin qui volait des chaussettes

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