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 Un présent du hasard | Icare

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Mer 08 Juil 2020, 13:23

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En l’absence de Joliel, la jeune femme s’adonnait aux préparatifs de sa surprise. Bien qu’elle ne fût pas une génie, elle avait demandé l’aide de Serena, et, par la vivacité de leurs cervelles réunies, l’affaire avait vu le jour. Sa demie-soeur pousserait la porte de l'atelier en fin de journée, les bras chargés d'un gâteau dont elle avait passé la commande, et un barde devait les rejoindre au coucher du soleil. Connaissant les goûts du brun, elles avaient pris soin d'en choisir un dont les doigts ne se déliaient pas seulement sur les cordes d'un instrument. Malgré les infinies précautions prises par la blonde pour ne pas trahir son entreprise, le Déchu était parfaitement au fait de ses manigances ; la discrétion ne comptait pas parmi ses points forts. Il en avait eu la preuve lorsqu'il avait découvert les lettres de Serena, laissées en évidence sur le bureau. Ravi de leur initiative _ et surtout de la présence prometteuse du musicien _ , il avait choisi de ne pas gâcher leur surprise, et s'en était allé chez son fournisseur, comme prévu. Une soirée de réjouissances s'annonçait donc, et elle avait encore la lourde tâche de trouver un cadeau. N'importe qui aurait trouvé sans la moindre difficulté ; pour elle, choisir se révélait toujours un cauchemar. Malgré sa bonne volonté, cela faisait plusieurs jours qu’elle écumait les magasins des Quartiers du Centre, à la recherche de la perle rare. Tout lui faisait envie, et elle finissait par rentrer, déconfite, et par se morfondre dans les draps en pensant à toutes ces choses qui ne lui appartenaient pas. Cela la rendait folle.

Malheureusement, l’heure n’était plus à l’hésitation. À force de tergiverser, le jour de la surprise la mettait au pied du mur, et elle ne pouvait compter sur une aide extérieure. Une touche d’orgueil, logée dans son crâne, lui murmurait que si elle parvenait à se débrouiller seule, elle en tirerait une certaine fierté. Ainsi, elle déambulait une fois encore dans les rues, l’indécision lui crevant le coeur. Elle aurait aimé que son regard, attiré par une babiole comme un papillon par une fleur, se pose sur l’une d’elles, faisant naître la certitude. Parmi les trésors dont recelaient les vitrines, rien ne se distinguait ; tout pourtant éveillait en elle une volonté sauvage de possession. Où qu’elle aille, quelles que soient ses intentions, c’était toujours le même manège. Tiraillée entre ses désirs, elle finit par pousser au hasard la porte d’un établissement. En dehors d’une foule d’objets en tout genre qui se chevauchaient sans le moindre sens, l’endroit était désert. Pensive, la blonde flâna entre les allées. Des bibelots oubliés, ravagés par la poussière, traînaient ça et là, ne demandant qu’à être découverts par une main égarée. Le propriétaire du magasin apparut sans crier gare. Surprise, la blonde sursauta. « Ce n’est pas exactement le genre de boutique que je cherchais, mais vous avez l’air de vendre des choses intéressantes. » Sans s’offusquer de la déclaration de l’inconnue, l’homme croisa les bras. « Que cherchiez-vous ? » Il avait l’habitude de guider les clients, et il ne se formalisait jamais de leurs premiers commentaires.

Incapable de savoir ce qu’elle voulait acheter, Calanthe se mordit la lèvre inférieure. « Je voudrais faire un cadeau à un Luxurieux. » L’homme jeta un bref coup d’oeil en direction du fouillis à ses côtés. Dans le domaine, les gens avaient une préférence prononcée pour le neuf, et il ne possédait qu’une poignée d’Eemae. « Je crains de n’avoir que peu d’objets en mesure de le satisfaire. Venez donc voir par là, j’ai quelques pièces de collection qui pourraient vous intéresser. » La jeune femme secoua la tête. « Non, je… Je ne veux pas que cela ait un rapport avec le sexe. C’est un ami. » D’un geste attentif, l’antiquaire se gratta le menton. Si la donzelle tenait à conserver une relation platonique avec un Luxurieux, elle ne devait pas avoir la lumière à tous les étages. « Si je puis me permettre, Mademoiselle, je pense que rien ne ferait plus plaisir à votre ami. Mais si vous tenez à être plus sage, peut-être pourriez-vous lui acheter ceci ? Je suis sûr qu’il y trouvera une utilité digne de ce nom, et vos intentions resteront pures. » Ravie d’avoir enfin déniché quelque chose, elle s’empressa de régler l’achat. Sans comprendre quelle utilité pouvait faire un homme de la trempe de Joliel avec un miroir, elle était convaincue que les ciselures artistiques du manche lui plairaient. En sortant de la boutique, elle exposa l’objet au soleil, se parlant à elle-même. « Regardez-moi ça ! Il est magnifique ! » La surface lui renvoya l’image d’un individu à la chevelure d’ébène. Réalisant qu’elle gênait le passage, elle se décala et trébucha sur une marche. Dans l’aventure, elle laissa échapper le miroir. Un inconnu à l’allure bourrue le rattrapa et lui tendit, levant les yeux au ciel. « Oh, je… Pardon ! Merci, Monsieur ! » Sa maladresse ne parvint pas à souffler sa joie. Sans demander son reste, elle récupéra son présent et fila en direction de l’atelier.

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Ven 10 Juil 2020, 14:41


« L’essentiel, c’est d’avoir du volume sous les tétons, gamin ! » Pour ne rien changer, le rondouillard Baobab n’en faisait qu’à sa tête. Icare s’était immédiatement détourné de la conversation quand son mentor eut la soudaine envie de taper la discute à des adolescents prépubères. Visiblement très fier de ses éruditions, celui qu’on surnommait "l’as des aubergines" ne qualifiait en rien son amour pour les plantes potagères. Le géant était par ailleurs un très mauvais cuisinier, au point de souvent mendier des plats à son jeune apprenti. Pour dire l’ampleur des dégâts. Quoiqu’il en soit, les anecdotes de ce dernier ne semblaient pas davantage passionner les gamins. Ils avaient sans doute d’autres préoccupations à leur âge que de connaitre la liste exhaustive de toutes les positions qu’il avait pratiquée en étant ligoté à cet arbre. C’était bien le seul sujet pour lequel Icare se sentait mal à l’aise, mais d’un autre côté, il n'y comprenait absolument rien. Pour lui, c’était aussi pompeux que d'assister à une réunion d’ordre stratégique où termes techniques étaient employés à profusion. Du coup, il s’occupait comme il savait si bien le faire ; en cherchant n’importe quelle source susceptible de lui renvoyer son reflet. Chaque jour, il se trouvait plus beau que la veille, ç’aurait été dommage de ne pas profiter de ce que la nature lui avait octroyé. La finesse de ses traits, l’harmonie de ses proportions ou encore la forme contemplative de son regard ; autant il ne comprenait rien au concept sexuel, autant il est certain qu’avec une agilité démentielle, il aurait peut-être essayé de…

Mais là n’était pas la question. Le jouvenceau avait prié à Baobab de l’accompagner afin qu’il puisse faire sereinement ses emplettes. Au départ, il avait pris l’habitude de s’y rendre seul, mais à force de reçevoir des taquets de la part de nombreuses personnes, la douleur imprimée sur son doux visage avait fini par lui faire entendre raison. La décadence de ce monde n’était plus à prouver. Pourquoi Diable attirait-il la foudre sur lui dès qu'il prenait la parole ? Quelle étrangeté. Un jour, lorsque Deccio aura achevé son cursus, il lui demandera d’enquêter sur ce mystérieux phénomène. Une malédiction ou quelque chose de plus grave encore planait surement au-dessus de sa tête. « Dis Baobab, tu crois que les Ætheri m’en veulent d’être aussi sublime ? Tu penses qu’ils me craignent ? » L’ours venait tout juste de terminer sa causerie avec les garnements. Par bonté de cœur, il avait confié un dessin à chacun d’eux sur lesquels il avait représenté une femme et ses organes génitaux avec pour inscription "Chantez-lui une chanson pour la détendre, et hop ! Bwhahaha". Du sang de luxurieux coulait indubitablement dans ses veines. Lorsqu’il retourna aux côtés de son élève adoré, il lui asséna une petite – grosse — tape dans le dos en se bidonnant la poire. Icare s’effondra comme un sac. Il le releva par le col comme si de rien n’était. « À mon avis, ils en veulent surtout au stagiaire qui t’as conçu, Bwahahaha ! Qui que puisse être ce salaud, il t’as pas raté. » Les remarques goguenardes du colérique lui passaient souvent au-dessus du casque, faute à une subtilité bien trop grande pour qu’une quelconque connexion puisse s’établir. « Hm. Un jour je retrouverais ce stagiaire pour lui poser la question. » « T’es euh… incorrigible. Mais c’est ce que j’aime chez toi, tu me fais marrer, Bwahahaha ! » L’alchimie entre une figure paternelle et son fils spirituel, la définition même du bonheur.

Au détriment de toutes ces vacheries, les deux phénomènes s’arrêtèrent devant le magasin aux mille reflets. Baobab avait l’habitude à présent, il savait où et quand l’intérêt de son apprenti se portait à son max. « Ils auraient dû l’appeler… "Mambo Miroir". Ou encore "Reflet moi l’amour" Bwahahaha ! » Il n’en ratait pas une. Icare de son côté, s’était approché dans le dos d’une jeune femme à la chevelure immaculée. Il regarda par-dessus son épaule pour la saluer grâce à la réflexion. Puis il la contourna directement pour entrer dans la caverne aux merveilles. Le colérique réceptionna le bien juste après que celle-ci — épris de panique — ne l’ait lâché. Il le lui retourna, le sourire jusqu’aux oreilles. « Faites attention ma p’tite dame ! Sept ans de malheurs pour un si joli minois, ce serait une hérésie. » Puis il disparut à son tour derrière l’immense vitrine. L’expression de l’éléphant dans un magasin de porcelaine n’avait jamais été aussi proche de la réalité.


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