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 Emissaire des Aspects - Test niveau III

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Mar 29 Sep 2020, 23:32


Emissaire des Aspects





LéandraLa Lune se reflétait sur la surface de l’eau. Mon regard se perdit dans sa contemplation. Elle était grande, ronde et majestueuse, accompagnée de ses fidèles servantes. L’heure de son apogée n’était pas encore arrivée, l’astre patientait jusqu’à son couronnement. Je voletai au-dessus de l’eau, telle la brume au petit matin, projetant mon ombre sur la surface imperturbable. Le silence était absolu. De ma position, je n’entendais plus les murmures de la cité endormie. La Noyée s’était éteinte à mesure que le Soleil s’était affaissé. Pourtant, je n’imaginai pas un seul instant que ses habitants - si plein d’entrain et de vie - eussent sombré dans le Rêve. Je tournai la tête vers Oerba et ses hautes tours, essayant de distinguer des silhouettes mouvantes. Pourtant, tout était mystérieusement calme ; ni les animaux, ni le vent ne venait ébranler cette douce nuit d’automne.

« C’est là que tu te caches ? »

La voix me fit presque sursauter. Je l’avais reconnue. Je ne pris pas la peine de me retourner, encore moins de lui répondre. Je continuais d’observer le paysage, portant désormais mon attention sur les massifs montagneux qui me faisait face.

« J’aurai espéré un accueil plus chaleureux, après tout ce que j’ai fait pour toi. »

Je levai les yeux au ciel. Je n’avais rien entendu d’aussi stupide depuis des décennies. Au fond de moi, je regrettai qu’un être tel que lui put être suffisamment nigaud pour ne serait-ce qu’espérer que je le crusse.

« Qu’est-ce que tu veux, Dastan ? crachai-je avec dédain

— Te féliciter, bien évidemment ! »

Je fis volte-face. Mes volutes s’étaient recomposées un visage. Mes yeux céruléens le foudroyaient du regard.

« Et plus sérieusement ? l'interrogeai-je d’un air froid

— Mais je suis sérieux ! Je t’ai donné une épreuve et - contre toute attente - tu as réussi. »

Un sourire mesquin se dessina sur ma bouche. Il ne me prendrait plus pour une imbécile bien longtemps.

« Tu parles de quoi là exactement ? De ce petit jeu à Stenfek ? Avant que tu ne disparaisses pendant plus de deux mois entiers ? »

J’étais restée calme, me contentant d’énoncer les faits. Il ne réagit pas.

« Une explication peut-être ? Tu ne t’es jamais dit que j’aurai pu avoir des problèmes avec ton magicien ? Ou que j’aurai souhaité t’annoncer en personne que tu n’étais qu’un tuteur déplorable ?

— Tu viens de le faire, ironisa-t-il

— Cela ne me fait pas rire, Dastan. Tu es peut-être Iblis, l’un des génies les plus influents qui foulent cette terre,  tu n’en reste pas moins un gamin irresponsable. »

Cette fois-ci l’insulte fut accueillie par un regard meurtrier.

« Justement, je suis Iblis », répéta-t-il avec force.

Comme pour prouver ses allégations, il libéra son aura. Il émanait de lui une puissance que je ne soupçonnai guère. Sous ses airs de gosse irrespectueux, je n’avais jamais réussi à le prendre au sérieux. Un haut-le-coeur m’éprit presque aussitôt. Je me sentais ridiculement petite devant tant de grandeur.

« Tu me dois le respect, Djinn ! Je suis peut-être ton mentor, mais je n’ai pas de compte à te rendre !

— P…p…pardon, balbutiai-je maladroitement»

L’épouvante qu’il m’inspirait se poursuivit un instant qui me parut une éternité, avant de disparaître aussi soudainement qu’elle était apparue. Il ne restait plus devant moi que l’insupportable garçon et son indolence caractéristique.

« Bon qu’est-ce que je disais moi déjà ?

— Vous me félicitiez », expliquai-je en essayant de ne pas bégayer.

Je n’osai plus le tutoyer, de peur de m’attirer ses foudres à nouveau.

« Ah oui ! Je venais t’annoncer que le tuteur déplorable que je suis avait intercédé en ta faveur. L’Arche de la Création s’ouvrira à toi cette nuit.

— Intercédé en ma faveur ? L’Arche de la Création ? »

Mon expression hébétée le fit sourire ; à dire vrai, je ne comprenais rien à tout ce qu’il venait de dire.

« Tu ne vas pas me dire que tu n’as jamais entendu parlé des Aspects ?! s'indigna-t-il

— Il faut croire que si, avouai-je malgré moi. »

Il soupira.

« Ah ces novices, il faut tout leur apprendre ! Suis-moi, nous parlerons en route. »

En dessous de nous, le reflet de la Lune s’étira. Elle engloba notre duo et nous avala.SéparateurNous étions à Somnium. La Cité des Rêves n’était toujours que l’ombre d’elle-même. Nous arpentions l’une des grandes salles du palais. Nos pas sonnaient sur le marbre fissuré par le temps. Une épaisse couche de poussières recouvrait les peintures accrochées sur les murs. La magie qui les imprégnait s’amenuisait au fil des jours ; bientôt, les dernières représentations des événements de notre histoire disparaîtraient à tout jamais. Je détournai la tête vers la droite. Cachés dans leurs alcôves, des statues sans visages regardaient dans notre direction. Leurs corps mutilés s’effritaient à mesure que le Rêve faiblissait. Je fermai les yeux un instant pour reconstituer la splendeur du lieu. Rien ne se passa.

« Tu as remarqué toi aussi ? me lança mon précepteur, sans prendre la peine de s’arrêter.

— Comment se fait-il que la magie bleue n’ai eu aucun effet ? m’inquiétai-je.

— Somnium se meurt, la puissance qui la maintien en vie n’est plus aussi abondante qu’autrefois. Nous nous doutions que ce jour finirait par arriver… Certaines salles de la citadelle ne sont plus suffisamment gorgées de magie et ne répondent plus à l’appel des songes… Il leur faut davantage de puissance pour un résultat somme toute minime…, expliqua-t-il avec nostalgie. Enfin, ce n’est pas pour cela que nous sommes ici. »

Je m’étonnai de cette facette de l’Iblis que je ne lui connaissais pas. Je ressentais dans son ton toute la force du lien qui l’unissait à cet endroit. De nombreuses questions me vinrent à l’esprit sur lui, sur son histoire. Nous n’avions jamais réellement pris le temps de discuter.  J’étais tout à coup curieuse de connaître davantage cet être que je répugnai pourtant quelques heures auparavant. Cet aspect nouveau de sa personnalité le rendait presque sympathique. Nous éprouvions tout deux un attrait pour l’ancienne capitale et je partageai sa peine de la voir ainsi dévastée.

Nous traversâmes la pièce et nous engouffrâmes dans un couloir remontant vers l’ouest. Un silence pesant s’était érigé entre nous. Il le rompit finalement, s’arrêtant devant une immense toile aux couleurs passées. Dastan effleura le tableau de sa main frêle, ravivant l’éclat terni depuis des siècles. La scène était étrange, presque irréelle. Je crus reconnaître les même créatures sans expression que celles que j’avais aperçus auparavant. Elles se regroupaient autour de l’un de leur congénère, un marteau dans la main.

« Je te présente les Aspects - autrement appelés les Gardiens de la Création. Ils sont ceux qui - depuis la nuit des temps - veillent sur l’équilibre entre Rêve et Réalité. Certains racontent qu’ils seraient un fragment de la magie de Sympan, d’autres affirment que le Dieu-Roi les a créés à dessein, d’autres encore suggèrent qu’ils sont bien plus âgés et ont aidés à la Création du Divin. En réalité, il ne s’agit là que de mythes et de légendes qu’aucun théologiste n’a été capable de confirmer - ou d’infirmer d’ailleurs. »

Je goûtai les paroles de mon maître avec l’appétit de l’enfant émerveillé. Je me laissai absorber par son discours, estimant chacune des allégations qu’il avait énoncé. C’était la première fois qu’il me paraissait sérieux depuis notre rencontre - ce qui me laissa entrevoir tout le respect qu’il accordait à ces puissances mystiques.

« Beaucoup semblent penser qu’ils seraient - d’une manière ou d’une autre - à l’origine du premier Génie. Pourtant, là aussi, aucune preuve ne nous permet de nous assurer de ce fait. Les Aspects sont restés à l’écart de notre civilisation durant de nombreuses générations. Ce n’est que récemment - avec le retour du Dieu-Roi - qu’ils se sont révélés à notre race. Pourtant, nos échanges sont toujours très brefs et même le Mârid n’est pas en mesure de converser avec eux. Ils arpentent la lisière entre le Rêve et la Réalité, résidant dans ce que nous avons nommés Le Confin des Deux Mondes. C’est là-bas que te mènera l’Arche de la Création.

— Moi ? m'étonnai-je. Mais pourquoi ? »

Dastan se retourna vers moi, dévoilant ses dents parfaitement blanche. Le sourire narquois qu’il m’adressait contrastait avec le sérieux de ses révélations.

« Pour ton rite de passage. Ai-je oublié de te dire que tu avais été promue Shaytan ?

— Sérieusement ?! », m'exclamai-je.

Son annonce me déstabilisa. Je n’étais pas prête à accueillir cette nouvelle. Une explosion de joie déferla dans mon esprit. J’étais réellement heureuse d’être reconnue à ma juste valeur par mes paires. Pourtant, l’état de la Cité m’empêchait d’être réellement comblée. Je sentais tout le poids de son désespoir et de sa peine. J’espérais que mon statut nouvellement acquis m’aiderait à la remettre en état.

« Mais que viennent faire les Aspects dans cette histoire ? demandai-je innocemment, une pointe d’allégresse dans la voix

— Eh bien, je pensais que tu ferais le lien toi même… », se contenta-t-il de répondre.

Je profitai de son silence pour me plonger dans mes réflexions. Je me remémorai ce qu’il m’avait apprit sur les Aspects. J’avais bien compris qu’il existait un lien puissant entre nos deux peuples. Pourtant, je ne comprenais pas en quoi leur intervention était nécessaire pour mon ascension au titre de Shaytan. Finalement, une hypothèse émergea à l’orée de ma conscience.

« Ils vont m’ancrer sur le plan matériel ?

— C’est presque cela, me reprit l’Iblis. Les Gardiens de la Création sont les seuls - à notre connaissance - à posséder le secret de la fabrication des corps. S’ils t’en jugent digne, ils t’en confectionneront un pour que tu aies prise sur le monde réel. Mais leur bénédiction va au-delà de la matérialité. Ils sont également capable de t’octroyer davantage de liberté, en modifiant la nature du lien qui te lie à ton habitacle.

— Ils peuvent vraiment faire cela ?

— Oui, se contenta-t-il de répondre. Tu comprends sans doute mieux pourquoi tant des nôtres cherchent à percer leur secret…  

— Le Mârid ne pourrait pas avoir des réponses ? »

Mon interrogation ne sembla pas l’étonner. Il sourit et haussa les épaules.

« Je ne sais pas réellement. A mon avis, je pense qu’il pourrait mais qu’il ne le souhaite pas. Les Aspects gardent le silence sur leurs secrets et je crois qu’il préfère ne pas se mettre à dos des créatures aussi puissantes.

— Je vois…»

La stratégie de notre roi était compréhensible. S’ils étaient réellement à l’origine du premier génie, sans doute pouvaient-ils procéder à notre extinction sans grande difficulté.  

« Reprenons notre route. Il serait mal venu d’être en retard à ta cérémonie.»

Je le suivis dans un dédale de corridors, sans réellement savoir où il me menait. Nous montions des escaliers, pour en descendre d’autres un peu plus loin. C’était un véritable labyrinthe. Je n’étais plus sûre de savoir où nous étions, ni si nous allions bien quelque part. J’avais l’impression de me perdre dans les méandres de Somnium, disparaissant au plus profond du Monde des Rêves. Dastan, lui, marchait d’un pas décisif, sans aucune hésitation. Il paraissait connaître ce chemin par coeur, comme s’il l’avait emprunté de nombreuses fois par le passé. Parfois, au détour d’un couloir, ses yeux rubis se fixaient sur une tapisserie, un monument ou un objet, vestige d’une autre vie. Malgré ses tentatives pour le dissimuler, une profonde mélancolie se reflétait dans l’éclat de ses prunelles. Je n’y fis aucune allusion, me contenant de marcher dans ses pas.

« Nous y sommes », s’exclama le garçon.

Devant nous, une immense arche de pierres blanches s’élevait sur toute la hauteur de la salle. L’architecture de l’édifice était très dissemblable à celle de la pièce qui l’accueillait. Les idéogrammes qui ornaient le granite représentaient des symboles abstraits que je n’avais jamais vus auparavant. Certains ressemblaient à des astres, d’autres à des cristaux, d’autres encore évoquaient des divinités. Les caractères possédaient des détails finement dessinés sur le bâti. Pourtant, l’écriture était incompréhensible. Qu’importe mes efforts pour les déchiffrer, les runes me restait interdites. Je doutai même un instant qu’elles eurent jamais une quelconque signification.

« C’est ici que nos routes se séparent.

— Vous ne venez pas avec moi ? m'étonnai-je

— Je ne peux pas. L’Arche ne s’ouvre que pour ceux qui ont été invités à la franchir. C’est un privilège exceptionnel qui ne nous est offert qu’en quelques rares occasion.

— Je vois…», me contentai-je de répondre.

Je songeai que c’était peut-être la dernière fois que je croisai Dastan. Les émotions se bousculaient en moi. J’étais heureuse de ne plus devoir supporter cet odieux personnage. Pourtant, une partie de moi allait le regretter. Ces dernières heures en sa compagnie m’avait fait entrevoir un individu différent. Je songeai qu’en d’autres circonstances, nous aurions pu nous entendre.

« Alors comme ça je vais te manquer ? reprit-il sur un ton moqueur

— J’ai jamais dit ça ! me vexai-je

— Non, mais tu l’as pensé ! Avoue ! insista-t-il avant de continuer en chantonnant. Je vais te manquer, je vais te manquer…

—  Rhaaa, vous gâchez toujours tout ! » lançai-je

Devant nous, l’espace se tordit pour faire naître une brèche. La fenêtre s’ouvrit sur un monde occulté par magie. Malheureusement pour ma curiosité, ma destination demeurait inconnue.

« C’est l’heure, annonça l’Iblis d’un ton solennel

— J’y vais ! »

Quelques instants plus tard, j’avais disparue. SéparateurLes AspectsL’endroit était tout à fait singulier. Tout autour de moi, je n’apercevais que du vide. Mon enveloppe corporelle s’était déliée pour se mêler à l’inexistant.  Je m’abandonnai à la chaleur de ce néant accueillant. Je réagissais par instinct, comme si toute mon existence avait été conçue pour cet instant précis. Je n’étais pas seule. Ils étaient là, tout autour de moi. Je ressentais leur présence. Ils se tortillaient autour de moi, m’entourant de leur aura exaltée. Par ce geste, ils créèrent le monde ; mon monde.  

Nous étions dans mon habitacle - ou du moins dans un endroit qui lui ressemblait trait pour trait. Je reconnaissais les dunes de sable qui délimitaient la frontière de mon territoire. A l’horizon, de hautes tours perçaient le ciel, encadrant d’immenses coupoles aux reflets d’or. Un soleil éclatant baignait les lieux de sa clarté aveuglante. Je fronçai les sourcils malgré moi pour m’accommoder à la lumière ambiante. Sans attendre d’invitation, je commençai ma progression vers le jardin intérieur. Là-bas, sous les arcs outrepassés, à l’abri des colonnes, les ombres m’offriraient un couvert appréciable.

Arrivée à la lisière de la cour, je les aperçus. Ils m’attendaient sur le promontoire surplombant le bassin décoratif. Assis en tailleur sur le tapis à motif coufique, le dos adossé aux coussins rouges striés de blancs, les Aspects patientaient. Je m’avançai vers eux, la boule au ventre. Aucune expression ne transparaissait sur leur visage entièrement lisse. Ils ressemblaient à des silhouettes ombrageuses, à la différence près qu’ils étincelaient de milles feux. A mesure que j’avançai, j’analysai leur position. Ils étaient six ; cinq d’entre eux, vêtus d’une toge immaculée, entouraient l’un des leur. Celui-là, étendu sur le sol, ne portait pas la tenue de ses compères, se complaisant dans une nudité asexuée.

« Approche, Création de Sympan. A travers nous, le Dieu-Roi t’accorde sa bénédiction.»

Leurs voix avaient sonné à l’unisson. Ils n’étaient que six en apparence mais leur résonance me laissait penser qu’ils étaient bien davantage. Lorsque je fus à proximité de leur cercle, les deux plus proches se levèrent. Je ne bougeai pas. J’étais comme tétanisée. Ils saisirent chacun l’un de mes poignets avant de se placer derrière moi, entravant mes mouvements. Lorsqu’ils posèrent leur main sur mon dos pour m’inviter à avancer, une douce chaleur parcourut tout mon être. J’aurai pu essayer de résister. J’aurai pu crier et me débattre. Mais par ce simple toucher, ils m’avaient convaincu du bien-fondé de leur sacrement.

« Nous sommes l’Equilibre des Mondes, le lien entre le Réel et l’Iréel. En ce jour, Protégé d’Harabella et d’Elzédor, nous te déclarons notre Émissaire. Arpenteur des Rêves, Marcheur parmi les Mortels, nous t’offrons la Renaissance. Contemple notre Faveur, accepte nos préceptes. »

Les deux Gardiens m’avaient contrainte à m’allonger sur leur camarade. Nos essences se mélangeaient à mesure qu’ils me poussaient à l’intérieur de lui. Sa matière luminescente s’accordait parfaitement à ma quiddité fuligineuse. Je me sentais contenue dans son être, prisonnière de sa présence. Ses comparses entonnèrent un chant guttural. La température s’éleva tout à coup. Les deux maîtres de cérémonie me lâchèrent et je perdis mon seul appui vers l’extérieur. Entre leurs mains, un étrange marteau fit son apparition. Il ressemblait à celui de la fresque devant laquelle nous nous étions arrêtés quelques heures auparavant. Chacun abattit sa masse. Une douleur atroce se propagea à partir de l’origine des frappes. L’opération se poursuivit. Encore et encore. Chaque heurt était plus éprouvant que le précédent. Et, finalement, je rejoignis les ténèbres de l’inconscience. SéparateurUn son lointain retentit. Un tintement. Il sonna à nouveau, plus distinctement. C’était une voix. Elle m’appela plus vivement. J’ouvris les yeux. Le manque d’oxygène se fit sentir presque immédiatement. J’émergeai du liquide glacé dans lequel j’étais plongé et pris une première inspiration. L’air s’immisça dans mes poumons avec fougue. Je m’arrêtai presque aussitôt. J’avais l’impression qu’un liquide brûlant parcourrait mon torse. Je toussai mais chaque aspiration ne faisait qu’aviver un peu plus l’affliction. Ma respiration était irrégulière et hésitante. Des bras m’enlacèrent et m’extirpèrent des flots. Le garçon à mes côtés me traina difficilement pour m'adosser à une paroi rocheuse.

« Calme-toi, ça va aller, commença-t-il. Respire doucement, prends ton temps. »

Je tournai la tête difficilement, apercevant Dastan. Il n’avait pas l’air inquiet le moins du monde, ce qui eut pour effet de m’énerver. Je voulus prendre la parole mais je m’étranglai.

« Si j’avais su qu’il me suffisait de ça pour te faire taire, ironisa-t-il. Plus sérieusement, ne force pas trop pour l’instant.

— Qu’est-ce que… tu fais là ? réussi-je à marmoner entre deux halètements

— Je fais mon devoir d’Iblis. Tu ne pensais quand même pas que c’était un adieu tout à l’heure ? C’est pas parce que tu as un corps que cela change quelque chose : tu es toujours une bonne à rien. Et malheureusement pour nous, le Mârid m’oblige à continuer ta formation… Enfin, j’ai pas le choix, c’est lui le chef ! »

Faute de mieux, je me contentai de grogner. Il avait vraiment le don de tout gâcher. Pourtant, au fond de ses yeux, je notai une lueur de soulagement. Quant à moi, pour la première fois depuis notre rencontre, j’étais heureuse qu’il soit présent. Malgré tout ses défauts, il fallait bien avouer que… je commençais à l’apprécier.


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