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 S'éviter malgré soi | Leandra&Maximilien

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Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

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◈ Parchemins usagés : 4740
◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016
◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Mar 21 Juil 2020, 20:36


S'éviter malgré soi

Maximilien était assit sur le rebord de la fontaine, le regard survolant la scène qui se jouait face à lui. La foule, active, les nombreux échanges inter et intraraciaux, le bourdonnement incessant qui s'élevait de toute part et les festivités données n'étaient pourtant par représentatives de la réalité de la chose. L'ambiance était bien loin d'être festive. La rencontre entre ces nombreuses races  et leurs antagonistes menaient indubitablement à des esclandres, rapidement contrôlées, mais difficilement évitables. Les différences de cultures et de mentalités empêchaient la formation de réelles discussions pouvant aboutir à des dialogues constructifs, courtois et sans jugements. Néanmoins, retirez ces hommes et ces femmes venus des quatre coins du monde pour n'y laisser que les Réprouvés, la situation serait pour ainsi dire identique. Eux-même ne partageaient plus la même culture d'une ville à l'autre, ni la même mentalité. Le désaccord qui les rongeaient les menaient aux poings et aux insultes. Son regard vint chercher les membres de son propre peuple, touché par le même mal. C'est en ce jour qu'il comprit la réelle portée de la scission de la race Humaine. Observant les représentants des différents Royaumes, il était étonnant comme Babelsba acceptait avec bien plus d'aisance la promiscuité de l'Alfar que Muharkel qui n'avait pas un instant hésité lorsqu'on le défiât dans l'arène. On parlait de chacun des Royaumes, les mentalités étaient donc plus ou moins connues. Mais c'était la première fois qu'il pouvait les constater. Il ne sut pourtant dire s'il trouvait ça dommage qu'un même peuple ne puisse se réunir après tout ce temps pour une simple différence de mentalité, ou si les choses étaient mieux ainsi, chacun trouvant alors sa place dans un environnement lui seyant parfaitement. Présentement, les choses resteraient ainsi de toute manière, c'était évident.

Le Kaahi exhala un souffle avant de se relever. Il avait perdu la Déchue de vu dans le amas de la place. Il l'imaginait bien s'être prise d'intérêt pour une spécialité ou particularité de la ville, s'y diriger en vitesse en le lui signalant rapidement, omettant la cacophonie environnante estompant chaque parole qu'elle aurait pu lui prononcer. Tant pis, elle était assez grande pour se débrouiller seule, normalement. Les Réprouvés pouvaient se montrer sanguins. Il ne valait mieux pas qu'elle tombe sur l'un d'eux qui soit dans son mauvais jour.

Son œil se porta sur les hauteurs des bâtiments. Les constructions lui rappelèrent un instant Avalon, quoi que les deux capitales ne soient en rien comparable. Non, ce qu'il voyait ici, pour la deuxième fois consécutive, c'était une ville faite pour voler. Un instant il tourna son regard sur ses propres et encombrantes proéminences dorsales. Ce ne serait pas de suite. Nouveau soupir. L'Obstiné se dirigeait alors vers l'une des nombreuses échoppes exposant avec fierté le travail de ses artisans à tant de présence étrangère en même temps. Son regard se porta sur un étal, lequel disposait principalement de figurines animalières finement travaillées, aucunes identiques, chacune incrustées en son sein d'une pièce de joaillerie laissant ainsi miroiter sur l'échoppe un millier d'éclat et lui donnant l'aspect d'un autre monde. Prenant l'une d'elle en main, il en caressa du pouce la texture de ce qui fut autrefois un majestueux ligneux, avant de rencontrer l'aspérité à peine sensible offerte par le minerai bleuté incrusté, comme si elle avait finalement toujours existé en symbiose avec l'arbre duquel la sculpture avait été façonnée. Il découvrit l'architecte de cet univers par-delà l'établit, œuvrant sur sa prochaine création. L'homme remarqua également le regard que lui portait le Kaahi et se délesta alors de ses outils et son tablier pour le retrouver. « Bienvenu. Je peux vous aider ? » fit celui-ci en prenant appui sur le bois sombre de l'étal. « Je crois juste que j'ai été attiré par la  lumière, tout simplement. » répondit Maximilien avec un rictus amusé, même s'il n'était pas mécontent d'avoir atterrit ici. « A quoi servent-elles ? ». Il était commun que les statuettes soient usées en offrande pour vénérer les dieux. Ce pouvait être le cas, vu la beauté de l'objet. Ce pouvait également être des cadeaux ou éventuellement des objets décoratifs. « Normalement ce sont des jouets pour enfants. ». Le Kaahi leva les yeux vers l'artisans, surpris. « Ils sont  toujours assez solide pour résister aux crises des nourrissons, un peu moins lorsqu'ils vienne à grandir. C'est ce qui arrive quand on se laisse avoir par l'innovation. » continua l'homme avec un rire gras. « Pour des enfants Réprouvés, probablement est-ce légèrement trop fragile, oui. ». Il reposa celle qu'il avait en main, pour la troquer contre deux autres. Un dromadaire et une vache, le premier serti d'une gemme d'un orange vif, la seconde alliant toute les palettes de couleurs du jaune au brun dans des teintes chatoyantes, puis lui tendit l'équivalent en pièce avant de s'éloigner avec un remerciement.
©gotheim pour epicode
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Mar 21 Juil 2020, 23:32


S'éviter malgré soi



Léandra / HeianJe m’enfonçai de plus en plus profondément dans la masse informe. La foule se déversait à travers l’avenue commerçante tel un torrent tumultueux. Quelques contestataires courageux remontaient le cours à contresens, tandis que d’autres, plus couards, battaient en retraite dans une rue latérale. Sur les bords du fleuve anthropien, les camelots étendaient leurs marchandises sur des étals provisoires. Ils apostrophaient les passants pour les inciter à découvrir de merveilleuses pacotilles. Je ne pus m’empêcher de sourire face à ces imbéciles qui se laissaient berner par leurs belles paroles et leurs démonstrations ridicules.

« C’est pas bien de se moquer ! »

La voix me stoppa net. Mon corps se déforma sous les assauts des chalands qui poursuivaient leur chemin. D’instinct, je refermai ma prise sur ma dague - prête à la mettre hors de portée des flâneurs les plus aventureux. Un petit rire narquois courut jusqu’à moi dans un chuchotement familier. Ma mâchoire se serra au timbre enfantin de mon interlocuteur. Je fis volte-face pour croiser son regard carmin. Il n’était pas là. Mes yeux scrutaient chacun des passants ; ce sale mioche pouvait ressembler à n’importe qui. Une force nouvelle appuya sur mon habitacle. Je reculai d’un mouvement vif.

« C’est moi que tu cherches ?

— Dastan, lâchai-je d’une voix chargée d’exaspération, qu’est-ce que tu fais là ?

— Oh je suis content que tu te souviennes de moi, j’avais peur que tu m’oublies ! » ironisa-t-il avec son air suffisant.

Il m’enjoignit de le suivre dans une ruelle latérale. Je m’exécutai bien malgré moi ; je n’avais d’autres choix que de me résoudre à me laisser guider par l’Iblis. Après quelques minutes de marche dans un silence pesant, il s’adossa à un mur formant l’angle d’une petite place. Mes yeux balayèrent le lieu sans s’attarder sur les détails. Quelques groupes de personnes élevaient la voix çà et là, se disputant pour des prétextes douteux. Au centre, une statue représentant un réprouvé - probablement célèbre - crachait une gerbe d’eau dans un large bassin de marbre. Une vague sensation de gêne parcourut brièvement mes entrailles sans que je pus réellement en discerner l’origine. A l’autre bout du quinconce, un homme traînait lourdement ses ailes duveteuses derrière lui jusqu’à disparaître dans la masse informe de la multitude.

« Bon, qu’est-ce que tu veux ? lançai-je à mon instructeur en tournant la tête vers lui

— Je voulais te donner un défi mais - finalement - je ne suis pas sûr qu’il soit à la hauteur de tes compétences, se gaussa-t-il.

— Dis toujours, tu pourrais être étonné.

— L’homme qui était assis près de la fontaine. Je veux que tu le pièges.

— Et tu pouvais pas me le dire avant qu’il s’en aille ? maugréai-je

— A ton avis ? C’aurait été beaucoup moins drôle ! »

Maudissant le génie, je m’élançai à la poursuite de l’inconnu. Je n’écoutai pas la suite de son discours ; je n’avais pas le temps. Il m’énervait, je le haïssais. Mes pas martelaient le sol de pierre à une vitesse folle. La magie se délitait parfois sous l’effort, dissipant les formes de mon apparence. Au bout d’une petite dizaine de minutes, je ralentis le pas pour reprendre ma consistance. J’étais épuisée. Autour de moi, le monde continuait sa course effrénée, accentuant l’impression de migraine qui tempêtait dans ma tête, avant de se répandre dans tout mon corps. Il me faudrait bientôt rejoindre mon habitacle. Mes prunelles azurées cherchaient la silhouette avec avidité. J’essayai malgré moi de me rappeler les traits de son corps. C’était un grand brun. A moins qu’il ne soit blond et petit ? Je ne lui avais pas suffisamment prêté attention pour être en mesure de le reconnaître. Je fermai les yeux pour me remémorer la scène. Seule l’image de deux grandes ailes indolentes et dépareillées me revenait en mémoire ; malheureusement, dans la capitale réprouvé, cette caractéristique était bien trop commune pour se révéler utile dans mes recherches. Bien trop orgueilleuse pour accepter mon échec face à l’Iblis, je poursuivis mon chemin dans l’espoir d’une révélation.

Arrivé au bout de la rue, j’abandonnai mes recherches. La ville était bien trop grande et animée pour espérer retrouver un inconnu. La honte et la colère s’ajoutait à l’amertume de mes réflexions ; je savais que Dastan se délecterait de mon insuccès avec son arrogance habituelle. Si je maudissais le crétin qui l’avait mis sur ma route, je vouai aux gémonies l’idiot qui l’avait élevé au rang d’Iblis. Mon sang se glaça lorsque je réalisai qu’il s’agissait du Mârid en personne.  

Luttant contre la marée pour retrouver l’adolescent, je fus attirée par un attroupement autour d’un artisan tout à fait singulier. Un ciseaux à sculpter dans la main, il taillait une pièce d’ébène avec une précision hors du commun. Sur son plan de travail, une cornaline polie luisait d’un éclat safrané. Ses gestes nets et réguliers pénétraient le bois avec une facilité déconcertante. En quelques minutes, l’objet prenait déjà les contours d’un gros félin. Quelques clients l’interrompaient dans son ouvrage pour s’offrir l’une ou l’autre de ses figurines. L’observer travailler avait un je-ne-sais-quoi qui m’apaisait l’esprit. Je me perdis dans cette contemplation un temps certain avant de reprendre ma route. Je regrettai soudain, de n’avoir pu m’offrir l’une de ses figurines…


861 mots - Merci pour le RP <3
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