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 [RD - Evénement] Le Royaume de la Dame de Coeur

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Lun 01 Juin 2020, 00:30


Livre de Contes

LA PORTE DES CONTES





Dr. FacilierChaque pas m’éloignant du château meurtrissait davantage mon coeur calciné par les flammes de ma passion. Les images du bal se bousculaient dans ma tête. Je tentais en vain de me remémorer un élément me permettant de dissiper ma crainte. Je n’avais aperçu ni Aladdin, ni la silhouette féminine de mon amant. Au creux de mon oreille, un esprit malveillant me susurrait la cruelle évidence que je n’osais m’avouer : leurs corps devaient sans doute s’harmoniser dans des mouvements saccadés.

Je lâchai un cri de rage aux pointes de tristesse. Il traversa la place déserte avant de me revenir dans un écho lointain. D’un geste violent et irréfléchi, je frappai du pied le pavé déchaussé qui traînait sur le bas-côté. Le projectile s’éleva dans les airs avant de s’écraser dans le bassin de la fontaine. Une gerbe d’eau éclaboussa la statue d’une divinité locale dans un grand floc. Son visage dur me lança un regard réprobateur.

« Et alors, qu’est-ce que tu vas faire ? tonnai-je d’une voix qui ne m’appartenait pas. Tu penses réellement pouvoir me faire plus de mal ? Ah ! Et qu’est ce qui pourrait être pire que d’être l’instigateur de sa propre déchéance ? »

Je m’étais approché de la sculpture en bronze à mesure que je fulminais. Sous les rayons de lune, le liquide stagnant réfléchissait ma nouvelle apparence. Les larmes de mon double coulaient le long de ses joues avant d’être troublées par les miennes qui heurtèrent la surface. L’onde se propagea rapidement à travers une succession de cercles concentriques.

« Fais chier ! » lançai-je en assénant une claque à mon reflet.

Du coin de l’oeil, je remarquai la lueur jaunâtre qui étincelait à proximité de mon visage.

« Dégage ! » indiquai-je à l’insecte en le chassant de la main.

Ignorant mon intervention, la luciole quitta sa position pour se placer devant ma figure. Son bourdonnement entêtant était presque mélodieux - mais je ne le remarquai pas. Elle décrivit plusieurs fois une forme sans que je ne lui prêtasse la moindre attention. J’étais perdu dans le dédale de mes regrets. Mon inconscient distingua avec peine le coeur dessiné par son tracé lumineux. Mes sourcils se froncèrent devant cette scène acerbe.

« Toi aussi, tu te moques de moi ? » lâchai-je avec amertume

La bestiole se stoppa soudainement. Elle battit des ailes pour se mettre à ma hauteur. Un bref instant, j’eus l’impression qu’elle agitait sa tête dans un air d’excuse. La fatigue m’avait guidé vers un état où le rêve et la réalité s’entremêlaient sans que je fusse capable de distinguer l’un de l’autre. La soirée m’avait mise à rude épreuve - et la nuit précédente avait été bien courte. Mes lèvres se modelèrent en un sourire béat en repensant à la veille. Il disparut presque aussitôt lorsque mes divagations cessèrent.

Mon attention se fixa sur la luciole qui s’était envolée. Elle virevolta autour de moi comme pour m’inviter à la suivre. Je ne ressentis aucune magie en présence - bien que son comportement soit bien distinct de ceux de son espèce. Je m’interrogeai brièvement sur la conduite à tenir. Au point où j’en étais, j’étais convaincu que ce nouvel événement ne pourrait pas empirer les choses. Abandonnant la statue, je suivis la bestiole à travers les ruelles de la ville.

Au bout de longues minutes de marche, la lueur disparut. Je me retrouvai dans une ruelle étroite faiblement éclairée par les étoiles. Les murs étaient si proches, que je pouvais les effleurer tous les deux en tendant les bras sur le côté. Déterminé à continuer mon chemin, je m’enfonçai un peu plus profondément.

« Qui va-là ? »  

La voix claqua comme un fouet. Je cherchai son propriétaire à travers l’obscurité. Il réitéra sa question.

« Je suis le Docteur Facilier et vous ? »

Des cliquetis métalliques se rapprochèrent. Le pas était lourd et pesant. Je reconnus dans l’ombre une silhouette humanoïde. Elle s’arrêta à quelques mètres. Il s’agissait d’un soldat massif. Ses longs cheveux de blé tombaient en cascade sur ses épaules carrées, ondulant légèrement aux pointes. Un taconnet rouge et bleu tenait en équilibre sur le sommet de sa tête ovale. Ses yeux vifs croisèrent les miens et sa bouche décrivit une moue interrogative. Une fine moustache sombre aux pointes arrondies bordait la lèvre supérieure de son visage taillé à coups de serpe. J’avais beau ressasser ma mémoire, je n’arrivais pas à reconnaître son allégeance. Sa tenue bariolée aux couleurs bleu rouge et or - ainsi que la lance en forme de pique qu’il tenait fermement dans la main droite - étaient étrangers à tout ce que je connaissais.

« Je suis le Pouilleux - le plus fidèle sujet de Sa Majesté la Dame de Coeur.

— La Dame de Coeur ? répétai-je avec intérêt

— Oui, la souveraine incontestée du Royaume des Merveilles.

— Et que faites-vous ici exactement ? m'étonnai-je

—  Par ordonnance royale, nous avons été chargés d’organiser le plus merveilleux pique-nique de tous les temps. Nous voyageons au sein des Royaumes Extérieurs afin de découvrir des mets exotiques qui raviront les palais d’hôtes d’exception triés sur le volet.

— Eh bien bon courage ! »

Je n’étais pas vraiment d’humeur pour une nouvelle réception Ma brève apparition au bal m’avait suffit. Je n’avais plus qu’une envie : me reclure loin des festivités et de la vie mondaine. Si vivre en tant qu’ermite était la seule solution pour soulager mes tourments, alors qu’il en soit ainsi. Je fis volte face pour m’éloigner du valet.

« Attendez ! m'arrêta-t-il. Par Ordre de Sa Majesté, quiconque nous aidera à préparer ce banquet se verra attribuer l’emplacement et la compagnie de son choix. A défaut de votre coopération, vous serez présenté à Sa Suprématie pour outrage. Je ne vous cache pas que la sentence est généralement la décapitation. »

Je me stoppai net. La menace ne me fit ni chaud ni froid - qu’y avait-il à craindre d'une mort aussi rapide ? Ce fut davantage la possibilité de me retrouver seul à seul avec l’homme qui avait bouleversé mon coeur que je décidai de saisir.

« Je pourrais me retrouver seul à seul avec la personne de mon choix, c’est bien cela ?

— Si vous nous aidez, ce sera possible, en effet.

— Et si la personne refuse de participer à votre fête ?

— Voyons Docteur Facilier, ce n’est pas pensable. Sa Majesté nous couperai la tête si les invités ne se présentaient pas ! Nous userons de magie pour que les convives se rendent au Jardin des Festins. Qu’ils le veuillent ou non, ils seront là. Et garde à celui qui tentera de fuir ! J’imagine que vous imaginez la sentence ?

— On lui coupera la tête ?

— Tout à fait ! Je vois que vous comprenez vite nos lois et châtiments ! Vous feriez sans doute un très bon procureur dans notre Royaume. Si jamais vous cherchez un travail, c’est plutôt bien payé. Bon évidemment, il faut pas être en retard - et jamais trop en avance non plus. Le timing est important. Le dernier magistrat en date se baladait toujours avec une montre à gousset. Et puis il chantait une chanson aussi mais c’était quoi déjà ? Un truc sur le fait d’être en retard et d’avoir un rendez-vous quelque part. Enfin... Entre nous, me confia-t-il en baissant la voix, je pense que son travail lui a fait perdre la tête. »

D’un geste de sa main libre, il mima une décapitation avant d’éclater de rire. Il s’arrêta soudain.

« Vous riez pas à ma blague ?

— Euh… C’est passible d’une condamnation ? »

Il reprit son ricanement plus fort et plus grossièrement. Il s’approcha un peu plus de moi et me lança une bourrade qui faillit me démembrer l’épaule.

« T’es un rigolo, toi. Je t’aime bien ! Bon allez, on a du pain sur la planche ! »

Nous rejoignîmes le groupe de domestiques qui s’était regroupé autour de la place du village. Sur le chemin, le Pouilleux m’avait interrogé sur les plats régionaux des Trois Royaumes. Je n’étais pas nécessairement le plus qualifié pour l’aider - à vrai dire, ma cuisine était très différente de celle des autres habitants. Les ingrédients tout comme les épices que j’utilisais au quotidien provenaient de contrées bien lointaines, sans être véritablement appréciés des souillons de la région. Je réussis néanmoins à aborder les recettes les plus connues telle que l’houmous de betterave, le taboulet aux crevettes ou les gougères au fromage. Une fois tous rassemblés, un rayon lumineux nous happa et nous nous retrouvâmes dans une immense clairière.

« Bienvenue au Jardin des Festins ! Comme vous le voyez, l’espace est assez étendu pour que tous les invités puissent bénéficier d’un peu d’isolement. Bien sûr, la magie sera de la partie ; il ne s’agirait pas que vous aperceviez les autres groupes de convives : ah ça non, la discrétion c’est important ! Surtout que nous voulons une ambiance romantique ! Sa Majesté est très friande d’histoires d’amour !

— Ça tombe bien, j’ai une petite idée..

— Ah bon, laquelle ?

— Eh bien si votre souveraine désire que l’amour se répande dans tout son royaume, nous pouvons sans doute utiliser des philtres d’amour ? Je ne suis pas réellement expert en la matière mais je pense qu’il doit être possible d’en diluer dans le thé et dans les plats. Bien évidemment, les effets seront minorés mais ce pourrait être un spectacle intéressant ? »

Le Pouilleux se mit à réfléchir. Pour ma part, j’espérais qu’il allait accepter : ce stratagème me permettrait sans doute de rallier le Prince Eric à ma cause. Et qui sait ? Peut-être cette nouvelle expérience remettrait en doute ses sentiments pour le voleur ?

« Je pense que la Reine apprécierait cette manigance, en effet. Je suis bien heureux de vous avoir trouvé l’ami ! Pourriez-vous rejoindre les valets de coeur ? Ils s’occupent du repas et seront plus à même de répondre à votre requête. »

Il me désigna au loin un palais somptueux. Au teinte blanche et rouge, il ressemblait à un amas de pièce d’échecs : je reconnus le fou, le roi, le cavalier et - au centre du domaine - la reine dont le donjon se terminait en une forme cardioïde. Cette architecture atypique me fit esquisser un sourire. La Dame de ce Royaume semblait posséder une personnalité invraisemblablement singulière. En m’approchant de l’entrée, mon regard glissa sur le côté. De vieux valets arborant un blason de trèfle s’affairaient autour d’un rosier blanc. Leur tenue ample était maculée de traces de peinture rouge.

« Qu’est ce que vous faites ? demandai-je, intrigué

— Nous peignons les roses en rouge, pardi ! Vous ne le voyez donc pas ? »

En observant le rosier, je remarquai que les pétales laiteux dégoulinaient d’un liquide carmin et sanguinolent.

« En effet. Mais, pourquoi n’avez-vous pas planté un rosier rouge ?

— Chut ! Malheureux ! Si la Reine vous avait entendu, vous auriez la tête tranchée à l’heure qu’il est….

— Et nous aurions davantage de peinture pour finir notre tâche, acheva son compagnon. »

Je regardai le sceau au fluide rougeoyant avec un intérêt nouveau. Les personnages de ce royaume étaient tous dérangés. Je m’interrogeai longuement sur le bien-fondé de ma participation à ce pique-nique. Puis, quand l’image d’Eric me revint en tête, je fus convaincu d’oeuvrer pour la bonne cause.

« Bon courage amis jardiniers. Je m’en vais retrouver les valets de coeur. »

Ils reprirent leur besogne en chantant à tue tête un refrain entêtant.

‘Peignons les roses en rouge, du plus éclatant des rouges’ m’attrapai-je à fredonner tandis que je traversais le pont-levis en bois qui menait à l’intérieur du château. Alors que j’allais le franchir, deux gardes dont les haches étaient ornées d’un carreau me bloquèrent le passage.

« Veuillez vous annoncer, réclamèrent-ils en choeur

— Je suis le Docteur Facilier.

— Connais pas de Docteur Facilier, répondit celui à ma gauche

— Je viens d’arriver. J’ai été sollicité pour vous aider dans la préparation du pique-nique royal.

— Mouais… répondit le second. Il a une tête bizarre non ? Et puis t’as vu, il a la peau grise. Je pense pas que la Reine l’apprécie.

— Ouais, dégage si tu veux pas qu’on te coupe la tête !

— Mais je euh… Le Pouilleux m’a demandé de rejoindre les valets de coeur.

— Les valets de coeur ? Pouah ! Je les aime pas ceux-là non plus.

— Ah ça non, on les aime pas, poursuivit le plus grand. Mais bon, on t’aime pas non plus donc j’imagine que tu peux passer ?

— Oui tu peux passer, asticot.

— Asticot ? Mais ce n’est pas asticot qu’on dit, c’est souriceau ?

— Ah bon ? Je pensais que c’était…»

Tandis qu’ils continuaient à débattre sur le nom le plus approprié à ma personne, je les contournai pour pénétrer à l’intérieur de l’enceinte. Le rempart intérieur s’ouvrait sur un magnifique parc aux haies savamment sculptées. Les traits nets et précis représentaient des tas d’animaux plus fantasques les uns que les autres. Au milieu de cette vaste étendue, une dame imposante - dont le port altier ne laissait aucun doute sur sa fonction - frappait une balle de bois à l’aide d’une canne en forme d’oiseau. Je ne comprenais guère les règles de ce passe-temps idiot. La monarque manqua l’arceau à maintes reprises. A chaque fois, ses sujets subirent des colères de plus en plus violentes. Je décidai d’avancer discrètement en restant à distance respectable : je n’avais pas envie de subir son courroux et - encore moins - de perdre la tête de mon corps d’emprunt. Je poursuivis ma route et pénétrai la tour principale. A mon sens, les cuisines devaient se situer au rez-de-chaussée. Cependant, le hall était vaste et les portes nombreuses. Soudain, un homme de petite stature descendit les marches. Une couronne minuscule était fixé à sa coiffe bouclée.

« Bonjour cher visiteur ! Bienvenue au Palais de la Dame de Coeur. Je suis le Roi de Coeur. Que puis-je faire pour vous ?

— Bonjour Votre Majesté. Je me présente, je suis le Docteur Facilier. Vos hommes m’ont demandé de me rendre en cuisine pour aider les valets de coeur. Auriez-vous l’extrême amabilité de m’orienter ?

— Oh, je vois ! Vous êtes là pour le pique-nique… Formidable ! FOR-MI-DABLE ! insista-t-il d’un ton bien trop enjoué pour être naturel. Un pique-nique c'est toujours un moment important. Un coup, on pique avec sa fourchette et - parfois - quand l'amour est au rendez-vous, on nique ! D'ailleurs, vous connaissez l'histoire de ma rencontre avec la reine ? C'était dans un pique-nique justement ! Je jouais avec ma fourchette - et elle avec son couteau. C'était un gros couteau de boucher que son père lui avait offert. Oui son père était...

— Je suis désolé de vous couper, Votre Majesté. Mais j'ai cru comprendre que les invités arrivaient bientôt et il y a tant à faire...

— Ah oui, oui ! Vous avez raison ! Alors euh la cuisine, c'est bien ça ? Passez dans la salle derrière l’’escalier, de là, vous trouverez une porte sur votre gauche qui vous y mènera.

— Je vous remercie », indiquai-je au souverain en m’inclinant respectueusement.

Il sautilla joyeusement en sifflotant avant de sortir par la porte d’entrée - probablement pour rejoindre son épouse. Ne souhaitant pas m’éterniser à proximité des seigneurs du domaine - qui me semblaient complètement fêlés -, j’accélérai le pas en suivant les indications du maître des lieux. Je déboulai en plein milieu d'une cuisine en pleine effervescence. De nombreux domestiques - vêtus de tuniques à dominance rouge - se pressaient autour de hauts fourneaux.

« Qui êtes-vous et que faites-vous ici ? m'interpela l’un d’entre eux

« Je suis le Docteur Facilier, répétai-je pour la énième fois de la soirée. Le Pouilleux m’a proposé de participer aux préparatifs. Je lui ai exposé une idée qui devrait plaire à votre souveraine. Aussi, souhaiterait-il que nous travaillions ensemble pour la mettre en oeuvre, si cela vous convient bien évidemment.

— Et quelle est cette brillante idée ? demanda le valet sur un ton plein de dédain

— Eh bien, j’ai cru comprendre que la Dame de Coeur adorait les histoires d’amour alors que diriez-vous de diluer les effets d'une potion d’amour dans la nourriture et les boissons du banquet ? »

Il me jugea du regard - à défaut de jauger mon idée. Nous restâmes un long moment à nous observer en silence avant qu’il reprenne la parole.

« Mais c’est une excellente idée ! Venez, je vais vous présenter l’équipe. Nous avons beaucoup de travail pour mettre au point une recette satisfaisante alors ne perdons pas de temps !»

Je le suivis sans rechigner et rencontrai de nombreux serviteurs de coeur. Mis à part la couleur de leur tenue, je trouvais qu’il ressemblaient beaucoup aux soldats de piques. D’ailleurs, tout le monde avait un vague air de famille dans ce royaume. A en juger par leur capacité cognitive relativement limité, je me demandais si ce pays n'était pas frappé par une consanguinité trop importante. Cependant, je n’osais pas exprimer cette pensée à haute voix et préférais la garder pour moi.

Les présentations terminées, nous commençâmes notre dur labeur. Au bout de ce qui me sembla être de longues heures de travail, nous terminâmes les mets enchantés qui raviraient les convives. Nous n’avions désormais plus qu’à patienter jusqu’à l’arrivée des invités.  



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