Intrigue :Lilas va essayer par tous les moyens d'obtenir un baiser de Bellada.

Comme chaque matin, Llias se réveilla dans le petit tiroir que lui avait soigneusement aménagé sa Mamie d'adoption. Une mesure que Bellada avait jugée nécessaire pour s'assurer que la horde de félin rodant dans sa chaumière ne vienne pas dévorer sa petite pensionnaire durant la nuit. Les premiers jours, les tentatives de ces dangereux prédateurs avaient été nombreuses, en particulier lorsque la lune eut envahi le ciel et que le vieux couple de magiciens était allé se coucher. Heureusement, la traque s'était faite de plus en plus rare et les vilains matous avaient fini par se désintéresser d'elle. Malgré tout, la Mage avait préféré continuer cette petite routine : Queena avait gardé un instinct de chasseuse très prononcé et n'était visiblement pas décidée à laisser cette pauvrette tranquille dès que leur maîtresse avait le dos tourné. Et puis, soyons honnête : ce tiroir était très confortable et la petite Fae s'y plaisait tout à fait.

Entraînée par la dynamique de l'habitude, Lilas s'étira longuement les pattes, produisant au passage un petit grognement qui n'était pas sans rappeler le ronronnement des ces créatures barbares qui l'effrayaient tant. Son corps dégourdi, elle batailla quelques secondes pour parvenir à se dépêtrer du bout de tissu disposé dans le coin de sa chambrée - un vieux foulard aux motifs de papillon, que Madame Ward affectionnait tout particulièrement mais qu'elle lui avait cédé pour lui faire un petit lit qui porterait son odeur  - puis marcha à quatre patte jusqu'à la petite coupelle de nourriture laissée de l'autre côté de ses appartements. Ne sachant comment la nourrir, Bellada avait d'abord essayé de lui donner les mêmes pattées et croquettes qu'à ses félins. Malheureusement, Lilas ne trouvait pas ces repas à son goût et avait joué les difficiles, délaissant sa gamelle. Au fur et à mesure, Bellada était parvenue à lui trouver un régime lui convenant davantage : dans sa chambre, elle lui laissait un mélange de graines qu'elle préparait régulièrement. Il y avait tout un assortiment : des tournesol, des sésames, des chia, des courges, des melons, des tomates et, ses préférées d'entre toutes : les graines de millet. Son anatomie étant plutôt désavantageuse, la petite Fae devait parfois escalader le rebord de sa gamelle afin d'accéder à son petit déjeuner. Souvent, elle avait le plaisir de trouver une petite surprise à son réveil : la magicienne déposait régulièrement des morceaux de fruits découpés finement pour qu'elle puisse les savourer sans trop de difficulté. Elle adorait les abricots et les fruits rouges : les cerises, les framboises, les fraises, les groseilles... Une fois, elle avait même eut droit de goûter à un étrange fruit vert que Bellada avait appelé "un kiwii". Ce n'était pas mauvais du tout mais Bellada n'en achetait pas souvent : une histoire de prix, apparemment. Étrangère au monde des grandes personnes, Lilas ne savait pas ce qu'était l'argent et, si elle en avait entendu parler, elle aurait trouvé ce concept bien étrange. En revanche, les pièces auraient immanquablement attiré son œil. Aujourd'hui, la Mamie en Sucre lui avait laissé un quartier d'orange coupé en petits cubes. Le jus éclaboussa le pelage de la gourmande mais cette dernière ne s'en inquiéta pas : elle avait bien trop faim pour surveiller ses manières.

Une fois que son festin l'eut rassasié, Lilas s'approcha de sa coupelle remplie d'eau claire, chancelant d'une patte sur l'autre - elle avait vraiment bien mangé, ce matin. Là, elle plongea la tête et but à grandes gorgées. Une fois désaltérée, elle entreprit de faire sa toilette : usant de ses petites pattes et de son bec, elle lissa son pelage avec de l'eau, se débarrassant du jus sucré dont elle s'était aspergée. Elle prit grand soin de nettoyer ses plumes piquantes se trouvant sur son dos. Il s'agissait d'un travail minutieux qui lui demandait du temps et, surtout, beaucoup de concentration - il était difficile de la voir rester concentrée aussi longtemps sur une seule tâche, mais sa toilette était bien quelque chose qu'elle aimait à faire avec précision. Propre, la petite créature se pencha une fois de plus au dessus de la surface transparente. Son reflet lui apparut. Il ne s'agissait pas là de son véritable visage : les Fleurs, ses amies, lui avaient rapporté qu'il ne s'agissait que d'une apparence temporaire. Qu'elle ne serait pas toujours autant repoussante... Pourtant, depuis que Bellada l'avait adoptée, la petite Fae avait commencé à apprécier son petit corps bizarre. Elle s'y était habituée et, puisqu'une humanoïde avait été capable de l'apprécier, Lilas avait commencé à en faire de même.

Malgré tout, elle sentait le désir de découvrir son véritable visage devenir de plus en plus pressant. Elle avait trouvé l'humaine parfaite, alors c'était décidé ! Aujourd'hui serait le jour où elle recevrait son baiser !

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Le plancher, les murs, le plafond : tout se mit à trembler subitement. Pourtant, cela ne sembla pas perturber la petite créature du tiroir, qui se contenta de lever ses deux grands yeux globuleux. Là, elle aperçut le visage familier de sa protectrice. Elle rayonnait comme à son habitude : un sourire s’étendait sur son visage, se répercutant dans ses yeux pétillants. Malgré les années qui marquaient ses traits, la vieille dame possédait une énergie notable : d’après elle, c’était dû à de bonnes nuits de sommeil. En la voyant aussi joyeuse chaque matin, Lilas ne pouvais que la croire sur paroles. « Bonjour toi. » chantonna Bellada d’un air rêveur. « Alors, as-tu fais de beaux rêves ? Les miens étaient un peu étrange, je dois avouer… Ça doit être l’âge qui me joue des tours. Ça me fait perdre la tête. » Sur ce commentaire, l’aïeule éclata d’un grand rire cristallin. Délicatement, elle s’empara de sa petite créature et la déposa sur son épaule. L’animal vint instinctivement se blottir contre sa joue, comme pour la saluer – ce qui déclencha un sourire attendrit sur le visage de la vieille dame – puis s’installa confortablement. La magicienne ferma le tiroir puis s’éloigna de l’armoire.

D’un pas tranquille, elle se dirigea vers la cuisine. « Alors, que devrions-nous manger, ce matin ? » demanda-t-elle à sa petite conseillère. Le museau de la Fae s’agita à l’idée du second petit déjeuner qui l’attendait. « Devrions-nous faire des crêpes ? » Lilas dodelina de la tête, comme pour essayer de mimer la négation. Du même temps, elle émit un sifflement strident qui fit rire sa Maîtresse. « Non non, tu as raison : Gontran ne serait pas content d’apprendre que nous en avons fait sans lui en garder ! Nous en ferons davantage lorsqu’il reviendra à la maison. » En réalité, Lila se moquait bien du petit Ward : elle était plutôt peureuse avec les humanoïdes, mis à part le couple qui l’hébergeait et l’une de leur petite-fille, Orlane. Le reste des marmots était souvent trop bruyant, trop brusque aussi. Elle les évitait au maximum. Lilas avait remarqué que leur venue s’était faite moins régulière, ces dernières semaines. Ça ne lui déplaisait pas tant que cela. Non, la véritable raison pour laquelle la gourmande s’était montrée contre les crêpes était que ce repas ne laissait pas de miettes qu’elle pouvait grignoter goulûment. Elle préférait largement les biscuits à la cannelle ou bien les tartes aux fruits. « Mmh, dans ce cas… Peut-être devrions nous… Oh ! Diantre, il est déjà si tard ? » s’écria madame Ward en apercevant l’horloge de sa cuisine. « Je dois me dépêcher, je dois rendre visite à mes copines aujourd’hui ! Et je ne me suis même pas préparée ! » On pouvait entendre l’inquiétude dans sa voix. Heureusement, sa toilette de vieille dame ne prenait plus autant de temps à enfiler que celle qu’elle portait autrefois, dans sa jeunesse, lorsqu’elle enchaînait les bals à longueur de journée. « Bon, je suppose que je n’ai pas le choix : je n’ai pas le temps de me préparer grand-chose. » Un peu déçue, Bellada déposa Lilas sur le plan de travail où elle commença à s’activer. Elle prépara une grande théière de thé et dénicha les restes de pain de la veille ainsi que le cul d’une brioche qui commençait à rassir. Ayant connu la faim durant la guerre, madame Ward détestait gâcher de la nourriture : elle s’accommoderait parfaitement de tartines à la confiture – sans oublier que la confiture était faite maison, évidemment.

S’installant à table, Bellada invita Lilas à prendre place à ses côtés. Toutes deux mangèrent silencieusement : Lilas s’occupait de nettoyer les miettes. C’était beaucoup moins gourmand que ce dont elle avait le droit habituellement, mais elle n’était pas ingrate au point de vouloir se plaindre. De toute façon, elle en aurait été incapable même si elle l’avait voulu. Elle n’était pas douée de parole. Elle n’était bonne qu’à produire de petits sons stridents et perçants pour marquer son humeur. La dame aux cheveux gris était d’ailleurs devenue très bonne pour les interpréter. Assise sur ses pattes arrière, la Fae s’était remise à observer l’aïeule de ses grands yeux. Est-ce que, par le plus beau des hasards, madame Ward parviendrait à comprendre son désir de se faire embrasser, si elle le couinait assez fort ? Lila s’y essaya, poussant une suite de petits cris. « Eh bien, qu’est ce qu’il te prend Lila ? Oh ! Oui, tu as raison, merci ! J’allais être en retard si tu ne me l’avais pas rappelé ! Allez, hop ! C’est parti ! »

Impuissante, la petite créature observa son espoir s’envoler en même temps que la mage bleue s’en allait d'un pas trottinant.

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« Il faut lui écrire un poème passionné pour lui expliquer ce que tu ressens pour elle ! C’est une femme de goût, elle lit beaucoup tu sais ! On l’entent chaque semaine discuter avec ses amies du club de lecture ! » affirma la tulipe en agitant ses pétales oranges. « Alors une déclaration par écris, ça lui fera très plaisir, je suis certaine ! » Lila souffla de sa petite trompe, produisant un petit sifflement. Elle ne savait pas écrire – ni même lire à vrai dire – alors rédiger un poème allait-être compliqué. Peut-être pourrait-elle demander à ses amis les limaces de tracer ses vers dans les feuilles de salades qu’elles iraient ensuite dévorer ? Elle tenait peut-être une idée. « Mais non, sotte ! » répliqua le crocus. « Tu sais bien que la pauvre petite en est incapable ! Cesse donc de lui bourrer le crâne de ces mauvaises idées ! » houspilla-t-il en tournant sa collerette vers sa voisine un peu trop romantique. « Peut-être que ce n’est tout simplement pas le bon moment, Lila. Il faut parfois savoir attendre pour réussir à cueillir le bon moment. Lorsque le temps sera venu, tu sauras. N’est-ce pas ? » demanda la jonquille en se tournant vers un autre amas de fleurs. Les pâquerettes se mirent à frétiller. « Oui. Je suis sûre que quand vous serez prêtes toutes les deux, notre jardinière te donnera ton baiser et tu te transformeras en magnifique Fae ! » prédirent-elles en chœur. « Et puis, si on attend, on est certaines qu’il ne lui arrivera rien de mauvais, n’est-ce pas ? » ajouta le crocus. « Moi je crois au contraire qu’elle ne devrait surtout pas abandonner. » contredis l’althea. « La persévérance est la clé. A force de travail, le destin fini toujours par nous récompenser. Et puis, la petite finira bien par trouver un moyen d’attirer l’attention de la magicienne. » « Et puis Bellada a tant d’amour pour tous ses animaux ! Je suis certaine qu’elle t’aime vraiment beaucoup toi aussi, Lila ! » assura la jacinthe. « Oui, notre Jardinière a beaucoup d’amour à revendre, hihi ! Regarde le temps et le soin qu’elle nous apporte quotidiennement ! » encouragea la primevère en tournoyant. « Que dites-vous en bas ? Je n’entends rien ! » hurla la fleur de pommier, haut perchée. « Oui enfin, Lila n’est pas une fleur, et elle n’est pas l’un de ces gros matous velus non plus – elle a compris, elle au moins, que nous ne sommes pas un urinoir ! » rectifia le rabat-joie en ignorant superbement ses cousines, plus haut. « Mmh… Peut-être que ce n’est pas une si mauvaise idée… » déclara la rose. Dès qu’elle s’exprima, toute l’assemblée se retourna vers elle : la Rose était magnifique et, lorsqu’elle prenait la parole, tout le monde s’arrêtait pour l’écouter. La Kittoru ne faisait pas exception à la règle et elle tourna ses grands yeux pleins d’espoirs vers la Reine du jardin. « Notre Jardinière aime câliner et caresser ses chats, en rentrant. Souvent, elle les embrasse sur la truffe. Peut-être devrais-tu te joindre à eux. » proposa-t-elle d’une voix calme et posée, presque hypnotique. Les pâquerettes et les primevères s’excitèrent à cette idée. La jacinthe et la tulipe lâchèrent quelques exclamations encourageantes. Certaines avaient gardé le silence. Seul le Crocus était suffisamment entêté pour contredire la Rose. « Oui, merveilleuse idée ! Qu’elle aille donc avec ces affreux félins et qu’elle se fasse gober toute crue, tien ! » « Oh, mais cesse donc tes râleries ! » sermonna la pivoine. « J’ai quelques-unes de mes sœurs dans une jardinière juste à l’entrée de la maison. Tu pourras aller te cacher avec elles en attendant que la Magicienne revienne. » Lila s’était relevée. Elle avait retrouvé le moral grâce à ses amies. C’était toujours une idée judicieuse de venir demander conseil aux fleurs du jardin : elles avaient toujours réponse à tout. Lila poussa un petit cri de trompette, que ses camarades interprétèrent comme des remerciements. Toutes lui répondirent en chœur. Seule une voix se démarquait du lot pour la mettre en garde : « Fais attention, ne te fais pas manger ! Et ne tombe pas du bac ! Et – »

Plusieurs heures plus tard, ce jour-là, Bellada rentra enfin de sa fatigante journée. Comme à son habitude, elle avait cajolé, caressé, papouillé ses chats – ceux qui étaient venus se caresser à ses jambes en tout cas. Elle ne remarqua pas la petite silhouette cachée dans son pot de pivoines, endormie en boule.

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Bellada passa l’aiguille à travers l’épaisse trame brune, terminant sa croix. Elle tira légèrement sur l’objet pour tendre le fil bleu foncé qu’elle manipulait puis s’arrêta un instant pour compter. Le motif prenait peu à peu forme : un dragon bleu. C’était une créature mythique, dégageant une aura à la fois puissante et apaisante, de sérénité. Il était constitué de plusieurs teintes bleutées, comme la magie qui le nimbait. La Magicienne s’était également amusée à ajouter quelques reflets argentés sur le corps de l’Æther. Autour de lui, une couronne irradiait : ses douze rayons représentaient chacun un vœu, un espoir formulé par la brodeuse. Tous concernaient sa famille : la bonne naissance de son petit-fils ou de sa petite-fille à venir – les naissances étaient toujours très compliquées et l’inquiétaient encore – la réussite aux examens pour ses autres petits-enfants, la santé pour l’un de ses enfants malades, la réussite pour l’une des cousines de Gilbel… Tous arboraient une teinte claire, presque blanche, à part un : le dernier sur la droite avait été tissé d’un fil de nuit, presque noir, sombre comme l’âme de la propriétaire à qui l’espoir était destiné. Ce rayon là était pour le rêve de retrouver un jour sa sœur : Mertle était depuis longtemps passée dans le camp de leurs antagonistes et avait depuis lors coupé les ponts. Elle n’était pas morte, cependant – Bellada avait été soulagée d’entendre son nom aux participants de la coupe des nations elfique. La magicienne attendait impatiemment que Suris lui accorde son souhait : que sa benjamine redevienne une magicienne. Depuis son départ, Bellada lui réservait un vœu sur chacun de ses points de croix. Aucun n’avait eu la chance de se voir surmonté d’un symbole – action qui signifiait que son vœu avait été exaucé.

Madame Ward remonta ses lunettes le long de son nez. Elle retint un petit bâillement. Cette journée avait été épuisante et, maintenant que le soleil se couchait, elle ne se sentait pas la force de veiller tard. Avec tendresse, elle laissa son regard glisser sur son petit salon. Il était rangé – ses petits-enfants n’étaient pas encore venus y mettre le bazar – et calme. A ses pieds, Hibiscus était occupé à dévorer un biscuit ensorcelé qui le rendait difficile à grignoter. Quelques-uns de ses chats étaient assoupis, roulés en boule sur un coussin ou une étagère. Cactus faisait sa toilette et Bégonia imitait sa maîtresse, laissant promener son regard hautain sur le reste de la pièce, s’arrêtant un instant sur la mage bleue. Sur ses genoux, une petite créature était roulée en boule. Lila laissait entendre un léger sifflement à rythme régulier : sa respiration assoupie. Bellada esquissa un sourire en reposant les yeux sur sa drôle de petite créature. Elle ne savait toujours pas à quelle espèce elle appartenait. Lorsque des curieux lui demandaient de quoi il s’agissait, elle affirmait que c’était un chat. Elle n’était pas dupe : Lila ressemblait autant à un félin qu’elle-même ressemblait à l’Ultimage – quoi que, cela était peut-être possible après tout, mais fort peu probable : elle n’avait de toute manière plus sa jeunesse et était loin d’égaler sa prestance et son charisme.

Bellada récupéra délicatement le petit-être entre ses deux mains ridées. « Oh pardon, je t’ai réveillé… » murmura la vieille dame lorsque Lila releva la tête dans un sursaut. Elle se dirigea vers la commode où elle avait installé sa chambre. Alors qu’elle allait l’y installer, la petite bête se tendit sur ses jambes, mettant l’avant de son corps en évidence et présentant l’étrange protubérance qui lui servait de bec – ou de trompe, la Ward n’avait jamais su trancher sur la question. La mamie pencha légèrement la tête sur le côté. Depuis qu’elle était rentrée, elle avait remarqué cet étrange comportement à plusieurs reprises. « Eh bien qu’est-ce qu’il y a ? » demanda-t-elle en fronçant les sourcils, inquiète. Lila émit un petit bruit puis, comme si elle boudait, se tourna sur ses pattes puis s’assit dos à sa protectrice. Surprise, Bellada haussa les sourcils puis se mit à rire. « A te voir comme ça, on pourrait croire que tu es l’une de mes petites filles ! » plaisanta-t-elle. Bellada l’observa quelques secondes de plus. Elle fut prise d’une poigne d’amour pour cet étrange petit-être qu’elle voyait et apprivoisait chaque jour. Naturellement, elle rapprocha sa main de son visage puis déposa un baiser sur le sommet de ce petit crâne velu.

Lorsque la Magicienne éloigna à nouveau sa main, Lila avait disparue, remplacée par une fillette de très petite taille – elle faisait la taille d’un pouce en levant les bras. Elle possédait un visage rondouillet et enfantin, barré d’un sourire éclatant. Ses cheveux châtain foncé, coupés courts autour de sa tête, étaient coiffés en pétards. Dans son dos, ses plumes hérissées avaient été remplacées par une aire d’aile translucides. « Merci Bellada ! » s’exclama-t-elle de sa petite voix guillerette.

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