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 [Q] - Ce que les autres attendent | Dorian Lang

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Astriid
~ Ygdraë ~ Niveau II ~

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◈ Parchemins usagés : 2365
◈ YinYanisé(e) le : 03/04/2020
◈ Activité : Empoisonneuse
Astriid
Sam 04 Juil 2020, 16:20

[Q] - Ce que les autres attendent | Dorian Lang Yu78
Ce que les autres attendent




Partenaire : Solo
Intrigue/Objectif : Mission de niveau : Apprendre à chasser des animaux
Après l'incident avec la cliente (Isahya) et sa fatigue/dépression suite à Odon Do Dur et ses cauchemars (on dit merci à Léandra), Laysa décide d'embarquer Dorian à Fjörd pour lui changer les idées mais aussi pour se concentrer sur son apprentissage en tant que Vampire. Il aura l'occasion de rencontrer d'autres membres de sa lignée et d'apprendre à chasser.

[Q] - Ce que les autres attendent | Dorian Lang Zktc



Dorian Lang

Race : Vampire (Douria)
Taille : 185cm
Âge apparent: 25
Niveau : I | Rahzdens

Spécialités :
- Agilité : 6
- Force : 5
- Charisme : 7
- Intelligence : 5
- Magie : 5
Plongé dans un mutisme qui durait depuis des heures, je ne voyais pourtant pas le temps passer. Je réfléchissais aux événements passés et à ceux à venir. Beaucoup de choses avaient chamboulé mon morne quotidien en peu de temps, ce qui expliquait sûrement mes douloureux cauchemars. A leur pensée, je frémis, je souffrais encore des griffes de mes démons qui ne cessaient de me forcer à ressasser mon passé, à y faire face alors même que je cherchais à le fuir. Les cauchemars avaient été si vifs et intenses que je ne peinais à percevoir la différence entre la réalité et mes souvenirs tourmentés.
Mes insomnies s'étaient intensifiées depuis et j'étais d'une humeur encore plus maussade que d'ordinaire, plus mort que vif. Je souhaitais qu'on me laissât tranquille. J'étais épuisé depuis mon apparition aussi soudaine que désagréable sur un champ de bataille parmi des réprouvés. Je grinçais des dents à ce souvenir, ignorant encore comment j'en étais arrivé à combattre avec eux. Je ne connaissais pas encore le pourquoi du comment de cette situation mais j'espérai trouver des réponses bientôt.
Depuis cette journée, je gardai mes nouvelles ailes rétractées en permanence. Je ne savais pas trop quoi en faire et personne autour de moi ne pouvait me guider pour m'apprendre à les manier. Je devrai apprendre seul. Je n'étais pas un partisan des travaux manuels mais ces ailes pourraient peut-être me donner un avantage dans le futur si je parvenais à les maîtriser. Je repensai à ma première proie, avait-elle obtenu elle aussi ces ailes bicolores après cet événement ? Elle aussi s'était retrouvée parmi les réprouvés et je n'avais pas résisté à l'envie d'aller la voir. La vérité, c'est que je voulais recommencer ce qui avait si bien commencé. Ma première fois avait été sale et brouillon, du mauvais travail. Je souhaitais prendre mon temps avec ma prochaine proie et savourer sa terreur alors même qu'elle chercherait à échapper à mes crocs avides. Avec son sang ou celui d'une autre personne, peu m'importait mais ce qui était certain, c'est que depuis cette nuit, le sang que me fournissait ma Créatrice me paraissait fade et sans saveur. Je ressentis un frisson coupable en réalisant le chemin que mes pensées avait prit. C'était plus fort que moi, je voulais recommencer encore et encore et me gaver de sang jusqu'à satiété. Depuis ma Transformation, je n'avais pas connu ce sentiment de satisfaction, je ne me rappelai même plus ce que cela faisait d'être repu. En manque constant, j'étais devenu comme un de ces drogués que je méprisais. Il était plus que temps que je m'intégrasse dans ma nouvelle famille et que j'évolue pour apprendre à maîtriser mes pulsions.
La tête de Laysa retomba mollement sur mon épaule et je renonçais à la repousser, un nouveau virage de la calèche la ferait de nouveau tomber sur moi. Au vu des récents événements, elle avait mis en pause son activité à la Merhoneän pour se concentrer plus sur moi, mieux me surveiller mais aussi commencer mon réel apprentissage. Un nouveau faux pas comme la dernière nuit avec la cliente tête-en-l'air et je risquais la mort. J'avais eu de la chance de tomber sur une femme fragile et sur son clément tuteur. Laysa ne souhaitait pas qu'un tel incident se reproduise et ma mine de déterré suite à mon combat et mes cauchemars ne l'avait que confortée dans sa décision qu'il était temps que je change d'air. Nous en profiterions pour rencontrer quelques membres de la famille qui vivaient dans un manoir où logeaient à l'année plusieurs vampires de notre lignée. J'avais caché ma joie en grognant mais, habituée de mon comportement, elle n'avait pas relevé et nous nous étions mis en route vers Fjörd, un voyage long, inconfortable, d'un ennui sans bornes et qui devenait une torture quand Laysa se mettait en tête de me faire réviser mes minces connaissances en Zarakh. Depuis ma Transformation, j'avais acquis les bases de la langue, suffisamment pour me faire comprendre, mais pas assez pour éviter de me ridiculiser avec un z mal placé.
Rapidement, ma Créatrice s'était aperçue de mes problèmes d'insomnies et avait estimé que je devais profiter de ce don pour apprendre plus vite ma nouvelle langue afin de faciliter mon intégration parmi le peuple de la nuit. Son enseignement était intensif lorsqu'elle arrivait à avoir du temps pour moi. Son travail à la Maison de Jeux lui prenait énormément de temps mais elle pouvait compter sur ma soeur pour l'épauler dans la gestion de notre entreprise. J'étais bon élève, j'aimais apprendre et j'avais une bonne mémoire mais Laysa était stricte et ne tolérait que très peu les erreurs, elle savait que la moindre maladresse serait fatale dans notre monde.
De mon côté, c'était de nouvelles connaissances qui s'offraient à moi et le chemin pour s'initier à ce monde obscur était tortueux et à l'encontre de tout ce que j'avais pu vivre ou apprendre par le passé. J'avais davantage l'habitude de lire des traités théoriques scientifiques en Erek ou d'apprendre des schémas d'anatomie humaine que lire sur l'étiquette des vampires ou les spécificités de mes nouvelles capacités en tant que Rahzdens. Je ne parvenais pas à me plonger dans mon apprentissage avec autant d'application que Laysa le voudrait. Je m'interrogeais sur le bien fondé de ma décision de suivre cette voie, rechignant à accepter ma nouvelle condition. Je ne serais revenu pour rien au monde à ma situation d'avant mais le sacrifice était grand pour m'offrir cette nouvelle chance.
De plus, je craignais de rencontrer d'autres membres de ma famille, je ne me sentais pas à la hauteur de leurs attentes, il me restait encore tant à apprendre alors que mes compagnons disposaient de plusieurs centaines d'années d'expérience. Ils avaient vu et vécu des choses que je ne pouvais imaginer, je ne ferai pas le poids, je ne serai qu'un insecte faible et inutile à leurs yeux. Je n'étais pas prêt. Je sentis une bouffée d'anxiété monter en moi et je caressai l'espace d'une seconde l'idée de réveiller Laysa pour la convaincre de rentrer.
Nerveusement, je me surpris à gratter de mon ongle le rebord de la fenêtre, enfonçant l'ongle dans le bois si fort qu'il se mit à saigner. C'était presque un soulagement de ressentir une douleur physique qui reflétait mon état intérieur. Finalement calmé, j'observais par la fenêtre la silhouette du portail du manoir qui se dessinait enfin à l'horizon. Laysa se réveilla quand la calèche ralentit progressivement avant de s'arrêter. Je m'étirai avant de frotter mes yeux fatigués, cela faisait trois jours que je n'avais pas du tout dormi, ne réussissant à fermer les yeux que pendant de courtes périodes de quelques minutes avant de les rouvrir, alerte et d'une humeur encore plus massacrante que d'ordinaire. Ma Créatrice ne rencontrait de son côté pas de problème et m'avait utilisé comme oreiller pendant tout le trajet, dormant comme une bienheureuse, sa main entourant mon torse comme si j'étais sa chose. Ce que j'étais en un sens. Un mot de sa part et j'obéirais au moindre de ses désirs.
Elle se recoiffait, sifflotant avec gaieté, heureuse d'être arrivée. Je reconnaissais que je ne regretterai pas la couchette en cuir dur de la calèche et j'accueillerai avec plaisir un vrai lit pour me reposer. Quitte à ne pas dormir, autant être confortable. Nous sortîmes avant de lever les yeux vers le manoir. Laysa parlait de manoir, je voyais un château tant la demeure me paraissait immense. Il se dressait, jetant une ombre de noirceur sur les environs que la lune peinait à englober, son halo nacré tentant vainement d'illuminer les hautes tours en pierre noire. Je savais que je ne pouvais pas m'attendre à un joli manoir en pierre rose avec des géraniums dans tous les coins mais on y allait fort dans le "On est des méchants" là. «Bienvenue dans le peuple de la nuit.» songeai-je avec un humour noir discutable.
Un dédale de marches menait jusqu'au manoir et je soupirai en voyant que Laysa n'avait pris que son petit sac et une petite valise et me regardait d'un air innocent. Je me retins de lâcher un commentaire acerbe et me penchai pour me charger d'un sac sur l'épaule avant de prendre une valise dans chaque main. Le poids tirailla aussitôt mon dos et mes muscles perclus du voyage. Je lançais un regard mauvais à ma Créatrice qui ne me regardait déjà plus et montait les marches avec enthousiasme. Elle avait mentionné que son Créateur vivait ici mais je n'étais plus sûr. A ce moment précis, je me fichais pas mal qui était le Créateur de qui, je voulais juste faire une sieste. Ma Soif se rappela à moi et je serrai les dents pour retenir un grondement. J'avais les nerfs à vif et la fatigue n'aidait pas à retenir mes pulsions, j'avais l'impression qu'on me cisaillait la gorge de l'intérieur. Je me mordis l'intérieur de la joue le temps que la douleur passe, un voile rouge recouvrant ma vision tant le désir de sang était soudain, présent et brutal. Je percutai Laysa qui s'était arrêtée devant la porte principale du manoir. Cette fois je grondai réellement, prêt à me jeter sur elle, je cherchais une échappatoire à mon envie douloureuse et je réagissais comme un animal affamé. Une gifle me remit les idées en place. «Tiens-toi un peu imbécile !» siffla-t-elle, agacée. Elle se radoucit et passa une main douce et fraîche sur ma joue cuisante. «Attends encore un peu, nous allons te trouver quelque chose pour te nourrir.».
Nous pénétrâmes dans le manoir et Laysa engagea aussitôt la discussion avec une femme, je n'écoutais que d'une oreille, mon regard attiré par la décoration. Je fus déçu par la sobriété de celle-ci, les murs étaient nus, à l'exception de quelques peintures et pas un seul meuble n'habillait l'entrée ou nous nous tenions. Un large escalier taillé dans la même pierre que l'extérieur montait dans les étages que je n'arrivais pas à distinguer. J'entendis vaguement au loin le bruit du croisement du fer et des grognements d'efforts. Je devais avoir un air intrigué car Laysa m'indiqua que le rez-de-chaussée était réservé d'un côté à un immense espace d'entraînement et d'un autre côté d'une salle de bal pour les réceptions parfois organisées par la lignée de Douria. «Viens Dorian, suis-moi, allons déposer nos affaires et nous restaurer. Nous aurons du temps pour nous laver et nous reposer, Magnus est un homme patient, il préférera nous parler quand nous ne sommes pas hébétés de fatigue. Il n'appréciera pas non plus de rencontrer un Rahzdens à moitié mort de faim.»

1816 mots
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[Q] - Ce que les autres attendent | Dorian Lang Aoyv
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Astriid
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Astriid
Dim 05 Juil 2020, 16:14

[Q] - Ce que les autres attendent | Dorian Lang Yu78
Ce que les autres attendent





Dorian Lang

Race : Vampire (Douria)
Taille : 185cm
Âge apparent: 25
Niveau : I | Rahzdens

Spécialités :
- Agilité : 6
- Force : 5
- Charisme : 7
- Intelligence : 5
- Magie : 5
Après être passé aux bains, un délice après notre long voyage, j'attendis que Laysa me fasse signe pour nous restaurer. Dévoré de Soif, je ne parvenais qu'à grand peine à rester ainsi immobile. Les bras croisés derrière ma tête, à moitié allongé sur le lit étroit dans la minuscule chambre qui m'avait été attribuée, je tentais de détendre un à un mes muscles noués par le voyage et par la tension de mes nerfs. Muscles qui avaient d'ailleurs fondus, je n'avais pas du tout entretenu mon corps et depuis ma Transformation, j'avais perdu du poids. Déjà pas athlétique en tant que Lyrienn, j'étais terriblement maigre aujourd'hui et la Soif que je combattais chaque jour ne me laissait que peu d'énergie derrière pour m'occuper de mon corps.
En fait je m'en fichais. Récemment, je négligeais mon apparence, je n'arrivais plus à trouver d'intérêt dans mes lectures et la seule motivation que je trouvais pour me lever le soir, c'était la soif qui me tenaillait et me poussait à bouger. Autrement, je restais passif, maussade et très désagréable quand on me forçait à interagir. Je sentais bien que je tombais dans une sorte de dépression. Laysa m'avait dit que c'était normal, que ça passerait avec le temps mais j'étais dubitatif. Avais-je eu raison d'accepter le Shaazka ? Je cherchais une échappatoire mais devenir un vampire n'était-il pas en train de produire l'effet inverse ? Pour le moment, je ne voyais que de nouveaux tourments s'ajouter aux existants. Je ne parvenais pas à occulter mon passé et j'étais trop médiocre actuellement pour faire quoi que ce soit de productif pour ma nouvelle race. Pire, je doutais et ce doute me rongeait, me faisait hésiter et au lieu d'avancer et de progresser, je patinais sur place comme un poisson hors de l'eau : inutile, faible et geignant comme un enfant capricieux. Je n'avais pas beaucoup réfléchi à vrai dire quand Laysa m'avait abordé, m'enjôlant avec des paroles aussi douces que réconfortantes, juste ce qu'il fallait pour me faire céder et me faire miroiter un nouveau futur. Les choses se seraient-elles passées différemment si j'avais juste tourné les talons ? Aurais-je pu résister à la fascination qu'elle avait exercé sur moi si je n'avais pas été une loque pathétique après la mort de Suna ? J'étais bien conscient que Laysa avait profité de la situation pour m'asservir et je ne lui en tenais presque plus rigueur. C'était une opportuniste qui s'assumait et après tout, nous sommes tous maîtres de nos choix et je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même d'en être ici aujourd'hui, dans ce Manoir glacé et infesté de créatures comme moi.
Vaguement agacé, contre tout le monde et surtout contre moi, je balançais brusquement mes jambes hors du lit pour me lever et aller voir ce que Laysa fabriquait. Sa chambre juxtaposait la mienne et j'entrais sans frapper. J'étais irrité et je cherchai des excuses pour entrer en conflit et évacuer la tension qui s'accumulait en moi. Je ne me rappelai plus à quand remontait la dernière fois que j'avais bu et ça me mettait en rogne. Sèchement, je l'interpellais. «T'as pas quelque chose à boire ? Je vais m'assécher comme une vieille pomme ridée à ce rythme.» Ma voix avait claqué, insolente, mais il était trop tard pour regretter. Un silence gênant s'installa quand je m'aperçus que Laysa n'était pas seule. Installée à une petite table ronde face à une autre personne, elle leva des yeux chargés de colère sur moi. Je dérangeai clairement. Tant mieux. Je claquai la porte derrière moi avant d'inspecter la chambre de ma Créatrice. Je constatai avec aigreur qu'on lui avait attribué une chambre bien plus confortable que la mienne, plus spacieuse avec un épais tapis au pied du lit, une commode ainsi que la petite table avec les chaises. Il y avait même une tapisserie suspendue au mur. On était loin de mon cagibi avec mon lit trop petit pour ma taille, le petit coffre à son pied et la chaise branlante en guise de table de chevet. Je compris le message. Nous faisions peut-être partie de la même famille mais je devais me montrer à la hauteur si je désirai mériter une quelconque reconnaissance. Pour le moment je n'étais qu'un Rahzdens, un vampire de bas-étage, un fardeau.
L'homme qui parlait avec Laysa s'était retourné pour m'examiner pendant que je regardais ailleurs. Silencieux, son regard magnétique avait effleuré ma silhouette avant de remonter jusqu'à mon visage pour plonger ses yeux dans les miens. Je ne parvins pas à deviner ses pensées derrière les prunelles fauves du vampire mais j'étais fasciné et intrigué. Je n'arrivais pas non plus à lire sa personnalité derrière son apparence lisse, ses vêtements de bonne facture, visiblement sur mesure, ses cheveux gominés en arrière, dévoilant aux regards curieux une cicatrice qui barrait son sourcil. S'agissait-il du Créateur de Laysa ? Ne devions-nous pas attendre pour le voir ? Pris de court, j'étais réduit au silence, hésitant sur l'attitude à avoir. Il me sauva en prenant la parole.
«Dorian, je présume. Laysa était justement en train de me parler de toi.» Il avait un timbre de voix très bas et très posé, suave et rassurant. Il respirait la confiance et la maîtrise de soi et je me sentis immédiatement à l'aise. Laysa siffla, mécontente. «File dans ta chambre Dorian, je passerai te voir tout à l'heure.» Le vampire l'interrompit en levant une main, un sourire flottant sur ses lèvres : «Non laisse-le ma chère, il ne dérangera plus. Mon garçon, je suis Magnus Vandersen mais nous parlerons plus en détails plus tard toi et moi.» Je mis du temps à comprendre l'ordre indirect qu'il m'adressait et, gauchement, je me balançais sur mes pieds avant de trouver un endroit dans la pièce où je pouvais m'installer le temps qu'ils terminent leur discussion. J'errai un peu bêtement de gauche à droite avant de me décider pour une chaise à côté du lit de ma Créatrice. Pour m'occuper, je pris un des livres sur la table de chevet et fit mine de m'y plonger tout en gardant une oreille sur la discussion des deux vampires.
Laysa lui racontait les nouvelles de Merhoneän, les soirées qu'elle prévoyait d'organiser dans notre Maison de Jeux, les nouveaux vampires qui s'étaient installés à la Cité. «J'ai croisé Synth à la Banque l'autre jour, il m'a demandé si j'avais de tes nouvelles. Il m'a aussi parlé du projet d'Hedwige, elle aimerait organiser une soirée à l'Hotel Bellyrien à Merhoneän et laisser Mërope gérer l'événement du début à la fin. Je m'y connais un peu en soirées, je pourrais peut-être lui donner une astuce ou deux ? Je pourrai même lui laisser Dorian en tant qu'assistant. C'est important que la lignée soit soudée comme tu le dis souvent et travailler ensemble consolidera les liens de notre famille.» Je détestais cette manie de parler de moi comme si je n'étais pas là, comme si j'étais un enfant incapable de comprendre ce que les grands racontaient. Ou un pion. Ils me signifiaient clairement que je n'avais pas mon mot à dire dans leurs plans.
Frustré, je fronçai les sourcils en voyant le petit manège de Laysa qui minaudait devant Magnus. Je reconnaissais bien là ma Créatrice, toujours à fourrer son nez là où la moindre opportunité se montrait. Loin de montrer de l'altruisme, elle voulait juste s'inviter à la soirée des Vandersen. Impassible, Magnus lui répondit d'une voix égale. «Tu sais bien que tu es toujours la bienvenue à nos soirées Laysa, tu n'as pas besoin de prendre tous ces chemins détournés. Quant à Dorian, j'aimerai apprendre à mieux le connaître avant de lui donner plus de responsabilités dans notre famille. Ma fille Mërope a fait ses preuves, qu'a fait le tien ?» Laysa se redressa, une lueur de défi dans le regard. «Il a du potentiel, j'en suis convaincue ! Il a été transformé il y a peu de temps, il faut lui laisser du temps pour accepter sa nouvelle nature et les changements dans son corps !» Magnus éclata de rire, posant une main chaleureuse sur le bras de sa fille. «Allons calme-toi, je ne remet pas en doute ton choix, j'ai vu Selyne et je te connais toi, j'ai toute confiance en toi. J'ai entendu dire que vous aviez fait un détour dans le Spectre de la Dame l'autre jour, est-ce vrai ? Que fabriquais-tu là-bas ?»
Ils ne prêtaient nullement attention à moi, j'étais pour ainsi dire invisible et je me lassai vite de leur discussion. Ils parlaient de personnes que je ne connaissais pas et je n'avais pas envie d'entendre Laysa me défendre. Il n'y avait rien à défendre sur ma carcasse et je ne voulais pas qu'elle fasse monter les attentes des autres vampires sur ma personne comme un objet qu'elle voulait vendre. Je ne voulais faire face aux attentes de personne, je craignais trop de décevoir. J'avais connu trop de déconvenues dans le passé pour avoir confiance en moi. Que se passerai-t-il si je devais décevoir la lignée de Douria ? Serais-je rejeté comme un paria ? Je n'avais jamais osé poser la question à ma Créatrice. De nature défaitiste, je ne pouvais m'empêcher d'imaginer le pire dans chacun des scénarios qui s'offraient à moi. Je déglutis, les bords de ma vision s'obscurcissant, prenant une teinte rougeâtre. Je mourrais de Soif. Je frottais mes yeux secs de fatigue et essayais ensuite de prêter attention au livre que je tenais entre mes mains, un assommant traité sur la géographie et l'histoire de Fjörd. L'écriture était en pattes de mouche et rendait sa lecture difficile en plus de traiter d'un sujet passablement barbant. Je jetais un oeil à l'auteur, Willhelm Vandersen, un autre des enfants de Magnus ? Sans m'en rendre compte, je m'assoupis au bout de deux pages, le menton dans une main, bercé par les voix de Magnus et Laysa.
[Q] - Ce que les autres attendent | Dorian Lang Zktc
«Dorian, réveille-toi mon coeur, viens je t'emmène te nourrir.» Le chuchotement prometteur provoqua un picotement sur ma peau et j'ouvrai les yeux difficilement. Je m'étais endormi plus profondément que je n'aurai pensé et n'avais même pas entendu Magnus partir. Mû par la Soif plus que par ma propre volonté, je suivis Laysa en traînant les pieds, mon esprit baignait encore dans les limbes du sommeil et seule l'envie pressante de sang me motivait à rester debout et à suivre Laysa dans l'immensité du Manoir. La plupart des couloirs tortueux que nous traversions étaient plongés dans le noir, ce n'était pas gênant pour nous, mais nous nous perdîmes malgré tout plusieurs fois, Laysa se rappelant mal du chemin à prendre comme elle ne venait plus si souvent à Fjörd.
Enfin, nous parvînmes dans une sorte de réserve glaciale où des fûts en bois s'alignaient sur les deux pans de mur de la pièce rectangulaire. Au fond, un buffet desservait une petite cinquantaine de verres. Ma respiration s'accéléra, je sentais l'odeur métallique du sang emplir mes narines et c'était si bon que j'en aurai presque pleuré. Je formai des poings avec mes mains pour me contenir et il me sembla que Laysa mettait une éternité à nous remplir nos verres. Quand elle en eut rempli un, je lâchai un commentaire sarcastique : «Oh ça y est tu as déjà terminé ?» Elle leva les yeux au ciel mais je lui arrachai le verre des mains sans attendre de répartie de sa part et l'englouti en frissonnant d'extase. Mes mains tremblaient sous la sensation et j'en renversai sur moi mais sur le moment je m'en fichai pas mal, je regrettai juste de gaspiller quelques gouttes du précieux liquide. Laysa me regardait en souriant, sirotant tranquillement son verre. J'enviai sa nonchalance, je ressemblai à une grosse goule dégoûtante quand je buvais du sang. Elle s'approcha et essuya d'une caresse tendre le sang qui maculait mes lèvres puis pris mon verre des mains pour me resservir.
«Je veux que tu prennes des forces pour demain. Nous allons passer la nuit à chasser. Ta condition physique est désastreuse mais nous allons profiter de ce séjour pour changer les choses. Tu vas sortir le nez de tes livres et commencer à découvrir le frisson de la chasse. Te connaissant, tu ne vas pas aimer ça mais il faut bien que tu apprennes à te nourrir. Il n'y aura pas une Banque de Sang partout où tu iras mon chou.» J’acquiesçai, fixant mes yeux sur le verre qu'elle avait rempli, j'avais du mal à me concentrer sur ce qu'elle me disait, tous mes sens tournés vers le liquide qui émettait un clapotement charmeur. J'attendis cette fois qu'elle tende le verre vers moi pour le prendre mais je bus tout aussi vite, cherchant à apaiser la brûlure de ma gorge. Elle attendit que je finisse pour continuer, elle savait qu'elle n'avait pas mon attention quand je me nourrissais, cédant à ce nouvel instinct avec lequel il me fallait apprendre à cohabiter. «Magnus s'est proposé de nous accompagner demain. Tu as de la chance, il ne te tiens pas rigueur de ton impolitesse de tout à l'heure. Mais un nouveau faux pas et je ne serai pas aussi clémente. Ni lui. Je crois que tu ne comprends pas bien l'importance de l'étiquette ni du respect que tu dois à tes Aînés. Mais nous travaillerons dessus. Tu finiras par apprendre.»

1875 mots
2nd message




[Q] - Ce que les autres attendent | Dorian Lang Aoyv
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Astriid
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Astriid
Dim 05 Juil 2020, 20:56

[Q] - Ce que les autres attendent | Dorian Lang Yu78
Ce que les autres attendent





Dorian Lang

Race : Vampire (Douria)
Taille : 185cm
Âge apparent: 25
Niveau : I | Rahzdens

Spécialités :
- Agilité : 6
- Force : 5
- Charisme : 7
- Intelligence : 5
- Magie : 5
Les mains sur les genoux, je reprenais mon souffle. Ma vue se brouillait sous l'effort et mon dos ruisselait de sueur malgré la fraîcheur de Fjörd. Nous avions quitté le Manoir avant même que les premières étoiles apparaissent dans le ciel. Après mon festin, je m'étais écroulé pour dormir et je me sentais presque normal. Ce fut jusqu'à ce que l'intense randonnée commence et que ma motivation vacille, assez rapidement. Très rapidement même. Je détestais tout ce qui se rapprochait des activités sportives. Je n'avais rien dit car Magnus était là et je ne voulais plus reproduire de maladresse en sa présence mais ce n'est pas l'envie qui m'en manquait. Je soupçonnais Laysa de paraître plus fraîche et dynamique qu'elle ne l'était réellement, c'était impossible qu'elle tienne un rythme pareil avec sa routine à Merhoneän qui consistait à distribuer des cartes. Je la voyais faire son intéressante avec Magnus, j'avais envie de vomir. Au sens littéral comme au figuré car l'effort qui m'était demandé me laissait tremblant. Mon corps maigre et faible ne me permettait pas de telles activités et protestait avec douleur à ce qu'on lui imposait. En grognant, je redressai mes lunettes sur mon nez luisant de sueur et je suivis les deux vampires, respirer, c'est la clé. Mes poumons, mon coeur, mes cuisses, qui allait céder le premier ?
Maudissant les pierres qui me faisaient trébucher, je rejoignis mes tortionnaires au faîte de la falaise rocheuse en soufflant comme une forge et je me laissais tomber sur le sol, massant mes jambes douloureuses. La randonnée nocturne avait réveillé ma Soif, ce qui était peut-être le but, et j'avais l'impression d'avoir avalé des morceaux de verre. Je les haïssaient tous autant qu'ils étaient. Avait-on réellement besoin de monter si haut pour chasser ? J'étais déjà épuisé, ils ne croyaient quand même pas que j'allais chasser dans ces conditions ? Une petite voix vicieuse me chuchota que je me créais des excuses. Je n'avais pas envie de chasser. Je n'avais pas envie d'apprendre. Je savais d'avance que j'allais être d'une médiocrité effarante alors à quoi bon ?
Alors que je pleurais sur moi-même, noyé dans mon anxiété et ma morosité, Magnus et Laysa demeuraient silencieux, admirant la vue que leur offrait le promontoire. Leur mutisme excita ma curiosité et je cessais de me lamenter en moi-même pour les rejoindre. Laysa enroula aussitôt son bras autour du mien et posa sa tête sur mon épaule tandis que, le souffle coupé, j'admirai la vue de Fjörd de nuit. Sous nos yeux, Phoebe déposait une goutte de lumière dans l'immensité du lac Myghomvar. Les quelques lignes que j'avais lu plus tôt parlaient de ce lac mais elles en taisaient sa magnificence, préférant sûrement laisser la surprise aux visiteurs. Avec un cri rauque, l'ombre d'un héron gris frôla le lac, troublant le miroir liquide avant de se poser sur la berge en repliant élégamment ses ailes. Je pris une grande inspiration, l'air était beaucoup plus frais et intense ici qu'à Merhoneän et j'oubliais le temps de quelques secondes la Soif qui me tenaillait, réellement impressionné par la beauté des lieux. Nous étions invisibles et insignifiant dans l'immensité de ce pays. Avant de réaliser ce que je faisais, je pris la main de ma Créatrice, exprimant par des gestes plus que par des mots ce que je ressentais face au paysage qui nous était offert. Presque aussitôt, j'enlevais sèchement ma main, reprenant mes distances. Je ne la vis pas lever les yeux au ciel et nous pénétrâmes sous le couvert des arbres à la suite de Magnus.
Les feuilles mortes parsemaient le sol sec et dur. On était loin de la forêt humide, moelleuse, aux senteurs de terre mouillée et fermentée. Les arbres décharnés et leurs branches tordues nous invitaient dans ce royaume silencieux où l'on pouvait entendre les hululements lugubres de chouettes. On les enchaînait entre le manoir des ténèbres et maintenant la forêt dramatiquement sinistre. Je supposais que c'était le monde du peuple de la nuit et que je devais l'embrasser désormais. Je me demandais vaguement ce que Suna aurait pensé de tout ça. Elle se serait sûrement moquée. Je ravalai mes pensées sardoniques en observant l'attitude de mes mentors. J'ignore comment, ils parvenaient à marcher sans bruit malgré les feuilles mortes et les branches cassées qui gisaient au sol. A côté, je faisais autant de bruit qu'un éléphant et bientôt, Magnus ralentit pour se positionner près de moi, m'offrant ses conseils pour me déplacer avec discrétion. Il m'apprit à repérer où disposer mes pieds pour éviter de casser une branche ou comment disposer mon pied sur un tas de feuilles crissantes pour limiter les bruits parasites. Je fis de mon mieux pour appliquer ses conseils et il approuva d'un signe de tête mes efforts.
Les yeux fixés sur Laysa, quelques pas devant nous, il prit la parole, sa voix à peine plus audible qu'un murmure. «Laysa m'a parlé de ce qu'il s'est passé lorsque tu as disparu pendant une journée entière et que tu es revenu avec des ailes bicolores.» Surpris, j'en oubliais mes précautions et mon pied se posa sur une branche qui craqua si fort que le bruit réveilla un couple de corbeaux qui quittèrent leur arbre en croassant avec désapprobation. «Elle m'a dit que tu n'avais pas voulu révéler ce qu'il s'était passé. J'aimerai que tu m'en dises plus. J'ai eu quelques échos moi-même sur ce qu'il se passe chez les réprouvés. Ce n'est qu'une rumeur pour le moment mais ils seraient capables de donner naissance à d'autres réprouvés.» Je fus étonné, n'était-ce pas impossible ? Et quand bien même, en quoi cela me concernait-il ? Que je sache, les vampires et les réprouvés ne partageaient rien sinon du sang et du mépris. De plus, j'avais participé à cette bataille contre ma propre volonté et n'y étais resté qu'un temps très court. «Quoi qu'il en soit, le fait que tu aies pris part à cet événement majeur fera peut-être toi un élément majeur dans les futurs événements. C'est pourquoi je voudrais garder un oeil sur toi. Si tu l'acceptes, je peux te servir de guide.» Les mots se déversèrent plus vite que ma pensée tandis que je me baissais pour éviter une branche. «J'ai déjà Laysa merci.» Je me mordis aussitôt la langue, mais quel petit con. Il offrait gracieusement son aide à un pauvre vampire et je le repoussais. Avec surprise, je l'entendis glousser. «Bien sûr que tu as Laysa, je ne comptais pas prendre sa place, elle me tuerait. Considère simplement que je suis un oncle bienveillant. Je suis sûr que si tu gagnais en confiance en toi, tu saurais te démarquer.» Silencieux, je ne répondis pas, réfléchissant à ce qu'il venait de me dire. C'était suspect qu'il s'intéresse ainsi à un Rahzdens, même moi, je m'en rendais compte. Devant nous, Laysa s'arrêta soudain, tendant un bras pour nous signifier de nous taire.
D'instinct, je ferme les yeux, laissant mes autres sens prendre le pas. De multiples odeurs chatouillent mes narines. Sur ma gauche, l'odeur fermentée des champignons accompagnée de celle douceâtre des excréments d'un écureuil. J'arrive à percevoir le piquant de la résine des conifères, l'arôme musqué d'un daim qui erre entre les pins. J'ouvre les yeux, je sais où est notre première proie. Instinctivement, mes muscles se bandent et je ploie les genoux, plissant les yeux pour percevoir l'ombre du mammifère. Je sens aussi inconsciemment l'énergie monter chez mes compagnons qui semblent aussi se préparer alors que nous approchons silencieusement de notre proie.
Ombres parmi les ombres, Magnus et Laysa s'éloignent. Je tente de me souvenir des recommandations de Magnus alors que nous marchions plus tôt et qu'il m'enseignait la théorie sur la chasse d'animaux. Les concepts dont il parlait m'étaient étrangers et obscurs et je voyais mal comment j'allais pouvoir rivaliser avec des animaux dont l'instinct primaire serait de fuir avant même que je ne puisse les effleurer. Au loin, j'aperçus Magnus qui m'observait tandis que Laysa désignait le daim du menton pour m'encourager à attaquer. Ils voulaient que ce soit moi qui essaye en premier ? La nervosité fit trembler mes mains et j'essuyais mes paumes moites sur mon pantalon. Mon pouls s'accéléra et je vis de la brume sortir de ma bouche tandis que je respirais plus vite, me préparant à bondir. L'effet de surprise serait ma seule aide à Fjörd, je n'avais pas les capacités physiques nécessaires pour faire autrement.
Ce qui s'ensuivit, je ne m'en souviendrai qu'avec honte car ma tentative fut si pitoyable que même Magnus ne sut réprimer un sourire. Mon bond fut plus court que prévu et je perdis l'équilibre, balançant les bras pour le retrouver. L'animal était déjà loin et hors de portée. Avec une gêne dissimulée, je remis en place mes lunettes qui avaient glissé. Je n'osais pas croiser le regard de mes mentors. Laysa s'était approchée pour passer une main réconfortante sur mon dos et me confia qu'elle n'avait pas mieux fait la première fois. Je me sentis encore plus pathétique devant sa piètre tentative pour me rassurer. Magnus nous rejoignit et je songeai brièvement qu'il allait peut-être m'annoncer avoir changé d'avis sur mon compte et préférer utiliser son temps autrement qu'avec moi.
«Tu t'apercevras que la faune ici est beaucoup plus rusée que toi et je serai étonné que tu parviennes à attraper quoi que ce soit cette nuit ou même les suivantes. Ils ont appris à nous craindre et savent pressentir notre arrivée. Toutefois, à la fin de ton séjour ici, je caresse l'espoir que tu parvienne à attraper ne serait-ce qu'une belette ou une marmotte.» Piqué au vif, je relevai la tête pour répliquer dans un Zarakh approximatif :«Pardon mais pourquoi me faire apprendre la crasse dans un endroit où c'est très dur ?» Laysa pouffa en m'écoutant écorcher le mot mais Magnus ne daigna pas sourire et la vampire cessa aussi sec de rire. «Qui peut le plus peut le moins, Dorian. Et dans notre Lignée, j'attend plus que le meilleur. Si nous voulons évoluer et gagner en pouvoir, nous ne voulons pas d'un maillon faible.»
Laysa pâlit, accentuant son teint déjà fantomatique sous la lueur de l'astre de la nuit. J'avais l'impression d'avoir été grondé et j'en étais plus affecté que je ne pensais l'être par un homme que je venais à peine de rencontrer. Laysa elle, garda un visage impassible mais je sentis sa colère dans la façon dont sa main s'enfonça dans mon épaule comme une serre. Je ne bronchai pas, la critique de Magnus était après tout pertinente, peut-être Laysa avait misé sur le mauvais cheval. Seule Lubuska saurait si je méritais de porter le nom de Douria ou de faire partie du Peuple de la Nuit. A mon sens, je méritais qu'on me jette dans un fossé sombre et humide et qu'on m'y oublie pour que j'y ressasse ma médiocrité.
Suite à cet incident, les deux vampires distribuèrent leurs conseils et directives pour la suite de la chasse et ils me demandèrent de rester en retrait pour les observer et apprendre. Parfois, ils me demandaient d'intervenir mais la fatigue se faisait sentir et je ne supportais plus le contact irritant des vêtements sur ma peau moite. Mes pieds me faisaient souffrir et je me lassais de mes échecs successifs ou de rester parfois plusieurs minutes accroupi sans bouger. Je voulais rentrer et ne plus sortir de mes livres et de mon fauteuil. Jamais.
À mon immense soulagement, nous prîmes le chemin du retour dont je ne gardais qu'un faible souvenir tant j'étais éperdu de fatigue. En rentrant, je tins à me laver, mes doigts étaient noirs, j'avais de la résine dans les cheveux et j'étais poisseux de transpiration. Je m'endormis dans mon bain et je ne sentis même pas quand Laysa me prit dans ses bras pour me porter jusqu'à mon lit où elle me borda, caressant mes cheveux amoureusement.

1820 mots
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[Q] - Ce que les autres attendent | Dorian Lang Aoyv
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Mer 15 Juil 2020, 23:53

[Q] - Ce que les autres attendent | Dorian Lang Yu78
Ce que les autres attendent





Dorian Lang

Race : Vampire (Douria)
Taille : 185cm
Âge apparent: 25
Niveau : I | Rahzdens

Spécialités :
- Agilité : 6
- Force : 5
- Charisme : 7
- Intelligence : 5
- Magie : 5
Le lendemain de la chasse me trouva ankylosé avec des douleurs musculaires atroces et je gémis pitoyablement en me tournant dans mon lit. Mes cuisses, mes mollets me brûlaient et mes épaules semblaient peser une tonne. Ces maudits vampires cherchaient à me tuer avec leurs activités nocturnes. On m'avait promis de trouver un plaisir indicible à la chasse mais j'était sceptique. Dans le doute, je continuai à songer à une carrière de bureaucrate.
Le sommeil me fuyait de nouveau et je me levai avec une lenteur exagérée, tel un vieillard et j'enfilai une couverture rêche sur mes épaules. Ce manoir était glacial, j'aurai pu me réchauffer avec ma magie mais en fait non car mes capacités magiques étaient au même stade que mes muscles : atrophiées. Maugréant, je sortis de ma chambre et déambulait dans les couloirs, ouvrant des portes au hasard après avoir vérifié que les pièces étaient inoccupées. La bibliothèque me semblait être le refuge idéal pour réconforter mon corps et mon esprit. Je réalisai bien que j'exagérais un peu mais c'était ma manière d'accepter les choses, de les extérioriser. Je songeai avec ironie qu'au moins, la moindre personne qui saurait lire dans mes pensées cesserait aussitôt, je pouvais être très agaçant.
Je priai mentalement Mynxethi pour que Magnus et Laysa oublient mon existence au moins pour cette nuit. J'ignorai si un vampire pouvait obtenir les faveurs de l'Æther de la Charité mais il me semblait malvenu de prier Lubuska quand je voulais échapper à mes devoirs de Rahzdens. Ignorant la pointe de culpabilité qui se logeait dans mon coeur, je m'enfonçait avec délices dans le fauteuil le plus reculé de l'entrée avec un livre pris sur une des étagères. Réajustant mes lunettes sur mon nez avec un petit sourire satisfait, je croisai mes jambes, réveillant une courbature sournoise à l'intérieur de ma cuisse. Le silence s'installa et je laissai mes paupières se fermer le temps d'une seconde. Peut-être deux secondes. Je m'imprègne de la sensation apaisante d'avoir pour seuls compagnons des murs et des livres. J'étais presque heureux dans ces moments-là, on me laissait tranquille et je me complaisais dans cette inexistence et cette improductivité. Loin des attentes de mes pairs. Loin des tourments qui m'envahissaient l'esprit sur ce que je devais devenir.
Je perdis le fil du temps et cinq minutes plus tard ou peut-être plusieurs heures, je sursautai au bruit de la porte grinçante de la bibliothèque. Ma réaction fut aussi rapide que lâche et je penchai ma tête sur le côté pour feindre l'assoupissement. Le pas léger de Laysa s'approcha doucement et je sentis ses doigts effleurer mes cheveux. «Je savais que je te trouverai ici.» Immobile, je ne répondis pas. «Je sais aussi que tu ne dors pas.» Elle s'agenouilla pour observer mon visage et je plongeai mes yeux dans ses prunelles rougeâtres. Elle me sourit tendrement, caressant du bout des doigts ma pommette. «Je vois combien ce fut difficile pour toi cette première chasse et, non, laisse-moi finir, c'est en grande partie aussi ma faute. Je t'ai trop délaissé. Mais les choses vont changer.» J'avais ouvert la bouche pour protester mais la laissait terminer.
Je me redressai sur mon fauteuil et elle se releva, croisant les bras sur sa poitrine. Elle me tourna le dos pour se diriger vers une étagère et fit mine d'observer les reliures fatiguées des grimmoires. J'enviai son maintien nonchalant et sa confiance en elle, elle irradiait. Par contraste, j'étais habité par le doute et, même sans être bavard, mon attitude dévoilait aux yeux observateurs ce défaitisme. Je voulais que les choses changent. Pour moi. Mais aussi pour elle, Magnus, Lubuska et tous les autres. Je voulais leur prouver qu'ils n'investissaient pas leur temps et leurs efforts dans une coquille vide. Je me levai pour m'approcher d'elle et posai une main sur son bras pour avoir son attention. Surprise, elle se tourna vivement vers moi, ce n'était jamais moi qui initiais les contacts physiques entre nous. «Que dois-je faire ? Dis-moi quoi faire Laysa... Je suis perdu.» Ma voix avait pris une tonalité suppliante que je haïs sur le champ. Ma faiblesse me révulsait. Je baissai les yeux mais Laysa enroula ses bras autour de moi, ses mains se rejoignant dans mon dos et son corps épousant le mien. Sa tête reposa contre mon torse et je sentis presque son sourire s'élargir.
«Je suis heureuse.»«De quoi ?»Je levai les yeux au ciel en l'interrogeant, elle prenait la moindre opportunité pour m'étreindre, je devais peut-être lui acheter une peluche ou faire comme les Sorciers et lui prendre un esclave avec qui elle pourrait assouvir ses besoins de contacts.«Je ne voulais pas te forcer à faire des efforts. Il fallait que ça vienne de toi, tu comprends ? Sans quoi c'est sans espoir. Ce n'est qu'un petit pas mais c'est énorme pour la suite. C'est ce qui fera la différence. J'ai beaucoup souffert de mes frères et sœurs qui mourraient trop tôt. Tu le sais, je m'attache facilement, je n'ai pas la chance d'être comme toi.» Sa remarque nous fit rire. Elle n'avait pas tort. Même en étant Lyrienn, je n'avais déjà que peu de personnes que je pouvais qualifier de proches. Suna était le centre de mon univers. Je n'avais pas besoin de plus et ces nouvelles dépendances que j'avais en devenant un vampire m'étaient pénibles. Dépendre de Laysa, du sang, de mon corps faible, de mes pulsions, la liste ne faisait que s'allonger.
Laysa ne m'avait jamais parlé des Rahzdens morts qu'elle avait connu. «Tu n'as jamais euh, eu d'enfant euh mort euh enfin ?» Je remuai gauchement contre elle avant de me séparer de son étreinte. Elle ne fit que sourire devant ma maladresse. «Non. Pas exactement. Selyne fut ma première fille et tu es mon premier garçon. J'ai eu de la chance pour l'instant. Magnus a... Disons qu'il a plus d'expérience. Il a vécu plus longtemps que moi. Voir mes enfants échouer est une éventualité que je me dois d'envisager si je ne veux pas que ça me détruise.» Je rétorquai bêtement. «Mais nous sommes de Douria, tu n'es pas censée avoir de tels sentiments. Est-ce que ce n'est pas une faiblesse ?» Elle planta son regard dans le mien et l'atmosphère se modifia. Une ride se forma sur le coin de sa bouche et elle répondit, cassante. «La famille, Dorian, vaut plus à mes yeux que la vermine dont nous nous nourrissons. Rien d'autre n'a d'importance. C'est Douria qui nous rend plus forts. Sans cette famille, tu n'es rien. Tu serais allé te suicider ou pire encore si Douria ne m'avait pas placée sur ton chemin.» Je tressailli sous la violence de ses morts. La vérité qui en dégoulinait me transperçait le coeur et trouvait son écho dans mes récents cauchemars.
Choqué, je n'eu pas le loisir de me défendre qu'elle tournait les talons et m'enjoignait de la suivre. «Nous avons assez discuté. Nous avons échangé avec Magnus et nous t'avons préparé un programme pour te muscler, te rendre plus fort. A ce stade, tu ne serais-même pas capable d'attraper une belette endormie.» Elle marchait vite, avec assurance et je dus presser le pas pour me maintenir à son niveau. «Tu iras courir tous les soirs au réveil pendant une heure et tu iras t'entraîner avec Willhelm, c'est mon petit frère et c'est le dernier fils de Magnus. Je ne le connais pas bien mais vous ne pouvez que progresser ensemble.» Ce n'était pas une suggestion ni une question mais je sentais que ce n'était pas le moment de protester. J'avais du mal à m'habituer à ses humeurs changeantes mais j'avais appris à faire profil bas quand il le fallait.

Willhelm fut la meilleure surprise et rencontre que je fis au Manoir de Douria. En apparence, il paraissait légèrement plus âgé que moi. Le jeune homme aux cheveux d'un blanc ivoirien et moi avions de nombreux points communs à commencer par une silhouette dégingandée. Il était toutefois plus grand que moi et il remplissait plus ses chemises que moi. Tout comme moi, il déposa sa paire de lunettes sur un banc accolé au mur avant de se mettre en face de moi. Je n'avais jamais combattu mais j'avais vu des gens le faire et avec une attitude faussement confiante, je pris une position qui me semblait la plus appropriée pour la situation. Les genoux légèrement fléchis, une lueur de défi dans mon regard, je serrai les poings. Un mince sourire se dessina alors sur ses minces lèvres et il croisa les bras sur sa poitrine. Ses yeux pâles me jaugèrent quelques secondes sans qu'il émette la moindre remarque. C'était un bavard comme moi. Sans le réaliser, je lui rendis son sourire et décrispai mes muscles. Je lui tendis une main pour me présenter et son sourire se fit plus franc. «Ravi de te rencontrer, je suis Willhelm Vandersen.» La lumière fit jour dans mon esprit. «C'est toi l'auteur de ce bouquin chiant sur Fjörd ?» Il y eut une seconde de flottement. Faudrait que j'apprenne à fermer ma gueule moi. A ma surprise toutefois, il éclata de rire, pris d'une sincère hilarité. «J'en ai bien peur oui, mes passions ne sont pas aussi intenses qu'elles devraient l'être au goût de Magnus mais il me laisse tranquille pour l'instant.» Je haussai un sourcil. «Tu... aimes écrire sur la géographie ?» Je ne voyais pas plus ennuyant comme sujet. Willhelm sourit à nouveau, décidément, il était plus sympathique que Selyne. Il prit place sur le sol, étendant ses longues jambes et je le rejoignis tandis qu'il commença à me parler un peu plus de lui. Ca ne m'intéressait pas beaucoup mais je préférai ça à l'exercice physique. Laysa avait menti plus tôt et m'avait fait courir deux heures au lieu d'une. Sa fourberie se paierait. Non. Notre relation n'était pas de celles où l'un se vengerait de l'autre. Je commençai tout juste à en appréhender la complexité. Presque aussi intense que celui que j'avais eu avec ma défunte épouse, j'avais du mal à l'accepter et j'avais l'impression de jouer un numéro d'équilibriste avec elle, déchiré entre l'envie de lui plaire et le désir de l'envoyer voir ailleurs si j'y étais. «Tu m'écoutes ?» Je répondis par la négative avec un rire narquois. Je me sentais détendu avec l'albinos, plus que je ne l'avais été depuis un long moment.
Notre discussion s'éternisa et je devinai qu'il n'avait pas plus envie que moi de s'entraîner au combat. Nous discutâmes de nos ressentis en tant que Rahzdens, je m'en ouvrais pour la première fois à quelqu'un. Me confiait au vampire semblait aussi naturel que si je l'avais connu depuis toujours et une complicité se forma rapidement entre nous.
L'équilibre fut rompu par Laysa qui pénétra dans la grande salle d'entraînement. Elle avait troqué son éternelle robe noire que je ne pouvais plus voir en peinture pour une combinaison ample et souple serrée à la ceinture par une large bande de cuir. Ma bouche s'assécha, non pas car je la trouvais belle, mais parce que le regard qu'elle dardait sur nous était une promesse qui me fit froid dans le dos. Je déglutis et me relevai en me grattant nerveusement l'arrière de la tête. Elle salua son jeune frère avant de se saisir de deux bâtons en bois qui ornaient le mur avec les autres armes à disposition. Elle m'en lança un. Pas une parole ne fut échangée, ce n'était pas nécessaire. Son attitude était suffisamment éloquente. J'allais sûrement payer chèrement cette intermède avec Willhelm.
L'heure suivante, je serrai les dents plusieurs fois, son bâton claquant sèchement sur mon dos, mes bras ou mes jambes. Elle retenait sa force sur moi mais ma peau marbrée se décora au fur et à mesure de striures carmin. Je me cantonnai à une attitude défensive car les coups pleuvaient trop rapidement pour que je puisse renverser la tendance. Ce ne serait pas aujourd'hui que je jouerai à jeu égal avec ma Créatrice. Sur ce plan et sur tous les autres. J'acceptai cette évidence difficilement et un énième coup au ventre me fit grogner et je me jetai sur elle, levant haut mon bâton pour l’abattre sur elle. Elle sourit, moqueuse, avant de se déplacer d'un simple pas de côté pour me laisser m'étaler sur le sol en pierre dure. Laysa m'offrit sa main pour me relever avant de me tapoter la joue. Ne perds pas espoir, tu n'étais pas né que je ne parvenais toujours pas à rivaliser avec Magnus moi-même. Mais si tu te tiens à notre programme, on fera peut-être quelque chose de toi. Je vais te laisser essayer d'attaquer maintenant.» Willhelm s'était installé sur un banc et s'était rapidement désintéressé de notre joute pour écrire dans un carnet corné, rayant furieusement plusieurs fois ce qu'il écrivait. Je reportai mon attention sur Laysa, mes mains moites se raffermissant sur le bâton. J'étais épuisé mais je notais qu'au moins, cette séance me vidait l'esprit et c'est presque avec énergie que je lançais mon corps en avant pour continuer cette nouvelle danse.

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