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 [Q] Les faux semblants - Ultan

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Lun 18 Mai 2020, 21:20

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Les faux semblants
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Partenaire: Ultan Dalior
Intrigue/objectif: Encore trop faible pour rester hors de son habitacle bien longtemps, Circe cherche à sortir de Drosera, où son véritable nom est à risque d’être découvert. Ultan tente de profiter de la situation; un quid pro quo s’engage entre les deux individus, chacun attendant quelque chose de l’autre, à leur manière.



De l’autre côté de la rue, une petite fille mange une poire. La serre de son poing, perce la peau du fruit avec ses dents à peine matures. Du jus jaillit de la chair, vient s’étaler sur le pavé à quelques centimètres de l’enfant. Le liquide lui macule le menton alors qu’elle l’essuie du revers de la main. Ne remarque pas la manche de sa robe qui commence à s’imbiber du jus alors qu’il coule à l’intérieur de son poignet. Continue distraitement de tourner autour de la dame qui l’accompagne pendant que celle-ci converse avec une autre. Le fruit est rapidement gobé, le cœur abandonné à la va-vite sur les pierres inégales au sol pendant que l’enfant et sa compagne s’éloignent.

Circe déglutit. Que le goût amer de cendres, dans sa bouche à elle.

Elle poursuit son chemin. Évite les quelques autres passants du regard.
Elle a appris à se fondre dans la foule; s’évertue à écouter les gens autour d’elle discuter sans se faire remarquer. Relève quelques bribes de conversations, çà et là, mais maintient sa route.

La Génie a emprunté les traits d’une femme qu’elle avait eu le loisir d’observer, la veille. Une Alfar qui se promenait au bord d’une rivière avec un carnet de dessin et un fusain. La peau blafarde du visage est lisse, le front haut et franc avec des sourcils si pâles qu’ils sont à peine visibles. Des cheveux d’un blond presque blanc, tirés vers l’arrière et qui retombent sur des épaules frêles, recouvertes d’un châle diaphane. Les traits délicats du visage sont à l’image fragile du reste du corps : les pommettes marquées, l’ossature apparente, les gestes gracieux. Alors qu’elle avait pris son apparence, la veille, Circe avait ressenti la frustration de l’Alfar face à son manque d’inspiration artistique. Une frustration qui s’apparente désormais à celle ressentie par la Génie face à la gourmandise de l’enfant à la poire. Circe sent que la dame dont elle porte le visage aurait été dégoûtée par les manières de la gamine et de son fruit. La Génie n’arrive pas à subordonner sa propre jalousie, trop forte, aux sentiments qu’auraient ressenti la dame au fusain. L’utilisation et la perfection de son don de Divine Comédie demeure nécessaire à sa survie. Sa marge de manœuvre est moindre, tant qu’elle reste en territoire Alfar. La simple erreur, le moindre faux pas pourrait mener à sa perte.

Pourtant, Drosera avait été une mine d’or de visages à voler, de masques à enfiler, de personnalités à assimiler. Ses racines toujours fermement plantées dans la forêt des Murmures, la Cité Alfar s’élève vers le ciel comme un monument à l’excellence. Drosera et ses habitants n’ont pas changé; elle, en revanche, oui.

Circe avait longuement hésité avant de se frayer une place au Troisième Plateau. Les pavés de Enedhgardh ne comptent pas parmi ceux que Circe avait souvent foulés, dans son ancienne vie. Elle avait bien assisté à quelques réceptions, serré quelques mains – toujours accompagnée par un membre de sa famille. Habituée à l’architecture du Haut Plateau, elle s’avoue que celle du Troisième possède un certain charme. Les premières cascades s’y écoulent, leur clapotis rythmant ses pas. Elle laisse son regard se promener de feuille en feuille, d’arbre en arbre. Bien que son existence d’antan ne lui aie pas donné l’occasion – ni l’envie – de se lier avec les Alfars résidant à Enedhgardh, il lui est clair que plus elle gravit les Plateaux, plus elle court la chance d’être reconnue. Qu’un autre prononce son véritable nom et que sa liberté soit étouffée comme la flamme d'une bougie.

Sa fatigue vient se pendre à son cou et lui faire courber l’échine. Il ne lui reste plus grand temps avant que ses traits ne redeviennent siens. Elle accélère la cadence, tente de s’éloigner de l’épicentre de gens sur la rue. Elle sent le visage de la dame au fusain glisser, se métamorphoser lentement. Les cheveux épaissir; sa peau reprendre leur teint plus sombre. Tente de ne pas attirer l’attention tout en accélérant le pas. Son regard s’arrête sur une petite ruelle, entre un restaurant et un apothicaire. Encore quelques rues et elle y serait.

Elle doit trouver un moyen de quitter la Cité. Maudit sa faiblesse qui l’empêche de rester en dehors de son habitacle bien longtemps.

Elle tourne le coin de la rue. Sort un objet d’une poche de son habit. Bref soupir de soulagement.

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Jeu 21 Mai 2020, 20:15


Ultan avait terminé ses cours à l’Académie pour aujourd’hui, il devait alors quitter Istgardh, le quatrième plateau de Drosera, pour rejoindre le troisième, plateau qui était le sien et celui de sa famille. Bien qu’il héritait d’un laissez-passer pour l’année, pour suivre ses cours à l’Académie de Belvayn, il devait quitter le plateau en-dehors de ses horaires d’études. C’était la règle et il ne devait pas y échapper, sous peine de sanctions. Pourtant, il se disait qu’un jour il n’aurait plus besoin de ce stupide document, dictant là où il avait le droit d’aller. Il se voyait assez important pour vivre sur les plateaux supérieurs. Mais pour cela, il devait être connu et reconnu, marquer les esprits et s’engager très activement pour la cité Alfar. Il n’en était pas encore là. Il avait du mal à se contenter de ses acquis. Il avait réussit à entrer dans une Académie d’un plateau supérieur au sien, c’était déjà un grand honneur. Cela prouvait de surcroît son mérite et ses capacités. Mais non, cela ne lui suffisait pas. Il restait contrarié de devoir quitter le quatrième plateau, comme un malpropre. Ce papier dans sa poche était là pour lui rappeler qu’il n’était pas à sa place ici. Et cela le contrariait beaucoup. Il observait alors les détails de l’architecture d’Istgardh, avant de le quitter définitivement pour la journée.

Arrivé à Enedhgardh, il laissa de nouveau courir son regard sur l’environnement alentour. Son plateau n’avait peu de choses à envier au précédent. L’esthétisme était au rendez-vous et inspirait les artistes. Ces derniers étaient nombreux à venir en ce lieu, pour peindre ou trouver une quelconque source d’inspiration. Ultan faisait partie parfois de ceux-là, il appréciait pouvoir s’asseoir en solitaire sur les marches d’un édifice, contempler le paysage autour de lui et se mettre, presque instinctivement, à dessiner. Les couleurs se reflétaient sur la cascade en face de lui, le bruit du ruissellement de l’eau était apaisant et propice à laisser s’exprimer sa fibre artistique.  
La lumière de l’astre du jour, le plus pur matériau au monde, ajoutant sa pierre céleste à l’édifice qui était dans son champ de vision. C’était à ce moment, en fin de journée, lorsque le soleil commençait doucement à décroître, que le jeune Alfar s’émerveillait davantage des beautés de l’architecture de la cité.
Les ombres et les lumières dansaient sur les assemblages et les volumes, créant une atmosphère bien particulière. Pas d’obscurité réelle, juste des ombres presque dansantes. Des ombres créées par la lumière céleste.
Lorsque le soleil était au zénith, cette lumière transperçait la voûte d’une manière beaucoup plus tranchante. Définitivement, Ultan appréciait les fins de journées. Les rayons du soleil, plus bas, offraient une magnifique perspective.

Il tourna un instant la tête et aperçut une jeune femme de l’Académie, qu’il connaissait. Ils avaient très peu parlé, il ne se souvenait même pas de son prénom. Simplement, ils s’étaient retrouvés à dessiner le même arbre un jour et avaient de ce fait, comparer leurs dessins. L’Académie étant tr-s grande, ce n’était pas là-bas qu’ils s’étaient rencontrés, mais ils avaient trouvés cocasses de se rendre compte qu’ils fréquentaient la même. Ultan n’était pas de ces personnes qui alpaguaient les gens dans la rue, il avait pourtant envie de la saluer et de lui demander s’ils avaient des cours communs à venir, ce genre de banalités. Il se surprenait lui-même, ce n’était réellement pas dans ses habitudes. Il n’abordait pas les gens, n’avait pas besoin de leur compagnie. Mais lorsqu’il était amené à rencontrer une personne intéressante, raffinée et artistiquement douée, avec qui du coup, il pouvait énumérer plusieurs points communs, il était dommage de s’en priver.

Il se leva alors, se mit dans son pas, de manière à la rejoindre poliment, en veillant à ne pas la stopper dans son élan. Les bonnes manières et le sens des convenances représentaient un style de vie pour le jeune homme, il ne s’en éloignait rarement.
Soudainement, il la sentit affolée, l’allure de la jeune femme s’était précipitamment accélérée. Il ne comprit pas ce qu’il lui prenait tout à coup. Il voulut dans un premier temps abandonner sa démarche, peut-être était-elle tout simplement pressée ou bien elle se rappelait d’une chose importante à faire. Pourtant, son inquiétude le saisissait et eut le mérite d’attiser sa curiosité. Il continua alors de la suivre un instant, au moins pour s’assurer qu’elle allait bien. Il pouvait rebrousser chemin ensuite.
Étrangement, la jeune femme qu’il observait semblait changer peu à peu d’apparence. Il se fit alors plus discret, alors qu’elle s’engouffrait dans une ruelle, à l’abri des regards. Il la suivit furtivement et contempla avec horreur qu’il n’avait pas halluciné. Les cheveux de la jeune femme devenaient noirs, sa peau se fonçait aussi considérablement.

- « Mais… Qui es-tu ? » Déclara-t-il à l’adresse de la femme, en s’approchant d’elle, l’air stupéfait.

Il ne s’était pas attendu à cela, la jeune femme qu’il aurait pu apprécier, se retrouvait être une espèce de métamorphe, ou ce genre de choses ? Il ne comprenait pas grand-chose à ce genre de magie. Était-elle réellement une Alfar au moins ? Il en doutait, vu comment elle avait fuit la foule, pour se réfugier dans cette ruelle, totalement affolée.
Il avait alors l’impression d’être en position de pouvoir sur elle et était bien décidé à l’utiliser d’une manière ou d’une autre.

- « Et as-tu simplement le droit d’être en ces lieux ? Tu ferais mieux de me répondre, si tu ne souhaites pas être dénoncée... » Ajouta-t-il, la menace et le défi à peine masqués dans le ton qu’il employait.

Ultan perdait cependant le sens des bonnes manières, lorsqu’il doutait de la bonne foi d’un individu. Pour le coup, la jeune femme n’était pas sûre d’elle, elle était méfiante, voire craintive. Et s’il s’agissait d’une étrangère, incapable de se montrer utile pour lui,  il prendrait un malin plaisir à la dénoncer, la chasser. De toute évidence, si elle n'était pas déjà étroitement surveillée, elle avait quelque chose à cacher. Il ne savait pas encore s'il avait été dupé par la jeune femme de son Académie, ou si l'usurpatrice avait simplement volé son identité.



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Ven 22 Mai 2020, 03:42

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Les faux semblants
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Une voix s’élève, derrière Circe. L’inflexion est monotone, mais laisse trahir une certaine surprise.
Les épaules de la Génie se tendent. Sa mâchoire se crispe.
Elle tient toujours son habitacle entre ses mains. Ne se retourne pas.

La Sylphe lève les yeux au ciel – à moitié par dépit, à moitié pour tenter de trouver une issue, quelque part dans la ruelle. Un cul-de-sac. Que la brique de l’apothicaire à sa droite et l’albâtre du restaurant à sa gauche. Des plantes grimpantes qui s’accrochent aux murs des édifices, leurs bourgeons dégageant un parfum étouffant. Les couleurs ocres du coucher du soleil se projettent à peine sur les murs de la ruelle, qui est déjà presque entièrement plongée dans l’ombre. Aucun moyen de s’esquiver. Retourner dans son habitacle ne lui serait pas de grand secours – si l’homme le prenait entre ses mains, elle serait propulsée à nouveau dans les rues de Drosera.

Elle n’attache pas grande valeur aux menaces proférées par l’étranger – ne se soucie pas de se faire dénoncer aux autorités de la ville. Elle n’a pas peur des conséquences des Alfars, de leurs lois, ou de leur Cité. Sa nouvelle existence lui permet de s’élever quelque peu au-dessus des législations et des mœurs qui régissent les actes de la plupart des habitants des Terres. S’ils tentaient de se saisir d’elle, elle glisserait d’entre leurs doigts comme de la fumée. Se réfugierait dans le Monde des Rêves. Ferait en sorte de devenir insaisissable.

Un risque demeure, cependant. Une possibilité qui fait se creuser une ligne entre ses sourcils.
Et si l’homme qui l’avait appréhendée la reconnaissait?

Les chances étaient minces; peu de ses connaissances se seraient aventurés à explorer le Troisième Plateau, ou se seraient sentis assez concernés par un imposteur s’y frayant un chemin pour le traquer ainsi. Elle n’avait pas reconnu sa voix, lorsqu’il avait parlé. Peut-être n’est-il réellement qu’un habitant de Enedhgardh. Malgré tout, elle se sent prise au dépourvu, dans cette ruelle. Son habitacle est toujours entre dans ses mains, mais elle ne possède pas de réelle porte de sortie. Il l’avait vue; il l’avait vraiment vue, sous les traits qui étaient siens avant sa transformation.

Elle sent les murs des édifices encadrant la ruelle se refermer sur elle. Elle est prise au piège. Quelques frissons la parcourent malgré elle. Un tic nerveux plus qu’une réelle sensation physique.

En faisant toujours dos à l’homme l’ayant interpellée, elle s’évertue d’invoquer le peu de forces magiques qui lui restent afin de modifier un tant soit peu son apparence. Prendre la forme d’un autre Alfar est hors de question : l’inconnu l’a vu changer d’apparence, aura déduit qu’elle ne fait pas partie de son peuple s’il possède un tant soit peu d’intellect. La première idée qui lui vient à l’esprit est d’emprunter les traits de l’Ygdraë qu’elle avait vu, en rêve : son visage et ses oreilles s’allongent, ses yeux prennent une teinte violette. Elle conserve ses cheveux noirs, épais, qui descendent jusque dans le bas de son dos. Crispe l’éclat de miroir au creux de ses mains. Un souffle. « Vous m’avez trouvée. » C’est la voix rauque de l’Ygdraë qui sort du fond de sa gorge, à peine plus haute qu’un murmure. Elle s’évertue de maintenir un ton de voix posé. Pivote lentement jusqu’à faire face à l’étranger.

Une flaque d’eau, sur le sol. Circe pose inconsciemment le pied par-dessus sans en déranger la surface.
Elle ressent le caractère taquin de l’Ygdraë qui se superpose à ses propres sentiments. Le canalise afin de faire disparaître sa propre panique. Offre à l’Alfar un sourire en coin. « Félicitations. » Elle le détaille rapidement. Un Alfar banal, longiligne. Un air juvénile. Des traits qui lui sont complètement inconnus.

Une vague de soulagement. Les vertiges qui accompagnaient son manque de contrôle sur la situation disparaissent.

Son sourire s’élargit. Elle s’avance vers lui. Ignore ses questions. « Vous devez déjà savoir ce que je suis. » Elle prend une grande inspiration. Tente d’humer les envies et les désirs de celui qui se tient devant elle. N’y arrive pas, sa Magie Bleue presque entièrement concentrée à maintenir son déguisement. « Je ne me révèle qu’à ceux étant dignes de mes dons.» Elle passe une main distraite sur sa clavicule. Plisse les yeux. Elle n’arrive toujours pas à accéder à ses désirs. Ne s’en formalise pas; il n’est qu’un Alfar, après tout. L’orgueil de leur peuple ainsi que leur tendance à sous-estimer les autres les aveuglent quant à leurs propres lacunes. Elle s’épancherait en flatteries jusqu’à ce qu’il baisse sa garde. « Maître. » Effectue une très brève révérence.

« En guise de récompense pour vos dons de perception ainsi que pour votre louable dévotion aux idéaux de Drosera, je vous accorde trois souhaits. » Une légère ironie, dans la voix, qu’elle n'arrive pas à dissimuler entièrement. « Usez-en sagement. »

Elle tient toujours à sortir de la Cité; peut-être l'Alfar lui sera-t-il utile. Elle sent les lianes du Lien du Rêve remuer en elle. Tout doucement, elles s’avancent vers la conscience de l’étranger.

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