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 [Q] Le chevalier aux chats | Itak Akai

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Lun 13 Avr 2020, 11:50




Le chevalier aux chats



Partenaire : Itak
Intrigue/Objectif : Solheim rencontre un étranger dans les rues de Stenfek. Il apprendra la tolérance en l'aidant à trouver la boutique du Forgeron.


Spécialités :
- Agilité : 5
- Force : 6
- Charisme : 2
- Intelligence : 5
- Magie : 7

Pouvoirs :
- L'Invocation du Divin Chaos
- Sul Vulon
- Pruzah Aus
- Contrôle de la magie blanche
- Contrôle de la magie noire

Physique : Solheim est un réprouvé à l’allure imposante. Atteignant le mètre quatre-vingt-dix-huit pour une centaine de kilogrammes, il possède deux puissantes ailes duveteuses – l’une noire, l’autre blanche.  Il se balade actuellement torse nu, révélant ses muscles saillants et le tatouage d’aigle qui recouvre l’intégralité de son dos ainsi qu’une grande partie de son torse et de ses bras. Il est plutôt peu poilu au niveau du torse et du dos mais un sillon de poil prend sous son nombril pour se poursuivre vers la région pubienne. Il possède une pilosité plus importante sous les aisselles et sur les bras. Au niveau du bas du corps, il porte une longue culotte gris clair en lin ainsi que de bottes marron en cuir souple. Solheim noue sa chevelure d’un brun cachou en un chignon désordonné sur l’arrière de son crâne, ce qui libère son regard ambré teinté de rouge. Une balafre verticale barre la moitié gauche de son visage aux traits grossiers, formant une cicatrice nette et propre. Il porte autour du cou une sorte de chapelet.
J’observai les morceaux du bol de céramique qui jonchaient le sol. Un profond soupir s’échappa de ma gorge tandis que je repensais au temps qu’il m’avait fallu pour réparer l’objet la première fois. Déterminé à renouveler l’exploit, je ramassais une à une les pièces du puzzle et les déposais sur la table à manger. Traversant la salle, je m’approchai de l’armoire du fond pour m’emparer d’un pinceau à poils longs et d’un pot de résine, avant de revenir m’asseoir en face de mon ouvrage.  Dans un premier temps, j’étudiai attentivement chaque segment, classant les éléments sur le plan de travail. Ce travail préparatoire, bien que particulièrement long, me permettait de m’assurer de la bonne congruité tous les fragments.

J’étais complètement plongé dans mon travail. La langue tirée à la commissure des lèvres, je contemplais précautionneusement les poils du pinceau étaler la résine sur les brèches. Au fil des heures, mon dos c’était peu à peu voûté, approchant ma tête à quelques centimètres de la poterie. Soudain, le rythme des battements de mon cœur s’accéléra. Une intense chaleur commença à se diffuser dans mon buste, mon cou et mon visage. De fines gouttelettes de transpirations coulèrent le long de mon front, ruisselant sur mes joues rougies. Je perdais patience. En un instant, une rage violente s’empara de mes gestes ; je me relevai d’un bond et renversai la table dans un hurlement guttural. Le sang tambourinait à mes tempes tandis que je continuais de dévaster les étagères. Ma colère était tellement forte que je ne perçus pas les pas précipités dans l’escalier. Un instant plus tard, une femme apparut dans l’encadrement de la porte. Un air triste passa fugacement dans les yeux opalins de l'ange alors qu’elle psalmodiait la Pruzah Aus pour calmer l’ire de fils.

Peu à peu, je reprenais mes esprits, réalisant le désordre ambiant. Mon regard se tourna vers ma mère adoptive. Elle prononçait des paroles réconfortantes mais je ne l’écoutai pas, sa bienveillance piquait ma fierté. Alors qu’elle approchait, je la contournai précipitamment pour quitter la pièce sans un mot.

Je m’engouffrai dans les escaliers puis quittai la demeure. D’un bond puissant, je m’élançai dans les airs et pris mon envol vers les cieux, me dissimulant à travers les nuages. L’air était frais en altitude et la sensation du vent sur ma peau m’apaisa un peu. A nouveau, j’avais perdu le contrôle de mon corps, laissant la rage envahir mon esprit. Je ne comprenais pas pourquoi j’avais autant de difficulté à me maîtriser ; après tout, de nombreux réprouvés plus jeunes que moi réussissaient bien à se contenir. Je me sentais tellement lamentable et si faible… Bientôt, les miens allaient me jeter, j’en étais convaincu. Je ne leur apportais que tracas et ennui ; je ne savais rien faire d’autre…. Peut-être serait-il plus judicieux que je les abandonne, les soulageant de la lourde décision qu’ils n’osaient prendre ?

Je volais durant de longues heures à travers la capitale. J’errai sans but, écoutant le discours intérieur qui ne faisait qu’amplifier ce dégoût que je ressentais pour moi-même, m’avouant la réalité que je m’obstinais à ne pas vouloir entendre. Finalement, la fatigue commença à se faire sentir et je n’eus d’autres choix que de rejoindre la terre ferme. Je me posai donc à l’écart du centre-ville, préférant poursuivre mon introspection dans des quartiers peu fréquentés.

Alors que je m’enfonçais dans le dédale des ruelles, je fus stupéfait d’apercevoir un étranger s’avancer au loin. Habituellement, ces individus restaient davantage du côté du centre-ville ou des allées commerçantes ; c’était bien plus rare d’en croiser au beau milieu des quartiers d’habitation. Peut-être rejoignait-il des amis dans la cité ? A moins qu’il ne préparait un mauvais coup ? Intrigué, je m’écartai de sa route pour m’appuyer contre l’un des arbres au feuillage rouge-orangé qui bordait la rue.

Les yeux rivés sur la silhouette, je la détaillais attentivement à mesure qu’il avançait. J’hésitai un instant à le qualifier d’homme ou d’animal. Si ses traits principaux tiraient de la première caste, certains de ses attributs me poussaient à le classer dans la deuxième. Il se tenait droit sur ses deux pieds, stabilisant sa démarche à l’aide d’une courte queue touffue. De stature moyenne, il revêtait d’une sorte d’armure, exhibant un symbole représentant une épée et une rose. La tête nue, il laissait apparent ses cheveux blonds mal ordonnés ainsi que la pointe de ses oreilles. Enfin, mon regard se plongea dans ses yeux d’ambre, le fixant avec insistance.



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Lun 13 Avr 2020, 22:01




Le chevalier aux chats

Ambiance - Angry birds


Guerra


Faminea


Mortadelle


Murène


Carnage



Itak passa sans encombre sous le siège des Thur, malgré son accoutrement insolite composé de quatre chatons pendus à sa tunique ainsi que d'un espèce de monstre -qui était leur mère- affalée sur la selle du cheval, dans le dos du cavalier. Carnage regardait d'un œil mauvais tout ce qui bougeait dans son champ de vision et étendait parfois une patte pour essayer de griffer les passants, les choses qui avaient le malheur de pendre à portée de ses griffes, ou les mouches. Les armories d'Hébé l'aidaient à se faire accepter, à vrai dire, c'était peut-être la seule raison pour laquelle il était tranquille. Les Chevaliers venaient souvent à Stenfek, soit parce-qu'ils étaient en permission, soit pour récupérer des vivres et des produits de première nécessité. Itak lui, n'était jamais venu, déjà parce-que son régiment n'était pas souvent sur les Terres d’émeraude, ensuite parce-qu'il préférait s'isoler tout seul dans la nature pendant son temps libre, enfin on le l'envoyait jamais faire les achats puisqu'il ne connaissait pas Stenfek -et probablement, parce-qu'on avait peur qu'il revienne les mains vides en ayant perdu l'argent en chemin. Jusqu'à maintenant. Le chevalier descendit de son cheval pour pouvoir le guider plus facilement à travers les rues pleines de piétons. Il soupira et passa une main nerveuse dans sa chevelure ébouriffée.

Ce matin, Comanche étant fiévreux, on l'avait envoyé lui, le second grand-écuyer, car il fallait allait chercher quelques commandes prises la semaine d'avant par la patrouille. Pris de court, il avait obligé Seth à venir avec lui pour qu'elle lui serve de guide. Cependant l'ancienne Réprouvée avait refusé de faire un seul pas dans la cité, indiquant avec un langage fleuri qu'elle ne « mettrait pas un seul orteil chez les gros cons ». Impossible de se faire obéir et pourtant, c'était bien lui son supérieur hiérarchique ! Finalement, il lui avait tout de même tiré quelques indications géographiques afin de trouver la boutique où se trouvait la commande. « C'est facile, tu rentres, tu passes sous la grande arche, ensuite c'est à gauche, le grand boulevard, au fond à droite, à gauche sur le pont puis les escaliers et enfin la place et au fond à droite. T'en as pour deux heures max. Je t'attendrais dans la taverne là-bas ! » Elle avait conclu avec un léger sourire moqueur, ce qui lui avait valu un pain dans la tronche. Maintenant, Itak préférait mourir plutôt que de revenir sans rien. Il s'était dit que ce ne serait pas très difficile. La grande arche, à gauche, ensuite à droite, ensuite à droite, puis pas de pont. Hum !

Le chevalier s'avança un peu plus en avant, perplexe. Il descendit de sa monture, regarda la grande rue qui s'élançait devant lui, fleurie et bordée d'arbres étranges qui ressemblaient aux choses bizarres qu'on ne voyait que dans les rêves idiots. Une personne normale aurait demandé son chemin, mais le nom du marchand était écrit sur le papier froissé qu'il tenait entre ses doigts nerveux, et il ne savait pas lire. De mémoire, il devait trouver un forgeron chez lequel toute la commande était rassemblée. Forgeron Grudo. Ou Goudo. Non, Grudo, ça faisait plus Réprouvé. En pensant que Seth allait l'accompagner, il n'avait pas vraiment écouté les instructions. Itak marmonnait tout seul, de plus en plus inquiet de la situation. En réalité, il n'était même pas certain de pouvoir retrouver son chemin jusqu'à la sortie de la ville s'il décidait de déclarer forfait. Pour couronner le tout, il ne parlait pas un seul mot de Zul'Dov. Mortadelle sur l'épaule, le chevalier s'avança encore jusqu'à un carrefour. Franchement, si le forgeron était bien là, sa boutique était très mal située ! Pas étonnant qu'il ne trouve pas. Il leva le bras pour attraper Murène qui jouait avec sa cape écarlate, et fourra la coupable dans l'une des poches de son pourpoint. Il était armé de ses multiples haches mais avec seulement une armure fine en cuir, ce qui représentait une sorte d'état à demi-civil à demi-chevalier dans l'Ordre.

Le blond remarqua enfin qu'on le fixait depuis tout à l'heure. « Qu'est-ce-qu'il m'veut ce crétin ! » pensa-t-il extrêmement fort. Au lieu de dire cela, le blond se rapprocha sans se gêner pour dévisager à son tour l'inconnu. Il avait bien envie de lui hurler un QUOI ?! en pleine face, mais comme il préférait ne pas se battre en portant les armoiries de l'Ordre, Itak dit d'une voix sourde et hachée. « 'Scuzez, est-ce-que c'est par ici que ya le forgeron Grudo ? » Ses yeux à demi-plissés ne quittait plus son interlocuteur des yeux, comme s'ils venaient de commencer un duel de regards. Pendant ce temps, les quatre démons s'étaient jetés au sol et reniflaient les chaussures de l'étranger tout en se frottant sur ses jambes en ronronnant. C'était mauvais signe, généralement ils faisaient cela avait de passer à l'attaque. Itak produisit un bruit qui tirait plus de l'ours qu'autre chose et fusilla du regard les chatons. « Où c'est qu'on trouve la meilleure bière ?! J'ai soif à force de chercher partout. » Tant pis pour Seth. Si elle voulait pas poireauter, elle avait qu'à lui servir de guide de local au lieu de faire son caprice !


900+ mots | PS : Seth est sur l'image que j'ai mis, même si c'est pas important /sbam
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Mar 14 Avr 2020, 16:56




Le chevalier aux chats



J’observais les mimiques de l’individu qui s’avançait vers moi. De faibles mouvements – presque imperceptibles – parcourraient son visage dur ; une ride apparaissait, une autre s’effaçait, un froncement de sourcil, un nez retroussé, une mâchoire serrée, et l’instant d’après, les tensions disparaissaient pour laisser place à d’autres expressions. J’admirais le passage d’une grimace à l’autre, laissant mes yeux capter tous ces petits détails sans vraiment savoir qu’en penser.

D’aussi longtemps que je me souvienne, j’avais toujours observé les gens. Pourtant, ce n’était pas de la timidité, loin de là. Je n’avais aucune difficulté à entamer une discussion ou à partager mes idées avec les autres. Cependant, la contemplation du langage corporel assouvissait une étrange curiosité en moi, bien que je ne susse jamais vraiment quoi déduire de ce que je percevais. Avec le temps néanmoins, je réussissais à isoler et à reconnaitre les signes précurseurs de certains comportements.

L’étranger avait fini lui aussi par plonger ses yeux dans les miens. Une connexion impalpable s’établit entre nos deux esprits. Aucun des deux ne paraissait vouloir rompre le contact. Cela faisait une bonne minute que je l’observais quand il brisa le silence de sa voix rauque et saccadée.

Autour de nous, les chatons entamèrent un ballet aérien ; ils s’élancèrent et atterrirent gracieusement sur le sol avant de se mettre à tournoyer autour de moi, effleurant mes jambes de leur petit corps fragile. Pour accompagner leur danse, ils entonnèrent de basses vocalises qui me sortirent de ma torpeur. Soudain, leur maître poussa un cri puissant, bestial, et les félins se calmèrent un instant.

Il s’était adressé à moi avec une familiarité que je ne récriminai pas, n’attachant que peu d’importance aux règles de la vie en société. D’ailleurs, de nombreux réprouvés n’accordaient que peu d’importance à la forme du discours, préférant le sens.

Je fronçai les sourcils. Le soldat semblait rechercher un forgeron mais le nom qu’il avait prononcé ne sonnait comme rien de familier. C’était assez étrange car je m’intéressais plutôt de près à cette corporation, désireux de les rejoindre à la suite de mon service militaire – enfin si j’arrivais un jour à me contrôler. Une brève teinte carmin colora mes yeux à cette pensée. Je serrai le poing et inspirai profondément, tentant d’écarter la colère qui reflua d’elle-même.

L’inconnu n’avait aucune chance de trouver un honnête commerçant par ici. A moins que son contact ne soit versé dans le trafic d’armes, il était à l’opposé de là où il devait chercher. Un nouveau coup d’œil au guerrier me convint de l’aider dans sa quête. D’un geste, j’attrapai le morceau de papier froissé qu’il tenait dans la main et l’approchai de mon visage. Aussitôt, j’éclatai d’un rire gras et puissant.

« Ghruhdo »

Je rigolai à gorge déployée pendant quelques secondes avant de reprendre mon sérieux et de jeter un œil sur toute la compagnie.

« weii vath io
io win’fent yu hen Ghruhdo »


Mon regard se stoppa sur les chatons qui recommençaient leur manège.

« ek dreh poggan do kaazin kul
nust veshmir bu’ur »


Je soupirai devant le regard plein d’incompréhension de mon interlocuteur.

« Tu ne parles pas Zul’dov, hein… Je te disais de venir avec moi, je vais t’amener à Ghruhdo. »

Je marquai une pause pour lui laisser le temps d’intégrer ce que je venais de lui dire et ce que cela impliquait. Ce faisant, je lui tendis le bon de commande dont je m’étais emparé quelques instants auparavant. Mon regard se promena à nouveau sur les chatons à mes pieds.

« Ah et j’ai dit aussi que ça faisait beaucoup de chats et qu’ils avaient l’air mignon »

Je m’accroupis pour me mettre à leur hauteur, les forçant à reculer. Puis, lentement, je tendis la main gauche vers eux, leur laissant l’opportunité de la renifler et de m’approcher tandis que je reportai mon attention vers leur maître.

« Pour la boisson, va falloir attendre un peu mon gars. On est dans un quartier d’habitation, là. Tu trouveras rien qui se vend par ici. Pas de bol pour toi, t’es à l’opposé de là où tu dois aller. Depuis la grande arche, t’aurai dû tourner à gauche, suivre le grand boulevard, bifurquer au fond à droite puis prendre à gauche sur le pont, descendre les escaliers avant de te diriger au fond à droite sur la place. »

Je déclamai les phrases sans vraiment y prêter attention, indiquant les directions d’un geste de la main droite à mesure que je les récitai. Mon discours pouvait paraître condescendant et blessant mais je ne pensais pas à mal. J’avais tendance à dire tout ce qui me passait par la tête, sans filtrer ni le contenu, ni le ton que j’employais. C’est un reproche qu’on me faisait souvent sans que je ne le prenne vraiment en considération.

« Mais bon, t’es pas du coin, hein soldat !»




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Jeu 16 Avr 2020, 21:34




Le chevalier aux chats

Ambiance - Angry birds


Guerra


Faminea


Mortadelle


Murène


Carnage



Itak tiqua légèrement en se voyant arracher son précieux papier des mains. Un peu plus et la page allait finir déchirée en quatre ! Puis, il ne voyait pas ce qu'il y avait de marrant dans le mot Grudo, à moins que Seth ne se soit, encore une fois, moquée de lui en lui donnant un nom bidon, une insulte dans sa stupide langue natale ou un quolibet, allez savoir. Le blond avait vraiment du mal à se faire respecter, d'ailleurs il était persuadé que Gracia l'avait nommé grand-écuyer exprès pour le tester sur ce point précis. Itak resta silencieux, mais les expressions de son visage étaient faciles à déchiffrer. Le problème, c'est qu'il supportait vraiment mal de ne pas comprendre ce qu'il se passait sous son nez, tout en sachant qu'il aurait dû piger. Le chevalier se redressa de toute sa hauteur, tout en coulant un regard froid sur l'inconnu. Celui-là avait l'air sénile, ne vaudrait-il pas mieux qu'il reprenne sa liste de courses de force pour demander à un autre habitant, ou encore mieux, qu'il continue de chercher tout seul ? La journée était encore loin d'être terminée, peut-être qu'il pourrait faire confiance aux chats pour retourner sur leurs pas. Il était sur le point de mettre en action son magnifique plan, lorsque l'homme se mit enfin à articuler dans une langue compréhensible. Bin non que je parle pas Zul-truc, connard. pensa Itak, le regard orageux, tout en serrant les points qui le démangeaient. Cependant, comme la fin de la phrase se terminait par une note positive, il se contenta de hocher la tête en grognant son approbation.

Ce fût à son tour d'exploser de rire, sauf que, contrairement à celui du brun, le sien était encore plus rustre avec une note de méchanceté. « Mignons ! Ahahahahahahahahahahahahaha ! » Oui, vraiment, c'était la chose la plus drôle qu'il avait entendu de la semaine. Au camp, personne n'osait traiter ses chats de cette manière, tout le monde s'en méfiait, pour des bonnes raisons. « J'serais toi j'l'ai toucherais pas. Leurs griffes donnent le tétanos ou un truc comme ça qui tue. » Ce qui était sûr et ce qu'il avait expérimenté plusieurs fois avant d'y être immunisé, c'était que le poison paralysait le corps tout entier. On ne pourra pas lui dire qu'il n'avait pas prévenu. Le Chevalier dispersa les chatons avec un feulement. Bon, c'est vrai qu'à premier abord, ils étaient mignons. Lui-même se faisait avoir à peu prêt tous les jours, quand il n'y avait pas leur mère à l'horizon pour lui rappeler de quel ventre ils étaient sortis. Carnage, dont il était question, avait disparu de la selle où elle se trouvait avachie quelques minutes auparavant, probablement partie chasser quelque chose à la hauteur de sa monstruosité. En faisait plus attention à l'entourage, Itak remarqua son ombre mauvaise qui filait sous les planches d'un parvis en bois.

Il eut un nouveau coup de sang lorsque l'individu réitéra les indications débiles qu'il reconnut comme étant les mêmes que celles de Seth. C'était un peu rigolo, parce-que, même si ces deux sortes de Réprouvés ne pouvaient pas se blairer, ils étaient tous les deux aussi énervants et cons. « Je sais. » le coupa Itak, en tranchant brusquement. Enfin, pas vraiment, vu qu'il s'était perdu. Il répondit ensuite abruptement : « Non. » en s'attendant visiblement à ce que son nouveau guide passe devant pour lui montrer le chemin. « Est-c'que c'est  loin ? » fût la seule question qu'il posa, comme il ne ressentait pas de besoin naturel de faire la conversation, et qu'il n'était pas curieux. Ce Réprouvé ressemblait parfaitement à un Réprouvé, ce qui était tout ce dont il avait besoin de savoir. Les quatre chatons suivaient en rang d'oignons. Un couinement se fit entendre et leur mère réapparut avec un énorme rat dans la gueule, le regard brillant et de l'écume le long de la mâchoire. Itak renifla de dépit, peu sensible à une scène tout à fait habituelle pour lui. « C'est quoi ton nom ? » finit-il par se rappeler de demander, comme ça, il pourrait trinquer avec lui quand il aura trouvé Grudo.

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Sam 18 Avr 2020, 01:32




Le chevalier aux chats



Je me relevai suite aux recommandations du jeune homme. Les chatons dissimulaient à merveille leurs intentions sous leurs airs de petites boules de poils attendrissantes. Ils paraissaient continuer à m’observer de leur regard poignant qui m’intimait de m’approcher pour les câliner. Me pensaient-ils naïf à ce point ? Leur maître m’avait averti de leur dessein, aussi me détournai-je d’eux sans remords.

Le soldat n’était pas très bavard ; tant mieux, je n’étais pas très doué pour les relations sociales. L’impatient se contenta de s’enquérir de la distance qui nous séparait de l’échoppe. « Assez » lui répondis-je brièvement, tandis que j’ouvrais la marche.

Le chemin le plus rapide pour atteindre le commerce de Ghruhdo consistait à traverser le quartier d’habitations, puis à contourner le Centre-Ville pour emprunter des escaliers menant à une petite place pavée.  Je m’enfonçai dans le dédale des ruelles, encadrées par de hauts gratte-ciel dont l’ombre se projetait devant nous. Il faisait frais. Le vent s’engouffrait entre les murs de marbre et de verre, nous entrainant à sa suite. Sa musique sifflante et inquiétante s’amplifiait à mesure que nous avancions sur la chaussée.  

Le chevalier aux chats brisa le silence de sa voix grave. Il me rappela que nous ne nous étions pas présentés. Nous marchions jusqu’alors en silence comme deux inconnus qui se dirigeait vers un but commun. Je ne détournai pas la tête pour lui répondre.

« Solheim. Solheim Xyulfang. Et toi ? »

Je réalisai soudain que, comme le voulait les convenances sociales, c’était à mon tour de poursuivre la conversation. Les traits de mon visage se tirèrent en une moue interrogatrice tandis que je réfléchissais à un sujet à aborder.

« Pourquoi tu t’promènes avec autant de chats ? C’est courant par chez toi ? »

Je savais que certains aventuriers se plaisaient à partager leurs épopées avec leurs familiers ; cela leur évitait de ressentir les affres de la solitude. Cependant, je n’avais jamais rencontré de groupe aussi atypique que celui qui m’accompagnait : un homme aux caractéristiques animales, accompagné d’un cheval, d’un chat et ses petits. Ma curiosité grandissait à mesure que je songeai à la situation. Je n’avais jamais trop côtoyé les étrangers et m’étais assez peu intéressé à leurs coutumes. J’étais encore très jeune après tout, bien que mon reflet renvoyait le contraire à mes interlocuteurs. Aussi, n’avais-je pas eu beaucoup de temps pour m’ouvrir sur le monde. Ma croissance fut rapide et – bientôt – il me faudrait déjà quitter Stenfek pour rejoindre Gona’Halv. Du moins, je l’espérais car même si je n’étais pas très âgé, mes aspirations étaient bel et bien celles d’un adulte.

Je marquai une courte pause avant de poursuivre.

« C’est lié à l’insigne qu’t’as sur ton armure là ? Ou rien à voir ? »

Alors que nous continuions notre route vers la boutique d’armes, l’oiseau qui nous suivait se mit à décrire plusieurs cercles dans les airs. Ils observaient ses proies depuis un moment, guettant le meilleur moment pour fondre sur elles.  D’un coup, il descendit en piquet vers notre petite troupe. Les rayons du soleil se réfléchirent un instant sur son plumage de glace avant qu’il ne pénètre l’obscurité des ombres. L’éclat attira mon regard et je levai les yeux vers les cieux.

« Hyperion… » marmonnais-je d’une voix mélancolique

Il n’était plus qu’à quelques mètres lorsqu’il déploya ses ailes majestueuses pour ralentir sa chute. Il plana jusqu’à moi et s’installa sur mon épaule droite, enfonçant délicatement ses serres acérées dans ma chair. Un mince filet de sang s’écoula de cette plaie si familière. L’aigle blanc toisa un instant mes compagnons de route. Son regard d’ambre balaya les silhouettes fragiles des chatons avant de s’attarder plus longuement sur le gros matou qui tenait toujours le rongeur dans sa gueule.

« Ah… Leya-Niera s’inquiète n’est-ce pas ? » confiais-je au volatile, tandis que j’effleurai tendrement son plumage.

Je savais qu’elle n’aimait pas quand je disparaissais ainsi mais je ne supportais plus l’image pitoyable qu’elle me renvoyait à chaque nouvelle crise… Je voulais vraiment réussir à me contrôler mais je n’y arrivais pas et, à chaque fois, je m’en voulais de la décevoir. Et son regard ne m’aidait pas à aller mieux.

Je tournai la tête vers mon camarade de route.

« J’te présente Hyperion. J’imagine que ma mère l’a envoyé pour me demander de rentrer… Mais t’inquiètes pas, je vais pas t’abandonner ici ! »




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Mar 21 Avr 2020, 19:06




Le chevalier aux chats

Ambiance - Angry birds


Guerra


Faminea


Mortadelle


Murène


Carnage



« Itak. » marmonna l'homme dans sa barbe, avec un accent qui lui faisait manger la première syllabe et accentuer la dernière lettre d'un ton guttural. Il n'était pas certain de pouvoir prononcer le nom que venait de lui sortir le Réprouvé, encore moins de le retenir. Sol, ça fera très bien l'affaire pour un gars qu'il n'allait bientôt plus jamais voir de sa vie. Le soldat marchait légèrement en arrière du guide, à la fois pour avoir la place de guider son cheval et pour surveiller les chats. Il fronça les sourcils. Personne ne lui avait jamais posé cette question. Personne ne s'intéressait à lui, aussi. Jamais de fumée sans feu, ceci dit. Il haussa les épaules. « Bin j'en avais qu'un pis l'a fait des p'tits. » répondit-il avec un flegme qui prouvait que dans sa tête, tout était parfaitement clair. Qui aurait pu -à part leur mère qui avait voulu les dévorer après la naissance- tuer ces petites bouilles toutes mignonnes ?! Le blond avait toujours des raisons très simples et carrées pour agir et rythmer sa vie sans se prendre la tête. Il était dans l'Ordre pour taper les méchants et faire parti des gentils. Il aimait le cassoulet et la bière parce-que ça remplissait bien l'estomac. Les haches étaient préférables aux épées parce-qu'elles servaient à couper du bois et aussi parce-que ça faisait peur aux lâches. Ainsi, il était toujours pragmatique et n'avait jamais à se poser des questions dont il n'auraient de toute façon pas la réponse. Itak baissa les yeux sur son plastron. « Nan. Ça c'est l'enseigne des Chevaliers d'Hébé. » Il désigna fièrement l'épée dons la lame était entourée d'une rose au corps noueux, un large sourire aux lèvres. « Tu connais pas ? » Ce ne serait pas étonnant, même si les patrouilles voisines venaient souvent à Stenfek, l'Empire restait jeune et inconnu de l'Histoire.

L'animal en lui était aux abois parmi le bruit et la foule ambiante. C'était l'une des raisons pour lesquelles il préférait, comme son Totem, les étendues froides et silencieuses des forêts. Les années passant, il avait appris à contenir ses émotions et à les refouler afin que l'homme en lui puisse prendre le relais. Depuis quelques minutes, il avait repéré cet oiseau inhabituel dans le ciel qui faisait des ronds au dessus de leurs têtes. Les chats eux aussi avaient vu. Itak s'arrêta brusquement, plissa les yeux. Il dévisagea l'oiseau en envisageant de le manger, ou de lui tordre le cou. « J'espère bien. Vous vous parlez via oiseaux ? » demanda-t-il, ne comprenant pas comment Sol avait pu déduire autant d'informations en un seul regard. « Là d'où je viens, les piafs s'approchent pas des lynx. Sinon, ils meurent.» commenta Itak en fixant l'aigle. Les chatons s'étaient réfugiés derrière ses jambes, la queue et le dos hérissés, les oreilles collés derrière le crâne. Les vieilles habitudes des clans Evershas ne se désapprenaient pas en claquant des doigts, surtout quand il s'agissait de réflexes.

« Grudo est encore loin ? J'ai envie de m'arrêter là. » Il pointait du doigt une taverne dont l'enseigne avait attiré son regard : il s'agissait d'une hache à double tranchant croisée avec une pinte. Itak prit son mal en patience. Il valait mieux qu'il récupère la cargaison d'abord, oui, vraiment. Il valait aussi mieux qu'il ne s'arrêtent dans aucune taverne ni à l'aller, ni au retour. Mais il avait soif. Et puis, il pouvait tenir plusieurs pintes sans ressentir d'autre qu'une bonne humeur, en gardant toute sa lucidité, enfin, le peu qu'il en avait. « Pis les chats ont faim. » Il offrit un sourire carnassier au guide, tout en se baissant pour ramasser la masse animale de poils et de griffes. « Z'ont tout l'temps faim depuis qu'ils ont mangé leur premier homme. » Exactement. Cela remontait à quelques semaines, lorsqu'ils avaient dû aider les Orines à combattre des hommes avides, tordus et vicieux. Se retrouver face à un Alfar lui avait donné un tel coup de sang qu'il avait vu tout rouge et viré fou. Quelle importance, puisque cette ordure était morte ? En plus, il n'y avait ni témoins, ni cadavre. C'était le résultat qui comptait. Le soldat n'oubliait cependant pas son ordre primaire. « Allons à Grudo puis revenons ici ensuite. Je t'offrirai une pinte pour avoir été guide. »

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Mar 28 Avr 2020, 12:55




Le chevalier aux chats



Les Chevaliers d’Hébé ? J’avais déjà eu écho de cette institution mais je ne savais plus dans quel cadre. Sans doute Leya-Niera l’avait-elle abordé lors de ses leçons magistrales ? Je me concentrai sur le sujet, tentant de regrouper des informations qui m’échappaient. Finalement, j’abandonnai.

«J’ai sû… je crois. Mais j’ai oublié.»
avouai-je sans prétention

L’arrivée d’Hyperion amenait davantage de tension au sein du groupe. Pourtant, je ne remarquai rien : ni le regard tueur de l’oiseau, ni les airs effrayés des chatons et encore moins le ton de mépris du chevalier. Ses paroles ne faisaient pas peur à l’aigle qui se tenait fièrement sur mon épaule - sans doute parce qu’il ne comprenait pas un traître mot de son langage.

«Non. Je ne parle pas avec lui.»

Je m’arrêtai à ces simples mots. Il n’avait pas besoin de connaître mes problèmes. Après tout, pourquoi irai-je avouer à un inconnu que mon instabilité inquiétait tellement ma mère qu’elle me faisait surveiller par son compagnon à chacune de mes excursions ? Je soupirai silencieusement. Je voulais tellement me libérer de ce poids qui m’empêchait de commencer à vivre ma vie.

Nous continuions d’arpenter les ruelles sombres de la capitale. Nous n’étions plus très loin du centre ; la taverne que nous croisâmes était la première d’une longue série qui formait l’avenue de la soif. Cette dernière remontait vers une place où trônait une fontaine à l’effigie de Zel’Eph Shizuo Stark, le Zaahin de la force et du courage. C’était mon modèle et j’aspirai un jour à pouvoir le rencontrer.

«Nous sommes bientôt arrivés au forgeron» précisai-je pour mon camarade

Nous bifurquèrent pour emprunter des chemins désertés par les passants ; il y serait plus facile d’escorter la petite troupe.

* Pourquoi tu l’aides ? *

Sa voix résonnait dans ma tête mais j’essayai de ne pas y prêter attention. Il se faisait plus présent encore depuis son avènement lors des Jeux de Lubruska. Je lançai rapidement un regard aux alentours ; il n’y avait personne pour m’aider. Il fallait à tout prix que je tienne un peu plus longtemps.

* Pourquoi ? C’est l’endroit parfait, il n’y a personne ! *

Je ressentis une première douleur derrière les yeux, signe précurseur de la migraine qui s’annonçait. Instinctivement, j’accélérai ma démarche ; je ne voulais faire de mal ni à l’étranger, ni à ses animaux de compagnie.

* Tu pourrais le plaquer contre le mur là-bas. *

Ma tête se tourna vers un renfoncement plus loin dans la rue.

* Tu ne veux pas sentir la chaleur de ses bras ? Apprécier la douceur de son corps ? Instiller la peur sur son visage ?*

Je m’arrêtai net, laissant le côté sombre asseoir un peu plus son emprise sur ma personne.

* Ta jouissance sera totale lorsque les premières gouttes de sang couleront le long de son torse d’éphèbe. Tu observeras les remous dans sa gorge tandis qu’il te suppliera d’arrêter. Il criera – du moins il essayera – et cela t’emplira d’une joie si intense. Mais n’aies crainte, tu sais bien que personne ne viendra, pas ici, pas maintenant. Il ne mourra pas tout de suite, je te montrerai comment t’y prendre. Tu auras tout le temps de profiter de ta marionnette… *

Mes poings se contractèrent violemment. De fines gouttelettes vermeils perlèrent sur le sol tant mes ongles s’étaient enfoncés profondément dans la chair. La douleur et la colère crispèrent ma mâchoire en une grimace désagréable ; je serrai si fort que j’avais l’impression que mes dents allaient céder sous la pression.

« Shof yu op  ! » (Tais-toi) lançai-je avec violence

Je l’entendais rire dans ma tête. C’était une hilarité sadique. Il se moquait de moi, me mettait au défi de réaliser ses phantasmes. Je ne voulais pas mais il savait bien que je n’avais encore jamais réussi à lui résister – jamais sans une intervention extérieure en tout cas.

Les griffes d’Hyperion se contractèrent davantage, lui offrant un meilleur appui pour prendre son envol. La plaie recommença à saigner mais la douleur était légère et diffuse. Il s’échappait hors de ma portée pour poursuivre sa route vers l’est.  

Je me retournai lentement vers le chevalier, mon visage figé dans une expression perverse. Une nouvelle pulsion balaya mon crâne et m’arracha un gémissement de douleur. Je n’aimais vraiment pas la tournure que prenait les événements.

«Io erza tol sil anha yu throu'daun» (J’espère que tu sais te battre…) marmonai-je entre mes dents.

Ma phrase sonnait comme le grognement d’une bête féroce. Je n’avais pas d’armes mais je m’en moquai : un guerrier devait être prêt dans toutes les situations. D’un bond, je fus sur lui. Je levai mon bras droit et tentai de lui asséner un coup puissant dans l’épaule.



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Dim 03 Mai 2020, 18:46




Le chevalier aux chats

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« Itak hocha sobrement la tête en silence. Son regard scrutateur analysait tout ce qu'il se passait autour de lui avec une intelligence animale. L'homme avait dit qu'ils étaient pas loin du forgeron. Or, il ne voyait toujours pas le forgeron. Ni dans la rue, ni au bout. Il n'aimait pas cette ruelle, déjà parce-qu'elle était plus étroite que l'avenue bien que moins encombrée par les passants, ensuite parce-qu'il n'avait pas vraiment de sortie de secours autre que de faire demi-tour gêné par son cheval. Son instinct lui dictait toujours de s'offrir un chemin de secours et de se mettre en hauteur. Il n'aimait pas être surplombé par ces immeubles resserrés et se mit à longer le mur sans faire exprès tout en ne quittant plus des yeux Solém.

Le soldat avait remarqué le changement d'humeur de son guide, à cause de ses tics morphologiques. Il le sentait nerveux et- Itak s'arrêta brutalement et répliqua avec tout autant de délicatesse. « C'est à moi qu'tu gueules comme ça ? » grogna-t-il, de mauvaise humeur. Ça commençait à bien faire. Il allait commencer par bouffer ce piaf. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas chassé, goûté de la viande fraiche, ni sentit le gout du sang couler dans sa gorge. Du sang... L'homme saignait, Itak l'avait très vite remarqué et son regard carnassier était descendu sur les poings serrés du Réprouvé. Ces gens avaient vraiment des problèmes dans leur tête.

« Eh ! » Itak ne réagit pas à temps pour esquiver le coup. De toute façon, c'était une technique pour les faibles. Sa technique à lui, c'était d'avoir mal, de sentir l'adrénaline lui monter à la tête et de se noyer dans l'envie enragée d'écraser la tête de son attaquant. Heureusement que l'Ordre interdisait les meurtres non commandités... Il encaissa, leva le bras et assainit un coup radical sur la nuque de l'individu. « Dors. » Crétin. Pauvre gars. Fils de ch- Bon. Qu'est-ce-qu'il allait bien pouvoir faire de ce con ? Le laissait mourir dans la ruelle ? Le blond baissa les yeux vers sa victime. Les chats lui reniflait le corps comme ils le faisaient lorsqu'ils attrapaient des souris pour jouer avec. Non, ce n'était pas bien de le laisser ici. Itak s'accroupit et le souleva pour le charger sur le cheval comme un vulgaire sac de voyage. Il était lourd en plus, le connard. Puis il entreprit de sortir de la rue en tenant les rennes de la monture, suivit par les chatons. Tout allait bien...

Heureusement, un forgeron se trouvait juste en face de lui, deux mètres plus loin. Ce n'était peut-être pas le bon, mais enfin, ça restait un forgeron. Itak entra dans l'enclot qui séparait le commerce du restant de la rue. « 'Jour. C'est vous Grudo ? »  Oui, c'était lui. « Vous êtes difficile à trouver. » commenta le chevalier, d'humeur noire. Le Réprouvé regarda en direction de son cheval. Itak suivit ses yeux et haussa les épaules. « C'est un type qui m'a montré le chemin. M'a attaqué dans une ruelle alors j'l'ai assommé. » Il souleva à nouveau l'homme et l'affala sur une chaise qui trainait là pendant que l'homme lui expliquait en riant grassement il ne savait quoi à propos des jeunes Réprouvés. « M'en fou. »  commenta le blond, les sourcils froncés. Il se prit des réprimandes comme quoi il n'avait aucun humour, passa outre et réitéra. « Vous avez les trucs sur la liste ? » A ce point là, il ne tenait plus qu'à récupérer ce qu'il était venu chercher, avoir sa bière et son ragoût, puis se barrer pour rentrer au camp, là où les hommes avaient suffisamment de couilles pour pas attaquer les gens en pleutres dans des ruelles désertes.

Itak s'assit sur la deuxième chaise libre. Les chatons en profitèrent pour envahir ses genoux et épaules. Franchement, il ne laisserait plus jamais guider par un Réprouvé. Entre l'autre conne qui l'abandonnait sous prétexte d'honneur pour aller se torcher dans une taverne en périphérie de Stenfek, Sol-truc qui décidait de lui casser le nez alors qu'ils étaient arrivés quasiment, et puis Grudo que ça faisait ricaner comme une brute... Il serra brusquement son poing. Maintenant, c'est lui qu'avait envie de casser des choses. Son regard buta sur Solheim, auquel il offrit un sourire dentu, carnassier. Il se leva en gardant les quatre chats sur lui -dextérité pointue et précise- pour se planter devant le Réprouvé. « Oh ! Eh ! Réveille-toi pauvre tache ! » dit-il en lui assenant trois claques. « Qu'ça marchera mieux avec la gnôle ! » lança le forgeron depuis sa réserve où il cherchait les caisses à charger. « C'est moi qui ai besoin de gnôle ! » grogna le blond. Il farfouilla dans son sac pour en tirer une gourde à laquelle il bu plusieurs gorgées. C'était l'eau de vie de l'oncle de il ne savait plus qui, qui en refilait à tout le monde parce-que c'était imbuvable et qu'il fallait bien s'en débarrasser. Il eut chaud, c'était instantané. Sa main attrapa le menton du Réprouvé, qu'il fit boire à son tour.

829 mots
Je te laisse trouver un avatar et jouer Grudo si tu veux, moi j'avais la flemme :D
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Mer 06 Mai 2020, 12:11




Le chevalier aux chats




Un liquide brûlant s’écoula le long de mon oesophage, rependant une sensation de chaleur dans toute ma cage thoracique. Je sentais mon corps s’engourdir sous l’effet du poison amer et âpre. Pourtant, je ne pouvais m’empêcher de ressentir cette douleur dans le haut de ma nuque ; une souffrance qui ne ressemblait en rien aux migraines des lendemains de soirée. Mon lit tangua un instant et je m’accrochai au matelas pour ne pas tomber. La secousse se fit plus violente et un hennissement sonore me tira de ma torpeur. Je chutai lourdement sur le plancher au milieu des râteliers.

« Aïe », lâchai-je davantage par surprise que par douleur.

Je me massais l’arrière du crâne à la recherche d’une potentielle blessure. Une bosse se détachait des contours naturels de ma morphologie. Soudain, un hoquet invita la bile à rejoindre l’alcool qui circulait dans mes voies digestives. Je retins un haut-le-coeur, ravalant difficilement le mélange acide. Je balayai la pièce du regard à la recherche d’un indice qui m’indiquerait ce que je faisais là. Mes yeux croisèrent ceux de trois adorables chatons avant de se planter dans ceux - plus hostiles - du chevalier.

« Qu’est-ce qui s’est passé ? » balbutiai-je

Un rire gras me fit sursauter. Je me retournai pour découvrir un homme aux proportions gigantesques. Ses longs cheveux grisonnants se mêlaient à sa barbe, ne laissant apparaître que deux yeux bruns et un nez imposant.

« Sil smak’drey yu fahdon » (T’as attaqué ton ami) précisa-t-il sur un ton amusé.

Une expression d’étonnement passa sur mon visage tandis que je me détournai vers Itak. Les événements me revinrent peu à peu en mémoire. Je me souvins de l’appel de l’Autre et de la colère qui bouillonnait en moi. L’affrontement fut bref. Il avait encaissé ma frappe avant de m’assommer d’un coup vif. Je me redressai en évitant de croiser le regard du cavalier. Je détestais révéler ma faiblesse aux autres et - même si j’avais appris à laisser mes congénères me voir tel que j’étais - l’idée que ce soit un étranger qui ait été victime de mes sautes d’humeur me dérangeait au plus au point.  Pour dire vrai, j’étais gêné d’avoir perdu le contrôle face à un inconnu. Pourtant, mon orgueil m’empêchait de proclamer des excuses à mon interlocuteur.

« Je suppose que je te dois un repas. » adressai-je maladroitement au jeune homme.

C’était la seule issue favorable qui me venait à l’esprit - c’était d’ailleurs comme cela que j’expiais la plupart de mes fautes. N’étant pas en mesure de demander pardon, je préférais offrir des présents - ou des services - pour faire passer l’affront. Hélas, je me doutai que le jouvenceau aurait besoin de plus que cette remarque simplette. La voix tonitruante du forgeron répondit à mes muettes suppliques et brisa le malaise qui s’était installé entre nous.

« Je pense que tout y est, mon gars ! T’as besoin d’un havresac ou ça ira ? » annonça-t-il fièrement en désignant le fatras métallique qui s’amoncelait sur le comptoir.

Je réalisai soudain une évidence qui m’échappait depuis mon éveil ; le chevalier m’avait transporté jusqu’à cette boutique malgré le coup que je lui avais porté. Il aurait pu m’abandonner dans cette ruelle déserte et continuer sa route sans se soucier de mon sort et - pourtant - il avait agi tout autrement. Par cette simple action, il venait de gagner mon respect et ma gratitude. A sa place, je ne suis pas sûr que j’en aurai fait autant. Je ne comprenais pas trop sa réaction. Avait-il eu peur que son agression soit punie par le Conseil ?

« Merci, Bro (frère) » lançai-je à l’attention d’Itak qui m’observait toujours avec une animosité palpable.

Je me doutais bien qu’offrir un repas à mon nouveau camarade était bien loin d’effacer mon offense. Je cherchai un moyen de me racheter en parcourant l’échoppe. Le chevalier était déjà bien équipé et je soupçonnai qu’il ne soit pas intéressé par une arme ou une armure. Hélas, la seule autre solution aurait été de m’excuser et il n’en était pas question.

« Une arme ou une armure, ça t’intéresse ? Regarde cette hache ! La courbure de la double lame est parfaite et son manche imposant permet d’accroître sa puissance. Je suis sûr qu’elle te conviendrait. » tentai-je malgré tout.

Je la saisis d’une main expérimentée pour la faire tournoyer autour de moi dans un sifflement léger.

« Essaye là donc » précisai-je en reposant la francisque sur son socle.

En quelques pas, je revins près de lui. Le symbole de sa tunique attira mon attention. Je décrivais cette épée et cette rose entremêlées. Peut-être était-ce là ma rédemption ? Combattre auprès de lui dans cette mystérieuse confrérie. Comment s’appelait-elle déjà ?

« Si tu veux, je peux m’enrôler avec toi chez ces Chevaliers dont tu fais parti ? »




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Ven 08 Mai 2020, 18:53




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« Itak le regarda se réveiller, furieux, en silence. Il allait lui expliquer ce qu'il s'était passé en lui faisant perdre trois dents, ça lui fera comprendre assez facilement, non ?! Heureusement, il avait eut le temps de se calmer depuis l’altération dans la petite ruelle et là où il était assit sur une chaise en bois, les jambes un peu tremblantes à cause de l'horreur qu'il venait d'avaler. Il soupira bruyamment, en se demandant ce qu'il se passait dans le cerveau vide de son guide. Son regard dériva sur le forgeron. Il détestait particulièrement quand on conversait de lui, dans une langue étrangère, devant lui. Il avait toujours l'impression que c'était pour se moquer sans avoir le courage de le faire en face à face. Cela lui fût si insupportable qu'il gueula sans prévenir. « Vous pouvez traduire merde !!! » Ce n'était même plus une question à ce stade. Sous l'emprise d'un coup de chaud, le blond ne répondit que par un grognement à la proposition du Réprouvé. C'était ça son excuse ? Lâche, pleutre, sans-couille, bon à rien... « Plusieurs. » gronda l'Eversha, les yeux plissés. Et ce n'était pas un repas, mais six en comptant les chats. Sa queue battait lourdement contre les pieds de la chaise. L'intervention de Grudo fût bienvenue pour dissiper sa mauvaise humeur.

Après tout, en regardant les choses du bon côté : il avait trouvé la cargaison. Il allait pouvoir rentrer après avoir fait ce qu'on lui avait demandé, dans les temps, manger, dormir, et ne plus jamais penser à ce qu'il venait de lui arriver durant cette journée maudite. « Un havresac, oui, merci. » commenta le soldat. « Ça veut dire quoi bro ? » Il ne se réjouit pas vraiment du remerciement, susceptible d'y voir une autre agression dans ce mot qu'il ne connaissait pas. « Parle comme tout le monde, ça me gonfle. » Évidemment, ici, parler normalement consistait à utiliser leur langage incompréhensible et si complexe à prononcer. Il soupira. Il connaissait le mode « merde » à force d'entendre Seth le gueuler, mais c'est tout. Elle disait tout le temps d'autres mots qu'il ne retenait pas, parce-qu'il en avait rien à foutre d'elle et de ses sautes d'humeur. Pour alléger son agressivité montante qui hurlait en lui, il reprit un coup de gnôle qui lui brûla la gorge, remarqua que les chatons tournaient autour de la gourde et finit par leur la laisser. Ces petits monstres seraient bien capables de boire cette chose comme du petit lait qu'il n'en serait pas étonné.

« Hgrm. » C'est à dire : intéressant. Il se leva pour arracher la hache des mains de Solém, brusquement concerné par la conversation. Son bras soupesa l'arme. « Trop légère. » Un sourire carnassier déforma son visage. « J'en veux une lourde. » Il se fichait bien d'être lent du moment qu'il pouvait faire très mal ; de plus son arsenal personnel comportait déjà trois haches dont une qui ressemblait à celle-ci. Il ignora parfaitement la voix bruyante de Grudo et parcourut du regard l'étalage jusqu'à trouver ce qu'il cherchait. S'il devait bien concéder quelque chose aux Réprouvés, c'étaient qu'ils savaient y faire en haches, ce qui les refit monter directement dans son estime. « Celle-là. » Il la prit en main, la souleva, se retourna vers Solém pour le viser, et la lança avec toute la force dont il était capable. L'arme s'ancra brutalement dans le mur de l'autre côté de la pièce. « Ahahahahahaa ! Oui, j'aime bien. Bonne qualité. » Le forgeron ricana lui aussi, visiblement d'accord avec ce choix. Itak ne se doutait pas que c'était la plus chère de tout ce que faisait Grudo. « Oui. Tu peux pas t'enrôler tout de suite, mais tu peux venir au campement. Pourquoi ? » répliqua enfin Itak, en allant arracha des planches du mur l'arme qu'il considérait maintenant comme sienne. Désormais, il appréciait finalement le geste qui visait à se faire pardonner.

Le chevalier prit le havresac et le chargea sur sa monture. Elle aussi aurait besoin de manger. « On va dans quelle auberge ? » dit-il, en ayant oublié toute rancune et susceptibilité. Quoi ? L'autre n'avait pas promis un repas ? Espérons qu'il soit meilleur guide pour la bouffe que pour les forgerons.  

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Dim 17 Mai 2020, 18:43




Le chevalier aux chats




La voix du jeune chevalier vibrait sous les effets de la colère. Son emportement éclata face aux accents gutturaux qui composaient le Zul’Dov. Je me rappelai alors qu’Itak ne comprenait pas un traître mot de ma langue maternelle. Je restai silencieux, cherchant une interprétation adéquate pour décrire le concept de Bro. Littéralement, le mot se traduisait par frère mais la connotation était plus imagée dans mon esprit. Finalement, ce fût le forgeron qui répondit à la question posée par l’étranger.

« Bro ça signifie Frère dans votre langue. Dans notre culture, le terme a deux significations. La première ressemble à la vôtre et a un rapport avec les liens du sang et les fratries recomposées au sein de certaines familles. La seconde désigne l’affinité qui unit des compagnons d’armes. C’est une appellation fréquente au sein des ordres fraternels. Un peu comme une marque qui indique ‘je serai présent si tu en as besoin’. Enfin, je sais pas si vous arrivez à vous figurer les choses sous cet angle ? »

L’imposant artisan n’avait pas stoppé son activité pour répondre à son client. Tout en parlant, il s’était retourné pour récupérer un grand sac en jute avant d’y enfouir le fatras qui encombrait le comptoir. Pendant ce temps, l’homme-félin me rejoignit pour essayer la hache que je lui avais indiquée. Elle ne semblait pas à son goût. Il préférait les armes lourdes et imposantes. J’esquissai un sourire. Il me faisait de plus en plus penser à un réprouvé entre son goût pour le combat et les armes ainsi que la colère sourde qui battait ses tempes. Je l’appréciai de plus en plus. D’un geste vif, il lança la hache qu’il tenait dans la main. Cette dernière fusa, passa à quelques centimètres de mon visage et se planta dans le mur derrière moi.

« On va prendre cette hache aussi, lançai-je au forgeron. Tu pourras mettre la note sur le compte d’Ayleth ? »

Le forgeron me toisa de ses petits yeux bruns. Sa moue semblait contrariée pourtant j’étais certain qu’il connaissait ma mère ; j’avais reconnu le petit écusson qui ornait chacune des lames de la guerrière.

« J’ai pas pour habitude de faire crédit, petit. Et qu’est-ce qui me prouve que la formatrice de la garde réglera bel et bien la note pour toi ?

— Je suis son fils, précisai-je

— T’as pas de preuve de ce que t’avance, j’imagine ? »

Je secouai la tête à la négative et il leva les yeux au ciel. Je n’avais rien sur moi qui permettait d’attester mon identité ni aucun objet à mettre en gage contre cette hache. J’entrouvris ma bourse pour compter l’argent en ma possession. Je devrais avoir à peine de quoi payer cette hache et un bon repas pour mon compagnon. Enfin, je n’avais pas vraiment le choix. Je m’avançai vers le comptoir et y déposai quelques piécettes pour régler mon achat. Ma requête aurait sans doute plus de succès à la taverne ; les tenanciers me connaissaient davantage. Je me retournai vers mon nouvel ami et lui confia mon cadeau d’excuse.

Quand nous abordâmes le sujet des Chevaliers d’Hébé, le jeune homme m’invita à me rendre au campement. Malheureusement, je ne pouvais pas vraiment quitter la cité sans risque pour moi et pour les autres.

« Je peux pas trop partir de la cité. Je suis pas assez… stable, avouai-je avec difficulté à mon nouvel ami.  Mais si tu veux que je vous rejoigne, je pourrais toujours voir ça plus tard. »

J’insistai bien sur le «tu» afin qu’il comprenne que c’était une proposition qui lui était destinée. A dire vrai, je n’étais pas plus intéressé que cela par son ordre - mais si c’était ce qu’il voulait, je m’y plierai.  

Nous finîmes par quitter l’échoppe en direction de notre nouvelle destination.

« Je te propose le Gîte de la Mésange Cuivrée »

C’était une petite taverne qui se situait sur la place centrale de Stenfek, à quelques pas du forgeron. La bière y était bonne et les patrons sympathiques. J’avais l’habitude de m’y rendre avec mes compagnons bien que cela fasse quelques semaines que je n’y sois pas allé. Nous remontâmes l’allée principale pour nous arrêter face à un établissement où une pancarte stylisée indiquait le nom de l'auberge.

« C’est là » annonçai-je inutilement à Itak qui ne devait probablement n’avoir aucun problème à déchiffrer l’enseigne.

Je poussai la porte et pénétrai les lieux. Une chaleur agréable nous enlaça de sa douce étreinte. Je saluai le tavernier d’un signe de la main.

« Eave (Salut) Taklin ! Ça va ? Ça m’a l’air bien calme ici pour un début d’après-midi.

— Tu l’as dit mon gars. Mais heureusement que les braves comme toi s’abreuvent à n’importe quelle heure ! Installe toi avec ton ami, j’arrive. » m'accueillit le patron

Je me dirigeai vers une table à bonne distance de la cheminée quand une autre voix familière m’apostropha.

« Solheim, io yerr nid yu grind het nau, Gowno ! (Solheim, je ne pensais pas te revoir ici, minable), prononça l’homme en faisant craquer ses doigts.

— Ansjos (Dégage) Nathax ! » crachai-je en direction du nouveau venu.

Mon regard noir se planta dans le sien mais je ne m'arrêtai pas d'avancer pour autant. Quand je fus à sa portée, il me poussa violemment contre une table. Je ne pus retenir un grognement.

« Arrête tes conneries ! Laisse-moi tranquille !

— Je pensais t’avoir prévenu de ce qui t’attendrai si tu nous faisais honte lors de la Coupe des Nations.

— En attendant, t’y étais pas parce que les Zaahins t’en pensais encore moins capable que moi. Maintenant fous moi la paix.

— Répètes un peu pour voir !

— Du calme ! Je vous rappelle que les combats sont interdits dans l’établissement ! » précisa la voix tonitruante du patron.

Le poing de mon adversaire cogna rageusement sur la table.

« Tu perds rien pour attendre, Dziwka (insulte très violente) » maugréa-t-il avant de s’éloigner de mauvaise grâce. Tout comme moi, il savait ce qu’il en coûtait de désobéir aux mises en garde du tavernier.




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Lun 18 Mai 2020, 19:39

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Le chevalier aux chats

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visiblement le codage des chats marche plus. è_é

Donc Bro, ça voulait dire frère. Maintenant qu'il avait choisi puis joué avec sa nouvelle hache, l'explication beaucoup plus intellectuelle faisait son bout de chemin dans son cerveau amoindri, alors qu'il terminait de ranger le havresac. Sa langue claqua. Verdict : Itak n'aimait pas trop ça et aurait préféré ne pas avoir la traduction. Il avait un très mauvais passif avec la notion même de famille, qu'il n'avait jamais vécu ni comprise. Le dernier frère qu'il avait eu était mort par le fil de son épée, ce qui ramena en lui autant d'amertume que de mauvais souvenirs. Le Réprouvé ne serait pas très rassuré de savoir ce qu'Itak faisait de ses frères. Il n'en dit rien mais tira si nerveusement sur la sangle du sac que son cheval frémit. Sa main le rassura par quelques caresses et suivit en silence Solèm après avoir salué le forgeron de la main.

Cette fois-ci le blond ne dit rien non seulement parce-qu'il ruminait des choses qu'il aurait préféré oublié mais aussi parce-qu'il surveillait sans se cacher les moindres gestes du Réprouvé. Pas question de se faire avoir une seconde fois. Ses yeux se levèrent vers la pancarte au dessus de l'établissement. Il hocha la tête en silence, pour faire semblant de savoir lire. Cette technique marchait bien, à vrai dire. « J'espère qu'on y mange des mésanges. » commenta le soldat d'un ton morne, dans une grognement non articulé. C'était bon les mésanges, juteux et croquant. Ses yeux s'illuminèrent un bref instant. Il poussa un soupir et entra dans la taverne après avoir conduit sa monture aux écuries. Il avait entendu dire que les Réprouvés étaient très sévères envers les voleurs et ne s'inquiétait donc pas de voir disparaître sa cargaison. Peut-être qu'il était un peu con. L'ambiance joyeuse et la bonne odeur de bouffe essuya légèrement sa mauvaise humeur. Il avait faim. Il pensera au corps ensanglanté de Jiang-Li après avoir mangé.

Solèm semblait avoir choisi une table vers laquelle Itak se dirigea sans se soucier des bavardages de son guide avec les autres Réprouvés. Déjà, il n'y comprenait pas grand chose pour le peu qui était en langue commune. Ensuite, il avait faim et ce qu'il avait vu sur les autres tables en s'avançant avait l'air très bon et bien plus intéressant que la Coupe des Nationchoses. « Ouai puis moi j'ai la dalle ! » gueula-t-il suite à la menace du tavernier. Le chevalier commanda six bols de cassoulet, cinq petits avec que de la viande et un grand. Les chatons mangeraient sur le coin de la table entre lui et le mur, et Carnage en dessous de la table, toute une organisation maîtrisée sur le bout des doigts. Itak but la moitié de sa pinte de bière en regardant Solèm s'asseoir. « Lui aussi tu l'as attaqué dans une ruelle, hein ? » Il ricana, comme il n'avait rien compris ni écouté à la conversation. « Tu vas pas faire la gueule ? J'aime pas bouffer avec des gens qui font la tronche. Puis tu sais ceux qui parlent beaucoup et fort comme l'autre, ça veut dire qu'ils ont rien dans le pantalon et qu'faut qu'ils compensent autrement. » Logique implacable.

Le chevalier ressentit un soulagement certain de voir arriver sur une planche des saucissons, fromages et une autre pinte. Il n'avait pas osé demandé du lait pour les chats en se doutant bien que ce n'était pas trop le genre de la maison. Peu importe puisque le saucisson occupera les chatons. Son angoisse ne disparût pas pour autant, mais il avait la faculté très utile d'avoir l'alcool joyeux et léger. A plus tard le cœur serré et le ventre noué par des regrets tortueux. « Ça veut dire quoi que t'es pas stable ? » Il n'avait pas remarqué de problèmes d'équilibre particulier chez le Réprouvé et ne voyait pas le rapport avec la visite d'un campement de l'Ordre. « Bin t'as qu'à venir avec moi, t'expliquera pourquoi j'suis en retard et puis ça fera les pieds à l'autre conne qui vient de Butin d'Or. » Bouton d'Or. Sa mémoire sélective ne retenait que vaguement ce qui ne l'intéressait pas. Or cela comprenait beaucoup de choses de son entourage.

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Dim 24 Mai 2020, 10:40




Le chevalier aux chats




Itak n’avait pas pris part à la joute verbale. Il avait poursuivi son chemin et s’était accoudé à une table non loin de là. Il avait eut raison de ne pas se mêler de cette histoire. Je doutais fortement que Nathax appréciât l’intervention d’un étranger. Il était beaucoup plus raciste que les réprouvés natifs de la cité ; il empestait ce parfum nauséabond des bouseux de Lumnaar’Yuvon.

Je rejoignis le chevalier peu après qu’il eut fini de s’installer. Avant de m’asseoir, je vérifiai qu’aucun des chatons ne s’était faufilé sur mon siège ; mon nouvel ami n’aurait probablement pas apprécié compléter son repas avec une purée de félin. Je venais à peine de poser mes fesses sur la chaise quand Taklin arriva avec la commande du jeune homme. Il disposa six bols de cassoulet sur la table ainsi qu’une pinte de bière ; mon compagnon n’avait sans doute rien demandé pour moi et c’était mieux ainsi.

« Tu veux quoi Solheim ? m'interrogea le tavernier

— Rien », mentis-je simplement.

Une moue désapprobatrice se dessina sur le visage du tenancier. Il hocha sèchement la tête et disparut derrière son comptoir. J’étais soulagé qu’il n’ait pas insisté. En réalité, je mourrai littéralement de faim et ma volonté aurait bien vite céder face à l’argumentaire du maître des lieux. Cependant, avec l’achat de la hache, je n’avais plus assez d’argent en poche pour me permettre ces extravagances. Je m’étais déjà engagé à payer la note de mon invité - ce qui serait sans doute compliqué avec les pauvres piécettes de cuivre enfouies au fond de ma poche. Je comptais sur la bienveillance et ma relation privilégiée avec l’aubergiste pour qu’il acceptât de m’accorder un paiement différé pour ce repas - si je voulais qu’il l’autorisât, autant faire en sorte que la note soit la plus basse possible. Je pris une grande inspiration. Le fumet des plats s’invita dans mes narines, me donnant l’eau à la bouche. Mon estomac se tordit dans une atroce douleur familière. Pourtant, lorsque j’expirai, la sensation de faim reflua peu à peu.

« Non, je l’ai pas attaqué » gromelai-je.

Cela ne me plaisait pas beaucoup qu’il ressasse cette histoire que j’aurai préféré oublier. Déjà qu’elle me coûtait mon repas, ce n’était pas vraiment très sympa de sa part de remuer le couteau dans la plaie.

« Je pense qu’il est vexé que ce soit moi qui ait été sélectionné pour représenter mon peuple dans un événement aussi réputé que la Coupe des Nations… Surtout que j’ai ridiculisé tous les réprouvés par ma minable prestation, expliquai-je avant de frapper la table d’un grand coup de poing. Pourquoi ils m’ont choisi ? Je suis qu’un zaam, merde ! »

Les sourcils froncés, je me retournai vers la silhouette qui nous dérangea. Je reconnus aussitôt le tavernier qui revint avec une pinte de bière et une planche débordante de cochonnailles et de fromages. Mon ventre gronda sévèrement.

« Je pensais que t’avais pas faim, m’asséna le patron

— Eh bien… commençai-je, gêné

— T’es à la dèche, c’est ça ? T’en fais pas, je sais que tu me rembourseras en temps voulu. Et puis c’est pas très courtois de laisser boire ses compagnons seuls. », précisa-t-il en déposant son plateau sur la table.

Je le regardai d’un air complètement décontenancé. Je savais qu’il me connaissait bien - et qu’il était ami avec ma mère - mais ce n’était quand même pas son genre d’être si généreux. Était-ce sa nature angélique qui s’exprimait par ce geste ? Je ne m’en souciai pas sur le moment.

« Merci Taklin ! C’est vraiment gentil de ta part ! Je te rembourserai demain, promis !

— Ha ha ha, je te crois mon gars», termina-t-il avant de s’en retourner à ses occupations.

Sans attendre, je saisis la choppe et but une longue gorgée ; il était de bon ton de trinquer avec ses camarades de boisson mais je m’en foutais royalement. Je reposai mon verre sauvagement sur la table et attrapai un morceau de saucisson pour le mâchonner bruyamment. Mes manières ressemblaient à celle d’une bête affamée.

Je plissai les yeux en signe de mécontentement. Un grognement hostile accueillit la question du chevalier. Ce fût déjà assez difficile de lui avouer cette faiblesse, je n’appréciais pas réellement qu’il insistât dans cette voie. Mais, lorsque je croisai son regard, j’y lu une réelle incompréhension - qui se retrouva dans la suite de son discours. Finalement, prenant conscience que mon interlocuteur était loin d’être à l’aise avec la culture réprouvé, je décidai de lui expliquer clairement.

« Je peux pas venir avec toi. Je dois rester à Stenfek pour l’instant. » indiquai-je, offrant une vue imprenable sur un morceau de viande en cours de manducation.

Je pris une nouvelle bouchée de saucisson et lui fournis davantage d’explications.

« Pas stable, ça veut dire que je maîtrise pas encore mes humeurs. Là, en ce moment, je suis juste Solheim. Parfois, c’est ma part angélique qui contrôle mon corps et, d’autres fois, c’est mon côté démoniaque qui prend le dessus et je maîtrise plus rien… comme dans la ruelle quand je t’ai… enfin t’as compris quoi ! » expliquai-je d’une voix basse mêlée de bruits de mastication.

Parler de ce sujet me mettait toujours mal à l’aise. C’était sans doute lié au fait que cela m’énervait de rester un poids pour ma famille.

« Bon sinon je t’avoue que j’ai pas très envie de rencontrer un bouseux de Purin d’Or, crachais-je en reprenant les mots de mon nouvel ami. Ce sont de vulgaires péquenots qui détestent quiconque n’habite pas leur petit tas de fumier qu’ils appellent ville. Pouah ! Je les déteste ! »

J’ignorais d’où provenait cette animosité envers les agriculteurs de Lumnaar’Yuvon. Était-ce lié à leur racisme ? A leur inculture ? A leur rejet de la magie ? Je n’en savais rien mais les habitants de la capitale - Ayleth la première - m’avait instillé ce sentiment. J’avais toujours supposé - sans le demander - que son hostilité était liée d’une manière ou d’une autre à un évènement impliquant Leya-Niera.

« Du coup, vous faites souvent la guerre avec ton groupe ? Comment t’es arrivé là-bas, toi ? Y en a beaucoup des gens comme toi ? En tout cas, si je dois m’y rendre un jour, j’espère qu’il n’y a pas trop de souillures de Lumnaar’Yuvon… »




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Ven 16 Oct 2020, 21:19




Le chevalier aux chats




« Tu connais l’Ordre d’Hébé ? C’est une organisation de chevaliers qui luttent pour la paix et la justice. Bon… ils font pas aussi souvent la guerre qu’on pourrait l’espérer, mais ça viendra peut-être ? En ce moment, ils aident des Orines dans le coin. Parait qu’il y a beaucoup de gens qui les embêtent. »

Mes dents arrachèrent un gros morceau de viande. La viande était tendre et juteuse ; un véritable délice. Je laissai retomber lourdement la cuisse de volaille dans mon assiette ; il restait encore pléthore de chairs à rogner sur l’os doré. Je mastiquai rapidement, désireux de poursuivre mon histoire. Les bruits de manducation étaient renforcés par l’entrebâillement de ma bouche.

« Tiens toi correctement Solheim ! Je t’ai déjà dit de fermer ta bouche quand tu manges ! me réprimanda Leya-Niera

— Pourquoi ? Je fais rien tomber ! me défendis-je en poursuivant mon repas.

— Ce n’est pas poli, voilà tout. Les gens n’ont pas nécessairement envie de t’admirer mâchonner de la nourriture. Ils n’ont pas non plus envie d’entendre des bruits de succion ou de déglutition !

— Moi ça me dérange pas, avouai-je

— Ayleth ! Par l’amour d’Ahena, dis quelque chose !

— Mange correctement Solheim ! Tu penses que les Zaahins se comportent comme des porcs ?! »

Ma mâchoire se ferma sans attendre. La simple mention de nos héros suffisait généralement à me faire changer d’attitude. Ils étaient mes modèles et j’espérais avoir un jour l’honneur de les rencontrer. J’appréciai surtout Zéleph et tout ce qu’il avait réussi à faire pour notre communauté.

« Pourquoi tu l’écoutes toujours plus elle que moi ?

— Il suffit d’avoir la bonne argumentation ! » répondit la réprouvée en adressant un clin d’oeil à sa compagne.

J’engloutis rapidement les restes de mon assiette afin de pouvoir poursuivre mon récit.

« J’en étais où déjà ? »

J’attrapai ma bière en boire une longue gorgée. Le liquide aidait à faire descendre la nourriture à moitié coincée dans mon oesophage à cause de ma gloutonnerie. Ce moment de répit me permit de remettre de l’ordre dans mes idées.

« Ah, oui, Itak ! C’est mon nouvel ami. C’est lui qui m’a appris tant de chose sur cette alliance. Il parait qu’il y a plein de races qui se sont regroupées derrière cet étendard. Bon, il m’a dit que parfois il y avait des querelles… Mais quand même ! Il y a des cul-terreux de Purin d’Or là-bas, tu te rends compte ! Ouais, Itak les aime pas trop non plus. Il dit ‘Butin d’Or’ mais c’est moins drôle. Je préfère Purin, ça leur correspond mieux. Enfin, ça nous fait un autre point commun. Donc oui, il m’a expliqué que certains d’entre eux sont sortis de leur ferme pour s’allier à des étrangers, c’est fou, non ! »

Je regardai tour à tour mes deux mères, cherchant une approbation de leur part. Ce fut Ayleth qui réagit la première, arborant un sourire satisfait. Elle détestait ceux de Lumnaar’Yuvon presque autant que ces chiens galeux de sorciers.

« D’ailleurs, c’est l’une d’entre eux qui devait l’aider à trouver le forgeron. Mais bon, vous savez ce que c’est. On peut jamais compter sur eux. Alors, elle l’a laissé gambader dans la ville sans lui donner d’autres indications qu’un plan écrit en Zul’Dov. Mais bon, Itak il parle pas notre langue. Je lui ai dit que je lui apprendrai - surtout les insultes - comme ça il pourra les crier à ces bons à rien de paysans. On doit se revoir bientôt. Il m’a invité. Mais je lui ai expliqué que pour l’instant, je pouvais pas trop bouger… Il m’a proposé que je le rejoigne à Arcadia - c’est quelque part sur une île qui s’appelle Taelora. Bon je connais pas trop, mais j’aurai tout le temps de me renseigner. De toute façon, je dois d’abord faire mon Merrill’Kendow. Pas qu’il craigne quelque chose, c’est un homme fort. Et il a plein de chats qui l’accompagnent. La plus grosse, elle est énorme alors que les autres sont tous petits. Ils sont trop mignons mais Itak m’a dit de faire attention. Je sais pas s’il se moquait de moi. Mais dans le doute, j’ai pas essayé de les caresser : on sait jamais.

— Eh bien dis donc, Solheim, je t’ai rarement vu aussi exalté… On dirait que tu t’es bien amusé aujourd’hui ? intervint Leya-Niera d’une voix douce et amusée

— Oui ! C’était vraiment trop bien. Et on a été voir Ghrudo aussi. L’Ordre d’Hébé lui commande régulièrement des armes et du matériel, parait-il. Quand je serai forgeron, je ferai affaire avec eux. Comme ça, je pourrais rendre visite à Itak de temps en temps !

— C’est bien que tu te fasses des amis d’autres races. Je suis heureuse.»

L’Ange porta un regard tendre sur son fils. Finalement, les longues séances durant lesquelles elle avait essayé de lui inculquer la tolérance avaient portés leurs fruits. Soudain, la fatigue me rattrapa et je ballai à m’en décrocher la mâchoire.

« Bon je vais me coucher, expliquai-je en quittant la table. Ah ! J’ai oublié de te dire Ayleth. Taklin m’a fait une avance sur le repas. J’aurai besoin d’argent. »

La réprouvée frappa un coup sec sur la table.

« On verra demain ! Tu me soûles à causer sans arrêt depuis que t’es rentré ! »

Je m’écartai vers l’escalier. Je savais que ses colères pouvaient être violentes.

« Bon bah, bonne nuit ! » lâchai-je avant de monter les marches qui menaient à ma chambre.


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[Q] Le chevalier aux chats | Itak Akai

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