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 Le vilain petit canard

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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

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◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Ven 29 Mai 2020, 21:44



« Debout la greluche ! Putain ça schlingue le foutre là-dedans ! Sans parler de… » Thomas s’arrêta. Il venait de marcher dedans. Une grande inspiration se fit entendre, il serra les poings puis se dirigea vers l’endormie, moi, que les rayons du soleil, qui filtraient par le toit défoncé, n’avaient pas l’air de déranger. Il me choppa fermement et me positionna sur l’une de ses épaules. « T’es dans le coma ou quoi ? » « Thomas lâche-moi. Je te hais… » grommelai-je, n’ayant pas la force de faire plus. J’avais une gueule de bois si intense que le monde autour de moi ne semblait fait que de douleur. Mes sens me paraissaient décuplés. J’avais mal partout et l’étrange impression que des inconnus étaient passés un peu dans tous les creux de mon anatomie sans aucune douceur. C’était sans doute le cas. Oui, ça l’était.

« T’as fait quoi hier ? Elle est à qui cette chemise ? T’es rentrée quand ? » « Grrr… Mais tais-toi donc ! Tu me donnes la migraine làààà… » Grosse erreur, très grosse erreur. Le Déchu haussa le ton. « Tu réponds, oui ou merde ? » « Merde ! » lançai-je dans une vocifération que je regrettai presque immédiatement. Je sentis la morsure de la gifle qu’il me fila. Elle n’était pas violente, juste humiliante, vivifiante et dérangeante. Il me semblait que mon cerveau venait de heurter ma boite crânienne. Mon cerveau… ou ce qu’il en restait plutôt. Je baissai la tête. J’avais envie de le frapper. Au lieu de quoi, j’enfonçai l’hypothénar de ma main droite dans l’un de mes yeux. Je frottai avant d’écraser ma paume sur ma joue, dans un long mouvement descendant qui me donna sans doute l’air d’un mort tout juste sorti de sa tombe. J’avais une gueule de déterré, ce qui fit soupirer Thomas. Le Déchu se leva et prépara du thé dans le silence le plus absolu. Il amena la théière sur la table ainsi que deux tasses en terre cuite et reprit son interrogatoire. « Alors ? T’as fait quoi hier ? » Mes doigts rejoignirent ma tasse. « J’ai… Quelle importance ? » Je n’avais pas spécialement envie d’en parler. Pour dire quoi ? Que j’avais dragué le frère de ma potentielle future femme ? Que j’avais failli le sucer ? Que nous avions failli baiser ? Qu’il n’était même pas un Ange mais un Réprouvé ? Qu’il avait menti sur son identité, à mon image ? Qu’on s’était bourré la gueule ? Que je l’avais frappé dans les parties ? Qu’il s’était évertué à m’appeler Pétasse toute la soirée ? Et que j’avais fini la même soirée avec trois hommes qui s’étaient fait un plaisir de me prendre, ensemble ? Je soupirai. « Raconte juste. Je m’ennuie, j’ai que ça à faire d’écouter ta vie pleine de trous. » Tranquillement, il versa le contenu de la théière dans nos deux tasses. « Attends un peu et bois, ça te fera du bien de t’hydrater. T’as vraiment une sale tête. C’est quoi ce truc sec que t’as sur le coin des lèvres ? » Je le fixai d’un air agacé. Était-il sérieux ? Je souris, effronté. « Si tu veux savoir, viens goûter. » « Non merci. Je crois que j’ai compris. Putain… Va te laver en vrai. Tu pues. » « C’est toi qui pues. » La répartie était morte avec mon honneur. « Allez ! Sinon c’est moi qui te fous dans le bain. Et je te noierai dedans, ça me fera un souci en moins à gérer. » « Essaye un peu… Et puis, de toute façon, je m’en fous, j’ai envie de mourir. Laisse-moi tranquille ! »

« TU M’ÉNERVES ! » criai-je en lui envoyant de l’eau à la tronche. Il m’avait pris comme un sac et m’avait trainé jusqu’à la salle de bain avant de me renverser dans la baignoire et de verser de l’eau froide sur moi. À présent, il s’évertuait à me laver. Sauf que je ressemblais à un animal sauvage mécontent. « Je ne veux pas être propre ! Occupe-toi de ton cul ! » lui envoyai-je. « Je vais t’attacher si tu continues à me pomper l’air. » Il ne le fit pas mais immobilisa mes jambes et mes bras, ce qui limita mes tentatives de rébellion.

Une fois que je fus propre et décemment habillé, nous retournâmes dans la salle à manger. Le thé était encore tiède. Je bus, ce qui me fit du bien. Je détestais le fait qu’il pût avoir raison. « Alors, raconte ? » J’étais un peu plus calme. « Je suis allé à ta soirée là. C’était bien nul mais j’ai rencontré un type qui se prétendait Réprouvé, Vrael. » « Oui j’en ai entendu parler. J’étais sûr que c’était toi l’emmerdeuse qui a fait plonger les passagers à poil. » « Les nouvelles vont vite. » « Si tu continues tes conneries, ils vont finir par te jeter en prison tu sais. » « Oui bon… Je n’y peux rien. C’est la Colère ! » « C’est pour ça que je suis là. » dit-il calmement. « Quand tu fais cette tronche, j’ai encore plus envie de te frapper. Et c’est quoi cette barbe ? T’as décidé qu’elle devait être plus longue à droite qu’à gauche ou comment ça se passe ? » Parce que, oui, j’avais remarqué ce détail insignifiant. « On parlait de toi, non ? » « Ouais. Bon et je lui ai cassé les couilles. » « Ça ne m’étonne pas. » « Non, vraiment. Je lui ai foutu un coup de genou dans les parties parce que ce raciste de Réprouvé n’aimait pas que je traite son peuple de débile. » « » Moi aussi, plus tard, je trouverais tout ceci particulièrement exaspérant. « Mais finalement j’ai eu envie de le baiser après quelques verres. Il était pas mal. Pas non plus irradiant de séduction mais le côté un peu brutal me plaisait bien. Un peu comme toi, rustre et qui fait toujours la gueule. » « Drôles de goûts. » « Tu vas arrêter de commenter oui ? Tu veux l’histoire ou tu ne la veux pas ? » « Continue. » « Après j’en ai eu marre des individus sur le navire alors je leur ai demandé de partir. Après c’est un peu flou mais on est allé dans un bar, on a bu et on a joué au lancé de haches. Je l’ai défoncé. C’est là qu’il a dû se déshabiller. » « Vu ton état vestimentaire quand je t’ai trouvée, je crois que c’est plutôt lui qui t’a défoncée ! » « Non, justement ! Parce qu’il s’est avéré que ce Réprouvé était en réalité un Ange, et qu’il ne s’appelait pas Vrael mais Priam ! » « Un Ange ? » « Moi aussi j’ai réagi comme ça. Donc je suis parti et j’ai fini la soirée avec euh… » Je réfléchis un instant. « En fait, je ne leur ai pas demandé leur nom. » conclus-je. « Bon, ça va. C’est presque une soirée normale. » « Tu vois, pas de quoi t’en faire. »

Je me levai afin de refaire du thé. « J’ai été voir la Garde ce matin. » « Ah ? » demandai-je. « Oui. Je pense que tu peux circuler librement à présent, malgré tes prouesses alcoolisées de la veille. » Il se tut un instant. « Ils ont accepté. Je me suis porté garant pour toi mais il faudra que tu reviennes ici si tu veux travailler sur ta Colère. » « Ouais ouais. » « Il n’y a pas de ouais ouais. Si je retourne les voir pour leur dire que, finalement, je ne te sens pas stable, tu devras rester ici. Alors si j’étais toi, l’emmerdeuse, je ferais un joli sourire à mon mentor et je lui dirais merci. » J’étirai mes lèvres de façon exagérée. « Merci. » « C’est bien. Brave bête. » « Ta gueule ! » Il se leva en ricanant. Il n’en avait rien à faire de mes insultes et de mes grognements. Plus je m’agitais, plus il s’en amusait. « Va donner à manger aux vaches, maintenant que tu n’as plus du foutre autour de la bouche. Je te ferai peut-être à manger ensuite. » « Ouais. » dis-je en me levant.

Après avoir fait ce qu’il m’avait demandé, je finis par me coucher dans l’herbe de la prairie. J’étais fatigué. La bonne nouvelle c’est qu’il me semblait que la Bague et moi commencions à nous acclimater. Je n’avais plus à l’enlever souvent, même si mon humeur de chien persistait. Thomas l’avait dit : il serait là pour moi si je voulais évoluer et contrôler mon Péché. En avais-je envie ? Je me posais la même question pour une toute autre chose : enlever l’artefact. Je savais que ce qu’il s’était passé la veille me sauterait dessus sans pitié. Pourquoi avais-je lancé ce pari stupide ? Pourquoi avais-je demandé à Priam de me retrouver ? J’espérais qu’il ne le ferait pas, qu’il oublierait cette histoire et que la honte d’avoir failli pécher le tiendrait en place. Je serrai les dents. J’aurais dû m’en douter. Vrael, les iris noisette, toutes ces choses ne trompaient pas et ne m’auraient pas trompé en temps normal. Cette Bague… était autant une libération qu’un fardeau. Si l’Ange finissait par savoir, il ne me resterait sans doute pas beaucoup de choix. Cela dépendrait de sa réaction, bien sûr, mais qu’il en parlât à Laëth était un risque que je ne devais pas négliger.

Une vache vint me renifler les pieds et me sortit de réflexions bien trop complexes et chiantes pour que j’eusse encore envie de m’attarder dessus. Je me relevai et retournai près de Thomas. « Je vais partir, tout à l’heure. » dis-je en m’appuyant sur le chambranle de la porte. « Mais je reviendrai. » ajoutai-je, en m’approchant. Mon regard se fixa sur l’omelette. Ça sentait bon. Il avait rajouté des fines herbes. « Bien. » répondit-il simplement. « Avoue que t’es content. » « Content ? Ouais c’est vrai. Tu pourras m’aider à faire le reste des réparations comme ça. Avec tes muscles, ça ne devrait pas te prendre longtemps même si je m'expose quand même au risque que tu détruise ma baraque... » Je souris et me mis à table après avoir disposé les couverts. Il arriva avec la poêle et me servit. Il s’assit et me regarda quelques instants. « Dis voir... » « Voir. » « » Je ris de ma connerie « T’es vraiment pas finie. Bref. Je me demandais… » Il hésita. « Dépêche-toi, parce que le fait que tu te demandes quelque chose me paraît suspect. Depuis quand les bouseux dans ton style se posent-ils des questions ? » « Ha ha, très drôle. » Il amena sa fourchette à sa bouche, mâcha et avala. « Je me demandais si tu allais me dire qui t’étais, un jour. » Il y eut un silence. « Je suis pas con. Je sais que t’es pas une vraie Déchue. En plus je t’ai vu sans. » Il désigna la Bague. « T’es quoi ? Un Alfar ? » Je souris. « Crois-moi, t’as autant envie de savoir que j’ai envie de te le dire. »

1882 mots
Fin
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Le vilain petit canard

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