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 [Q] S'il n'y avait que voler pour te plaire | Solo

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Dim 10 Mai 2020, 22:04




Partenaire : Solo
Intrigue : Contrariée par l’absence de considération que lui porte son père, Isahya décide de s’introduire dans son bureau pour lui dérober un livre. Néanmoins, son larcin ne se déroule pas exactement comme prévu.

Les sourcils froncés, la jeune femme promenait ses doigts sur un jouet en cèdre. Souvenir de son enfance, elle examinait le poignard sous tous les angles. À force de concentration, elle finirait bien par découvrir la faille qui lui permettrait d’en faire un tas informe. Parti en voyage pour une affaire, elle ne pouvait compter sur les enseignements de Darius ; elle s’était mise en tête de lui réserver la surprise d’un sortilège réussi à son retour. D’humeur à attirer les félicitations de sa famille, elle n’imaginait même pas l’échec. Et pour une fois, la chance lui sourit. Les yeux fermés, elle déplia les doigts au-dessus de l’objet. Envahie peu à peu par une image qui se déformait, la noirceur s’enfuyait de ses paupières closes. D’obscures étincelles rampèrent sur la surface du bois. Un grésillement inattendu la fit revenir à la réalité. Tordue par la magie, la lame factice se racornissait grossièrement. Un cri de joie lui échappa. Les volutes disparurent instantanément. Enthousiasmée par le phénomène, elle récupéra la preuve de son succès, et se précipita vers le bureau de son paternel. Fébrile, elle déposa sur la table une masse presque informe. « C’est le poignard que tu m’as offert quand j’étais petite. Regarde ce que j’en ai fait. » Dans l’attente d’une réaction de la part de son interlocuteur, elle retenait son souffle. Laconique, le commentaire ne détourna même pas César de sa lecture. « Fantastique. » Abasourdie, elle quitta la pièce sans un regard pour sa prouesse. Que diable fallait-il qu’elle fasse pour qu’il lui prête un semblant d’attention ?

La fureur ravageait le coeur d’Isahya. Incapable de retourner à ses leçons du jour, elle tournait en rond dans sa chambre. La satisfaction évaporée, elle ne parvenait pas à retrouver l’envie de se consacrer aux livres. En quête d’une vengeance, elle réfléchissait à un stratagème susceptible de défaire le masque insensible de son géniteur. De sombres idées tempêtaient sous son crâne : elle n’avait malheureusement ni le cran ni la force nécessaire pour leur donner naissance. Fulminer ne menait pas à grand-chose. Elle s’installa à son écritoire et s’empara d’une plume. Se fier à ses habitudes était probablement la meilleure solution. Un sourire sur les lèvres, elle écrivit tous les scénarios peu recommandables que son esprit concevait ; elle aimait particulièrement ceux où, insoupçonnable, elle déchaînait sur un autre le courroux de César. Quand bien même ils ne passaient jamais de temps ensemble, Darius racontait de succulentes histoires au sujet de la cruauté de son beau-fils. D’une manière ou d’une autre, elle portait son sadisme en héritage. Pleinement dédiée à la tâche, elle s’oublia jusqu’à ce que le soleil s’éteigne. À la lueur d’une bougie, elle évalua ses options et marqua d’une croix celles qui lui paraissaient réalisables. Les autres reposeraient sagement dans le carnet. Un jour peut-être aurait-elle suffisamment de cran et de puissance pour les mettre en œuvre. Pour l’heure, elle s’apprêtait à commettre son premier forfait à l’égard du patriarche. Gagnée par l’excitation, elle enfila une tenue de la couleur du charbon et souffla la mèche de la chandelle.

Des traits d’argent rehaussaient les contours du couloir. Silhouette maladroite, Isahya progressait sur le plancher. Faire preuve de précaution lui demandait une vigilance imprévue, et malgré l’heure tardive, elle craignait que son père ne soit encore éveillé. D’un instant à l’autre, les lattes risquaient de révéler sa présence, et il ne faisait nul doute que sa furtivité inhabituelle révélerait la nature de ses intentions. Allumer une bougie aurait été particulièrement stupide ; elle-même s’en était rendue compte. Cependant, avancer à l’aveugle présentait de nets désavantages. Menaçante, la porte du bureau se dressait face à elle. D’un noir d’encre, elle semblait l’avertir de ne pas franchir la limite. Le souvenir de sa colère encore vivace, elle défia l’autorité et pénétra dans la pièce. Oppressant, seul le silence l’accueillit. S’introduire sans autorisation ne suffisait cependant pas. Son coeur battant à tout rompre, elle fit quelques pas. Incapable de discerner le moindre objet, elle pesta contre son manque de sens pratique. Dérober un manuscrit en de telles circonstances lui était impossible. Tant bien que mal, elle tâtonna pour se repérer. Maladroite, elle rencontra un vase. Au contact du sol, la porcelaine éclata. Terrorrisée à l’idée d’être découverte, elle repartit à toute allure vers sa chambre. À la manière d’une enfant dissimulant sa bêtise, elle se cacha sous les couvertures. Sa tentative avortée, il ne lui restait plus qu’à espérer que César dorme profondément.

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Lun 18 Mai 2020, 19:46



Enveloppée de silence, la chambre d’Isahya sombrait dans l’immobilisme. Face au miroir, la brune exécutait des mouvements d’une lenteur exaspérante. Une lame pour partenaire, elle inspirait longuement avant de la faire glisser entre ses phalanges. Selon Darius, il s’agissait d’un rituel destiné à attirer les bonnes grâces de l’Aether de la guerre : elle le soupçonnait cependant de vouloir mettre sa patience à l’épreuve sous un prétexte fallacieux. Ennuyée par ce manège, elle finit par balancer le couteau sur son matelas. En l’absence du vieillard, rien ne l’obligeait à perpétuer le cérémonial. En outre, la faim traçait son chemin vers son estomac, l’incitant à filer prendre son déjeuner. Quelques instants plus tard, elle pénétra dans la pièce principale. Concentré sur ses comptes, César griffonnait sur son journal. Tâchant de ne pas croiser le regard de son père, elle posa une assiette sur la table. Fidèle à ses habitudes pour le moins audacieuses, elle arrosa ses céréales avec un pamplemousse. Du bout des lèvres, elle remercia la Mère du Chaos pour le repas. « Isahya. Tu as veillé tard, hier soir ? » Elle tressaillit. Il s’agissait d’une conversation des plus anodines. Paniquer desservirait ses intérêts. D’un air faussement innocent, elle haussa les sourcils. « Pas vraiment. Je passe mes journées à étudier, et je supporte mal de lire à la lueur des bougies. » En un sens, elle ne proférait pas le moindre mensonge. De la sueur perla sur son front ; elle l’essuya d’un revers de la main. S’il avait des soupçons, elle ne donnait pas cher de sa peau. « Dans ce cas, je suppose que tu n’as rien entendu d’inhabituel. » Nerveuse, ses ongles crissèrent sur le bois. Au prix d’un effort qui lui parut immense, elle secoua la tête de gauche à droite. « Étrange. À croire qu’un fantôme sévit dans la maison. » Ce fut son seul commentaire. Rien ne le détournait bien longtemps de ses tâches.

L'humiliation subie la veille lui laissait un souvenir vivace. Déçue de sa performance, la Sorcière réfléchissait. Le rosâtre de sa bouillie l'inspira soudainement. Attirer la colère de César sur l'un de ses esclaves lui assurerait la tranquillité nécessaire pour commettre son méfait. Réjouie par sa trouvaille, le défi consistait à présent à élaborer une stratégie digne de ce nom. Irréalisable en vertu de son agilité, sa première idée impliquait de dérober la clef du bureau à Sven. Favori de son paternel, il jouissait de privilèges dont elle l'aurait volontiers dispensé, et il avait poussé le vice jusqu'à s'approprier le sésame. Elle le détestait. Sa vigilance de captif l'empêcherait de perpétrer le larcin, et elle ne pouvait l'accuser sans preuve. En terminant son repas, elle songea au cuisinier. Sa mémoire lui évoquait vaguement des cris d'agonie en provenance du sous-sol, et depuis, elle n'avait pas souvenir de l'avoir entendu parler. Lui délier la langue serait donc impossible, et face aux balbutiements d'un muet, elle remporterait forcément la partie. Rendue patiente par la perspective de sa vengeance, elle savoura longuement l'amertume de son repas. Retournée à ses activités, la tête blonde avait disparu. La brune ramena son écuelle dans la cuisine et se dirigea vers un meuble. D'un geste brutal, elle envoya valser la vaisselle. Cette dernière éclata superbement. Les éclats se répandirent sur le sol ; elle récupéra l'un d'eux pour s'entailler l'avant-bras. Horrifié par la situation, l'esclave se jeta sur elle pour mettre un terme à son manège. Pris dans un simulacre de lutte, ils éparpillèrent la porcelaine.

La détermination d'Isahya lui valut de conserver le débris entre ses doigts rougis. Alertée par le bruit, la silhouette sévère de César se découpait dans l'encadrement de la porte. Courroucé d'assister à une telle scène, il s'approcha et administra au cuisinier une gifle retentissante. De surprise, la sournoise instigatrice laissa tomber le morceau brisé à terre. La voix tremblante de colère, elle se réfugia derrière lui. « Il est devenu fou. Il m'a attaquée. » Atterrée par le piège, la victime secouait la tête frénétiquement en la désignant avec insistance. Il ne réalisait son erreur que trop tard. Redevenu maître de lui-même, César ordonna à sa fille de retourner dans sa chambre, le temps que le problème soit réglé. Le froissement qu'elle entendit la fit sourire : il ne retroussait jamais ses manches sans raison. En toute hâte, elle s'approcha du bureau. Dans la précipitation, la porte était demeurée entrouverte. Lorsqu'elle franchit l'embrasure, un frisson d'excitation courut sur sa peau. Jamais elle n'avait pénétré en ces lieux en l'absence du propriétaire. La joie pour seul guide, elle sautilla gaiement sur la moquette. Chargées de livres, les étagères murmuraient leur diabolique invitation. Le souffle court, ses phalanges effleurèrent fébrilement les rayonnages. Il lui semblait qu'un trésor lui tendait les bras. Elle n'avait plus qu'à trouver le courage de se servir.

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Mar 26 Mai 2020, 12:12



Le tapis feutrait les pas de la jeune femme. Sa démarche gauche risquait à tout moment de la faire repérer : elle bénissait le penchant de son père pour la décoration. Loin d’être habituelle, la furtivité faisait naître l’appréhension dans son ventre, et elle craignait de finir rongée par la peur d’être découverte. Taillées dans un bois sombre, les étagères voyaient livres et parchemins s’entremêler en un fouillis savamment orchestré. En dehors du propriétaire des lieux, il était impossible de savoir à quelle place se tenait tel ou tel ouvrage. La petite taille d’Isahya lui interdisait d’ailleurs l’accès à certains d’entre eux. D’emblée, elle jugea qu’il s’agissait des plus intéressants ; ce qui se dérobe au regard attise la curiosité. Hésitante à poser les doigts sur les couvertures, elle déchiffrait les titres en silence. Le soleil avait beau pénétrer la pièce ardemment, les caractères se mélangeaient quelquefois, et elle secouait la tête d’un air agacé lorsqu’ils échappaient à sa compréhension. Ce qui, il fallait le dire, arrivait très souvent. Malheureusement, elle avait sous-estimé le temps qu’il lui faudrait pour dénicher son trophée, et elle doutait que la punition du cuisinier prenne plus de quelques minutes. Son esprit limité lui jouait à nouveau un tour, et elle songea amèrement que dérober un traité de botanique ne causerait pas le moindre souci. César ne s’apercevrait même pas du larcin. D’un geste puéril, elle donna un coup à la surface du meuble.

Extérioriser sa frustration de la sorte occasionna un problème auquel elle n’avait pas pensé une seconde. Bien que le choc passât relativement inaperçu, ses vibrations ne tardèrent pas à atteindre un vase qui traînait non loin. Sans faire le moindre bruit, la porcelaine vacilla, irrésistiblement attirée par le sol. Attirées par le mouvement, les pupilles de la Sorcière s’agrandirent brusquement. Catastrophée, elle se précipita pour rattraper la babiole. Elle manqua se prendre les pieds dans le tapis. Sa rétine imprima l’image d’un corps grossièrement étalé sur le tapis, cerclé de débris dont l’éclatement rehaussait la blancheur. La réalité ne la mettait pas moins dans une situation délicate. Dans un effort qui lui parut surhumain, elle tendit les doigts pour stabiliser l’objet. Visiblement farceur, ce dernier, lisse de propreté, lui échappa. D’affolement, Isahya oublia de respirer. Que se passerait-il, si, en plus d’être entrée sans permission dans le bureau, on la trouvait occupée à détruire le mobilier ? Le hasard ne suffirait pas à expliquer son intrusion, et sa maladresse lui coûterait cher. Résolue à ne abandonner si vite, sa main libre plongea vers le point de chute. Ce n’était décidément pas son jour de chance. Un miracle se produisit néanmoins : en dépit du tumulte causé pour le sauver, le vase demeura intact. Une goutte de sueur au front, elle prit une longue inspiration et le restitua à sa place d’origine. Dans de telles circonstances, laisser libre cours à ses impulsions n’était définitivement pas l’idée du siècle.

Fermement décidé à l’emporter sur son passage, le tourbillon de la malchance redoubla d’intensité. Un craquement qu’elle connaissait par cœur gangrenait les planches du couloir. Quelqu’un approchait. Elle était fichue. Du regard, elle chercha une cachette. Animal pris au piège, elle ressentit soudainement la promiscuité de la pièce. Le sang afflua à ses tempes. Par instinct plus que par réflexion, elle se précipita sous le bureau. Son épaule heurta le bois. Le souffle court, elle se ramassa sur elle-même pour dissimuler sa présence. Entrouverte, la porte pivota sur ses gonds. Une silhouette qu’elle ne pouvait distinguer fit quelques pas précautionneux. « Monsieur ? » Soulagée, la brune reconnut sur le champ la voix de Sven. Elle n’avait jamais été si heureuse d’entendre son timbre nasillard. Pour une raison inconnue, il cherchait son père, et elle espérait qu’il tournerait les talons au plus vite. Rester immobile lui demandait une concentration démesurée. Néanmoins, il s’attarda sur le seuil. Avait-il compris ce qui se tramait ? Isahya perçut très distinctement le bruissement d’un trousseau de clefs. La panique accéléra son rythme cardiaque. S’il verrouillait la serrure, elle n’aurait d’autre choix que se faufiler à travers la fenêtre pour rejoindre sa chambre. À cette pensée, elle pâlit. Comment pourrait-elle se livrer à une telle prouesse d’agilité, elle qui parvenait à peine à rattraper un vase ? Pestant contre sa bêtise, elle n’envisagea même pas la recherche d’une stratégie. Un fracas inespéré en provenance de la cuisine lui sauva la mise.

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Mar 26 Mai 2020, 17:57



Le grincement familier des planches résonna à nouveau, lui annonçant son salut. Préférant la prudence à la précipitation, elle resta quelques instants à l’abri. À force de se confronter à de telles frayeurs, elle risquait de ne pas s’en remettre. L'éventualité de contrarier son géniteur ne valait pas tous ces efforts. Si les Aetheri penchaient en sa faveur, la présence de Sven ne relevait pas du hasard, et il tiendrait le maître des lieux occupé assez longtemps pour qu’elle trouve le moyen de rendre son vol nuisible. Les lèvres scellées, elle implora la clémence d’Ethelba, sans songer que la Mère du Chaos avait probablement mieux à faire qu’intervenir pour permettre à une Sorcière déficiente de mener à bien ses fourberies de bas-étage. Un spectateur aurait trouvé la scène aussi risible que son attitude. La brune se releva tant bien que mal, et se mit en tête d’examiner le contenu du bureau. Évidemment, ouvrir les tiroirs nécessitait une clef. Seuls un encrier et le livre de comptes de la petite entreprise de son père maculaient la surface du meuble. Sans grande conviction, elle soupesa le volume, évaluant ses chances de survie s’il disparaissait. Des chiffres défilèrent sous les yeux de la jeune femme : elle ne tenta même pas de comprendre ce qu’ils signifiaient. Peu convaincue, elle remarqua que l'ouvrage dissimulait jusque-là une lettre. Intriguée, elle se pencha sur le parchemin. Peut-être découvrirait-elle des informations susceptibles de servir sa vengeance.

« Cher César,

Je suis ravi d’apprendre que votre commerce n’a pas souffert de la déconvenue dont vous avez récemment été victime. Les fournisseurs de qualité se font rares, et la disparition du vôtre n’a pas dû vous faciliter la tâche. Ayant quelques informations sur l’identité de l’assassin, j’aimerais, avec votre permission, me charger de son châtiment. Je m’y consacrerais dans la même énergie que celle qui nous animait lors de nos entraînements. Vous souvenez-vous ? Parfois, leurs cris résonnent encore dans le silence. En ce qui concerne nos recherches, j’ai le regret de vous informer que les derniers sujets sont décédés. Malgré la potion que nous avions élaboré, des excroissances ont déformé leur chair, et je crains qu’en dépit de nos efforts, ils n’aient succombé à la même maladie que les autres. Découper les corps me permettra d’en avoir la certitude. Peut-être avons-nous été trop avares dans les dosages. Je vous saurais gré de me faire parvenir une nouvelle cargaison.

Sur un autre registre, je vous serais reconnaissant de me donner des nouvelles de ma fiancée. Conformément à ce dont nous avions convenu, Isahya ne doit pas encore connaître mon existence, et j’aimerais lui faire la surprise d’une visite : je dois bientôt venir à Amestris pour des affaires. Le portrait que vous m’avez envoyé n’a rien de charmant _ sans vouloir insulter votre lignée _, mais elle semble suffisamment développée pour me donner des héritiers. Soyez rassuré, je serais plus doux avec elle que nous l’étions avec les femmes de notre jeunesse, et je la traiterais avec tous les égards que peut avoir un mari pour sa femme. Je crois me souvenir qu’elle rêve d’étudier à Asresh. Sachez que, dans l’éventualité où elle échouerait à l’examen d’entrée, je souhaiterais célébrer les noces au plus vite. Il serait dommage de gaspiller la vigueur de sa jeunesse : à défaut de méninges vifs, je veux croire qu’elle aura les cuisses assez robustes pour enfanter. 

Salomon, votre dévoué associé. »


À mesure que les mots dévoilaient leur sens, la raison de sa venue s'évanouissait. Envahie par la rage, des tremblements colériques agitaient les phalanges d'Isahya. Sans même en avoir conscience, elle froissa le papier. Le poing serré, elle regretta de ne pas avoir la volonté de mettre à sac le bureau. Au fond, elle aurait voulu croire qu’il ne s’agissait que d’une mauvaise blague ; elle connaissait trop bien son père pour l’envisager. Du moins le croyait-elle. La fureur éteignit sa prudence aussi prestement que la brise soufflait une bougie. Il avait vendu son corps. Il l’avait vendue. Elle. Comme si elle n’était qu’une vulgaire esclave dont il disposait selon ses caprices. Dégoûtée par sa lecture, la brune sortit dans le couloir en toute hâte et ouvrit en grand la porte de la maison. Il allait le payer. César se détourna de son ouvrage macabre en apercevant la silhouette fulminante. Satisfait du tour qu’il venait de lui jouer, il s’approcha de l’entrée et la vit dévaler la rue à toute vitesse. Où qu’elle aille, il savait que la tombée de la nuit lui inspirerait suffisamment d’effroi pour la forcer à rentrer. Un rictus déforma ses lèvres. Sa main tâchée de sang referma le battant en merisier. Elle l’avait bien cherché.

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