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 [Q] - Dans la Vallée de l'ombre de la Mort

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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

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◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Sam 13 Juin 2020, 13:36


Rps liés : Frappe-moi, accable-moi, mutile-moi et Accords sombres
Objectif : Jugement de la femme du Talleb par Elias.

« Il n’y a pas de ministère public ? » demanda une jeune fille à son père. L’audience était ouverte à tous les Sorciers qui le désiraient. J’y avais particulièrement tenu. Le transfert de la femme du Talleb de Ranaghar à Amestris s’était fait sans encombre le matin même. « Non, pas quand un membre de la famille royale applique son droit de Justice. » « Comment est-ce que ça se passe alors ? » « Les avocats sont présents mais muets. » Il désigna une table autour de laquelle deux Sorcières étaient assises. Leur tenue était entièrement noire, signe qu’elles s’en remettaient à la défense divine. « Ils ne peuvent pas parler. Si les Ætheri désirent défendre l’accusé, ils se manifesteront pour faire barrière à la décision royale. Celui qui a annoncé son droit de Justice concentre à lui seul le pouvoir de tous les Magistrats. Il défend l’intérêt de la collectivité et juge l’accusée. » C’était clairement de l’abus de pouvoir mais s’il y avait bien quelque chose que les Sorciers savaient depuis longtemps, c’est que l’Ultimage et les Archimages avaient un droit d’exception en matière de Justice. Ils n’avaient pas à s’encombrer d’une quelconque audience. De plus, quand bien même les Sorciers n’avaient pas le droit de porter atteinte à l’intégrité physique et psychique de leurs semblables, qu’en cas de légitime défense selon la Loi, un réseau de « justice » clandestine existait bel et bien et quiconque était assez fourbe pour agir sans se faire prendre demeurait intouchable. En tant que Prince Noir, j’avais déjà fait quelques entorses aux règles de principe, en public et sur des nobles. Les esclaves n’avaient aucune importance, néanmoins. Un Sorcier pouvait en prendre un et le torturer en pleine rue sans que ça ne gênât véritablement personne, du moment que ce dernier lui appartînt. Manipuler l’esclave d’un autre revenait néanmoins à porter atteinte à l’intégrité de ses biens. Une réparation devait alors être allouée à la victime, à savoir le propriétaire du bien et non celui-ci. « Il peut faire appel à la clameur publique s’il le désire mais ce n’est pas obligatoire. Il va énoncer les faits reprochés et décider d’une juste sentence. Pour cela, il n’est pas obligé de se référer aux textes de Loi. » « C’est une justice extraordinaire en quelque sorte ? » demanda la jeune fille, tout en prenant des notes. Elle était étudiante et ses professeurs lui avait demandé de se rendre au tribunal afin d’écouter, d’observer et de construire un exposé par la suite pour sa classe. Elle n’était pas la seule à être ici pour une raison similaire. « Oui. » Tout le monde était en place. Il ne manquait plus que les principaux protagonistes de l’affaire, à savoir Alziline et moi-même.

Je me tenais dans la chambre de l’un de mes enfants. Érasme grandissait bien plus vite que Rose-Abelle et la différence entre les deux devenait de plus en plus flagrante. Je faisais également surveiller Réta. L’Éternité du Phénix était un pouvoir instable et il était difficile de prévoir ses caprices. « Viens. » lui dis-je en m’accroupissant. Nous étions seuls. Lorsque ce n’était pas le cas, je me montrais bien plus distant avec lui. Son évolution me préoccupait. J’avais déjà pensé plus d’une fois à mutiler ses parties génitales pour faire cesser la chaîne des enfants de l’Oracle du Chaos mais les conséquences d’une telle décision auraient été bien trop néfastes. Mon dégoût de l’inceste ne devait pas prévaloir sur le reste. Jun avait pratiqué le coït avec l’Oracle. J’étais né de cette union. Je l’avais pratiqué. Érasme était né. Il devrait le faire à son tour, plus tard, et ainsi de suite. Néanmoins, il n’y avait rien de raisonnable dans mes volontés. C’était une question personnelle. Peut-être aurais-je préféré une vie sans sexe si j’avais dû coucher avec la femme m’ayant élevé, Lagherta. L’Oracle, elle, ne possédait avec moi qu’un lien de sang. L’acte me répugnait, surtout que je ne l’avais pas désiré, mais aurais-je réellement préféré une vie de privation pour éviter ce moment ? Je n’en avais aucune idée. Peut-être pas.

L’enfant finit par arriver dans mes bras. Il était encore jeune mais il marchait de mieux en mieux. Certains de ses comportements avaient commencé à causer quelques problèmes. Ce n’était pas des problèmes du point de vue du peuple noir, qui avait tendance à voir dans un caractère fort et destructeur, un grand destin. C’en était pour moi. Je n’avais pas envie qu’à l’âge de cinq ans, il tentât d’étranger sa sœur. Je ne désirais pas changer son tempérament pour autant. Il me fallait simplement le canaliser, afin qu’il apprît à s’en servir à des fins utiles. Je le regardai. Il me ressemblait de plus en plus, comme si sa mère n’avait jamais réellement compté dans le processus. Je ne ressemblais moi-même qu’à mon père. « Je dois me rendre au tribunal. Sois sage. » lui dis-je doucement avant de me relever.

Lorsque j’arrivai au sein du tribunal, chaque personne présente se leva. Un silence glacé s’installa. Je souris. Je paraissais sans doute petit face aux portes immenses du bâtiment mais tous les regards venaient de se concentrer en un point unique : moi. Je m’avançai tranquillement, d’une démarche lente mais ferme, mon expression se transformant pour qu’un air grave s’installât sur mon visage. Je tenais dans ma main droite un code de lois. Je portais une robe noire de magistrat, surmontée d’une hermine. Lentement, mon regard glissa sur le public. Certains ici me haïssaient, d’autres m’admiraient. Je sentais les menaces muselées au creux de leurs esprits. C’était facile de forcer les portes de leurs cervelles, de plus en plus facile, en réalité, et déconcertant. Je lisais leurs pensées et jouais de ma magie pour instaurer chez eux un sentiment de crainte. La peur était préférable à l’indifférence au cœur d’Amestris. La peur était même préférable à l’attachement. Je voulais paralyser leurs actions en ma présence, les rendre obéissants et dociles. L’absence de bruit était une illustration du cauchemar que je représentais. Après la prise de la Terre Blanche et la présence sur cette dernière de millions de Momies, je savais que quelques bruits couraient. Et si je retournais ces créatures contre mes détracteurs ? Et si j’avais passé un pacte avec Ethelba elle-même ? Les hypothèses se succédaient, alors même que je n’étais pas considéré comme un Enfant d’Ethelba, alors même que je n’étais pas reconnu comme le plus pur des Mages Noirs existant, ni même le plus chaotique. J’étais plutôt cette ombre qui accompagnait, d’un air malsain, dans la vallée de la mort, tous ceux qui se mettaient en travers de son chemin. Beaucoup de rumeurs circulaient sur le Comte Windsor. Ceux qui le savaient opposé à ma politique ne comprenaient pas mon intérêt à le nommer Gouverneur de la Terre Blanche. Ils n’avaient pas idée. Tout n’était qu’une question de patience, de placement et d’évolution. Basphel m’avait appris à sortir des sentiers battus, à remettre en cause la suprématie de mon propre peuple et, surtout, à m’appuyer sur des phénomènes extérieurs pour voir advenir ce que je désirais. Basphel m’avait appris à faire confiance à certaines personnes et c’était grâce à ces personnes qu’aujourd’hui, cette garce allait connaître la pire déchéance de son existence.

Je montai sur la chaire et m’assis, attendant que l’accusée me fût amenée. Enchaînée, la concernée ne se débattait pas. À croire que plus d’une lune passée dans les tréfonds de Ranaghar avait achevé de briser son ego et ses motivations. Elle était finie et elle le savait parfaitement. Je la toisai quand elle fut devant moi. Elle avait failli me tuer et je devais reconnaître son talent. Cette femme était une habile manipulatrice, une joueuse exceptionnelle. Cependant, la partie était terminée et le prix à payer pour avoir essayé de m’assassiner serait élevé. « Asseyez-vous. » dit un homme, à ma droite, à l’attention de l’assemblée. « Ce soir, présidera l’audience, en sa qualité royale, le très éminent Elias Salvatore, Prince Noir. » C’était pompeux à souhait, comme tout ce qui caractérisait les Mages. « En présence d’une affaire aussi importante, le Prince a décidé de faire appel à son droit de Justice afin de juger l’accusée selon une juste appréciation de la gravité de ses crimes et de la sentence qui y sera dévolue. Que la Lune Noire guide ses réflexions et ses décisions. » La salle reprit la dernière phrase et le silence s’installa de nouveau. Ma voix s’éleva alors. « Madame » Elle n’avait plus d’identité. Jamais, au cours de l’audience, je ne prononcerais son prénom et son nom. « Vous êtes accusée de crime de haute trahison envers la Couronne, de tentative d’assassinat envers l’un des Princes Noirs et d’usurpation d’identité du Talleb de Valera Morguis. » Les Mages Noirs possédaient plusieurs colonies dans le monde. Valera Morguis était l’une d’entre elles, secrète pour les autres peuples et peu connue par les Sorciers d’Amestris. Ils ne voyaient en ce nom qu’un énième territoire, sans grande importance, la plupart d’entre eux n’ayant aucune idée de ce qu’il se tramait au juste en ce lieu. « Que plaidez-vous ? » lui demandai-je pour la forme. Sa bouche était obstruée. Le silence n’avait jamais été aussi palpable. Les Dieux devaient se manifester, dans le cas d’une défense justifiée. Rien. Il n’y eut rien. « Bien. Que l’on fasse entrer le premier témoin. »

La suite fut une série longue de témoignages. Certains disaient la vérité, apportaient des preuves solides. D’autres ne faisaient qu’enfoncer Elziline pour le plaisir de le faire. C’était ainsi. La perte du pouvoir provoquait souvent la perte d’un respect d’apparat. Tels des vautours, ses opposants et faux-amis venaient se repaître de sa carcasse encore fraîche, dans l’objectif malsain de la briser davantage et, peut-être, de voir perler une larme sur le bord de l’un de ses yeux. Il n’en fut rien. Elle encaissa, dans une posture noble. Elle ne chercha pas à s’exprimer, jamais. Elle savait que c’était vain. Son regard fixait les langues de vipère sans qu’elle ne cillât puis, quand elle sut qu’il était l’heure de la sentence, elle reporta son attention sur moi. Sans doute l’aurais-je graciée si je n’étais pas convaincu qu’elle réitérerait une fois libérée. Elle recommencerait à répandre son venin et à fomenter contre moi. J’avais conscience du danger qu’elle représentait et du fait que si j’avais gagné une fois, je pourrais perdre une deuxième fois ultérieurement. Elle était trop maline pour que je la laissasse vivre, trop indépendante pour que je la convinsse de se joindre à moi. Elle ne supporterait pas de travailler en équipe. Puisque je ne pouvais pas la tordre, je devais la briser. Elle et moi le savions parfaitement. Elle aurait fait exactement la même chose pour ma personne si elle s’était tenue à ma place. Elle n’aurait pas hésité, comme je n’allais pas hésiter à présent. « Madame, vous êtes reconnue coupable des crimes précités. Je vous condamne à la perte de vos titres et à la torture éternelle. Vous serez soumise aux inventions des candidats de la Coupe des Nations, les unes après les autres. Puissiez-vous trouver le Pardon à l’ombre de la Mort. Celle-ci vous regardera chaque seconde sans jamais venir vous chercher. Jamais vous ne marcherez dans sa vallée. Il en sera désormais ainsi pour tout contrevenant à l’intégrité des membres de la famille royale. » Je la fixai sans joie et ajoutai. « L’audience est levée. » Je me redressai, ce qui provoqua un mouvement similaire unanime des spectateurs. Je sortis.

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